« 8 mai » : la Croix-Rouge malienne veut rehausser la visibilité de ses actions

Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge célébré  chaque année le 8 mai, la Croix-Rouge malienne en partenariat avec la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Mali a animé une conférence de presse mercredi 3 mai 2023 au siège de la société nationale à Bamako pour annoncer les différentes activités prévues pour cette édition.

Comme tous les ans, cette journée en hommage au père fondateur du Mouvement Croix-Rouge / Croissant-Rouge Henri Dunant,  est l’occasion de souligner le travail humanitaire accompli par la Croix Rouge malienne et ses partenaires et de sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité nationale.

Elle est également une opportunité pour l’ensemble du mouvement Croix-Rouge / Croissant Rouge de mettre en avant la force du réseau mondial et la contribution des 17 millions de volontaires à travers les 192 pays membres.

Placée sous le thème « Toujours près des communautés avec le Cœur », la célébration de  journée du 8 mai 2023 vise à rehausser la visibilité et la lisibilité des actions du mouvement international de la Croix Rouge et du Croissant Rouge auprès du public.

« Le message que je souhaite passer est de ne pas oublier toutes ces personnes déplacées, réfugiées, blessées, affectées par les conflits ou le changement climatique  et qui sont en besoin d’un minimum d’assistance ou de protection, au nom de notre principe d’humanité. Nous sommes tous des humains, peu importe le statut de la personne dans le besoin, nous devons essayer de nous entraider au maximum », a plaidé Antoine Grand, Chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge au Mali.

Une célébration avec faste

Plusieurs activités sont au programme cette année, en plus de la conférence de presse  du 3 mai. Il s’agit  d’une cérémonie de don de sang en partenariat avec une université publique ou privée prévue le même jour, d’une marche humanitaire le 8 mai précédée d’un dépistage du cancer  du col de l’utérus le 5 mai en collaboration avec le CSREF de la Commune I et d’une collecte et dons d’habits et de tout biens essentiels aux personnes déplacées

Par ailleurs, d’autres activités seront menées auprès du grand public, des médias et des volontaires à l’instar des séances d’orientation sur le mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, d’une campagne digitale qui a commencé le 1er mai et se poursuivra jusqu’au pour mettre en lumière l’apport incommensurable des volontaires et du personnel de la Croix-Rouge, et des SMS Flash envoyés aux clients des trois réseaux de téléphonie mobile du pays avec des messages clairs appelant à soutenir les actions humanitaires de la Croix-Rouge au Mali.

« Nous avons plus de 40 projets qui s’articulent autour de la santé, la protection des adolescents, l’assistance humanitaire, le rétablissement des liens familiaux, la lutte contre les VBG, de l’eau, hygiène et assainissement entres autres », a rappelé Mme Assitan Coulibaly, présidente de la Croix-Rouge Malienne

Fondée  le 20 août 1965, la Croix-Rouge malienne fêtera   dans quelques mois ses 58 ans d’actions humanitaires au Mali. Aujourd’hui, elle compte plus de 4000 volontaires actives

Conflits armés : La difficile réinsertion des enfants ex combattants

Les enfants enrôlés par les groupes armés lors des conflits connaissent des parcours difficiles, qui, dans les cas les plus heureux, aboutissent à une réinsertion familiale après différentes étapes, dont les centres dédiés à leur prise en charge. Focus sur un processus délicat, dont les résultats ne sont pas toujours ceux escomptés.

Il existe un protocole d’accord entre le gouvernement du Mali et les institutions des Nations unies concernant les transferts des enfants. Ceux qui sont capturés par les forces nationales ou étrangères sont remis à la Direction nationale de la promotion de l’enfant et de la famille  ou à la Direction régionale de la zone de capture.

Ensuite, ils sont placés dans un centre où ils sont pris en charge, en travaillant dans un premier temps sur leur état de santé mentale et psychologique. « Parmi les enfants qui arrivent, il y en a qui sont blessés et d’autres traumatisés. Donc, tout d’abord, le centre évalue leur état de santé et assure leur prise en charge en fonction des problèmes constatés », indique Harouna Samaké, chef de division à la Direction nationale de la promotion de l’enfant et de la famille. Mais des services externes peuvent intervenir, en cas de problème mental grave, de blessures ou d’opérations chirurgicales.

