Mali – Rapport SG de l’ONU : une situation sécuritaire toujours préoccupante

Les Nations unies ont rendu public le dernier rapport trimestriel de son secrétaire général Antonio Gutteres sur le Mali. Ce rapport qui couvre les trois derniers mois de l’année 2020 sera discuté le 13 janvier prochain au conseil de sécurité des Nations unies. Dans ce document de 21 pages, le Portugais regrette que la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer dans le pays. « Les groupes armés communautaires ont continué de mener des attaques contre les civils dans la région, et la violence armée a gagné la région de Ségou. Dans le nord, les groupes extrémistes violents sont restés actifs » note le rapport. Sur les trois derniers mois, les Forces de défense et de sécurité maliennes ont été la cible de 17 attaques, au cours desquelles 30 soldats ont été tués et 48 blessés. Les attaques les plus meurtrières ont eu lieu le 13 octobre entre les ponts de Parou et de Songobia, à environ 25 kilomètres et 30 kilomètres respectivement au sud-ouest de la ville de Bandiagara, dans la commune de Bara Sara (cercle de Bandiagara), où trois soldats ont été tués et sept blessés, et le 6 octobre à Birga-Peulh, à 20 kilomètres à l’ouest de la ville de Koro, dans la région de Mopti, où trois soldats ont été tués.

Les civils restent les premières victimes de cette crise meme si selon le rapport, la période a été marquée par une baisse des attaques à leur encontre dû notamment à la saison des pluies. Au 1er décembre 2020, 232 événements avaient été signalés au total : 182 civils avaient été tués, 175 blessés et 163 enlevés dans tout le Mali. Les actes de violence ont donc diminué par rapport à la période précédente, durant laquelle 343 événements avaient été signalés : 375 civils avaient été tués, 450 blessés et 93 enlevés. Les civils de la région de Mopti sont restés les plus touchés avec 89 événements : on a dénombré 127 morts, 104 blessés et 46 personnes enlevées (39 % de tous les événements ayant touché des civils).

Le mariage des enfants coûte cher à l’Afrique

Selon un rapport de la banque mondiale rendu public ce 20 novembre 2018, la pratique du mariage des enfants fait perdre des dizaines de millions de dollars à l’Afrique. Un rapport publié à l’occasion du deuxième sommet de la commission de l’Union africaine qui se tient cette semaine à Accra au Ghana.

Dans ce rapport intitulé : « Eduquer les filles et mettre fin au mariage des enfants : une priorité pour l’Afrique », les auteurs indiquent que plus de 3 millions de filles (soit un tiers) se marient encore avant l’âge de 18 ans en Afrique subsaharienne. L’Afrique reste donc le continent où cette prévalence de mariage des filles est le plus élevé. Ce qui a pour conséquence d’entraîner chez ces filles qui se marient avant 18 ans, un taux d’abandon scolaire plus élevé et donc d’avoir un niveau d’études moins élevé que celles qui se marient plus tard. Ces filles sont également plus susceptibles de tomber enceintes et donc d’être exposées au risque des grossesses précoces, mettant en cause leur santé, celle de leurs enfants et l’éducation de ces derniers.

Même si le rapport souligne que beaucoup de pays ont atteint la parité entre garçons et filles au niveau primaire, les filles restent à la traîne au niveau secondaire. En Afrique subsaharienne, 7 filles sur 10 achèvent leurs études primaires, mais seulement 4 sur 10 achèvent le premier cycle du secondaire.

Un manque à gagner pour l’économie       

Le rapport ajoute qu’en moyenne, les femmes qui ont achevé les études secondaires ont plus de chance de travailler et gagnent 2 fois plus que celles qui n’ont pas fait d’études.

Le rapport qui a analysé 12 pays d’Afrique subsaharienne et du Maghreb qui représentent la moitié de la population du Continent, estime que le mariage des enfants constitue un manque à gagner de 63 milliards de dollars en matière de revenus et de capital humain, suite à son impact négatif sur l’éducation des filles. « (…) Les filles retirent le plus de bénéfices de l’éducation lorsqu’elles sont capables de terminer leurs études secondaires. Malheureusement, très souvent elles ne restent pas à l’école quand elles se marient tôt », note notamment Quentin Wodon, auteur principal du rapport.

Ces mariages précoces qui entraînent des taux de fécondité élevé contribuent également à la croissance démographique. Si l’on mettait fin à la pratique, ceci contribuerait à diminuer la croissance démographique et entraînerait une amélioration du niveau de vie, notamment pour les plus pauvres.

Le rapport confirme ainsi que l’un des moyens de lutte contre le mariage des filles et de les maintenir le plus longtemps possible à l’école. Ainsi chaque année d’études secondaires diminuerait de 5 points le pourcentage de risque de se marier avant 18 ans.

Le rapport décrit également l’impact du mariage des enfants et de l’éducation des filles sur une quarantaine d’autres indicateurs, comme les violences conjugales ou la capacité des femmes à prendre des décisions au sein des ménages.

La Banque Mondiale officialise le rapport CPIA 2017

Le rapport CPIA 2017 de la Banque Mondiale portant sur l’évaluation de la qualité des structures politiques et institutionnelle publiques  des pays a été  officialisé mercredi 12 septembre 2018 au cours d’une conférence de presse animée en synchronisation avec plusieurs capitales africaines par Albert Zeufack, économiste en chef de la région Afrique.

A la tête de ce classement, le Rwanda maintient sa place de numéro 1 non seulement en Afrique mais aussi sur le plan mondial avec une note globale de 4.0. Le top dix régional des pays de l’Afrique subsaharienne se complète  respectivement par le Sénégal avec  3.8, le Cap-Vert, le Kenya et la Tanzanie avec 3.7 chacun, le Burkina Faso, le Ghana et l’Ouganda qui s’en sortent avec  3.6 de moyenne, ainsi que le Bénin avec 3.5 et enfin la Cote d’ivoire, 3.4.

Si certains pays ont amélioré leur score par rapport au classement précédent à l’instar entre autres du Ghana, du Lesotho et du Bénin, il n’en demeure pas moins vrai que d’autres pays comme la RDC, le Congo et les Comores ont  régressé sur la nouvelle exercice. La moyenne générale en Afrique subsaharienne équivaut à 3.1.

Le Mali se retrouve à la 13ème position du classement mais avec la même note que la Cote d’Ivoire, l’Ethiopie, le Lesotho, la Mauritanie et le Niger.

Le Rapport CPIA repose sur 16 indicateurs principaux regroupés en quatre groupes à savoir la gestion économique, les politiques structurelles, la politique d’inclusion sociale et la gestion du secteur publique et des institutions. Ce dernier volet encore désigné « Gouvernance » est le plus important facteur dans l’attribution de la note finale aux pays d’autant plus qu’il représente 68% du poids total de l’indice.

Cette évaluation qui s’effectue chaque année depuis les années 1980 a un objectif clair. C’est de renseigner les pouvoirs publics sur l’impact de leurs efforts déployés pour soutenir la croissance et lutter contre la pauvreté. Parallèlement, Les notes obtenues servent aussi à déterminer le volume des prêts concessionnels et des dons que la Banque Mondiale accorde aux pays à faible revenu d’Afrique subsaharienne.

Présidentielle 2018: Les observateurs de l’UE appellent les candidats à faire preuve de mesure

La mission d’observation électorale de l’Union européenne a publié ce mardi son rapport préliminaire consacré au second tour de l’élection présidentielle du 12 août. La mission note que le scrutin s’est généralement déroulé dans le calme malgré quelques incidents qui ont été principalement signalés dans le nord du pays.

« Dans tous les bureaux observés, l’ouverture s’est déroulée de manière transparente et la conduite des procédures a été évaluée comme positive dans 95% d’entre eux » peut-on lire dans le document de 10 pages. Par la voix de sa cheffe, Cecile Kyenge, la mission renouvelle ses appels à la transparence à l’adresse des institutions électorales.

Elle demande notamment la publication de la liste détaillée des bureaux où le vote n’a pas pu se tenir, ainsi que l’intégralité des résultats provisoires bureau de vote par bureau de vote, comme cela avait été le cas au premier tour.  La MOE UE relève que la journée électorale a aussi été marquée par des allégations à propos de bulletins pré-marqués et d’achats de votes.

« Nous n’avons observés que deux cas de procès-verbaux  pré-remplies, mais ceux-ci ne comportaient pas de résultats, nous ne pouvons donc pas sur la base de ces deux-là généraliser » affirme Kyenge. Elle déplore le meurtre d’un président de bureau de vote à Tombouctou ainsi que les attaques qui ont visé des bureaux de vote lors du scrutin.

Enfin, la mission appelle les candidats à faire preuve de mesure en évitant d’annoncer leurs propres estimations avant publication des résultats provisoires par l’administration et à régler les contestations éventuelles par la seule voie des recours juridictionnels.

Économie malienne : La faim a un coût considérable

Le Mali perd une manne financière considérable suite aux effets de la faim. Une étude sur son coût, dont la présentation officielle aura lieu le samedi 30 juin, a été menée. Journal du Mali a pu se la procurer.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), dans son bulletin de juin à août 2018, estime que 4,3 millions de Maliens seront en situation d’insécurité alimentaire durant la période de soudure. La FAO place le Mali sur sa liste des 39 pays ayant besoin d’une aide alimentaire et l’UNICEF parmi les 10 avec le taux de mortalité le plus élevé au monde. Les organismes des Nations-Unies ne se sont pas donné le mot pour faire du « Mali bashing ». La situation est vraiment alarmante. Au-delà des répercussions sociales que peuvent  avoir ces urgences, elles ont aussi une importante incidence financière sur le pays.

