L’environnement, le baromètre de notre santé

La pollution de l’air tue 6,5 millions de personnes dans le monde chaque année, selon l’OMS, qui estime que dès 2030 250 000 décès supplémentaires seront liés directement ou indirectement au réchauffement global de la terre. Des chiffres qui attestent du lien étroit entre notre santé et l’environnement qui nous entoure.

« Une moto deux – temps pollue beaucoup plus qu’une voiture, quel que soit son âge », c’est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’Université des Sciences, des Techniques et des Technologies de Bamako (USTTB) sur la pollution de l’air ans la capitale. L’étude menée, entre 2002 et 2013, a montré que la quantité de CO2 émise par 130 000 motos était de 18 018 kg, de loin supérieure aux 12 858 kg de CO2 émis par 177 287 véhicules.

Au Mali, le paludisme constitue près de 40% des motifs de consultation et sévit presque toute l’année. Son vecteur, l’anophèle femelle, trouve des conditions favorables à sa prolifération dans notre écosystème. « Il atteint sa maturation à une température de 30°. C’est pourquoi nous observons des pics de la maladie pendant les périodes de forte chaleur », note Jean-Paul Tchapebong, membre de l’ONG Climates Mali. Ces périodes correspondent aussi à l’apparition de la méningite, dont l’agent pathogène survit à de fortes températures.

Corollaire des changements de climat observés depuis quelques années, la forte canicule entraîne aussi des effets directs et indirects sur la santé. Conséquence immédiate généralement observée, la déshydratation, qui touche les sujets les plus fragiles : les jeunes enfants, les personnes âgées ou encore les femmes enceintes. Ces chaleurs entraînent également « un stress thermique », selon les spécialistes. Autres conséquences, « la sécheresse et des effets néfastes sur l’agriculture », avec des risques de malnutrition, selon M. Tchapebong. A l’opposé de ce phénomène, les fortes pluies et les inondations vont entraîner la stagnation ou le ruissellement d’eaux souillées et les risques de maladies parasitaires.  Elles sont assez fréquentes au Mali. Parmi les comportements qui influencent notre environnement et jouent sur notre santé, figure l’utilisation du charbon de bois, qui « dégage du monoxyde de carbone nocif à la santé et qui reste longtemps dans l’atmosphère », précise M. Tchapebong. A une échelle plus grande, la destruction anarchique des forêts, les moyens de transport, les industries et l’utilisation des engrais et autres pesticides chimiques dans l’agriculture constituent autant de facteurs qui détruisent l’environnement et menacent notre santé. Une autre pratique courante au Mali, et non des moindres, est l’utilisation de produits chimiques dans la teinture. Une activité assez répandue et pas toujours effectuée dans les normes requises, notamment en ce qui concerne les eaux usées, souvent déversées directement dans la nature, portant ainsi atteinte à la santé des hommes et des autres êtres vivants.

Sacs plastiques : qu’en est-il de l’interdiction ?

Le 3 juillet sera célébrée la journée mondiale sans plastique. Au Mali, une loi interdisant les sacs dans cette matière a été votée en 2012, mais son application sur le terrain traîne des pieds.

« Un sachet plastique est comme une plaie. Un être humain qui a une plaie purulente et qui ne veut pas la soigner, et cette plaie finit par se gangrener », explique Oumar Goïta, spécialiste des questions sur les sachets plastiques. La métaphore de cet informaticien de formation, illustre assez bien le problème que posent les sachets en matière non dégradable. « Ce n’est pas qu’une question d’environnement, c’est aussi une priorité d’aménagement territoriale et de santé », objecte Goïta, en réponse selon lui à plusieurs personnes qui minimisent la problématique. En 2012, l’Assemblée nationale a adopté la loi interdisant la production, l’importation et la commercialisation des sacs plastiques non biodégradables.