Réunification familiale

Une fois l’enfant  guéri mentalement, les psychologues établissent un rapport qui atteste qu’il peut être transféré vers un autre centre, ce qui aboutira à terme à la réunification de la famille.

Une étape qui se déroule sous la houlette du CICR, qui, en fonction des premières informations données par l’enfant et des documents qui l’accompagnent, déclenche le processus de recherche familiale. « Quand les parents sont connus, à travers leur localisation et si la zone est accessible, l’enfant leur est remis, tout en s’assurant qu’il n’y a pas de problèmes de sécurité dans la localité », explique M. Samaké.

Moyens limités de suivi

Après la réunification familiale, une mission de suivi est mise en place. Les agents du CICR doivent passer deux ou trois fois dans les premiers mois après avoir remis l’enfant à ses parents pour s’assurer que tout va bien et que ce dernier n’a pas d’autres problèmes.

Mais, dans certains cas, les enfants récidivent parce que ne bénéficiant pas d’assez de mesures de réinsertion. « L’une de nos principales difficultés est que nous sommes limités au niveau de la création de projets pour rendre les enfants autonomes après leur réinsertion, parce que souvent nous n’avons pas les moyens pour faire face à tout cela. Dans ces conditions, plusieurs sont tentés par un retour dans les groupes armés », déplore Harouna Samaké.

La croix rouge suspend ses activités à Kidal

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a décidé de suspendre temporairement ses activités dans la région de Kidal, dans le nord du Mali, en raison de l’insécurité, selon un communiqué publié hier.

Lundi, 24 avril, aux alentours de 4 heures du matin, des hommes non encore identifiés ont cambriolés les locaux de la Croix Rouge dans la région de Kidal.

«Considérant qu’il s’agit du deuxième cambriolage en moins de trois mois, nous pensons qu’il s’agit d’un problème général de sécurité dans l’environnement de Kidal. Face à cette situation d’insécurité, nous avons décidé de suspendre temporairement nos activités dans la région de Kidal » déclare Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR au Mali. Cet arrêt provisoire annoncé « ne touche pas les activités urgentes, notamment à l’hôpital, car une suspension à ce niveau aurait de graves conséquences humanitaires », précise-t-il. Le nouveau gouverneur de la région de Kidal Sidi Mohamed Ichrah s’est indigné de ce retrait « c’est une grosse perte pour la région, un drame pour la population locale et c’est très malheureux pour les acteurs qui prétendent assurer la sécurité des populations civiles ». Effectivement, le CICR demeure l’une des rares organisations présentes sur place à fournir une assistance humanitaire selon son chef de la délégation dans le pays.

Dans un communiqué publié mardi, l’ONU a déploré la recrudescence des actes de violence contre les organisations humanitaires au Mali. Selon son bureau en charge de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), 38 incidents ayant freiné l’accès des populations à l’aide humanitaire ont été répertoriés au Mali depuis le début de l’année. « Les deux tiers de ces cas sont des actes de violence perpétrés contre le personnel, les biens et les installations des organisations humanitaires. Le plus souvent, il s’agit de braquages et de vols de véhicules ».

L’organisation humanitaire est plusieurs fois menacée dans ses activités. Il y’a un an, en avril 2016, trois personnes travaillant pour le CICR avaient été enlevées toujours dans la même région de Kidal par le groupe Ansar Dine d’Iyad Ag Ahly avant d’être libérées une semaine plus tard. En début d’année 2017, un humanitaire a été assassiné dans la région de Gao.

 

Le CICR sollicite la Chine pour répondre aux besoins humanitaires en Afrique

Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) veut intensifier la collaboration avec la Chine pour promouvoir la contribution de Beijing aux aides humanitaires et permettre aux Chinois de mieux comprendre les problèmes humanitaires que rencontre l’Afrique, a expliqué à Xinhua une responsable du CICR.

Patricia Danzi, directrice régionale Afrique du CICR, a expliqué que son prochain voyage prévu à Beijing tend à construire un partenariat plus fort pour enrayer la crise humanitaire en Afrique.

