Plateau technique : prise en charge difficile de certaines maladies

Le système de santé malien fait face à de nombreux défis, notamment le faible taux du rehaussement des plateaux techniques, la vétusté et l’inadaptation des infrastructures, l’insuffisance et l’obsolescence des équipements. Des écueils qui compliquent la prise en charge des certains malades.

La ministre de la Santé et du développement social a effectué une visite, le 15 mai dernier, à l’unité de radiothérapie de l’hôpital du Mali pour s’enquérir de l’avancée des travaux d’installation du nouvel accélérateur linéaire. Cet appareil, qui utilise des ondes électromagnétiques, traite plus efficacement les cas de cancers, car, selon des experts, il s’attaque directement aux cellules cancéreuses. Revers de la médaille, cet appareil est le seul de ce type dans tout le Mali, où la prise en charge du cancer se fait essentiellement par chimiothérapie. Double revers, l’appareil n’est pas encore opérationnel car des travaux additionnels sont nécessaires. À terme, il va remplacer un accélérateur disponible depuis 2012 mais vétuste et le plus souvent en panne. « Dès ma toute première visite, j’ai remarqué qu’il était vétuste. D’où l’achat du tout nouvel appareil. Mais je reconnais que le processus a pris du retard à cause de l’embargo », a déploré la ministre de la Santé lors de sa visite.

Les derniers chiffres disponibles sur le cancer remontent à 2020. Cette année-là, plus de 14 000 personnes ont été diagnostiquées comme souffrant de cette pathologie, majoritairement des femmes atteintes de cancer du sein ou du col de l’utérus. Au-delà du cancer, la prise en charge d’une autre maladie qui touche beaucoup de personnes est également problématique. C’est l’accident vasculaire cérébral, qui dans le monde est la première cause d’handicap moteur et la troisième cause de mortalité après le cancer et les cardiopathies chimiques.

Au Mali, des chiffres fiables à ce sujet ne sont pas encore disponibles. Une personne victime d’un AVC doit être transférée dans une unité neurovasculaire, ce qui, selon des professionnels de la santé, n’existe pas dans le pays. De fait, « c’est une neurochirurgie basique qui est pratiquée », confie un médecin sous anonymat. L’une des seules avancées constatées ces dernières années concerne la prise en charge de l’insuffisance rénale, avec des appareils de dialyse qui se multiplient. Il y a deux ans, seul l’hôpital du Point G en disposait, mais aujourd’hui, assurent des professionnels de la santé, plusieurs autres établissements sanitaires publics et privés en ont, même dans les régions, excepté Gao, Tombouctou ou Kidal.

Paludisme : vers l’éradication au Mali d’ici 2030 ?

Une éclaircie, de l’espoir. Un enregistrement régulier des cas de paludisme dans trois districts du Centre du Mali sujets au paludisme permet désormais aux acteurs locaux de la santé de mesurer les tendances de l’infection. Ils pourront désormais déclencher une intervention d’urgence, lorsque le seuil d’infection sera atteint, afin d’enrayer les épidémies potentielles.

Grâce à une formation organisée par l’OMS en 2021, 62 agents de santé de Diéma, Koutiala et Kéniéba ont appris à calculer le seuil d’épidémie à partir des données relatives aux infections palustres.

« Ainsi les agents ne peuvent plus être surpris par une épidémie de paludisme pouvant créer une urgence sanitaire de grande ampleur, car, à la fin de chaque mois, ils tracent la courbe d’évolution de la maladie », relève le Dr Christian Itama Mayikuli, Représentant de l’OMS au Mali.

Au Mali, 27 districts ont été identifiés comme étant à potentiel d’épidémie de paludisme à cause des difficultés liées aux préventions dues à la pandémie de Covid-19 et à l’insécurité.

Lorsque le seuil épidémique a été atteint au mois d’août 2022, une sensibilisation axée sur l’utilisation correcte des moustiquaires et l’évitement de la stagnation de l’eau a été menée dans certains villages, car les cas de paludisme étaient liés à la fréquence accrue des précipitations cette année-là.

Selon le Dr Christian Itama Mayikuli, l’extension du projet en 2024 permettra de renforcer les acquis et d’évoluer considérablement vers l’objectif de l’élimination du paludisme d’ici 2030 au Sahel.

