OMC : un accord sur la facilitation de l’investissement pour le développement qui va bénéficier aux pays les moins avancés

En 2017 à Buenos Aires en Argentine, 70 pays membres de l’OMC ont approuvé une Déclaration ministérielle conjointe sur la facilitation de l’investissement pour le développement lors de la 11ème conférence ministérielle de l’organisation. En marge de l’ouverture officielle des travaux de la 13ème conférence ministérielle à Abu Dhabi, ce sont 123 Etats membres sur les 164 de l’OMC dont le Mali qui adhèrent à l’initiative. Cet accord vise à accroître la participation des pays en développement et des pays les moins avancés aux flux d’investissement mondiaux afin de promouvoir un développement économique durable. Selon un document de l’OMC, l’accord peut permettre de générer au niveau mondial, des gains compris entre 295 et 1041 milliards de dollars dont l’essentiel reviendrait aux pays à faible revenu. Les améliorations induites par l’accord pourraient atteindre jusqu’à plus de 130% pour les pays africains à faible revenu d’après l’OMC. Plus concrètement, l’accord vise à créer un cadre réglementaire plus transparent, plus efficace au niveau national en vue d’encourager l’investissement. L’accord exclut toutefois l’accès aux marchés, la protection de l’investissement et le règlement des différends entre investisseurs. La délégation malienne présente à Abu Dhabi, conduite par le ministre du Commerce, Moussa Alassane Diallo enchaîne les réunions avec de potentiels investisseurs et différentes entités de financement afin de présenter la destination Mali et les opportunités d’affaires qu’elle offre. Le ministre sud-coréen du Commerce Inkyo Cheong a qualifié l’accord d’historique. « Lorsqu’il sera mis en œuvre, il apportera de nombreux avantages notamment aux pays en développement » a-t-il ajouté. Même si 75% des membres de l’OMC dont la Chine, la Russie ou encore l’Arabie Saoudite souscrivent à l’accord d’autres pays restent encore à convaincre, les Etats-Unis et l’Inde notamment. « L’accord ne force pas à investir, il facilite plutôt. Les objections reposent sur une compréhension erronée de l’accord, nous allons nous atteler à convaincre les autres membres » a ajouté le ministre sud-coréen. La prochaine étape des discussions est d’intégrer cet accord à l’annexe 4 de l’accord de Marrakech instituant l’OMC, ce qui permettrait que les procédures d’acceptation suivent leur cours en vue d’assurer son entrée en vigueur en temps voulu. Bien que l’accord sur la facilitation de l’investissement pour le développement soit plurilatéral (il ne lie que les membres qui l’acceptent), il est ouvert à l’adhésion de tous les membres de l’OMC.

Commerce : TradeMark Africa se déploie en Afrique de l’Ouest

TradeMark Africa, organisation non lucrative d’aide au commerce financée par les agences de développement des pays développés (essentiellement d’Amérique du Nord et d’Europe) a lancé ses activités en Afrique de l’Ouest ce 30 janvier, avec comme objectif d’y faciliter le commerce. La structure, créée en 2010 et dont le siège se situe à Nairobi au Kenya, avait jusque là opéré seulement en Afrique de l’Est, où elle a aidé, à l’en croire, à fluidifier le commerce (réduction des temps de transit des marchandises, amélioration de l’efficacité des frontières et réduction des obstacles aux commerce) et à favoriser l’intégration régionale en travaillant avec les organisations intergouvernementales régionales (UA, EAC, IGAD, COMESA, SADC), ainsi que le secteur privé et la société civile. Avec une enveloppe d’environ 80 millions de dollars, TradeMark East Africa (TMEA) qui devient TradeMark Africa (TMA) en se déployant en Afrique de l’Ouest, entend soutenir le Secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et travaillera avec les organismes régionaux comme la Cedeao et ses États membres. En outre, TMA, dont le nouveau siège se situera au Ghana, « se concentrera sur le développement de corridors commerciaux numériques et verts », fait savoir l’organisation.

Classement Bloom Consulting : le Mali 15ème pays africain le plus attractif

Malgré la crise sécuritaire qui sévit au Mali, le pays reste attractif dans le domaine du commerce. Il est le 15ème pays africain et le 104ème mondial, devant des pays comme le Rwanda (16ème), l’Algérie (17ème), le Sénégal (18ème) ou la Côte d’Ivoire (21ème), selon le rapport Country Brand Ranking Trade Edition 2022 – 2023 du cabinet de conseil espagnol Bloom Consulting, publié ce mardi. Le Mali a gagné 8 places par rapport au dernier classement. L’étude se base sur les performances économiques, la stratégie de Nation Branding et la présence en ligne des pays sur les sujets liés au commerce pour évaluer leur attractivité dans le domaine. Deux autres pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se trouvent dans le Top 3 du classement : le Nigeria (1er) et le Ghana . Selon les experts, la République fédérale du Nigeria « doit sa première place à sa résilience » pendant que l’ancien premier, devenu deuxième, du classement, l’Afrique du Sud, « a vu son attractivité impactée par de nombreux problèmes économiques ».

ZLECAF : mise en œuvre boostée

Depuis son lancement officiel en janvier 2021, 7 pays africains appliquent effectivement les dispositions de la Zlecaf, selon son Secrétariat général. Pour rendre réelle cette mise en œuvre, les chefs d’États de la zone sont attendus à Niamey le 25 novembre 2022.

Six pays de l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest ont été identifiés pour assurer cette concrétisation : la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée, le Niger, le Togo et le Burkina Faso. Le but est de faciliter les échanges commerciaux intra africains.

Cette expérimentation permettra aux pays choisis d’entamer le processus et d’appliquer sur le terrain les dispositions relatives à la levée des barrières entre les différents États. Cela sera acquis lors du sommet de l’Union africaine sur l’industrialisation et la diversification économique pour permettre l’établissement d’une Feuille de route sur l’industrialisation en Afrique.

Les responsables du Secrétariat général de la Zlecaf annoncent une convergence sur 88% des règles d’origine.  Sur ces 88%, la même règle de commerce régira désormais les transactions, pour permettre de profiter du potentiel en matière de commerce et d’investissement sur le continent. Environ 5 000 produits seront commercialisés dans ce cadre sur la base de différentes règles, par région ou par pays.

Même si le chemin est encore long pour rendre effectif le marché commun africain, les responsables espèrent que le sommet de Niamey permettra d’accélérer le processus de mise en œuvre.

Quelques protocoles sur la concurrence, le droit de propriété intellectuelle ou encore l’investissement sont encore en négociation.

Afrique de l’Ouest : un coût des céréales élevé

Les prix des céréales en Afrique de l’Ouest ont amorcé une baisse ou se sont stabilisés dans certains cas au mois de septembre mais restent plus élevés que leurs niveaux de 2020. C’est ce qu’a constaté la FAO dans son dernier bulletin Food Price Monitoring and Analysis.

Les prix se sont maintenus bien au dessus de leurs niveaux de 2020, soutenus par une forte demande intérieure et à l’exportation, précise la FAO. Les coûts de production et les perturbations continues à cause de l’insécurité dans la région du Liptako-Gouma, la région du Centre Sahel et certaines parties du Nigeria et du Tchad constituent aussi d’autres facteurs pertinents, explique la FAO. Par endroits, les inondations ayant entraîné des pertes de récoltes font également partie des causes.

Au Mali, les prix du mil et du sorgho ont connu une augmentation d’environ 20% par rapport à l’année dernière. La situation sécuritaire a perturbé la commercialisation dans les régions du Centre et de l’Est du pays. Au Niger, malgré une détente, ils sont supérieurs de 15% dans les zones de conflit. Au Burkina, les prix du maïs, mil et sorgho sont également sur une tendance à la hausse de 20 à 30% malgré les récoltes.

Fatoumata Maguiraga

Nouvelle route de la soie : Des préalables nécessaires

Présenté comme  mutuellement avantageux et caractérisé par un esprit  «  gagnant-gagnant »,  le projet de « la nouvelle route de la soie » (NRS) veut être un concept du développement global du monde. Ce projet gigantesque qui prévoit la construction de routes maritimes et ferroviaires, concerne environ 70 pays. Au Mali, où les acteurs attendent les « retombées », le partenaire chinois rappelle qu’il ne se réalisera qu’avec un engagement  venu de l’intérieur.