« A nos yeux, il est important d’attirer l’attention des Chinois sur les problèmes humanitaires que le continent rencontre car cela est toujours plus complexe que de seulement éviter les problèmes », a expliqué Mme Danzi dans une interview accordée à Juba.

« Il existe des nuances et nous aimerions que les Chinois soient curieux à propos de ces nuances et nous aimerions que les Chinois soient conscients des différents besoins », a-t-elle ajouté.

Lors d’une visite de cinq jours au Soudan du Sud, Mme Danzi s’est entretenue avec l’ambassadeur de Chine au Soudan du Sud pour faire la lumière sur sa visite prévue en Chine.

Elle a également rendu visite aux équipes du CICR qui aident des milliers de Soudanais du Sud en distribuant une aide alimentaire et médicale urgente.

« Ce que nous voulons promouvoir le plus est la sensibilisation des dirigeants chinois, du public chinois, des Chinois et des Chinoises lambda », a expliqué à Xinhua Mme Danzi.

Elle a appelé les bailleurs de fonds à accélérer la mobilisation des ressources pour éviter la catastrophe humanitaire qui menace au Soudan du Sud, où l’ONU a déclaré la famine dans certaines partie du pays et où 100.000 personnes seraient en train de mourir de faim et un autre million sur le point de l’être.

« Nous avons observé la détérioration longue et lente de la santé des habitants à cause de la poursuite des combats, de l’abandon des foyers et des cultures et du déficit nutritionnel constant qui affaiblit la population. Les Sud-Soudanais et les Somaliens sont des gens forts. Mais aujourd’hui, la combinaison de la sécheresse et des conflits les a rendus vulnérables », a constaté Mme Danzi.

« La crise est grave; la communauté internationale doit agir et doit la prendre au sérieux car ce n’est pas seulement en distribuant de la nourriture à des gens affamés que le problème se résoudra. Il en va de la responsabilité de beaucoup », a-t-elle souligné.

D’après l’ONU, au moins 12 millions de personnes en Ethiopie, au Kenya et en Somalie ont besoin en urgence d’une aide alimentaire à cause de la sécheresse.

L’ONU a expliqué que depuis le début de l’année 2017, les choses se sont empirées à cause de l’augmentation de l’insécurité alimentaire, de la hausse des maladies et du déplacement continu des populations.

D’après l’agence de l’ONU pour les réfugiés, l’Afrique sub-saharienne abrite plus de 26% (plus de 18 millions) de la population mondiale de réfugiés, ce nombre devant encore augmenter à cause des conflits et de la crise humanitaire en République Centrafricaine, en Somalie, au Nigeria et au Soudan du Sud.

CICR : les circonstances de la libération

Portés disparus le 16 avril, les otages sont arrivés hier vendredi à  8h du matin dans leur propre véhicule. L’un des otages, au nombre de 4, avait été libéré dimanche dernier avec un message du groupe islamiste Ansar Dine, qui a revendiqué leur enlèvement jeudi 21 avril, réclamant la libération du guide arrêté par la force française Barkhane. Moins de 24 h plus tard, les 3 otages libérés sont arrivés à  Kidal aux environs de 8h du matin avec le véhicule qu’ils utilisaient avant d’être intercepté par les djihadistes. « C’est Malick, l’otage qui a été libéré dimanche dernier qui est parti les chercher. à€ leur arrivée, ils sont directement allés dans les locaux du CICR o๠ils sont restés environ 30 minutes et après ils ont été autorisés à  retrouver leurs familles. Ils ont dit avoir été très bien traité », indique un habitant. Selon nos informations, le CICR a pris attache avec les chefs communautaires et religieux pour essayer de faire libérer leurs employés. ils sont allés ensuite s’assurer que les personnes détenues par Barkhane étaient bien traitées. Malick, qui est par ailleurs le frère de Zeina Wallet Ilady la femme de Cheick Ag Aoussa, serait allé jeudi donner des nouvelles aux djihadistes qui lui aurait remis en retour les trois otages. La libération des trois membres du CICR aurait été grandement facilité grâce à  l’influence de Cheick Ag Aoussa, le N°2 du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad. à€ l’heure actuelle on ne sait pas si Miyatene Ag Mayaris, le guide dont la libération avait été réclamé en échange de l’équipe du CICR, a été libéré. Ce dernier est un personnage important pour le groupe terroriste car il est le seul interlocuteur entre les populations de la zone, les ONG et les djihadistes. Il avait la confiance du groupe Ansar dine et agissait comme une interface pour les ONG qui travaillent dans cette partie du Nord-Mali. « Dans cette zone sensible, les gens ne peuvent pas aller là -bas comme ils veulent, les djihadistes ne souhaitent pas que l’on divulgue des informations sur eux, leur positionnement etc. C’est pour cela qu’ils ont choisi Miyatène. Il a certainement été arrêté car il sait beaucoup de choses sur les djihadistes », révèle une source locale. Pour rappel, la force Barkhane, après la mort de 3 militaires français décédés suite à  l’explosion d’une mine, a déclenché une vague d’arrestations dans la région de Kidal. Ils ont libéré vendredi 4 personnes qui avaient été interpellées la semaine dernière. D’autres personnes sont toujours détenues à  Gao o๠elles sont interrogées.