Mais censée entrer en vigueur en avril 2013, l’application de cette loi se fait toujours attendre, et semble même en train de s’acheminer vers les oubliettes. La croisade contre les sachets plastiques qui devait permettre au Mali d’emboîter le pas de pays comme le Rwanda, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, n’aura finalement jamais eu lieu. La même année, des concertations se sont tenues entre différents acteurs pour trouver des alternatives adéquates à la fin du « sac plastique ». « Tous étaient là, les importateurs, le ministère de l’Environnement et des fabricants de sachets biodégradables, mais à la fin rien de bon n’est sorti de cette réunion. On était plus dans le déni », raconte Goïta. La loi faisait également état de l’achat de 15 détecteurs qui devait s’effectuer en 2014 pour un coût de 400 millions de francs CFA. « Jusqu’à présent nous n’avons rien vu, même de loin, et pis, malgré une exonération sur les produits biodégradables, la douane fait payer des échantillons à ceux qui veulent se lancer dans cette importation. Ce n’est pas incitatif », explique notre interlocuteur. Toujours selon lui, la mauvaise foi affirmée des commerçants et le laxisme de l’État sont les principales causes de la non application de la loi. « Ceux qui importent les sacs plastiques au Mali sont immensément riches et puissants, ils leur suffit d’une petite brèche pour s’engouffrer et l’État, en retour, ne montre aucune opposition », ajoute-t-il. Des propos réfutés par les commerçants qui mettent en avant leurs efforts pour se conformer aux textes en vigueur. « Les personnes ont généralement peur du changement. La population sera désemparée si elle ne voit plus les fameux sachets noirs ou bleus. Nous n’avons, pour l’heure, pas besoin de cela », se défend, Ousmane Traoré, grossiste au marché.

Solutions Pour Oumar Goïta, « si l’État le veut, c’est un problème qui se règle en un mois. Il faut des mesures fortes que tout le monde respectera. Les sachets biodégradables ont une durée de vie de 6 à 9 mois pour les compostables et de 18 mois pour les Oxobio, faits de matières synthétiques biodégradables. À contrario le sachet que nous utilisons dure près de 400 ans ». L’urgence est donc à l’action pour préserver santé et environnement.

 

3 questions à Seyni Nafo, Ambassadeur Climat du Mali

 

Quelle est la place qu’occupe le Mali aujourd’hui concernant le climat dans le concert des nations ?

Nous sommes des acteurs de premier plan, puisque nous présidons le groupe de négociateurs africains. Nous en sommes également le porte-parole depuis 2011. Nous sommes au cœur de la stratégie et du positionnement de l’Afrique sur ces questions. Nous avons été l’un des premiers pays à mettre en place un fonds climat en Afrique. Donc nous sommes bien placés pour jouer le rôle que nous jouons.

Comment se décline concrètement ce positionnement sur le terrain ?

Par an, nous mobilisons 50 millions de dollars au minimum sur le plan international pour financer des projets d’adaptation. Et ce dans plusieurs domaines : l’agriculture et la production des énergies renouvelables, entre autres.

De cet engagement a-t-il découlé une évolution dans la compréhension de ces questions par les décideurs et le citoyen lambda ?

De la part des décideurs, je pense qu’il y a une prise de conscience. Ma nomination en est la preuve la plus visible. Le fait d’avoir un conseiller spécial auprès du chef de l’État chargé du climat prouve que ces questions ont de l’importance. Pour les populations, je pense que les médias ont un rôle important à jouer dans le cadre de la sensibilisation. Nous sommes les techniciens mais nous voulons collaborer avec tous les médias. Je pense qu’il faut un travail de fond à mener dans le cadre de la pédagogie.

