Insécurité alimentaire : le Japon et le PAM au chevet des Maliens

Avec l’objectif affiché de lutter contre l’insécurité alimentaire, l’Etat japonais et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont procédé à la signature d’un nouvel accord de partenariat ce mercredi 17 mai 2023 à travers leurs représentants respectives au Mali. L’accord signé au siège du Commissariat à la sécurité alimentaire vise à porter assistance à plus de 43 000 personnes vulnérables au Mali.     

3 millions de dollars américain soit 1,7 milliards de FCFA : c’est le montant octroyé par l’Etat du Japon au PAM pour lutter contre l’insécurité alimentaire au Mali. Sous forme de don, il servira, selon le Ministre, commissaire à la sécurité alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali, à porter assistance à 43 050 Maliens vulnérables.

« Plus de deux millions de personnes sont touchées par la crise alimentaire au Mali. 76 000 personnes sont en phase d’urgence et plus de 2 500 personnes sont en phase de catastrophe. Ce don vient donc à un moment très important surtout à l’approche de la période de soudure agro-pastorale qui s’étale de juin à Septembre. », justifie l’Ambassadeur du Japon au Mali, Uezono Hideki.

Le projet nommé « Assistance alimentaire et nutritionnelle aux populations vulnérables au Mali » durera 12 mois. Il sera effectué dans les régions de Gao, Kayes, Kidal, Koulikoro, Ménaka, Mopti, Ségou, Sikasso et Tombouctou. 21 956 femmes et filles et 17 000 personnes déplacées internes en bénéficieront à en croire les initiateurs du projet.

« Malgré nos efforts conjugués, les communautés les plus vulnérables continuent à faire face à des chocs qui fragilisent davantage leurs moyens d’existence. Le PAM au Mali est aujourd’hui plus que jamais engagé à accompagner les autorités maliennes dans sa mission de renforcer la sécurité alimentaire pour toutes les couches de la population », assure Eric Perdison, représentant Pays du PAM. Il s’agit « d’une tâche ardue », selon ce dernier, « mais cruciale que nous devons ensemble mener, face aux défis contextuels faits d’aléas climatiques récurrents, de diminution des espaces cultivables, et d’autres menaces persistantes (dont les violences intercommunautaires et la hausse des prix des produits de première nécessité) », plaide-t-il.

33ème journée du CILSS : Valoriser les produits forestiers non ligneux

Le Comité permanent inter États de Lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) organise sa 33ème journée ce 12 septembre. Le thème retenu est « L’importance des produits forestiers non ligneux dans le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et des moyens d’existence des ménages vulnérables au Sahel et en Afrique de l’Ouest ». L’occasion de mettre l’accent sur une stratégie d’adaptation aux variabilités du climat.

Renforcer la résilience des populations rurales du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest et par conséquent leur sécurité alimentaire passe par l’accroissement de la diversité alimentaire, économique et écologique des paysages. Parmi ces stratégies de diversification figurent les utilisations des produits forestiers non ligneux (PFNL).

Les arbres et arbustes présents dans ces espaces fournissent aux populations des produits alimentaires : fruits, graisse, huile, noix et condiments. Ils  constituent aussi des sources de revenus, car commercialisés et consommés de façon locale ou transformés, contribuant ainsi à l’économie nationale.

Fortes pressions Cependant, les différentes pressions exercées par des populations en pleine croissance entrainent une dégradation des espaces de production et exacerbe la pauvreté. Les ressources naturelles sont directement affectées par la réduction des espaces forestiers, conséquence du déboisement et de la perte de biodiversité, de la diminution des propriétés foncières, de celle des fertilités des sols et de la progression des emplois non agricoles.

C’est pour inverser cette tendance et accomplir son rôle dans l’atteinte de la sécurité alimentaire que le CILSS a décidé d’y consacrer sa 33ème journée. Avec pour double objectif de booster les capacités locales, afin d’assurer de façon durable la sécurité alimentaire, et de répondre aux engagements de la sous-région en matière de conventions internationales sur l’environnement et la création de richesses.

Malheureusement « ignorés pendant longtemps », les PFNL n’ont pas été suffisamment pris en compte dans les recettes. Ce qui occulta le rôle des ménages dans le secteur du commerce des produits locaux et des stratégies alimentaires, économiques et pharmacologiques paysannes.

Des revenus conséquents Ils contribuent à l’amélioration des revenus des ménages, surtout des femmes, qui les exploitent principalement. C’est pourquoi l’un des objectifs visés par la journée est de mieux faire connaître les implications de ces produits sur la vulnérabilité des secteurs stratégiques de la sécurité alimentaire. La journée souhaite aussi susciter auprès des États membres et des partenaires techniques et financiers un intérêt croissant à intégrer les solutions « émergentes » centrées sur la valorisation des PFNL dans leurs programmes nationaux afin de renforcer la résilience des populations et d’assurer une sécurité alimentaire durable.

JIGISEMEJIRI, lutte contre la pauvreté

 

Dans le cadre de son programme d’éradication de la pauvreté, le projet Jigisemejiri a organisé une visite de terrain avec les hommes des médias sur les travaux effectués par le programme, le 13 octobre 2017. Cette activité s’est déroulée dans la ville de Tiorigoubou et les villages de  Sirado et Dansonbougou dans le cercle de Kolokani.

