SOMAGEP-SA : facturation en cause

Si la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP-SA) continue de garantir un accès régulier à l’eau potable à ses clients, l’incompréhension de sa facturation menace ses relations avec les consommateurs. En effet, les cas de factures anormalement élevées se multiplient et suscitent l’inquiétude.

La SOMAGEP est chargée de la mission cruciale d’assurer l’exploitation de l’eau potable au Mali, du captage à la distribution, en incluant le contrôle qualité et la maintenance des installations, depuis la réforme des secteurs de l’eau potable et de l’électricité, en août 2010. Une mission délicate et sensible dont l’accomplissement se heurte à quelques problèmes.

Parmi eux figure la hausse significative des montants des factures d’eau. Signalées par plusieurs réclamations, ces factures sont souvent multipliées par 10 pour certains. Ainsi, certains Maliens moyens s’acquittant habituellement de factures entre 1 000 et 2 500 francs CFA voient subitement ces montants grimper à 10 000 francs, voire plus.

« Alors que je n’ai payé que 726 francs CFA pour les mois d’août, de septembre et d’octobre 2023, ma facture du mois de novembre est montée à plus de 10 000 francs », témoigne un consommateur.

Mauvaises pratiques

« Ce montant de 726 francs correspond à l’entretien de l’installation. C’est comme si vous n’aviez rien consommé durant tout le mois », explique un agent de la société. Ces cas de factures « faussement » élevées peuvent s’expliquer par 2 raisons, poursuit-il. D’une part, il peut s’agir de fuites d’eau et de la non-fermeture des robinets, contribuant ainsi à une augmentation. D’autre part, une pratique interne malheureusement répandue peut aussi contribuer à la hausse des factures.

En effet, certains agents chargés de cette tâche se contentent souvent de porter une consommation estimée, sans se déplacer. Et après une période de 2 ou 3 mois, lorsqu’ils effectuent le déplacement, ils relèvent les références du compteur qui affichent alors les consommations réelles, y compris celles précédemment non relevées. Ainsi, le consommateur se retrouve avec une facture mensuelle traduisant en réalité 3 mois de consommation.

Le Vice-Président de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA) Abdoul Wahab Diakité, confirme la sensibilité du sujet. Il souligne que, dans de nombreux différends, c’est la SOMAGEP qui a souvent raison. Car les fuites d’eau et le manque de contrôles de la fermeture des robinets sont des réalités.

Pour tout recours, le consommateur doit d’abord s’acquitter de la facture émise avant de poursuivre sa réclamation. Une situation qui exige une très grande transparence dans le processus de facturation et une vigilance accrue des utilisateurs

Mopti : le Premier ministre Choguel Maiga en visite de trois jours

Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maiga est arrivé cet après-midi à Mopti pour une visite de 72h. Le chef du gouvernement arrive dans une région qui souffre d’un manque d’eau et d’électricité depuis plusieurs jours. Selon des locaux, ce problème a paralysé les activités économiques et scolaires de la ville.  Ces problèmes viennent s’ajouter aux problèmes sécuritaires de la région. Deux jours avant la visite, le 14 mars, le Premier ministre a reçu une délégation des forces vives de la région de Mopti. La délégation lui a fait un rapport de la situation difficile dans la région.

Accès à l’eau : World Vision fait le point

A l’occasion de la journée mondiale de l’eau célébrée chaque année, l’ONG World Vision a réuni le 25 mars 2021 ses partenaires pour faire un point dans le cadre de la mise en œuvre de ses engagements, mais aussi pour rappeler l’importance du partenariat pour garantir un accès équitable à cette substance essentielle à la vie.

Les ressources s’amenuisent et les besoins augmentent, c’est cette réalité  qui caractérise la situation de l’eau et il est donc important de développer des solutions innovantes pour atteindre l’objectif de développement durable, selon les responsables de World Vision.

Ainsi pour atteindre l’objectif, l’organisation développe une vision autour de plusieurs axes. Le premier est le Wash intégré, c’est-à-dire un accès simultané aux services eau, hygiène et assainissement. Le deuxième axe est l’accès universel : l’eau pour tout le monde et en tout lieu. Concrètement que tous les membres de la communauté aient accès à l’eau lorsqu’ils sont dans leur ménage, sur les sites de déplacés en cas d’urgence, à l’école et au centre de santé, grâce à   des services adéquats et durables. Crucial dans le cadre de l’atteinte des objectifs, le partenariat autour de l’eau est un axe majeur que veut développer l’organisation, parce  qu’aucune organisation seule ne peut faire face aux défis en la matière, sont convaincus les responsables de World Vision.

Même si elle intervient prioritairement dans les zones rurales et les zones périurbaines, où vivent  les personnes les plus vulnérables, les zones urbaines ne sont pas totalement exclues du champ d’action de l’organisation. Elle opère  dans 7 régions du Mali qui couvrent plus de 80 communes. Avec une approche qui vise à se focaliser pour atteindre plus de résultats. C’est pourquoi pour la période 2021/ 2025, l’organisation cible de façon prioritaire certains cercles dont  Kolokani  pour une couverture entière d’ici à 2025.  Les cercles de Koutiala et Diéma pour une couverture d’ici à 2030.

Les régions de Mopti, Tombouctou et Gao sont ciblées pour les interventions d’urgence. Dans d’autres localités les actions vont se poursuivre, même si ce n’est pas de façon  prioritaire. Il s’agit de Kati, Koro, Bankass, Tominian.

Avec une stratégie d’intervention basée sur des équipes techniques, d’ingénieurs et  des équipements, l’ONG se réjouit de contribuer avec des équipes basées dans les communautés, au changement de comportement.  Et aussi une collaboration accentuée avec les communes et une intégration dans les Programmes de développement économique et social (PDSEC), ainsi que les services techniques et  les autres institutions des Nations Unies et  les ONG.

En 2019, l’organisation a couvert les cercles de Diéma, Kolokani, Kati, Koutiala, San, Tominian, Koro, Bankass et le District de Bamako. Au total 143 150 personnes supplémentaires ont eu un accès durable à l’eau potable à travers 208 points d’eau construits, 106 200 personnes ont accès aux infrastructures d’assainissement de base et plus de 140 000 personnes sensibilisées et ou éduquées sur les bonnes pratiques d’hygiène. Un budget de 5 632 863 USD  a été investi dans le secteur EPHA par World Vision Mali en 2019.

Diversification énergétique : Une solution aux coupures intempestives ?

Au Mali, les périodes de grande chaleur se suivent et se ressemblent : coupures intempestives de courant et d’eau. La période est autant redoutée par les acteurs que par les consommateurs. Le mal est connu depuis des années et des solutions existent. La diversification de l’offre énergétique en est une. Dans notre pays, où le potentiel du seul solaire dépasse de loin celui des pays les plus en avancés dans le domaine, son exploitation est en deçà de cette capacité. Au-delà du développement des énergies renouvelables, où notre pays a de nombreux atouts, les acteurs pointent du doigt une mauvaise gestion du secteur.

Créée en 2014, l’Agence des énergies renouvelables (AER) a pour mission principale leur développement à grande échelle. Elle mène des recherches sur le développement et l’adaptation technologique des équipements afin de participer à l’élaboration de la stratégie des énergies renouvelables et participe au renforcement des capacités des agents des collectivités et des artisans dans ce domaine pour  procéder à la labellisation et au contrôle de qualité des équipements dédiés.

L’AER propose également des modes de financements adaptés au développement  des énergies renouvelables.

Ces énergies, « inépuisables à l’échelle humaine », sont  tirées du vent, du soleil et de l’eau (géothermie). Au Mali, ce sont le solaire (thermique et photovoltaïque), l’éolien, l’eau, avec les barrages hydroélectriques, et l’énergie de la biomasse (issue des déchets ou d’autres produits) qui sont exploités.

Le potentiel le plus abordable et le mieux réparti sur le territoire à ce jour est celui du solaire. Le potentiel hydroélectrique est également  important et « à moitié exploité », explique Monsieur Souleymane Berthé, Directeur général de l’Agence des énergies renouvelables.

« La carte de l’énergie solaire montre un rayonnement moyen de 5 à 7 kWh par mètre carré et par jour, soit le double de ce qui existe en Allemagne, la championne dans ce domaine, aujourd’hui ». C’est-à-dire que lorsque l’on met un module solaire avec la même capacité en Allemagne et au Mali, on a deux fois plus d’énergie au Mali qu’en Allemagne. Quand il s’agit d’une énergie que l’on vend, l’on a deux fois plus d’intérêt à installer une centrale solaire au Mali que dans ce pays européen, selon le spécialiste.

Des études ont également permis d’évaluer un potentiel non négligeable en énergie éolienne, dont « des centrales de grande capacité sont en train d’être développées », assure Monsieur Berthé. À côté de celles-ci peuvent être également installées « de petites éoliennes » pour les besoins domestiques ou de pompage.

La biomasse, dont l’Agence nationale de développement des biocarburants (ANADEB) assure la promotion, fait aussi partie des sources d’énergie, mais « les projets initiés », grâce notamment à la transformation de déchets, peinent à voir le jour, selon ses responsables. Parce que « la filière est très complexe »,  avec toutes les contraintes autour de la collecte et du transport des matières premières pour leur transformation.

Développement insuffisant

Les dernières évaluations ont estimé à 13% la part d’énergies renouvelables dans le mixte énergétique, qui ne prend pas en compte les grandes installations hydroélectriques dépassant une puissance de 10 mégawatts. Un mixte constitué essentiellement donc du solaire.

Très ambitieux, les acteurs du solaire rêvent de faire du Mali un exportateur d’énergie. Un projet actuellement à l’étude doit à terme permettre au pays de produire de l’énergie solaire qu’il pourra vendre dans la sous-région. Dans le programme d’interconnexion de la CEDEAO, le Mali souhaite se positionner comme producteur d’énergie solaire sur le réseau pour 150 à 300 mégawatts. Dans le même temps, un autre projet, de 500 mégawatts, en coopération avec l’Inde, est à l’étude.

Ce qui devrait permettre au Mali de vendre de l’électricité durant la journée aux capitales régionales. Car l’un des goulots d’étranglement du solaire est le stockage, les batteries continuant de coûter cher. Grâce au réseau interconnecté, la production est vendue le jour à ceux qui en ont besoin et le soir les groupes électrogènes reprennent le relais, permettant ainsi une utilisation judicieuse de ces matériels. La fin des études pour ce projet sous-régional est prévue pour 2021.

Des privés et des banques de la place envisagent la construction de centrales solaires pour les industriels, qui paieront en fonction de leurs capacités  Une ligne de crédit de la coopération allemande existe à cet effet.

Le développement de ces énergies nécessite des équipements et une technologie qu’à  ce jour le Mali achète. Même quand des industriels s’installent dans le domaine, ils font essentiellement de l’assemblage de modules solaires, le coût élevé des équipements pour cette technologie constituant l’une des entraves.

Mais il y a une tendance mondiale à la baisse des tarifs, près de 40% ces dernières années, d’après les spécialistes. L’énergie solaire est donc devenue compétitive par rapport aux autres. Cette évolution pourrait changer la donne chez nous, grâce à l’attractivité d’un domaine durable désormais rentable et aussi parce que les particuliers auront la possibilité de s’équiper. Conscient de cette réalité, l’État mis en place un système d’exonération dans l’importation des matériels pour le solaire.

Meilleure gestion

Si la rareté des ressources est une réalité, il faut aussi une gestion stricte de celles qui existent, suggère Monsieur Bagui Diarra, expert en énergies renouvelables et efficacité énergétique. Et, pour cette « utilisation rationnelle », il existe plusieurs options. L’une d’entre elles est la diversification. Et une autre pourrait consister à demander aux industries d’avoir une production additive à celle que leur fournit la société EDM. Par exemple, une usine avec une demande de 5 mégawatts sera sollicitée pour installer en énergie solaire 1 mégawatt sur les 5. Celui-ci pourra soit être redistribué à des ménages soit ne pas être produit, permettant ainsi de réduire les coûts. Multiplié à l’échelle de plusieurs industries, cela peut être important, explique l’expert.

Une possibilité qui s’accroît avec la « baisse drastique du coût des installations solaires », parce  que « la technologie est en train d’être maîtrisée davantage ».  Mais il faut la disponibilité de l’expertise pour bénéficier d’infrastructures appropriées, répondant  au besoin de la clientèle.  Ce qui n’est pas encore le cas au Mali, déplore M. Diarra.

Il existe également d’autres solutions si l’espace n’est pas disponible pour le mégawatt. Il est ainsi possible de produire la quantité nécessaire pour permettre de prendre juste en charge le fonctionnement par exemple de l’administration, ou même de modifier le processus industriel.

Au niveau des grandes administrations, « il y a beaucoup de gaspillage et lorsque l’on a des problèmes d’investissements, de petites solutions peuvent permettre d’économiser localement ».

Ailleurs, des solutions au niveau des ménages, qui ne sont pas encore pratiquées au Mali, sont aussi envisageables. Quelqu’un peut produire une quantité d’énergie solaire supérieure à ses besoins,  avec des équipements aux normes, et vendre son surplus à une société de distribution. Mais cela se fera dans le cadre d’une réglementation qui n’existe pas encore au Mali. Lorsque plusieurs ménages le feront, cela permettra de réduire la quantité que la société de distribution produira et donc aura un effet indirect sur  ses charges.

L’efficacité énergétique est une innovation adaptée à notre contexte de manque de ressources et d’expertise, selon les spécialistes. La bioénergie avec les déchets et les végétaux, et même les déchets municipaux, qui ne font pas partie de la bioénergie formelle, sont également « dans le chapeau de l’efficacité énergétique ».

Plusieurs autres solutions existent, comme l’utilisation des restes d’abattage pour produire du gaz, pour laquelle des usines se sont installées dans un pays de la sous-région et des prises électriques programmables pour réduire les consommations insidieuses. Mais « la rigueur dans la gestion des subventions de l’État et l’assainissement de la gestion de la société EDM s’avèrent être indispensables », conclut M. Diarra.