Pollution : Un air malsain…

« À certaines heures quand tu circules dans Bamako, l’air est vraiment irrespirable », lance Dramane, bâillonné par un masque de nuit utilisé en guise de protection de fortune contre la pollution ambiante, avant de mettre les gaz et de lancer sa moto sur l’asphalte du pont Fahd. La pollution générée par la circulation routière à Bamako est le premier facteur de pollution de la ville, comme le souligne Balla Sissoko, chef de division suivi environnemental et contrôle des pollutions et nuisances à la Direction nationale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACPN). « Les carburants utilisés et surtout l’âge des véhicules y sont pour beaucoup. L’importation des véhicules qui n’est pas règlementée est un problème crucial en matière de pollution routière », explique M. Sissoko. Les routes non bitumées provoquant des nuages de poussières, l’utilisation de combustibles solides : bois, déjections animales, charbon, sacs plastiques, notamment lors des feux allumés par des particuliers devant chez eux, sont autant de facteurs qui libèrent des particules nocives dans l’atmosphère. « Sans compter la situation géographique de Bamako, qui est dans une cuvette ce qui fait que l’air stagne », ajoute Balla Sissoko. En Afrique, selon une étude publiée par l’OCDE en septembre 2016, les décès prématurés provoqués par la pollution ont augmenté de 36% entre 1990 et 2013. La mortalité par les particules fines et les hydrocarbures a cru de 5,3% entre 1990 et 1995 pour atteindre 8,3% entre 2010 et 2015, créant des problèmes de santé publique. La nécessaire réglementation des véhicules ainsi qu’une sensibilisation forte des populations sont des solutions qui ne sont malheureusement pas mises en œuvre.

Abeilles en danger

Ce phénomène est principalement observé dans les pays industrialisés de l’hémisphère nord, explique le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) dans un rapport publié il y a quelques jours. Parmi la douzaine de facteurs explicatifs recensés dans le document figurent l’emploi des pesticides, la pollution de l’air, la réduction du nombre de plantes à  fleurs et d’apiculteurs en Europe, ainsi que l’existence d’un parasite mortel qui tue uniquement les abeilles de l’hémisphère nord. La mortalité des abeilles est en progression — jusqu’à  85% dans certaines régions — et pourrait avoir de graves conséquences sur la production alimentaire puisque la plupart des plantes, cultivées ou non, sont pollinisées par les abeilles. Le rapport indique ainsi que l’action de l’ensemble des pollinisateurs représente environ 153 milliards d’euros, soit 9,5% de la valeur de la production mondiale de produits agricoles. Selon les scientifiques, sur les 100 espèces végétales qui fournissent 90 pour cent de la nourriture dans le monde, plus de 70 sont pollinisées par les abeilles. « La manière dont l’humanité gère ses actifs liés à  la nature, notamment les pollinisateurs, définira en partie notre avenir collectif au 21e siècle », a déclaré le directeur exécutif du Pnue Achim Steiner, en conférence de presse. Or, le nombre de colonies d’abeilles a chuté de 10 à  30% ces dernières années en Europe, de 30% aux Etats-Unis, de plus de 85% au Moyen-Orient, a expliqué Peter Neumann, un des auteurs de ce premier rapport de l’ONU sur la disparition des abeilles. Un syndrome qui n’affecte pas l’Amérique latine, l’Afrique et l’Australie. « C’est un sujet très complexe. De nombreux facteurs interagissent et un pays à  lui seul n’est pas capable de résoudre le problème », a soutenu M. Peter Neumann, un scientifique allemand, appelant à  la mise en place d’un réseau international pour aborder le problème. Le danger est énorme pour l’espèce humaine La disparition en masse de colonies d’abeilles dans de nombreux endroits dans le monde pourrait en effet annoncer une menace cachée de plus grande échelle pesant contre tous les insectes pollinisateurs sauvages. « C’’est le bout de l’iceberg que nous voyons avec les abeilles à  miel » a indiqué Peter Neumann. « Il n’y a pas de catastrophe immédiate pour la pollinisation mais nous y allons tout droit » a-t-il déclaré. « Nous devons faire quelque chose pour garantir la pollinisation pour les générations futures ». « Les êtres humains se sont donnés l’illusion au 21ème siècle qu’ils avaient fait les progrès technologiques nécessaires pour être indépendants de la nature. Les abeilles nous rappellent la réalité, C’’est-à -dire que nous sommes plus –et non moins- dépendants des services de la nature dans un monde comptant près de sept milliards d’individus » a-t-il ajouté. Le rapport du PNUE préconise une transition urgente vers des pratiques écologiques d’agriculture, moins dépendantes des pesticides et plus résistantes aux menaces telles que le changement climatique.