«  En 6 ans, grâce à la nouvelle route de la soie, le commerce entre la Chine et les pays “riverains” s’élève déjà à 6 000 milliards de dollars, l’investissement chinois dans ces pays à 80 milliards de dollars, 300 000 emplois crées et 2 milliards de dollars d’impôt et de taxe que les pays “riverains” perçoivent », expliquait l’ambassadeur de la République de Chine, lors d’une conférence débats avec  les responsables de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM) et plusieurs autres acteurs, le 21 mai 2019.

Une vision à long terme Mais cette nouvelle route de la soie ne représentera une nouvelle opportunité pour le Mali que grâce à des investissements importants, basés sur une vision à long terme, élaboré de l’intérieur, insistent les initiateurs de la NRS. Préalable indispensable à « tout développement économique », la « sécurité et la stabilité », semblent être les premiers obstacles redoutés par le partenaire chinois pour la « la participation » du Mali à la NRS.

Vantant les opportunités d’investissement dans différents domaines d’activités, les autorités maliennes ont réitéré leur « adhésion » à ce programme de nouvelle route de la soie. Des ressources et un potentiel certain, cependant très peu valorisés, l’industrie et le commerce qui restent les « deux ailes pouvant faire décoller le pays », souffrent d’une absence de transformation et sont tributaires des importations massives de produits manufacturés très coûteux pour le pays. Même si le Mali compte sur la Chine pour la reconstruction de son tissu industriel, à travers « un transfert de technologie et de savoir-faire », ce pays espère que la « mauvaise gestion » qui a coûté la vie aux premières unités de l’industrie nationale que la Chine avait aidé à bâtir, sera un mauvais souvenir.

Aussi les « investissements colossaux » que nécessitent les infrastructures de transport notamment, ne seront possibles que dans le cadre d’une réflexion qui respectera l’une des règles de NRS, celle d’une « économie de marché » qui fonctionne dans la durée et où « chacun trouve son compte », précisent les autorités chinoises.

HEC Paris ouvre un bureau en Afrique

Bonne nouvelle pour l’Afrique. La prestigieuse université Haute Ecole de Commerce (HEC Paris) lance officiellement en novembre prochain,  son tout  premier bureau pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, basé à Abidjan en Côte d’Ivoire. Deux formations du volet Executive Education à savoir le « Management d’une unité stratégique » et l’ « Executive Certificat Finance » sont prévues à partir de janvier 2019, avec la particularité désormais des cours de proximité pour tous les pays de la zone, à Abidjan, à l’endroit des cadres ou dirigeants d’entreprises et d’organisations privées ou publiques du continent.

Prenant à cœur son extension sur le continent africain, HEC Paris vise plusieurs objectifs en ouvrant son bureau en Afrique, après des années de partenariat avec quelques grandes écoles du continent. Il s’agit entre autres d’abord de former non seulement les leaders africains d’aujourd’hui, du secteur public comme du secteur privé, mais aussi ceux de demain, qui prendront les reines  des organisations africaines. Ensuite, c’est la promotion de la marque HEC qui existe depuis 140 ans et aujourd’hui est une business school de renommée mondiale. Enfin, l’école, à travers son bureau d’Afrique, veut être reconnue partie prenante dans le débat du développement inclusif sur le continent. « Nous ne voulons pas juste venir pour former mais nous voulons participer au débat et donner notre avis scientifique sur le développement inclusif en Afrique », Assure Alexis John Ahyee, Directeur du Bureau HEC Paris en Afrique de l’Ouest et Centrale. « Pour nous, accompagner le développement des leaders africains est un engagement de l’école. Nous croyons qu’il faut des hommes d’affaires africains, des dirigeants et des cadres formés, capables de pouvoir conduire des entreprises et organisations importantes en Afrique pour le bien des Africains », ajoute t-il

Les deux premiers programmes du bureau Afrique de HEC Paris démarreront en janvier 2019, avec pour but de présenter «  une offre de formation de haut niveau mais vraiment adapté à l’environnement africain ». D’abord, Le certificat exécutif en management d’une unité stratégique, qui est un Master Exécutif découpé en deux dont une partie est fait à Abidjan en 4 modules obligatoires. A sa suite, l’ « Executive Certificat Finance », qui est pour la première fois lancée en Afrique, se déroulera en 3 modules dont les deux principaux à partir de février 2019. Ces deux formations sont ouvertes à tous les cadres ou dirigeants africains d’entreprises sur le continent, justifiant au moins d’une quinzaine d’années d’expérience. Comme l’explique M. Ahyee, « En Afrique nous allons démarrer par la formation des cadres et des dirigeants mais nous allons aussi contribuer à l’admission des étudiants pour la grande école à Paris. Le bureau d’Afrique ne va pas former directement les jeunes étudiants ». Les coûts de la formation pour le certificat exécutif en management d’une unité stratégique sont fixés à 15.690 Euros soit environ  10.500.000 FCFA

Créée en 1881 par la chambre de commerce et d’industrie de Paris, HEC Paris, membre fondateur de l’université Paris-Saclay, rassemble 108 professeurs chercheurs, plus de 4500 étudiants et 8000 cadres et dirigeants en formation chaque année. L’école est  classé 2ème business school dans le classement général des business schools européennes, publié par le Financial Times en décembre 2017. HEC Paris accueille environ 1000 africains par an, tous programmes confondus.

« Koroboro » vs « Mauritanien » : la bataille des boutiques de quartiers

Depuis quelques années, « l’épicerie du coin » est passée aux mains des commerçants maures. Les « souraka boutiki » ont essaimé dans tous les quartiers de la capitale, où elles concurrencent de plus en plus les petites échoppes « koroboro boutiki ».

On y trouve généralement de tout. Des couches pour bébé au riz en gros et détail, en passant par l’huile, les conserves et autres denrées du quotidien. Les « Souraka boutiki » ou « Mauritanien », comme on les appelle communément, font désormais partie du paysage et ont conquis les consommateurs. Dans une boutique de Baco-Djicoroni ACI, un jeune Maure remet la monnaie à un client. « Depuis qu’il a ouvert, je fais tous mes achats ici. On y trouve de tout, en gros et en détail et le prix n’est pas le même que chez les autres boutiquiers », confie ce dernier. Le jeune commerçant, Ali Abdeljellil, gère depuis un an cette boutique achalandée comme un petit supermarché avec des étagères le long des murs. Une boutique en tout point pareil à cette autre, au carrefour de Daoudabougou, de plus grande envergure cependant. Curieusement, le vendeur ici aussi se prénomme Ali, et explique que sa boutique fait partie d’un groupe de six autres établissements, « appartenant à un oncle venu de Léré ». « Il a ouvert cette boutique et me laisse la gérer pendant qu’il s’occupe d’autres affaires », explique-t-il.

Petites marges, gros profits. C’est ce fonctionnement que dénoncent les autres acteurs de la petite distribution, les « koroboro boutiki». Depuis des décennies, ce sont ces boutiquiers sonrhaï et peulh, venus pour la plupart des régions de Gao et Tombouctou, qui avaient en main le secteur. Aujourd’hui, leurs petites échoppes disparaissent et ils accusent les concurrents de faire du « dumping ». « Ils cassent les prix, et je ne sais même pas d’où ils sortent leurs marchandises. C’est normal qu’ils raflent tous les clients pendant que nous, nous en perdons tous les jours ! », peste Ahmadou Maïga, dont la boutique se trouve à deux pas de celle d’un Mauritanien. Ce qu’Ahmed Ould, installé à Kalaban Coro depuis deux ans, réfute en disant que c’est plutôt parce que « les gens n’ont pas d’argent, les temps sont très durs ». Pour que les clients continuent de venir, « on ne met pas beaucoup de marge. Comme ça, les produits sortent et nous, on s’y retrouve », explique Ali de Daoudabougou, qui comme Ahmed Ould, peut réaliser plus de 150 000 francs CFA de recette par jour, et assure payer ses taxes et impôts comme il se doit. Et même économiser pour ouvrir à son tour une autre « souraka boutiki ».

