Energie : lancement d’une nouvelle centrale électrique à Gaz

La transition énergétique au Mali suit son bonhomme de chemin. Outre la production d’électricité via le carbone, le solaire et l’hydraulique, un autre moyen de production voit le jour au pays : celle par le Gaz. Elle est l’œuvre de Genesis Energy, une société londonienne de production d’électricité qui, en collaboration avec l’usine Malian Cashew Corporation vient de s’installer au Mali.

Ce jeudi 9 mars 2023 a eu lieu à Diatoula (Bamako), le lancement de la toute première centrale à Gaz implantée par la société.

D’une puissance de production de 80 MW, la centrale fournira à l’usine une énergie moins chère que celle générée par les générateurs au diesel ; plus fiable que les panneaux photovoltaïques car plus constantes, et également beaucoup moins polluante.

« Elle est économe en énergie, rentable, brûle du gaz qui ne pollue pas l’environnement comme le ferait le diesel et résout nos besoins énergétiques », scande Firoze Kapadia, le représentant de Malian Cashew Corporation. Selon ce dernier, son entreprise qui évolue dans la transformation a besoin de source énergétique croissante.

« Les microturbines de Genesis Energy sont très efficaces contrairement aux moteurs diesel et peuvent également utiliser la chaleur générée pour produire plus d’électricité. Grâce à cette technologie, nous sommes en mesure de réduire notre facture énergétique et, plus important encore, nous avons le confort nécessaire que notre usine ne subira aucune panne pendant la haute saison », se réjouit-il.

Pour Henry Dubier, le Directeur régional de Genesis Energy, le projet est une preuve de l’engagement de sa compagnie « de décarboniser l’Afrique en général et le Mali en particulier ». L’électricité étant au cœur du développement, d’après lui, les pays doivent être en mesure d’en produire efficacement.

A indiquer qu’au Mali, le gouvernement est engagé dans un processus de transition énergique depuis quelque temps dans l’optique de soutenir l’Energie du Mali.

2ème conférence mondiale sur l’énergie communautaire : Trois jours d’échanges sur les énergies renouvelables à Bamako

Bamako a abrité du 8 au 10 novembre 2018 la 2ème conférence mondiale sur l’énergie communautaire. L’évènement s’est déroulé à l’hôtel de l’amitié et a réuni plus de 400 personnes venant de plus de 45 pays du monde dont une centaine d’experts internationaux, des acteurs gouvernementaux, du secteur privé, de la recherche ainsi que de la société civile. Cette 2eme conférence mondiale sur l’énergie communautaire, marquée par la création de la Plateforme africaine de l’énergie communautaire et de l’électrification rurale a abouti sur la déclaration de Bamako sur l’énergie communautaire.

La conférence a été co-organisée par l’Association mondiale pour l’énergie éolienne (WWEA) et Mali-Folkecenter Nyetaa (MFC) ainsi que l’Institut des politiques énergétiques durables du Japon (ISEP), en partenariat avec le ministère de l’Energie et de l’eau du Mali. Elle intervient deux après la toute première conférence mondiale sur l’énergie communautaire qui s’est tenue en 2016 à Fukushima, au Japon. L’objectif principal a été d’une part de continuer sur la base de la première conférence de Fukushima, avec la promotion des énergies renouvelables pour les communautés sur le plan national et international comme solution nécessaire à la création participative de plus d’énergies renouvelables pour faire face aux effets néfastes des changements climatiques ainsi que de l’énergie nucléaire. D’autre part, il s’agit de relever le niveau des énergies renouvelables pour les communautés surtout africaines et de ses multiples bénéfices pour le continent et au-delà à travers la participation des acteurs locaux et du grand public.

Ouverture fournie

La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence d’éminentes personnalités entre autres le ministre de l’énergie et de l’eau, Sambou Wagué, le président de Mali-Folkecenter, Dr Ibrahim Togola, le secrétaire général de l’Association mondiale pour l’énergie éolienne, Stefan Gsänger, le Directeur de l’ISEP, Dr Tetsunari Lida. Dans leurs différentes allocutions ils n’ont pas manqué de soulever l’importance stratégique de nos jours des énergies renouvelables dans un monde qui fait face aux défis du changement climatique. « C’est très intéressant de constater aujourd’hui que le sujet sur les énergies renouvelables atteint de plus en plus de personnes. Nous avons besoin de mobiliser toutes les communautés du monde. Le futur doit être basée sur les énergies renouvelables et il faut réfléchir au niveau mondial mais agir au niveau local », a souligné Stefan Gsänger.

Selon Dr Ibrahim Togola, l’électricité est pour les économies locales ce que le sang est pour le corps. « No power no hope », a-t-il indiqué avant de saluer un jour mémorable où « nous allons discuter de l’avenir de notre planète et précisément l’énergie communautaire, un élément précieux, incontournable dans l’atteinte du développement durable ».

Le ministre de l’Energie et de l’eau  a pour sa part saisi l’occasion pour inviter les acteurs nationaux, régionaux et internationaux à œuvrer pour la promotion des  sources d’énergie renouvelables. Pour clore la cérémonie d’ouverture, une visite des stands avec la mise en exergue des produits locaux en matière d’énergie renouvelables a été observée.