Mines de Faléa: Sauvegarder l’environnement

S’effectuant sur une superficie de 150 km2, les recherches minières de Faléa concernent l’uranium. Le permis de recherche dans ladite zone a été attribué à  la société « Delta Exploration INC » avec la société « Rockgate capital corps » par le Ministère des Mines depuis Février 2007. Au stade actuel de la recherche de l’uranium à  Faléa, les travaux sont axés sur les sondages et ont coûté un investissement de plus de 5 milliards de FCFA. l’exploitation future des indices d’uranium sera faite selon les dispositions réglementaires du code minier qui prévoient une étude environnementale et sociale. Pour le moment, les travaux en cours ne sont pas de nature à  générer de préjudices sur la santé de la population. Conduite par un groupe d’experts environnementalistes de renommée internationale et selon les procédures de la consultation des populations locales et des parties prenantes, l’étude prendra en charge les aspects comme l’analyse de l’état initial des milieux biophysique et humain de l’ensemble de la zone d’influence du projet, l’identification et le confinement des sources rayonnantes, des mesures de prévention des dangers et des risques, des enquêtes épidémiologiques de référence… Il faut signaler que la préservation de l’environnement est une donnée fondamentale de la recherche et de l’exploitation minières au Mali. Le volet environnemental de l’exploitation des richesses minières trouve son fondement dans les dispositions légales prévues dans le code minier. Ainsi, le Gouvernement a rassuré quant à  l’aspect environnemental qui préoccupe, à  juste titre, les populations. Ce projet, faut-il le rappeler, s’inscrit dans le cadre de la valorisation de l’uranium. Cette activité peut aider, quand elle est bien menée, audéveloppement des communautés locales. Ainsi, les plus hautes autorités ambitionnent de faire de l’exploitation minière au Mali, une opportunité réelle de développement et un levier de croissance pour les autres secteurs. Notons que C’’est vers la fin des années 1970 que la société française COGEMA (Compagnie générale des matières nucléaires) a découvert à  Falea les premiers indices d’uranium. Les travaux de forage exécutés en collaboration avec les spécialistes de la Direction nationale des géologies et des mines (Dngm) ont permis de découvrir le potentiel uranifère de cette zone avec des réserves estimées à  environ 5 000 tonnes.