Mali : les médicaments ont-ils la même efficacité qu’ailleurs ?

Les médicaments sont utiles au maintien de notre santé, mais l’efficacité de certains d’entre eux pose question au Mali. S’il existe un mécanisme de suivi pour le circuit licite, beaucoup de médicaments échappent à ce dispositif. En outre, avec les conditions de conservation, difficile de garantir des médicaments efficaces à 100% du fabricant au consommateur.

Pour garantir la qualité et la sécurité des médicaments, il existe un dispositif, un mécanisme, le Schéma directeur d’approvisionnement et de distribution des Médicaments Essentiels et autres produits de Santé (SDADME-PS), axé sur les médicaments du circuit légal pour lesquels des contrôles administratifs et analytiques sont effectués.

Le premier niveau de contrôle est le statut du médicament dans le pays de fabrication, qui permet de savoir s’il y est autorisé ou non, avant d’apprécier les autres critères après un contrôle analytique au Laboratoire national de la santé (LNS). L’accent est ensuite mis sur le contrôle post commercialisation.

Un même médicament peut être fabriqué par plusieurs laboratoires et avoir des dénominations différentes sans que cela ne nuise à son efficacité, qu’il soit vendu ici, en Europe ou en Asie. C’est par exemple le cas des médicaments à base de paracétamol fabriqués par différents laboratoires, appelés différemment et dosés à 500 mg ou à 1g et présentés en comprimé, en sirop ou sous forme injectable (forme galénique). Les différences peuvent donc aussi concerner l’association du produit à d’autres molécules.

Efficacité conditionnée

« L’efficacité des médicaments d’ici est la même qu’ailleurs si les conditions de conservation sont respectées jusqu’au consommateur », explique le Dr Patomo Dominique Arama, Directeur adjoint de la Direction de la pharmacie et du médicament (DPM).

Au Mali, pour le circuit d’approvisionnement, les commandes sont faites sur la base des besoins. L’importateur adresse ses besoins au fournisseur, qui lui donne une facture. Elle est transmise à la Direction de la pharmacie et du médicament (DPM) pour visa, ce qui permet à l’importateur d’obtenir une levée d’intention auprès de la Direction générale du commerce de la concurrence et de la consommation (DGCC) et de récupérer les produits auprès des services de Douane. Les médicaments sont conservés selon les conditions définies par les fabricants, généralement précisées sur les conditionnements.

Ici, les grossistes-répartiteurs qui importent sont la Pharmacie populaire du Mali (PPM) et d’autres distributeurs. À l’extérieur, les fournisseurs sont des laboratoires pharmaceutiques industriels et des sociétés de distribution reconnues dans le secteur pharmaceutique.

Malheureusement, tous les produits ne rentrent pas dans le circuit réglementaire. Difficile donc de garantir l’efficacité et la qualité de certains médicaments douteux, qui sont « destinés à être saisis et détruits », selon le Dr Arama.

Réforme du système de santé : Opération risquée

Officiellement lancée à l’issue des travaux de l’Atelier national de haut niveau qui lui était consacré du 25 au 28 février dernier au CICB, la réforme du système de santé, longtemps évoquée par les plus hautes autorités du Mali, est désormais sur les rails. Une réforme qui, même si elle fait l’unanimité chez l’ensemble des acteurs du secteur de la santé quant à son bien-fondé et à sa nécessité  absolue dans un pays confronté à d’énormes défis sanitaires, est tout autant décriée quand il s’agit des préalables et conditions de sa mise en œuvre. Entre la dynamique gouvernementale enclenchée et les grands obstacles qui se dressent contre, l’aboutissement de la réforme du système de santé se jouera indéniablement au-delà de la simple volonté politique.

« Le système de santé, fortement dégradé aujourd’hui, a besoin d’une réforme en profondeur. Cet état de fait est exacerbé par la crise socio-sécuritaire, la forte croissance et le changement démographique, ainsi que l’urbanisation », indiquait le Pr Samba Sow, ministre de la Santé et de l’hygiène publique, lors de son intervention au cours de l’atelier de finalisation et d’approbation du document de réforme du système de santé. En effet, ce rendez-vous marquait l’aboutissement d’une instruction ferme « à adopter une réforme visant à améliorer l’offre de soins de qualité par le relèvement du plateau technique des services sanitaires sur l’ensemble du territoire national », donnée par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, dans sa dernière lettre de mission au gouvernement.