Le projet Jigisemejiri est un programme de filets sociaux financé à hauteur de 35 milliards de francs CFA par IDA/ la banque mondiale à la demande du gouvernement malien en 2013. Ce projet vise à acheminer des transferts monétaires (TM) ciblés aux populations chroniquement pauvres et vulnérables. Il envisage aussi d’améliorer les résultats en matière de capital humain (en santé, nutrition, hygiène et économie familiale), des enfants, réduire la transmission intergénérationnelle de la pauvreté. Jigisemejiri a 05 composantes : transferts monétaires et mesures d’accompagnement ; mise en place d’un système de filets sociaux de base ; gestion du projet ; Travaux Publics à haute intensité de Main d’œuvre (HIMO) ; Activités génératrices de revenues. « Nous intervenons dans le district de Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti avec 60700 bénéficiaires de Transfert Monétaires », déclare Koulou Fané, le Spécialiste des Transferts Monétaires du projet Jigisemejiri. Le projet sera bientôt à Tombouctou et Gao pour mettre en place un système de sécurité et de protection sociale adapté à un programme de sécurité alimentaire.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la première composante du programme, les comités villageois de la commune de Tioribougou ont sélectionné 470 bénéficiaires et la validation a été faite par le comité communal avec la participation des partenaires. Parmi ces bénéficiaires 451 disposent des cartes de transfert monétaires.

« De janvier 2015 à septembre 2017, la commune de Tioribougou a bénéficié de 11 paiements soit un montant total de 148.830 000 FCFA soit 330.000FCFA par bénéficiaire. Il nous reste un paiement », a confié Moussa Diarra, le maire de la commune Tioribougou.

Le choix de Tioribougou fait suite aux études menées par l’institut national de la statistique sur la pauvreté, l’étude SMART effectuée par l’Unicef sur l’insécurité alimentaire et d’autres structures. En plus du chef-lieu de la commune, Tioribougou , 2 villages de la commune bénéficiaires du  projet Jigisemejiri ont été visités.

« Ce projet m’a permis de survenir aux besoins de la famille avec mon mari qui est paralysé il ya 5 ans et avec 7 enfants, qui sont tous à l’école. Après avoir appris que le financement va prendre fin bientôt, je suis affligé » a expliqué Kadia Konaré.  Tenèba Bakayoko, une autre bénéficiaire soutient que ce financement lui a permis d’avoir une charrette. Actuellement.  Elle souligne que la récolté de cette année n’est pas très prometteuse, elle souhaite donc pouvoir bénéficier encore de soutien.

Dans le village de Dassombougou, Korotoumou Diarra, une jeune femme de 25 ans, ainée de sa famille et orpheline de père, vit avec ses 08 frères.  « Grâce à ce transfert monétaire, nous parvenons à nous soigner et avec ce fonds nous avons pu acheter un mouton pour nous aider dans l’avenir. »

« Ce projet m’a permis d’amener ma femme enceinte et nos enfants malades aux centres de santé.  J’ai pu acheter des moutons à 60.000 FCFA avec les fonds des 6 premiers mois de paiement dont la production est rapide », nous a affirmé Wara Diarra du village de Dassombougou.

Arrivée à Sirado, Madou Diarra, trésorier du comité des handicapés de ce village témoigne que durant ces 03 dernières années de financement, ils ont senti une forte amélioration dans leur vie. Avec ces fonds le comité des handicapés voulait réaliser un poulailler. Ce rêve pour le moment non réalisé faute de fonds. « Nous voulons une augmentation des bénéficiaires et si possible de la durée des paiements monétaires », a-t-il conclu.

« Depuis le 16 septembre, il n’a pas plu dans la commune de Tiriobougou. Avec cet arrêt précoce des pluies, certaines cultures sont déjà séchées et ne seront pas récoltées », s’inquiète le maire de Tiriobougou.

 

 

Journée mondiale de l’alimentation: La paix pour lutter contre la faim

Ce 16 octobre est célébrée la journée mondiale de l’alimentation. A cette occasion, le Programme alimentaire mondial (PAM) attire l’attention de la communauté internationale sur les conséquences des conflits sur la lutte contre la faim.

« 10 des 13 plus grandes opérations d’assistance alimentaire du Programme Alimentaire Mondial sont liées à des conflits. Alors que nous célébrons aujourd’hui la Journée Mondiale de l’alimentation, nous avons une pensée pour tous ces gens dans le monde qui rêvent de la paix et de pouvoir partager à nouveau un repas en famille chez eux. J’appelle les personnes exerçant des responsabilités, et celles qui ont des armes, à mettre fin à la violence immédiatement », déclare David Beasley, directeur exécutif du PAM dans son message en ce 16 octobre.

En l’espace de quelques années, les résultats positifs engrangés dans la lutte contre la faim au cours de la décennie passée sont en train  de régresser. Selon le PAM, parmi les 815 millions de personnes qui souffrent de la faim sur la planète, 489 millions vivent dans des pays touchés par les conflits. Le rapport annuel de l’ONU sur l’état de la Sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde en 2017 précise que ces conflits ont un impact négatif sur «  l’économie, perturber l’agriculture et entraîner des migrations forcées de population ».​ « Pour chaque année supplémentaire de conflit, 40 personnes supplémentaires sur 10 000 vont fuir leur pays. », poursuit le PAM.

En ce qui concerne le Mali, « l’insécurité au centre et au nord du pays continue d’affecter les marchés, les activités génératrices de revenus, la mobilité des personnes et des animaux et a occasionné des mouvements inhabituels de populations », peut-on encore lire. Près de 60% des personnes qui étaient en phase de crise et d’urgence alimentaire durant la période de soudure et qui avaient besoin d’une assistance humanitaire se trouvaient dans des régions instables et affectées par le conflit : Gao, Tombouctou, Kidal, Mopti et nord de Ségou.