Primature : Choguel Kokalla Maiga sur un siège éjectable ?

La crise au sein du M5-RFP a pris de nouvelles proportions le 5 mars 2024,  avec la révocation de Choguel Kokalla Maiga de la tête du Comité stratégique par la tendance Imam Oumarou Diarra. Alors qu’il a été nommé Premier ministre en juin 2021 en tant que Président de ce Comité stratégique, le chef du gouvernement est-il désormais menacé à la Primature ?

Lors de sa conférence de presse du 2 mars 2024, le Comité stratégique du M5-RFP tendance Imam Oumarou Diarra avait donné un ultimatum de 72 heures à Choguel Kokalla Maiga pour « rassurer face aux graves accusations de manipulation qui pèsent sur lui et sur sa responsabilité éminente dans la situation actuelle ».

« À défaut, il sera purement, simplement et démocratiquement démis de ses fonctions de Président du Comité stratégique et ramené au niveau de militant à la base, sans qu’il soit besoin de suspensions ou d’exclusions, qui restent les armes des faibles », avait avertit l’Imam Oumarou Diarra, épaulé par d’autres figures du mouvementn à l’instar de Me Mountaga Tall et de Jeamille Bittar.

De la parole ils sont passés à l’acte le mardi 5 mars, après une réunion extraordinaire tard dans la nuit, à l’issue de laquelle ils ont annoncé avoir démis Choguel Maiga de ses fonctions de Président du Comité stratégique.

« Réunis en session extraordinaire ce mardi 5 mars 2024 pour examiner les suites réservées par Choguel Kokalla Maiga aux demandes l’invitant à se hisser à la hauteur de ses responsabilités, constatant l’expiration du délai qui lui a été imparti pour ramener la cohésion et la sérénité au sein du mouvement M5-RFP, regrettant au contraire les propos injurieux et diffamatoires de ses porte-voix attitrés, décident de révoquer purement, simplement et démocratiquement le mandat de Président du Comité stratégique initialement confié à Choguel Kokalla Maiga » ont-ils déclaré.

Secousses à la Primature ?

Si cette révocation de Choguel Maiga de la tête du Comité stratégique est un « non-évènement » pour le camp qu’il incarne, parce que « la plupart de ceux qui ont pris la décision ont été déjà suspendus du Comité stratégique », pourrait-elle toutefois avoir des conséquences sur le Premier ministre pour la suite de la Transition ?

Lors d’une intervention, le 1er mars dernier, le chef du gouvernement lui-même avait déclaré être la cible de certains militaires qui mettent tout en œuvre pour l’affaiblir. « Il y a des militaires qui veulent affaiblir le M5. Ils font des réunions toutes les nuits, appellent des membres du M5 et leur disent qu’ils ne savent pas si je veux devenir Président ou pas. Donc, pour m’affaiblir, il faut qu’ils disent qu’ils ne veulent plus de moi et quand je serai faible je vais me rendre », a-t-il révélé.

Pour certains observateurs, la crise au sein du M5 fragilise incontestablement le Premier ministre et cela pourrait lui coûter son départ de la Primature. « Sa base solide était le M5. Il menaçait et parlait au nom du M5. Si ce mouvement se trouve aujourd’hui en lambeaux, les militaires en face sauront que le Premier ministre n’a plus d’arrière-garde. Il est forcément plus affaibli et devient une proie facile », confie un analyste.

Mais, pour un autre analyste politique, Boubacar Bocoum, le « cinéma » de certains membres du comité stratégique du M5-RFP ne devrait pas remettre en cause le poste de Premier ministre de Choguel Kokalla Maiga. « Ce n’est pas le Comité stratégique du M5-RFP qui gère le pays, mais plutôt le Colonel Assimi Goïta et ses collègues. Tant que le Président voudra de Choguel Maiga en tant que chef du gouvernement, il va le garder », soutient-il.

Même son de cloche chez une source proche du M5-RFP, tendance Boubacar Karamoko Traoré, qui a requis l’anonymat. « Tant que les militaires reconnaitront le seul Comité stratégique qu’incarne Boubacar Traoré, le Premier ministre ne pourra pas être inquiété. La preuve, quand d’autres sont partis créer un autre mouvement, cela n’a eu aucun effet », glisse-t-elle.

Choguel Kokalla Maïga : un retour et des questions

Absent depuis près de 4 mois, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a repris service le 5 décembre 2022. Un retour aux affaires très scruté pour celui qui avait pris les rênes de la Primature en juin 2021. Alors que sa gestion lors de son premier passage reste décriée par une partie de la classe politique, le Président de la Transition lui maintient sa confiance à l’orée d’une étape charnière de la Transition, l’année 2023.

Son absence aura duré 108 jours. De sa dernière apparition publique, le 9 août 2022 (audience accordée à la Fondation Damaguilé Diawara) à sa visite au Président de la Transition le 25 novembre. Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, qui était en soins suite à un accident vasculaire cérébral, prend de nouveau les rênes du gouvernement.

C’est d’ailleurs le message qu’il a tenu à adresser au Colonel Assimi Goïta lors de la rencontre des deux hommes au palais de Koulouba, avant son message de remerciement au peuple malien lu à la télévision nationale le même jour. « Après plus de 3 mois d’absence, me revoici parmi vous, en pleine possession de mes capacités physiques et intellectuelles », a assuré le chef du gouvernement.

Trois jours après, le 28 novembre, il s’était rendu chez le Président du Conseil national de Transition (CNT), le Colonel Malick Diaw, pour le remercier et lui dire qu’il était apte à reprendre le travail, selon la direction de la communication du CNT.

Le 4 décembre, le Président de la Transition a tranché et mis fin par la même occasion au flou qui persistait autour de la Primature depuis la réapparition du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga. Un décret présidentiel lu à la télévision nationale par le Secrétaire général de la Présidence a abrogé celui du 21 août 2022 désignant le Colonel Abdoulaye Maïga en qualité d’intérimaire du Premier ministre, remettant de facto Choguel Maiga en fonction.

Le retour effectif aux affaires de celui qui est également Président du Comité stratégique du M5-RFP n’a dès lors pas trainé. « Après près de quatre mois de repos médical, le Premier ministre, chef du gouvernement, Choguel Kokalla Maïga, reprend service ce jour 5 décembre 2022 », a indiqué la Primature lundi, précisant que le chef du gouvernement commençait ses activités par une série de rencontres avec, notamment, le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le Secrétaire général du gouvernement et le Cabinet de la Primature.

« Cette reprise de fonction était déjà actée après ses deux visites au Président de la Transition et au Président du CNT et son message de remerciement aux Maliens. Il fallait juste attendre que le déplacement qui déjà était prévu du Premier ministre par intérim à Kayes ait lieu pour que Choguel Maïga reprenne  fonction et c’est ce qui a été fait », nous confie Dr. Allaye Bocoum, Président du mouvement politique CPM (Convention pour le Mali) et  proche du Premier ministre. À l’en croire, d’ailleurs, le Premier ministre n’a jamais été déconnecté d’avec les autorités, il était au courant de tout ce qui se passait et a souvent donné son avis sur certaines questions.

Un retour qui divise

En remettant Choguel Kokalla Maïga dans ses fonctions, le Président de la Transition a fait le choix de la continuité dans la trajectoire prise par la Transition depuis mai 2021. « Ce retour du Premier ministre montre que les autorités sont respectueuses de leur parole et qu’elles sont stables, elles savent là où elles vont. Le bouclier d’Assimi Goïta se renforce. La conduite de la Transition sera meilleure et l’œuvre de la refondation va se poursuivre », se félicite Dr. Allaye Bocoum. Pour ce fervent soutien de Choguel Kokalla Maïga, son retour va sonner le glas de « ceux qui veulent détruire l’espoir des Maliens » et « l’esprit du M5-RFP va prévaloir à nouveau ».

Mais si ce choix conforte les partisans du Premier ministre actuel, il ne satisfait pas la  partie de la classe politique qui demande depuis plusieurs mois la nomination d’un Premier ministre neutre. Longtemps d’ailleurs, certains observateurs avaient évoqué l’éventualité du départ de Choguel Maïga de la Primature dans un scénario où son « repos forcé » serait également synonyme de sa fin à la tête du gouvernement.

« Le Cadre maintient sa position et sa demande de nomination d’un Premier ministre plus consensuel, moins clivant, apolitique, pour diriger les affaires de la Transition. Notre position n’a pas changé », affirme Dr. Laya Amadou Guindo, l’un des porte-paroles du Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour un retour à l’ordre constitutionnel.

« Pour un retour à l’ordre constitutionnel avec l’organisation d’élections libres, crédibles et transparentes, nous croyons qu’un Premier ministre politique ne peut pas faire ce travail. C’est à ce niveau que nous parlons du Premier ministre actuel. Sinon, notre combat n’est pas dirigé contre une personne », ajoute celui qui dit se réjouir, au-delà de l’adversité politique, que le Premier ministre ait recouvré la santé et aille mieux.

Pour l’analyste politique Boubacar Bocoum, le retour de Choguel Kokalla Maïga aux affaires est « normal », puisque l’intérim suppose qu’une fois que le titulaire est en bonne santé et revient il reprenne ses fonctions.

Selon lui, les prises de position des politiques contre le Premier ministre ont leur explication ailleurs. « Les hommes politiques ne voulaient pas que Choguel Kokalla Maïga revienne. Mais le problème, ce n’est pas le Premier ministre. Ce dernier gère un gouvernement, les décisions ne viennent pas de lui, ce n’est qu’au niveau de l’Exécutif. Je ne vois pas pourquoi on doit s’agiter au niveau d’une personne », fustige-t-il. Cet analyste soutient que Choguel Kokalla Maïga, taxé de « clivant », n’a posé aucun acte d’exclusion à l’endroit de cette classe politique. Toutefois, ses « amis » d’hier au sein du M5-RFP, qui ont dénoncé sa gestion de leur mouvement, se sont retirés pour créer le M5-RFP Malikura. Lancé le 3 août dernier par Mme Sy Kadiatou Sow, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, Konimba Sidibé ou encore Me Mohamed Aly Bathily, ce mouvement, qui est dans une opposition de points de vue avec Choguel Maïga, pourrait selon certains observateurs se prononcer bientôt et exprimer son désaccord à son retour à la Primature.

Tenir le rythme

D’un point de vue médical général, des médecins estiment qu’une victime d’AVC, même si elle recouvre la santé, ne devrait pas immédiatement commencer à travailler à un rythme soutenu. En raison d’une très grande charge de travail à la Primature, qui peut aller à 15 heures d’activités par jour, plusieurs observateurs craignent que le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga qui, selon une source, continue de prendre des médicaments, ne soit pas encore totalement en mesure de tenir ce rythme de gestion du gouvernement.

Allaye Bocoum, quant à lui, ne s’inquiète pas outre mesure pour le Chef du gouvernement. « Je pense que le fait qu’il soit passé par cette étape va le forcer à réduire son temps de travail. Il aura un programme beaucoup plus léger. D’ailleurs, l’essentiel du travail est derrière lui. Il fallait tenir tête à toute cette adversité venant de l’extérieur. Je sais qu’il est vraiment apte aujourd’hui à continuer à assurer ses charges », assure le Président de la CPM.

Plus d’inclusion ?

Choguel Kokalla Maïga a été longtemps décrié par une partie de la classe politique, pour laquelle il n’est ni rassembleur ni inclusif, avec des prises de paroles et des discours divisant les Maliens. Avec son maintien à la Primature et à l’amorce d’importants échéances pour la Transition, notamment la préparation et la tenue des grands rendez-vous électoraux à venir, certains analystes pensent que le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga devrait changer de posture vis-à-vis de la classe politique en mettant plus d’inclusivité dans la gestion des affaires de la Transition.

« Je pense bien que Choguel Kokalla Maïga a intérêt à rassembler tous les bords, compte tenu des projets du gouvernement, notamment les différentes réformes politiques et institutionnelles à venir et les élections. Il va falloir qu’il soit un homme de consensus qui parvienne à rassembler tous les Maliens », indique Jean-François Marie Camara, enseignant-chercheur à l’Université des Sciences juridiques et politiques de Bamako.

Boubacar Bocoum pense pour sa part que le Premier ministre subit des attaques infondées de la part des politiques et qu’il est injustement taxé de non inclusif. « Pour moi, le problème est à un autre niveau. Les politiques savent que Choguel  Maïga aussi est politique et qu’ils ne vont pas pouvoir l’embarquer dans un certain nombre de choses. Ils pensent peut-être que ce sera plus facile avec les militaires », accuse l’analyste politique. Et, pour l’heure, rien ne présage d’un changement de ton ou de posture du Premier ministre. « Je pense que les politiques sont obnubilés par leur envie de reprendre le pouvoir. Ils disent que Choguel Maïga est clivant parce que la lutte que ce dernier est en train de mener ils ne pourront pas le faire eux, ayant pris des engagements à l’extérieur », soutient Allaye Bocoum. La « promotion » du Colonel Maïga comme ministre d’État qui assure l’intérim du Premier ministre en cas d’absence, d’empêchement ou de vacance, est analysée par certains comme une ombre permanente sur le Premier ministre ou encore comme un jeu de positionnement des militaires à moyen terme. « Quand vous êtes dans une équipe que vous venez de diriger pendant près de 4 mois, vous avez une particularité. Il est normal que cela fasse de lui la 2ème personnalité du gouvernement », relativise Dr Allaye Bocoum. Le temps et les évènements nous donneront de la matière pour juger de la portée ou non de ce qui s’apparente à un coup politique.

Primature : Un Maïga peut en cacher un autre

Le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, porte-parole du gouvernement depuis décembre dernier, a été désigné le 21 août 2022 pour assurer l’intérim du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, malade depuis maintenant un mois. Le nouveau chef temporaire du gouvernement a affirmé rester dans le sillage des instructions du Premier ministre, mais pour beaucoup sa présence pourrait marquer un nouveau tournant dans la transition.

Le Colonel Abdoulaye Maïga, 41 ans, qui ne faisait pas partie du « cercle des 5 colonels » qui ont pris le pouvoir en août 2020, est devenu sans conteste au fil des mois le visage des déclarations fortes des autorités de la transition.