Le ministère de l’Économie et des Finances a conduit une étude sur le coût de la faim, en utilisant l’année 2013 comme référence statistique. Elle montre que cette année-là le Mali a perdu 265 milliards de FCFA, soit 4,06% de son PIB, suite aux effets de la sous-nutrition en termes de « dépenses de santé, dépenses scolaires et perte de productivité sur le marché de l’emploi ». Les enfants de moins de cinq ans en sous-alimentation courent un risque plus élevé de diarrhées, d’anémies et d’infections respiratoires, qui s’ajoutent au très mortel paludisme. Des maladies très coûteuses pour les familles et le système de santé, près de 9,221 milliards de FCFA. « Les résultats de l’étude ont montré qu’au cours des cinq dernières années (2009 – 2013), les décès d’enfants liés à la sous-nutrition s’élevaient à 161 065 cas, soit 34,3% du total, limitant ainsi les capacités du pays à atteindre l’un des principaux objectifs de développement, la réduction de la mortalité », dit le ministre de l’Économie et des Finances dans l’avant-propos.

Bien se nourrir pour mieux apprendre

Le document démontre la corrélation entre sous-alimentation et performances scolaires. « Les enfants sous-alimentés sont confrontés au défi de la concurrence à l’école et d’une capacité cognitive et physique plus faible que les autres ». Selon des données du ministère de l’Éducation nationale, sur les 528 191 enfants redoublants, 111 539 souffraient de retards de croissance, handicap qui pénalise financièrement leurs parents, contraints de couvrir des frais scolaires supplémentaires. Les pertes totales de productivité ont été estimées en 2013 à 245 milliards de FCFA et l’étude estime que réduire et maitriser la sous-nutrition permettrait à l’État de faire des économies potentielles de 345 milliards de FCFA.

Rapport de l’Observateur indépendant : les Parties occultent les priorités

L’observateur indépendant désigné par le CSA, le centre Carter,  a présenté le lundi 28 mai à l’hôtel Sheraton son premier rapport sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. En présence des représentants des parties signataires, la présidente de l’Observateur, la conseillère spéciale Bisa William  a relevé sur une période de  4 mois ‘’un délaissement des fondamentaux de l’Accord’’ par tous les acteurs du processus.

Le 28 mai, l’équipe de l’observateur Indépendant du Centre Carter, dirigée par la conseillère spéciale Bisa William  a exposé à la presse son premier rapport depuis  sa désignation par le  Comité de Suivi de l’Accord (CSA). De 13 pages, ce rapport couvre la période du 15 janvier au 30 avril 2018. Son objectif comme consigné dans l’Accord est d’identifier les blocages dans le processus de mise en œuvre de l’Accord et formuler des recommandations pour le  faire avancer.

Le travail de l’Observateur s’est focalisé sur la dernière feuille de route pour la mise en œuvre du Chronogramme d’actions prioritaires signée le 22 mars par la CMA, la Plateforme et le Gouvernement, endossé par la 24eme session du CSA. Dès les premières pages,  l’observateur note des parties « la tendance à se focaliser sur les éléments de l’Accord revêtant un caractère périphérique  et de préalable , tels que l’installation du MOC, les autorités intérimaires, ou l’opérationnalisation des nouvelles régions au lieu des axes fondamentaux de l’Accord, tels que  : «  une nouvelle architecture institutionnelle pour le Mali, une armée nationale représentative, reconstituée, et redéployée, y compris le désarmement des combattants ; et une Zone de développement au Nord », souligne-t-il.  Aussi, ce rapport note  que le Titre IV relatif au Développement socio-économique et culturel et le Titre V abordant Réconciliation, justice et questions humanitaires « tiennent peu de place parmi les considérations principales des parties maliennes lors de la période écoulée ».

La CMA, la Plateforme, le Gouvernement, la Communauté internationale, la classe politique et  la société civile malienne, tous, sont reprochés d’une manière ou d’une autre dans la stagnation du processus de mise en œuvre de l’accord. L’observateur reconnait ‘’ le besoin d’une communication mutuelle améliorée’’ entre les acteurs.

Il recommande entre autre à l’issue de ses constats que les Parties maliennes visent les objectifs centraux de l’Accord, y consacre énergie en changeant  leurs approches et méthodes de travail  pour accélérer la mise en œuvre. Une mise en place de façon urgente d’une stratégie de  communication, à fin de faire de l’Accord une cause nationale partagée  a été formulée. Les Mouvements sont aussi invités à fournir les listes de leurs combattants et le gouvernement à prendre des mesures exceptionnelles pour doter les autorités intérimaires des moyens financiers, matériels et humains pour l’exercice effectif de leur mission.

Il reste à savoir si ces différentes recommandations seront suivies d’effet, tant les parties impliquées dans la mise en œuvre de l’Accord sont habituées à tourner en rond.

Soumaila Cissé : « Une élection sans observateurs entacherait la crédibilité du Mali »

L’Union européenne a posé ses conditions aux autorités maliennes pour l’envoi d’une mission d’observation lors du scrutin présidentiel de 2018. Approché par Journal du Mali, le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé nous fait part de ses inquiétudes sur la question.

L’Union européenne vient de poser un ultimatum au gouvernement malien, afin qu’elle respecte les remarques faites à la suite de la présidentielle de 2013, comment analysez-vous cette sortie ?
En 2013, à la suite des élections présidentielles, l’UE a déposé un rapport sur les élections, dans lequel elle a fait une série de remarques en 18 points pour améliorer le processus électoral au Mali. Le gouvernement du Mali depuis quatre ans et demi aurait dû analyser cela, et échanger avec les différents acteurs pour améliorer le système. Cela n’a pas été fait. Dans le rapport, l’UE a particulièrement épinglé la Cour constitutionnelle. Nous avons vu à Niono, Gao, Djenné, pour ne citer que ceux-là des personnes qui ont gagné des élections avec plus de 54% des voix, mais qui au final ont été éliminé par la Cour Constitutionnelle et nous savons tous que c’était profondément injuste.
À l’opposition, nous avons demandé au temps du Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maiga, une commission paritaire pour améliorer le système. Il y a 15 experts qui ont été désignés pour travailler sur la question. Cette commission est composée de quatre membres de la majorité, quatre de l’opposition, autant pour les partis dits du Centre et trois du ministère de l’Administration Territoriale. Ces 15 personnes travaillent déjà depuis quelques semaines, mais malheureusement la majorité présidentielle boycotte ces réunions. Ce qui nous amène à penser qu’elle préfère organiser la fraude que de préparer des élections transparentes. Dans d’autres pays, c’est plutôt l’opposition qui boycotte, mais chez nous c’est la majorité. C’est pour vous dire que les remarques malheureusement de l’UE sont fondées.
Estimez-vous que cela représente une menace pour l’élection ?
Ceci introduit une menace claire sur les élections, parce que si l’UE refuse d’assister aux élections, il y a malheureusement des chances qu’elle refuse de financer et dans son sillage elle peut entraîner les autres partenaires, comme les Etats européens, les Etats-Unis ou même les grandes institutions. Ce n’est pas une bonne chose, il appartient au gouvernement de réagir rapidement.
Quelles pourraient être les conséquences d’une élection sans observateurs ?
Cela entacherait la crédibilité du Mali. Une élection non-crédible créée des doutes, des troubles ce qui peut malheureusement aboutir une crise électorale, mais aussi et surtout cela peut créer des difficultés avec nos principaux partenaires pour le financement des projets. Nous serons bien avisés de régler cette situation rapidement, nous avons le temps de l’améliorer, une commission est déjà en place pour cela, à condition bien sûr que tous les acteurs soient intéressés par une élection transparente et crédible.

2017: Une année difficile pour les droits humains

Amnesty International a procédé au lancement régional (Afrique de l’Ouest et du Centre) de son rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme dans le monde. Cette présentation qui se fait pour la première fois au Mali, dresse un bilan plutôt sombre de la situation des droits de l’Homme avec l’entretien « d’un climat de peur pour justifier les attaques contre les défenseurs des droits de l’Homme dans la région ». L’organisation souligne tout de même que l’espoir est permis.

Le rapport annuel d’Amesty International pointe du doigt une dégradation de la situation des droits de l’Homme dans la région Afrique de l’Ouest et du Centre. Cette aggravation de la crise des droits de l’Homme se manifeste à travers la répression des manifestations. Amnesty relève que dans 20 pays africains des atteintes ont été portées au droit de manifester. Au point que « les cas dans lesquels le droit à la liberté de réunion était respecté représentaient l’exception et non la règle », ajoute le rapport. Dans le même temps, les attaques à l’égard des défenseurs des droits de l’Homme, des journalistes et des militants de l’opposition se sont multipliées. Les cas du Cameroun, du Tchad, de la Guinée équatoriale et d’Érythrée ont été cités.

Les violences engendrées par les conflits ont également occasionné des exactions notamment de la part de groupes armés. C’est le cas au Cameroun, au Niger, au Nigeria, en République centrafricaine, en RDC, en Somalie et au Mali.

Installé dans une zone de turbulences depuis 2012, la Mali enregistre également ces cas de violation. Le rapport souligne que « l’expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l’Homme au Mali et la MINUSMA » ont exprimé « leurs inquiétudes quant à de graves menaces pour la sécurité dans les régions du nord et du centre ».  Ce qui constitue un danger pour les civils et les empêche d’accéder « aux services sociaux de base.»

L’insécurité, une des causes de violation des droits.                                   

La MINUSMA a recensé 252 atteintes aux droits humains imputables aux forces de sécurité ou à des groupes armés et ayant fait plus de 650 victimes. Elle a également recensé 21 exécutions extrajudiciaires et homicides délibérés et arbitraires, 12 disparitions forcées et 31 cas de torture et autres formes de mauvais traitements. Le rapport met l’accent sur des exactions menées par les groupes armés dans les régions de Mopti et Ségou. Il ajoute que « la présence accrue des groupes armés et le recrutement local  ont aggravé les tensions entre différentes ethnies.» Les forces de maintien de la paix, les forces de sécurité maliennes et les forces françaises de Barkhane ont été la cible de 155 attaques, selon la MINUSMA. Et ce sont 30 personnes travaillant pour la force onusienne qui ont trouvé la mort dans des attaques revendiquées, pour la plupart par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Une insécurité qui a remis en cause le droit à l’éducation pour plus de 150 000 enfants. Ainsi  plus de 500 écoles de Gao, Kidal, Ségou, Mopti et Tombouctou sont restées fermées toute l’année. La situation des personnes détenues dont plus de 1 366 de la prison centrale de Bamako étaient en attente de leurs procès, et l’impunité dont les « efforts ont perdu de leur vigueur » selon le rapport, ont aussi retenu l’attention sur la situation du Mali.