Si cette réforme, présentée comme le début de la renaissance du système de santé au Mali, vise avant tout à rapprocher l’accès aux soins de santé de qualité des populations, elle est également engagée pour corriger les nombreux maux qui minent le secteur et créer une dynamique qui permettra d’améliorer significativement  et de façon durable l’état de santé des Maliens. Pour ce faire, la réforme du système de santé est élaborée autour de trois grands axes thématiques.

Salutaires réformes

Il s’agit d’abord des offres de soins et services de santé de qualité, de la gouvernance et de la communication et enfin du financement de la santé. Tout ceci passera par la concrétisation d’un plan préétabli, qui aboutira à la réalisation d’actions spécifiques, comme le recrutement et le déploiement des agents de santé communautaires dans les villages et leur prise en charge; la création de nouvelles structures de santé, leur équipement et leur dotation en matériels et médicaments et la transformation de certains centres de santé communautaires (CSCOM) en Centres de santé de référence (CSREF), le changement de certains de ces derniers en Hôpitaux de district, ainsi que de certains hôpitaux de 2ème référence en hôpitaux de 3ème référence et le renforcement de ceux existants.

S’y ajoutent le recrutement et la formation des agents de santé, ainsi que des organes de gestion pour toutes les structures de santé; le développement de la médecine privée et le renforcement de la collaboration entre les deux entités et, enfin, la relecture des textes, qui sont obsolètes.

Prévue pour s’étaler sur plusieurs années, la mise en œuvre de la réforme commence par les soins primaires curatifs et préventifs, dont l’application est immédiate. Ainsi, désormais, les enfants de moins de cinq ans, les personnes âgées de plus de 70 et les femmes enceintes bénéficieront de soins gratuits. Les dialyses, la planification familiale et les premiers soins en cas d’urgence dans toutes les structures sanitaires seront également pris en charge par le gouvernement.

Réalisable ?

Pour l’aboutissement de la réforme, les professionnels du secteur de la santé, ceux-là même qui sont au cœur de la mise en œuvre des grands changements annoncés, sont pour la plupart dubitatifs sur la concrétisation des mesures. S’il est vrai que ces acteurs ne cachent pas leur appréciation vis-à-vis de la réelle nécessité d’une réforme aujourd’hui, ils émettent beaucoup de réserves sur les conditions de sa mise en œuvre, surtout face à l’immédiateté annoncée de la gratuité des soins primaires pour une frange de la population.

« La réforme du système de santé est plus que nécessaire. Sauf qu’avec  la mouture qu’on nous présente, nous ne sommes pas sûrs et certains que c’est ce qu’il faut réellement pour les Maliens. Il ne s’agit pas de réformer pour le plaisir de réformer, il s’agit de réformer pour prendre en compte les réelles préoccupations de la population », estime Djimé Kanté, médecin, secrétaire général du Comité syndical de l’hôpital Gabriel Touré.

« Lorsqu’on parle de la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées de plus de 70 ans, ce sont des prestations qui se faisaient déjà pour la plupart. Mais, même avec l’argent, on n’arrivait pas avoir accès à certaines analyses. Et lorsqu’on nous dit maintenant que les premiers soins seront gratuits, dans un CHU où il n’y a même pas d’équipements, ni de laboratoire digne de ce nom, je pense qu’on essaie un peu de mettre la charrue avant les bœufs », poursuit celui qui en veut pour preuve la fermeture, il y a plus d’une semaine, de tous les blocs opératoires de l’hôpital Gabriel Touré, faute d’équipements adaptés.

« Nous savons  qu’il y a beaucoup d’efforts qui sont déployés. Depuis longtemps, le système a essayé de trouver ses marques, mais jusqu’à présent nous n’avons pas atteint les résultats espérés. Réformer aujourd’hui et essayer de mettre la réforme bien en œuvre peut nous mener vers d’autres expériences », indique pour sa part le Dr Karamoko Nimaga, médecin de campagne et président de l’Alliance du secteur privé pour la promotion de la santé au Mali.

Mais, selon lui, il faudra nécessairement passer par des préalables, dont un changement même de la gouvernance et de la gestion du bien public, car, dit-il, en évoquant les ressources humaines,  « la réforme aboutira si les personnes qui sont nommés à des postes sont jugées sur leurs résultats et s’il y a un vrai changement d’habitudes ».

