Menace terroriste : quand le cancer gagne toute l’Afrique…

Une famille française vient d’être enlevée à  la frontière du Cameroun et du Nigeria par l’un des groupes terroristes les plus radicaux. Boko Haram. Réputés pour leur violence et leurs exactions contre les chrétiens, ces fous de la barbarie n’ont pour la vie humaine aucune considération. Il est dès lors aisé de s’inquiéter du sort des otages français qu’ils détiennent depuis hier. Conséquence de l’intervention française au Nord Mali ?, se demandent certains. Les intégristes avaient prévenu que si la France s’engageait, ils livreraient une guerre sans merci à  leurs ressortissants. Ce n’était pas une menace en l’air. Même si aucune corrélation n’est encore établi entre les jihadistes d’Ansar Dine, retranchés dans les massifs de l’Adrar des Iforas à  l’extrême nord du Mali, ceux qui ont kidnappé la famille française en Algérie s’inscrivent en droite ligne de la politique de terreur voulue par Al Qaeda, Aqmi et toutes ses branches par extension. La branche «Â Ansaru » dissidente de Boko Haram joue ainsi le jeu de ses maà®tres, qui ont ôté la vie à  près d’une quarantaine de personnes, dont plusieurs français, lors de la prise d’otages sanglante du site gazier d’In Amenas en Algérie en janvier dernier. Conscient de cela, François Hollande, le Président de la République française, n’a pour autant pas reculé et engagé près de 4000 hommes au nord du Mali. Faut-il dès lors craindre d’autres attaques et prises d’otages et à  chaque fois dans des lieux inattendues. Car nous étions loin de penser qu’elles pouvaient survenir au Cameroun. Il y a peu, des jihadistes auraient également été appréhendés à  la frontière mauritano-sénégalaise, créant la psychose. Bien des chefs d’Etats africains doivent se rendre compte que la menace est réelle et pourrait s’étendre à  toute l’Afrique, étant déjà  bien implantée au nord du continent, et de Nouakchott à  Djibouti. Entre les shebabs somaliens, les sanguinaires de Boko Haram, Al Qaeda dans la péninsule arabique ou encore les fous de Dieu qui opèrent dans toute la bande sahélo-saharienne, le cancer de la terreur gagne chaque jour un peu plus du terrain. Il est temps d’agir !

Younoussi Touré : « Les intégristes ne sont probablement que des instruments conscients et inconscients…  »

Le président de l’Assemblée nationale du Mali par intérim est un élu de Niafunké (ville sous contrôle des islamistes). Il ne pouvait donc faire l’impasse sur la question lors de l’ouverture de la session budgétaire 2012-2013. Pour l’éminent homme politique, «Â les indépendantistes et les intégristes ne sont probablement que des instruments conscients ou inconscients de cette stratégie de positionnement pour le partage des richesses de cette zone ». Ainsi la crise « qui se joue dans l’espace Saharo-sahélien, est aussi la conséquence des luttes d’influences des grandes puissances et de leurs alliés pour le contrôle des ressources potentielles du sol et du sous- sol  de cette vaste zone », a souligné l’honorable. Libérer le nord oui… mais avec une armée reconstruite s’adressant au chef du gouvernement, Cheick Modibo Diarra et à  ses collègues députés, Younoussi Touré, a expliqué la position de l’institution face à  l’occupation du Nord, «Â l’Assemblée nationale du Mali considère que tous les groupes armés qui ont agressé et occupé notre pays sont des terroristes qui doivent être traités comme tels  ». Et d’exhorter ses pairs à  la priorité des priorités , restaurer l’intégrité territoriale du Mali. Comment ? Avec l’aide de la Communauté Internationale évidemment. En clair, il faut éviter que la zone occupée ne devienne un sanctuaire à  partir duquel les intégristes disposeraient d’une base pour lancer des opérations  contre les pays voisins et le reste du monde. «Â Il y’a urgence à  libérer notre peuple de l’asservissement en ce 21è siècle.  l’Assemblée Nationale (du Mali) fait confiance à  notre Armée Nationale pour reconquérir les zones occupées ; elle ne pourra le faire qu’avec le réarmement moral de ses troupes et lorsqu’elle aura retrouvé son unité ». Sur la question des querelles entre corps d’élite de bérets, le président s‘est montré clair : «Â nous devons trouver la force et la sagesse de régler la question des bérets rouges et des bérets verts, comme l’a dit le Président de la République par intérim dans son allocution du 22 Septembre 2012 » et «Â effacer à  jamais ce malheureux épisode de notre mémoire ». l’impact de la crise sur l’économie malienne Outre la crise sécuritaire et institutionnelle, l’économie nationale du Mali est gravement affectée . Selon M Touré, le budget de l’Etat a été fortement réduit du fait de la baisse des recettes intérieures et de la suspension  de certaines aides extérieures. «Â Les  secteurs du tourisme, des transports  et des BTP sont les plus affectés. Les prix à  la consommation sont en hausse et le chômage augmente ». Et de rappeler la crise humanitaire et l’absence d’infrastructures socio-administratives, qui ont poussé des centaines de milliers de nos compatriotes à  l’intérieur du pays et dans les pays voisins o๠ils  bénéficient de la solidarité nationale et internationale.   Â