Ansar Dine affirme détenir l’équipe du CICR dans le Nord-Mali

L’enlèvement des quatres travailleurs (3 humanitaires originaires de la région + 1 chauffeur) le 16 avril dernier a été revendiqué par un responsable du groupe islamiste Ansar Dine. Les islamistes ont libéré dimanche dernier, l’un des otages, au nombre de 4, qui se trouve être chef de mission au CICR. Cet otage a été libéré avec un message destiné à  la force Barkhane, demandant la libération du guide qui accompagnait les travailleurs du Comité international de la Croix-rouge (CICR), arrêté par Barkhane le jour de l’enlèvement, car soupçonné de connivence avec Ansar Dine. Le message promettait la libération des otages du CICR en échange du guide. Le chef de mission du CICR comme le guide sont des parents du numéro 2 du haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), Cheick Ag Aoussa. Ce dernier est un notable puissant et craint à  Kidal. De 2012 à  2013, il était le numéro 2 du groupe terroriste et commandait les forces d’Ansar Dine à  Aguel’hoc, il est maintenant chef militaire et numéro 2 du HCUA. Sa réputation et sa grande fortune lui assurent l’allégeance des jeunes et des vieux Touaregs de Kidal. Lors de son arrestation, le guide était accompagné d’un jeune homme, lui aussi arrêté. Selon nos informations, le CICR est actuellement en négociation pour libérer les otages, ils ont pris attache avec Cheick Ag Aaoussa et Barkhane pour favoriser ces négociations. Sollicité par le Journal du Mali, le CICR n’a pas souhaité répondre à  nos questions concernant les revendications d’Ansar Dine, la libération d’un des otages et l’arrestation du guide de l’équipe.

Quel leadership pour la réponse à la crise Ebola ?

