Crans Montana Forum : Jeunes et femmes en pointe à Dakhla

Le Forum de Crans Montana, une ONG suisse née en 1986 avec pour ambition de construire un monde meilleur (« Towards a more humane world »), se décline depuis quelques années en version « africaine » à Dakhla, au Maroc. Pour la 5ème édition, femmes et jeunes étaient au centre des réflexions sur le thème : « Bâtir une Afrique puissante et moderne au service de sa jeunesse ».

Avec comme invités de marque l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, entre autres, et l’ancien secrétaire général du Parti communiste français Robert Hue, ex sénateur qui se voue désormais à la lutte pour la prévention et le traitement de la drépanocytose à travers la fondation drep-afrique, le forum a alterné panels de haut niveau et séances plénières.

Énergies renouvelables, agro-industrie, promotion d’une croissance économique solidaire et durable, révolution numérique ont été débattus par plus d’un millier de participants, avec en ligne de mire une plus grande coopération entre pays du sud. Mais les trois thématiques pour lesquelles les salles ont refusé du monde furent sans conteste « Couverture santé universelle » et surtout les évènements parallèles » « Jeunesse, paix et sécurité en Afrique » et « L’entrepreneuriat des jeunes et le leadership féminin en Afrique ».

Vœux pieux ? Au-delà des vœux pieux, les discussions ont porté sur des réalités prégnantes en Afrique de l’Ouest, la faible présence des femmes et des jeunes aux postes de décision et l’extrémisme violent qui les concerne au premier chef. Si l’Union africaine de la jeunesse a mené un plaidoyer en faveur des plus de 65% des Africains qu’elle représente, sans toutefois trop s’appesantir sur les moins éduqués, du côté de ses dames on a plutôt partagé les bonnes pratiques et les initiatives de « discriminations positives ».

À l’issue des leurs travaux, les jeunes leaders africains ont présenté une « Déclaration de Dakhla » portant sur quatre points : la paix, la sécurité et l’engagement citoyen des jeunes; l’autonomisation économique et l’inclusion sociale; la gouvernance et la participation politique des jeunes et la mobilité humaine et le dialogue inter-communautaire.

Positions paradoxales? Occasion pour nous de demander à Mohcine Jazouli, le ministre marocain délégué en charge de la Coopération africaine, s’il ne trouvait pas paradoxal qu’alors que le Maroc souhaite être membre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avant l’entrée en activité effective de la zone africaine de libre échange (ZLEC), il vienne d’instaurer une Autorisation de voyage et d’entrée dans le pays (AVEM) pour les ressortissants de 3 pays de cette communauté ? Réponse : « Après évaluation, nous nous sommes rendu compte que les réseaux de trafic de personnes qui opéraient au Maroc, pays à la fois d’accueil et de transit de migrants africains subsahariens, concernaient principalement ces trois pays ». Dont acte !

Le forum Crans Montana de Dakhla a également abrité la signature d’une convention sur la Couverture maladie universelle (CMU), qui, outre l’ambition de permettre un accès aux soins à tous les citoyens à un coût abordable préconise, c’est dans l’air du temps, des partenariats public – privé et l’élargissement de la e-médecine. Vaste programme en perspective, dont la mise en œuvre n’est pas pour demain dans beaucoup d’états subsahariens, l’architecture professionnelle, technique et digitale n’y étant pas encore à hauteur de souhait. Autre point saillant de ce texte, une lutte efficace contre les médicaments contrefaits, l’Arlésienne que l’on attend de voir depuis des décennies.

La coopération sud –sud prônée par les organisateurs nous aura permis de voir réunis en de mêmes lieux des Premières Dames ou leurs représentantes (Guinée, Mali), une Vice-présidente et un Vice-président (Libéria, Guatemala), des Premiers ministres ou Vice-Premiers ministres (Haiti, Guinée équatoriale), des parlementaires (Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, CEDEAO), de nombreux ministres (Malawi, Sierra Leone, Congo, Cameroun, Djibouti, etc) et des responsables de grandes écoles internationales et de multinationales et start-up de pointe (HEC Paris, Microsoft, Dentsu, Baby Lab, Africa digital academy, Africa 50, Energycity, etc).

Si le forum a permis de nombreuses rencontres et des débats fort intéressants et très francs, reste à savoir si les fruits tiendront les promesses des fleurs et si ce sont vraiment « les vrais décideurs » du continent, actuels et à venir, qui aborderont de front ses défis politiques, sociaux, sécuritaires, économiques et d’équité de genre. Espérons que les membres de l’Union africaine de la Jeunesse et du Africa Women forum présents à Dakhla s’y attèleront!