Sani Web-Vite Pay : le commerce électronique en marche

Pour permettre aux utilisateurs d’Orange Money de faire leurs achats en ligne plus facilement et aussi aux commerçants de rendre plus accessibles leurs produits. Orange Mali a enrichit la gamme de ses services grâce à  l’aide technique de Logineo, société de services en ingénierie informatique avec le service de paiement en ligne dénommé « Sani Web ». Selon Cheick Tall, le commerce électronique est aujourd’hui indispensable au tant que le commerce traditionnel. Il lancera un appel aux Start up du Mali, « nous invitons tous les Start up ayant des idées et des projets de rentrer contact avec nous car nous les écouterons. ». Réunis dans la salle de conférence de DFA Communication, le personnel d’Orange Mali et les invités de marque de Logineo notamment Me Mountaga Tall, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ont pris du plaisir à  écouter le déroulement du projet Sani Web à  l’endroit de la population malienne. Ce sont dix-neuf sites de vente qui sont intégrés dans ce nouveau logiciel en ligne. « La sécurité, la rapidité et la garantie de pouvoir être livré chez est l’innovation apportée par Sani web dans ce secteur », a indiqué le chef de projet d’Orange Money.

EBOLA, un bon fonds de commerce…

Si pour certains Ebola rime avec cataclysme et mort subite pour d’autres la fièvre hémorragique à  virus Ebola est une aubaine comme le furent la coiffure DABALA (du nom de cette coupe de cheveux découverte lors de la coupe du monde organisée en Afrique du sud) et BOLA (du nom de l’acteur machiavélique de la série sud-africaine ….). Ebola tue mais Ebola fait vivre certains. Magassou est marchand ambulant. Il passe ses journées à  se faufiler entre les véhicules aux abords des feux tricolores de la mairie du district dans l’espoir d’écouler ses produits. Depuis l’affaire de la clinique Pasteur, le bonhomme a jeté son dévolu sur les gels hydro alcooliques. « J’en écoule une trentaine au quotidien et les clients achètent les petits flacons de 500 francs, les moyens de 1000 francs et ceux ayant une famille nombreuse optent pour les bidons de 2500 francs. C’’est Noel avant décembre ». Son ami ne cache pas sa joie de voir sa recette quotidienne tripler grâce à  Ebola et il « prie pour que le virus ne parte pas de sitôt ». Non loin de là , à  Voxda d’o๠partent beaucoup de cars Sotrama, des chauffeurs regroupés sous un hangar prennent du thé. Interpelés sur l’impact de l’apparition du virus, ils disent « se frotter les mains puisque les passagers préfèrent maintenant les cars en lieu et place des taxis indexés pour avoir transporté la fillette morte à  Kayes et des patients ayant fréquenté la clinique Pasteur ». L’OMS alerte cependant sur la composition de ces gels dont l’utilisation peut avoir des effets secondaires. Certains gels pourraient ainsi contenir des substances chimiques et avoir des impacts négatifs sur la santé, surtout s’ils sont utilisés quotidiennement et plusieurs fois par jours. Fonctionnaires véreux Ebola arrange aussi certains fonctionnaires véreux. Gérant de buvette au garage de Guinée à  l’ACI 2000, Kalilou dit ne pas sentir l’affaire Ebola. « C’’est vrai que mes clients en parlent mais je ne sens aucun changement dans leur comportement. La chose que je déplore C’’est le fait que certains de mes compatriotes vendent à  prix d’or le passeport malien à  des guinéens désireux de voyager. De nombreux guinéens viennent à  Bamako dans le fol espoir de trouver un titre de voyage pour fuir Ebola et à  ce niveau le Premier ministre qui avait promis de sécuriser nos documents administratifs doit sévir ». Les propos de Kalilou sont à  prendre très au sérieux puisque certaines chancelleries occidentales se donnent encore une semaine pour statuer sur le cas des voyageurs en provenance du Mali.

« Ampè » tient les rênes du Commerce

En effet, nommé ministre du Commerce et de l’Industrie dans le gouvernement du 15 décembre 2012, Abdel Karim Konaté passera aux Finances à  l’occasion du réaménagement du 22 juin dernier. Inspecteur des douanes de formation, Abdel Karim Konaté dit «Ampé» s’est bâti une bonne réputation dans son corps. Né le 25 novembre 1961 à  Bamako, il est sorti de l’Ecole centrale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (ECICA) en 1984 avec comme spécialité « la douane ». Un an plus tard, il intègre la fonction publique en tant que douanier et passe 2 ans sous les drapeaux pour le compte du 1er contingent du Service national des jeunes (SNJ). Après 15 années de service, il bénéficie d’une bourse de la mission française de coopération pour intégrer la prestigieuse école sous régionale des finances publiques de Ouagadougou o๠il est sorti 2è major de sa promotion avec le diplôme d’administrateur des services financiers. De retour au pays, Abdel Karim Konaté s’inscrit à  l’Institut des hautes études économiques et sociales de Bruxelles, délocalisée à  Bamako. Deux ans après, il passe un master en management financier. Au cours de sa carrière, «Ampé» a suivi d’autres formations et séminaires, notamment le 43è programme de bourse de l’Organisation mondiale des douanes, la formation des cadres supérieurs des douanes. Hors son expérience gouvernementale, le nouveau ministre du Commerce a exclusivement évolué au sein de l’administration des douanes. Après avoir servi à  Koro et Zégoua, il a été placé à  la tête de la Brigade mobile d’intervention de Bamako en 1995. Mais C’’est à  la Division recherche et intervention qu’il va se faire un nom en battant le record de la plus grosse saisie de chanvre indien dans notre pays (2 tonnes en 2005). Il fit également un passage très remarqué au guichet unique pour le dédouanement des véhicules. Ses bons résultats appréciés par la hiérarchie le propulsent à  la tête de la direction régionale des douanes de Kayes de 2009 à  2011. A sa nomination l’année dernière dans le gouvernement de Transition, Abdel Karim Konaté était chargé des relations internationales de la direction générale des douanes. Membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA), Abdel Karim Konaté est le secrétaire général adjoint du bureau national. Il a reçu plusieurs distinctions pour service rendu à  la nation : médaille commémorative de campagne, médaille du mérite national avec effigie Abeille, chevalier puis officier de l’Ordre national du Mali. Marié et père de 5 enfants, il aime le football, la belote et la lecture. Il parle français et bambara.

Afrikréa, la création africaine sous toutes ses formes

Afrikréa nait de la volonté de trois jeunes hommes d’origine africaine. Moulaye Tabouré, Lamine et Yacoub Sidibé partagent la même passion pour l’art et l’artisanat africain. Ils ont joint leurs compétences respectives afin de valoriser ce que notre terre mère a de meilleur. à€ travers leur site, ils veulent faire découvrir au monde les richesses et talents du continent. Afrikréa est en quelque sorte un espace en ligne sur lequel acheteurs et vendeurs font rencontrer leurs offres sans se déplacer. Directement on voit des similitudes avec les sites Etsy et ou Alittlemarket, mais avec la particularité d’être dédiée à  la création africaine, que l’on recherche de la mode, de l’artisanat ou plus globalement de l’art. Les modes de paiement quant à  eux prennent en compte les réalités du continent. En effet, hormis les modes de paiement classiques (Carte Bleue, Visa, Paypal,…) les fondateurs du site proposent d’autres modes de paiement à  savoir le paiement par virement bancaire, par chèque, en main propre, à  la livraison. Afrikrea développe en ce moment sur le paiement par Mobile Money autrement dit paiements mobiles. Il s’agit de toutes les transactions effectuées depuis un téléphone mobile et débitées soit sur la carte bancaire, soit sur la facture opérateur ou soit sur un Porte-monnaie électronique. Le site compte déjà  une dizaine de créateurs allant de l’entrepreneur débutant à  la société confirmée. La plupart des fonctionnalités sont gratuites pour ces vendeurs et le resteront d’après les fondateurs de la plateforme. Ils aspirent d’ailleurs à  rassembler au moins 100 créateurs pendant les 3 premières années du site et à  attirer 500 visiteurs distincts par mois.