Journaldumali.com : Ebola est en recul dans les pays touchés. C’’est une nouvelle qui suscite l’espoir. Pourtant, vous demandez de ne pas se réjouir trop vite Christophe Martin: Je crois qu’il faut veiller à  ne pas crier victoire comme on peut le lire aujourd’hui dans certains médias internationaux laissant entendre que finalement le Libéria est sur le point de se sortir de la situation de crise et que certes, il y a encore des foyers en Sierra Leone et en Guinée mais qu’on est en train de répondre à  cette crise en termes d’urgence sanitaire. Je crois qu’on est malheureusement très loin de ça. On connait aussi la difficulté de la fiabilité des informations. Est-ce qu’aujourd’hui les quelque 7000 cas sont effectivement la réalité du nombre de personnes décédées, est ce qu’on est au-delà  de ces chiffres-là  ? C’’est vraiment une mise en garde. Il y a aussi le risque que nous rentrions possiblement dans une situation de crise chronique avec peut-être pas autant de décès par centaine par semaine ou par mois mais des foyers comme ça qui surgiraient ci et là , à  la périphérie des villes ou en province dans ces pays, ou voire à  l’étendue de la région dans d’autres régions. Ce qui poserait le problème de comment répondre à  cette crise et comment surtout garantir l’effort constant de la communauté internationale, des intervenants, des bailleurs de fonds pour s’inscrire dans la durée. On espère qu’on n’ira pas vers ça, mais C’’est quelque chose sur lequel je crois qu’on doit être très attentif. Justement, vous avez parlé de scenario qui vous avez imaginez pour le nord du Mali. De quoi s’agit-il exactement ? On sait aujourd’hui quelle est la situation d’insécurité qui prévaut encore au nord du Mali. Le CICR est une des seules organisations internationales avec une présence effective sur place. Nous soutenons l’hôpital de référence à  Gao. Comment est-ce que nous serions nous, les humanitaires amenés à  gérer des cas d’ Ebola s’ils venaient à  se présenter. On ne le souhaite pas, on espère que le pays pourra être déclaré dans quelques jours Ebola free, comme le on dit. C’’est quelque chose qu’on doit garder, C’’est un pire scénario sur lequel malheureusement aujourd’hui, le CICR cherche à  réfléchir en terme de contingence, une fois encore, quelles seraient nos capacités de réponse et comment est-ce qu’on gèrerait les enjeux sécuritaires du Nord du Mali par rapport à  des cas Ebola si elle devait être avéré. Qu’en est-il de la coordination sur le plan international? Cela a été rappelé par plusieurs intervenants dans le cadre de ce forum. Ce qui manque aujourd’hui dans la réponse à  la crise Ebola, C’’est un leadership. Il est important de pouvoir coordonner les efforts internationaux, de pouvoir fixer les priorités et de pouvoir s’assurer de l’adéquation entre les besoins et la réponse que la communauté internationale avec les Etats doivent fournir. Pour cela, il faut absolument qu’il y ait un leadership qui soit effectif. Et à  ce titre, le CICR et d’autres organisations qui travaillent sur place voyons dans les mécanismes qui ont été mis sur place, que ce soit à  travers leur représentant spécial ou l’OMS, la nécessité de réaffirmer ce leadership, parce que aussi longtemps qu’on ne l’aura pas une vision globale, on risque d’avoir des réponses qui seront ponctuelles.

Les humanitaires maliens sont enfin libres!

Dans un communiqué conjoint, les présidents français et malien, indiquent que les ex-otages « sont en bonne santé ». Les deux chefs d’Etat ont exprimé leur soulagement et adressé « leurs félicitations aux militaires français qui ont permis aux cinq hommes détenus par les terroristes de recouvrer la liberté ». Pour sa part, le président Ibrahim Boubacar Keita a remercié et adressé « sa profonde gratitude à  son homologue François Hollande pour l’engagement de la France aux côtés du Mali depuis 2013 ». « La France et le Mali demeurent résolument engagés, aux côtés d’autres Nations, dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, et le narco-trafic dans le Sahel », poursuit le communiqué. Enlevés par le MUJAO C’’est à  un journaliste de l’AFP qu’un responsable du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) avait confirmé l’enlèvement. « Nous avons pris (…) un (véhicule) 4X4 des « ennemis de l’islam » avec leurs complices », a déclaré Yoro Abdoulsalam, responsable connu du Mujao, dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP à  Bamako. s’agissait-il de l’équipe du CICR ? Il a répondu : « Oui », avant de préciser qu’« ils sont en vie et en bonne santé », sans donner plus de détails. Ceux qui ont connu Yoro Abdoulsalam en 2012, lorsque le Mujao contrôlait la ville de Gao le présente comme l’un des chefs de l’aile des trafiquants du groupe islamiste. En plus des quatre travailleurs du CICR enlevés, la cinquième personne est un vétérinaire appartenant à  une autre organisation qui se trouvait à  bord du véhicule. Ils sont tous de nationalité malienne et voyageaient sur le trajet entre Kidal (extrême nord-est) et Gao (nord-est).