L’espoir est permis

Même s’il s’alarme du fait que « la haine est passée du discours à la réalité », M. Alioune Tine directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale estime que l’espoir est permis. Car « le fait que des milliers d’habitants de la région continuent à défendre leurs droits montre que les revendications de liberté, de justice et d’égalité persisteront toujours ». Et plutôt que de répondre par la répression, il invite les « Etats d’Afrique de l’Ouest et du Centre » à traiter les causes pour lesquelles les populations protestent, comme les questions de santé, de logement et d’emploi.

Crash Air Algérie: l’erreur humaine confirmée

selon le rapport des enquêteurs français du Bureau d’enquêtes et analyses (BEA), la cause principale de l’accident réside dans la non-activation par les pilotes du système d’antigivre des moteurs, ce qui a pu provoquer le décrochage de l’avion. C’est l’hypothèse qui avait été précedemment avancée dans le premier rapport qui avait été rendu public par le BEA en avril 2015. Le vol Ouagadougou-Alger, un McDonnell Douglas MD 83 exploité par la compagnie Swiftair et affrété par Air Algérie, s’était écrasé dans le nord du Mali dans la région de Gossi, le 24 juillet 2014 avec 116 personnes à  son bord. Il n y a eu aucun survivant. Le rapport final publié en premier lieu ce vendredi 22 avril au matin par le Ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement est désormais à  la disposition des familles dont l’avocat avait, il y a un an, avait qualifié d’ « accablants » les dysfonctionnements révélés par l’enquête judiciaire sur l’accident. Le BEA a apporté son assistance technique à  la commission d’enquête sur les accidents et incidents d’aviation civile malienne.

Le BVG rend publics ses rapports 2013 et 2014

Monsieur Amadou Ousmane TOURE, Vérificateur Général du Mali, a rendu publics ses rapports annuels de 2013 et de 2014. Conformément à  l’article 18 de la loi instituant le Vérificateur Général au Mali, ces rapports annuels ont été solennellement adressés au Président de la République et transmis au Premier Ministre, Chef du Gouvernement, ainsi qu’au Président de l’Assemblée Nationale. Ces rapports font la synthèse des observations, analyses, critiques et suggestions formulées par le Vérificateur Général au titre des années 2013 et 2014. Le rapport annuel 2013 fait la synthèse de 18 vérifications effectuées dont 1 vérification de performance, 3 vérifications de suivi des recommandations ainsi que 14 vérifications financières et de conformité. Il ressort des vérifications financières effectuées au titre de 2013 des irrégularités financières d’un montant total de 80,21 milliards de FCFA dont 12,28 milliards de FCFA au titre de la fraude et 67,93 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion. Quant au rapport annuel 2014, il fait la synthèse de 16 vérifications dont 13 vérifications financières, 2 vérifications de performance et 1 vérification intégrée de conformité et de performance. Il fait état d’irrégularités financières totalisant la somme de 72,88 milliards de FCFA dont 33,86 milliards de FCFA au titre de la fraude (soit 46,46% du montant total) et 39,02 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion. Sur le montant total des irrégularités dues à  la mauvaise gestion 5,27 milliards de FCFA sont recouvrables. Ces deux rapports annuels ont concernés des services centraux et déconcentrés, des programmes de développement, des marchés publics et des délégations de service public ainsi que des établissements publics. Le Vérificateur Général a insisté sur le fait que « cette diversification des vérifications a révélé un essor considérable d’une gestion publique qui, somme toute, cacherait des formes nouvelles de fraude et traduirait les contours de l’imagination audacieuse et tendancielle de certains gestionnaires, même si, il faut le noter, certaines améliorations ont été constatées au niveau de certains services vérifiés ». Selon Monsieur Touré, « les rapports de vérification dont les synthèses alimentent ces rapports annuels ont relevé des insuffisances et faiblesses substantielles, multiformes et récurrentes, tant au niveau du contrôle interne que des opérations de la dépense publique, qui hypothèquent dangereusement la gestion des structures et organismes publics ». Ces rapports confirment une mauvaise gestion généralisée d’autant plus déplorable qu’elle devient endémique et prend des formes nouvelles de spoliation de l’Etat. D’o๠la nécessité d’un véritable sursaut national en vue de bâtir une gestion publique saine et capable d’aider à  la relance économique ». Le Vérificateur Général du Mali tient à  saluer l’étroite collaboration du Pôle Economique et Financier ainsi que la mise en oeuvre de recommandations par certaines entités vérifiées. Leurs actions combinées, en plus des régularisations financières survenues lors de missions de vérification, ont permis de recouvrer au profit du Trésor Public près de 6 milliards de FCFA, de 2011 à  nos jours. Selon lui, « ces recouvrements illustrent, d’une part, la bonne qualité de collaboration entre le BVG et les autorités judiciaires et, d’autre part, l’adhésion et l’appropriation des entités vérifiées aux résultats des travaux de vérification ».

La Banque Mondiale publie une nouvelle étude sur l’impact économique d’Ebola

Les dégâts économiques liés à  l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, pourraient s’élever à  32,6 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2015 si l’épidémie devait s’étendre aux pays voisins, notamment les plus grandes économies de la région, estime la nouvelle étude publiée par la Banque Mondiale. « Comme nous ne sommes pas certains que l’épidémie soit contenue d’ici le mois de décembre 2014 et compte tenu des difficultés à  prévoir son parcours et sa progression, nous avons envisagé deux cas de figures possibles pour estimer les impacts de l’épidémie à  moyen terme, C’’est à  dire d’ici la fin de l’année calendaire 2015 », précise encore l’étude. Dans le scénario « faible Ebola », l’épidémie serait rapidement contenue dans les trois pays les plus touchés par le virus, tandis que dans le scénario « fort Ebola », l’épidémie serait contenue plus lentement avec une contagion à  l’ensemble de la région. Pertes significatives pour le PIB des pays les plus touchés Selon des chiffres publiés par la Banque Mondiale, l’impact à  court terme, sur l’année 2014, pour un pays comme la Guinée s’élèverait à  environ 130 millions de dollars de perte, soit 2,1% du PIB National. Pour la Sierra Léone, le chiffre culmine à  163 millions de dollars. Dans un scénario à  moyen terme, dit de « Faible Ebola », ces pertes baissent évidemment passant à  43 millions pour la Guinée et 59 millions pour la Sierra Léone, tandis que le Libéria, l’un des pays les plus touchés, pourrait perdre près de 113 millions de dollars, soit 5,8% de son PIB. Pour le troisième et dernier scénario, de l’étude de la Banque Mondiale, à  moyen terme et dit de « Fort Ebola », il faut prévoir 142 millions de pertes pour la Guinée, 234 millions de pertes pour le Libéria, et au moins 439 millions de pertes pour la Sierra Léone. Ces perspectives sombres ne sont pas pour rassure les investisseurs ni l’économie nationale des trois pays les plus affectés par Ebola. « Etant donné le coût économique énorme de la crise Ebola pour la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et leurs voisins d’Afrique de l’Ouest, il est impératif que la communauté internationale se mobilise davantage. Elle doit surpasser les obstacles logistiques afin d’envoyer plus de médecins et de personnel médical qualifié, fournir plus de lits d’hôpital, et soutenir davantage les services de santé pour enrayer Ebola et remettre ces pays sur pieds » a déclaré Jim Yong Kim, le Président du Groupe de la Banque mondiale. Endiguer l’épidémie avec des investissements dans les systèmes de santé A ce propos, révèle l’étude, qui se veut un brin optimiste, Le Nigéria et le Sénégal ont démontré qu’il est possible de contenir l’épidémie grâce à  une forte mobilisation des pouvoirs publics qui se sont appuyés sur leur système de prise en charge sanitaire. Là  encore, la question financière entre en jeu dans les politiques nationales de santé, puisque selon Jim Yong Kim, des investissements continus dans les systèmes de santé auraient permis de réduire les coûts énormes de cette crise pour les pays concernés et le reste du monde. Il faudrait pour cela identifier des financements adaptés pour améliorer les équipements de protection sanitaire et les procédures de sécurité dans les ports et les aéroports des trois pays les plus fortement touchés, ainsi que dans les pays voisins. Ce qu’il faut retenir de cette étude de la Banque Mondiale, C’’est l’enjeu crucial de prise en charge rapide d’une épidémie aussi foudroyante que la fièvre Ebola. Avec désormais plus de 3300 décès répertoriés en Afrique de l’Ouest, la Banque Mondiale, qui a déjà  fourni 400 millions de dollars d’aide d’urgence aux pays affectés, préconise, si l’épidémie parvient à  être endiguée de « renforcer le réseau d’alerte rapide, de contrer rapidement les réactions de panique et de psychose, préjudiciables à  l’économie, et de combiner ces efforts d’endiguement, avec des appuis budgétaires clairs, le rétablissement de la confiance des investisseurs, des systèmes renforcés de surveillance sanitaire, et de plus grandes capacités de diagnostic et de soins etc…»