Nommé ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation depuis le gouvernement Moctar Ouane, il est l’un des hommes de confiance du Colonel Assimi Goita. C’est donc sans grande surprise que le président de la transition l’a désigné pour assurer l’intérim à la Primature, le temps que le Premier ministre Choguel Maïga se remette de son indisponibilité.

Le Colonel Maïga imprime sa marque

À la tête du gouvernement, Abdoulaye Maïga n’a pas tardé à poser son empreinte. Quatre jours après sa désignation, dans une lettre circulaire en date du 25 août 2022, il exige des ministres l’observation de plusieurs mesures, dans le cadre de « l’efficacité du travail gouvernemental et de l’amélioration de la qualité des textes adoptés par le gouvernement en conseil des ministres ».

D’abord, la tenue des réunions de cabinet autour des dossiers inscrits à l’ordre du jour du conseil des ministres le lundi à partir de 08h00 au niveau des départements respectifs et la transmission des observations formulées sur les dossiers au secrétariat général du gouvernement le même jour avant 14h00.

Ensuite, la centralisation et la transmission au Premier ministre desdites observations par le secrétaire général du gouvernement. Par ailleurs, un conseil de cabinet doit se tenir le mardi à 10h00 à la Primature sur les observations des départements sur les dossiers du conseil des ministres et le secrétaire général du gouvernement doit tenir un procès-verbal de réunion faisant ressortir les observations pertinentes et les recommandations formulées. Ce procès-verbal du conseil de cabinet doit être transmis par le secrétaire général du gouvernement le même jour au Premier ministre par intérim.

Enfin, les communications verbales doivent être impérativement déposées au secrétariat général du gouvernement au plus tard le mardi à 8h00. Le Premier ministre par intérim a également interdit dans la foulée, sur instruction du président de la transition, les téléphones, montres et tout autre appareil électronique en conseil des ministres.

Rappelons que cette interdiction, qui n’est pas nouvelle, n’était plus vraiment de rigueur depuis le départ du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, qui l’avait instaurée en 2017.

« L’intérim exige une double mission : rester dans le sillage des instructions du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et faire face aux défis quotidiens », a déclaré le colonel Abdoulaye Maïga le 29 août dernier, lorsqu’il a rencontré les membres du cabinet du Premier ministre. Depuis, le nouveau locataire temporaire de la Primature s’attelle à la tâche.

Audiences le 25 août avec le Président mondial de la Jeune chambre internationale (JCI) et le 2 septembre avec le ministre algérien des Affaires étrangères et de la communauté nationale à l’étranger. Présidence le 30 août d’un conseil de cabinet sur les dossiers à l’ordre du jour du conseil des ministres du mercredi 31 août 2022 et de la cérémonie de lancement de l’opération de recensement des agents des fonctions publiques de l’État et des collectivités le 1er septembre. Le chef du gouvernement par intérim ne fait que suivre le rythme effréné qu’il s’était jusque-là imposé à l’Administration territoriale, où, selon l’un de ses collaborateurs, le volume horaire a presque doublé au département depuis qu’il en a pris les rênes.

« C’est un grand travailleur, quelqu’un de très humble par rapport à ses connaissances intellectuelles. Il est très vigilent et très sociable avec ses collaborateurs. Il reconnaît la valeur de tout le monde et a une grande capacité d’écoute. Très assidu et rigoureux, il est très exigeant par rapport au rendement », nous confie cette source.

Un intérim bien accueilli

Le colonel Abdoulaye Maïga, qui a fait une partie de ses études en France, où il a notamment décroché un doctorat en sécurité internationale et défense à l’Université Jean Moulin de Lyon en 2011, et a travaillé notamment pour la CEDEAO, est un interlocuteur habituel des politiques, avec lesquels il a plusieurs fois échangé autour de de la mise en œuvre des réformes électorales en cours sous la transition.

Au lendemain de sa désignation pour assurer l’intérim du Premier ministre, la plupart d’entre eux l’ont bien accueillie. Le Rassemblement pour le Mali (RPM), après en avoir pris acte, a souhaité que ce tournant soit « une occasion de renforcer et d’étendre à l’ensemble du gouvernement l’esprit d’inclusivité que le colonel Maïga a imprimé au département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en vue d’une transition véritablement inclusive, apaisée et respectueuse de nos engagements ».

« Nous lui faisons confiance, le soutenons et lui souhaitons bonne réussite », dit pour sa part Bréhima Sidibé, Secrétaire général du parti de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, Fare An Ka wuli. Même son de cloche à l’ASMA-CFP, où l’on est convaincu que le colonel Maïga « est aujourd’hui celui qui incarne le plus la transition et est à même de maintenir le cap à la hauteur des défis du jour ».

« Le choix du Colonel Maïga me semble un choix cohérent, avec le fait qu’à travers son ministère il sera l’acteur principal des actions politiques en cours et à venir, telles que la mise en place de l’autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), l’adoption d’une nouvelle constitution et le marathon électoral. Jusque-là il semble donner satisfaction pour attaquer les défis politiques à venir », relève également Dr. Amidou Tidjani, analyste politique et enseignant-chercheur à l’université Paris 13 (Sorbonne-Paris-Nord).

Pour Abdoul Sogodogo, vice-doyen de la faculté des sciences administratives et politiques (FSAP) de l’université de Bamako, il est important aussi de noter que cette désignation intervient à un tournant décisif de la gouvernance publique et que le choix porté sur le colonel Abdoulaye Maïga pourrait s’expliquer par plusieurs raisons.

« On observe une confiance croissante du président de la Transition en la personne du colonel Abdoulaye Maïga. D’abord, le Premier ministre avait été littéralement déchargé de fonction de porte-parole de fait du gouvernement. Ensuite, c’est bien le ministre de l’Administration territoriale qui livrait le contenu des messages du gouvernement, bien qu’il ne soit pas un véritable idéologue comme le Dr. Choguel Kokalla Maiga », rappelle-t-il.

AIGE, la mauvaise note?

Même si le Premier ministre intérimaire semble bénéficier d’un état de grâce de la part des acteurs politiques et de la société civile, la décision qu’il a prise au niveau de l’Administration territoriale de recourir à un tirage au sort pour désigner les représentants des partis politiques et de la société civile au sein du collège de l’AIGE continue d’être controversée chez les politiques et pourrait mener à une dégradation des relations jusque-là apaisées entre lui et eux.

« Nous pensons que ce sont des manières de faire qui sont de nature à réinstaurer une crise de confiance entre l’Administration territoriale et la classe politique. Nous ne voulons pas d’une crise pré-électorale, c’est pourquoi nous interpellons le président de la transition sur ce dossier de l’AIGE », avertit Sékou Niamé Bathily, chargé de la communication du RPM.

« Ce n’est pas la personne du colonel Abdoulaye Maïga qui compte. Ce sont les actes posés par l’administration elle-même. C’est elle qui doit veiller au respect des textes, mais si c’est elle qui viole en premier les lois, c’est inquiétant », clame-t-il.

« La gestion de la mise en place de l’AIGE peut avoir des lourdes retombées sur la gouvernance du Premier ministre intérimaire, en ce sens qu’elle peut nuire aux relations entre la classe politique et lui », affirme Abdoul Sogodogo.

Mais, selon Amidou Tidjani, cela ne devrait pas être un problème pour le locataire intérimaire de la Primature, parce que, soutient-il, « le colonel Maïga semble être quelqu’un d’intelligent, qui laisse les politiques mener leurs discussions dans un cadre d’échange qu’il met en place sans y participer directement et les laisse s’entre-déchirer ou se mettre d’accord avant de trancher à la fin ».

Le colonel Abdoulaye Maïga entre-t-il dans les critères d’un Premier ministre longtemps réclamé par une partie de la classe politique, notamment le cadre d’échange ? « Pour le cas d’un Premier ministre neutre, consensuel, rassembleur, nous attendrons avec intérêt l’évolution de l’état de santé du Premier ministre et la suite que le président de la Transition donnera à tout cela », répond Sékou Niamé Bathily pour le cadre, précisant que le Colonel Abdoulaye Maïga est là, selon ce qu’il a déclaré lui-même, pour continuer dans le sillage de Choguel Kokalla Maïga.

Choguel Maïga toujours hospitalisé

Absent depuis un mois, Choguel Kokalla Maïga a, selon nos informations, fait un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique. Il est depuis le 9 août dernier hospitalisé à la clinique Pasteur de Bamako, où il a été admis suite à son malaise. Il y occupe depuis la chambre 114, une chambre VIP à 125 000 francs CFA la nuitée. Face aux flots d’informations parus sur son état de santé le 13 août, la cellule communication de la Primature a dans l’urgence fait une publication affirmant qu’il avait été mis au « repos forcé » pour une reprise de ses activités la semaine qui suivait. Mais, depuis, très peu d’informations circulent le concernant, ce qui a le don d’exaspérer certains « vidéomen » réputés proches de lui. Selon nos informations, si un temps, vers les 22 – 23 août, la possibilité d’une évacuation vers Johannesburg avait été évoquée, la décision a finalement été prise de le garder à Bamako, et, d’après notre source il se porterait mieux mais a encore des difficultés à s’exprimer. « Il parle lentement » assure-t-elle. Dr. Allaye Bocoum, l’un de ses proches, confie avoir reçu un message du chef du gouvernement le vendredi 2 septembre 2022, où il disait se remettre « de mieux en mieux ».

« Il y a vraiment de quoi se réjouir, car il est entre de très bonnes mains, dans une très grande sécurité et aucun laisser-aller dans le domaine de son intimité familiale n’a été permis », glisse celui qui révèle que le Premier ministre n’avait pris qu’une semaine de repos l’année dernière alors même que ses médecins lui avaient imposé un mois.

À l’en croire, Choguel Kokalla Maïga, dont le black-out total autour de l’état de santé découlerait de sa volonté personnelle, récupérera une bonne forme physique avant de reprendre toute activité publique, chose sur laquelle ses médecins sont « intraitables ».

En attendant, le retour aux affaires du leader du M5-RFP semble improbable pour certains observateurs, qui n’excluent pas sur la durée un scénario à la guinéenne, où le Premier ministre intérimaire a fini par être nommé de manière définitive pour la suite de la transition.

Visite de 48h de la ministre de la Défense du Royaume de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord

Reçue en audience par le premier ministre Boubou Cissé, la visite de la ministre de la Défense du Royaume de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, Penny Mourdaunt avait  pour objectif de maximiser l’efficacité de l’aide britannique au développement, particulièrement dans la région du Sahel où le Royaume veut accroître sensiblement sa participation.

Entre autres domaines coopération, la ministre de la Défense a annoncé l’arrivée confirmée par le patron de la Minusma, le Lieutenant Général Dennis Gyllenspore, d’un contingent de 250 hommes qui vont venir renforcer la MINUSMA pour une mission de trois ans à partir de début 2020.

Toujours sur le plan sécuritaire, la Grande Bretagne renforce déjà la Force Barkhane chez nous à travers la mise à disposition d’une centaine de soldats de l’Armée de l’Air, la Royal Air Force et de matériel militaire composé de 3 hélicoptères CH-47 Chinook de transport lourd et d’un avion C-17. Elle appuie aussi la Minusma avec une enveloppe de près de 24 Millards de F CFA et contribue aux formations pilotées par l’Union européenne au Mali. Le Mali bénéficie au même titre que le Burkina Faso, la Guinée Conakry et le Niger, du Fonds Conflit, Sécurité et stabilité du Programme Sécurité et Stabilité pour le Sahel. Sans oublier l’assistance humanitaire aux personnes vulnérables à hauteur de 82 Milliards de F CFA.

Boubou Cissé : Un choix, des messages

Le Président  de la République a nommé par décret, le 22 avril, Dr Boubou Cissé Premier ministre, suite à la démission forcée de Soumeylou Boubeye Maiga. Ex-ministre de l’Économie et des finances, le nouveau chef du gouvernement  devra fédérer autour de lui pour imprimer sa marque et faire  face aux défis urgents.

« Je ne suis pas un Messie, mais je suis et serai un serviteur de l’État au service du gouvernement, un serviteur de l’État au service du peuple », déclarait le tout nouveau premier ministre malien, Dr Boubou Cissé. C’était le 23 avril, lors de la passation de service à la Primature avec son prédécesseur Soumeylou Boubeye Maiga. À 45 ans, ce jeune  économiste de formation se voit confier la responsabilité de former « un gouvernement de large ouverture ».

Natif de Bamako, Dr Boubou Cissé est entré dès 2005 à la Banque mondiale. Il venait d’obtenir quelques mois seulement auparavant son doctorat à l’Université d’Aix-Marseille, en France. C’est au sein de cette institution que le jeune diplômé révélera ses talents dans le domaine économique. Après l’élection du Président Ibrahim Boubacar Keita, en 2013, il est nommé ministre de l’Industrie et des mines. Depuis, il a été maintenu à chaque remaniement de gouvernement, jusqu’à sa nomination à sa tête.

Un choix gagnant ?

Dans le milieu jeune, sa nomination n’est pas beaucoup contestée. Elle en séduit d’ailleurs même certains, qui commencent à croire que ce second mandat est celui de la jeunesse, comme l’avait promis le Président IBK. Alors que les défis ne cessent de croitre, il devient primordial de s’allier avec cette force motrice.

En poste au Niger en 2012, Boubou Cissé accompagne déjà le futur président IBK, en participant à l’élaboration du programme économique du candidat. « Il a travaillé à la Banque mondiale et on sait que c’est lui qui est au cœur des négociations de plusieurs dons que l’institution a effectués au profit du Mali », dit de lui Khalid Dembelé, doctorant, économiste et chercheur au Centre de recherches et d’analyses politiques, économiques et sociales (CRAPES). Selon lui, le nouveau locataire de la Primature était au cœur des négociations dans les grèves des magistrats et plus récemment des enseignants, mais il serait « un novice dans le domaine sécuritaire ».