Nouvelles difficultés ?

Les différents professionnels du secteur de la santé craignent une annonce politique, sans réelles mesures d’accompagnement dans les structures de santé, et donc, par ailleurs, une ruée de la population vers les centres et hôpitaux du pays, augmentant les difficultés de prise en charge, déjà conséquentes sur le terrain. « Cette gratuité va certainement élever la demande dans les structures de santé. Donc il faut qu’elle soit  accompagnée d’un recrutement conséquent de personnel. Les infrastructures ne s’y prêtent pas non plus. Dans les CSCOM, aujourd’hui, même avoir un seul endroit de consultation ou d’accouchement est un problème », souligne le Dr Harouna Konaté, président de l’Association des médecins de campagne du Mali.

Selon lui, avant d’annoncer de telles mesures, avec application immédiate pour certaines, le gouvernement aurait dû faire un gros travail à la base et corriger les insuffisances de ce qui avait été déjà fait par le passé, afin de les évaluer. « Je pense qu’on a voulu résoudre le seul problème d’accessibilité financière, alors qu’il y en a d’autres, dont la disponibilité même des services à travers le personnel requis, qui n’est pas toujours en place », pointe-t-il.

En guise de réponses à toutes ces préoccupations, diverses recommandations ont été faites à l’issue de l’atelier national pour une mise en œuvre efficace de la réforme du système de santé. Il s’agit, entre autres, de la mise en place urgente d’un comité stratégique pour le suivi, de l’élaboration d’un plan d’actions avec un calendrier de réalisation séquentielle des réformes urgentes et du renforcement du plateau technique des établissements de santé, notamment les infrastructures, les équipements, les ressources humaines ainsi que les outils de gestion.

En plus du suivi de ces différentes recommandations, il conviendra, selon les professionnels de la santé, de joindre aux actions annoncées par la réforme de solides mesures d’accompagnement. « Rien que pour les ressources humaines, cela demande un gros recrutement et surtout un bon déploiement sur toute l’étendue du territoire. Mais il faut aussi adapter nos structures et les équiper pour accueillir plus de patients », conclut Dr Konaté.

Hôpitaux du Mali : l’heure du grand nettoyage ?

Les hôpitaux du Mali sont, pour la majorité de leurs usagers, « la solution du pauvre ». « Ceux qui ont les moyens vont en clinique privée ou hors du Mali, parce que les soins prodigués sont calamiteux, sans parler de l’accueil et de l’hygiène qui laissent à  désirer », explique Fatoumata Dédé, dont l’enfant vient de quitter le service de pédiatrie. Une réalité que même les autorités ne peuvent plus se cacher, si l’on en croit le ministère de la Santé. Le nouveau chef de département, Marie Madeleine Togo, ne veut plus « de structures sanitaires o๠les agents torpillent leur serment et arnaquent, négligent ou marginalisent les patients ». La ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a donc décidé de procéder à  un changement radical. Après avoir visité les différentes structures sanitaires, elle a pris une première mesure radicale, à  la fin du mois de janvier, en relevant de leurs fonctions les directeurs des trois centres hospitaliers universitaires (Gabriel Touré, Point G et Kati). Leurs postes sont désormais ouverts à  candidature. De fait, cette décision de la ministre a fait grincer des dents. Au CHU du Point G, le comité syndical a même organisé un sit-in pour manifester son mécontentement, car selon lui, se pose un problème de moyens matériels et humains. Un mouvement d’humeur mal perçu par les usagers dont un n’hésitera pas à  traiter « les agissements » des syndicats des hôpitaux Gabriel Touré et Point G « de nouvelle forme de terrorisme syndical ». Pour nombre d’entre eux, C’’est un « système qu’il faut casser. Si tu ne connais personne dans l’hôpital, ce n’est même pas la peine d’y aller ou d’amener ton malade», déplore Moussa C., étudiant, pour qui « ce n’est pas le départ des directeurs qui va changer quelque chose ». « Ma femme a eu un accident sur la route de Dioà¯la. On a payé 150 000 francs CFA à  l’hôpital Gabriel Touré, mais cela fait trois jours qu’elle est là , sans prise en charge », témoigne à  son tour Amadou Diallo. « Ces gens ont oublié qu’ils sont là  pour sauver des vies. Changer cette mentalité qui pousse à  se faire de l’argent sur la souffrance d’autrui va demander du temps », affirme Moussa C, qui se réjouit de la volonté affichée par les autorités et espère qu’elle porte des fruits dans un avenir proche.