Fatoumata Maguiraga

Repères

2014 : Création de l’Agence des énergies renouvelables

13% : Part des énergies renouvelables dans le mixte énergétique

40% : Baisse récente du coût des équipements solaires

Révolution boursière de l’Eau : L’Eau, gestion de la rareté

D’une ressource environnementale, l’Eau va t-elle devenir un titre/placement boursier? D’une ressource naturelle et abondante, l’Eau va t-elle devenir un actif financier à la merci des fluctuations de l’offre et de la demande -donc de la spéculation-?
Au Proche et Moyen Orient, il y a trois moteurs de conflictualité géopolitique. Les deux sont apparents, et le troisième est diffus. Le deux moteurs de tensions, apparents, sont les questions de terres et de frontières entre Israël et Palestine d’une part et d’autre part, pour le contrôle des puits de pétrole et de gaz. Le troisième moteur de conflictualité, la plus problématique et la plus déterminante, c’est le contrôle et la gestion de l’Eau, dans cette partie la plus désertique du monde. Si le pétrole (et le gaz) a été au cœur de l’Économie, de la Vie et du Monde durant tout le 20ème siècle, l’Eau sera durant ce 21ème siècle, au cœur de tous les enjeux stratégiques et géopolitiques. Pour sa maîtrise.Pour sa gestion. Pour sa distribution. S’il y a un domaine, un sujet, une problématique autour duquel, l’Écologie et la Capitalisme boursier, sont tombés d’accord, parlent le même langage et font bataille commune, c’est sur la question de l’Eau et de sa gestion. Quelle alliance improbable que celle entre écologistes et traders…? Comme pour dire que la globalisation peut tout……..

 

Retour dans le futur: il était une fois, le mariage entre l’Écologie et le….. Capitalisme
Pour le Capitalisme financier, pour le Marché boursier et pour les Traders anglosaxons, après la crise financière des  »subprimes » de 2007-2008, les Bourses comme London City et  Wall Street et des  »Hedge Funds » comme Goldman Sachs et City Group, étaient à la recherche d’un nouvel actif, d’un nouveau produit financier pour les actionnaires. Et l’Eau s’est révélée comme une nouvelle frontière, une valeur à haute profitabilité financière. Parce que plus que la population mondiale augmentera, plus augmenteront aussi les besoins en Eau. Pour les Villes. Pour les Etats, et pour les Grands producteurs agricoles. Le Capitalisme boursier, estime aussi, que, dès lors que le Vie (aussi) est un don de Dieu mais cela n’empêche pas que l’on souscrive à une assurance-vie, pourquoi on ne paierait pas aussi l’Eau, quoique l’Eau est source de vie…? Et toujours, estime le capitalisme boursier, n’est-ce pas la meilleure manière de savourer l’Eau et d’apprécier sa véritable valeur, c’est quand on la paie, c’est quand on l’achète. A son juste prix. Pour le Capitalisme financier, le monde de l’abondance et de la gratuité, est révolue. C’était le siècle dernier ça…… Tout, a une valeur. Tout, a un prix. Et c’est l’Australie qui a ouvert le bal, depuis déjà une dizaine d’années, avant que ‘’l’Eau, actif financier’’, ‘’l’Eau, titre de placement’’, ne gagne les USA (Wall Street) puis la Bourse de Londres. Eh oui, en Australie, il existe depuis une dizaine d’années déjà, un Marché boursier de l’Eau et l’Eau est titrisée et est devenue un Titre comme l’est le pétrole, le gaz, l’or, et les ‘’commodities’’ (le marché des produits alimentaires). Là-bas, l’Eau a cessé d’être une ressource environnementale (abondante et gratuite) pour devenir un produit financier (rare et payant) dont le prix est sujet à fluctuation entre l’offre et la demande.Donc à la spéculation.
Pour les Écologistes ‘’Anglosaxons’’ (à la différence des Écologistes ‘’Gréco-latins’’), ils estiment pour leur part, que les Grands exploitants (agriculteurs et éleveurs) qui pompent les eaux des nappes phréatiques qui causent les glissements de terrains et les assèchements hydriques dans certaines zones; conjugué aux logiques de (gaspillage) la société de consommation, à côté de la pollution industrielle, sont les menaces les plus sérieuses qui pèsent sur la raréfaction de l’Eau. Et que dès lors, si rien n’est fait, l’humanité va vers une catastrophe car la vie sur terre ne serait pas possible sans Eau. Et l’alliance entre le Marché et l’Écologie, a été rendu possible à travers un  »gentleman agreement » entre Défenseurs de l’Environnement et Spéculateurs boursiers, qui veut que les Eaux des océans, des rivières, des lacs, des fleuves, des cours d’eaux, sont sanctuarisées (on y touche pas, on ne les pompes pas) et hors-circuits du marché boursier de l’Eau. Ainsi, à chaque fois que des zones vitales sont menacées par la sécheresse par exemple, de plus en plus des ONG écologiques et environnementales – les ‘’Écologistes Libéraux- pourront maintenant acheter de l’Eau pour réhydrater des zones ou préserver des biodiversités.

 

Eau de Paris
En France, la distribution de l’Eau est entre les mains de deux grands groupes que sont Véolia et Suez. Et quand ces deux concessionnaires dans la gestion-distribution de l’Eau en France, ont commencé à ‘’s’intéresser’’ du modèle anglosaxon de gestion et de distribution de l’Eau, comme actif financier et produit boursier’’, les Associations consuméristes françaises, les Environnementalistes et les Écologistes, se sont rués dans les brancards, au point que la Mairie de Paris, en est arrivée à créer sa propre régie de distribution de l’Eau (Eau de Paris).
L’autre question de fond que la gestion de la gestion et de la distribution de l’Eau, pose, c’est est-ce que les États, doivent-ils laisser les secteur vitaux d’une Nation (Eau, Électricité, Télécoms, Nourriture), aux mains de la Bourse (spéculative)? Quand les Etats n’auront aucun contrôle sur la gestion et la distribution de l’Eau, Source de Vie, au profit des Marchés boursiers, n’allons- nous pas retourner aux Temps féodaux du Seigneur (places Boursières) et des Cerfs (Etats, Villes) où pour boire, se laver, cuisiner, il fallait acheter l’eau par le plus offrant.

Période de fortes chaleurs : Quelques mesures impératives

La période de fraicheur n’est plus qu’un lointain souvenir. Le soleil ne fait pas de cadeau et les thermomètres s’affolent. Selon l’Agence malienne de météorologie, cette période va s’étendre jusqu’au mois de mai et promet de gros pics de chaleur. Quelles sont les mesures d’hygiène à observer pour traverser ce moment en tentant de garder un minimum de fraicheur, en particulier pour les personnes à risque élevé de maladies chroniques en général et d’hypertension en particulier ?

Selon Bacary Mangané, agent prévisionniste à l’Agence malienne de météorologie, il a été observé au cours des deux premières semaines de mars des maximales allant de 39 à 42 degrés sur Bamako et de 39 à 43 degrés sur le reste du territoire national. Il l’assure, ces températures pourraient baisser certains jours, mais peuvent aussi augmenter.

Pour faire face ces températures élevées, qui ont forcément un impact sur la santé, la population est appelée à adapter son hygiène de vie. « Il faut boire beaucoup d’eau, 3 à 4 litres par jour, et porter une attention particulière aux enfants et aux personnes âgées, parce que souvent les enfants n’ont pas la possibilité de demander de l’eau, même s’ils ont soif. C’est pareil pour les personnes âgées, à tout moment il faut leur donner à boire, même si elles ne le demandent pas », recommande Dr Mamadou Kouyaté, médecin généraliste au Centre Hospitalier Mère-Enfant Le Luxembourg.

Concernant les personnes malades, alitées ou à mobilité réduite, il est nécessaire de les mettre dans un endroit bien aéré afin d’éviter une forte déshydratation. Il est également décommandé de beaucoup marcher sous le soleil à certaines heures de la journée. « Vers midi et quatorze heures, il faut éviter les mouvements sous le soleil, sinon avoir un moyen de protection » indique Dr Kouyaté.

Le risque de maladies chroniques, d’hypertension et même d’AVC est plus élevé durant cette période, surtout chez les personnes âgées. Il faudra alors être attentif à certains détails et surtout ne pas oublier l’hydratation (eau de boisson, douche régulière, vaporisation, etc.). « Pour les hypertendus, ils sont appelés à mieux suivre leur régime, à prendre correctement leurs médicaments et à ne pas faire preuve d’inobservation dans leur traitement, parce que la tension est exposée à des complications en cette période de chaleur », explique le Dr Kouyaté.

Les prochaines pluies, selon les prévisions de l’Agence malienne de météorologie sont attendues au début du mois de mai. D’ici là, il faudra vivre avec les fortes chaleurs.

Forages : La solution pour avoir de l’eau ?

Les défis climatiques, la pollution et l’urbanisation à grande vitesse de la capitale malienne font que l’approvisionnement en eau n’est pas une chose aisée. Néanmoins, une solution semble sortir du lot : le forage.

1 000m3, c’est le seuil de pénurie estimée en eau par habitant chaque année. Dans le cas du Mali, chaque habitant pourrait bénéficier de 10 000m3 de cet or bleu par an. Problème : une infime partie de ce potentiel est exploitée, seulement 0,2 %, ce qui fait que plus de 30 % de la population ne dispose pas aisément d’un accès à l’eau.

À Bamako, au Carrefour des jeunes, lieu de transit pour les étrangers de passage, depuis l’inauguration d’un système de forage en janvier dernier, c’est le soulagement pour les dirigeants de la structure. Mamadou Lamine Koné, Chef de la section administration et finance, s’en réjouit, d’autant plus que ce système de forage répond à un déficit. « C’est plus qu’une bonne alternative ! Aujourd’hui, pour qui connaît le fleuve Djoliba, on sait que l’eau du fleuve est très polluée. Pratiquement tous les fossés de Bamako drainent les eaux usées de la ville vers le fleuve. Les services de traitement de l’eau n’ont pas les moyens nécessaires pour la rendre vraiment potable au profit des populations. Pour avoir la chance d’accéder à de l’eau naturelle, tout à fait potable, il n’y a pas mieux que le forage. Cela va garantir notre santé ». Avant ce dispositif, le Carrefour des jeunes se fournissait en eau par le biais de fontaines publiques, ce qui entraînait des problèmes. « Il y avait des problèmes de débit, car il était excessivement faible. Nous avons constaté que l’eau n’était pas propre et qu’il y avait des résidus. Cela laissait à désirer », se remémore M. Koné. Il en est plus que convaincu, une aide de l’État est primordiale afin de mieux doter les quartiers de la capitale qui ont des difficultés à se procurer de l’eau potable. « Même si l’entretien des forages doit être à la charge des populations. Cela pourrait se faire à travers de petites cotisations », déclare le Chef de la section administration et finance.

Pour le bien-être de tous les Maliens, M. Koné tient à alerter les autorités. « Autant les gens se porteront bien, autant les dépenses de l’État se minimiseront. Autant il y aura des malades, autant les dépenses de l’État iront à la hausse. Il devra construire plus de structures sanitaires pour traiter et soigner ces personnes. L’eau, c’est la vie, trop de besoins sont centrés autour de cette denrée. Il est vraiment temps que l’État pense à ce problème pour nous doter de forages permettant aux gens de vivre dans un environnement hygiénique ».

 

Clôture de l’atelier régional de démarrage : des perspectives pour contrer la faim

L’atelier régional de démarrage du Programme ‘’Accélération des investissements pour la sécurité alimentaire dans le Nexus Eau-Energie-Alimentation-Ecosystèmes en Afrique de l’Ouest qui s’est ouvert le 11 s’est achevé le 13 décembre à l’hôtel Laïco El Farouk de Bamako. La clôture des travaux a été faite par le co-parrain, le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire du Mali. Des conclusions pour une synergie d’actions face à la l’insécurité alimentaire ont été dégagées. 

« Nous avons constaté que les trois jours étaient justes, nous avons pu réaliser les objectifs de départ », ainsi s’exprime le Professeur Amadou Hama Maiga, Président du Partenariat Régional de l’Eau à l’entame de la fin des trois jours d’intenses travaux. Dans la salle, une quarantaine de participants environs l’écoutait. Placé sous le co-parrainage du ministre de l’Énergie et de l’Eau et du Commissariat à la sécurité alimentaire du Mali, ledit atelier de trois jours a permis d’élaborer une synthèse d’un certain nombre d’ éléments. Ainsi, le secrétaire exécutif du Partenariat Régional de l’Eau de l’Afrique de l’Ouest le béninois M. Harama a rappelé dans sa présentation de synthèse, les partenaires et structures qui ont participé à cette rencontre organisée par le Partenariat ouest Africain de l’Eau. 

Selon lui, les travaux ont abouti d’une part « de faire le point sur l’état d’avancement en ce qui concerne le développement et la mise en œuvre du Programme régional dans les pays pilotes », dont le Mali et d’autre part « aux acteurs des secteurs liés à l’eau au niveau régional et au niveau des pays de s’approprier davantage de l’approche Nexus, de passer en revue et d’harmoniser les programmes Nexus nationaux et régional élaborés en vue de la mobilisation de financement et de leur démarrage. »

Des recommandations

Aussi, les participants ont dégagé un certain nombre de recommandations  qui soulignent que : le GWP (Partenariat régional de l’eau) et les pays sont conviés à démarrer la mise en œuvre des programmes au cours du premier trimestre de l’année 2018 ; le GWP-AO (partenariat régional de l’eau de l’Afrique de l’Ouest) est invité à poursuivre la mobilisation de financement complémentaire auprès des bailleurs potentiels au niveau sous régional. Les participants recommandent en outre, une sollicitation des structures sous régionales, en collaboration avec le CCRE-CEDEAO, la désignation d’un point focal pour l’initiative ; également ils invitent le GWP-AO, les structures régionales et les acteurs pays la poursuite des efforts en faveur d’une capitalisation des bonnes pratiques Nexus et du développement des capacités techniques et institutionnelles pour sa mise en œuvre entre autres. Une feuille de route a été élaborée pour opérationnaliser les recommandations de l’atelier tant au sujet de la finalisation technique des programmes que pour la mobilisation de financement. 
Le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire, Oumar Ibrahima Touré a exprimé à la clôture de l’atelier ses remerciements au Partenariat Régional de l’eau et à la CEDEAO pour l’avoir associé à cette rencontre.

Selon le ministre, les berges du fleuve Niger constituent le meilleur endroit pour parler de l’eau. Il appelé l’élargissement de l’initiative à d’autres pays de la sous-région. « Il est important que cette initiative aille au-delà des pays pilotes et soit étendu à l’ensemble des pays de la CEDEAO », a souhaité le ministre Commissaire à la sécurité alimentaire. Apres avoir formulé les vœux d’un bon retour aux participants dans leur pays respectifs, le ministre a déclaré clos les travaux de l’atelier du démarrage du Programme ‘’ Accélération des investissements pour la sécurité alimentaire dans le Nexus Eau-Energie-Alimentation-Ecosystèmes en Afrique de l’Ouest’’.