Mali: situation déplorable des mères

l’ONG Save The Children a remis hier mardi 06 mai 2014, son rapport annuel sur la situations des mères au gouvernement malien à  travers le représentant du ministre de la santé et de l’hygiène publique. C’’était en présence des partenaires financiers et techniques. Présenté par M. Saleck Ould DAH, Coordinateur plaidoyer et campagne de Save the Children, le rapport compare la situation des mères dans 178 pays, en étudiant leur état de santé, leur niveau d’éducation, leur situation économique, leur statut politique et le bien-être des enfants. Le même rapport indique que la non satisfaction des besoins humains fondamentaux a constitué à  la fois une cause et une conséquence des conflits dans des pays comme la République centrafricaine, la Somalie et le Soudan. « Lors des situations de crise qui surviennent dans des contextes de fragilité, ce sont les mères et les enfants qui sont confrontés aux risques les plus importants de mort et au chemin le plus ardu pour se relever » explique Saleck. Sur les 10 pays occupants les dernières positions de l’Indice des mères de cette année, tous sont des à‰tats dits «fragiles». Il s’agit de la Côte d’Ivoire, du Tchad, du Nigeria, de la Sierra Leonne, de la RCA, de la Guinée Bissau, du Mali (175è), du Niger, de la RDC et de la Somalie. Par contre les pays occupant les 10 premières places obtiennent en général des notes très élevées en matière de santé, d’éducation, de la situation économique et du statut politique des mères et des enfants, cite le rapport. La Finlande, la Norvège et la Suède arrivent en tête du classement cette année et les à‰tats-Unis occupent la 31e place. Les conditions des mères et des enfants dans les pays occupant les dernières positions sont peu réjouissantes. Au-delà  du classement, déclare Lamine Diarra représentant du ministre de la santé et de l’hygiène publique, « nous devons tous, en toute sérénité, analyser les défis et les difficultés auxquels nous faisons face, pour adopter des mesures et stratégies appropriées qui sont à  même de nous apporter des résultats à  la hauteur de nos ambitions ». « Pour ce faire, nous allons continuer à  chercher les réponses adéquates aux questions récurrentes » a t-il poursuivi. En donnant rendez-vous pour l’année prochaine, à  la même occasion, M. Lamine Diarra a promis des résultats appréciables suite au progrès réalisés par le Mali en rapport avec les dispositions en cours. Auparavant, la présidente du parlements des enfants a saisi l’occasion pour interpeller le gouvernement malien afin de sauver les mères et les enfants. Elle a déploré le fait qu’il y ait une forte concentration de sages-femmes à  Bamako alors que les femmes accouchent dans les villages sans assistance. Précisons que Les experts dans le domaine de la mortalité maternelle, notamment les professeurs Amadou Dolo et Toumani Sidibé ont également apporté leur contribution pour relever le défi au Mali.

Pour stimuler la croissance, l’Afrique doit créer plus d’emplois

Intitulé « l’emploi des jeunes en Afrique subsaharienne », ce rapport constate que dans un avenir proche, près de 80 % de la main-d’œuvre continuera de travailler dans de petites exploitations agricoles et des entreprises familiales. Bien que le secteur salarié formel se développe très rapidement dans certains pays, il ne peut créer suffisamment d’emplois pour résoudre la problématique de l’emploi des jeunes. D’après les estimations, quelque 11 millions de jeunes Africains feront chaque année leur entrée sur le marché du travail, au cours de la prochaine décennie. Pour réduire de façon significative la pauvreté, promouvoir une prospérité partagée et stimuler la croissance économique en Afrique, d’après le document de la Banque mondiale, il faut créer des millions d’emplois productifs et bien rémunérés. Investir dans l’éducation et la formation des jeunes « Les pouvoirs publics doivent aborder le défi de l’emploi des jeunes sous deux angles : ils doivent non seulement œuvrer à  améliorer le climat des affaires mais aussi investir dans l’éducation et la formation des jeunes pour leur offrir de meilleures perspectives d’avenir », souligne Deon Filmer, économiste principal à  la Banque mondiale, et coauteur du rapport. Alors que la population vieillit dans d’autres régions du monde, la main d’œuvre africaine, jeune et qualifiée, pourrait être très prisée à  l’international à  condition que les gouvernements africains investissent dans l’éducation et la formation professionnelle des jeunes. Selon Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique, rendre l’éducation scientifique et technologique plus accessible aux jeunes Africains et mieux adapter l’enseignement supérieur aux besoins du marché du travail constituent désormais des priorités pour de nombreux pays d’Afrique. Aujourd’hui, de nouveaux partenaires de développement comme la Chine, l’Inde et le Brésil s’attachent, en partenariat avec la Banque mondiale, à  développer des formations scientifiques pour les jeunes Africains.

Mali : Human Rights Watch publie son rapport 2014

Dans ce 24ème rapport annuel,(dont la version anglaise compte 682 pages), HRW indique que des crimes de guerre et d’autres abus graves ont été commis par toutes les parties durant le récent conflit armé au Mali. Parmi ces abus figurent l’exécution sommaire de soldats maliens à  Aguelhok (jusqu’à  153); des saccages et des actes de pillage généralisés et des violences sexuelles commises par le MNLA. On note aussi le recrutement et l’utilisation d’enfants combattants, des exécutions, des flagellations, des amputations et la destruction de sites religieux et culturels par des groupes islamistes armés; etc. Pour l’ONG, si la plupart des acteurs (France, UE, ONU) ont critiqué les abus perpétrés par les groupes islamistes, ils se sont montrés peu disposés à  critiquer publiquement ceux qu’avait commis l’armée malienne souligne le rapport. Dialogue et Réconciliation L’efficacité de la Commission dialogue et réconciliation, instaurée par le gouvernement intérimaire a été « diminuée par le manque de clarté de son mandat et par la nomination hâtive de commissaires ». Cependant, certains Maliens ont réclamé la mise en place d’une commission capable de s’attaquer au problème de l’impunité concernant les abus commis et de recommander la traduction des individus concernés devant les tribunaux poursuit le document. Système judiciaire Pour ce qui concerne la justice, HRW estime que « la négligence et la mégestion au sein du système judiciaire ont entraà®né des déficiences saisissantes et gêné les efforts de lutte contre l’impunité des auteurs de délits, toutes catégories confondues ». « Conjuguées à  une conduite non professionnelle et à  des pratiques corrompues, les lacunes logistiques et en matière de personnel au sein du secteur de la justice ont contribué à  des violations du droit à  l’équité procédurale ajoute l’organisation. Elle rappelle toutefois que « le ministre de la Justice par intérim a remplacé plusieurs procureurs corrompus et quelque peu amélioré les conditions de détention ».

Rapport 2012 du Vérificateur Général : corruption bis repetita !

En dehors de la solennité du moment et de cette remise annuelle du rapport 2012 du Vérificateur Général au Président de la République, se redessine à  chaque fois, le problème persistant de cette grande corruption au sommet de l’Etat. A l’inverse de la petite corruption que vit le citoyen malien au quotidien et les passe droits, cette corruption affecte la gestion des finances publiques de l’Etat, et la bonne gouvernance politique en créant un véritable trou dans les deniers publics. Crée en 2004 pour contrôler, vérifier et constater, le Bureau du Vérificateur Général, institué par l’ex président ATT, a produit plusieurs rapports et épinglé de nombreuses structures d’Etat. Mais jusqu’o๠cet organe est-il efficace ? Comment le renforcer en lui donnant plus de pouvoirs que la simple saisine ? Selon l’Article 18 de la Loi n°2012-009 du 08 février 2012 : « Chaque année, le Vérificateur Général élabore un rapport qu’il adresse au Président de la République, au Premier Ministre, au Parlement et à  la juridiction Supérieure de Contrôle des Finances Publiques. Ce rapport fait la synthèse des observations, analyses, critiques et suggestions formulées par le Vérificateur Général pendant la période de référence». C’est la première étape. Mauvaises pratiques Pour Amadou Ousmane Touré, deuxième vérificateur de la structure après Sidi Sosso Diarra, le rapport 2012 corrobore certaines réalités et met en exergue plusieurs éléments récurrents du reste : « Le non-respect ou la méconnaissance des dispositifs de contrôle interne, la violation des textes régissant les marchés publics, l’irrégularité dans l’exécution des dépenses publiques, le détournement de ressources publiques dans l’encaissement et le reversement des recettes, la non-application des critères légaux dans la mise en réforme de matériels et équipements de l’Etat ». En guise d’illustration, sur les exercices budgétaires 2009, 2010 et 2011, l’Etat a acquis 1466 véhicules pour un coût de plus de 38 milliards de Francs CFA. Sur la même période, 1891 véhicules, âgés pour certains de moins de 5 ans, ont été admis à  la réforme, pour un prix de cession proposé par la commission de réforme d’environ 643.230.805 FCFA. En somme, précise le Vérificateur :  » Une véritable mafia financière mine les finances publiques, entretenue par les Directeurs des finances et du matériel et il faut le dire, certains ministres, pas tous évidemment ». Des pratiques qui ont occasionné à  l’Etat malien, un manque à  gagner de près de 50 milliards de FCFA dont environ 7 milliards de francs pour fraude et le reste pour mauvaise gestion. Mesures fortes A titre d’action, le Végal préconise qu’au delà  de la vérification, les procédures de saisine se renforcent.  » C’’est à  cet effet que nous publierons très bientôt la question de la mise en œuvre de la responsabilité pénale des Ministres, la régularité procédurale et le mode opératoire des enquêtes de la Brigade Economique et Financière, l’efficacité et l’efficience de l’architecture actuelle des Pôles Economiques et Financiers dans la lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière, le rôle et la place de la Haute Cour de justice dans la lutte contre la corruption, etc », a déclaré Amadou Ousmane Touré. Confiscations et saisies patrimoniales Rappelant ce principe de « tolérance zéro », tant clamé par le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita, qui dans son discours a rappelé que « nul ne sera au dessus de la loi », le Vérificateur a insisté sur la transparence, une réforme de la Direction Générale du Contentieux de l’Etat et la création éventuelle d’une agence ou une structure capable de prendre en charge les questions patrimoniales de saisies ou confiscations des avoirs prises dans le cadre des procédures mises en œuvre.Sans oublier la bonne gouvernance, l’implication du secteur privé dans la réalisation effective des bonnes mœurs de gestion financière et publique. Ces mots, l’espère t-on, ne seront pas tombés dans l’oreille d’un sourd…