Mamadou Tiény Konaté, à la tête de la CCIM

Le nom du nouveau président a été dévoilé le 8 novembre, un mois après la décision d’arrêt en date du 8 Octobre 2012, ordonnant la création d’un Collège transitoire avec comme mission d’assurer la gestion des affaires de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM) et cela jusqu’à  l’élection et l’installation de la nouvelle Assemblée consulaire. En effet, avec la crise institutionnelle et sécuritaire au Mali, il était impossible d’organiser des élections pour assurer la continité de la présidence de la Chambre. Désormais Mamadou Tiény Konaté dirige la prestigieuse institution et sera chargé de conduire le Collège transitoire nommé à  cet effet, avec 13 membres. Le nouveau président de la CCIM et ses collaborateurs seront chargés de diriger les actions de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali conformément aux directives et orientations de l’autorité de tutelle, de préparer les projets de budget à  soumettre à  l’autorité de tutelle pour approbation et de tenir les comptes de la chambre conformément aux textes en vigueur. Ce n’est pas tout. Le collège transitoire doit également veiller à  l’information, à  la formation et à  la sensibilisation des membres de la chambre ou encore donner suite à  tout avis demandé par les pouvoirs publics dans le cadre des missions dévolues à  la chambre. Pour la bonne marche de son mandat, le Collège transitoire va élaborer son règlement intérieur déterminant ses modalités de fonctionnement. Afin de mieux coordonner ses actions, il doit également mettre en place un bureau transitoire de six membres au niveau de chaque région. Curriculum Vitae Le nouveau président de la CCIM a également un diplôme d’études spécialisées en Organisation et Méthode de gestion d’entreprise et cela, après sa maà®trise en sciences économiques appliquée, tous deux obtenus à  l’université catholique de Louvain-la-neuve entre 1976 et 1981. Il avait eu son Baccalauréat série sciences exactes une année après au Lycée de Badalabougou. Membre de l’Association malienne des Conseils en management et du Groupement des commerçants maliens, Mamadou Tiény Konaté est également membre fondateur du Haut Conseil Islamique et de Radio DAMBE. Il est administrateur de société ayant une connaissance approfondie de la situation économique, politique, sociale et culturelle du Mali, ainsi que dans la gestion d’entreprise et analyse sociologique de l’entreprise. Il maitrise également les questions de développement du secteur privé, les questions liées à  la problématique sociale de l’emploi, celles liées au rôle et aux activités des Chambres consulaires. Sans compter les règles des échanges commerciaux de l’OMC et de l’UEMOA. Aussi, le nouveau patron de la CCIM a travaillé au compte du ministère de l’Industrie et du commerce chargé d’organiser les services de la chambre de commerce pour adapter ses missions au contexte des accords de l’OMC et de Cotonou (ACP/UE) et de formuler la position de négociation du secteur privé malien dans le cadre de l’OMC et des Accords de Cotonou.

Les 1001 potentialités du Fer rebut

La chaine de collecte, de transport et de transformation de la matière a contribué à  la réduction de chômage et de la pauvreté pour certains. Mais selon les acteurs du secteur, l’Etat doit saisir cette opportunité pour contribuera à  réduire le coût des matériaux de construction et d’autres matières industrielles qui nous sont importées et vendues à  des prix exorbitants. Une opportunité pour Kalifa Sidibé Le ramassage du fer rebut a constitué la source de richesse pour certaines populations maliennes. La matière, dont la vente a connu ses débuts au Mali vers 2002-2003, connaà®t de nos jours un intérêt remarquable chez les populations du district et des plusieurs capitales régionales. Kalifa Sidibé, basé au marché de Diafarana à  Hamdalaye en commune IV du district de Bamako, évolue depuis quelques temps dans le secteur. l’homme qui était d’abord vendeur de céréales au marché, estime qu’il s’est intéressé au ramassage, l’achat et la vente de la matière à  cause de son impact sur ses économies. Selon lui, leur travail consiste à  réunir le maximum quantité possible de fer rebut, pour revendre à  leurs acheteurs d’autres pays, venant, pour la plupart de Lomé au Togo, du Nigéria, de la Chine, de l’Indonésie etc. «Â Ils achètent la livraison et l’achemine par le port, pour ceux d’autres continents, en destination de leurs pays respectifs. C’’est ce fer qui est ensuite fondu, dans les usines en charge de la transformation, et qui sert de matière dans la fabrication des matériaux de construction, les motos de marque chinoise et plusieurs autres produits qui nous sont revenus encore plus chers », explique notre interlocuteur. l’exploitation professionnelle des fers rebuts contribue efficacement à  la réduction de l’insalubrité et à  la dégradation du cadre de vie. Mais pour Kalifa Sidibé, le travail ne se fait pas risque. «Â Nous avons plusieurs fournisseurs, dont des enfants, qui viennent nous vendre de la matière. Le kilo varie entre 35 et 60 francs CFA. Dans beaucoup de cas, explique-t-il, nous avons eu la désagréable surprise de constater que C’’est de l’objet volé à  tierce personne. Dans ces cas de figure nous sommes obligés de rembourser l’intéressé ou de parvenir à  un règlement à  l’amiable ». A la question de savoir si l’entreprise de cette activité a été un ouf de soulagement pour lui dans l’amélioration de ses revenus, notre interlocuteur est formel : «Â Je profite pleinement de cette l’activité. La chaine de collecte, de transport et de transformation permet de nourrir de nombreuses familles. C’’est une activité qui contribue à  réduire la pauvreté, notamment dans les rangs de ceux qui n’ont pas eu la chance de poursuivre les études ». «Â Sans vouloir raconter ma vie, poursuit-il, il y a quelques années, J’étais de ceux qui vivaient le jour au jour. Mais de nos jours, confie Kalifa Sidibé, je rends grâce à  Dieu. Même si je ne suis riche, je gagne dignement ma vie. Le stockage et la vente de fers rebuts m’ont permis de réaliser beaucoup de mes rêves »Â  nous témoigne-t-il. « Il faut construire une usine chez nous » Le secteur est tellement sollicité, qu’aujourd’hui des élèves et autres personnes en ont fait leurs petits boulots. Le jeune Madou, élève en 9ème année de « l’Ecole du Camp » est un de ceux-ci. Pour lui, les week-ends et les congés sont l’occasion propice de se faire quelques sous. « Il y a des jours o๠je peux livrer à  mon acheteur plus de 30 kilos. C’’est une recette non négligeable, surtout quand le prix du kilo a grimpé et que la qualité du produit apporté est remarquable. C’’est cet argent, dit-il, que je garde chez ma mère, qui me sert à  acheter des habits pour la rentrée scolaire. Je suis issu d’une famille de revenus modestes. Je dois donc apprendre à  me débrouiller dès maintenant » dira notre interlocuteur. Qui précise que cette activité, parallèle aux études, n’affecte en rien ses rendements à  l’école. La preuve, nous dit Madou, à  l’examen de cette année il a réussi son DEF (Diplôme d’études fondamentales). Comment valoriser davantage ce secteur ? En réponse à  cette question Kalifa Sidibé estime que les pouvoirs publics doit saisir l’opportunité. Pour lui, chaque jour qui passe, le Mali perd une véritable opportunité pour renforcer son tissu industriel. « Nous sommes convaincus que s’il y avait dans notre pays une usine de transformation de la matière, nous n’aurions plus besoin de vendre à  nos acheteurs de l’étranger, surtout souvent au prix qu’il nous impose. On est obligé, regrette-t-il, car ils sont les seuls acheteurs. Le bénéfice est plus grand dans ce cas de figure, tant pour nous que pour les acteurs maliens qui auront de la matière à  transformer sur place ». Bref, selon notre interlocuteur, l’urgence recommande aux pouvoirs publics de réfléchir à  la construction d’usine de transformation du fer rebut, non seulement à  cause de son impact sur la réduction du taux de chômage et de la pauvreté, mais également dans le souci contribuera à  réduire le coût des matériaux de construction et d’autres matières industrielles qui nous sont importées et vendues des prix exorbitants.