Alors que le Premier ministre sortant multipliait les déplacements à l’intérieur du pays pour rassurer les populations, la défiance à son égard grandissait dans la capitale. En tête de liste, Dr Boubou Cissé. « Il était le premier choix. Il était même dans les tuyaux depuis un certain temps, déjà juste après Modibo Keita, il était pressenti, mais je pense que ce n’était pas le bon moment pour lui. Le poste était très convoité, en dépit de toutes les difficultés inhérentes, des anciens ministres, des ambassadeurs, des fonctionnaires internationaux, mais Boubou était le premier choix, même si, jusqu’à la dernière minute, ce n’était pas gagné, car certains poussaient la carte Tiéna Coulibaly, ministre de la Justice sortant », confie une source proche de la présidence.

Pour le politologue Boubacar Bocoum, « le problème aujourd’hui ne se pose pas en terme de Premier ministre mais de vision du Président la République lui-même, parce que c’est lui qui instruit au Premier ministre », note-t-il. « Un homme est parti, un autre est arrivé. Je ne vois pas ce qui va changer. C’est la famille », se désespère le politologue.

Malgré tout, bien des éléments ont concouru à le placer au-devant de tous les prétendants. Selon le sociologue Mahamadou Diouara, le Président IBK, par cette nomination envoie plusieurs messages. « La décision du Président est en conformité avec l’orientation qu’il a choisi de donner à son mandat, qu’il place sous le signe de la jeunesse. C’est aussi un message d’équidistance entre la majorité, l’opposition et la société civile. C’est également un message à l’endroit de son parti, qui a combattu tous ses Premiers ministres », analyse le directeur du cabinet Gaaya. « Par cet acte,  IBK refuse d’être le Président du RPM mais plutôt celui du  peuple malien. Le fait aussi qu’il choisisse un économiste à un moment où il y a des revendications d’ordre économique pourrait être une réponse aux problèmes. Et le dernier élément est que le tissu social est dangereusement effrité, surtout dans le centre du pays, et qu’au cœur de ce problème se trouve la communauté peule. Le nommer comme tel est aussi un message pour dire que l’État n’a aucunement l’intention d’encourager ou d’entretenir une action négative à l’endroit  de cette communauté», examine aussi le sociologue, ajoutant « le reste, l’avenir nous le dira ».

Désillusion au RPM

Pourtant, et ce depuis toujours, des caciques du parti présidentiel chérissaient l’idée de s’emparer de ce poste alléchant. Plusieurs d’entre eux espéraient en bout de course y arriver. À la fin du suspense, le RPM se retrouve de nouveau mis sur la touche. « Nous avons certes fait des propositions de noms et certains étaient mitigés sur le choix de Boubou. Il y avait de la frustration et de la déception, mais le président du parti a obtenu qu’un communiqué saluant sa nomination soit publié », notifie un cadre du parti au pouvoir, ajoutant que le nouveau Premier ministre « peut être un bon capitaine, pour peu qu’on lui laisse la latitude de former son équipe et de travailler ».

Ce choix souverain du Président de la République n’a donc pas fait que des heureux au sein de sa famille politique. Toutefois, cette dernière espère obtenir des postes stratégiques au sein du prochain gouvernement. « On sait que le RPM avait jusqu’à cinq propositions, mais aucune n’a été retenue par le Président. Boubou n’est pas du RPM, certes, mais cela fait six ans qu’il est avec la majorité présidentielle. Cela veut dire aussi qu’il fait l’affaire du Président, membre fondateur du RPM », estime Khalid Dembelé. «Ils ont osé rêver, mais la relation qu’ils ont avec IBK aujourd’hui ne permet pas à Dr Treta d’être Premier ministre. IBK n’est plus avec le RPM, en réalité », martèle Boubacar Bocoum.

Quoi qu’il en soit, c’est la fin  dans l’immédiat de certaines illusions. Les divergences de vision ont affecté depuis le début le climat entre le Président et ses compagnons d’antan. Mal compris ou mal aimé ?

« IBK est malheureusement le Président le plus seul du Mali, isolé par son propre parti dès le début son régime. Et tout cela parce qu’il a voulu exprimer, peut-être de façon maladroite, qu’il était le Président du peuple malien et non celui de son parti. Il leur a pourtant donné des chances, mais nous en avons vu les limites avec Abdoulaye Idrissa Maiga et Dr Bocary Treta », diagnostique Mahamadou Diouara. Le sociologue est convaincu « qu’il faut à un moment donné comprendre que la démocratie n’est pas la victoire d’un clan ».

Que de défis !

Dans un pays confronté à l’insécurité au nord et au centre, aux grèves répétitives, à la grogne sociale et économique, les défis ne sont pas des moindres. Être flexible tout en sachant rester ferme sera le pari à gagner pour le nouveau chef du gouvernement. « Il doit d’abord résister à la famille présidentielle, travailler avec l’opposition, dialoguer avec tout le monde et enfin être ferme quand il le faudra », préconise Khalid Dembelé. En attendant la formation de son gouvernement, des voix  avancent que le jeune Premier ministre pourrait marquer l’histoire s’il répond à la grogne sociale. « Il peut faire les choses autrement et rassembler derrière lui toutes les sensibilités. Il peut aussi mettre le parti du Président de la République à l’aise, parce que c’est le parti qui a supporté IBK pendant des années, à des moments durs et qui l’a amené au pouvoir », estime Mahamadou Diouara.

En attendant son gouvernement de large ouverture, le Premier ministre est attendu pour trouver urgemment une issue à la grève des enseignants. Un aspect de l’ensemble qui pourrait acter son envol du bon pied.

Nouveau gouvernement : entre interrogations et attentes

Nommé le 30 décembre 2017, Soumeylou Boubèye Maïga est devenu le cinquième premier ministre de la première législature du président Ibrahim Boubacar Keïta. Si certains acteurs politiques y voient la preuve d’une « instabilité institutionnelle », ils attendent de ce gouvernement qu’il relève le défi de l’organisation des futures élections.

Aussitôt nommé, le nouveau Premier ministre a constitué son équipe, le 31 décembre 2017, composée de 36 membres. Un « gouvernement pléthorique, incohérent et ne respectant pas la loi sur la parité », selon Mody Ndiaye, président du groupe parlementaire VRD à l’Assemblée Nationale et député de l’URD parti de l’opposition.  S’il dit prendre acte de la nomination d’un cinquième Premier ministre, Monsieur Amadou Aya du parti Yelema, aussi membre de l’opposition, estime que cela dénote d’une instabilité institutionnelle. Si c’est au président de choisir l’homme qui mettra en œuvre la politique pour laquelle il a été élu, c’est à lui de faire ce « bon choix », estime Monsieur Aya, parce que à « chaque fois qu’il y a changement d’homme, c’est un changement de direction » et donc la preuve d’une instabilité ou même d’« un manque de vision et de cap », selon  Mody Ndiaye. S’il ne doute pas des capacités de l’actuel Premier ministre qui connaît l’appareil et a une expérience certaine, le porte-parole du parti Yelema s’interroge sur ses possibilités à « avoir les coudées franches ». Surtout par rapport au contenu que pourrait avoir certains départements. Monsieur Aya déclare même avoir des « appréhensions » par exemple concernant, les ministères scindés en trois départements comme le ministère de l’Administration territoriale, le ministère des Collectivités territoriales et le ministère du Développement local. « Quel contenu pourrait-on mettre dans un tel département », s’interroge le porte-parole qui trouve qu’une telle division ne se justifie pas. Il s’agit même d’une absence de lisibilité de l’action publique, s’inquiète pour sa part Mody Ndiaye.

Six mois et de nombreux défis

S’ils n’attendent pas grand chose de ce gouvernement qui n’a ni « l’ambition » ni les moyens de « redresser la gouvernance » considérée comme « un échec patent », par Mody Ndiaye, nos interlocuteurs demandent qu’il assure l’organisation d’« élections crédibles, transparentes et aux dates voulues ».
Si elle ne se réjouit pas du départ d’Abdoulaye Idrissa Maïga, remplacé par Soumeylou Boubeye Maïga, la présidente des femmes du Rassemblement Pour le Mali (RPM) le parti au pouvoir, espère aussi que ce nouveau gouvernement puisse continuer « à aboutir à la paix et à l’accalmie sociale et surtout qu’on aille aux élections locales et présidentielle et que ces dates ne soient pas ratées », selon Madame Diawara Aïssata Lady Touré, la présidente des femmes du RPM. 

Primature : Conversation avec les internautes reportée

Prévue initialement le mercredi 25 juillet à 15 heures, la conversation du Premier ministre avec les internautes sur le réseau social Facebook a été reportée à une date ultérieure.

Pas question de l’annuler, précise la communication de la Primature qui annonce un prochain rendez-vous dans les jours à venir. Le « tchat » inédit entre le Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga et les Maliens devrait permettre au premier d’évoquer sa vision de la situation socio-politique au Mali et aux derniers de lui poser toutes les questions les intéressant sur les sujets d’actualité.

Après une déclaration liminaire du Premier ministre, la parole sera donc donnée aux internautes, « sans restriction mais dans le respect, pendant une heure ou deux», assure la communication de la Primature.

Utiliser tous les vecteurs pour amplifier et améliorer la communication gouvernementale, c’est le sens de cette initiative inédite prise par la Primature. Les réseaux sociaux en particulier sont le cadre de prédilection des Maliens pour exprimer et échanger leurs opinions, un cadre dont sont pour le moment plutôt absentes les institutions de la République, qui les utilisent plus comme un canal de promotion plutôt que comme un outil de communication avec le public.

Primature: le duel des Maïga ?

On l’annonçait pour l’après-sommet, et déjà les bruits de couloirs s’amplifient. Les noms sortent et les plus régulièrement cités sont ceux d’Abdoulaye Idrissa Maïga, ministre de la Défense et premier vice-président du RPM et Soumeylou Boubeye Maïga, président de l’ASMA-CFP, ancien ministre de la Défense et actuel secrétaire général de la Présidence.

Rassurer les partenaires techniques et financiers, améliorer le bilan du mandat et mettre en ordre de bataille la troupe pour la présidentielle de 2018, tel sera le cahier de charges du successeur de Modibo Keïta, dont le départ est annoncé pour les jours qui suivent le sommet Afrique-France qui s’est achevé le 14 janvier.

Deux favoris Ancien directeur de la Sécurité d’État, ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga a un bon profil pour être le Premier ministre d’un Mali en crise politico-sécuritaire. « Son parcours plaide très largement en sa faveur malgré les différents incidents de parcours qu’il a connu », commente un de ses proches. L’actuel secrétaire général de la Présidence a une grande connaissance des questions sécuritaires, militaires et de géostratégies régionales et internationales, et est crédité d’être un homme de réseau. Il a géré beaucoup de dossiers sulfureux et a un carnet d’adresses des plus étoffés. On dit de lui qu’il est l’homme de l’Algérie et de la France, les deux partenaires incontournables dans la résolution de la crise actuelle dans le septentrion malien. Mais en dépit de toutes ses qualités, Soumeylou Boubèye Maïga, passe aux yeux de  certains de ses détracteurs, pour un homme qui ne rêve que de devenir président de la République. « Pour ce faire, il est capable de pactiser avec le diable », souligne un cadre de son ancien parti, l’ADEMA. Sa plus grande faiblesse vient du côté politique. Même s’il appartient à la Convention de la majorité présidentielle (CMP), le fait qu’il n’appartienne pas au parti majoritaire, le Rassemblement pour le Mali (RPM), peut lui être fatal en période pré-électorale. C’est pourquoi Abdoulaye Idrissa Maïga émerge dans les pronostics. Sa rigueur et don autorité en font l’un des meilleurs profils pour le poste. Directeur de campagne d’IBK lors de la présidentielle de 2013, il pourrait se révéler être un atout pour le président dans la perspective de 2018. Il dispose de résultats favorables à la tête du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, de même qu’au ministère de la Défense et des Anciens combattants dont il a pris les rênes à la fin août 2016. « Chaque jour, il s’affirme et s’affiche comme le futur le Premier ministre. N’en déplaise à ses détracteurs qui tentent de le discréditer parce qu’il n’a jamais cédé au chantage politique pour gérer les affaires de l’État », explique un proche collaborateur. Dans ce duel, il peut compter sur le soutien d’une frange de son parti le RPM, dont il est le premier vice-président, mais il n’affiche pas un carnet d’adresse international étoffé. Tous deux originaires de Gao, les « frères Maïga » de la cité des Askia devront, quoi qu’il arrive, collaborer pour assurer à IBK un second mandat.

 

 

Primature : un fauteuil pour 3, voire 4

Les rumeurs sur un prochain changement à la Primature vont de nouveau bon train. Et pour succéder à Modibo Keïta, trois personnalités reviennent souvent sur la liste des « Premier-ministrables ». Néanmoins, il est possible que rien ne change…

De sources concordantes, trois poids lourds du landerneau politique seraient dans les starting blocks pour succéder à Modibo Keïta, nommé en janvier 2015, qui « voudrait rendre le tablier », selon ses proches. Le premier n’est autre que Soumeylou Boubeye Maïga, ancien ministre de la Défense, et président de l’ASMAA/CFP. Fin stratège politique, l’homme serait le choix de certains proches d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK). Discret, il maîtrise parfaitement le paysage politique malien et aurait ses entrées à Alger, un atout pour qui doit gérer la mise en œuvre de l’Accord de paix, qui semble avoir le hoquet… Son passage au ministère des Affaires étrangères, ainsi que son expérience à la tête de la sécurité d’État pourraient lui permettre de donner un vigoureux coup de pouce à ce processus. Il vient en outre d’être « blanchi » par la commission d’enquête parlementaire sur les événements de mai 2014 à Kidal, qui lui avaient valu son départ du gouvernement.

Le second n’est autre que le numéro 1 du Rassemblement pour le Mali (RPM), et non moins ancien ministre du Développement rural. Bocary Treta « revendiquerait » son droit naturel à occuper le fauteuil de Premier ministre, ne serait-ce qu’au regard de la configuration de l’Hémicycle de Bagadadji, dominé par son parti. Sa relation avec le Président IBK, que l’on dit parfois orageuse, et son départ du gouvernement sur fond de contestation de l’actuel PM, pourraient cependant handicaper une candidature que certains militants du RPM estiment cependant opportune, pour renforcer une majorité où les voix dissonantes se font de plus en plus entendre.