Des grands espoirs se fondent désormais sur ces genres d’initiatives visant à contrer l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et au-delà.

Lancement officiel de l’atelier régional à Bamako

L’atelier régional de démarrage du programme « Accélération des investissements  pour la sécurité alimentaire dans le Nexus Eau-Energie-Alimentation-Ecosystèmes » en Afrique de l’Ouest a débuté le lundi 11 décembre  2017 à l’hôtel  Laïco El Farouk de Bamako. Organisé par le Partenariat Régional de l’eau de l’Afrique de l’Ouest (GWP-AO), en collaboration avec la CEDEAO, cette  rencontre  de trois jours est co-parrainée par le ministre de l’Énergie et de l’Eau et le commissaire pour la  sécurité alimentaire du Mali.

Pendant trois jours, les représentants du Partenariat régional de l’eau de l’Afrique de l’Ouest et ceux de la CEDEAO échangeront sur le programme Accélération des investissements  pour la sécurité alimentaire  dans le Nexus Eau-Energie-Alimentation-Ecosystèmes en Afrique de l’Ouest. Il s’agit de  répondre aux défis majeurs des demandes croissantes en nourriture, eau et énergie auxquels font face les pays de l’Afrique de l’Ouest. Le président du Partenariat régional de l’eau en Afrique de l’Ouest, Professeur  Amadou Hama Maiga a rappelé dans son discours que le rapport co-publié en 2017 par la FAO et ses partenaires intitulé « Renforcer la résilience pour favoriser la paix et la sécurité alimentaire » a souligné une sous-alimentation chronique en Afrique de l’Ouest. Celle-ci est passée de 9, 9 % de la population en 2011 à 11,5 % en 2016. Le président du Partenariat régional de l’Eau de l’Afrique de l’Ouest a salué l’adoption par le Mali et les pays de la sous-région des documents de stratégie pour la Relance et le Développement  Durable (CSREDD) ainsi que plusieurs documents de développement sectoriel. Il a aussi exhorté à l’adoption de l’approche Nexus. « Il est désormais convenu d’adopter l’approche  Nexus dans les processus de développement, et pour ce qui concerne la sécurité alimentaire, il s’agit du Nexus « Eau-Energie-Alimentation-Ecosystème », a-t-il plaidé. Amadou Hama Maiga a défini cette approche comme un processus intégré et durable d’allocation et d’utilisation des ressources, dont l’eau et la terre, en vue d’assurer la sécurité hydrique, énergétique et alimentaire tout en renforçant la résilience climatique des communautés et des Etats.

Coordination des efforts 

Coordonner les efforts afin de minimiser les compromis et maximiser les synergies, tel est le sens du concept Nexus/ Liens Eau-Energie- Alimentation. L’élaboration de ce programme a débuté en 2015 par des projets pilotes impliquant 28 pays dans les 5 régions de l’Afrique  dont 4 pays  sont de la région Afrique de l’Ouest : le Benin, le Burkina Fasso, le Mali et le Nigeria. Il a pour objectif de favoriser  une compréhension  globale  des interconnexions  de la sécurité alimentaire et nutritionnelle  avec l’approche Nexus EEAE. Il permettra dans un contexte de changement climatique, aux pays de la CEDEAO,  aux organismes de  Bassins Transfrontaliers (OBT) et aux Etats de l’Afrique de l’Ouest  de mieux  insérer  l’approche Nexus dans leurs  politiques, stratégies, plans et interventions.

Pour la commissaire adjointe à la sécurité alimentaire du Mali, ce programme constitue une réelle opportunité « pour une meilleure coordination de l’action et le développement des synergies nécessaires  entre ces différents secteurs essentiels pour le développement  durable ». « La sécurité alimentaire est la base de tout développement humain », a-t-elle ajouté. Pour la commissaire adjointe « on ne peut pas parler de sécurité alimentaire sans eau, sans énergie en dehors des écosystèmes indispensables à la vie. » Elle a regretté l’insécurité alimentaire au Mali malgré les potentialités dans le secteur agricole. 

Une quarantaine de participants  prennent part à  cet atelier. Il s’agit des représentants de différents partenaires  et institutions  d’appui technique travaillant sur des initiatives  liées au  Nexus  EEAE au niveau régional  et dans des pays pilotes de l’Afrique de l’Ouest : l’Union africaine, le NEPAD, la CEDEAO, le CCRE (Centre de Coordination des Ressources en Eau-Afrique de l’Ouest) , de l’autorité du Bassin du Niger (ABN) , de l’Autorité du Bassin d Volta ( ABV), de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) ; le Ministère de l’Énergie et de l’Eau et le Commissariat à la sécurité Alimentaire du Mali ; le Ministère des Ressources en Eau  et le Ministère Fédéral  de l’Agriculture et du Développement Rural du Nigeria ; le Ministère de l’Eau et des Mines et le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pèche du Benin ; le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement et le Ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques du Burkina Faso ; du CILS, de la  FAO, du FIDA, de la GIZ , de l’UE, de l’ADECIA-France, des organisations régionales d’agricultures, notamment.

Le ministre du Mali de l’Énergie  et l’eau, Malick Alhousseini, a, dans son intervention d’ouverture remercier les participants pour avoir choisi le Mali pour la tenue de cet important atelier sur lequel beaucoup d’espoir est fondé. Il a appelé les participants à être assidu et  s’approprier le contenu du programme. Tout en les remerciant, ainsi que les partenaires, le ministre a déclaré ouvert l’atelier de démarrage du programme- Accélération des investissements pour la sécurité Alimentaire dans le Nexus Eau-Energie-Alimentation-Ecosystème en Afrique de l’Ouest. 

 

Cuves, fûts et surppresseurs : le business du stockage d’eau

Les interruptions fréquentes de la fourniture d’eau potable ont poussé les consommateurs à chercher des options pour disposer du précieux liquide. Une demande qui a fait exploser le marché des produits de stockage.

À Bamako, il est facile de constater qu’en périphérie mais aussi de plus en plus en ville, de nombreux ménages n’ont pas accès au réseau d’eau potable. Quand la fourniture est assurée, elle est aléatoire et oblige les consommateurs à chercher des solutions pour en assurer une certaine disponibilité. Des surppresseurs aux cuves, en passant par les fûts, le marché est assez fourni et la clientèle s’accroît. Si la structure Fofy Industries est la seule entreprise à produire au Mali du matériel de stockage d’eau que sont les bacs, fûts et les cuves, elle est concurrencée par de nombreux commerçants du marché Dibida qui importent les mêmes produits du Ghana.

« Les produits les plus sollicités sont les cuves de 2 000 litres car elles correspondent à la consommation moyenne d’une famille d’une part, et d’autre part, à une masse assez supportable pour le toit d’une maison », explique Cheickna Amala Diarra, chef production chez Fofy Industries, qui commercialise les Cuves Mali Sadio depuis 1999. Selon Lamine Diané, commerçant au marché Dibida, « les fûts à grande capacité comme ceux de 3 500 à 5 000 litres sont généralement utilisés pour les champs ou dans les villages pour recueillir l’eau des forages ». Il se réjouit du fait que « depuis quelques années maintenant, je vends une dizaine de cuves de 5 000 litres chaque mois, à des entreprises de forages ou des ONG ». Si Fofy revendique un certificat d’alimentarité (fabriqué à base de matériaux propres au stockage de denrées alimentaires), ce n’est pas toujours le cas des commerçants qui importent leurs produits. Une différence qui se ressent aussi au niveau des prix, Fofy étant plus cher avec des tarifs variant de 45 000 à 1 100 000 francs CFA selon la capacité. À côté de ces moyens de stockage, le surppresseur est un produit très demandé, en particulier par les hôteliers et les propriétaires d’immeubles pour augmenter la pression d’un réseau d’eau collectif. Son prix varie de 75 000 à 600 000 francs CFA selon la capacité de pompage.

 

Kabala à 35 % de taux de réalisation

La grande station de pompage qui devrait combler les besoins de la ville de Bamako à l’horizon 2018 sort doucement de terre. Les responsables de sa réalisation se disent confiants pour respecter les délais de livraison.

Elle est attendue comme la bouée de sauvetage des habitants de Bamako qui peinent dans la quête d’une fourniture stable en eau potable. Lancés en mai 2015, les travaux de construction de la station d’alimentation en eau potable de la capitale à partir de la localité de Kabala vont bon train. Selon le coordinateur du projet, l’ingénieur Mamadou Sangaré, la grande station de pompage d’une capacité de production de 300 millions de litres d’eau par jour, connait un rythme de construction soutenu. Elle est réalisée à ce jour à 35%, pour une consommation de délai de 40%.

Le projet est divisé en quatre phases, dont deux sont déjà en cours de réalisation depuis plusieurs mois. D’un coût total de plus de 172 milliards de francs CFA, la station de Kabala est financée par l’État du Mali et de nombreux bailleurs de fonds, et devrait être livrée fin décembre 2018. « C’est dire que la période de pointe de l’année 2019 trouvera son répondant en matière de fourniture d’eau potable dans la ville de Bamako », se réjouit le coordinateur Sangaré. Par ailleurs, les travaux de construction de deux réservoirs d’une capacité cumulée de 20 millions de litres d’eau potable par jour sont en cours à Bacodjicoroni Golfe. Il faut noter également la pose de 13 km de conduites de transfert sur financement de la Banque mondiale. À cela s’ajoute la pose de 207 km de réseaux primaires et secondaires sur la rive droite qui est en cours de réalisation. Pour les responsables de la SOMAPEP, société en charge du patrimoine de l’eau, l’optimisme est de mise, même si quelques difficultés d’ordre administratif subsistent encore. « Aucun retard ne sera toléré dans la mise en œuvre du projet », rappelle-t-on au ministère de l’Énergie et de l’Eau. Au bonheur des populations de Bamako et Kati qui attendent cette réalisation, qui devrait couvrir la totalité des besoins actuels.

 

Distribution d’eau : repenser la ville

C’est l’une des solutions qu’avancent les experts quand il est question de remédier aux crises d’eau et d’électricité. « Le gros problème que nous avons, c’est l’extension du réseau qui n’arrive pas à suivre. En une vingtaine d’années, la superficie de la ville a explosé et les besoins avec. Il faut commencer à penser à la ville verticale pour que les installations puissent profiter à un plus grand nombre ». Ce plaidoyer d’un cadre de la SOMAGEP, société de production et de distribution d’eau potable, rejoint celui de nombreux experts en urbanisme qui estiment que, face aux moyens limités de l’État, il faut repenser la ville et les habitudes de consommation qui y ont cours. « C’est à l’État d’améliorer sa planification et d’allouer les fonds nécessaires aux besoins prioritaires des populations », rétorque Birama Kansaye, employé de bureau. « La planification est indispensable pour ne pas se laisser dépasser par les crises. Cela fait des années que chaque saison sèche, nous souffrons le martyr », poursuit-il.

Grands travaux « Ce sont des investissements colossaux qui sont faits pour satisfaire les consommateurs », explique-t-on au ministère de l’Énergie et de l’Eau. Le renouvellement et la modernisation du réseau de canalisations y participe. Au total, 300 km de conduites neuves seront construites et 200 km de réseau réhabilités. 70 000 branchements dont 20 000 sociaux sont également prévus pour améliorer l’accès aux populations. Enfin, 400 bornes fontaines seront construites. « Il faut également que les usagers de notre réseau gèrent la précieuse ressource avec parcimonie. Nous dépensons beaucoup pour puiser l’eau et la rendre potable. Il est indispensable qu’on évite le gaspillage, afin que la ressource profite au plus grand nombre », plaide-t-on à la SOMAGEP.

 

Eau et électricité : quelles solutions pour un meilleur accès ?

Face aux problèmes liés à l’accès à l’eau et à l’électricité sur le territoire national et dans la capitale malienne en particulier, le ministère de l’Énergie et de l’Eau a entamé, depuis plusieurs mois déjà, des visites d’inspection à travers le pays. Objectif, identifier les goulets d’étranglement et lutter efficacement contre les pénuries d’eau et les délestages dans les communes de Bamako et dans les régions. Des actions certes salutaires, mais qui n’arrivent pas, jusque-là, à contenir le problème. Plusieurs projets d’envergures sont cependant en cours. Certains ont déjà vu le jour. Des initiatives qui pourraient considérablement remédier à la problématique de l’accès à l’eau et à l’électricité dans les années à venir.

À Kadôbougou, sur la route de Kati en plein cœur des collines, une foule de jeunes filles, assises chacune sur un bidon de 10 litres, attend impatiemment de recueillir de l’eau potable. Ici, dans la capitale malienne, le scénario est le même pendant presque toute l’année, avec un pic de difficultés supplémentaires en période de chaleur. Abdou, gérant de la borne fontaine offerte à la communauté par la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP), explique que « le robinet est ouvert deux fois par jour, le matin et le soir. Si tu ne viens pas à l’heure, tu n’auras rien ». Ici, un bidon de 20 litres coûte 10 francs CFA. La somme collectée permet de payer la facture à la fin du mois. « Si tu ne paies pas, ils vont couper. On a déjà du mal à avoir de l’eau, alors imaginez si on devait nous la couper », ajoute-t-il.

Un peu plus loin, à Boulkasoumbougou, en commune I du District de Bamako, les populations se plaignent du délestage récurent en ces débuts du mois d’avril. Toute la zone est régulièrement plongée dans l’obscurité à des heures tardives de la nuit. « Il y a coupure six à sept fois par jour. Nos réserves de nourriture dans le frigo pourrissent et il est impossible de dormir à cause de la chaleur », se plaint une riveraine. À Bamako, nombreux sont les Maliens qui, impuissants face aux difficultés d’accès à l’eau potable et à l’électricité, se tournent vers l’État qui rappelle à chaque fois qu’il fait de ce problème l’une de ses préoccupations majeures.