Bourses estudiantines : Un « fonds de commerce » pour l’AEEM

L’Aeem (l’Association des élèves et étudiants du Mali) n’en finit pas de dépouiller les étudiants. Ceux de la Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp), principalement, ont profité de la mise à  disposition des fiches de renseignements d’Ecobank, pour se faire de l’argent sur le dos des pauvres étudiants. Un scandale à  ciel ouvert qui vient ternir l’organisation estudiantine, et justifie la thèse de ceux qui réclament sa suppression pure et simple. En prenant la décision historique de bancariser tous les étudiants, l’administration de l’Université semblait avoir pallié à  l’anarchie qui prévalait autour de la distribution des bourses. La décision, ainsi libellée, était donc salutaire. Mais, force est de constater que dans sa mise en œuvre, elle a crée plus de problèmes aux étudiants qu’elles n’en a résolu. Et pour cause, d’abord, chaque étudiants met de longues heures à  créer un compte bancaire. Et l’engorgement devant les guichets n’est nullement résolu. Aujourd’hui, le mal qui prévaut à  l’Université, notamment à  la Fsjp, C’’est que les membres de l’Aeem de cette faculté ont décidé de piller les étudiants, en profitant de chaque opportunité. Détournement Le cas le plus patent, C’’est la récente affaire concernant les bourses que chaque étudiants doit désormais retirer à  Ecobank. En effet, pour des fiches (le spécimen de signatures et le formulaire d’ouverture de compte personnel) qui doivent être délivrées gratuitement auprès d’Ecobank, les membres de l’Aeem ont réussi à  terroriser les étudiants en leur cédant les fameuses fiches contre le payement de 500 F CFA. Ce qui n’a pas du tout été du goût des étudiants qui crient à  une complicité du Centre national des œuvres universitaires (Cnou). Mais vu qu’ils n’ont pas d’autres moyens de s’en octroyer, la plupart des étudiants se voient obligé de verser des pots de vins au membres de l’Aeem. Un tour à  la Fsjp nous a permis de nous mettre au parfum de cette situation du reste très déplorable. «Â Ici l’Aeem nous vend tout. Le hic est que nous sommes souvent obligés d’acheter des choses, sous peine souvent de…menace », nous a confié un étudiant de la 2ème Droit. Pendant ce temps, les responsables de l’Université ont choisi le silence. Une source très introduite au niveau du Cnou, a indiqué que sa structure est bel et bien au courant de cette injustice que l’Aeem fait subir aux étudiants. Seulement, «Â nous craignons fort que la moindre mesure ne plonge l’université dans une autre situation de crise », nous a-t-elle confié. Ainsi, cette structure qui est chargée de la mise en œuvre du contrat de Bancarisation des étudiants maliens chez Ecobank, assiste en toute complicité aux manœuvres frauduleuses des membres de l’Aeem de la Fsjp. l’opportunité est donc toute trouvée par l’Aeem de plumer les pauvres étudiants. Certains étudiants ont alerté le Commissariat du 4ème arrondissement qui déjà  a mis sous les verrous un ancien militant de l’Aeem mêlé à  l’affaire. Voilà , entre autres raisons, pourquoi le débat de la suppression de l’Aeem fait rage. En effet l’organisation, de par les incartades de ses responsables, ne joue véritablement plus son rôle de défense des intérêts des étudiants. Pire, elle représente un danger pour la paix et la stabilité dans l’espace scolaire et universitaire.

Quand la mangue devient le 4ème produit d’exportation

Un potentiel sous-exploité Au Mali, le potentiel d’exportation de mangues dépasse les 300 000 tonnes par an. Mais par manque d’organisation de la filière, seule une infime partie est exploitée. Les plus hautes autorités ont décidé d’inverser la tendance en initiant des programmes et projets dans le secteur. Ainsi, hier, le Ministère en charge des investissements et du commerce (représenté par le projet cadre intégré), en collaboration avec la Commission nationale de validation des exportations de mangue au Mali a organisé une réunion pour faire le bilan. Cette réunion s’inscrivait dans le cadre du dispositif de suivi et d’amélioration des statistiques d’exportations mis en place en avril 2008. Selon les données statistiques, le Mali a exporté 8517 tonnes de manques en 2007, 12 576 tonnes en 2008 et 6 857 tonnes en 2009. Les statistiques établissent que la campagne 2010. Ainsi, les exportations ont atteint 10 410 tonnes pour un chiffre d’affaires de 6, 5 milliards FCFA. Le Mali a également exporté 17 tonnes de mangues séchées et 400 tonnes de purée de mangue. Avec ces chiffres la mangue est devenue le 4ème produit d’exportation du pays après l’or, le coton, et le bétail. En plus des marchés africains, d’autres marchés prometteurs se situent en Europe (Allemagne, France, Pays Bas). De nouvelles unités de transformation Dans le cadre de l’intensification des politique devant promouvoir la filière, il est prévu la création, dans les prochaines semaines, d’une unité de transformation de fruits et légumes à  Yanfolila. Faut-il indiquer que cette année, le projet cadre intégré s’est essentiellement tourné vers l’augmentation de l’exportation des mangues. Et cela, à  travers l’entretien des vergers, le suivi du traitement par les techniciens de l’office de protection des végétaux et la sensibilisation des producteurs aux bonnes pratiques agricoles…En outre, le Projet cadre a soutenu la participation de 27 participants dont 18 exportateurs au salon international de fruits et légumes de Berlin (Allemagne), et celle de plusieurs professionnels au Salon international de l’agriculture de Paris.

Axe Dakar-Bamako : Un commerce fleurissant pour l’économie régionale

Mr Mamoutou Traoré, chargé de communication à  la chambre de commerce et d’industrie (CCIM) du Mali, explique que les produits généralement échangés entre nos deux pays, sont des produits pétroliers comme le ciment, les engrais chimiques et minéraux ; Le bétail, la farine les conserves de poissons, le sel, les appareils et machines pour les industries. Moyens de transport Les moyens de transports de marchandises entre Dakar et Bamako, sont le train et les gros porteurs, avec parfois les voies aériennes et fluviales. Le fleuve serait navigable uniquement entre Kayes et Dakar. Par ailleurs, le Sénégal constitue à  n’en point douter, une voie d’accès à  la mer pour le Mali. Et vice versa, le Mali constitue pour le pays de Wade, une voie d’accès sur le marché de l’UEMOA. l’agence pour la promotion des exportations (APEX) au Mali et l’agence sénégalaise pour la promotion des exportations (ASPEX), sont deux structures qui entretiennent d’excellentes relations de transactions commerciales. Elles viennent consolider les échanges commerciaux. Retombées économiques Mr Traoré de la chambre de commerce estime que le partenariat entre le Mali et le Sénégal, est un partenariat gagnant gagnant. « En ce sens que, le flux qui s’est installé entre ces deux pays, fait vivre 37% de la population active du Sénégal, contre 27,3% de maliens. » Signalons que le commerce entre le Mali et le Sénégal, bénéficie plus au dernier cité. En effet, en 2008, le Sénégal a réalisé un chiffre d’affaire de plus de 257 milliards de FCFA, contre 287 millions enregistrés par le Mali. Notre pays constitue aujourd’hui, le 3e partenaire commercial du Sénégal. l’intérêt du Mali pour le Sénégal, s’est accentué avec la crise ivoirienne. Car, signalons que la Côte d’Ivoire était auparavant, le lieu le plus côtoyé par les commerçants maliens, avec le port d’Abidjan qui est beaucoup plus proche d’elle que celle de Dakar. On dit bien souvent que le malheur des uns, fait le bonheur des autres. Malentendus Il n’y a pas longtemps, des malentendus étaient survenus entre les deux pays, à  la frontière sénégalaise, o๠des camions maliens avaient été bloqués par les douaniers sénégalais. Mr Traoré explique : « La principale cause de ce blocage, C’’est la non signature d’une convention entre les pays membre de l’UEMOA. » Il s’agit notamment, de la convention TRIE (Transit Routier Inter Etats). Le TRIE, selon Mr Traoré, porte sur la facilitation de la circulation des marchandises entre les Etats signataires de cette convention. l’un des principes fondamentaux de cette convention, C’’est qu’il y a une caution que chaque Etat paye pour le transit de ses camions. Concernant le Mali, l’organe chargé de cette caution, C’’est la CCIM. La chambre de commerce assume donc, la responsabilité de ses camions. Ils peuvent quitter Dakar jusqu’à  Bamako et vis versa, avec un contrôle douanier garanti. En cas de perte de camions donc, la CCIM doit payer les frais de dédouanement et tout ce qu’il y a comme frais adjacent, selon les dires de Mr Traoré. Il précise qu’après plusieurs réunions entre les chefs d’Etats, le Sénégal n’était pas prêt à  ratifier la convention. Les transporteurs maliens qui ignoraient la ratification du Sénégal, se croyaient libre de tout mouvement. Les taxes à  payer aux douaniers sénégalais, devraient normalement être à  la charge de l’Etat malien. Ils ont donc refusés de s’acquitter de cette tâche. D’o๠le blocage total de nos camions, suivi de la grogne des commerçants maliens. Ainsi, jusqu’à  une récente date, le Sénégal n’avait toujours pas signé cette convention. Il n’est d’ailleurs pays le seul à  ne pas l’avoir fait, puisque 4 autres Etats de la communauté hésitent à  ratifier la signer. Excepté cette petite entorse, le commerce sur l’axe Dakar-Bamako se porte à  merveille et a encore, de beaux jours devant lui. Les transporteurs maliens qui ignoraient la ratification du Sénégal, se croyaient libre de tout mouvement. Les taxes à  payer aux douaniers sénégalais, devraient normalement être à  la charge de l’Etat malien. Ils ont donc refusés de s’acquitter de cette tâche. D’o๠le blocage total de nos camions, suivi de la grogne des commerçants maliens. Ainsi, jusqu’à  une récente date, le Sénégal n’avait toujours pas signé cette convention. Il n’est d’ailleurs pays le seul à  ne pas l’avoir fait, puisque 4 autres Etats de la communauté hésitent à  ratifier la signer. Excepté cette petite entorse, le commerce sur l’axe Dakar-Bamako se porte à  merveille et a encore, de beaux jours devant lui.