Intenses travaux par sessions

De nombreux échanges ont été effectifs durant cette conférence. Plusieurs sessions sur différentes thématiques sur l’énergie communautaire ont été largement abordées. Le rôle des journalistes dans la promotion de l’énergie communautaire et celui des gouvernements locaux et des législateurs, le renforcement des capacités, la coopération transfrontalière, les praticiens hors réseaux et mini-réseaux, les plans nationaux de soutien à l’énergie communautaire, le lien entre énergie et agriculture ou encore les modèles d’affaires innovants et participatifs. Tels étaient entre autres les thèmes discutés par les participants en mini sessions.

Une grande session plénière a réuni vendredi toute l’assemblée participative de la conférence. Le principal sujet abordé a été  « l’énergie communautaire dans le cadre de la résilience au changement climatique et au développement durable », avec les interventions de Bärbel Höhn du ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement  durable, du Dr Harry Lehmann, directeur de l’Agence environnemental allemande, de Léa Ranalder du projet REN21, ainsi que du Dr Tetsunari Lida de l’ISEP. «  Nous sommes intéressés par les solutions décentralisées. Il faut que les solutions soient spécifiques aux pays. C’est pourquoi nous parlons aux acteurs au niveau de chaque pays pour trouver la meilleure solution spécifique pour chaque pays », a précisé Bärbel Höhn. Selon elle, l’Afrique peut être le premier continent à assurer son énergie  à 100% à travers les énergies renouvelables. Mais, pour y arriver, dit-elle, il faut plus de partenariats et d’investissements.

Création d’une plateforme africaine

Profitant de l’opportunité qu’a offerte cette conférence d’envergure mondiale et en vue de mutualiser les efforts sur le continent pour une plus grande émergence des énergies renouvelables en Afrique, les participants africains avec l’accompagnement des organisations internationales, ont mis sur pied vendredi 9 novembre la plateforme africaine de l’énergie communautaire et de l’électrification rurale. Elle boostera et assurera  la progression du continent vers une utilisation accrue des énergies renouvelables  au profit des communautés.

Déclaration de Bamako                                                                                               

A l’issu des travaux de la conférence, une déclaration commune a été adoptée. Afin d’accélérer les taux d’accès et de minimiser les risques environnementaux tels que les émissions des gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique, elle appelle les décideurs du monde entier à « reconnaitre le droit fondamental de produire de manière durable et d’utiliser les énergies renouvelables pour l’auto-approvisionnement des personnes aussi bien que des communautés ». La déclaration encourage également tous les gouvernements et toutes les organisations internationales à mettre en place des cadres supplémentaires permettant aux communautés et aux citoyens de devenir propriétaires de projets d’énergie renouvelable. Elle réaffirme en outre que la disponibilité de l’énergie est la condition préalable à la vie humaine et à la prospérité et qu’il doit être absolument prioritaire de servir les centaines de millions de personnes dans le monde qui n’ont pas accès aux services énergétiques modernes.

La conférence s’est clôturée par une visite de terrain samedi 10 novembre 2018  dans la localité de Bankoumana, sur le site de la centrale hybride mise en place dans le cadre du projet de l’AMADER.

La prochaine conférence mondiale sur l’énergie communautaire se tiendra en 2020. Le pays hôte de cette 3ème conférence sera annoncé au printemps 2019.

Chefchaouen : un modèle d’économie verte à suivre

Alors que la 23 ème conférence des Parties tire vers sa fin à Bonn en Allemagne, Chefchaouen, la petite ville au nord du Maroc se veut un modèle de développement durable.

Située dans le septentrion marocain, la ville touristique perchée sur la montagne a amorcé un virage écologique en 2010. Les autorités municipales avec le soutien de l’Union européenne ont décidé d’en faire une ville écologique à travers la promotion de projets dans le domaine du développement durable. Parcs écologiques, piscines municipales équipées d’installation solaires, bus électriques ou vélos électriques permettant aux agents de sillonner les chantiers, la ville ne lésine pas sur les moyens pour faire figure de pionnière. Un centre de l’écologie qui pilote les projets écologiques et un centre info énergie qui informe les populations sur l’importance du respect de la nature existent même dans la ville. L’interdiction des sachets plastiques et l’utilisation judicieuse des ressources naturelles font désormais partie du quotidien des habitants de Chefchaouen.

Le Maroc ambitionne de porter l’apport des énergies renouvelables à 52 % d’ici à 2030. Classé parmi les quatre meilleurs élèves (Le Bhoutan, Le Costa Rica, l’Ethiopie) de la planète fournissant le plus d’efforts dans le respect de l’environnement, le Maroc entend poser les jalons d’un développement durable. « Le Maroc est en train de faire sa juste part des efforts mondiaux visant à contenir le réchauffement climatique en dessous de 2° », selon l’organisation Climate Action Tracker. L’objectif du pays étant d’atteindre une baisse des missions de gaz à effet de serre de 13% même 32% d’ici à 2030 si les aides internationales sont conséquentes. Le pays n’étant pas parmi les grands pollueurs, un accent est mis sur l’adaptation aux effets des changements climatiques. A travers des investissements importants dans le domaine des énergies renouvelables. À l’image de la centrale thermo-solaire inaugurée à Ouarzazate le 4 février 2016 d’une capacité de 160MW. À l’horizon 2020-2025, cette capacité atteindra 580MW pour un investissement total de 6 à 7 milliards d’euros. Sans être la plus grande centrale du monde, elle sera « probablement la moins chère », selon le directeur général de l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles. « De deux Dirhams (0,18 euro) par KWh prévu on est passé à 1,61 Dh le Kwh. (…) Même s’il y a toujours un gap de 30 à 40 dirhams pris en charge par l’État ».