 Des milliards d’investissement En témoignent les montants colossaux investis pour de nouveaux équipements devant permettre d’améliorer et stabiliser la fourniture d’eau et d’énergie. Plus de 230 milliards de francs CFA ont ainsi été débloqués, courant 2016, pour renforcer l’approvisionnement de la ville de Bamako en eau potable et plus de 20 milliards pour les villes de Kati, Koutiala, Koulikoro et Sikasso. Sans compter les 179,38 milliards de francs CFA mobilisés par le gouvernement dans le but d’agrandir le parc de production d’énergie électrique du Mali. Objectif : faire de l’accès à l’eau potable et à l’énergie, un droit pour tous les Maliens. Outre ces investissements sur les réseaux de fourniture d’eau et d’électricité, l’État a également investi en 2016, 35,5 milliards de francs CFA pour la réalisation des ouvrages d’eau potable dans des zones hors concession SOMAPEP/SOMAGEP-SA. Des milliers de bornes fontaines, des puits modernes et des systèmes d’alimentation en eau potable ont ainsi été réalisés dans plusieurs régions reculées du pays, selon le ministère de l’Énergie et de l’Eau. À Bamako, l’inauguration de la station compacte de Kalabancoro en octobre 2016 par le président de la République est « une des avancées majeures réalisées par le département », affirme Famakan Kamissoko, conseiller technique. Et d’ajouter qu’avec une capacité de production de 18,5 millions de litres d’eau potable par jour, c’est près de 300 000 personnes dans les localités de Kabala, Kalabancoro, Tiébani et de la commune V qui ont désormais facilement accès à l’eau.

En attendant la mise en œuvre de la deuxième phase du projet structurant de Kabala, qui va « doubler la capacité de production de la ville de Bamako et combler le déficit entre l’offre et la demande qui s’élève à plus de 150 millions de litres par jour », selon Boubacar Kane, président directeur général de la SOMAGEP, près de 102 milliards de francs CFA ont d’ores et déjà été mobilisés par le gouvernement sur un besoin de 150 milliards de francs CFA pour financer cette étape, dont la réalisation est prévue pour fin 2018.

Dans le domaine de l’énergie, d’énormes projets sont en cours. Il s’agit, entre autres, de la construction de centrales électriques à Ségou, Kita et Sikasso destinées à être raccordées au système électrique interconnecté du Mali. Elles devraient contribuer à la baisse des coûts de production d’électricité, explique notre source. L’énergie renouvelable n’est pas en reste, plusieurs centrales étant également en cours de construction telles que les centrales de 50 MW à Sikasso et celle de 25 MW à Koutiala, qui coûteront respectivement 63,4 milliards et 21,6 milliards de francs CFA. Tous ces projets d’envergure devraient contribuer à réduire de manière considérable les problèmes liés à l’eau et à l’électricité sur toute l’étendue du territoire national et particulièrement dans la capitale.

Le bout du tunnel Dans le cadre du programme présidentiel d’urgence sociale 2017-2020, dont l’objectif premier est de contribuer à améliorer les conditions de vie des populations à travers la fourniture et l’accès à un meilleur service public de l’énergie et de l’eau, des actions prioritaires ont été dégagées par Malick Alhousseini, ministre de l’Énergie et de l’Eau et son équipe sur l’année 2017-2018 (Plan d’actions prioritaires). Elles visent entre autre à augmenter les capacités de production d’électricité du pays et à renforcer le réseau de transport et de distribution, selon Baye Coulibaly, chargé de communication. On rappelle que la mise en œuvre du plan d’accès à l’eau potable pour la période 2014-2015, a permis de porter le taux de 64% à 65,3%. Aujourd’hui, celui-ci est estimé à 70,0% en milieu urbain et 63,3% en milieu rural. Par ailleurs, les experts sont unanimes sur le fait que le calvaire des pénuries d’eau à Bamako prendra fin avec la construction de la station de Kabala, qui va doubler la capacité de production de la ville estimée à 170 millions de litres par jour.

D’ores et déjà, les préoccupations des populations de certaines communes du District ont été prises en compte. À Sikoro Farada, Sibiribougou ou Sogonafing, considérés comme des zones où les besoins d’accès à l’eau sont pressants, des initiatives ont vu le jour. « Nous souhaitons minimiser la crise dans un premier temps et nous verrons ensuite comment gérer complètement le problème », affirme Baye Coulibaly.

 

 

 

 

Livreur d’eau : un métier qui rapporte

La pénurie d’eau à Bamako et environs a favorisé la naissance du métier de revendeur d’eau potable. Exercée par des jeunes qui livrent l’eau en bidons à l’aide de charrettes, cette activité est plutôt rentable en cette période de chaleur. Focus sur ces « robinets ambulants ».

On les croise dès le petit matin, slalomant dans les ruelles de Faladié Sokoro, Banconi ou encore au Badialan. Dans la plupart des quartiers de Bamako, les familles qui n’ont pas accès à l’eau potable ont recours aux « livreurs d’eau ». Poussant leurs engins à deux roues chargés de bidons de 20 litres verts ou jaunes, ces jeunes gens ont un fonctionnement plutôt simple : ils chargent leur précieuse cargaison aux bornes fontaines ou chez des particuliers. « Au niveau des forages, nous achetons l’eau à 10-15 francs le bidon au niveau des points d’eau SOMAGEP », explique Sinaly Djiré, charretier depuis un an. Puis il fait du porte-à-porte pour vendre et livrer les clients réguliers. « Le bidon de 20 litres coûte 50 francs CFA quand le client est d’accès facile, et 75 spour ceux qui sont à l’étage », précise Sinaly. Selon cet ancien commerçant trentenaire, « la période qui marche le mieux est mars-juin », car même les familles connectées au réseau SOMAGEP connaissent des pénuries.

7 jours sur 7 Le seul gros poste de dépenses étant la location de la charrette (entre 200 et 250 francs par jour pour un chargement de 8 à 10 bidons de 20 litres), nos livreurs font de bonnes affaires. Faisant en moyenne 10 tours par jour, ils peuvent gagner jusqu’à 5 000 francs CFA, soit un revenu mensuel de 150 000 francs CFA, bien au delà du SMIG malien. Badjan Keïta, qui pratique ce métier depuis douze ans, assure gagner quotidiennement 10 000 francs CFA et préfère ce métier à tout autre. En saison chaude, « il faut se réveiller à 5h pour approvisionner les clients avant que les coupures ne débutent, et nous sommes obligés de chercher les rares points SOMAGEP qui marchent encore », explique-t-il. « Ce n’est pas un métier facile car il nécessite beaucoup d’efforts physiques », confirme Lamine Djiré, originaire de Bla et livreur depuis 2014. Difficile mais très rentable, si l’on en croit Badjan, qui témoigne que « grâce à ce métier, je me suis marié et j’ai deux enfants ».

 

(Dossier) Eau et électricité : entre pénurie et optimisme

Comment se porte aujourd’hui, ce « double secteur » indispensable non seulement à  la vie, mais aussi et surtout au développement du pays ? Eléments de réponses. Lundi 25 avril. Il est 19h, tout Kalabancoro, au sud-est du District de Bamako est dans le noir. Après plusieurs « mini-coupures », à‰nergie du Mali (EDM) a fini par concrétiser la crainte des habitants. « Comment dormir dans ces conditions ? », se demande Madou Doumbia, un habitant. Non loin, dans le quartier de Baco Djicoroni Golfe, on attend de pied ferme l’heure à  laquelle, enfin, l’eau coulera du robinet : 23 heures. Le quartier considéré comme résidentiel n’échappe pas à  la corvée des barils, seaux et autres bidons de 10 litres à  remplir avant de dormir. Cristallisation du mécontentement général depuis le mois de mars et le début de la saison chaude contre les structures en charge de fournir l’eau et l’électricité. EDM et la SOMAGEP font donc l’objet de toutes les critiques de la part des consommateurs qui ne savent plus à  quel saint se vouer. Alors que le thermomètre atteint fréquemment ces jours-ci la barre des 45°C, il est tout aussi fréquent de se retrouver sans eau ni électricité. La situation est intenable dans certains quartiers o๠les robinets restent secs pendant des jours. Au ministère de l’à‰nergie et de l’Eau, on se dit conscient de la situation et à  pied d’œuvre depuis le début de la canicule pour apporter solution au problème. La pénurie d’eau, on y fait face en distribuant de l’eau gratuitement depuis plusieurs semaines dans les zones habituellement affectées mais aussi, pour la première fois, sur la rive droite de Bamako. Une situation inédite expliquée par les températures élevées, mais aussi par la croissance exponentielle de la demande dans la capitale. Les besoins en eau de Bamako augmentent en même temps que la population. De plus en plus de personnes s’installent dans les zones excentrées qui ne sont pas couvertes par la SOMAGEP, explique un cadre de cette société qui a la charge de la distribution et de la gestion de l’eau dans 18 villes du Mali, dont Bamako. 250 millions de litres d’eau sont nécessaires pour couvrir les besoins des quelques 3 millions d’habitants de Bamako, or la capacité de production de la SOMAGEP ne dépasse pas les 200 millions de litres. Les stations compactes installées dans les communes, mais surtout le grand projet de station de pompage de Kabala devraient permettre de résoudre le problème dans un proche avenir. Au lendemain de son interpellation à  l’Assemblée nationale le 21 avril dernier, Mamadou Frankaly Keà¯ta, ministre de l’à‰nergie et de l‘Eau, a annoncé que les problèmes d’eau ne seraient bientôt plus qu’un mauvais souvenir. Lors d’une conférence de presse, il a en effet assuré que le gouvernement avait mobilisé en deux ans plus de 230 milliards de francs CFA pour renforcer l’approvisionnement de la ville de Bamako en eau potable et plus de 20 milliards pour les villes de Kati, Koutiala, Koulikoro et Sikasso. Des infrastructures en développement En ce qui concerne la fourniture en électricité, elle est elle aussi sujette à  une forte demande alors que les capacités de production de la seule société du pays peinent à  satisfaire les besoins sur le réseau connecté. Des dispositions avaient été prises pour les augmenter sensiblement avec la construction d’une centrale à  Dar Salam. Mais, explique-t-on, le décès du chef de projet de la nouvelle centrale dans l’attaque du Radisson Blu le 20 novembre 2015, a donné un coup de frein à  sa réalisation. Il est normal que « puisque nous n’avons pas de réserve, il y ait des coupures çà  et là  », explique Tiona Mathieu Koné, responsable de la communication d’EDM. Il faut noter cependant que « par le biais de l’interconnexion, la Côte d’Ivoire fournit actuellement au Mali 50 MW », et qu’une location de 50MW a été engagée dont 30 MW pour Kati, 10 MW pour Sikasso et 10 MW pour Koutiala. De quoi redonner du souffle aux abonnés et en particulier aux opérateurs économiques car, on le reconnait volontiers à  la Direction nationale de l’énergie, « les coupures répétées peuvent contribuer à  détériorer la qualité du service fourni et causer des tords aux usagers, notamment au secteur privé ». « Mais, avec les actions en cours, nous estimons que dans les mois à  venir la situation va s’améliorer », explique le Directeur. Les zones rurales peuvent également espérer de meilleurs jours, l’Agence malienne pour le développement de l’énergie domestique et l’électrification rurale (AMADER) étant en voie de lancer un nouveau programme permettant de produire et de vendre moins cher de l’électricité grâce à  des centrales hybrides, combustible et solaire, dont le financement est acquis pour une cinquantaine de villages. l’énergie solaire est une option de plus en plus mise en avant. Il faut noter que depuis une quinzaine d’année, les équipements solaires sont exonérés de toutes taxes et tous droits de douanes, à  l’exception des taxes de solidarité et communautaire et les redevances statistiques (environ 2%). Le Président directeur général de la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP SA), Boubacar Kane est lui aussi optimiste. La construction de la station de Kabala va doubler la capacité de production de la ville de Bamako et combler le déficit entre l’offre et la demande qui s’élève à  plus de 150 millions de litres par jour. En attendant sa réalisation prévue pour fin 2018, « l’opération citerne » se poursuit. Avec plus ou moins de succès : « on dit nous apporter de l’eau mais en réalité tout le monde veut en avoir et il n’y en a pas assez », déplore Sita, qui attend depuis des heures l’arrivée des citernes dans le quartier de Moribabougou. La qualité de l’eau, une autre source de préoccupation des consommateurs qui fustigent souvent l’aspect peu ragoutant du liquide sortant de leur robinet. Boubacar Kane assure que l’eau de la SOMAGEP respecte les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Une opinion confirmée par Almoustapha Fofana, Directeur général du laboratoire des eaux qui la contrôle régulièrement. Les réformes en cours pour rassurer les partenaires sur la gouvernance de l’eau et de l’électricité portent leurs fruits si l’on en croit les acteurs du secteur. Avec les financements obtenus des bailleurs de fonds, les chantiers majeurs en cours ou en projet devraient améliorer sensiblement la situation et permettre aux Maliens de bénéficier d’une fourniture constante et de bonne qualité, pour l’eau comme pour l’électricité.