Niamey accueille le 6è salon de l’Artisanat International pour la Femme (SAFEM)

Tahoua, région phare Tahoua au Nord du pays, est la région phare de cette édition placée sous le signe de la formation des artisanes, le développement de leur savoir faire et leur autonomisation, tel que l’a signifié Ibrahim Moussa, secrétaire général du Ministère du Tourisme et de l’artisanat. Cette région se caractérise par sa grande créativité locale,un patrimoine culturel riche et des danses qui ont égayé les visiteurs du SAFEM; D’ou l’importance de valoriser le savoir faire local,les produits artisanaux locaux, la transformation des filières de production, l’accès aux marchés internationaux. C’est pourquoi un colloque sera dédié à  l’artisanat féminin et le commerce équitable. 1001 et une activités Samedi, le SAFEM célèbre la journée de la femme ARTISANE créative avec à  la clé, de nombreuses activités de formation, des conférences débats, des expositions vente au village Artisanal de Wadata, o๠les artisans sont logés. Cette édition aura ainsi été financée à  hauteur de 60% par l’état du Niger pour en faire un réel succès, estime Aichatou Kané, coordinatrice du SAFEM; L’on notait aussi la présence de Fatoumata GUINDO, la ministre Malienne en charge des Institutions et qui représente la première dame du Mali à  Niamey. Vive les femmes au SAFEM !

Rwanda-Congo : le commerce remède aux conflits ?

Effets du commerce sur les conflits Deux questions s’imposent : pourquoi le conflit a connu (ou connait) une certaine régularité ? Comment y remédier ? Trouver les réponses n’est pas tâche facile. C’est là  qu’entre en scène la science économique. Les économistes comme les politologues d’obédience libérale soupçonnent d’autres vertus au commerce, hormis l’augmentation de richesse. Cela remonte déjà  à  l’époque des philosophes des Lumières. Montesquieu pouvait déjà  écrire : «L’effet naturel du commerce est de porter la paix. Deux nations qui négocient ensemble se rendent réciproquement dépendantes : si l’une a intérêt d’acheter, l’autre a intérêt de vendre ; et toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels. » (De l’esprit des lois, 1758). Cette idée, on la retrouve en toile de fond dans la construction de l’Europe, qui sortait des guerres mondiales. Aujourd’hui, cet argument du «doux commerce » pacificateur est nuancé. Les effets du commerce sont ambigus selon que l’on considère le commerce bilatéral ou selon que l’on analyse la situation dans l’optique de l’ouverture multilatérale. Pour les appréhender, le raisonnement économique se fait en termes de coûts-bénéfices. Les échanges bilatéraux génèrent des gains et augmentent ipso facto le coût d’un conflit militaire entre les deux pays. Ainsi, le manque à  gagner une fois que la guerre éclate est non négligeable. Pire, ses impacts sont persistants dans le temps (destruction des infrastructures, des vies et de la confiance, rendant subséquemment les échanges futurs difficiles). On a donc beaucoup plus à  perdre qu’à  gagner. A ce sujet, les conflits indo-pakistanais sont éclairants. Donc, en termes économiques, le coût d’opportunité est élevé et la probabilité de conflit baisse en présence d’un commerce bilatéral. L’échec des négociations entre les deux pays est d’autant moins vraisemblable que le coût d’opportunité de la guerre est élevé. Par contre, si le commerce bilatéral réduit les tensions notamment à  cause de la dépendance réciproque, cela n’est pas forcément le cas dans une configuration de commerce multilatéral. Ce dernier multiplie les sources d’approvisionnement pour les pays en échange. Ce qui a comme corollaire la réduction du coût d’opportunité de toute guerre bilatérale et assure (et rassure) de ce fait un pays en cas de conflit militaire. Les économistes savent également que les facteurs géographiques sont importants tant pour le déclenchement de conflit que pour le commerce. Pour les pays distants de plus de 10 000 km, le commerce n’a pas d’effet significatif sur la probabilité de conflit. En revanche, l’effet est beaucoup plus important pour les pays proches, comme dans le cas de la RDC et du Rwanda. « La raison sous-jacente est que les coûts liés au commerce international diminuent fortement pour les pays proches (coûts de transport et coûts d’acquisition d’information sur les marchés étrangers). Récurrence des conflits Simultanément, la guerre est un phénomène essentiellement local : la prévalence de conflits est de 5 % pour les pays proches dont la distance est inférieure à  1 000 km ; elle tombe à  0,25 % pour ceux dont la distance est comprise entre 1 000 et 7 500 km ; elle est de 0,16 % pour les pays distants de plus de 7 500 km. La raison sous-jacente est que la proximité attise les rivalités territoriales, les conflits d’origine ethniques ou religieuses (sic !), bref les tensions géopolitiques en général. » Si l’on tient là  l’explication de cette « permanence » de conflit, que faut-il faire pour atténuer sensiblement les tensions entre les deux pays, en dépit de cette « prédisposition » naturelle ? Intensifier les échanges entre les deux pays est l’une des réponses. Un doublement du commerce bilatéral entre les deux pays réduirait la probabilité d’escalade de 30 à  28 %, dix années de paix la réduiraient à  25 %, selon les trois économistes citées ci-haut. La solution du commerce bilatéral paraà®t donc très pertinente pour remédier sensiblement aux conflits rwando-congolais. Et quand on compare l’écart du commerce réel entre les deux nations et le commerce potentiel, on se rend vite compte qu’ils ont beaucoup plus à  gagner en échangeant biens et services. La potentialité ici se mesure en termes d’échanges réciproques en considérant la proximité, les liens historiques et culturels entre les deux nations. Somme toute, le commerce entre les deux nations activera le processus de négociation à  chaque fois que les tensions monteront. Mais aussi, pour les dirigeants déclencher un conflit sera fonction des coûts humains et économiques qui en découlent. Si ce pari est réussi, les conflits ne seront plus naturellement ab libitum. D’oà¹, vive le commerce !

La Chambre de Commerce et d’industrie du Mali (CCIM) renforce sa capacité consulaire

Renforcer la capacité des Chambres Consulaires Pour ce faire, des élus consulaires Français ont été retenus pour animer cette formation notamment M. Jean Michel Laurent, Aline Book dans les trois pays. Objectif : outiller les élus afin de promouvoir les affaires dans un monde économique glissant. Pendant quatre jours, les consulaires vont acquérir de l’expérience de leurs collègues venus de la France. Jeamille Bittar, Président de la Chambre de commerce du Mali a survolé l’histoire de la création de la conférence permanente des chambres consulaires Africaines et Francophones. Selon lui, cette Chambre a été crée en 1973 à  l’initiative du président George Pompidou, de Léopold Sédar Senghor du Sénégal, Houphouà«t Boigny de la Côte D’ivoire. Elle a pour mission de renforcer les relations économiques entre les chambres de commerce et d’industrie francophones. « Lorsqu’on sait que le Mali figure parmi les membres fondateurs de la Conférence Permanente des Chambres Consulaires Africaines et Francophones, et a aussi participé à  travers feu El Hadj Dosolo Traoré (premier président de la CCIM) aux premières assises en juin 1974, cette initiative est la bienvenue », rappelle Jeamille Bittar. « l’importance de cette rencontre nous a conduit à  renforcer l’Union des chambres consulaires, à  partager avec l’Assemblée permanente des Chambres d’Agriculture du Mali, (APECAM), l’Assemblée Permanente des Chambres de Métier du Mali, le Conseil Malien des Chargeurs, des Transporteurs routiers, les bénéfices de l’atelier car toutes les chambres rencontrent les mêmes difficultés »; Au cours de cette formation, les animateurs mettront l’accent sur les institutions consulaires, leur organisation et les missions fondamentales. l’accent sera particulierment mis sur le rôle des conseils, des représentations de formations d’information et surtout, la gestion des établissements que l’Etat accorde aux chambres consulaires dans sa politique de concession. Une formation pour booster les affaires A signaler aussi que cette formation constitue pour le monde des affaires un espoir car l’attente des plus hautes autorités a l’endroit des institutions consulaires est forte selon Jeamille Bittar. Notons que le Mali a toujours été un pays ou l’activité commerciale reste surtout exercée par les nationaux et avec la privatisation de l’économie, inscrite dans le programme du développement économique et social (PDES) du Président de la République du Mali. Quant au Secrétaire Général du Ministère de l’Investissement et du Commerce, cette formation est une opportunité pour faire les institutions consulaires, une réelle force de proposition.