Enfin, celui que beaucoup donnent favori, n’est autre qu’Hamadoun Konaté, actuel ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du nord. Nouveau militant RPM en Commune III, il aurait, avec sa connaissance du terrain qu’il pratique depuis sa nomination, et bien avant, dans le cadre d’une ONG luxembourgeoise, les cartes pour l’apaisement au nord du Mali. Sa récente tournée dans le septentrion et surtout ses offices de médiateur dans différentes situations de tension, notamment communautaires, justifieraient son choix pour la Primature. Il est cependant gêné par ses liens familiaux avec le président, dont il est le beau frère.

Maintes fois annoncé et par deux fois réduit à un réaménagement de l’effectif, le remaniement viendrait, selon les observateurs, donner au Président IBK le sang neuf dont il a besoin pour relancer la machine de l’État au moment où les groupes armés font de la résistance, l’opposition est dans la rue, et le front social en ébullition. Cependant, l’homme dédaigne agir sous la pression, et pourrait aussi maintenir Modibo Keïta à son poste jusqu’à la fin 2016, pour ensuite entamer la dernière ligne droite de son mandat avec une « équipe de campagne ».

 

Zoom sur les nouveaux ministres

Choguel Kokalla Maà¯ga à  l’Economie numérique et porte-parole du Gouvernement Né vers 1958 à  Tabango dans le cercle d’Ansongo, Choguel Kokalla Maà¯ga est Docteur en télécommunications. Président du Mouvement Patriotique pour le renouveau (Mpr), un parti né sur les cendres de l’ancien parti unique Udpm, Choguel n’est pas à  sa première expérience ministérielle. Il a été ministre du Commerce et de l’industrie au premier mandat du Président Amadou Toumani Touré. l’homme a également un passé de militantisme que l’on peut qualifier de riche. Secrétaire général de l’Union des étudiants et stagiaires maliens en Union soviétique (Uesmus), il a été membre du bureau exécutif national de l’Union nationale des jeunes du Mali en charge des questions scolaires et universitaires. Après la chute du régime de Moussa Traoré, qu’il continue de défendre bec et ongles, le jeune Maà¯ga devient Président de la Jeunesse unifiée du Mali (Jum), une organisation politique des jeunes Maliens. Opposant farouche des premières heures de la démocratie malienne, Choguel fait partie des leaders politiques arrêtés et emprisonnés par le régime d’Alpha Oumar Konaré. En 2002, Choguel forme avec d’autres leaders le regroupement Espoir 2002. En 2007, au nom du consensus, il refuse de briguer la magistrature suprême. C’’est après la réélection d’Amadou Toumani Touré, il quitte le gouvernement pour occuper le poste de Directeur Général du Comité de régulation des télécommunications (Crt) devenu l’ Autorité Malienne de Régulation des postes et des Télécommunications (AMRTP). Mamadou Igor Diarra, ministre de l’Economie et des Finances A 49 ans, Mamadou Igor Diarra jusque-là  directeur général de la Bank of Africa Mali(BOA) signe son grand retour dans le gouvernement. En 1981, Mamadou Igor Diarra obtient son Diplôme d’Etudes Fondamentales à  l’Ecole Mamadou Konaté de Bamako. Après son Baccalauréat en 1985 en Sciences Exactes au Lycée Askia Mohamed de Bamako, il s’envole en Belgique o๠il sort en 1990 avec un diplôme de BAC+5 en Ingénierie aux Hautes Etudes Commerciales (H.E.C.) de Liège. Homme d’expérience, Igor a été en 2006 Président Directeur Général de la B.I.M. SA (Banque Internationale pour le Mali sa), après avoir été Directeur Général de la Banco Da Uniao Guinée Bissau en 2005. l’homme a également laissé ses traces au sein de la Banque de Développement du Mali (BDM-SA). En 1991, il devient Cadre à  la Direction des Engagements. En 1995, Mamadou Igor Diarra est nommé responsable du Bureau de Représentation de la BDM-SA à  Paris. Entre 1997 et 2002, il est chargé de l’Elaboration du Plan de Développement à  Moyen Terme après avoir été Analyste financier à  la Direction en charge du Crédit en 1998. Directeur Adjoint du Réseau et de la Monétique de la même Banque en 1999, Secrétaire Assistant du Comité de Gestion et Conseiller du Président Directeur Général de la Banque en charge de la fusion en 2000, il fut aussi Responsable projets Cartes VISA et MASTER CARD et GAB, TPE puis Directeur du Réseau et de la Monétique En 2001. De 2002 à  2004, il devient successivement Directeur d’Exploitation des Agences de Bamako et Responsable Adjoint Pôle Exploitation de la même (BDM-SA). Sur tout autre plan, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances est l’un des nominés de l’African Bankers Awards de 2008 et de « THE BIZZ AWARDS » prix entreprenariat de la même année. Il est parmi les « Managers Africains de l’Année 2007» par la CIMA qui lui a offert un Trophée « Oscar de l’Excellence du Manager Africain » à  Paris. Il est aussi Secrétaire Général de l’Association Professionnelle des Banques et Etablissements Financiers du Mali (APBEF) et Président de la Commission Technique des Directeurs d’Exploitation de la même Association. Igor est également membre Représentant de la BDM-SA à  l’Association Française Cotonnière (AFCOT) ; Représentant de la BDM-SA à  l’Association Cotonnière Africaine (ACA) ; Représentant des Banques à  l’Assemblée constitutive de l’Association pour la Promotion des Entreprises Privées au Mali (l’APEP) et Membre du groupe de réflexion sur le système financier du Mali (GRSF). Le nouveau ministre de l’Economie des Finances est marié et père de 4 enfants. Il parle Français ; Anglais ; Russe ; Espagnol ; Portugais ; Bambara. Mohamed Ag Erlaf, ministre de l’Environnement et de l’Assainissement et du développement durable Quatorze ans à  tête de la Direction Générale de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT), Mohamed Ag Erlaf en est à  sa deuxième expérience au sein du gouvernement. Ancien cadre politique de la rébellion des années 1990, déclenchée par le Mouvement populaire de l’Azawad (MPA) en juin 1990, Mohamed Ag Erlaf fera son entrée dans le gouvernement sous le régime d’Alpha Oumar Konaré et y restera jusqu’en 2000 en occupant le poste de ministre des Travaux publics et celui des Transports, de l’Emploi, de la Fonction publique et du Travail. Et depuis 2000, il occupe les fonctions de Directeur Général de l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT). Dramane Dembélé, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat Né le 8 avril 1967 à  Ségou, il obtient son baccalauréat (série Sciences exactes) au lycée de Ségou en 1988 puis rejoint l’à‰cole Nationale des Ingénieurs (ENI) de Bamako o๠il sortira un diplôme d’ingénieur géologue en 1993. En 2000, il obtient un certificat en gestion des ressources humaines et un certificat en gestion des finances pour responsable non financier en 2001 à  l’Institut de Management d’Abidjan (IMA), puis un Master II en Gestion de Projets en 2008 à  l’ESTM. Le nouveau ministre de l’urbanisme débute une carrière professionnelle beaucoup plus riche. En 2004, il travaille à  la mise en valeur des ressources en pierres précieuses et semi-précieuses pour la Banque Européenne d’Investissements avant de devenir chef de Projet du Fonds Minier Mali. De 2005 à  2010, il est Directeur National de la géologie et des mines du Mali. Depuis 2011, il est consultant indépendant dans le secteur minier. Militant syndical, il adhère à  l’Association des à‰lèves et à‰tudiants du Mali (AEEM) o๠il a eu à  assurer le bureau de coordination de 1991 à  1992. En 2005, il devient membre de la section Adema-PASJ de Ségou chargé des relations extérieures. En 2008, il est membre du comité exécutif de l’Adema-PASJ comme secrétaire chargé des Mines et de l’Industrie. La même année, il est Président et membre fondateur du réseau «Alternative pour un Mali Debout ». En 2013, il est candidat de son Parti à  l’élection présidentielle et termine la course troisième. Au second tour, Dramane Dembélé soutient le Ibrahim Boubacar Keà¯ta qui sera élu Président de la République. Mme Diarra Raki Talla, ministre de la fonction publique C’’est l’unique femme qui entre au gouvernement de Modibo Keita. Elle remplace Moussa Bocar Diarra. Mme Diarra Rakia Tala est une juriste de renom. Jusqu’à  sa nomination elle était conseillère du Ministre Diarra. Elle est également une membre très influente de l’Um-Rda que préside Moussa Bocar Moussa Diarra.

Le Premier ministre Modibo Keïta entre en fonction

Il était 17h 15 ce vendredi lorsque les deux personnalités, après un tête-à -tête, ont rejoint les membres du cabinet de la primature pour la cérémonie officielle de passation de service. C’’est le Premier sortant Moussa Mara qui a pris la parole en premier, pour féliciter son successeur « pour cette nomination méritée pour conduire l’action gouvernementale en cette période compliquée » de l’histoire du Mali. « Je vous sais homme de conviction, de talent, de rigueur, de modestie pour être certain que vous allez conduire l’action gouvernementale à  bon port et permettre au chef de l’Etat de pouvoir mettre en œuvre son ambitieux programme » a affirmé M. Mara. Selon lui, la première partie du projet présidentiel qui porte sur le rétablissement et l’honneur du pays est en train d’être constaté. Pour ce qui concerne la deuxième partie, M. Mara a indiqué que son successeur arrive au moment o๠« des perspectives claires sont annoncées par rapport à  la croissance, aux infrastructures ». Il a également réaffirmé sa disponibilité à  aider le nouveau PM dans sa mission. « Là  o๠je serai, vous pouvez compter sur moi jour et nuit pour apporter tout ce que je peux afin que vous réussissiez, parce que votre réussite est la réussite de notre pays ». Et d’ajouter : « Nous n’avons pas besoin d’être Premier ministre, ministre, directeur pour travailler au service de nos compatriotes ». Il revient 13 ans après « En essayant de remonter le fil du temps je me retrouve près de 13 années en arrière dans les locaux de la primature je passais moi aussi le service à  un digne fils du pays, Ahmed Mohamed Ag Hamani. C’’est des moments extrêmement importants, C’’est des moments chargés d’émotion » a rappelé le tout nouveau Premier ministre. En remerciant M. Mara pour le travail accompli, M. Keita a indiqué qu’il s’emploiera « de la façon la plus judicieuse » à  s’inspirer de son « dynamisme juvénile », de sa « grande énergie », de sa « combativité » pour le bien du peuple malien. Après une photo de famille à  l’issue d’une cérémonie qui a duré une vingtaine de minutes, le nouveau Chef du gouvernement a raccompagné son prédécesseur Moussa Mara.

Esquisse du futur gouvernement Modibo Keita

Comme à  chaque fois qu’une équipe gouvernementale doit changer, les spéculations vont bon train sur les ministres qui vont rester, ceux qui vont partir ou ceux qui devraient permuter. Décidé à  donner un nouveau souffle à  l’équipe, la question qui se pose est de savoir, si le futur gouvernement va être resserré. Fort de 31 membres, le gouvernement Mara comportait des jeunes, 4 femmes et des proches de la mouvance présidentielle, des fidèles d’IBK, compagnons de haute lutte du RPM. Avec à  leur tête, un autre grand allié d’IBK, il y a fort à  parier, que ce gouvernement III pourrait signer le retour de barons du RPM, qui avaient à  l’époque vu d’un œil glacial l’arrivée de Moussa Mara, jeune président du parti Yéléma, qui signifie le « changement ». Nouvel élan Le changement donc est là , sauf qu’après avoir donné sa chance à  deux jeunes, le technocrate Oumar Tatam Ly et le populaire Mara, IBK revient dans son cercle de fidèle, en la personne du septuagénaire Modibo Keita, à  qui il a confié la haute tâche de diriger une équipe, qui manquait d’élan, de direction et devait engager des priorités et des actions fortes. Or la priorité des priorités n’est autre que la Paix et la sécurité au Mali. « Nous avions besoin d’un rassembleur, d’un homme qui sache emmener une équipe, avec un grand sens de l’Etat, pas quelqu’un qui cultive les antagonismes », confie ce proche de Koulouba, à  l’annonce de la nomination de Modibo Keita. IBK, en confiant donc la tâche à  ce dernier, espère ré-axer l’action gouvernementale qui ces derniers temps avait trop été émaillée de scandales et de justifications. Entre les affaires des contrats militaires, l’achat de l’avion présidentiel et la pression des bailleurs internationaux sur la gouvernance financière, il se dit que le nouveau PM ne voudrait plus de tous ceux dont le nom a été mêlé aux « affaires » de 2014. Est-ce à  dire qu’il y aura moins de nouvelles têtes ? Et alors plus de cadres de l’époque, le retour d’anciens commis de l’Etat, ceux de l’ère o๠IBK était lui-même Premier ministre. Le locataire de Koulouba veut-il désormais réduire les risques et aussi les critiques en gouvernant avec son parti ? s’il lui était déjà  reproché d’avoir trop puisé dans son sérail et dans sa famille, va-t-il appliquer à  la lettre cette stratégie du clan ? Si les femmes sont très peu nombreuses au gouvernement, faut-il s’attendre à  un effort supplémentaire, puisqu’IBK, en marge d’une tribune au sommet de Washington en Août 2014, avait admis devant Valérie Jarret, conseillère de Barack Obama, qu’il fallait aller plus beaucoup loin dans la promotion des femmes au Mali. Ce qui reste certain, C’’est qu’IBK souhaite donner un nouvel élan à  la vie de la nation. Ce début d’année 2015 l’a prouvé, car lorsqu’on veut changer la direction ou la dynamique d’une entreprise collective, il faut d’abord en changer la tête. Tel le bateau Mali qui tangue, tangue, mais jamais ne chavirera… Inch’allah…

Primature : Fin de mission pour Moussa Mara

Il aura tenu 9 long mois. Nommé en Avril 2014, Moussa Mara a rendu sa démission ce jeudi 8 janvier 2015, après de longues rumeurs et tractations à  Koulouba. Comme un nouveau départ en ce début d’année, la primature sera désormais occupée par un homme d’expériences et qui aura déjà  occupé la fonction. Il s’agit de Modibo Keita, actuel Haut représentant du chef de l’Etat pour les pourparlers de paix. D’ailleurs, l’homme en question est devenu très présent sur la scène politique malienne ces dernières semaines à  travers de larges consultations avec plusieurs franges de la société civile. Mais revenons au Premier ministre sortant, Moussa Mara, qui n’aura pas longtemps bénéficié d’un contexte favorable. Entre insécurité au nord, tension sociale, vie chère, sa nomination en avril 2014, va susciter l’adhésion en effaçant la démission surprise d’Oumar Tatam Ly, suite à  une incompatibilité entre le technocrate et son équipe. Populaire, jeune, charismatique, Mara crée l’état de grâce, même si son inexpérience politique est pointée et contre l’avis des caciques du RPM supplantés par ce jeune président de parti, ambitieux. l’état de grâce ne durera pas longtemps. La visite controversée de Moussa Mara à  Kidal en Mai 2014, et les évènements qui s’en suivront feront baisser sa côte de popularité et brouilleront la feuille de route. En juin, Mara affronte la motion de censure de l’opposition qui souhaite déjà  sa démission avec cette phrase « Nté ta Yoro si!» qui va faire mouche à  l’Assemblée nationale. En dépit du fiasco de Kidal et de la déroute de l’armée malienne confrontée aux rebelles du MNLA, le PM est maintenu par IBK contre vents et marées. Mais le malaise est perceptible et en fin d’année, on susurrait qu’il y avait beaucoup d’eau dans le gaz entre le PM et IBK décidé à  profiter de la nouvelle année pour relancer la machine. Les mois qui suivront la déroute Kidal seront très difficiles pour le PM. Régulièrement des rumeurs de démission émailleront la presse, sans qu’elles ne trouvent d’écho sur la colline jusqu’à  ce 8 janvier 2015. Moussa Mara, qui vient de tenir le 3è congrès de son parti, Yéléma, pourra désormais se consacrer aux communales à  venir, notamment en commune IV du district de Bamako. Gageons qu’il restera très actif dans le marigot politique après une expérience intense mais courte à  la primature. Elle lui servira sans aucun doute pour la suite de sa carrière politique. Un PM s’en va. Un autre vient. Modibo Keita remplace désormais Moussa Mara. Prochaine étape : la composition du nouveau gouvernement.