La grève des agents paralyse les structures sanitaires

Suite à  l’échec des négociations entre le Syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille et le ministère de la santé, l’ensemble des structures sanitaires du Mali ont déclenché ce lundi 8 juillet une grève de 48 heures. Il s’agit pour eux de protester contre la remise en cause par le gouvernement de certains de leurs acquis. Les grévistes menacent de prolonger le mouvement jusqu’à  satisfaction totale de leurs doléances. Conséquence, les malades sont laissés à  eux-mêmes. A l’hôpital Gabriel Touré, les malades sont révoltés contre les agents de la santé mais aussi le gouvernement pour être à  la base de la situation. Nous avons rencontré Aminata Diarra avec son enfant dans un état critique. « On m’a dit que les médecins sont en grève pour deux jours. Mon enfant est malade, il a des convulsions, je ne peux entendre deux jours! Ces agents ne doivent pas faire ça , ils doivent songer à  nous d’abord avant de prendre une telle décision, mais Dieu est grand » se lamente–t-elle. Le service minimum est pourtant assuré. Mais le dispositif est trop faible pour prendre en charge les cas, même les plus graves. Les médecins ne délivrent pratiquement aucune prestation, provoquant la colère des patients. A signaler qu’ « un petit incident » est survenu au sein de l’hôpital Gabriel Touré hier lundi. Lanceni Konaté, le directeur général du CHU a mis à  la porte les grévistes qui voulaient manifester dans la cour de l’hôpital. Cet incident a marqué les esprits des usagers qui ont vu ces agents de la santé sortis manu militari comme des malpropres. Le directeur a déclaré avoir agit en conformité aux textes relatifs à  l’exercice du droit de grève dans les services publics. « Je n’ai fait qu’appliquer la loi. Selon l’article sur le droit de grève, les personnels qui se mettent en grève doivent évacuer les locaux et ne pas porter atteinte à  la liberté du travail » martèle t-il. Les doléances du du SNS-AS-PF Les revendications portent essentiellement sur l’adoption et l’application d’un chronogramme de discussions autour des résolutions du 12e congrès du syndicat, le respect de l’esprit d’attribution de ristournes et autres primes de motivation et leur extension à  l’ensemble des structures socio-sanitaires génératrices de revenus. s’y ajoutent la mise en œuvre immédiate des différents engagements pris par les autorités dans les procès verbaux de la conciliation des structures relevant du SNS-AS-PF, de même que le respect strict des critères de sélection et des propositions de la commission pour le choix des agents pour le pèlerinage. Ce n’est pas tout, les blouses blanches et les agents de l’action sociale exigent la satisfaction sans délai de la mise en œuvre intégrale de la convention hospitalo-universitaire et son respect selon les spécificités des missions assignées au CHU conformément à  la pratique internationale y compris dans la sous région africaine.

Santé : L’accueil des malades à l’hôpital, un devoir

Qu’est ce que un bon accueil du malade ? Le bon accueil, est une partie intégrante de la prise en charge des soins dans la mesure o๠il doit intégrer le stress inhérent aux établissements sanitaires publics et privés, lieux o๠règnent la maladie, la souffrance et donc l’angoisse. Or, la qualité non convenable de l’accueil engendre diverses conséquences dont une sous utilisation des services de santé et la perte de confiance des usagers, voire leur résignation. C’’est ainsi qu’il ressort des statistiques reconnues en la matière qu’: « un visiteur satisfait incite quatre personnes de son entourage à  se rendre dans ce service et qu’un visiteur mécontent en dissuade dix». « Soyons plus conscient de nos devoirs les uns envers les autres ». Selon un médecin, le sens de l’accueil, le respect de l’éthique dans les établissements de services aux citoyens constitue un gage de qualité des services et de satisfaction des citoyens. Aussi, dans les établissements hospitaliers et de soins, publics et privés, les patients doivent se sentir, à  l’entrée et à  la sortie, à  l’aise, entre de bonnes mains ; et ceci n’est possible que par la fourniture d’un accueil chaleureux, personnalisé… De ce fait, le personnel chargé de soigner et d’hospitaliser les patients est tenu de maà®triser et d’appliquer les règles de bonnes manières et d’éthique, afin de contribuer moralement à  leur guérison. Le comportement agité du personnel de certains établissements ne fait que rendre les patients plus malades qu’ils étaient avant de se présenter pour subir des soins ; d’o๠des interventions de sensibilisation s’imposent avec acuité pour redresser la situation et rappeler le personnel de santé à  l’ordre.Il est parfois désolant de voir ou d’entendre un infirmier crier sur un malade ; et ce genre de comportement peut être jugé de criminel car le patient est à  l’hôpital ou au centre de santé malgré lui parce qu’il est soufrant ou parce qu’il cherche de l’aide et du soulagement de sa souffrance, et non pour aggraver son état de santé. Tous les acteurs et intervenants vont plancher sur la problématique du bon accueil dans les établissements sanitaires. Ceci, afin d’asseoir un accueil de qualité humaine dans les établissements sanitaires publics et privés. Il s’agit véritablement d’œuvrer ensemble maintenant, pour faire du malade un Roi.