Ahmadou Abdoulaye DIALLO, Ministre de l’industrie, des Investissements et du Commerce

Au lendemain du lancement du Rapport «Doing Business 2010 », le ministre de l’industrie, des investissements et du commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo nous livre un bilan de la situation de l’investissement au Mali, en appui avec l’API, l’Agence pour la promotion des Investissements. Ahmadou Abdoulaye DIALLO a le verbe facile et l’éloquence maà®trisée. Et C’’est au ministère, qu’il nous a reçu pour évoquer les réformes entreprises par le Mali en matière de création d’entreprises et de renforcement d’un environnement industriel plus souple et simplifié. JournalduMali.com : Le rapport Doing Business 2010 a évoqué les progrès effectués par le mali en matière de création d’entreprises, notamment le Guichet Unique, ce qui lui a permis de remonter de 6 points dans le classement ? Quelles sont les autres réformes ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Nous travaillons sur 10 indicateurs, la création d’entreprise, le permis de construire, l’embauche de travailleurs, le transfert de propriété, l’accès au crédit, la protection des investisseurs, le paiement des taxes et impôts, le commerce transfrontalier et l’exécution des contrats et la fermeture d’entreprise. Les progrès sont visibles surtout au niveau l’opérationnalisation du Guichet Unique, inauguré depuis les 29 avril 2009 et qui a permis de simplifier les procédures administratives. Nous sommes passés de 11 à  7 étapes de création d’une entreprise et de 26 jours à  72h au maximum. JournalduMali.com : Quel est le coût aujourd’hui pour l’entrepreneur ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Il y a aujourd’hui un coût d’environ 16%, ce qui est moins qu’avant. Prenons l’obtention du permis de construire, un décret à  été revu et nous avons un plan d’action qui aujourd’hui enlève certains projets d’une catégorie particulière. Par exemple pour établir qu’une construction n’a pas d’impact environnemental, les taux d’études ont été revus à  la baisse, il était de 5% auparavant. Aujourd’hui, ces frais d’étude n’ont plus d’impact ainsi que les intérêts intercalaires. On a aussi réduit les frais de branchements ( téléphone, internet ) de 99 à  30 jours. Donc l’assiette de calcul a été considérablement réduite. JournalduMali.com : Oui mais pour ça, il faut faire appel à  des sociétés privées pour certains services intermédiaires, comme le téléphone ou l’internet, qu’est-ce que vous leur dà®tes à  ces sociétés ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Ils ont une mission de service public. Et ils doivent respecter les délais qui ont été fixés et nous sommes en concertation avec eux pour assurer cela. Une fois qu’on est d’accord sur les délais, chaque partie doit respecter son engagement. Certaines licences ont été concédées par l’état à  des sociétés privées et elles doivent respecter leur engagement. Je prends l’exemple du code de procédure civile et commerciale ou le commerce transfrontalier, qui a subi des réformes. On peut aussi signaler la protection des investisseurs et la libre transférabilité des capitaux. JournalduMali.com : Quel impact a le guichet unique sur des entrepreneurs maliens basés à  l’étranger ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Le guichet unique agit uniquement sur les entrepreneurs maliens ou étrangers et qui veulent investir au Mali, créer leur entreprise en territoire malien. Il permet aujourd’hui de simplifier la procédure de création d’entreprise, qui était longue et fastidieuse avant. JournalduMali.com : Pour revenir au rapport Doing Business 2010, quels sont les objectifs pour le classement 2011 ? Vous avez évoqué le médiateur du crédit ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Il y a des réformes factuelles, mais d’autres prennent du temps, donc, nous y réfléchissons. Quant au médiateur du crédit, C’’est une idée en gestation. Ce serait de créer un homme ou une femme, qui connaà®t très bien le crédit, un ancien banquier par exemple et qui serve d’intermédiaire entre les institutions de crédit et les entrepreneurs pour un dialogue positif. Aujourd’hui, nous n’avons pas beaucoup de banques, le taux de bancarisation est très faible. Et les quelques banques qui sont là  imposent leur diktat et ce n’est pas normal. Aujourd’hui, il n’y a pas de gestion des risques et quant on leur demande de faire des dossiers d’investissements, elles ne savent pas. Donc, il faudrait quelqu’un qui aide les banques à  faire ces dossiers d’investissement et à  les comprendre et si on arrive à  atteindre la moitié des dossiers rejetés, ce sera ça de gagné. JournalduMali.com : Ne pensez-vous pas que l’état devrait créer un fonds d’investissements pour favoriser les financements et les investissements ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : On est entrain de le faire. D’ici peu de temps, on va créer un fond national d’investissements et un fond de garanties pour le secteur privé. Ce sera un fond basé sur le capital risque, et qui sera un levier de financement bancaire. JournalduMali.com : Quel est le délai pour la création de ces deux fonds ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Honnêtement, je souhaitais le faire pour le 30 juin 2009, mais J’ ai perdu mon pari. Mais cela fait partie des choses essentielles à  poursuivre. On envisage aussi le crédit bail et les innovations technologiques. JournalduMali.com : O๠en est la nouvelle zone industrielle de Dialakorobougou ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : On y travaille. Le schéma de financement n’est pas totalement bouclé. Il faudra peut être lever des fonds sur le marché financier ou des structurations de facilité bancaire. La société de gestion et d’intermédiation financière du Mali nous a donné un mandat d’intermédiation financière. Il y a aussi des sociétés qui nous accompagnent sur la construction d’infrastructures pour favoriser les PME directement. JournalduMali.com : Quels sont ces partenaires ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Ce sont des maliens, en partenariat, avec des chinois, de indiens notamment. JournalduMali.com : Dans quelles filières en particulier ? Ah Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Les matériaux de construction qui sont des filières très importantes. JournalduMali.com : Les chinois viennent souvent avec leur matériaux, leurs ciments, leurs ouvriers, et l’économie malienne n’en profite pas vraiment, outre les ouvrages qui vont rester ? Est-ce qu’il y a réellement un transfert de technologie qui s’opère ? Ah Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Si, si le Mali en profite. Déjà  prenez la valorisation de la ressource humaine. Vous savez la technologie est universelle. Pour la cimenterie par exemple, nous avons un projet de construction et un besoin de 64 milliards de francs de financement, financés aux 2/3 par les banques maliennes, à  savoir Ecobank ou BDM. Alors vous voyez, on ne compte pas que sur les étrangers. Si je prends l’exemple du troisième pont, les chinois travaillent avec des ingénieurs maliens, donc, il y a un transfert qui s’opère tout de même. JournalduMali.com : Si on prend l’exemple du champ Malibya, 100 000 hectares de terres concédés à  la Libye, dans la zone Office du Niger, et géré par les libyens, on voit beaucoup des étrangers sur le projet ? Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Dans un projet, il y a un tout ! Il ne faut pas être effrayé de voir une forte densité d’étrangers. Il faut d’abord entrevoir une ressource naturelle qu’on va transformer. Pour le projet Malibya, il y une surface de terre, qui est là  et qui n’a jamais pu profiter aux maliens, et on va grâce à  cet apport des libyens, produire du riz en quantité ! Un riz destiné à  la consommation locale. Donc, si il y a des infrastructures à  réaliser, même par des investisseurs étrangers, elles restent dans le pays. JournalduMali.com : Qui nous dit que le riz va vraiment être consommé par le marché local ? Ah Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Bon, une partie de ce riz produit, sera aussi certainement exporté. Mais nous bénéficierons des devises tirées de ces exportations. JournalduMali.com : La Chine plus que le Mali attire beaucoup d’investisseurs, en imposant des règles, de transfert de technologies, que le marché local soit favorisé. Est-ce que cela est systématique pour le Mali ? Est-ce contractuel ? Ah Ahmadou Abdoulaye DIALLO : Bien sur! Nous imposons les mêmes règles aux investisseurs ! Je prends le cas de la nouvelle sucrerie Nsukala, le Mali va prendre 40% et la Chine 60% ; Et le transfert de technologie se fait, mais il nous faut des ressources humaines de qualité ! JournalduMali.com : Pour finir, quels sont les autres projets d’investissements ? Ah Ahmadou Abdoulaye DIALLO : On a la cimenterie de Diamou o๠nous voulons produire 800000 tonnes de ciment la première année, 900000 tonnes la deuxième année et atteindre 1 millions de tonnes en 2012 ; Nous espérons débuter pour le 22 septembre 2010. Il y a aussi la cimenterie de Hombouri, là  aussi, on est très avancé. l’objectif est d’y produite 500000 tonnes de ciment pour le 31 décembre 2009 ; Plus deux autres projets sucriers, Nsukala et Sosima pour 2012, avec une production de 350 000 tonnes de sucres par an, dont la moitié est destinée à  l’exportation. Mais cette production devrait avoir une incidence sur le prix du sucre et sa baisse, et cela à  partir du moment o๠ces unités seront en production ! Nous envisageons aussi des projets dans les Phosphates naturels, pour les engrais. N’oublions pas aussi les projets d’agriculture à  Alatona, à  Malibya etC’… On envisage même de faire un centre High Tech dans la zone industrielle de Dialakorobougou pour favoriser les nouvelles technologies… Vous voyez, nous avons beaucoup de projets qu’on aimerait réaliser avant 2012