Faible participation et incidents mineurs selon le CIP/UEMOA

Arrivés 10 jours avant les élections législatives, ces parlementaires avaient pour principales missions d’analyser le contexte et l’environnement politique, d’examiner les mesures et dispositions prises dans le cadre du scrutin, et de faire des observations et recommandations sur le processus électoral. Le Jour J, ils étaient déployés à  Bamako, Tombouctou, Diéma, Gao, Kita, Ségou et Sikasso. Pour qui concerne l’observation, les députés, ont remarqué que le taux de participation a varié en fonction des localités. « Il n’a pas été enregistré des taux de participation supérieurs à  31% en ville » souligne le rapport. Des incidents… Cependant, la délégation d’observation du CIP/UEMOA, a relevé quelques incidents « mineurs » survenus dans certaines localités du Nord. Dans le cercle de Goundam, par exemple, le Chef de mission du CIP/UEMOA, Moussa Zangaou a indiqué la disparition de trois urnes dont ils sont « sans nouvelles ». Il a toutefois souligné que cela n’a pas d’influence significative sur le processus électoral. Dans leur déclaration préliminaire, les députés ont signalé « un cas exceptionnel » à  Sikasso, précisément à  l’école Awa Coulibaly, o๠jusqu’à  l’heure de passage de l’équipe à  9h 39, le bureau de vote (BV) N°1 n’avait pas encore ouvert. Le président dudit BV était introuvable, alors qu’il détenait les clés de la salle et le matériel de vote. « l’intérêt de l’évocation de ce cas est d’ordre pédagogique. Il s’agit de se demander comment ce cas a été géré afin de constituer une jurisprudence » a précisé le Chef de mission. La mission a soulevé la question d’âge de certains délégués de partis politiques qui sont très jeunes, ou peu informés les procédures et les règles électorales, ou présents de manière discontinue. Il est aussi question de la non maà®trise des enjeux et des exigences d’un dépouillement transparent. Des recommandations… Des recommandations ont été faites à  l’endroit des autorités, des candidats et des partis politiques. Il leur est demandé entre autres de « relancer la réflexion sur les partis politiques, leur configuration, leurs activités ». Les partis politiques sont appelés à  réduire « les arrangements électoraux qui font disparaà®tre les frontières politiques et idéologiques entre les partis en concurrence dans l’espace public ». Par ailleurs, la mission recommande de faire preuve de plus de rigueur dans le choix et la formation de leurs représentants dans les bureaux de vote. Pour les observateurs, il « serait recommandable que le système électoral soit repensé dans le sens de réduire le nombre de pôles de compétences, afin que la chaà®ne de commandement et de responsabilité ne soit pas diluée ». Dans l’ensemble, le rapport relève que ce 1er tour s’est déroulé dans de bonnes conditions.

Rapport Onusida: réduction considérable des cas d’infection

Le monde se rapproche de l’objectif 6 des objectifs du Millénaire pour le développement : « l’épidémie de sida a été stoppée et son cours s’est inversé alors que la course est engagée en direction de l’accès universel au traitement contre le virus du sida » peut-on lire dans le rapport du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), rendu public le 23 septembre dernier. Selon le rapport, les nouvelles infections par le virus du sida sont en recul chez les adultes comme chez les enfants. Avec, pour ces derniers, une diminution remarquable de 52% par rapport à  2001. En 2012, le nombre de nouvelles infections est évalué à  2,3 millions chez les adultes et les enfants, soit 33 % de moins qu’en 2001. Chez les enfants, les nouvelles infections ont été réduites de 260 000, soit 52 % de moins qu’en 2001. Les décès liés au sida ont aussi diminué de 30 % depuis leur pic de 2005 grâce à  un élargissement de l’accès au traitement antirétroviral. « Non seulement nous faut-il atteindre l’objectif fixé pour 2015 de mettre 15 millions de personnes sous traitement contre le VIH, mais nous devons aussi aller plus loin et avoir la vision et la volonté de nous assurer qu’il y a pas de laissés pour compte » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. Malgré une stabilisation des financements des donateurs pour la lutte contre le VIH – lesquels restent autour de leurs niveaux de 2008, les dépenses nationales consacrées à  la riposte au sida ont augmenté et représentent 53 % des ressources mondiales allouées pour combattre le virus en 2012. Pour cette même année, les ressources disponibles totales ont été estimées à  18,9 milliards de dollars, ce qui est insuffisant pour couvrir les besoins annuels estimés à  22-24 milliards d’ici à  2015, souligne Onusida dans le rapport. Le directeur exécutif d’Onusida incite donateurs et pays à  mettre la main à  la poche : « Si nous ne payons pas maintenant, nous paierons plus tard, nous paierons pour toujours » a mis en garde Michel Sidibé.

« Où sont-ils? La situation des enfants dans le conflit armé au Mali »

Rendu public le 19 juin dernier, ce rapport est le fruit d’une enquête de plusieurs mois menée par Watchlist, un réseau d’organisations non gouvernementales international spécialisé dans la protection des droits des enfants. Selon le rapport, des centaines d’enfants voire beaucoup plus ont été recrutés au Mali dans les rangs d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), d’Ansar Dine, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). « Des garçons de 7 ans aux uniformes pendouillants sont si petits et frêles qu’ils doivent traà®ner derrière eux des fusils trop lourds à  porter », a constaté Mme Layal Sarrouh, chercheuse à  « Watchlist » et auteure du rapport, qui a reconnu la difficulté d’évaluer l’ampleur du phénomène en raison d’un manque de données précises. « Le Mali avait atteint l’Objectif du Millénaire pour le développement relatif à  l’éducation, il y a six ans déjà , et maintenant tous les efforts sont annihilés », a déploré l’auteure du rapport, qui intervenait aux côtés du représentant de l’Union européenne et d’un des membres de l’ONG « World Vision International ». l’auteure a prévenu que la question de l’endoctrinement est un défi de taille pour la réintégration des enfants soldats au sein de leurs familles et communautés. De nombreuses familles racontent déjà  que plusieurs enfants rapatriés considèrent la musique comme un interdit et croit que tuer un non-musulman est un visa pour le paradis. « Les fillettes ne sont pas épargnées » «Quelle sera la place de tous ces enfants dans la société malienne? », voilà  la question fondamentale à  laquelle il faut répondre pour assurer la stabilité du Mali, a averti l’auteure du rapport qui a tenu à  souligner que dans ce conflit, les fillettes ne sont pas épargnées, contraintes qu’elles sont de se marier avec des hommes beaucoup plus âgés et de porter leurs enfants, à  un âge précoce. Mme Layal Sarrouh a insisté sur la « nécessité absolue » de bien former les troupes de la Mission de l’ONU et d’établir dès maintenant des procédures opérationnelles permanentes traitant de la situation des enfants dans le conflit. « Pour l’instant, a-t-elle enchainé, l’Union européenne consacre une heure de temps par bataillon à  la question des enfants en situation de conflit armé. C’’est un pas dans la bonne direction, mais il faut beaucoup plus permettre aux troupes de réellement s’acquitter de leur rôle. » Mais la responsabilité ne devrait pas seulement reposer sur les épaules de la communauté internationale, les autorités maliennes doivent faire leur part, a estimé M. Ioannis Vrailas, de l’Union européenne, principale donatrice humanitaire au Mali. Outre ses programmes de formation aux droits de l’homme, l’Union européenne, a-t-il indiqué, s’est engagée à  financer des spécialistes des droits de l’homme de l’Union africaine et de la société civile. Elle a également signé un accord sur un projet de deux ans avec la Fédération internationale des droits de l’homme et l’Association malienne des droits de l’homme. La publication de ces rapports intervient alors que le Conseil de sécurité s’apprête à  valider, mardi 25 juin, le déploiement de casques bleus au Mali. L’ONU assure que ses soldats seront « sensibilisés à  la protection des enfants et accompagnés par des conseillers spécialisés de l’ONU ».

L’ONU préconise une « vaste stratégie intégrée pour le Sahel »

Ce document visant une « stratégie intégrée » dans le Sahel a été élaboré par les services de l’envoyé spécial pour le Sahel Romano Prodi et transmis vendredi 14 juin par le secrétaire général Ban Ki-moon aux 15 membres du Conseil de sécurité. « Aide technique » L’ONU, indique le rapport, veut aider les pays du Sahel à  « établir des mécanismes coordonnés pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé afin que police, garde-frontières, armée, douanes (…) travaillent ensemble de manière cohérente et dans le respect des droits de l’homme ». Parmi les nombreuses idées avancées figurent une « réunion régionale des services de renseignement pour échanger des informations sur la menace d’Al-Qaà¯da et de ses affiliés ». L’ONU propose aussi une « aide technique » aux policiers et magistrats des pays concernés et invite ceux-ci à  se concentrer davantage sur le financement des activités illégales. Un des points également évoqués est « l’échange d’informations (..) entre les aéroports en Amérique latine, Afrique de l’ouest, Sahel, Maghreb et Europe pour contrer les trafics à  la source, à  destination et en transit ». « En 2012, dix-huit tonnes de cocaà¯ne d’une valeur marchande de 1,25 milliard de dollars ont transité par l’Afrique de l’ouest et une partie serait passée par le Sahel », souligne le rapport. « Action collective » Cette vaste « stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel » a l’ambition de s’attaquer à  tous les aspects de la crise: amélioration de la gouvernance, lutte contre la criminalité (trafics de drogue, de personnes, d’armes et de cigarettes, blanchiment d’argent) et contre le terrorisme, aide humanitaire à  11,4 millions de personnes menacées par la faim dont 5 millions d’enfants de moins de 5 ans. « Les problèmes au Mali ne doivent pas être envisagés de manière isolée », explique Ban Ki-moon dans ce rapport. « à‰tablir une paix et une sécurité durables nécessite une action collective pour traiter les racines de l’instabilité, qui s’étendent bien au-delà  des frontières du Mali ». Le secrétaire général de l’ONU se déclare « particulièrement inquiet des liens apparents entre des syndicats du crime impliqués dans le trafic de drogue et des groupes armés actifs dans la région ». « Nous devons nous concentrer simultanément sur la sécurité, la diplomatie et le développement (…) y compris les relations avec l’Afrique de l’ouest et le Maghreb », explique-t-il.