Mamadou Frankaly Keïta : « Nous sommes confiants»

Mamadou Frankaly Keà¯ta, qui occupe le portefeuille de l’à‰nergie et de l’Eau depuis septembre 2013, avec un interlude de 9 mois ou le secteur de l’eau avait changé de tutelle, est un ancien cadre d’EDM SA, la société publique au sein de laquelle il a fait l’essentiel de sa carrière. à€ la tête d’un département stratégique, il est régulièrement interpellé sur les délestages intempestifs et les coupures d’eau récurrentes constatées au mois d’avril. [ b Votre département est au C’œur de l’attention ces dernières semaines. La situation a-t-elle évolué depuis votre passage à  l’Assemblée nationale ?] [ Mamadou F. Kéà¯ta]: Depuis le 21 avril dernier, la population pourra témoigner qu’il y a eu amélioration du service de l’électricité. J’avais annoncé lors de mon passage à  l’Assemblée que nous étions en train de faire la mise en service de nouvelles centrales. La première est déjà  faite et deux autres le seront la semaine prochaine. En ce qui concerne l’eau, l’opération citerne est en cours. C’’est une activité qui est devenue traditionnelle, mais le niveau de déficit de cette année a atteint des proportions très inquiétantes. De ce fait et pour la première fois, cette opération a été élargie à  la rive droite dans les quartiers de Sabalibougou et 1008 logements à  Missabougou. Nous avons constaté que malheureusement certains forages n’ont plus d’eau, les puits dans les familles ont tari, ce qui fait qu’en si peu de temps, le besoin a été multiplié. Il faut donc dans l’immédiat soulager la population, parce que si nous considérons les prévisions, nous aurons encore deux mois et demi de canicule, jusqu’à  ce que l’hivernage s’installe en juillet. l’à‰tat déploie de gros moyens avec l’opération citerne, qui coûtait jusqu’à  lors en moyenne 400 à  600 millions de francs CFA. Cette année, il est prévu d’aller jusqu’à  900 millions, voire un milliard. Je peux donc affirmer que même s’il n’y a pas de véritable satisfaction, nous sommes confiants parce que nous avons les moyens aujourd’hui d’améliorer l’accès à  l’eau potable et à  l’électricité. Comment se porte le secteur de l’eau au Mali ? La problématique de l’accès de la population à  l’eau potable et à  l’électricité a toujours été au C’œur des politiques et stratégies du Mali. Les gouvernements précédents depuis 2010 avaient adoptés un schéma directeur d’approvisionnement de la ville de Bamako en eau potable. Devant l’absence totale d’investissements, l’à‰tat a été obligé de procéder à  une étude du schéma directeur sur l’horizon 2032. Mais les raisons de l’absence de financement sont connues. Il s’agit de la réforme du secteur de l’énergie qui avait été demandé par les bailleurs. Ces derniers rechignaient en effet à  financer l’eau, car ces montants servaient à  renflouer les comptes pour gérer le service de l’électricité. Cette réforme institutionnelle qui a eu lieu en 2010 a abouti dans un premier temps à  la séparation du secteur de l’eau et de l’électricité et en second lieu à  la création de deux sociétés : une société de patrimoine chargée du développement du secteur, la SOMAPEP, et une société chargée de l’exploitation et de la commercialisation de l’eau potable, la SOMAGEP. Depuis que cette réforme a été adoptée, les bailleurs de fonds ont à  nouveau un grand engouement pour financer le secteur de l’eau. C’’est pourquoi de 2014 à  la fin 2015, l’à‰tat a pu mobiliser un financement de 170 milliards de francs CFA, le plus gros jamais obtenu, pour financer la première phase du plan d’approvisionnement de la ville de Bamako. La seconde phase de 152 milliards a été signée avec déjà  62 milliards mobilisés. Aujourd’hui le Mali peut se considérer comme un pays o๠il y a de l’espoir, parce que son déficit en eau ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir pour l’ensemble du peuple malien, car nous avons adopté des stratégies et des politiques qui permettront de mettre définitivement fin à  cette pénurie récurrente. Qu’en est-il de l’électricité ? En ce qui concerne l’électricité, le taux d’accès en milieu urbain est de 35% pour 17% en milieu rural. Le Mali a donc un grand besoin d’électrification. Il y a eu beaucoup de plans qui n’ont pas pu être réalisés à  cause du manque de financement. Le Mali a finalement décidé d’aller vers des réformes institutionnelles du secteur de l’électricité pour pouvoir bénéficier des financements à  un taux concessionnel et faire face aux besoins d’investissements. En 2014, un plan de redressement a été adopté avec au menu des investissements notamment en matière d’ouvrages de production, des infrastructures comme des centrales hydroélectriques et des centrales solaires. Il prévoyait également l’amélioration de la gestion d’à‰nergie de Mali (EDM), avec, entres autres, le choix par la direction commerciale des compteurs à  prépaiement (Isago, ndlr) qui permettent d’éviter les impayés et de conforter un peu la trésorerie. Nous avons aussi fait instaurer le field management parce que beaucoup de rumeurs ont fait état de vol de carburants à  EDM. Désormais, la société ne paye que ce qu’elle a effectivement utilisé pour produire l’électricité. Enfin, nous avons imposé un moratoire sur les nouveaux tarifs. En 2013, une formule de tarif d’indexation avait été adoptée en Conseil des ministres, qui prévoyait une augmentation de 9% chaque année. Mais compte tenu de la situation économique du pays, le gouvernement a décidé de surseoir à  l’application de cette formule. Il est cependant convenu avec les partenaires financiers d’un réaménagement progressif du système tarifaire. Ces informations, le public ne les a pas. Ne péchez-vous pas par défaut de communication ? C’’est effectivement mon constat personnel. Nous avons une structure de communication au niveau du département comme chaque entité a la sienne propre, mais le reproche nous est fait de ne pas communiquer. Je l’ai compris quand je suis passé à  l’Assemblée nationale parce que des élus de la Nation, ne disposaient pas de certaines informations ou ne les comprenaient pas. J’ai alors mesuré les nombreux efforts que nous devrons fournir pour communiquer. Nous communiquons à  travers la presse écrite et les radios de proximité mais ce n’est pas suffisant. J’ai demandé récemment à  EDM d’étudier le système de SMS pour informer les citoyens en cas de panne, qu’ils sachent à  quoi C’’est dû et quand aura lieu la reprise du service. Il faut que l’information soit donnée en temps réel. Vous annoncez un certain nombre d’investissements, dont le bénéfice ne sera visible qu’après plusieurs mois, comme C’’est le cas de Kabala. Mais en attendant ? Bien entendu, l’à‰tat a pris des dispositions pour des mesures d’urgence. Il s’agit de l’installation de stations compactes qui sont des équipements qu’on peut installer en moins de neuf mois. Des requêtes ont été envoyées par le ministère de l’à‰conomie et des Finances car nous avons aujourd’hui des partenaires qui sont prêts à  les installer en un temps très court de manière à  pouvoir coà¯ncider avec la période chaude de 2017. Cette solution sera toujours accompagnée de l’opération citerne car le réseau SOMAGEP ne couvre pas l’ensemble du district de Bamako. Voilà  les mesures que nous proposons d’ici 2018 pour diminuer le déficit en eau potable. On parle essentiellement de Bamako. à€ l’intérieur du pays, qu’est-ce qui est prévu ? Le périmètre de la SOMAGEP couvre 18 localités, des grandes agglomérations dans toutes les régions du pays. Un schéma directeur est en cours d’élaboration pour l’approvisionnement des localités hors de Bamako et il faut reconnaitre que les partenaires financiers nous soutiennent. Nous avons des financements danois, allemands et suédois qui participent beaucoup au développement de ces zones. Nous avons oublié de parler de l’électrification rurale. J’ai compris à  mon passage à  l’Assemblée nationale que la conception générale est que l’AMADER est un échec. Mais l’AMADER est une première expérience qui avait pour objectif d’augmenter le taux d’accès de la population rurale à  l’électricité, et cela a marché ! Entre 2005 et 2012, on est passé de 1% à  17%, même si le service n’était pas accessible à  tous. Aujourd’hui, le constat est que dans les zones rurales, le besoin est une énergie à  faible coût avec un service continu. C’’est pourquoi, avec la Banque mondiale, nous avons élaboré le projet de centrales hybrides avec utilisation du solaire dont le financement pour 50 localités est acquis. Les fournisseurs seront choisis sur appels d’offres à  partir de juillet. Les énergies renouvelables font-elles partie de la solution ? Le Mali est en train de faire une vraie transition vers les énergies renouvelables notamment les panneaux solaires photovoltaà¯ques. Nous avons conçu, et je crois que C’’est une première dans la sous-région, un projet qu’on appelle « Prêt énergie renouvelable » ou les « toits solaires du Mali ». Une convention a été signée avec l’ensemble des banques de la place pour permettre à  chaque Malien qui souhaite équiper son toit de panneaux solaires de pouvoir accéder à  cette l’installation à  partir d’un prêt accordé par sa banque, remboursable sur quatre ou cinq ans. Le projet est lancé et normalement les annonces seront faites d’ici fin juillet pour expliquer comment on peut s’inscrire. Cela a deux avantages : premièrement il permet aux bénéficiaires de réduire considérablement leur facture d’énergie, et ensuite, de pouvoir vendre le surplus à  l’EDM. Les deux entités, EDM et SOMAGEP appartiennent en partie à  l’à‰tat. l’ouverture du marché ne serait-elle pas une solution aux problèmes ? C’’est déjà  le cas au niveau de l’eau, et la même chose est en train de se faire au niveau de l’énergie car C’’est à  ce niveau qu’on manque sérieusement de financements. En deux ans, nous avons signé des conventions de concession pour la construction de la centrale solaire de Ségou, d’une centrale solaire à  Kita et d’une centrale hydroélectrique à  Kenié. Le dossier avance normalement mais pas comme nous le souhaitons, car l’absence des réformes du secteur fait que même les conventions signées tardent à  se réaliser. Nous pensons aujourd’hui que l’ouverture du secteur de l’eau et de l’électricité est nécessaire. Mais je voudrais préciser que la production d’énergie a été ouverte en 2000 et qu’aujourd’hui, n’importe quelle entreprise privée a le droit de produire de l’électricité et de le vendre à  EDM.

Bassam Azar: «Kati est 100% fiable»

Après la publication d’un journal de la place sur la non autorisation de mise et vente sur le marché de l’eau minérale Kati, plusieurs interrogations se sont donc succédées dans les esprits. Les uns arguant que ceci est une pure et simple conspiration basée sur de fausses allégations visant à  nuire à  la SIBEM. D’autres par contre, ont conclu que cela ne pouvait être que vrai. Cependant, Il faut avouer, que la presse malienne souffre de plusieurs maux. Tels que le manque de professionnalisme. Heureusement dans ce sac pourri, il y’a des journaux crédibles pour d’abord écouter les parties en rapport avec le sujet, ensuite confronter les preuves et permettre enfin au lecteur d’en juger. Les faits tels que racontés par la SIBEM. Selon les informations reçues au niveau de la SIBEM, il s’agit d’un règlement de compte entre la société et l’une de ses anciens employés, du nom de Mariam Diawara. En effet, embauché pour assumer les fonctions de Directrice commerciale, Mme Diawara aurait abusé de la confiance à  lui accorder par le PDG de la SIBEM, Bassam AZAR afin de détourner les fonds de la société Kati. Après constat, Mme Diawara s’est fait licenciée et ensuite attaquée en justice. Le tribunal de commerce de Kati après investigation aurait statué en faveur de la société Kati et inculpé Mme Diawara. Libéré sous caution il y’a deux semaines, Mme Diawara serait derrière cet acte, affirme t-on avec conviction au niveau de la SIBEM. Les preuves. Premièrement, la correspondance adressée à  Bassam AZAR par l’agence Nationale de la Sécurité Sanitaire des Aliments (ANSSA) est vraie. « Seulement ce que nous dit pas l’article publié dans le journal en question, c’est que nous avons reçu d’autres correspondances plus tard de différents laboratoires tels que le Prolab, le laboratoire national et la SGS qui nous ont autorisé à  mettre sur le marché l’eau minérale Kati » a indiqué un responsable de l’usine. En effet, les documents y joint étayent ses propos. Par ailleurs, l’ANSSA dont le comité ne se réuni qu’une fois dans l’année, des échantillons sont à  ce jour en attente d’analyse. Quant à  la nationalité du PDG de SIBEM, son frère cadet dira que  » Bassam AZAR, dont la famille est à  sa 4ème génération au Mali est et reste jusqu’à  preuve du contraire un malien ». Le restaurant Amandine. Quant aux allégations faites sur la qualité de la nourriture vendue au restaurant Amandine, Bassam AZAR joint au téléphone affirme que tout cela porte à  nuire à  la réputation de l’usine Kati et celle du restaurant. Il ajoutera « je défie toute personne qui m’apportera la preuve que l’eau Kati ou les mets servis à  l’Amandine ne sont pas saints » car conclura t-il Kati est 100% fiable. Il faut également préciser que les étiquettes actuelles de l’usine Kati sont agréés et donc légales.