Nord Mali: le retour du MUJAO

En fin de semaine dernière, le massacre de Tamkoutat avait couté la vie à  une trentaine de touareg, assassinés par des membres de l’ethnie peuhl. Selon Bamako, les agresseurs sont des «terroristes », le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA), quant à  lui, pointe un doigt accusateur sur les membres du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). Lié à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI), ce groupe avait occupé avec d’autres engeances de la nébuleuse terroriste, le nord du Mali en 2012 avant d’en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée début 2013 à  l’initiative de la France, et toujours en cours. Présent particulièrement dans la région de Gao, o๠ses membres s’étaient rendus coupables des pires exactions, C’’est dans le même périmètre géographique qu’il réapparait après avoir fait profil bas pendant plusieurs mois. Si le massacre de la semaine dernière n’a pas fait l’objet d’annonce officielle du MUJAO, le groupe a formellement revendiqué l’enlèvement d’une équipe du Comité international de la Croix-Rouge. Le CICR avait en effet indiqué le lundi 10 février être sans nouvelles de son équipe depuis le 8 février. l’ONG se disait « inquiète », car n’ayant aucune information sur ce qui leur était arrivé. Enlevés par le MUJAO C’’est à  un journaliste de l’AFP qu’un responsable du mouvement a confirmé ce que l’on craignait. Les quatre travailleurs humanitaires ont bel et bien été enlevés. « Nous avons pris (…) un (véhicule) 4X4 des « ennemis de l’islam » avec leurs complices », a déclaré Yoro Abdoulsalam, responsable connu du Mujao, dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP à  Bamako. s’agissait-il de l’équipe du CICR ? Il a répondu : « Oui », avant de préciser qu’« ils sont en vie et en bonne santé », sans donner plus de détails. En plus des quatre travailleurs du CICR enlevés, un cinquième homme, un vétérinaire appartenant à  une autre organisation se trouvait à  bord du véhicule. Les cinq personnes sont toutes de nationalité malienne. Elles voyageaient sur le trajet entre Kidal (extrême nord-est) et Gao (nord-est), d’après un porte-parole du CICR, Alexis Heeb, qui indique l’ONG est en contact régulier avec les autorités maliennes, ainsi qu’avec les divers groupes armés opérant dans le nord du Mali. Ces deux évènements confortent l’hypothèse d’un retour en force du MUJAO dans la région de Gao. Plusieurs habitants ont évoqué le fait que des éléments connus du groupe avaient été vus dans la zone. Un responsable au gouvernorat de la région a indiqué lundi que des dizaines de combattants supposés du Mujao avaient fait irruption dans la localité de Djébock, à  une cinquantaine de kilomètres de Gao. Ils étaient à  la recherche d’un chef touareg absent au moment de leur passage et sont finalement repartis après deux heures de présence sur les lieux, sans être inquiétés.

Le CICR étend ses activités au Mali

Le nouveau chef de la délégation du CICR au Mali, Christophe Luedi a pris fonction le 1er septembre 2013. Les activités menées pour aider les populations victimes de guerre, vont bon train. Entretien avec Diénéba DEME-DIALLO. Journal du Mali : Pourquoi le CICR a pris de l’ampleur au Mali? Christophe Là¼di : Cela est lié au mandat du CICR. Il a pour mandat de s’investir et de rendre service au moment des conflits armés. A travers notre mandat, nous fournissons donc des services à  des populations affectées par les conflits. Le Mali ayant traversé des moments de conflit armé. Et aussi pour des questions de capacité et de valeur ajoutée, ayant déjà  une présence et une connaissance du terrain, nous avons pu réagir rapidement. Pour cette raison, nous avons décidé qu’il y a des besoins et nous sommes bien placés pour les couvrir. Comment le CICR travaille-t-il avec les nouvelles autorités? Partout o๠le CICR travaille, on travaille avec les autorités en place. Depuis 1996, nous avons un accord de siège pour nous permettre de travailler au Mali. Nous sommes en train d’établir les contacts avec les nouveaux ministres surtout ceux qui ont des dossiers qui nous intéressent comme le ministère de la défense. Nous avons une très bonne réception des autorités au Mali depuis le début et cela continue. Nous nous réjouissons de ces bonnes relations avec le gouvernement et les autorités du Mali. Quelles relations entretenez-vous avec les groupes armés? Notre but C’’est de parler avec tous ceux qui sont impliqués dans le conflit autant que possible. Le CICR a des contacts avec les groupes armés comme le MNLA, le HCUA et d’autres. Nous avons des contacts directs avec certains groupes et pour d’autres, C’’est plus difficile. Nous sommes présents partout pas seulement au Nord. Il faut que toutes les parties sachent qui nous sommes, ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. Commet faire respecter le Droit International Humanitaire (DIH) Le CICR a aussi un mandat de la communauté internationale. Nous sommes le promoteur du Droit International Humanitaire. Nous devons faire connaitre et faire respecter le DIH à  travers le monde. Dans ce cas, nous travaillons beaucoup avec les forces armées afin de faire respecter les règles du DIH. Nous faisons des séances de formation avec les troupes qui sont directement en contact sur le terrain. Et aussi d’autres officiers afin de les mettre à  jour à  la connaissance du droit international humanitaire. Nous expliquons l’applicabilité du droit humanitaire international aux soldats. Dans quelques années, nous avons pour ambition que l’armée malienne soit autonome et détentrice des règles du DIH pour une meilleure pratique sur le terrain. Evidemment, le CICR explique les règles, et si elles ne sont pas respectées, nous en faisons part aux autorités compétentes qui ont la latitude de prendre les sanctions qu’il faut. Une vaste distribution de céréales est prévue cette semaine pour des déplacés, de quoi s’agit-il ? Depuis le début de l’année, nous avons distribué de la nourriture à  un nombre important de familles affectées qui ne parvenait plus à  se nourrir. Nous distribuons des rations pour trois mois. Cette fois-ci, nous avons intégré 525 000 personnes déplacées qui ont rejoint leurs zones pour leur donner des rations pour trois mois. Nous faisons cela, avec l’espoir qu’à  la prochaine récolte, ces familles n’auront plus besoin d’aide de nourriture directe mais plutôt de formation et de renforcement de capacités.