Forum africain pour la résilience : Comprendre la migration

Le Mali a participé au troisième Forum africain pour la résilience (FAR), organisé par la Banque africaine de développement (BAD) du 4 au 6 mars à Abidjan, en Côte d’Ivoire. « Fragilité, migration et résilience », c’est le thème « pertinent » de cette édition, qui donnera l’occasion à la banque d’analyser notamment les relations entre « migration – humanitaire – sécurité », « jeunesse et création d’emplois », « migration et genre », « changement climatique et impact sur l’environnement ».

Comprendre la migration est essentiel pour la BAD, « car ce travail lui fournit les options pour soutenir des programmes qui réduiront, les flux tout en augmentant les rendements », selon M. Charles Boamah, le Vice-président principal de la banque.

Si la migration intra-africaine représente 70% du phénomène, ce pourcentage atteignant même 80% pour l’Afrique subsaharienne, « les solutions innovantes dans le domaine », qui seront débattues au cours d’une plénière, permettront de mettre en évidence comment la pauvreté et le manque d’emplois deviennent de puissants leviers pour la migration et l’instabilité.

« Les défis de la migration exigent des réponses audacieuses », selon les responsables de la banque. Ce qui justifie la mise en œuvre d’un nouvel outil d’évaluation de la résilience et de la fragilité des pays (ERFP), pour renforcer la résilience des États membres.

Solutions à long terme

Outre la fourniture d’assistance aux réfugiés libyens en  Tunisie et dans d’autres pays du continent, comme Djibouti, le Burundi, le Sénégal, le Nigeria, le Zimbabwe et le Mali, la BAD a lancé le programme « Des emplois pour les jeunes en Afrique » afin d’offrir des opportunités dans le secteur agricole pour leur éviter de tomber dans le piège que constitue souvent la migration. Le thème de la migration est aussi au cœur du travail de la BAD avec l’Union Africaine, la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique, les sociétés civiles et les milieux d’affaires du continent. Pour la BAD, la problématique doit être l’occasion d’un partenariat gagnant – gagnant, non seulement à l’intérieur de l’Afrique, où les flux sont les plus importants, mais aussi avec le reste du monde, parce que le continent a représenté 10% des 258 millions de personnes concernées par le phénomène en 2017.

C’est pourquoi la banque invitera les 400 participants de tous bords et de tous pays à proposer « des actions concrètes pour relever les défis de la migration et renforcer la résilience dans 21 pays africains dits en situation de fragilité ».

Forum Invest in Mali, c’est déjà demain

Plus que trois mois pour la tenue de cet évènement d’envergure dans la capitale malienne.  Et pour porter le projet et lui donner une dimension encore plus grande, c’est le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita qui a lancé le compte à rebours.

Le  Palais de Koulouba en sa salle des banquets. Jeudi 7 septembre 2017, soit exactement 90 jours avant la tenue à Bamako d’un évènement inédit. Le Forum Invest in Mali(Investir au Mali) se déroulera en effet les 7 et 8 décembre prochains et réunira des hommes d’affaires, décideurs et experts venus du monde entier. La cérémonie de mobilisation qui a servi de cadre au lancement du compte à rebours a d’ores et déjà donné le ton de cette rencontre dont le Mali attend beaucoup. Elle a été l’occasion pour le Directeur Général de l’Agence pour la promotion des investissements (API-Mali) qui pilote le projet de le présenter et de lancer un appel à « changer le narratif sur le Mali », condition sine-qua non pour que les investisseurs acceptent de faire « le pari du Mali ». C’est ce slogan qui a repris par tous les intervenants, en l’occurrence le Vice-Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali et le Président du Conseil national du patronat du Mali, respectivement Mamadou B. Sylla, et Mamadou S. Coulibaly, qui ont souligné l’intérêt des opérateurs économiques maliens pour l’évènement et leurs attentes. « Pour être compétitifs, nous avons besoin d’aller avec les autres, avoir de la sous-traitance, acquérir leurs connaissances et recevoir un transfert de technologie » a déclaré ce dernier qui a demandé également aux autorités maliennes des efforts pour faciliter la création et la vie des entreprises dans un pays où la lourdeur administrative mais aussi la fiscalité représentent encore des freins considérables.

Les pays représentés au Mali à travers leurs ambassades ont également été associés à la cérémonie de ce jeudi. Pour le doyen du corps diplomatique, Alexei Doulian, ambassadeur de la République fédérale de Russi, les opérateurs économiques maliens doivent être encore plus entreprenants et aller vers leurs homologues étrangers avec des projets innovants. Il a assuré de l’appui du corps diplomatique qui s’engage aux côtés des autorités pour le succès du Forum de décembre.

« Le Mali revient et le Mali revient bien ».Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a, avant d’appuyer sur le buzzer lançant le compte à rebours, rappeler les grands chantiers du Mali, qui sont autant de possibilités de faire des affaires. Agriculture, élevage, énergies et infrastructures sont les quatre domaines d’opportunités mis en avant lors du Forum Investir in Mali 2017.