Primature : 2è round !

Tatam Ly est parti comme il est venu : sobre, discret et ferme. Le banquier a rassuré, il a tenté d’assainir, il s’est évertué à  imposer le respect des procédures pour une gouvernance vertueuse. Les bailleurs l’ont suivi et l’audience que le président de la république a dernièrement accordée au directeur des opérations de la Banque Mondiale au Mali suffisait à  comprendre l’imminence du départ de Tatam Ly qui en réalité n’arrangeait pas les politiciens tout comme l’arrivée de Moussa Mara fait grincer des dents dans les rangs du parti présidentiel. Seulement, les proches du président doivent comprendre que leur mentor a sorti le grand jeu. Mara à  la primature C’’est l’élimination d’un candidat sérieux à  la tête de la commune 4 et l’implosion du parti Yéléma o๠les cadres avaient du mal à  brandir leurs ambitions. Mara à  la primature, C’’est l’élimination prématurée d’un jeune loup qui croit en son destin présidentiel. Mara à  la primature, C’’est pour rassurer le peuple, détourner les supputations et interprétations malencontreuses liées aux incendies répétées des marchés, à  l’attaque du domicile de Alpha Omar Konaré, aux lenteurs des procédures judiciaires sur les dossiers de certains barons écroués mais également un signal à  tous ceux qui comptaient sur le malaise social pour ébranler le pouvoir. Mara à  la primature C’’est pour refiler la patate chaude à  un prétentieux jeune politicien le temps qu’il chauffe le siège aux cadres du RPM en attendant la fin des joutes locales. Mara à  la primature? C’’est le coup du sombréro pour IBK qui montre qu’il est à  la fois un homme politique et un homme d’Etat. Le premier pense à  la prochaine élection et le second à  la prochaine génération. Qu’est ce à  dire ? Six mois, C’’est peu pour faire des preuves alors Mara deviendra le concentré des frustrations et mécontentements. Il se verra obliger de jeter l’éponge au lendemain des municipales avec un score faible de Yéléma. Son avenir sera alors dans son passé et obligation lui sera faite de retourner à  la tête de son école de gestion dont les déménagements récurrents sont assimilés à  un problème de management du tout nouveau premier ministre. Par ailleurs, il urge de se pencher sur les relations entre Moussa Mara et certains ténors du régime IBK comme Soumeylou Boubèye Maiga ! Est-ce que l’autorité de statut de PM permettra à  Mara de diriger ces ténors ? Une autorité de compétence n’a jamais suffi en politique et Tatam Ly l’a déjà  vécu. Somme toute, IBK vient de rendre un grand service à  son parti, tout en donnant l’impression d’amadouer les partisans de l’Um/Rda et de Yéléma. Mara n’étant autre que l’homonyme du président Moussa Traoré.

Lutte contre la corruption: pour des résultats concrets

La lutte contre la corruption semble être au C’œur des préoccupations du gouvernement, malgré la tenue des états généraux sur la question en 2008, et l’organisation de nombreux autres fora dans le passé. « Ce forum n’est pas un forum de plus, je vous invite à  prendre des recommandations et nous les mettrons en œuvre » a assuré le premier ministre Oumar Tatam Ly, lors de l’ouverture du forum jeudi matin au CICB. Selon Oumar Tatam Ly, le président de la République a décrété l’année 2014, comme l’année o๠la corruption doit être prise à  bras le corps concrètement au Mali. « Le président IBK a déclaré la guerre à  la corruption » explique-t-il. Durant ces deux jours d’atelier, les membres de la société civile, les représentants des institutions étatiques et privées, entre autres vont se pencher sur les questions de mise en œuvre des recommandations du plan d’actions issu des états généraux « ce plan d’actions n’a été suivi qu’à  20 % » dénonce Mme Sy Aminata Konaté, présidente du comité de mise en œuvre des recommandations. « Il faut freiner l’évolution des fléaux. Nous avons recueilli les propositions de solutions des citoyens dans les localités les plus reculées. Un pays comme le Mali ne devrait pas vivre de subventions, de prêts, de quoi que ce soit. Le véritable problème reste l’impunité » explique-t-elle. Une loi portant prévention et répression de l’enrichissement illicite doit être examinée lors des travaux. l’Assemblée nationale se penchera à  son tour sur ce projet de loi lors de sa session extraordinaire en cours. « La volonté de lutter contre la corruption semble se dessiner concrètement avec ce nouveau gouvernement. J’ai l’impression que cela va dans le bon sens, nous gardons bon espoir » ajoute-t-elle.

Passation de service entre Oumar Tatam Ly et Django Cissoko

C’’est aux environs de 11 heures qu’Oumar Tatam Ly est arrivé à  la primature pour la passation de service. La cérémonie s’est déroulée ce matin en deux temps. D’abord, les deux personnalités se sont rencontrées en tête à  tête dans le bureau du Premier ministre avant de se rendre dans la salle de réunion o๠les attendaient les membres du cabinet et les représentants des services rattachés à  la Primature. Le Premier ministre sortant, SEM Diango CISSOKO a dit avoir le plaisir de présenter le rentrant SEM Oumar Tatam LY puisque le temps est venu de lui passer la main ». « je lui souhaite beaucoup de succès dans l’exercice de ses fonctions, convaincu qu’il donnera entière satisfaction » a poursuivi Diango CISSOKO avant de demander au personnel d’accompagner son successeur avec la plus grande efficacité pour continuer à  relever les défis. Personnellement, SEM Diango CISSOKO demeure disponible pour répondre à  toutes attentes du nouveau Premier ministre et du Président de la République. Prenant la parole, le tout nouveau Premier ministre a rendu hommage à  son prédécesseur pour les mots aimables à  son égard. SEM Oumar Tatam LY a déclaré vouloir se mettre tout de suite au travail en comptant sur tous. «Qu’allah nous assiste dans cette mission au service du peuple malien » a-t-il conclu. La cérémonie s’est déroulée en présence de la presse nationale et internationale.

Primature : pourquoi Oumar Tatam Ly ?

A la surprise générale des maliens, le président Ibrahim Boubacar Keita a jeté son dévolu sur un technocrate de 50 ans pour conduire son premier gouvernement. Dans l’opinion publique, le choix de ce banquier apolitique répond aux aspirations du peuple malien qui voulait une rupture avec la vieille garde politique malienne. « Il faut une nouvelle tête à  la primature. Nous sommes fatigués des mêmes têtes qui sont là  depuis l’avènement de la démocratie malienne », estime Moussa, électricien. D’une part, C’’est le choix d’une forme de complémentarité avec le pouvoir suprême: «Ibrahim Boubacar Keita est un homme qui a la parfaite maitrise de la classe politique malienne. Il a besoin d’un technocrate comme Premier ministre afin de relever certains grands défis économiques », juge un jeune économiste en chômage à  Korofina. Ce banquier peu connu de la classe malienne est loin de faire ombrage à  Ibrahim Boubacar Keita dans la gestion des affaires publiques. »Mais cependant, estime ce chargé de mission dans l’administration, IBK pourrait écraser son PM, et diriger lui même la Primature à  travers Ly »… Pour cette malienne, basée à  Dakar, le profil technocrate de Tatam Ly est un défi face à  une classe politique malienne habituée aux passe-droits : « Ici au Sénégal, nous avons viré nos technocrates avec le limogeage du gouvernement Mbaye. On verra bien ». Il faut retenir qu’Oumar Tatam ly est issu d’une famille politique réputée au Mali. A titre d’exemple, la mère de ce technocrate fut la Directrice de campagne d’Alpha Oumar Konaré et son père, Feu Ibrahim Ly, restera dans les annales de l’histoire politique du Mali comme un brillant écrivain et militant politique.

Convention nationale : le FDR marque la ligne de divergence

l’entretien avec les journalistes était animé par Iba N’diaye premier vice – président du FDR, Sidi Bocoum secrétaire administratif du PEDES et Firouhoune Maiga membre du bureau national du FDR. De cette conférence de presse, le FDR a voulu démontrer aux médias qu’il ne prendrait pas part à  la convention que si la règle de jeu changeait. A savoir, la démarche peu crédible de la Primature. A les croire, le problème se situerait au niveau de la décision N°201 du 15 Août 2012 de la primature portant création du comité technique chargé de l’élaboration des termes de référence de la concertation nationale. Ladite décision qui crée ce comité auprès du premier ministre, aurait choisi à  sa tête des personnes qui sont sans crédit et non représentatives de la société civile. Pour cause, le FDR est le plus grand regroupement politique depuis le coup d’état du 22 Mars 2012. Autre argument, la primature aurait adressé des correspondances qui invite le FDR à  prendre part à  cette convention nationale sans termes de référence en demandant deux représentants à  ce «Â grand » regroupement qui a pourtant à  son actif 120 députés, plusieurs conseillés communaux et de grands partis politiques. Large représentativité Selon Sidi Bocoum, l’un des conférenciers «Â il est temps que le FDR soit présenté à  l’opinion afin de montrer ses acquis ». Parmi ces actions, le retour à  l’ordre constitutionnel, l’investiture du président par intérim, la constitution des deux gouvernements de Cheick Modibo Diarra, l’envoi des troupes étrangères pour assister l’armée nationale… Le FDR dit ne pas vouloir faire de cette convention une nouvelle occasion de déstabiliser les efforts déployés par la communauté internationale qui se trouve au chevet du Mali. Iba N’Diaye considère que C’’est dangereux d’aller à  une convention nationale dans ces conditions d’exclusions faites par le gouvernement. Il trouve que la concertation peut attendre vu l’imminence de la guerre au nord du Mali. Il soutient que les autorités de la transition doivent poser des actes pour inspirer la confiance de toutes les parties, si elles ne veulent pas remettre le pays dans les polémiques stériles. Pour l’instant le FDR n’a vraiment pas l’intention de prendre part aux assises nationales tant qu’on ne lui accordera pas sa «Â taille » sur la scène politique. C’’est du moins ce que sous entend cette démarche dans laquelle, il se présente comme la plus grande force politique ayant gagné tous ses combats depuis le coup d’état du 22 mars 2012.

Bientôt un lycée à Dioro

En ce mois de janvier, le climat est peu clément dans cette partie de la région de Ségou. A Dioro, comme dans les localités de la zone sahélienne, le froid est glacial et l’harmattan est bien installé. Pourtant, malgré cette période peu propice au regroupement en plein air, les populations de Dioro sont massivement sorties ce jeudi 12 janvier pour accueillir le Premier ministre, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé. Pour les habitants, l’enjeu en valait vraiment la peine, car il s’agissait de la pose de la première pierre du nouveau lycée de la commune. La forte délégation témoignait de toute l’importance de la cérémonie. Car le chef du gouvernement était accompagné du chef du département de l’alphabétisation, des ministres délégués chargés de la décentralisation et du développement intégré de la zone Office du Niger, sans oublier les responsables du projet « Village du Millénaire ». Le lycée bienvenu l’arrondissement de Dioro compte aujourd’hui 11.394 élèves au premier cycle, 1.277 franchissent chaque année le seuil le second cycle. Malheureusement, l’absence d’établissement d’enseignement secondaire les pousse vers les grandes villes. Les difficultés liés à  l’acquisition d’un tuteur, l’influence du milieu urbain et très souvent les mauvaises conditions d’hébergement handicapent certains à  pouvoir maintenir leurs performances scolaires et aux pires des cas à  poursuivre les études. D’o๠l’avis du maire de Dioro et du président de l’Assemblée régionale de Ségou, que la construction de cet établissement d’enseignement secondaire est une initiative de bienvenue. Car, disent-ils, le future lycée permet l’amélioration du taux scolarisation et de maintien des élèves à  l’école, le renforcement du recrutement des enfants à  l’âge légal à  travers la mobilisation communautaire, l’amélioration de la qualité de l’enseignement, etc. Bref, la concrétisation du projet de construction du lycée du Dioro permettra de fournir un nombre important d’élèves qui pourront alimenter l’université de Ségou en gestation. Bel exemple de partenariat Bâti sur une superficie de plus d’un hectare, le nouveau de lycée de Dioro devra coûter plus de 500 millions de francs CFA. Pour le ministre délégué chargé auprès du Premier ministre, chargé du développement intégré de la zone Office du Niger, la symbolique est forte, et consacre à  la fois le témoignage d’un partenariat public-privé, mais aussi un bel exemple de coopération entre le Mali et ses partenaires américains. Saluant ce partenariat nord-sud, le ministre Abou Sow a loué les réalisations du projet « Village du Millénaire », notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, des infrastructures, etc. Le chef du gouvernement, qui a procédé à  la pose de la première pierre de l’établissement sous un tonnerre d’applaudissements, a explique toute « la volonté du Mali de redonner à  son école ses lettres de noblesse à  travers un enseignement de qualité ». Appelant les élèves à  plus d’assiduité, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé leur a rappelés leur rôle dans la construction du Mali de demain.