Médecine chirurgicale et Anesthésie au Mali

Le professeur Abdoulaye Diallo est chef du service d’anesthésie réanimation de l’hôpital Gabriel Touré.  » La consultation pré- anesthésiste est une consultation faite par un médecin anesthésiste afin d’examiner le malade avant l’intervention chirurgicale. Il s’agit de donner le maximum de chances au malade pour pouvoir supporter l’intervention ». l’importance de la consultation pré-anesthésie Cette consultation consiste d’abord à  déterminer l’identité du patient. Confirmée par le Dr Diallo : «Cela nous permet d’identifier des personnes qui ont des pathologies différentes. Si l’identité exacte du patient est déterminée, on saura que tel patient doit être opéré de telle maladie. Deuxième chose, poursuit-il, la consultation pré-anesthésie permet de connaà®tre les antécédents d’un malade. « Il y a pas de petites anesthésies, toute anesthésie comporte un risque. On peut le minimiser avec la consultation». Les maladies cardio-vasculaires ou pulmonaires, sont des pathologies que les médecins anesthésistes essayent de déterminer pour mettre le chirurgien dans les meilleures conditions. En résumé, se sont des examens physiques des organes principaux. « Partant de là , nous allons faire le bilan biologique, afin de remettre le malade au chirurgien pour l’intervention », ajoute le Professeur. Les différents types d’anesthésie l’anesthésie locale faite par le chirurgien, l’anesthésie loco-régionale qui concerne une partie du corps et l’anesthésie générale. Selon le professeur Abdoulaye Diallo, le choix de ces différents types d’anesthésie, est fait en fonction de la pathologie que présente le patient Une consultation méconnue du grand public Elle n’est pas très connue du grand public en Afrique subsaharienne. « Ces dernières années, les jeunes commencent à  s’intéresser à  la discipline. Or, tout grand chirurgien a pour collaborateur incontournable, un anesthésiste. Et la réussite d’une intervention chirurgicale dépend indéniablement d’une bonne anesthésie. La chirurgie étant une agression pour l’organisme, l’anesthésie permet de neutraliser la douleur générée par cet acte médical. l’organisme nécessite donc une certaine quiétude pour le malade. Cette quiétude ne peut venir que de l’anesthésie. Le nombre insuffisant de médecins anesthésistes au Mali Dans la sous -région, le Mali a un nombre d’anesthésistes limité. Comparativement au Sénégal et à  la Côte D’Ivoire o๠l’on peut compter 80 médecins anesthésistes, le Mali n’en compte que neuf. Toute chose qui explique selon le professeur, l’absence de la filière anesthésie à  la faculté de médecine au Mali, mais aussi son caractère spécifique(le fait que la discipline ne nourrit son homme à  l’inverse d’autres filières médicales). Notons que les professeurs anesthésistes au Mali sont aidés dans leurs taches quotidiennes par des infirmiers spécialisés en anesthésie-réanimation et diplômés de l’Institut de santé. l’espoir flotte à  l’horizon car le gouvernement a considéré le nombre insuffisant d’anesthésites et finance les études de certains médecins accroà®tre la spécialisation dans le domaine. Initiative heureuse, juge le professeur Diallo.