Pollution urbaine : 5.000 m3 d’eaux usées déversées dans le fleuve Niger

Le 7 avril de chaque année, les Etats membres commémorent la création de l’Organisation mondiale de la santé communément appelée OMS. Et C’’est l’occasion d’attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale sur les problèmes de santé importants que nous vivons. « Urbanisation: un défi pour la santé publique » Le thème retenu pour la journée mondiale 2010 est « Urbanisation: un défi pour la santé publique ». Cela parce que l’urbanisation est à  l’origine de nombreux problèmes de santé. On peut citer, entre autres, les maladies non transmissibles comme le diabète, le cancer, les maladies cardio-vasculaires et affections respiratoires chroniques, la mauvaise alimentation, la sédentarité et les risques inhérents aux épidémies. En plus, les pauvres des villes, souffrent davantage en ce sens qu’ils sont exposés à  un risque accru de perturbations, de maladies chroniques et de certaines maladies transmissibles comme la tuberculose ou le VIH/sida. Un risque lié à  l’augmentation des polluants organiques, des déchets, des accidents de la circulation routière et de l’intensification des catastrophes naturelles telles que les inondations. Le réchauffement climatique, ajouté à  ce mélange de facteurs liés à  l’urbanisation rapide, contribue également à  fragiliser la santé des populations. Eaux usées et pollution « Je mentionnerais aussi le fait qu’à  Bamako, par exemple, les principales unités industrielles rejettent chaque jour environ 5.000 mètres cubes d’eaux usées chargées de polluants chimiques et organiques et de métaux lourds et plus de 16.000 mètres cubes d’eaux usées sont rejetées par les teintureries. Sans oublier que la pollution de l’air dans notre capitale, résulte principalement de la poussière dans sa complexité, des fumées, des gaz et des particules rejetées dans l’air par les engins à  2 roues et les véhicules dotés de moteurs diesel. Elle est aussi due à  des pratiques blâmables, comme l’incinération des pneumatiques dans la ville. Tout ceci représente un ensemble de facteurs entraà®nant l’irritations du nez, des yeux et de la gorge, ainsi que des essoufflements et des toux, qui menacent considérablement les tissus pulmonaires ». Urbanisme et santé C’’est fort émue que Mme Gakou Salamata Sidibé, Ministre du Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme, s’est adressée au public, en sa qualité d’Ambassadeur de la Journée mondiale de la santé 2010 au Mali. Selon elle, le thème directeur de cette journée, s’inscrit en droite ligne des politiques et stratégies de logement du Gouvernement de la République du Mali que son département a la charge de mettre en œuvre. Comme l’a laissé entendre Oumar Ibrahima Touré, tous les citadins ont intérêt à  ce que l’on créé des villes qui n’excluent personne, et qui soient accessibles et accueillantes pour les personnes de tous âges. Dans ce cadre, une coopération accrue entre le secteur de la santé et les autres secteurs, en vue de la résolution des problèmes de santé liés à  l’urbanisme est nécessaire, dira t-il. Signalons qu’une « marche pour la santé » qui concerne tous les citadins de Bamako, est prévue le dimanche 11 avril à  9 heures sur le boulevard de l’indépendance. Elle concerne tous les citadins de Bamako.

Au Mali, les maladies respiratoires font fureur

Par ces temps d’Harmattan, les maladies liées à  la respiration fusent de partout. Au niveau des structures socio-sanitaires de Bamako, on enregistre des pathologies telles que la toux, le rhume, la grippe… Selon les pneumologues (médecins spécialistes de ces pathologies), la saison sèche est la période la plus propice à  l’éclosion des maladies respiratoires du fait que l’oxygène est exagérément infecté sous l’action de la pollution de l’air par la poussière, la fumée, les gaz d’échappement… Les maladies respiratoires sont de deux types : les chroniques et les aigues. Selon les spécialistes, toute maladie respiratoire dont la durée est comprise entre 1 et 15 jours est appelée maladie respiratoire aigue. Au delà , elle est qualifiée de chronique. Dans les deux cas, les cas les plus graves sont traités au niveau des structures spécialisées telles que les services ORL (CHU Gabriel Touré) et Pneumo (CHU Point G). Un facteur déclencheur d’autres maladies Les maladies respiratoires ont des répercussions énormes. Elles peuvent constituer un facteur déclencheur d’autres pathologies, et pis, cacher d’autres maladies. Par exemple, une infection du VIH ainsi qu’une hépatite peuvent s’accompagner d’une maladie respiratoire chronique. « Devant tout cas de maladie respiratoire chronique, il faut suspecter la tuberculose, le sida, ou l’hépatite » a indiqué le Dr. Harouna Sissoko, du Service Médecine générale du CHU Gabriel Touré. Approché par nos soins le Dr Guindo du Service ORL du CHU Gabriel Touré a signifié le cas de l’écoulement du nez. « Nous sommes à  une période ou les maladies respiratoires sévissent beaucoup. Mais toutefois, ce sont les cas d’écoulement du nez qui sont légion », a-t-il précisé. Des règles d’hygiène élémentaires à  respecter Pour se prémunir efficacement contre les maladies respiratoires, le maintien des systèmes élémentaires d’hygiène est essentiel. A commencer par le lavage des mains au savon, la protection du nez et de la bouche contre les infections grâce à  un masque, sont des pratiques à  suivre. En effet, si la vaccination permet de soigner certaines pathologies comme la tuberculose et la grippe AHN1, il n’existe pas de vaccin contre les maladies respiratoires. « Alors mieux vaut prévenir que guérir », a conclu le Dr Sissoko.