Conseil des Ministres du 7 Septembre 2011

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes et entendu une communication. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret déterminant les conditions et les modalités d’exercice des droits conférés par les titres d’exploitation et de transport des produits forestiers. La Loi N° 10-028 du 12 juillet 2010 déterminant les principes de gestion des ressources du domaine forestier national a été adoptée pour assurer la conservation et l’exploitation durable des ressources forestières. Elle institue, à  cet effet, des titres d’exploitation, de circulation, de transport et de stockage des produits forestiers. Le présent projet de décret s’inscrit dans le cadre de l’application de cette loi et vise à  clarifier d’une part, les modalités et conditions d’exercice des droits conférés par les titres d’exploitation et de transport des produits forestiers et d’autre part, à  contribuer et à  asseoir les bases d’une exploitation durable des massifs forestiers. Sur le rapport du ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant nomination des membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) Dans le souci d’assurer la régularité et la transparence dans l’organisation du référendum et des élections, il a été institué une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) chargée de la supervision et du suivi du référendum, de l’élection présidentielle et des élections générales législatives et communales. La Loi électorale N°06-044 du 4 juin 2006 dispose que la CENI est composée de quinze membres choisis suivant les critères de compétence, de probité, de bonne moralité et d’impartialité. Aux termes du présent projet de décret, conformément à  la loi électorale, les membres de la CENI sont désignés comme suit : 10 Membres désignés par les Partis politiques ; 1 Membre désigné par les confessions religieuses ; 1 membre désigné par le Syndicat Autonome de la Magistrature ; 1 membre désigné par le Conseil de l’Ordre des Avocats ; 1 membre désigné par les Associations de Défense des Droits de l’Homme ; 1 membre désigné par la Coordination des Associations et Organisations Féminines. Sur le rapport du ministre de l’Agriculture, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret relatif aux modalités d’organisation des dispositifs spécifiques d’intervention en cas de menace sur la sécurité alimentaire. Malgré un potentiel important dans le domaine agricole, notre pays connaà®t de manière conjoncturelle des situations de menace sur la sécurité alimentaire qui résultent notamment des conditions climatiques défavorables et aléatoires. La menace sur la sécurité alimentaire constitue toute situation susceptible d’entraver la disponibilité et l’accessibilité de produits alimentaires de qualité, destinés à  la satisfaction des besoins des préférences alimentaires des populations pour leur permettre de mener une vie saine et active. Aussi, afin de sécuriser et de valoriser l’activité agricole et de faire face aux menaces majeures sur la sécurité alimentaire, la loi d’orientation agricole adoptée en 2006 a prévu la mise en place de dispositifs spécifiques d’intervention. Le présent projet de décret détermine les modalités d’organisation desdits dispositifs. Il définit le rôle et la place des différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre des dispositifs spécifiques d’intervention qui visent à  organiser et à  optimiser l’action de l’Etat et des partenaires techniques et financiers en appui aux dispositifs permanents. Sur le rapport du ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant organisation de l’Enseignement secondaire technique et professionnel. l’enseignement secondaire technique et professionnel dans notre pays est confronté actuellement à  l’insuffisance de l’offre de formation, à  l’inadaptation des séries et spécialités des lycées techniques et des filières des écoles de l’enseignement professionnel. Face à  ce constat, le Gouvernement a engagé des actions dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de restructuration et d’orientation du Système de la formation technique et professionnelle en vue d’assurer un enseignement technique et professionnel adapté à  l’environnement national et sous-régional à  travers la réforme des filières. Le présent projet de décret offre aux élèves orientés dans l’Enseignement Secondaire Technique et professionnel un éventail de choix plus diversifié et plus adapté au marché de l’emploi et aux structures post secondaires. Par ailleurs, un mécanisme de passerelle sera mis en place pour faciliter les changements de cycles et permettre aux plus aptes de poursuivre leurs études dans un cycle supérieur. Le projet de décret fixe également l’organisation de l’administration scolaire dans les établissements de l’Enseignement secondaire technique et professionnel. Il vise notamment une harmonisation de l’administration du Lycée technique avec celle du lycée de l’Enseignement secondaire général. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DE l’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DES COLLECTIVITES LOCALES : Le Conseil des Ministres a été informé du démarrage des travaux de révision exceptionnelle des listes électorales. Cette révision qui s’inscrit dans la perspective de l’organisation du référendum et des élections présidentielle et législatives de 2012 et dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations issues des concertations entre l’administration et la classe politique, vise notamment à  : – garantir l’identification correcte de l’électeur ; – assurer la localisation de l’électeur de nature à  le rapprocher davantage de son bureau de vote ; – radier des listes les titulaires des cartes d’électeurs non retirées lors des élections précédentes ; – renforcer les capacités des structures électorales et des acteurs en les dotant de moyens adéquats ; – procéder au toilettage du fichier électoral en inscrivant les nouveaux électeurs, en effectuant la radiation des électeurs décédés ou ayant changé de domicile, en supprimant les doubles inscriptions et en corrigeant toutes les anomalies. Les travaux de révision sont précédés de travaux préparatoires visant à  assurer la mise à  jour du fichier dans les meilleures conditions. KOULOUBA, LE 07 SEPTEMBRE 2011 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT. Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’ordre national

Il était une fois une dame à la Primature…

Mme le premier ministre, on vous voit sourire à  chacune de vos sorties, devant les élus, les partis politiques, les ONG, les caméras de télévision, les diplomates étrangers, avec ces fossettes qui vous caractérisent. Pourtant, Mme le premier ministre, la tâche qui vous a été confiée par le chef de l’état est une tâche délicate, noble, en témoigne votre lettre de mission. Mais à  vrai dire, Mme Kaidama, après l’effet de surprise, quant toutes les femmes et leaders d’association saluaient votre nomination, vient le moment du grand test. Et l’on vous sent moins à  l’aise dans vos chaussures et ne sachant pas trop comment vous démarquer de votre prédécesseur. Et surtout comment accomplir cette mission en 13 mois ? Le temps file, vous en conviendrez ! Madame le Premier Ministre, que répondez-vous à  tous ceux qui doutent de votre capacité à  engager les réformes voulues par votre hôte jusqu’au bout, quant il y débat sur les priorités ? O๠placez-vous la votre ? Organiser ces élections tant attendues par des milliers de maliens ou conduire la réforme constitutionnelle à  son terme. Hier inconnue, vous voilà  propulsée sur le devant de la scène avec tous les risques inhérents à  la fonction et des choix à  faire. Oui, vous êtes à  l’écoute. Vous y croyez, répétez-vous, êtes convaincue que les chantiers engagés aboutiront. Vous prenez le pouls, la température, rencontrez les partenaires sociaux, techniques et financiers, mais que répondez-vous face à  la grogne populaire ? Aux étudiants, qui la semaine dernière ont manifesté à  quelques encablures de votre siège, bloquant toute la circulation de Bamako ? Que lancez-vous aux enseignants grévistes, qui paralysent l’année scolaire ? Enfin, il paraà®t que vous auriez même refusé de recevoir les marcheurs de l’AMO. Mme Kaidama, votre seule fonction se limite t-elle à  des audiences cordiales et distinguées, ici o๠là . Des femmes ont placé d’immenses espoirs en vous, allez-vous les décevoir, et pour qu’on finisse par dire que vous n’êtes qu’une « bonne femme » qui n’a pas la carrure d’un Premier ministre ? On cherche déjà  votre marque, mais vos discours déçoivent les observateurs politiques et alimentent les « grins » des journalistes qui vous suivent de près ? Et d’aucuns vont jusqu’à  prétendre que vous n’êtes qu’un premier ministre de substitution, qui ne fera pas long feu à  la Primature. Sachez Mme, le premier ministre qu’on vous donne tout juste six mois pour convaincre ou disparaà®tre, telle une étoile filante dans la constellation sans pitié de la politique au ali. On vous attend Mme Kaidama, sachez le. Juste à  l’angle de la Primature et du Monument de l’indépendance… Qu’importe si le soleil est de plomb ce jour là  pour les marcheurs… Alors, allez-vous laisser ces langues perfides avoir raison de votre réputation et dire, il était une fois une dame à  la Primature…

Conseil des Ministres du 20 Avril 2011

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes ; entendu des communications et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES Sur présentation du ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, le Conseil des Ministres a adopté un projet de loi autorisant la ratification des amendements aux Statuts du Fonds Monétaire International (FMI) Dans le cadre de la réforme de l’architecture financière internationale et suite au plaidoyer des pays en voie de développement et à  d’intenses négociations entre les principaux actionnaires du Fonds Monétaire International (FMI), le Conseil des Gouverneurs de l’institution financière a approuvé en 2008, deux résolutions visant à  modifier certaines dispositions des Statuts du FMI. Les amendements proposés dans ce cadre visent, d’une part à  améliorer la représentation de la participation des Etats membres au sein du Fonds Monétaire International et d’autre part, à  renforcer le pouvoir du Fonds en matière d’investissement. Le présent projet de loi est adopté pour autoriser la ratification par notre pays de ces amendements. Sur présentation du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) Un projet de loi portant modification de la loi du 18 mars 1994 portant organisation et fonctionnement des Tribunaux Administratifs, 2°) Un projet de loi fixant la compétence, l’organisation et le fonctionnement des Cours Administratives d’Appel : Dans le cadre de la réforme judiciaire engagée dans notre pays, le Gouvernement a entrepris de rapprocher davantage la justice des justiciables et de désengorger la Section Administrative de la Cour Suprême à  travers la création de nouvelles juridictions administratives. Les présents projets de lois sont adoptés pour revoir l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux Administratifs et fixer la compétence des Cours Administratives d’Appel pour leur permettre de connaà®tre en appel les décisions rendues par les Tribunaux Administratifs. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES Sur le rapport du ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales, le Conseil des Ministres a adopté un projet de décret portant organisation de l’Enseignement Secondaire Général. l’Enseignement Secondaire Général est organisé dans notre pays par le décret du 6 juin 1980 qui a, par ailleurs, défini et mis en application les filières et séries actuelles de cet ordre d’enseignement. Cependant, la mise en œuvre de la Loi d’Orientation sur l’Education et les différentes innovations enregistrées au niveau de la didactique des disciplines enseignées et de la pédagogie, ont nécessité la relecture du décret de 1980 en vue d’adapter l’organisation de l’Enseignement Secondaire Général au nouveau contexte. Le présent projet de décret pris dans ce cadre, diversifie le choix des élèves au secondaire conformément aux offres de formation en vigueur au Mali et à  l’étranger. Ainsi l’enseignement secondaire général comportera : – au niveau de la 10ème année, une dixième commune ; – au niveau de 11ème année, trois séries dénommées respectivement : 11ème lettres, 11ème Sciences économiques et sociales, 11ème Sciences ; – au niveau de la douzième année, 6 séries dénommées respectivement : Terminale Langues-Littératures, Terminale Arts-Lettres, Terminale Sciences sociales, Terminale Sciences économiques, Terminale Sciences expérimentales et Terminale Sciences exactes. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : AU TITRE DU MINISTERE l’ECONOMIE ET DES FINANCES : – Directeur général des Douanes : Monsieur Modibo MAIGA, Inspecteur des Douanes -Directeur général des Impôts : Monsieur Amadou Ba Aly TRAORE, Inspecteur des Impôts – Directeur général des Marchés publics et des Délégations de Service public : Monsieur Sidi El Moctar BA, Inspecteur du Trésor. AU TITRE DU MINISTERE DU LOGEMENT, DES AFFAIRES FONCIERES ET DE l’URBANISME : – Directeur national des Domaines et du Cadastre : Monsieur Imirane Abdoulaye, Ingénieur des Constructions Civiles. Le Conseil des Ministres a également procédé à  l’abrogation des décrets portant nomination des Directeurs Administratifs et Financiers de la Présidence de la République et de la Primature. AU CHAPITRE DES COMMUNICATIONS AU TITRE DU MINISTERE DE l’ADMINISTRATION TERRITORIALE ET DES COLLECTIVITES LOCALES Le Conseil des Ministres a examiné une communication relative à  la situation des inondations au titre de l’année 2010 ainsi que la situation financière du compte «Aides Urgences Sinistres» Les abondantes pluies enregistrées en 2010 ont provoqué des dégâts importants et variables selon les régions notamment des dégâts agricoles, la destruction d’habitats, d’écoles, d’infrastructures routières, des pertes en vies humaines et d’animaux et la dégradation de l’environnement. Face à  ces sinistres, le Gouvernement en rapport avec ses partenaires, a apporté des appuis aux localités sinistrées. Les mesures d’urgence prises dans ce cadre ont porté sur l’appui en céréales, en produits sanitaires et d’hygiène, en effets complémentaires, sur le recasement provisoire des sinistrés et la restauration provisoire des ouvrages de franchissement détruits. Le solde actuel du compte « Aides Urgences Sinistres » est de 705 millions 100 mille francs CFA environ permettra au Gouvernement d’entreprendre des actions en 2011. Des recommandations ont été formulées en vue de renforcer entre autres, la prévention et la gestion des cas d’inondations et de dynamiser les comités de veille dans les régions et les communes. AU TITRE DU MINISTERE DU DEVELOPPEMENT SOCIAL, DE LA SOLIDARITE ET DES PERSONNES AGEES Le Conseil des Ministres a procédé à  de larges échanges de vues sur l’Assurance Maladie Obligatoire qui ont abouti aux conclusions suivantes : l’institution de l’Assurance Maladie Obligatoire est une réforme essentielle en matière de protection sociale et l’une des importantes que notre pays a mises en œuvre jusqu’à  ce jour. Elle est fondée sur les principes de la solidarité, de la contribution, de la mutualisation des risques et du tiers payant. Sa mise en pratique permet d’éviter le paiement de sommes importantes pour des soins en cours de maladie grâce à  la prise en charge directe par l’Assurance Maladie Obligatoire de tous les frais médicalement requis par l’état de santé du bénéficiaire. Le taux de prise en charge est de 70 % pour les soins ambulatoires et de 80 % en cas d’hospitalisation. Une démarche basée sur le dialogue social a été conduite pendant plusieurs années pour obtenir l’adhésion de l’ensemble des partenaires sociaux à  la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Obligatoire. Cette adhésion a été confirmée auprès du ministre du Développement social, de la Solidarité des Personnes âgées par les partenaires sociaux dans des lettres manifestant en même temps leur accord pour les taux de cotisation. Pour autant, des contestations prenant des formes les plus vigoureuses sont aujourd’hui exprimées contre l’Assurance Maladie Obligatoire. Le Gouvernement prend acte de ces contestations et prendra toutes les mesures nécessaires pour respecter le choix de ceux qui ne souhaitent pas bénéficier de l’Assurance Maladie Obligatoire. Le Gouvernement continuera, toutefois, à  tout mettre en œuvre conformément à  sa politique de protection sociale pour garantir la délivrance des prestations prévues dans le cadre de l’AMO et à  améliorer la couverture sociale contre le risque maladie pour l’ensemble des maliens. KOULOUBA, LE 20 AVRIL 2011 LE SECRETAIRE GENERAL DU GOUVERNEMENT. Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’ordre national

Elections 2012 : la machine est lancée!