La situation sécuritaire reste précaire au Mali, selon Ban Ki-moon

La situation reste précaire au Mali en dépit des gains obtenus sur le terrain face aux djihadistes par l’armée française, les forces de sécurité maliennes et la force africaine de l’Afisma, estime le secrétaire général des Nations unies. « La situation reste indécise, avec des affrontements sporadiques entre groupes armés et la poursuite d’attaques asymétriques dans les trois régions du Nord », souligne Ban Ki-moon dans le rapport de l’ONU. « En outre, la progression des FDSM (forces de défense et de sécurité du Mali) en direction du nord vers Kidal et les accrochages meurtriers avec des éléments du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad, séparatiste touareg) le 5 juin ont exacerbé les tensions et accru la volatilité de la situation dans la région », dit-il. Pour réduire ces tensions, le gouvernement de Bamako et le MNLA ont entamé samedi des discussions pour tenter de parvenir à  un cessez-le-feu dans le nord du pays avant l’élection présidentielle du 28 juillet. Le Conseil de sécurité de l’Onu a unanimement approuvé en avril la création de la Minusma, une force de maintien de la paix de l’Onu de 12.600 hommes au Mali, à  compter du 1er juillet. Le déploiement de cette force sera soumis à  un examen préalable par les Quinze, à  la fin juin, de la sécurité au Mali. Ban indique que les troupes africaines censées passer en juillet sous commandement de l’Onu n’ont pas encore atteint les normes de l’Onu en matière d’équipement et de logistique. « Les unités déployées de l’Afisma ont obtenu un délai de grâce de quatre mois pour atteindre les normes requises », déclare le secrétaire général. « Il reste des écarts critiques concernant les hélicoptères d’attaque et de soutien et les unités de renseignement. » Violations des droits de l’Homme et menace régionale Ban Ki-moon souligne que « même si les capacités opérationnelles des groupes armés ont été réduites, les attaques de ces derniers mois au Mali et dans la sous-région montrent qu’ils ont conservé la capacité de représenter une menace significative ». Le mandat de la Minusma prévoit que la force onusienne sera appuyée par un contingent français pour combattre, le cas échéant, les groupes armés djihadistes. Ban déplore la poursuite de violations de droits de l’homme dans le Nord-Mali, à  la fois par les troupes maliennes et les groupes rebelles. Le rapport note une diminution des actes de représailles contre les membres des communautés arabes et touareg, accusés de complicité avec les insurgés, mais ce risque reste important à  Tombouctou. Il souligne aussi que la situation au Mali représente une menace régionale en mettant en avant « le risque de voir des éléments armés se déplacer vers des pays voisins pour mener des attaques terroristes et des activités criminelles ». Des djihadistes chassés du Nord-Mali par les soldats français de l’opération Serval et leurs alliés africains se sont apparemment repliés sur le sud de la Libye, d’o๠ont été lancées les attaques meurtrières du 23 mai dernier au Niger contre une base de l’armée nigérienne et une mine d’uranium gérée par le groupe français Areva. De même, François Hollande a jugé « probable » que des islamistes du Sud libyen soient impliqués dans l’attentat qui a visé fin avril l’ambassade de France à  Tripoli.

Le Mali, leader de la lutte contre la pauvreté en Afrique?

Un peu d’espoir. D’après le rapport DATA 2013 de l’ONG One publié cette semaine, seize pays africains seraient sur le point réduire considérablement l’extrême pauvreté avant 2015 et se conformerait ainsi aux objectifs du Millénaire. En 2000, l’ONU s’était fixé huit objectifs à  remplir à  horizon 2015 pour diviser par deux la pauvreté, mesurée grâce à  des critères portant sur la santé, l’assainissement et l’eau potable, la réduction de la mortalité infantile, l’éducation, et bien sûr la faim. Le Mali en tête du palmarès Le Mali est en tête des pays qui s’investit le plus dans le cadre de la réduction de la pauvreté. One lui décerne six étoiles dans son indice de progrès vers l’objectif de développement. Cette reconnaissance est remarquable pour un pays pourtant en proie à  une grave crise politique qui s’est transformé en conflit armé. Il est suivi par le Rwanda. Au second rang, avec cinq étoiles et demi, on retrouve l’Ethiopie, le Ghana, le Malawi, l’Ouganda. Mais c’est le Burkina Faso qui remporte la palme des pays qui consacre le plus important effort financier à  la santé, l’agriculture et l’éducation avec 51,6% du PIB. En tout, l’ONG a établi un palmarès o๠figurent 16 pays africains en voie de respecter cet objectif dont le Burkina Faso, la Gambie, le Bénin, le Niger, le Sénégal, la Guinée, le Mozambique, la Namibie, le Cameroun, le Libéria, le Togo et la Zambie. Le Gabon à  la traine L’association recense également quelques mauvaises performances comme le Congo, le Zimbabwe, ou encore le Gabon pourtant bien loti en termes de ressources d’hydrocarbures. Dans son rapport, One constate en effet que « la croissance économique n’est pas autant corrélée avec la réduction de la pauvreté qu’elle le pourrait ».

Oxfam recommande un nouveau contrat pour le développement du Mali

Intitulé « Mali : un nouveau contrat pour le développement. Quelle aide pour sortir de la crise ? », l’ONG estime dans ce rapport que le développement du pays ne pourra être amélioré sans une réforme de la gouvernance qui place réellement les citoyens et les contre-pouvoirs au C’œur des décisions. à€ travers ce nouveau contrat, les autorités doivent s’engager à  mieux redistribuer les bénéfices de l’exploitation des ressources naturelles, à  être plus transparentes dans la gestion des affaires publiques et à  lutter contre la corruption. Pour soutenir ce nouveau contrat, les bailleurs doivent engager leur aide sur une période de quinze ans. C’’est le temps nécessaire pour accompagner les réformes de gouvernance, davantage que par le passé, et pour s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté. Les bailleurs doivent également donner l’exemple en impliquant davantage la société civile et les communautés dans la mise en œuvre de leur aide. Ils doivent favoriser la transparence en publiant les réalisations attendues dans le cadre de leurs projets. Les bailleurs doivent également évaluer l’impact de leur aide au Mali depuis vingt ans et donner l’exemple en fournissant une aide transparente qui n’alimente pas le conflit, mais contribue à  la construction d’une paix durable, poursuit le rapport. Le rapport précise qu’avant la crise, 1 Malien sur 5 vivait dans une situation d’extrême pauvreté sans avoir les moyens de subvenir à  ses besoins alimentaires. La population souffre d’une situation de vulnérabilité chronique. Elle a connu trois crises alimentaires en l’espace de sept ans. Douze mois de conflit, d’insécurité et de violations des droits humains ont définitivement fragilisé les communautés du Nord. Les experts prévoient une situation d’urgence dans les mois à  venir, si rien n’est fait. Le Mali est devenu avec la crise l’un des cinq pays les plus pauvres au monde.

Des insectes contre la faim dans le monde

Selon une nouvelle étude de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) présentée lors de la Conférence internationale sur les forêts pour la sécurité alimentaire et la nutrition qui se tient à  Rome du 13 au 15 mai, les insectes constituent une source majeure d’aliments nutritifs facilement accessibles et riches en protéines issus des forêts. Ils sont également riches en lipides, en calcium, en fer et en zinc. Le bœuf par exemple, contient en moyenne 6 mg de fer pour 100 g de poids sec, alors que ce chiffre varie entre 8 et 20 mg pour 100 g de poids sec chez la sauterelle, selon l’espèce et le type d’aliments que cette espèce elle-même consomme. Encourager l’élevage d’insectes «Nous ne disons pas que les gens doivent consommer des bestioles», souligne Eva Muller, Directrice de la division de l’économie, des politiques et des produits forestiers à  la FAO. «Nous disons que les insectes constituent simplement l’une des ressources que fournissent les forêts, et que leur potentiel est plutôt sous-exploité dans l’alimentation, surtout l’alimentation animale. Cependant, à  mesure que les habitats forestiers disparaissent, nous risquons de perdre des espèces avant d’avoir compris comment les utiliser pour réduire la faim», ajoute Mme Muller. Selon la FAO, « d’ici à  2030, plus de 9 milliards de personnes devront être nourries, tout comme les milliards d’animaux élevés chaque année », rappelant que « la pollution des sols et de l’eau due à  la production animale intensive et le surpâturage conduisent à  la dégradation des forêts ». Raison de plus pour encourager l’élevage d’insectes. Alors que deux kilos d’aliments sont nécessaires pour produire un kilo d’insectes, les bovins, eux, exigent huit kilos d’aliments pour produire un kilo de viande, argue-t-elle Toujours selon cette étude, les insectes d’élevage offriraient une solution durable pour éviter toute surexploitation susceptible d’affecter des espèces plus prisées. Certaines espèces, comme les vers de farine, sont déjà  produites à  une échelle commerciale puisqu’elles sont utilisées sur des marchés de niche comme l’alimentation des animaux domestiques, les zoos et la pêche de loisir. Si la production était plus automatisée, cela rabaisserait les coûts à  un niveau o๠le secteur profiterait d’une substitution de la farine de poisson par la farine d’insecte pour nourrir les élevages, par exemple. l’avantage est d’augmenter l’offre de poisson disponible pour la consommation humaine. Apport du secteur privé « Le secteur privé est prêt à  investir dans l’élevage d’insectes. De grandes perspectives se dessinent devant nous», explique Paul Vantomme, l’un des auteurs de ce rapport. «Mais aucune entreprise ne se risquera à  investir dans ce secteur d’activités tant que les textes législatifs n’auront pas été clarifiés et empêcheront même l’essor de ce nouveau marché». D’après les recherches de la FAO, menées en partenariat avec l’université de Wageningen aux Pays-Bas, plus de 1 900 espèces d’insectes sont consommées par les hommes sur le globe. On estime qu’ils s’inscrivent dans les régimes alimentaires traditionnels d’au moins deux milliards de personnes. à€ l’échelle mondiale, les principaux insectes consommés sont: les scolythes (31 %), les chenilles (18 %), les abeilles, les guêpes et les fourmis (14 %), les sauterelles et les criquets (13 %).