Bamako, la ville la plus sale d’Afrique de l’ouest ?

Face à  cette réalité, les autorités cachent leur laxisme derrière l’incivisme des citoyens. Depuis plus d’une décennie, Bamako est devenue l’une des capitales les plus insalubres de la sous région. «Les textes ne changeront rien tant que les mentalités de la population ne changent pas », signale un responsable de la voirie de Bamako Le laxisme des autorités Pourtant dans le district, les structures d’assainissement se multiplient. Malgré cette multiplication de leurs actions à  travers des structures comme les GIE (groupements intérêts économiques) et le programme Bamako ville propre de l’association AGIR, notre capitale tarde à  trouver son lustre d’antan, légué par les indépendantistes.  Est mis en cause l’absence d’une politique efficace, le laxisme des autorités dans l’application de la réglementation en la matière et surtout l’incivisme des citoyens qui sont entre autres les facteurs qui expliquent cette lamentable réalité. l’urbanisation comme facteur aggravant de l’insalubrité Dans un pays ou le phénomène de l’urbanisation commence à  atteindre sa vitesse de croisière, nous assistons désormais à  un développement incontrôlé des quartiers spontanés dont les conséquences sont visibles avec une prolifération des dépôts de déchets liés à  l’absence d’un système organisé de collecte et de traitement des ordures industrielles et de ménage. Dans la ville de Bamako, de plus en plus, les espaces verts et les places publiques changent de vocation pour être des dépôts d’ordures et cela au vu et au su de tout le monde. Immondices et maladies, des chiffres alarmants Les chiffres sont d’autant plus alarmants que l’urgence impose une synergie d’actions de tous les intervenants dans le domaine afin de faire respirer cette ville qui ploie aussi sous le poids de la pollution des voitures et des motocyclettes. Il ne fait pas bon être asthmatique à  Bamako. Selon le rapport de 2005 sur l’état de l’environnement, 60% des places publiques de Bamako ont changé de vocation. Cela explique les difficultés de récupération des déchets et leur recyclage. Sur les 17 089 tonnes de déchets, seulement 1355 à  1720 tonnes sont recyclées. Les dépôts de transit de Konatebougou en commune I, du quartier Sans fil de la communne II en sont des illustrations parfaites à  Bamako. En commune I, II, VI, les moustiques, les mouches, les cafards sont devenus énormes car vivant dans les ordures. En conséquence, ces insectes sont des vecteurs qui expliquent la présence de beaucoup de maladies telles que le paludisme, les maladies diarrhéiques. Les odeurs nauséabondes de ses ordures asphyxient même la population. Le comportement des citoyens Dans tous les quartiers de Bamako sans exception et les lieux publics, les citoyens n’hésitent pas à  verser leurs eaux usées sur les voies publiques « nous n’avons pas d’autres moyens d’évacuer l’eau usée que de la verser sur la voie publique » martèle une servante qui faisait la lessive dans une rue de Niaréla. De l’avis de Daouda Daou, professeur de droit à  l’IFAC (école professionnelle), l’incivisme, le manque d’informations et l’analphabétisme favorisent le phénomène. Dans ce cas, les autorités sont appelées à  appliquer la loi avec rigueur, après avoir procédé à  une campagne de sensibilisation.