La première réunion de prise de contact du comité interministériel des opérations référendaires et électorales s’est tenue ce mardi après-midi dans la salle de réunion de la Primature. Cette rencontre aura permis d’échanger sur les actions menées dans le cadre de l’exécution du RAVEC entres autres et d’examiner les avantages et les inconvénients d’un fichier électoral. Ce comité interministériel pour la préparation du processus électoral est présidé par le Premier ministre, tandis qu’un comité de pilotage est placée sous la responsabilité du Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales. Outre le MATCL, les ministères concernés sont ceux en charge de la réforme de l’Etat, des Affaires étrangères, de la Défense et les anciens combattants, de la communication, de la Sécurité Intérieure et la Protection civile, de la justice, du budget, de l’Education. La délégation générale aux élections devra bientôt rejoindre la structure. Le Premier Ministre, Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé a déclaré qu’ « il revient à  ce Comité de donner les orientations en la matière, d’identifier et de veiller à  la mise en œuvre de toutes les mesures susceptibles de contribuer à  la bonne organisation du référendum et des élections et à  la mobilisation des ressources humaines et financières y afférentes ». Elle a donc appelé ses différents collaborateurs à  la synergie d’action pour arriver à  des élections fiables dont les résultats seront acceptés de tous et serviront à  la consolidation de la démocratie malienne. La réussite des élections de 2012 passe par l’amélioration du processus électoral d’o๠l’urgence à  entreprendre les réformes envisagées pour prendre en compte les préoccupations telles que la mise en place d’un fichier électoral fiable et une carte d’électeur sécurisée, le contrôle et la supervision indépendante des élections par la mise en place de structures performantes et appropriées, la rationalisation des coûts d’organisation de ces différents scrutins et le consensus des acteurs impliqués dans le processus (Partis Politiques, Administration, Société Civile, Partenaires Techniques et Financiers). Le Comité interministériel devra se réunir chaque semaine pour réaliser les objectifs qui lui ont été assignés. Voilà  qui devrait rassurer ceux qui craignaient le pire pour les échéances électorales à  venir.

Première Rencontre du nouveau Premier Ministre avec les membres du gouvernement

SE Mme CISSE Mariam Kaà¯dama SIDIBE a rencontré ce matin les ministres nommés hier. Presque tous ont répondu à  l’appel. Il s’agissait pour Madame le Premier ministre de féliciter chacun et attirer l’attention de tous sur les responsabilités confiées ou renouvelées. Madame CISSE a demandé aux ministres que le travail commence sans délai, si possible dès aujourd’hui avec les passations de services. C’était ce jeudi 07 avril 2011 dans la grande salle de réunion de la Primature. Voilà  le discours qu’elle leur a adressé Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement, J’ai l’insigne honneur de vous entretenir en cette occasion solennelle des orientations fondamentales que Son Excellence Monsieur Amadou Toumani TOURE, Président de la République, Chef de l’Etat a décidé de donner à  l’action du Gouvernement à  l’effet de concrétiser davantage la mise en œuvre du Projet pour le Développement Economique et Social (PDES), d’impulser et de conduire les réformes nécessaires pour la consolidation et le renforcement de la démocratie. Je voudrais de prime abord vous adresser mes sincères félicitations pour la confiance placée ou renouvelée en vous. Je forme le vœu ardent qu’elle soit à  terme amplement méritée. l’exécution de la mission qui vous est confiée par le Chef de l’Etat commande, dans un environnement sous-régional et international particulièrement difficile et dans un contexte national marqué du sceau des élections et des réformes, une tenace volonté de réussir, une grande capacité d’écoute et un courage à  toute épreuve. Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement, Je ne doute pas, un seul instant, que vous partagez ces impératifs de l’heure. Notre conscience commune d’appartenir à  un gouvernement de mission et d’action nous incite à  davantage de solidarité et de responsabilité que d’ordinaire. Le temps presse. Les Maliennes et les Maliens attendent de nous des résultats. Gageons ici que nous y sommes profondément dédiés. Par la grâce de Dieu, nous conduirons à  bon port le navire. Engagés sous l’éclairage du Président de la République à  tourner une page glorieuse de notre histoire, nous ne céderons ni à  la pusillanimité, ni à  la partialité. Nous nous emploierons à  réussir la mission dont il nous a investis. Mesdames et Messieurs les Ministres, La période qui nous occupe marque une étape cruciale du processus de consolidation de la démocratie. A cet égard, une ère nouvelle s’ouvre à  la gouvernance malienne qui doit demeurer un exemple en Afrique. J’en appelle à  tous les membres du Gouvernement pour qu’ils s’impliquent dans la réalisation de ce projet initié par le Président de la République. Dans le même temps, les chantiers de construction des infrastructures de développement et d’amélioration de l’accès aux services sociaux seront poursuivis sans relâche. En d’autres termes, les projets de développement et les réformes politiques et économiques seront conduits concomitamment. Le Gouvernement espère, en cette circonstance, l’accompagnement de la classe politique, de la société civile et du monde des affaires, ainsi que celui des partenaires techniques et financiers. A la suite de cette note d’espoir, je clos mon propos sur le vœu que le Seigneur nous inspire les idées et les actions qui prospèrent, qui assurent la satisfaction des besoins du citoyen malien et de l’hôte du Mali, qui améliorent la qualité des relations de notre pays avec les autres Etats d’Afrique et du monde ainsi que les organisations internationales. Je vous remercie de votre attention.

Mali : Un nouveau gouvernement d’ouverture

La nouvelle est tombée ce mercredi 6 avril à  18 heures 38. Une semaine, jour pour jour, après la démission du gouvernement Modibo Sidibé, et trois jours après la nomination au poste de Premier ministre, de Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé, le nouveau gouvernement a été mis en place. C’’est le secrétaire général de la présidence, M. Django Sissoko, qui a rendu publique la liste tant attendue. Ceux qui restent Dans ce nouveau gouvernement, on note la présence de ceux qui ont été reconduits à  leurs postes : C’’est le cas de Tiémogo Sangaré qui conserve le ministère de l’environnement et de l’assainissement, le Département du travail et de la Fonction publique est resté à  Abdoul Wahab Berthé, tandis que le ministère de l’équipement et les transports reste aux mains de Ahmed Diane Séméga. Au nombre des ministres reconduits, figurent aussi le Général Kafougouna Koné (ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales), le Pr. Salikou Sanogo (ministre de l’éducation de base, de l’alphabétisation et des langues nationales), Agatam Ag Allassane (ministre de l’agriculture), Général Sadio Gassama (ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile), Marahafa Traoré (ministre de la justice, Garde des sceaux), Nathié Pléah (ministre de la défense et des anciens combattants), Badra Alou Macalou (ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine), Abou Sow (ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé du développement intégré de la zone Office du Niger). Il y a également ceux qui restent, mais qui changent de postes : Parmi ceux-ci on notera Hamane Niang transféré au ministère de la culture à  la place de Mohamed El Moctar. Lequel hérite de l’artisanat et du tourisme. Lassine Bouaré, précédemment ministre délégué chargé du budget, aura en charge le Département de l’économie et des finances. Tant dis que Mme Diallo Madeleine Ba s’occupe désormais du ministère de la santé au lieu de l’élevage et de la pêche. Les nouveaux entrants Le gouvernement Mariam Kaà¯dama Sidibé C’’est aussi l’entrée de nouvelles têtes. Il s’agit notamment de Soumeylou Boubèye Maà¯ga (ADEMA). Précédemment président du Conseil d’administration de l’APEJ (Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes), et ancien ministre sous Alpha Oumar Konaré, il s’occupe du très important portefeuille des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Quant au secrétaire général du RPM, Dr Bocary Téréta, il est nommé ministre de l’élevage et de la pêche. Le ministre du logement, des affaires foncières et de l’urbanisme a été confié Yacouba Diallo, ex patron de l’ACI. Au même moment, le président du PIDS, Daba Diawara, détient le nouveau ministère de la Réforme de l’Etat. Cette nomination de l’ancien président de la Commission chargée de la réforme constitutionnelle, était déjà  annoncée par plusieurs observateurs. Quant à  Modibo Kadjogué, précédemment directeur de l’APEJ, il remplace Iba N’Diaye au ministère de l’emploi et de la formation professionnelle. Le Directeur général de l’ORTM, Sidiki Nfa Konaté, devient ministre de la communication, et porte-parole du gouvernement. A la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, le Dr Konaré Mariam Kalapo, remplace Mme Maà¯ga Sina Demba. Au même moment, on assiste à  l’arrivé de David Sagara au portefeuille du ministère délégué auprès de l’administration territoriale, et des collectivités locales, chargé de la décentralisation, un nouveau ministère. s’agissant de Sambou Wagué, il hérite du ministère délégué auprès du ministre des finances chargé du budget), et enfin Harouna Cissé débarque au ministère du développement social, de la solidarité et des personnes. Le secrétaire général du PARENA, Djiguiba Keà¯ta dit «Â P.P.R » devient ministre de la jeunesse et des sports. Amadou Cissé, quant à  lui, dirigera le ministère des mines, Habib Ouane sera à  l’énergie et à  l’eau, Modibo Ibrahim Touré lui devient ministre des postes et des nouvelles technologies, Abdoulaye Sall (président de CRI 2002) écope du ministère des relations avec les institutions. Les sortants Il y a donc parmi eux, Mme Maiga Sina Damba, du ministère de la Promotion féminine, Moctar Ouane, ex ministre des Affaires étrangères, Sanoussi Touré, ex Economie et finances, Ahmadou Abdoulaye Diallo, ex ministre de l’Industrie et du Commerce ou encore Sékou Diakité, ancien ministre de la Solidarité et du Développement social. Mariam Flantiè Diallo, a elle laissé sa place à  Sidiki Nfa Konaté à  la Communication. De même que Fatoumata Guindo, aux Relations avec les Institutions. Et Iba Ndiaye à  l’Emploi et à  la Formation professionnelle. Ndiaye Bah cède aussi le portefeuille du Tourisme, de même Mme Gakou Salamata Fofana, désiste au Ministère du Logement et des affaires foncières. Composé de 33 membres, dont 3 ministères délégués, ce nouveau gouvernement est une équipe de mission. Elle aura la responsabilité de continuer la mise en œuvre du Programme de développement économique et social (PDES) du président Amadou Toumani Touré, l’organisation des prochaines élections générales au Mali et la réforme de l’état. On comprend pourquoi le chef de l’Etat a renouvelé son choix au général Kafougouna Koné. Au travail Mesdames et Messieurs les ministres !

Voici la composition du nouveau gouvernement !