Banque mondiale : Un terrien sur trois n’a pas de toilettes

Faute de système d’assainissement efficace, de nombreux habitants des pays en développement font leur toilette dans l’eau des rivières ou dans les champs, propageant ainsi des microbes qui sont à  l’origine des cas de diarrhée, deuxième cause de décès chez les enfants de moins cinq ans. Les enfants qui survivent sont donc obligés de quitter les bancs de l’école en raison de leur maladie. Par ailleurs, les femmes et les filles sont également, les principales victimes de l’absence d’accès aux systèmes d’assainissement, car elles mettent leur intégrité physique en péril en recherchant des lieux privés ou quittent l’école à  l’adolescence pour manque de système d’assainissement. Selon la Banque mondiale, les pertes financières dues à  un accès insuffisant à  des réseaux d’assainissement s’élèvent à  260 milliards de dollars par an, ce qui représente un montant supérieur du produit intérieur brut d’un pays comme le Chili. Investir dans l’hygiène participe au développement Pour Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale « l’impact d’un assainissement déficient trouve son origine dans les nombreux freins à  la prospérité auxquels les pauvres sont confrontés : la santé, l’éducation, l’environnement, la richesse, l’égalité et la dignité. Nous devons régler le problème de l’hygiène si vous voulons éradiquer le fléau de l’extrême pauvreté d’ici 2030 et augmenter les revenus des 40 % les plus pauvres » Plus gros bailleur multilatéral des projets de développement en matière d’eau et d’assainissement, la Banque mondiale s’est engagée à  consacrer en 2011, 4 milliards de dollars aux projets d’approvisionnement en eau et d’assainissement. C’’est un investissement qui devrait permettre à  9 millions de personnes de bénéficier de meilleurs services d’approvisionnement en eau et d’assainissement. Pour y parvenir, la Banque mondiale compte entre autres, assumer un rôle de chef de file mondial en incitant les pays à  réaliser les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs en matière d’assainissement et éradiquer la pratique de la défécation à  ciel ouvert. « Nous soutenons les efforts visant à  étendre l’accès pour tous à  des services d’assainissement de qualité d’ici 2025. Nous sommes en mesure d’atteindre cet objectif et de transformer la vie de milliards de personnes dans les prochaines années. Cela nécessite un engagement et une volonté sans faille de la part des chefs d’à‰tat de nos pays clients, ainsi qu’une collaboration avec l’ensemble de nos partenaires de la société civile et du secteur privé. l’objectif est à  notre portée. » a déclaré Kim. Actuellement, la Banque mondiale étudie des moyens pour améliorer l’accès à  l’assainissement par le biais de nouveaux types de partenaires, comme les développeurs de logiciels, afin de comprendre comment les nouvelles applications pour téléphone portable peuvent permettre de répondre aux besoins du secteur de l’assainissement. De nombreuses enquêtes ont montré que les personnes ayant accès à  un téléphone portable sont plus nombreuses que celles qui ont accès à  des toilettes. En marge d’un événement sur l’assainissement, le vice-président senior chez American Standard, Jim McHale a fait une présentation portant sur des toilettes à  1,50 dollar, abordables pour la plupart des pauvres de la planète, conçues par l’un des plus gros fabricants au monde de toilettes et d’accessoires de salle de bain. Vivement ces toilettes sur le marché !

« Echoués dans le désert »

Selon les Nations unies, plus de 270 000 personnes ont été déplacées au Mali, et environ 170 000 se sont réfugiés dans les pays voisins, principalement au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie à  cause du récent conflit que connaà®t le Mali, depuis janvier 2012. Le camp de réfugiés de Mbéra (Mauritanie) situé à  trente kilomètres de la frontière avec le Mali accueille près de 74.000 Maliens chassés par les combats, la haine ethnique, l’insécurité alimentaire et l’effondrement des services de base selon le rapport. Dans cette région isolée et aride o๠les températures atteignent 50 degrés à  l’ombre, les réfugiés et les populations locales n’ont pas un accès suffisant à  l’eau potable. Un réfugié ne reçoit que 11 litres d’eau par jour au lieu des 20 litres nécessaires. Or, l’eau est surtout essentielle pour que les jeunes enfants et les personnes âgées s’hydratent et pour prévenir les pathologies liées à  un manque d’hygiène. l’accès à  l’eau est également problématique pour les réfugiés ayant besoin d’abreuver leur bétail en Mauritanie. Au manque d’eau s’ajoutent la malnutrition, le manque d’abris, et les problèmes d’hygiène. Lors de la création d’une extension du camp pour accueillir les nouveaux réfugiés arrivés en janvier 2013, les équipes de MSF ont constaté qu’il n’y avait que quatre latrines pour 12.000 personnes. Or, les standards humanitaires préconisent une installation pour 20 personnes maximum. De plus, les réfugiés n’avaient pas reçu de kits d’hygiène comportant du savon et des jerricans durant cinq mois. Pour remédier à  cette situation, deux distributions de savons ont été assurées et des latrines supplémentaires sont en cours de construction afin d’améliorer l’assainissement dans le camp. MSF affirme avoir assuré depuis le début de l’intervention d’urgence, plus de 85 000 consultations, 200 accouchements et pris en charge près de 1000 enfants sévèrement malnutris. Dans son rapport, MSF insiste sur le fait que « les organisations d’aide doivent maintenir leur réponse aussi longtemps que nécessaire », leur défi étant de rehausser les « conditions de vie au niveau de standards humanitaires acceptables ». Car « en raison des fondements ethniques et politiques de cette crise, il est peu probable de voir prochainement les réfugiés retourner au Mali », souligne l’ONG.

Force africaine au Mali: Bamako et Niamey regrettent un « recul » de l’ONU

Evoquant ce rapport du secrétaire général de l’ONU, le président nigérien Mahamadou Issoufou et son homologue malien Dioncounda Traoré ont déploré « un recul d’autant plus regrettable que les conditions d’existence des populations vivant sous le joug des groupes terroristes étrangers » dans le nord du Mali se sont « considérablement dégradées », selon le communiqué publié à  l’issue de leur rencontre à  Niamey. Les « risques » d’une opération armée africaine « ponctuelle, encadrée et supervisée par la communauté internationales ont été cernés » et « ne sauraient en aucune manière constituer un obstacle à  l’impératif de libération des populations maliennes » qui subissent « un martyr », ajoute le texte. Après l’Union africaine, le Conseil des ministres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), réuni à  Abidjan, a lui aussi regretté dimanche un « déphasage » de l’ONU par rapport à  « l’urgence » à  agir au Mali. Dans un rapport adressé le 28 novembre au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a considéré qu’une intervention militaire dans le nord du Mali serait « sans doute nécessaire en dernier recours contre les plus extrémistes » des groupes armés. Mais il a mis en garde sur les risques du recours à  la force sur la situation humanitaire et les chances d’une solution politique. Le 11 novembre à  Abuja, la Cédéao a approuvé l’envoi d’une force militaire de 3.300 hommes soutenue sur le plan logistique par des pays occidentaux. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer en décembre sur cette intervention, en se fondant notamment sur le rapport de M. Ban. « Nous devons agir vite », toute l’Afrique de l’Ouest « est concernée » et, au-delà , l’enracinement de « terroristes » est une « menace à  la paix et à  la sécurité internationales », a plaidé dimanche le président du Niger. Le président malien a affirmé que le recours à  la force était une nécessité face aux « terroristes étrangers » occupant le nord de son pays, tels Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi). Et le dialogue ne peut avoir lieu avec les autres mouvements que s’ils renoncent à  certaines de leurs revendications, a-t-il expliqué. Selon M. Traoré, en « préalable au dialogue », la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, laà¯c) doit ainsi « renoncer à  l’indépendance et à  l’autodétermination » et Ansar Dine, l’un des mouvements islamistes armés occupant le Nord, doit abandonner la charia (loi islamique), qu’il applique avec une extrême rigueur dans les zones sous son contrôle. Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a engagé des négociations à  Ouagadougou avec Ansar Dine et le MNLA. Il doit recevoir lundi à  Ouagadougou une délégation du gouvernement malien pour lui soumettre un « agenda de pourparlers » avec ces deux mouvements touareg.

Rapport BVG 2011 : une perte financière de 10,10 milliards FCFA.

Le rapport annuel du BVG fait la synthèse des observations, analyses, critiques et suggestions formulées par le Vérificateur Général pendant la période de référence. s’adressant au président de la république, le Vérificateur Général est revenu sur les grandes réalisations de son Bureau en matière de vérification pendant la période de référence. Pour cette année, le rapport révèle un manque à  gagner de 10, 10 milliards, ce qui a causé des pertes financières à  l’état. Ces pertes sont d’autant plus inquiétantes qu’elles ont été décelées dans les principales structures pourvoyeuses de recettes. La confiance n’exclut pas le contrôle « Ces constats indiquent clairement qu’il importe de maintenir le rythme de la dissuasion en renforçant les sanctions et en moralisant davantage la gestion publique », a déclaré le Vérificateur général. Il a aussi insisté sur la qualité de la gouvernance économique au Mali, en mettant en œuvre urgemment et efficacement les recommandations pertinentes formulées par les différentes missions de vérification. Il souligne que le rapport était fin prêt depuis Avril 2012. « Aussi, cette remise tardive, s’explique-t-elle par l’instabilité institutionnelle consécutive aux événements du 22 mars 2012, et enfin un agenda politique surchargé ». Dans son discours, le Végal a par ailleurs déploré la destruction massive de documents administratifs suite aux actes de vandalisme survenus à  l’occasion des événements du 22 mars 2012. Une situation qui impactera sur les missions de contrôle pour cette année. « Ce chaos causé par les vandales, a profité à  certains gestionnaires et financiers des services publics pour dissimiler ou détruire d’importants documents comptables ou autres actes de gestion déterminants ». A son tour le Président de la République par intérim a encouragé et félicité le Vérificateur pour le travail accompli au regard de la situation actuelle du pays. Il faut rappeler que chaque année, le Vérificateur Général élabore un rapport qu’il adresse au Président de la République, au Premier Ministre, au Parlement et à  la juridiction Supérieure de Contrôle des Finances Publiques.