L’eau, un challenge pour l’avenir de l’agriculture malienne

« Je me souviens quand J’étais jeune, il pleuvait d’avril à  Octobre. Je me rappelle que nos sols étaient riches, nos puits pleins. Nous ne connaissions pas de sécheresse puisque l‘eau de pluie restait dans les mares jusqu’à  la saison suivante… » Allongé dans son fauteuil en osier, Khalifa Dembélé fixe le ciel les yeux rêveurs. Né à  Nampossela, il y a une soixantaine d’année, il n’a pas oublié ce temps faste o๠les champs donnaient des récoltes suffisantes pour nourrir la famille et o๠les jeunes ne fuyaient pas tous vers Koutiala, Sikasso ou Bamako. Depuis, les choses ont bien changé. A Nampossela comme dans des milliers de villages du Mali, l’eau, ressource essentielle à  la vie et à  la production, se fait rare. Et pourtant, la localité ne se trouve pas dans une zone aride. Elle se trouve en effet dans la région de Sikasso, la plus humide du Mali et la plus arrosée (700 à  1 500 mm/an). Une saison des pluies qui dure deux fois moins Les changements climatiques ont affecté les cycles de pluie, chamboulant les systèmes de production qui en sont complètement dépendants. La pluviométrie est en chute libre depuis une trentaine d’années, les épisodes de chaleur sont plus fréquents et plus longs. Les mares et les lacs, approvisionnés par les eaux de ruissellement s’assèchent les uns après les autres, augmentant les difficultés des populations. Ces dernières sont bien conscientes des effets des changements climatiques sur leur vie de tous les jours. Selon Khalifa Dembélé, depuis les années 70, « les pluies se sont fait rares. Les récoltes aussi. Le coton, les céréales, et même le maraà®chage commencé récemment par les femmes ne donnent plus assez pour faire face aux besoins de la famille. Auparavant, le coton donnait bien à  l’hectare, les céréales aussi. Aujourd’hui, jusqu’en juin, nous ne voyons parfois pas une goutte de pluie. » Avec le peu d’eau qui tombe, il faut donc s’adapter, trouver des solutions pour continuer à  vivre et à  produire. Depuis une dizaines d’années, les expériences e sont multipliées dans la zone, avec plus ou moins de succès. « Il y a eu plusieurs « projets » (ONG,ndlr) qui sont venus nous aider. Nous avons eu des puits à  grand diamètre qui nous ont permis de créer notre périmètre maraà®cher » témoigne Diénéba Dembélé, présidente du groupement NIMPAGALO qui regroupe environ 160 femmes. Elles exploitent ensemble un champ communautaire de 3 ha mis à  disposition par le village. « Nous leur avons appris à  préserver et à  utiliser de manière efficace la nappe phréatique, explique Alimata Traoré, présidente de la Coopérative des Femmes pour l’Education la Santé Familiale et l’Assainissement (COFESFA), qui intervient dans le village depuis quelques années. Elles ont planté des espèces pérennes (comme le Karité) et ont été dotées de petit matériel pour optimiser leur travail ». Résultat, une amélioration concrète de la production et du niveau de vie des femmes et de leur famille. Mais avec l’aggravation des effets néfastes des changements climatiques, il est apparu qu’il fallait mettre en œuvre des techniques plus durables. Des solutions pour faire « durer » l’eau l’Agence de l’environnement et du développement durable(AEDD), bras technique du ministère de l’environnement et de l’assainissement a décidé d’appuyer les efforts des communautés à  la base pour les rendre résilientes face aux changements climatiques. Elle a ciblé une dizaine de villages pour la phase pilote d’un projet qui devrait permettre de mettre en place des solutions pérennes et aider les populations à  envisager l’avenir avec plus de sérénité. Nampessola fait partie des communes sélectionnées et aura droit à  une armada de stratégies pour faire face à  son problème d’accès à  l’eau. « Cette zone est particulière, nous explique Hamidou Traoré, expert à  l’AEDD. Théoriquement, les ressources en eau sont très largement supérieures aux besoins et devraient donc permettre à  terme de les satisfaire. Mais leur mobilisation à  travers le captage, le stockage, la réalimentation des réserves, n’est pas toujours réalisée ni en quantité, ni en qualité. C’’est à  cela que nous allons faire face ». Pour y parvenir, les pistes sont nombreuses. « Nous n’allons pas réinventer la roue. Il existe des techniques qui ont fait leurs preuves. Certaines sont déjà  utilisées dans les localités voisines. Nous allons les dupliquer ici. l’une d’entre elles, parmi les plus facilement réalisables, est la « culture en za௠». Il s’agit d’une technique traditionnelle utilisée au Burkina Faso qui consiste en creuser des cuvettes de plantation plus profond et plus large, et en ajoutant de la matière organique au fond. Les cuvettes retiennent l’eau de pluie plus longtemps, et cela aide les paysans à  augmenter leurs rendements même les années de faible pluie. Cette technique a un double avantage, car elle permet de régénérer les sols incultes tout en diminuant ainsi la pression sur les autres sources d’eau. Le grand problème de Nampossela, C’’est le tarissement précoce des mares et autres puits quelques mois après l’hivernage à  cause de la forte évapotranspiration liée à  l’augmentation de la température. Il s’agit donc d’assurer un meilleur captage et le stockage des eaux de ruissellement le long des vallées et petits cours d’eau. Avec deux objectifs principaux, permette aux populations de développer la riziculture ou d’autres activités agricoles (maraichage) et recharger la nappe, ainsi que la productivité des puits et forages situés en bordure ou en amont immédiat des retenues d’eau créées. Pour ce faire, surcreusement des mares, installation d’infrastructures hydrauliques (micro-barrages sur les cours d’eau) et de systèmes d’irrigation (goutte à  goutte et périmètre maraà®cher) seront mis en œuvre. « Ce ne sont que des bonnes nouvelles pour nous. Nous allons pouvoir de nouveau travailler la terre dans de bonnes conditions et nourrir nos enfants, car maintenant l’eau va « durer » », se réjouit Ladji Zoumana Dembélé, chef du village. Investir mais aussi changer les habitudes Pour Hamidou Traoré de l’AEDD, l’ingrédient principal et essentiel à  la réussite de cette initiative d’envergure, C’’est l’adhésion et la participation de la population. « Nous avons constaté que les populations sont très au courant des effets des changements climatiques sur leur vie. Le problème, C’’est qu’elles ne reconnaissent pas toujours que leurs pratiques culturales et de consommation ont un impact sur leur environnement et sur les ressources. Il faut aussi expliquer que les différents usages de l’eau, agriculture, élevage, boisson et même énergie, peuvent et doivent cohabiter grâce à  une gestion concertée. Le challenge sera, au delà  de la durabilité des infrastructures, un véritable changement de perception et de comportement des producteurs. Cela passera par la sensibilisation et l’éducation, pour que les habitudes évoluent. l’eau n’est pas inépuisable et il faut la protéger afin que tous puissent en bénéficier», assure-t-il. Nampossela est loin d’être une exception au Mali. De manière générale, les contraintes climatiques majeures perturbent les activités économiques et particulièrement l’agriculture. Encore très largement dépendante des aléas, cette agriculture doit s’adapter pour pouvoir continuer à  faire vivre les 80% de la population malienne dont elle est l’activité principale. De Nampossela(Sikasso) à  Yéréré(Kayes) en passant par Barouéli (Ségou) et Youwarou(Mopti), les agriculteurs maliens en ont bien conscience. Et pour préserver la ressource, les solutions existent. La volonté politique, voire populaire aussi. Reste à  conjuguer les efforts afin que l’eau, indispensable à  la vie sous toutes ses formes, soit sauvée par tous les moyens. Pour les générations d’aujourd’hui et celles de demain.

L’accès à l’eau potable reste un combat selon l’ODHD

l’objectif de ce rapport est de faire l’état de l’utilisation des services sociaux de base dans les communes et leur mécanisme d’accès. l’enquête a été menée du 20 novembre au 19 décembre 2014 dans seize (16) communes des huit (8) régions et du district de Bamako. Il s’agit des localités de Koulou et Kouroukoto (Kayes), Koronga et Kéréla (Koulikoro), Fourou et Kébila (Sikasso), Nampalari et Dioro (Ségou), Diafarabé et Dourou (Mopti), Bara (Gao), Alafia (Tombouctou), Kidal et Anéfif (Kidal), Sénou et Sikoro (Bamako). Au total 430 personnes ont été interrogées. Selon le rapport, les sources d’eau disponibles sont les puits traditionnels, les cours d’eau naturels, les puits à  grand diamètre, les forages et châteaux avec des pompes à  motricité humaine et les adductions avec les robinets alimentées par la SOMAGEP. Les puits traditionnels existent dans presque toutes les localités. Les populations locales, peut-on lire dans le document, sont privées d’eau potable en raison de l’insuffisance ou du manque d’équipements moderne de fourniture. Il ressort du document de l’Observatoire du Développement Humain durable et de la lutte contre la pauvreté (ODHD/LCP) que la répartition inégale des sources d’eau est un vrai problème. De nos jours, certaines populations sont obligées de parcourir plusieurs kilomètres pour s’approvisionner en eau. Le coût de l’eau a aussi intéressé les enquêteurs dans ce rapport sur ‘’l’utilisation des services sociaux de base et les inégalités de genre ». Dans la quasi-totalité des 16 localités, les populations vivant dans une situation de paupérisation généralisée sont confrontées à  des difficultés financières pour acheter l’eau. A Koulou qui dispose assez de forages et un château, les habitants doivent débourser 10 FCFA pour 20 litres et 5 FCFA pour le seau. Cela conduit de nombreuses personnes à  se tourner vers l’eau de puits. « On fait tout avec l’eau de puits. l’eau du robinet est chère ; nous n’avons pas d’argent pour payer l’eau de robinet, même nos maris n’ont pas d’argent pour acheter l’eau du robinet pour nous. l’eau de puits ne nous rend pas malade, au contraire, ça nous guérit. Ici, chez nous, personne n’est tombée malade à  cause de la consommation de l’eau de puits », témoigne une habitante de Koulou. Par contre à  Kéréla, les notables encouragent les populations à  utiliser l’eau des forages en autorisant leur ravitaillement gratuit. Dans l’ensemble, le rapport révèle que l’état d’utilisation de la population en eau potable n’est pas satisfaisant. Et l’accessibilité à  cette denrée vitale laisse à  désirer au Mali.

Kati a désormais son eau minérale

Construite sur une parcelle de 2 hectares avec un bâtiment de production de plus de 1000 m2 abritant l’essentiel des installations techniques et un forage d’une quarantaine de mètres de profondeur, l’usine de production d’eau minérale Kati a accueilli plusieurs personnalités sur son site, ce mardi 23 décembre 2014. La cérémonie d’inauguration a été présidée par le ministre de la Justice, garde des sceaux, Mohamed Ali Bathily représentant le Premier ministre Moussa Mara. Cette unité industrielle entend également lutter contre le chômage des jeunes de la localité. l’usine compte quarante-cinq employés, un effectif appelé à  augmenter dans les jours à  venir a affirmé, la représentante du personnel. Pour le directeur général, M. Bassam Azar, responsable de la société industrielle des boissons et eaux du Mali, en créant cette unité industrielle dont les installations répondent aux normes internationales et validées par des experts dans le domaine, il s’agit d’offrir à  la population malienne une eau de qualité. Avec un investissement de deux milliards quatre cent cinquante millions de F CFA et sous l’agrément N°026-2007-ALNS délivré par le ministère de la santé, l’usine de production d’eau minérale naturelle Kati est sans nul doute l’œuvre d’un projet qui s’inscrit dans la politique de l’excellence, a confirmé Moustapha Ben Karfa, ministre l’industrie et de la promotion des investissements. Ce joyau apportera aux consommateurs maliens, une eau minérale de qualité exceptionnelle. Cependant, la logique d’un bon investissement s’explique par les modalités de la rentabilité qui est le but recherché. Le ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily a saisi l’occasion pour interpeller à  la fois le personnel à  éviter les grèves sans grande importance et les investisseurs à  respecter les codes du travail et de l’investissement. La cérémonie a été clôturée par la visite des installations de la chaà®ne de production par les officiels.

Eau et Assainissement: résoudre enfin l’équation

Dans le cadre de la recherche de solution pérenne à  la problématique de l’eau et de l’assainissement dans notre pays, le Ministère en charge de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement organise, en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers, le premier forum sur l’eau et l’assainissement. La rencontre se déroulera du 11 au 13 novembre 2014 au Centre International de Bamako (CICB) sous la haute Présidence de Oumarou Ag Mohamed Haà¯dara, Président du Haut Conseil des Collectivités. Au total, plus de 150 acteurs nationaux et partenaires intervenant dans le secteur de l’eau et assainissement tenteront tous ensemble de résoudre l’équation (Eau potable dans un environnement sain et propice). Il s’agit, entre autres, des collectivités, des élus municipaux, des services de l’assainissement et de l’eau, des services locaux de l’assainissement et de l’eau, des Bureaux d’études intervenants dans le domaine de l’assainissement, des urbanistes, des GIE intervenant dans l’assainissement, des experts et aussi bien que des partenaires techniques. l’objectif de ce forum est d’amener les acteurs à  agir en symbiose afin d’assurer un cadre de vie sain et sécurisé pour l’ensemble du pays en général et urbain en particulier. Il s’agit également de créer une synergie d’actions entre les acteurs afin d’aboutir à  une réorganisation optimale dans la gestion des déchets solides et liquides. Et de mettre en exergue le rôle primordial et essentiel du producteur de déchets dans la filière de gestion des déchets solides et liquides, évaluer les législations en vigueur afin d’initier un cadre réglementaire plus partagé, établir les actes permettant aux collectivités d’assurer leur mission de suivi. Pendant 3 jours, les organisateurs de ce forum entendent définir les missions et les responsabilités de tous les acteurs de l’eau et de l’assainissement. Cela, pour assurer une meilleure gestion des infrastructures d’eau au niveau des communes. Il s’agira également de prendre les dispositions nécessaires en vue de mettre l’eau à  la disposition des autres usagers afin de maximiser de manière équitable le bien-être économique et social sans pour autant compromettre la pérennité des écosystèmes vitaux.

Energie, eau et climat : la Banque Mondiale promet 121 milliards

L’accès à  l’eau potable demeure encore un souci pour certaines populations, un chantier auquel veut s’attaquer le gouvernement rapidement avec l’appui de la Banque Mondiale, partenaire clé du Mali. D’abord en alimentant en eau potable à  partir de la station de Kabala près de 610 000 bénéficiaires directs pour la composante IDA du projet Kabala. 390 000 personnes de plus, pourront avoir accès à  l’eau par branchement, malgré une faible pression de l’eau et un service intermittent, un service qui sera assuré 24h/24h. Relance économique Elle fait partie des priorités du gouvernement au sortir de la crise, c’est pourquoi un deuxième accord, d’un montant de 100 millions de dollars vise à  atteindre les objectifs de relance fixés par le gouvernement selon son Plan pour la relance durable du Mali (PRED) pour la période 2013 – 2014. Ce projet concerner aussi la réhabilitation de certaines infrastructures publiques locales et des activités productives, pour pour la fourniture de services dans les zones affectées par la crise au Mali. Enfin, un troisième accord prévoit 21,4 millions de dollars, pour financer la gestion des ressources naturelles et minières et la résilience ou adaptation aux effets négatifs du changement climatique. «Il s’agit avant tout de renforcer les capacités du système d’information et de prise de décision des acteurs, dans le contexte de l’adaptation au changement climatique» a indiqué Fily Bouaré Sissoko, ministre de l’Economie et des Finances lors de la de signature desdits accords.