Journée mondiale de la Croix-Rouge : 150 ans d’actions humanitaires

« La Croix rouge malienne face aux défis humanitaires de l’heure, bilan et perspective», tel était le thème de la conférence de presse tenue hier mercredi 8 mai à  l’occasion de la journée internationale de la croix rouge. « Depuis qu’a jailli l’idée qui a donné naissance à  la Croix-Rouge et au Croissant-Rouge il y a 150 ans, une chose n’a pas changé : la souffrance des millions de personnes que nos institutions s’emploient avec tant d’énergie à  alléger. Ce qui a changé radicalement, C’’est le contexte géopolitique, social et technologique dans lequel nous menons notre action. La capacité d’adaptation a été la clé de la survie et du développement des institutions que nous présidons. C’’est grâce à  elle aussi que nous sommes aujourd’hui et serons demain en mesure de servir les personnes vulnérables. » a déclaré Mme Awa DIAGNE, Représentant Régional de la Fédération Internationale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge. Pour Jean-Nicolas Marti Chef de la délégation régionale du CICR pour le Mali, « le Comité International de la Croix Rouge (CICR) nourrit depuis un an près de 500.000 personnes, 150.000 personnes bénéficient de 6 heures d’électricité par jour dans les régions du nord, 300 détenus suite aux événements qui se sont passés au Nord , ont été enregistrés et visités par le CICR » Le Mali constitue la 2ème plus grosse opération du CICR après l’Afghanistan a-t-il ajouté. Créée en août 1965, la Croix rouge malienne a pour mission d’améliorer les conditions de vie des personnes vulnérable en mobilisant le pouvoir de l’humanité. Précisons qu’au cours de cette dernière décennie, les volontaires et le personnel de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont aidé plus de 160 millions de personnes à  faire face à  des situations d’urgence, liées à  des catastrophes ou à  des troubles civils dans le monde.