Commerce équitable : le Mali lance sa plate forme

Autour de son lancement, ses initiateurs (Association jeunesse Action Mali, Helvetas Mali et Carrefour Canadien International) ont multiplié les actions pour un commerce équitable et une consommation responsable. La plate forme se définit comme un lieu de rencontres, de débats, de communication et d’échanges d’expériences et d’expertises entre ses membres pour aider chacun à  progresser vers des objectifs communs qui sont l’équité dans le commerce international, le respect des principes de démocratie et de transparence, la valorisation des marchés et des pratiques africaines de commerce équitable, bref C’’est une dynamique de lutte contre le système néolibéral dont le commerce international constitue une composante. C’’est un courant africain dans lequel la société civile malienne se lance. C’’est toute la sous-région ouest africaine à  travers des organisations basées au Sénégal, Burkina Faso, Bénin, Togo et Ghana qui s’est mobilisée pour donner un tonus au lancement de la plate forme. Valoriser la production locale Selon Sophie Bourdon Chef d’équipe de Carrefour Canadien international, le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir à  une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue alors au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés en l’occurrence ceux des pays en voie de développement. Dans cette atmosphère, la plate forme se doit donc d’améliorer les revenus et le bien être des producteurs en leur facilitant l’accès au marché, en renforçant les organisations des producteurs, en leur garantissant un meilleur prix et en instaurant une continuité dans les relations commerciales. « Un tel objectif ne peut être atteint que par la sensibilisation et la communication », a martelé Madame Bourdon. Dans cette logique, Helvetas- Mali a déjà  initié un programme d’appui à  la production bio. Il s’agit du MOBIOM (Mouvement biologique du Mali). « Plus de 2000 producteurs ont adhéré au Mobiom et la culture bio rapporte près de 700 millions de FCFA par an aux producteurs », nous a confié Siaka Doumbia, responsable du programme commerce équitable à  Helvetas- Mali. Pour sa part, AJA- Mali a aussi institué un espace appelé Fèrè kènè dont le slogan est « Equitable oui, mais humain d’abord ». Fèrè Kènè est un dispositif fort d’un regroupement d’artisans ayant bénéficié de divers appuis et conseils d’AJA- Mali. Crée en 2000, ce réseau est composé de 3 groupes d’artisans (bâtiment et travaux publics, tourisme équitable et artisanat d’art). AJA- Mali crée ainsi de meilleures conditions de promotion et de vente des produits fabriqués par ces trois groupes de producteurs. Les produits sont disponibles dans la boutique Fèrè Kènè à  Hamdallaye ACI. Pendant le lancement de la plate forme, une exposition vente des produits locaux pour une consommation responsable est organisée au siège d’AJA- Mali. Dans la même foulée, un concert animé par les donsos (chasseurs qui consomment les produits locaux toute l’année) est organisé vendredi 31 juillet à  la bibliothèque nationale.

Sublime bazin, toxique harmonie des couleurs…

Depuis le début des années 90, le Mali est la plaque tournante de la production et de l’exportation de Bazin, un tissu fait à  base de coton et importé d’Allemagne. Toute la sous-région vient s’approvisionner en Bazin au pays d’Oumou Sangaré. C’’est la tenue que portent les maliens pour de grandes occasions ainsi que les grands griots du pays pour leurs cérémonies. Malheureusement, les fabricants ce trésor nationale, se soucient peu des effets des produits utilisés, sur la santé et l’environnement. Le procédé de fabrication du Bazin Initialement blanc, le tissu destiné à  la confection du bazin, est teint en plusieurs couleurs avec une multitude de motifs. Avant les années 70, les produits utilisés étaient de la potasse à  base de cendre et l’argile, très peu dangereux et comportant moins de risques. Mais depuis les années 90, les procédés de fabrication se sont modernisés avec l’usage de la soude caustique et de l’hydrosulfate. Une fois la teinture choisie, la soude caustique, et l’hydrosulfate sont dissous, dans une eau préalablement bouillie à  plus de 190°. Ces deux produits permettent, par réaction chimique, une meilleure tenue de la teinture sur le coton. Après imprégnation, le bazin est lavé plusieurs fois à  l’eau froide jusqu’à  ce que les produits disparaissent complètement. Pour éviter que le tissu se déchire, on le met à  sécher au soleil. Ces nouveaux produits permettent un travail plus rapide et donc une production plus importante avec des couleurs vives et variées. La plupart des teinturiers sont des femmes. Environ 11% font leur travail au bord du fleuve Niger et déversent directement leurs eaux dans le fleuve après utilisation. 60% exercent à  la maison et versent leurs déchets dans les caniveaux à  proximité ou dans la rue. Celles qui travaillent au bord du Niger mettent en avant l’espace et la facilité d’accès à  l’eau, alors que celles qui travaillant à  domicile, évoquent l’aspect pratique notamment pour recevoir les clients. Les teinturiers sont conscients de la nocivité des produits utilisés. La soude et l’acide étant très corrosifs, lorsqu’il y a contact direct avec la peau, l’effet est immédiat et C’’est une brûlure du 2e degré qui survient. C’’est pourquoi tous les teinturiers portent des gants qu’ils remplissent d’eau fraà®che afin d’éviter toute brûlure. « Nous consommons presque tous du lait à  la fin de la journée pour éviter des problèmes de gorge. Nous portons également des masques, des lunettes et des bottes de protection », explique Mme Fofana Anna Maiga, teinturière à  Daoudabougou depuis 22 ans. Mais, ces précautions ne sont pas toujours respectées. Les effets toxiques de la teinture Les gaz s’échappant du liquide engendre de nombreuses maladies : cancers de la peau et des poumons, des maladies respiratoires, des brûlures… Par ailleurs, l’environnement subit la pollution de l’eau du fleuve. Certaines nappes phréatiques trop polluées ne sont plus réutilisables. Le produit fini est lui distribué dans des emballages plastiques qui sont source de pollution. l’association des femmes teinturières de Kalanban Coura a vu le jour il y’a a 3 ans, pour lutter contre la dégradation de l’environnement et l’altération de la santé. Ces femmes recyclent les eaux des teintures pour assainir la ville de Bamako. l’exemple des femmes de Kalaban est unique dans la cité. Certaines nappes phréatiques trop polluées ne sont plus réutilisables. Le produit fini est lui distribué dans des emballages plastiques qui sont source de pollution. Ceci pour respecter les règles de protection et éviter toute complication sanitaire plus tard. Sur 100% de teinturiers, seulement 18% se protègent. 5% meurent chaque année par inhalation et 4% de maladies respiratoires. Dans le cadre de la quinzaine de l’environnement, il est utile de rappeler la nocivité des produits utilisés pour la confection du bazin. Si le précieux tissu est source de richesse pour l’économie, il faut veiller au respect des règles d’hygiène et de santé.