DECRET N° 2011-_176 / P-RM du 06 AVRIL 2011 PORTANT NOMINATION DES MEMBRES DU GOUVERNEMENT LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE Vu la Constitution ; Vu le décret n°2011-173/P-RM du 03 avril 2011 portant nomination du Premier Ministre ; Sur proposition du Premier Ministre ; DECRETE : Article 1er : Sont nommés membres du Gouvernement en qualité de : 1- Ministre de l’Environnement et de l’Assainissement ; Monsieur Tiémoko SANGARE ; 2- Ministre du Travail et de la Fonction Publique ; Monsieur Abdoul Wahab BERTHE ; 3- Ministre de l’Equipement et des Transports ; Monsieur Hamed Diané SEMEGA ; 4- Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales ; Général Kafougouna KONE ; 5- Ministre de l’Elevage et de la Pêche ; Docteur Bokary TRETA 6- Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale ; Monsieur Soumeylou Boubeye MAIGA ; 7- Ministre de la Santé ; Madame DIALLO Madeleine BA ; 8- Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle ; Monsieur Modibo KADJOKE ; 9- Ministre de l’Artisanat et du Tourisme ; Monsieur Mohamed EL MOCTAR ; 10- Ministre de la Défense et des Anciens Combattants ; Monsieur Natié PLEA ; 11- Ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile ; Général Sadio GASSAMA ; 12- Ministre de l’Agriculture ; Monsieur Aghatam AG ALHASSANE ; 13- Ministre de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues Nationales ; Monsieur Salikou SANOGO ; 14- Ministre de la Justice, Garde des sceaux ; Monsieur Maharafa TRAORE ; 15- Ministre de l’Economie et des Finances ; Monsieur Lassine BOUARE ; 16- Ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce ; Madame SANGARE Niamoto BA 17- Ministre de la Jeunesse et des Sports ; Monsieur Djiguiba KEITA ; 18- Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ; Madame SIBY Ginette BELLEGARDE ; 19- Ministre du Logement des Affaires Foncières et de l’Urbanisme ; Monsieur Yacouba DIALLO ; 20- Ministre de la Culture ; Monsieur Hamane NIANG ; 21- Ministre de la Réforme de l’Etat ; Monsieur Daba DIAWARA ; 22- Ministre des Mines ; Monsieur Amadou CISSE ; 23- Ministre de l’Energie et de l’Eau ; Monsieur Habib OUANE ; 24- Ministre des Postes et des Nouvelles Technologies ; Monsieur Modibo Ibrahim TOURE ; 25- Ministre des Relations avec les Institutions ; Monsieur Abdoulaye SALL ; 26- Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine ; Monsieur Badara Aliou MACALOU ; 27- Ministre de la Communication, Porte parole du Gouvernement ; Monsieur Sidiki N’Fa KONATE ; 28- Ministre du Développement Social, de la Solidarité et des Personnes Agées ; Monsieur Harouna CISSE ; 29- Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille ; Docteur KONARE Mariam KALAPO ; 30- Ministre délégué auprès du Premier Ministre chargé du Développement Intégré de la Zone Office du Niger ; Monsieur Abou SOW ; 31- Ministère délégué auprès du Ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Budget ; Monsieur Sambou WAGUE ; 32- Ministre délégué auprès du Ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, chargé de la Décentralisation ; Monsieur David SAGARA Article 2 : Le présent décret sera enregistré et publié au Journal officiel. Bamako, le 06 avril 2011 Le Président de la République Amadou Toumani TOURE

Edito : Une Malienne Premier Ministre

A l’annonce de sa nomination, au journal de 20h dimanche soir, certains sont restés sans voix et surtout, l’on s’est tous demandé quel visage se cachait derrière le nom de Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, nouveau premier ministre du Mali et grande inconnue du public. D’autant que le bruit courrait depuis quelques jours, qu’ATT cherchait une femme, et voulait faire ce cadeau à  la gent féminine. Une autre pirouette du Général à  ses pairs, un autre coup de bluff ! Reste que le présentateur du JT a distillé la nouvelle sans grand éclat, presque blasé et se contentant de lire platement le décret de nomination… Certains, face à  la nomination de Mme Sidibé, vont jusqu’à  la dire qu’elle «Â usée », «Â sans relief » et qu’elle aspirerait au repos. Pourquoi a-t-elle donc accepté le poste ? Sensible s’il en est. Va-t-elle se contenter d’appliquer les décisions ou gagner en relief au fil de l’exercice, puisqu’elle en manquerait. Est-ce parce qu’elle est une femme, que les autres n’auront rien à  craindre d’elle ? Une femme à  la primature oui, mais une femme avant tout. Comme toujours, dans ce genre de nomination, il faut se garder d’applaudir trop vite, de croire à  une promotion de la gent féminine. Celui qui l’a nommé à  ce poste connaà®t ses motivations, et celle qui a accepté, connaà®t tous les risques de la fonction … Autre argument à  sa nomination, développé par nos confrères : Elle est du Nord. Comme ATT. Est-ce la seul raison qui aurait poussé notre cher président à  la choisir quant le pays compte des personnalités féminines plus marquées que Mariam Kaidama Sidibé. Quant Mme Diakité Fatoumata Ndiaye, secrétaire Général du Gouvernement, aurait refusé le poste ou quant Feu Mbam Diatigui Diarra, aurait fait un très bon PM, juge une consœur, si le Bon Dieu ne l’avait pas emporté. Si la dame a une riche carrière internationale, et quelques passages gouvernementaux, être nommée Premier Ministre peut sonner comme une belle fin de carrière et coiffer ce CV kilométrique qu‘est le sien. Mais ATT l’aura-t-il nommée pour les bonnes raisons, et parce qu’elle aurait de l’envergure, et des compétences pour conduire la politique compliquée du Mali. Mais on estime aussi qu’elle aura une certaine neutralité politique qui ne gênera pas les partis en lice pour 2012. Dans d’autres pays, les femmes battent campagnes, deviennent présidentes, gagnent en symboles, et au Mali, Mariam Kaidama Cissé pourra se targuer d’avoir été la première femme nommée à  ce poste difficile.

Une femme à la Primature : Mariam Kaidama Cissé prend les rênes du gouvernement

C’est par le décret n 2011173 P-RM que le président de la République a officiellement nommé Mme Cissé Mariam Kaidama Sidibé, au poste de Premier Ministre du Mali. Une première au Mali. Après la démission du gouvernement de Modibo Sidibé, c’est désormais une femme à  la riche carrière politique, qu’il échoit de conduire le nouveau gouvernement du Mali. Mme Mariam Cissé Kaidama Sidibé est né le 4 janvier 1948 à  Tombouctou au Mali. Elle fait ses études primaires à  Goundam et entre ensuite au lycée des Jeunes filles pour y décrocher son baccalauréat en 1970. Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé achève ensuite ses études supérieures à  l’Ecole nationale d’administration (ENA) avec un diplôme d’administrateur civil. Elle a déjà  derrière elle une riche carrière professionnelle : ministre du Plan et de la Coopération internationale (d’août 1991 à  juin 1992 pendant la Transition) ; ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, cumulativement avec le portefeuille du Plan et de la Coopération internationale (mai 1992-juin 1992) et ministre du Développement rural (mars 2002-juin 2002). Le nouveau Premier ministre a connu une longue carrière internationale (août 1993-novembre 2000) comme secrétaire exécutif du Cilss (Comité Inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel) basé à  Ouagadougou.
 Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé était depuis 2003 jusqu’à  présent, la présidente du conseil d’administration de la Sonatam (Société nationale des tabacs et allumettes du Mali). Le nouveau Premier ministre a suivi plusieurs formations spécialisées, notamment en gestion des entreprises à  l’Ecole internationale de Bordeaux en France (1976), en contrôle interne à  l’Institut international d’administration publique de Paris (1979), en relations professionnelles au Centre de perfectionnement professionnel de Turin (Italie) en 1983. Toujours au niveau des formations spécialisées, Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé a été formée en restructuration des entreprises publiques à  l’Institut belge de formation de Bruxelles (1986), en ménagement à  l’Ecole nationale d’administration publique (ENAP) du Québec au Canada (1988), une formation sanctionnée par le 1er prix d’excellence. En 1993, elle était au Centre de formation de la BCEAO en programmation financière et ajustement. Comme expérience professionnelle, on peut retenir son passage au service du Contentieux du ministère de tutelle des sociétés et entreprises d’Etat (1974-1975). Elle a également été inspecteur des sociétés et entreprises d’Etat chargé du contrôle de la gestion des sociétés et entreprises publiques (mars 1980-juin 1987), conseiller technique au ministère de tutelle des sociétés et entreprises d’Etat (juin 1987-juillet 1998). De juin 1989 à  mars 1991, le nouveau Premier ministre était affecté au Bureau des entreprises au ministère du Plan. Elle a été également chargé de missions à  la présidence de la République (mars 1989-mars 1991) et conseiller technique (mai 1991-aôut 1991). Entre août 2001 et mars 2002, elle est à  nouveau conseiller technique à  la présidence de la République. Mme Cissé Mariam Kaà¯dama Sidibé est membre de plusieurs associations dont le Réseau des femmes ministres et parlementaires du Mali (REFEMP), l’Alliance contre la faim (ACF-Mali), l’Association pour la sauvegarde de Tombouctou (Assaut). En plus du français, elle parle anglais, sonraà¯, bambara et a des notions en peulh et arabe. l’on notera que C’’est pour la première fois qu’une femme est nommée Premier ministre dans notre pays.

Primature : Sobre passation de service pour Modibo Sidibé

Elle aura été brève cette cérémonie de passation de service entre Modibo Sidibé et Mariam Cissé Kaidama qui prend les rênes du gouvernement du Mali, ce lundi à  la Primature. Prenant d’abord la parole, Modibo Sidibé a d’abord remercié le président de la République, pour lui avoir permis d’accomplir cette noble tâche pendant un peu plus de 4 ans. Avant de féliciter son successeur :  » Je félicite le choix du président de la République et ici j’en suis sûre, il s’agir de compétences ». En référence à  la carrière internationale et longue de cette dame, devenue première femme Premier Ministre du Mali. Modibo Sidibé a ensuite remercié les membres de son cabinet, très émus par la cérémonie. Il n’a pas manqué de souligner l’ambition du Président de la République, dans le cadre de la mise en oeuvre du programme de développement économique et sociale. A son tour, Mariam Kaidama Cissé, très brièvement, s’est dit honorée de ce poste. Elle a aussi remercié le président de la République rencontrée en audience le matin à  Koulouba et a promis aux femmes d’honorer le poste. Mesurant l’ampleur et l’importance de la tâche, le nouveau Premier ministre, a également appelé à  la collaboration de tous, face aux difficultés qui l’attendant dans l’exercice de son poste. Rappelons que Mariam Kaidama Cissé, 63 ans, était jusque là , Présidente du Conseil d’Administration de la SONATAM. Elle aura lors de son mandat, à  poursuivre les réformes constitutionnelles engagées par ATT et surtout à  permettre l’organisation d’élections démocratiques pour 2012…

Conseil des Ministres du 27 Octobre 2010

Après examen des points inscrits à  l’ordre du jour, le Conseil a adopté des projets de textes et procédé à  des nominations. AU CHAPITRE DES MESURES LEGISLATIVES : Sur présentation du ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, le Conseil des Ministres a adopté : 1°) Un projet de loi portant création de la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence : l’érection en 1999 de la Direction nationale des Affaires économiques en Direction nationale du Commerce et de la Concurrence, avait été rendue nécessaire dans le contexte de libéralisation et d’ouverture du marché à  la concurrence nationale et internationale. La Direction nationale du Commerce et de la Concurrence avait pour mission l’élaboration et le contrôle de l’application de la réglementation en matière de commerce et de concurrence et l’organisation des activités de promotion commerciale. De 1999 à  ce jour, l’environnement du commerce a enregistré des évolutions importantes marquées notamment par le développement des pratiques anticoncurrentielles, l’influence grandissante des instruments de mesures dans les transactions commerciales, l’introduction des nouvelles technologies et des innovations en matière commerciale et la récurrence de la flambée des prix et des pénuries de denrées. Face à  cette situation, les textes de la Direction nationale du Commerce et de la Concurrence se sont révélés inadaptés. Par ailleurs, les audits organisationnels réalisés en 2004 et en 2009 avaient conclu à  la nécessité d’un transfert des activités de promotion des exportations à  des structures appropriées. C’’est pour prendre en compte ce transfert et adapter les missions et l’organisation de la Direction nationale du Commerce et de la Concurrence aux évolutions récentes de l’environnement national et international, que la relecture de l’Ordonnance N° 98-19 du 20 août 1999 portant création de la Direction nationale du Commerce et de la Concurrence est devenue nécessaire. Le projet de loi adopté s’inscrit dans ce cadre. La nouvelle Direction nationale du Commerce et de la Concurrence aura pour mission d’élaborer les éléments de la politique ainsi que la règlementation en matière de commerce, de concurrence, de métrologie, de protection des consommateurs, de prévision et d’innovations commerciales. Elle assurera également le suivi des marchés et la régulation des activités commerciales. Les missions de promotion commerciale de l’ancienne Direction nationale du Commerce et de la Concurrence sont transférées à  une agence créée à  cet effet. 2°) Un projet de loi portant création de l’Agence pour la Promotion des Exportations du Mali (APEX-Mali) La promotion des exportations dans notre pays a été assurée jusqu’en 1990 par le Centre Malien du Commerce Extérieur (CMCE). Ce Centre a été supprimé et ses missions ont été confiées à  la Direction Nationale des Affaires Economiques qui est devenue la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence. Malgré les efforts entrepris pour assurer la promotion des exportations, la situation de la balance commerciale ne s’est pas améliorée à  cause de la faiblesse du niveau de l’offre nationale. En outre, les audits organisationnels de la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence ont relevé la difficulté pour un même service d’exercer des missions de contrôle et de promotion du commerce. Au regard de ces constats, il est apparu nécessaire de disposer d’une structure spécialisée capable d’accompagner et d’appuyer le secteur privé pour assurer la promotion sur les marchés national, régional et international des produits industriels, agricoles, artisanaux, miniers et touristiques du pays. La création de l’Agence pour la Promotion des Exportations du Mali s’inscrit dans ce cadre et participe de la mise en œuvre du Projet de Développement Economique et Social (PDES) et du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP). l’Agence pour la Promotion des Exportations du Mali est un Etablissement Public à  caractère Administratif qui aura pour mission de développer l’exportation des biens et services du pays. Son action permettra au Mali de tirer le meilleur profit de la libéralisation des échanges et des préférences commerciales qui lui sont accordées, par l’amélioration de l’offre de produits exportables. AU CHAPITRE DES MESURES REGLEMENTAIRES : Sur les rapports : du ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, du ministre de la Santé, du ministre de l’Agriculture, du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, le Conseil des Ministres a adopté les projets de décrets déterminant les cadres organiques des Directions des Finances et du Matériel de leurs départements respectifs. Ces différents projets de décret s’inscrivent dans le cadre de l’opérationnalisation des Directions des Finances et du Matériel créées en 2009 avec les Directions des Ressources Humaines pour l’amélioration de la gestion des ressources financières et matérielles et des ressources humaines de l’Etat. Ils fixent pour une durée de cinq ans, sur les plans qualitatif et quantitatif, les emplois administratifs permanents nécessaires au fonctionnement des Directions des Finances et du Matériel du Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, du Ministère de la Santé, du Ministère de l’Agriculture, du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et du Ministère de la Justice. AU CHAPITRE DES MESURES INDIVIDUELLES : Le Conseil des Ministres a procédé aux nominations suivantes : * AU TITRE DU MINISTERE DE l’EQUIPEMENT ET DES TRANSPORTS : Directeur des Finances et du Matériel : Monsieur Abdoulaye Zoubéà¯rou TOURE, Inspecteur des Finances. * AU TITRE DU MINISTERE DE l’INDUSTRIE, DES INVESTISSEMENTS ET DU COMMERCE : Directeur des Finances et du Matériel : Monsieur Sadou Mahamadou DIALLO, Inspecteur des Services Economiques. Koulouba, le 27 octobre 2010 Le Secrétaire Général du Gouvernement, Mme DIAKITE Fatoumata N’DIAYE Officier de l’Ordre National