Dakar sans eau : panne sèche pour le président Macky Sall

Le fatalisme et la résignation ont fini par atteindre leurs limites pour céder la place à  l’exaspération puis à  la révolte chez les Dakarois, privés d’eau depuis la mi-septembre. Dans la soirée du mercredi 25 septembre 2013 plusieurs quartiers de la ville ont initié des manifestations populaires, barrant la circulation à  l’aide des pneus calcinés et des troncs d’arbres, a pu constater un reporter d’Ouestafnews. Cette poussée de fièvre dans la capitale sénégalaise n’est pas sans rappeler les dernières heures de l’ancien régime libéral, du président Abdoulaye Wade, « chassé » du pouvoir par des électeurs excédés par les coupures d’électricité et des conditions de vie qui se dégradaient alors qu’au sommet de l’Etat, on festoyait. Son remplaçant à  la présidence Macky Sall (un de ses ex-collaborateurs devenu un de ses opposants lors de la présidentielle de 2012) n’a pas encore bouclé deux ans de présence au pouvoir, mais commence à  accumuler les passifs. Les Sénégalais semblent retrouver au sein du nouveau régime les mêmes tares que ceux de l’ancien : incompétence, laxisme, insouciance et arrogance face à  la souffrance des populations. Une souffrance caractérisée par la ronde quotidienne des femmes et hommes armés de récipients de toutes sortes, à  la recherche du liquide précieux. Et depuis plus de deux semaines, cette scène fait partie du décor dakarois, en cette période caniculaire. Dans la plupart des quartiers de la capitale pas une goutte d’eau ne tombe des robinets d’o๠le recours aux pompes manuelle souterraines ou aux puits, tandis que d’autres vont se ravitailler dans les quelques rares zones relativement épargnées. Selon les informations fournies par la Sénégalaise des eaux (SDE), l’entreprise chargée de la distribution, l’origine du calvaire réside dans la rupture de la principale conduite d’eau, un tuyau qui mesure 85 mètres de long et 1,20 mètre de diamètre à  la station de Keur Momar Sarr, localité située au nord-ouest de la capitale. Il s’agit « d’un scandale dans la mesure o๠la SDE est assujettie à  un remplacement régulier des conduites, selon un programme contractuel » dénonce dans un communiqué l’Association des consommateurs sénégalais (Ascosen) qui, de concert avec d’autres consuméristes locaux prévoit de porter plainte contre l’entreprise. Les réparations qui trainent en longueur ont cependant fini d’installer le doute dans l’esprit des populations. Pis, à  la SDE tout comme au niveau du gouvernement, on multiplie les pirouettes, arguties et autres propos de circonstances, sans convaincre une population assoiffée et qui désormais craint de plus en plus pour sa santé. Le « retour à  la normale » a été maintes fois annoncé par la SDE en vain. Le gouvernement promet à  présent des « audits », des « sanctions » et la création d’une nouvelle station. Fausse route disent ses adversaires, se faisant l’écho des usagers, pour qui la priorité C’’est trouver de l’eau aux populations et en urgence. Ce que manifestement le gouvernement semble incapable de faire. l’affaire fait la « Une » de l’essentiel des quotidiens dakarois depuis des jours, et constitue notamment le principal sujet des programmes interactives des radios privées de la place Selon les confidences d’un cadre de la SDE, interrogé par le quotidien Wal fadjri (privé) et qui a requis l’anonymat, la pénurie risque de durer encore deux mois. Autant dire une éternité. A côté des consuméristes, d’autres organisations de la société civile sont également montés au créneau pour dénoncer la gestion par le gouvernement de cette crise sans précédent, d’autres organisations de la société civile comme le Collectif des imans de Guédiawaye, installé dans la banlieue dakaroise ou encore le mouvement Y’en-a-marre (mouvement contestataire essentiellement composé de jeunes). Une frange du Mouvement du 23 juin (M23) a aussi organisé une manifestation dans la journée du mercredi 25 septembre 2013 à  Khar Yalla, un quartier populaire dans la proche périphérie de la capitale. Le président Macky Sall, qui s’était rendu à  New York, a interrompu son séjour « du fait la gravité » de la situation. Il fait face à  sa première grande crise, un an et demi seulement après son arrivée au pouvoir. « Si Wade a été électrocuté, Macky sera noyé » ironisent déjà  les internautes sénégalais qui ont créé pour l’occasion sur les réseaux sociaux les mots clés #sunudokh (notre eau, en wolof) et #eauxsecours.

Eau potable: nos enfants vont la payer 5 fois plus cher

l’Afrique de l’Ouest est relativement bien pourvue en ressources hydriques avec plus de mille milliards de mètres cubes d’eau douce renouvelés chaque année à  travers le cycle hydrologique normal de la région. De l’eau, il y en a donc assez pour tous les usages. Outre l’eau de boisson, l’agriculture, l’élevage et l’industrie, entre autres, disposent d’une réserve suffisante pour assurer le développement de la sous-région. Or, les conflits liés à  l’eau sont légion et l’accès à  la ressource encore difficile pour des dizaines de milliers de personnes. Le problème se trouve sans doute au niveau de la répartition de la ressource, de sa gestion ainsi que de sa préservation. « De nombreuses initiatives ont été prises pour étudier la question et dégager des pistes de solutions, force est de reconnaà®tre que la marche vers l’équité dans la gestion et la préservation de la ressource en eau est encore longue et semée d’embuches », reconnait M. Maxime Somda de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, UICN. C’’est pour faire face aux défis divers de la gestion au quotidien de la ressource en eau que les sociétés de distribution d’eau potable en Afrique se sont réunies au sein d’une organisation dénommée l’Association Africaine de l’Eau. Elle s’est donnée pour mission entre autres de faciliter l’échanges d’expériences entre les différents acteurs, la formation, la recherche, d’assurer la gouvernance de l’eau et de protéger l’environnement afin de garantir la quantité et la qualité des eaux. Cette dernière mission est l’une des plus importantes et sur laquelle se concentrent les efforts depuis quelques années maintenant. Car, si rien n’est fait, il n’y aura plus de source correcte pour donner de l’eau en quantité et en qualité. Le captage et le traitement des eaux raréfiées et polluées reviendront plus cher et par ricochet le coût de l’eau. « Nos enfants risquent de payer l’eau cinq fois plus cher que nous » assure même Olivier François Gosso, directeur de la production de la Société des Eaux de Côte d’Ivoire (SODECI), membre de l’AAE. Quand on sait que les usagers ont déjà  du mal à  faire face au coût actuel et que l’on va inexorablement vers la fin de l’utilisation non tarifée de l’eau en Afrique. Les sources d’eau sont en danger l’eau, C’’est la vie. A force de le dire, on finit par se demander si ce n’est pas devenu un argument creux tant ceux-là  même qui en ont besoin au quotidien en sont les premiers fossoyeurs. l’exemple des ressources en eau du Bassin du Niger est frappant. Principale source pour les différents besoins de la vie humaine, le fleuve Niger n’en est pas moins agressé par les activités de ses usagers. Dégâts auxquels s’ajoutent les effets des changements climatiques que sont la baisse de la pluviométrie, la dégradation des terres, l’ensablement, etC’… La population qui exploite les eaux du Niger est estimée à  100 millions de personnes, ceci représente une pression énorme sur la ressource. En Guinée, château d’eau de l’Afrique de l’Ouest avec plus de dix sources de cours d’eau internationaux sur son territoire, les riverains du Tinkisso, le plus important affluent sur la rive gauche du fleuve Niger, meurent de soif. Situation paradoxale s’il en est mais qui s’explique par le fait que le cours d’eau a particulièrement souffert de la rapide et profonde dégradation des écosystèmes de son bassin. Selon une récente étude de l’UICN, son débit a tellement diminué qu’il ne parvient même plus aujourd’hui qu’à  satisfaire le 1/5 des besoins qu’il couvrait il y a encore quelques années. La situation du Tinkisso est celle de bien d’autres cours d’eau et les différents acteurs s’en rejettent la responsabilité. « Au niveau des sociétés distributrices, notre rôle va du captage au robinet. Nous assurons la sécurité, la qualité de l’eau que nous livrons au consommateur. C’’est à  l’Etat de prendre en charge la préservation de la ressource, qu’elle soit en surface ou souterraine » se défend l’AAE, à  travers son secrétaire général, M. Sylvain Usher. Selon lui, les sociétés d’eau ne sont pas écoutées par les politiques. A la SODECI, on affirme avoir « tiré sur la sonnette d’alarme depuis au moins quinze ans ». « Nous avons dit à  l’Etat de Côte d’Ivoire qu’il fallait prendre en compte la protection de la ressource pour en assurer la pérennité », affirme M. Gosso. « La pollution chimique causée par les industries, la pression démographique, l’assèchement naturel des nappes, nous avons parlé de tout ça en son temps. Mais on ne nous a pas écouté et aujourd’hui, nous réagissons dans l’urgence pour faire face aux pénuries, alors que les données sont connues » ajoute-il. La balle uniquement dans le camp de l’Etat ? Dans la plupart des pays ouest-africains, en Côte d’Ivoire comme au Mali, la protection de la ressource eau est du ressort de l’Etat. l’importance des moyens à  mettre en œuvre poussent les autres acteurs à  se décharger sur les gouvernants qui ont, eux, la capacité de mobiliser des fonds importants. Les investissements infrastructurels sont donc à  la seule charge de l’Etat qui détient en quelque sorte la « souveraineté de l’eau ». Les municipalités, les sociétés distributrices, les acteurs de l’environnement, les usagers, tous pointent du doigt l’Etat qui ne joue pas ce rôle et laisse de nombreux risques peser sur l’approvisionnement à  long terme en eau. l’inexistence ou la non application des textes (principe du pollueur-payeur par exemple), la faiblesse des ressources allouées à  la préservation des sources d’eau, autant de manquements relevés du côté des autorités. Mais, il y a un mais. Si tous, consommateurs, industriels, agriculteurs, sociétés de distribution, etc. trouvent leur compte dans l’exploitation de l’eau, tous devraient se sentir solidairement responsables de sa préservation. Tous sont d’accord qu’aujourd’hui « le problème, ce n’est pas la ressource qui existe en quantité suffisante ». Même si tous n’y ont pas accès de manière équitable justement à  cause des coûts de traitement et des infrastructures à  mettre en place pour cela. La situation risque d’être encore plus difficile si des mesures courageuses ne sont pas prises maintenant pour préserver la ressource contre toutes les agressions qui pourraient rendre ces coûts plus importants et les frais d’accès insupportables à  plus une grande partie de la population. Elles Ces mesures vont de la protection des sources d’eau que sont les nappes phréatiques et les fleuves à  la gestion efficace de l’eau distribuée en évitant le gaspillage. Laisser couler le robinet, ou fermer les yeux sur un barrage illicitement installé par un particulier ou même faire des forages de manière anarchique est tout aussi coupable que de verser de la boue de vidange dans le fleuve. La conjugaison des efforts de tous les acteurs est la seule voie pour assurer la préservation de la ressource, la sauvegarde de cette eau si nous voulons en assurer la disponibilité dans de bonnes conditions pour nous et pour les générations futures.

L’eau, un bien naturel payant

Payer pour avoir de l’eau. C’’est une notion qui a du mal à  passer dans les mentalités tant les habitudes ont la dent dure. En milieu rural, les pouvoirs publics et les acteurs privés luttent pour offrir une eau de qualité aux populations qui sont depuis des siècles approvisionnées par les mares, marigots et autres rivières ou fleuves qui ne garantissent guère une santé durable. Investir dans les équipements hydrauliques revient cher, mais encore aujourd’hui, nombreux sont les chefs de famille qui ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer pour l’eau, un don de la nature. En milieu urbain, la situation est quasi pareille. La souscription auprès des sociétés distributrices n’est pas donné à  tous et des milliers de familles continuent de s’approvisionner auprès de bornes fontaines voire auprès de revendeurs privés avec des pratiques de conditionnement plus que dangereuses. Tous se plaignent de la non-disponibilité de l’eau et son coût jugé élevé alors que celle-ci est visible partout et en principe disponible en quantité. Alors pourquoi payons-nous ? l’Association Africaine de l’Eau regroupe les sociétés de distribution d’eau potable en Afrique. Son secrétaire général, Sylvain Usher, éclaire notre lanterne. « L’eau est captée dans le milieu naturel, potabilisée, transportée jusqu’au domicile de l’abonné et comptabilisée. C’’est le service qui est facturé, il s’agit d’une participation à  la pérennité de l’investissement et la couverture des charges. C’’est cela qui est payé. ». La société de distribution utilise une technologie fiable et pointue et du personnel qualifié. Cet ensemble de moyens a un coût qui, rapporté au volume d’eau distribué détermine le prix de l’eau. « On aimerait tous que le prix du service de l’eau soit le plus bas possible, mais les services techniques sont obligés de tenir compte d’un certain nombre de facteurs. Le premier est que les Etats et les gouvernements n’ont malheureusement pas les moyens d’assurer un service public de l’eau potable gratuit pour l’ensemble de la population » témoigne Thierry Helsens, Hydrogéologue installé au Mali depuis 2002 sur son célèbre blog « Toubabou à  Bamako » qui traite des questions d’accès à  l’eau au Mali. Comment est calculé le prix de l’eau ? Ce prix de l’eau est en général défini de commun accord par l’Etat et la (ou les) société de distribution. Au Mali, depuis un peu plus d’un an, la Société Malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP) et la Société Malienne du Patrimoine de l’Eau Potable (SOMAPEP) sont en charge respectivement de la gestion de la distribution et les infrastructures liées à  l’eau potable. La SOMAGEP facture l’eau selon un système appelé « tarification progressive du service public de l’eau », qui existe depuis des années. Elle a permis la mise en place la tranche dite « sociale » qui est un tarif relativement bas, pour partie dû à  l’absence de TVA, de 113 FCFA le m3. La seconde tranche de 20 à  40m3 par mois coute 303 FCFA le m3. Selon la loi au Mali, le prix du service de l’eau ne doit, en aucun cas, dépasser 500 FCFA le m3. Or, les calculs des experts ont démontré que pour que tout marche il fallait vendre l’eau à  700 FCFA le m3. Mais les conditions de vie déjà  difficiles de la grande majorité de la population ont poussé l’Etat a fixé un prix planché supportable par les ménages. Si les sociétés crissent des dents, tant mieux pour la population, qui attend d’ailleurs que plus d’efforts soient faits vers une tarification plus adaptée. Par exemple, la modulation en fonction du volume de la famille. « Que vous soyez célibataire ou marié avec quatre femmes et avec 15 enfants, la tranche sociale concerne les 20 premiers m3, un point, un trait » témoigne un chef de famille… Car la nuance est de taille, pourtant, puisque dans le premier cas on va à  une allocation de l’ordre de jusqu’à  650 litres par jour et par personne (une personne seule), alors que dans le second cas elle est de l’ordre de 32 litres (20 personnes). Le système de borne fontaine qui participe également de la politique sociale d’accès à  l’eau a également ses limites. Le gérant de la borne, le « fontainier » revend 500 FCFA le m3 acheté 113 FCFA à  la société d’eau. L’aspect social restant l’achat à  la demande sans recevoir une facture à  la fin du mois.