Doing Business 2013 : Le Mali classé 151è, et en nette progression

2012 marque la 10è année de la série des rapports Doing Business. Pour cette année, le rapport révèle qu’entre juin 2011 et juin 2012, 28 des 46 gouvernements d’Afrique sub-saharienne ont entrepris au moins une réforme pour améliorer l’environnement des affaires, ce qui représente un total de 44 réformes. Avec 4 réformes l’année dernière, le Burundi se trouve dans le top 10 des économies ayant amélioré au moins trois des domaines mesurés par Doing Business et s’avère être la seule économie à  faibles revenus de la liste. De manière globale, le rapport note, qu’il est plus facile de faire des affaires aujourd’hui qu’au cours des 10 dernières années, soulignant les importantes améliorations de la réglementation des affaires à  travers le monde. Parmi les 50 économies qui ont le plus amélioré leur environnement des affaires pour les entreprises locales depuis 2005 se trouvent 17 économies d’Afrique subsaharienne. 151è sur 182 pays Quant au Mali, frappé par les conséquences de la crise politico-institutionnelle, qui a affecté son économie et réduit les aides au développement, le rapport classe notre pays en 151è position sur 182 économies passées en revue. En effet, les améliorations effectuées ces dernières années par le Mali dans le domaine du paiement des impôts et taxes et la réduction du coût du paiement des taxes et impôts et du taux d’imposition des entreprises – bien que le pays ait aussi introduit une nouvelle taxe foncière, ont joué dans le classement. A noter également que le pays a simplifié les procédures pour payer les taxes et impôts par l’introduction d’un formulaire unique pour la déclaration et le paiement de plusieurs taxes et impôts. De fait, le Mali se classe aussi par les pays africains qui ont le plus fait d’efforts depuis 2005 pour améliorer leur économie. Un rapport de référence Doing Business analyse les réglementations d’une économie qui ont un impact sur les entreprises au cours de leur cycle de vie, ce qui inclut leur création et leur gestion, le commerce transfrontalier, le paiement des taxes et impôts et la protection des investisseurs. Doing Business ne mesure pas tous les aspects de l’environnement réglementaire qui sont importants pour les entreprises et les investisseurs. Par exemple, le rapport ne prend pas en compte la sécurité, la stabilité macroéconomique, la corruption, le niveau de formation ou la robustesse des systèmes financiers. Les conclusions du rapport ont stimulé de nombreux débats et ont également permis le développement d’un nombre toujours plus grand d’études analysant l’impact de la réglementation des affaires sur les résultats économiques dans les différents pays.

Droits de l’homme : le CNDH publie un nouveau rapport accablant

Organisme gouvernemental créé le 19 novembre 2009 par l’Etat malien, la CNDH a livré, ce mardi, à  la presse son rapport annuel 2011 sur la situation des droits de l’Homme au Mali et le rapport circonstancié  sur les évènements de 2012. Le rapport annuel 2011 fait en première partie, état des droits civils et politiques, des droits économiques, sociaux et culturels et des droits catégoriels, en l’occurrence ceux des femmes et des enfants. La deuxième partie du document traite de l’état de mise en œuvre des recommandations issues de l’examen périodique universel 2008 et du rapport 2010 de la Cndh. Me Kadidia Sangaré, a soutenu que l’Etat a certes fait des efforts pour la mise en œuvre des recommandations, mais des insuffisances subsistent, en l’occurrence, les textes relatifs au code des personnes et de la famille, la carte judiciaire… «Â La situation de cette année est catastrophique » Parlant du rapport circonstancié sur les évènements de 2012. Elle a déclaré : ‘’ la situation de cette année est catastrophique. ‘’ En effet, ce rapport note les atteintes faites aux droits de l’homme commises par les mouvements armés, les atteintes à  la liberté religieuse et aux droits culturels, le crime de guerre, le crime de génocide, les atteintes aux droits de l’enfant, les cas de viol, les amputations et châtiments corporels, les lapidations, les atteintes aux libertés publiques, les atteintes aux droits à  la santé, aux droits économiques, sociaux et culturels, la crise humanitaire, le droit à  la liberté de presse et d’expression, le terrorisme, le recensement injustifié des femmes, la situation des droits de l’homme à  Bamako et dans le reste du pays. Aussi, le rapport circonstancié signale que la mutinerie au sein de l’armée du 21 au 22 mars 2012 a entraà®né de nombreuses violations des droits de l’Homme parmi lesquels : les arrestations arbitraires, la destruction, le vol et le pillage des biens publics et privés, les agressions physiques, les affrontements entre bérets rouges et bérets verts, des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires, des tortures et traitements cruels, inhumains et dégradants des détenus. Le rapporteur général de l’organisation, Ibrahim Berthé, a confirmé cet état de fait, exprimant sa déception quant aux conditions difficiles des détenus et la corruption dans la gestion des biens publics. Amadou Bocar Tékété a affirmé que leur rôle est non seulement d’informer le gouvernement, mais aussi de rendre compte à  la population. Placée sous la tutelle du Ministère de la Justice qui remplace la Commission nationale des droits de l’homme créée par le décret du 16 mars 2006, la CNDH a pour mission de «Â contribuer à  la promotion et au respect des droits de l’homme par des conseils, des propositions et des évaluations dans le domaine des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».

Amnesty dénonce 5 mois de terreur au Mali

Des centaines de milliers de personnes ont été déplacées par les affrontements au nord du Mali et des dizaines ont été victimes de détentions arbitraires, d’exécutions extrajudiciaires et de violences sexuelles, y compris de viols, a dit Amnesty International aujourd’hui. Dans un rapport intitulé Mali : retour sur cinq mois de crise. Rébellion armée et putsch militaire, Amnesty International documente une série de violations des droits humains perpétrées dans un contexte de pénurie alimentaire qui affecte 15 millions de personnes dans la région du Sahel. « Après deux décennies de stabilité et de paix relatives, le Mali est confronté à  la plus grave crise depuis son indépendance en 1960 » a dit Gaà«tan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à  Amnesty International, qui vient de rentrer d’une mission de recherche de trois semaines dans le pays. « La totalité du nord du pays est aux mains de groupes armés qui sèment la terreur. Des dizaines de milliers de personnes ont fui la région, créant une crise humanitaire au Mali et dans les pays voisins. » Au cours de la mission de recherche, les délégués d’Amnesty International se sont rendus dans la capitale malienne, Bamako, ainsi que dans quatre camps de réfugiés au Niger, à  200 kilomètres environ au nord de Niamey, la capitale. Selon les témoignages recueillis par Amnesty International, des femmes et des jeunes filles ont été violées, parfois collectivement, par des hommes armés dont des membres du groupe armé touareg, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), notamment à  Ménaka et Gao. Une étudiante de 19 ans qui s’est réfugiée à  Bamako a raconté à  Amnesty International : « J’étais partie chez un ami vers 20h avec une de mes camarades. Sur le chemin, une moto qui transportait deux Tamasheqs [Touaregs], et une voiture remplie d’hommes armés et de femmes qu’ils avaient capturées s’est arrêtée à  notre niveau. l’un des deux Tamasheqs sur la moto avait une tenue militaire. Ils ont commencé à  nous dire que nous devions aller avec eux au camp parce qu’ils avaient besoin de femmes. Nous avons refusé. Mon amie a menti et a dit qu’elle était enceinte. l’un des Tamasheqs m’a alors fait rentrer dans une maison qui était vide. Je lui ai dit que J’étais indisposée. Il m’a ordonné de lui montrer. Je lui ai montré le sang. Il m’a dit : « C’’est quoi ça » et il m’a violée. » Toutes les parties au conflit ont commis et continuent de commettre des violations et des atteintes à  l’encontre des droits humains. Des soldats maliens ont frappé et exécuté de manière extrajudiciaire trois hommes non armés accusés d’espionnage pour le compte du MNLA à  Sévaré (630 kilomètres au nord de Bamako) le 18 avril 2012. D’autres suspects sont détenus dans des endroits qui ne sont pas recensés comme lieux de détention, tels que la Direction générale de la sécurité d’à‰tat (DGSE). De même, des soldats maliens faits prisonniers par des groupes armés ont été exécutés sommairement et certains ont subi des mauvais traitements. Deux soldats maliens, qui ont été fait prisonniers en janvier 2012 avant d’être libérés lors d’un échange, ont décrit les tortures et autres mauvais traitements subis par certains militaires. Certains ont été égorgés. Les délégués ont également recueilli des informations attestant de la présence d’enfants soldats dans les rangs des groupes armés touaregs et islamistes qui ont pris le contrôle du nord du pays. Amnesty International a collecté plusieurs témoignages faisant état de la pression exercée par des membres d’Ansar Eddin sur la population afin qu’elle change de comportements, conformément à  son interprétation fondamentaliste de l’Islam. Des témoins ont déclaré que l’imposition de ces nouveaux comportements s’est accompagnée d’intimidations et de violences physiques, y compris d’exécutions arbitraires et délibérés. Une habitante de Gao a dit : « Cinq jours après la prise de contrôle de la ville par les rebelles, un car a été arrêté à  la sortie de la ville par des hommes en armes. Un des occupants du car a alors composé le numéro communiqué par Ansar Eddin. Ils sont arrivés immédiatement sur les lieux, ils ont tiré sur les braqueurs, un a été blessé, un a pris la fuite, un troisième a été arrêté et égorgé. » « Sans une action coordonnée pour protéger les droits humains, faire respecter le droit international humanitaire et venir en aide aux déplacés et aux réfugiés, C’’est la totalité de la sous-région qui risque d’être déstabilisée par les effets de l’instabilité politique, du conflit armé dans le nord et de la crise alimentaire qui affecte tout le Sahel » a dit Gaà«tan Mootoo. Amnesty International appelle toutes les parties au conflit à  respecter le droit international humanitaire et à  prendre les mesures nécessaires à  la protection des civils et des combattants capturés durant le conflit. l’organisation demande à  ce que les autorités maliennes cessent de harceler ceux qui militent pacifiquement pour le retour de l’à‰tat de droit. Amnesty International appelle également les groupes armés qui ont pris le contrôle du nord du pays à  mettre un terme immédiat aux violences sexuelles à  l’égard des femmes et des jeunes filles et au recrutement et à  l’utilisation d’enfants soldats. l’organisation exhorte aussi les autorités maliennes et les groupes armés à  permettre aux Nations unies et aux autres agences humanitaires un accès sans restriction aux personnes déplacées et aux réfugiés, notamment dans le nord du pays.