CICR : un budget supplémentaire pour le Nord Mali

Le directeur adjoint des opérations du comité international de la croix rouge (CICR), Régis Savioz vient d’effectuer une visite de 10 jours au Mali et au Niger. Le comité prévoit un supplément de son budget 2013 pour mieux venir en aide aux populations du Nord. M.Savioz a animé un point de presse le mercredi 10 avril à  l’hôtel Azala௠Salam de Bamako. Lors de la conférence M.Régis Savioz, directeur adjoint des opérations du CICR insiste : « A mon passage à  Gao, J’ai pu constater qu’une très grande partie des populations dépendent encore de l’aide humanitaire. Elles ont besoin de nourriture, d’eau et de soins de santé. A terme, ces populations doivent pouvoir retrouver une certaine autonomie et subvenir à  leurs propres besoins ». Ces fonds supplémentaires visent donc à  renforcer les capacités du CICR pour améliorer le travail humanitaire à  long terme. Ce supplément va aussi permettre de poursuivre les activités qu’il mène de longue date au Mali et au Niger. Cela porte le budget du comité pour ces pays à  un total d’environ 61 millions d’euros soit un peu plus de 40 milliards de Fcfa. Cette opération devient ainsi la deuxième opération budgétaire la plus importante du CICR dans le monde. M.Savioz d’ajouter : « nous voulons renforcer notre présence au Mali, notamment dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou. Il est urgent d’agir et C’’est maintenant qu’il faut le faire ». Assistance alimentaire Au moins un million de personnes ont été touchés par le conflit armé au Nord depuis bientôt 16 mois. La rallonge budgétaire permettra une assistance alimentaire pour environ 420 000 personnes tout au long de l’année. 186 000 agriculteurs recevront des semences et 35 000 familles d’éleveurs bénéficieront d’une campagne de vaccination et de traitement de deux millions d’animaux ainsi que la distribution de 510 tonnes d’aliments bétail. « Depuis le début du conflit, 360 000 personnes ont déjà  eu accès à  l’aide en nourriture » précise Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation régionale de Niamey. Un des problèmes récurrent à  Gao est celui de l’eau et de l’électricité, « A Gao, deux générateurs sur six fonctionnent normalement. Le CICR fournit du pétrole pour alimenter les générateurs. Il aide à  la réparation des puits, fournit de la nourriture entre autres. Nous soutenons l’hôpital de Gao pour rendre les soins meilleurs » explique M.Savioz. l’accord global de visites des détenus vient d’être signé entre le CICR et le gouvernement malien. Grâce à  cet accord, le comité entend intensifier ses activités en faveur des personnes privées de liberté et avoir accès à  tous les lieux de détention du Mali. « Cet accord formalise une pratique déjà  effectuée depuis longtemps par le CICR » éclaire Régis Savioz.

Allô, journaliste en danger !

Le journaliste dans l’exercice de sa fonction, est exposé à  tous les dangers. Le comité international de la croix rouge dispose d’un numéro vert appelé pour être alerté en cas d’enlèvement, de séquestration ou de disparition d’un journaliste. Cette information a été donnée lors d’une journée d’échanges avec la presse sur le droit international humanitaire et la protection des journalistes. . Le thême reste d’actualité au Mali dans la mesure o๠les journalistes sont interpellés, menacés, enlevés et battus par des hommes armés ou encagoulés. Le cas récent du doyen de la presse malienne, Saouti Labass Haidara, directeur de publication du journal l’Indépendant, en est une illustration parfaite. Ce vieux de 62 ans a été enlevé jeudi 12 juillet, par des individus armés et battu. D’après Maurice Grundbacher, chef de Mission de la Croix-rouge malienne, « l’information est une arme redoutable. Celui qui maitrise et contrôle l’information risque d’emporter la victoire en temps de paix et d’autant plus en temps de conflits. Si l’information est une arme, le journaliste est un porteur d’armes. Il intéresse donc le CICR ». A cet effet, la Croix rouge condamne avec la dernière énergie l’agression d’Abderahmane Keita et de Saouti Haidara, deux professionnels de l’information victimes de violences et de pression visant à  les intimider. « Ils violent non seulement des personnes, mais la liberté de la presse et l’accès à  l’information ». Sur la protection des journalistes en situation de conflit armé, le formateur de la croix rouge Germain Mwehu explique que le droit international humanitaire(DIH) protège les populations civiles et les personnes qui participent à  la guerre. Le journaliste en tant que personne civile est protégé par le DIH. Aussi le CICR dispose d’un service « Hotline », d’un numéro vert destiné à  assurer la protection des journalistes en période de guerre. « Ce numéro peut être activé lorsque le journaliste a été enlevé et porté disparu pour alerter la croix rouge dans tous pays du monde. Le CICR a pour mission de visiter les prisonnier de guerre, d’offrir des services de santé et des vivres aux populations et de protéger leur droits. Dejà  au Mali la Croix rouge est entrain de faire un travail remarquable au nord avec l’acheminement de vivres, la prise en charges médicale des victimes