Accès à l’eau : il faut aussi protéger la ressource

« Je n’ai pas robinet chez moi. Depuis que J’ai déménagé à  Niamakoro, J’achète l’eau à  la borne. Au début, je m’approvisionnais auprès du charretier. J’achetais le seau de 20litres à  50F mais quand la borne a été installée, je me suis abonnée parce que ça me reviens moins cher. Je suis passée de 6000F par mois à  1500 environ. Mais pour 3 seau d’eau par jour, je trouve que C’’est vraiment cher payé ». Le témoignage de N’na Fatoumata pourrait être celui de dizaines de milliers de Bamakois qui sont confrontés au quotidien au problème de l’accès à  l’eau potable. En moyenne, la personne qui ne peut avoir un compteur et qui va à  la borne fontaine, paye finalement le m3 d’eau 5 fois plus cher que celui qui a les moyens d’un branchement individuel. En milieu urbain comme en milieu rural, l’accès à  l’eau potable est un véritable défi pour les populations et les autorités qui ont en charge ce secteur. Malgré les investissements colossaux faits en termes d’infrastructures, des millions de personnes, au Mali comme ailleurs en Afrique, restent sans avoir de l’eau en qualité et en qualité suffisante. La ressource quand elle est disponible n’est d’ailleurs pas forcément de qualité à  cause de la vétusté des installations et des mauvaises pratiques des usagers. Financer la préservation des ressources en eau Mais la question de l’accès à  l’eau potable amène aussi à  la problématique de la pérennité même de cette ressource dont l’exploitation augmente en même temps que l’accroissement exponentiel de la population. l’eau de boisson n’est d’ailleurs pas le seul usage fait des ressources disponibles. Il faut également prendre les besoins de l’agriculture, des industries, entre autres. Comment alors garantir l’accès au plus grand nombre et pour tous les usages, tout en assurant un financement équitable de la préservation de la ressource, tel est le fil conducteur d’un atelier international qui se tient depuis ce lundi 1er juillet dans la capitale ivoirienne. La rencontre qui regroupe une trentaine de communicateurs de l’Afrique de l’Ouest autour d’experts de la question de l’eau a pour thème « le financement de l’eau et la protection de la ressource en l’Afrique de l’Ouest ». Venus de douze pays, les femmes et hommes de média vont, pendant cinq jours, échanger sur les enjeux du financement de la protection de la ressource en eau. Il est en effet indispensable selon les experts que les ressources en eau exploitées à  ce jour pour fournir de l’eau de boisson ou encore de l’eau matière première pour les autres usages soient préservées pour en assurer l’accès et la pérennisation. Organisé par le Programme régional Afrique Centrale et Occidentale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN-PACO) et le Partenariat Mondial de l’Eau-Afrique de l’Ouest (GWP/AO), l’atelier permettra d’améliorer la compréhension et de renforcer les capacités d’information des participants. Des communications et surtout une visite de terrain qui sera suivie de productions de reportages meubleront la semaine de travail. La rencontre d’Abidjan est la septième du genre et fait suite à  des ateliers sur les problématiques des eaux transfrontalières, de la Gestion intégrée des ressources en eau, des barrages etC’… Financement de l’eau au Mali Le financement de l’eau au Mali est essentiellement mené par les bailleurs étrangers, coopération bilatérale ou multilatérale, et des ONG internationales. La gestion de la ressource en eau est assurée par deux entités, la Société malienne du patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP) et la Société malienne de gestion de l’eau potable (SOMAGEP). Ces deux entités ont désormais, chacune en ce qui la concerne, la charge de conduire une nouvelle stratégie d’amélioration de l’accès à  l’eau potable dans notre pays.

Ne laisse pas ton avenir se tarir…

La 19ème Journée de lutte contre la sécheresse et la désertification est célébrée ce jeudi. Elle a pour objectif de sensibiliser l’opinion publique à  ce problème et mettre en application la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification dans les pays éprouvés par de sérieuses sécheresses et/ou par la désertification, particulièrement en Afrique. Le thème de la Journée mondiale 2013 est « sécheresse et pénurie d’eau ». l’eau douce est précieuse. En effet, seulement 2,5 pour cent de l’eau présente sur la terre est de l’eau douce. Et de toute cette eau douce, l’offre totale utilisable pour la vie des hommes et des écosystèmes est inférieure à  1 pour cent. Chaque être humain a besoin d’au moins 2.000 mètres cubes d’eau par an pour le développement humain et le bien-être durable. Or, les gens dans les zones arides ont accès à  seulement 1.300 mètres cubes en moyenne. Il s’agit donc pour la célébration de 2013 de sensibiliser sur les risques de sécheresse et de pénurie d’eau dans les zones arides et au-delà , d’attirer l’attention sur l’importance de maintenir la santé des sols, ainsi que du programme post-2015 de développement durable. l’eau, C’’est la vie, particulièrement dans le désert… Le Mali est un pays du Sahel. Les deux tiers de la superficie du pays sont arides ou semi-arides. La désertification du territoire concerne surtout la moitié nord du pays. Les conditions climatiques de la zone sahélienne sont de tout temps marquées non seulement par la faiblesse de la pluviométrie, sa concentration sur une courte période de l’année, mais aussi la variabilité spatiale, annuelle et inter-annuelle de la distribution de la pluie. A cela se sont ajoutés depuis le début des années 1970, des dérèglements chroniques et de grande ampleur du climat, et donc du régime des pluies, se traduisant notamment par des séries de sécheresse ponctuées par des épisodes de famine et de pénuries d’eau de boisson. Dans ces zones, les populations ont un mode de vie particulier, dicté par la quête de l’eau, une denrée de plus en plus rare, avec la dégradation des conditions climatiques. Elles ont, au fil des siècles, développer une véritable expertise dans la gestion des ressources en eau disponibles. Celles-ci vont du creusage de puits au droit coutumier pour la répartition de la précieuse ressource. Ce dernier traduit les impératifs de solidarité sans lesquels la survie est impossible. l’ « avancée du désert », C’’est le terme qu’on utilise souvent pour parler de la déforestation en expansion et de la variabilité du climat qui a tendance à  se réchauffer en Afrique et au Mali en particulier. Cette avancée du désert expose tous les habitants à  une raréfaction de la ressource en eau qui vient s’ajouter à  des difficultés d’approvisionnement correct des familles. La couverture des services d’eau au Mali est en effet très faible. 60% de la population totale, mais seulement 48 % de la population rurale, bénéficie d’un accès adéquat à  l’eau potable. Le slogan de cette année, « Ne laissez pas sécher notre avenir » interpelle donc tout le monde à  prendre des mesures pour promouvoir la préparation et la résilience face aux pénuries d’eau, à  la désertification et à  la sécheresse. Le slogan incarne un message. En effet nous sommes tous responsables de l’eau, de la conservation des terres et de leur l’utilisation durable, et il existe des solutions à  ces problèmes graves de ressources naturelles. La dégradation des sols ne doit pas menacer notre avenir.

Le Nord du Mali manque toujours d’eau et d’électricité

Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) vient de publier son Bulletin N°7 sur le Mali. Il traite de la problématique de l’eau et de l’électricité dans les trois régions du Nord du pays. Après le début de la crise dans le nord du Mali en 2012 et le départ de l’administration publique qui s’en est suivi, une partie du personnel qui assurait le bon fonctionnement des installations électriques et hydrauliques n’a plus été en mesure de faire son travail. La population s’est trouvée privée d’électricité et d’eau potable pendant des semaines. Selon Abdoule-Karim Diomande, délégué du CICR (Comité International de la Croix Rouge) en charge du programme eau et habitat au Mali: « Dans cette situation, il est impossible d’envisager un approvisionnement continu en eau et en électricité dans ces villes. Il est urgent que les entreprises publiques qui doivent assurer ces services redeviennent opérationnelles ». Le CICR a fourni 1 500 000 litres de carburant Depuis avril 2012, le carburant nécessaire au fonctionnement des centrales électriques des villes de Gao, Tombouctou et Kidal est fourni par le CICR. Cette organisation maintient ainsi un approvisionnement partiel en eau potable pour les habitants de ces centres urbains. « l’approvisionnement en eau et en électricité reste toujours critique dans le nord du Mali. à€ Kidal, un seul des sept générateurs existants fonctionne encore. à€ Gao, c’est trois sur sept, et à  Tombouctou, deux sur quatre qui sont en état de marche », explique Abdoule-Karim Diomande, délégué du CICR en charge du programme eau et habitat au Mali. à€ ce jour, le CICR a fourni plus de 1 500 000 litres de carburant pour faire tourner ces centrales. Il a également contribué à  l’entretien des infrastructures existantes, les produits d’entretien et les pièces détachées étant, pour la majeure partie, fournis par à‰nergie du Mali (EDM SA). Des dispositions particulières ont par ailleurs été prises pour assurer l’autonomie de l’hôpital régional de Gao en électricité. Grâce à  un générateur récemment installé par le CICR et à  une livraison quotidienne de 100 litres de carburant, l’hôpital peut continuer de fonctionner 24 heures sur 24 et dispenser les soins dont la population a besoin Le retour des administrations pour prendre le relais Avec le soutien du Comité International de la Croix Rouge, des organisations de la société civile des villes de Tombouctou et de Gao ont mis en place un système de recouvrement partiel des coûts de fonctionnement des générateurs. Ces contributions symboliques ont mis en évidence la volonté de la population de ne pas être simplement assistée. Les sommes collectées ont permis d’acheter du carburant lorsque les livraisons du CICR ne pouvaient se produire à  temps, pour des raisons de sécurité ou de difficulté d’accès. « Si les derniers générateurs qui fonctionnent encore dans ces villes venaient à  tomber en panne, la population serait entièrement privée d’eau potable et d’électricité, ce qui ne manquerait pas d’entraà®ner toutes les conséquences que vous pouvez imaginer », précise M. Diomande. Le retour progressif de l’administration dans le nord du Mali permet une discussion avec les autorités compétentes des moyens à  mettre en œuvre pour que l’approvisionnement soit à  nouveau pleinement assuré par les entreprises publiques en charge. Les spécialistes du CICR ont ainsi des rencontres régulières avec les autorités compétentes et leur transmettent toutes les informations nécessaires pour que le transfert de responsabilité se fasse dans les meilleures conditions.

Bamako : 165 milliards pour l’eau potable

Depuis plusieurs semaines déjà , les Bamakois sont confrontés à  des coupures d’eau récurrentes. Certains quartiers n’ont tout simplement pas accès à  l’eau potable. Nombreux sont ceux qui ont désormais recours aux vendeurs d’eau ambulants pour assurer leur alimentation quotidienne. La rencontre de ce jeudi 18 avril vient donc à  point nommé. « Cette table ronde vise à  relancer le financement d’un ambitieux projet d’alimentation de la ville de Bamako en eau potable à  partir de Kabala (un quartier populaire de la capitale malienne) », ont indiqué les organisateurs selon eux, « la capitale malienne connaà®t un déficit de production d’eau potable estimé à  200 000 mètres cubes ». Le PDG de la Société malienne de patrimoine de l’eau potable (SOMAPEP), Adama Tiémoko Diarra, a précisé que « le projet nécessite un financement de près 165 milliards de francs CFA, toutes composantes confondues : la Station qui sera installée à  Kabala, les ouvrages de stockage et les réseaux de distribution aux populations ». Pour le ministre malien de l’à‰nergie et de l’Eau, Makan Tounkara, cette table ronde est d’ « une importance capitale » pour son département, « car elle va marquer le début de la concrétisation d’un autre rêve, en traçant le schéma vers la réalisation d’un projet fort longtemps attendu depuis près de 15 ans par les populations de la ville de Bamako et environnants». Par ailleurs, en cette période de chaleur, l’accès à  l’eau potable constitue un véritable problème pour des habitants de la ville de Bamako. Des habitants des quartiers de la rive droite tels que Faladiè et ATTbougou ont marché en début de la semaine pour « exprimer leur ras-le-bol à  cause du manque criard d’eau potable », avant d’être dispersés par les gaz lacrymogènes des policiers, a constaté un correspondant de Xinhua. Selon Abdoul Karim Koné, conseiller en communication à  la Somagep, les causes de coupures d’eau intempestives sont nombreuses car C’’est une « période de pointe » la demande s’avère donc supérieure à  l’offre. Le nombre de demande s’élève à  plus de dix mille (10.000) personnes. « Notre société manque d’infrastructures de productions en un mot de moyens adéquats pour répondre aux besoins de la population. La position géographique de certains quartiers qui se trouvent sur les collines cause généralement plus de coupure d’eau que ceux à  basse altitude ».

Livraison d’eau par charrette : conditionnement à revoir…

Au Mali comme partout dans les pays en voies de développement, l’accès à  l’eau potable demeure une préoccupation majeure pour les populations des villes et des campagnes. Une préoccupation d’autant plus vive que la journée mondiale de l’eau célébrée ce 22 Mars, appelle à  une coopération internationale en la matière. Au Mali, les ménages qui ne sont pas raccordés au réseau de la Société malienne de gestion d’eau potable (SOMAGEP) font leur ravitaillement à  la pompe pour leur besoin quotidien en eau. Ils sont nombreux à  attendre leur tour à  la fontaine pour remplir les bidons et les bassines, ce qui n’est pas sans heurts desfois. Il arrive que des disputes s’en suivent quand certains sont pressés. Pour éviter ces désagréments et ces longues attentes, les ménages font recours au service de certains jeunes pour la livraison d’eau à  domicile. Ousmane est l’un de ces jeunes qui exerce cette activité à  Kalaban Coura, commune V du district de Bamako. Le matin de bonne heure, Ousmane est déjà  à  la fontaine en train de remplir les bidons de 20 et de 25 litres pour les livrer à  ses clients. Accueillant et souriant, ce jeune de 23 ans est dans la livraison d’eau depuis avril 2012. Pour Ousmane, le choix de cette activité ne date pas vraiment de l’année passée : «Â depuis que J’étais élève, je faisais cette activité en parallèle pour joindre les deux bouts, mais après des échecs à  l’examen, J’ai arrêté les études pour le transport et la livraison d’eau ». Activité de survie Le transport d’eau par charrette est donc devenu une activité de survie pour ce jeune déscolarisé qui est loin d’être le seul dans le cas. Un bidon d’eau à  la pompe coûte 10 frs à  Ousmane qu’il revend entre 35 et 50 frs selon les endroits. Il affirme qu’il gagne en moyenne 2000 frs CFA par jour. Pour Ousmane, sa chance C’’est de travailler avec sa propre charrette mais le problème avec les clients C’’est «Â quand il y a les coupures d’eau et qu’ils te mettent la pression pour que tu leur ramènes de l’eau. A part cela, moi je travaille tous les jours tant qu’il n’y a pas coupure, mais je ne compte pas rester éternellement dans cette activité. » A la question de savoir comment entretient-il les bidons, après un sourire, Ousmane affirme qu’il les nettoie souvent mais pas tous les jours, peut être deux ou trois fois par semaine. Une réponse qui doit faire réfléchir quand on sait que des maladies proviennent de l’eau impure. Quid de l’origine des bidons ? Quel était leur contenu avant d’être utilisé pour stocker l’eau ? Sont-ils bien rincés avec des produits appropriés et avant utilisation ? Les autorités communales ont un rôle important à  jouer à  travers les services de santé par des actions de sensibilisation sur la gestion de l’eau et le stockage d’eau à  domicile.