Journée de la souveraineté retrouvée au Mali : une leçon-modèle dispensée dans les écoles

Dans le cadre de la célébration du 14 janvier, Journée nationale de la souveraineté retrouvée en souvenir de la grande mobilisation contre « les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA », le ministère de la Refondation a convié l’ensemble des départements pour identifier ce qu’ils pouvaient organiser.

Le ministère de l’Éducation nationale s’est vu confier l’exécution de leçons-modèles dans l’ensemble des écoles primaires et secondaires du Mali et l’organisation de jeux-concours. « Les leçons-modèles ont été préparées pour éveiller et créer le déclic chez les enfants de la nécessité d’être conscient de son appartenance à une Nation et de l’engagement qu’il faut avoir pour répondre présent à chaque fois que notre pays est exposé à un danger », explique Kinane Ag Gadega, Secrétaire général du ministère de l’Éducation nationale. Le vendredi 13 janvier 2023 est prévu pour l’exécution de cette leçon-modèle dans les classes du préscolaire, fondamental et secondaire et verra la mobilisation des hautes autorités politiques, administratives et scolaires. Pour rappel, après les sanctions infligées au Mali par la CEDEAO et l’UEMOA, les Maliens ont répondu le vendredi 14 janvier 2022 favorablement à l’appel lancé par les autorités de la Transition pour un sursaut patriotique afin de défendre la partie, la souveraineté du Mali, son intégrité, sa dignité et l’honneur des Maliens. À Bamako, une marée humaine s’était amassée sur le Boulevard de l’Indépendance. Il en a été de même dans toutes les régions du Mali pour dire non aux sanctions.

Abdoulaye DIOP : « la souveraineté du Mali ne sera pas bradée à Alger »

Journaldumali.com : Le Mali n’aborde t-il pas cette deuxième phase des pourparlers inter-maliens dans une posture faible après la défaite de l’armée à  Kidal en Mai ? Abdoulaye Diop : Depuis les incidents de Mai à  Kidal, la situation sur le terrain est complexe. Mais cela n’entame en rien la volonté du gouvernement de maintenir le dialogue. Je peux vous assurer que le gouvernement ne vient pas à  Alger en position de faiblesse. Nous avons la conviction que seule la paix peut stabiliser notre pays et seule la voie du dialogue peut résoudre ce problème très difficile. Pendant l’audition de la société civile, certains continuaient à  défendre l’idée d’autonomie ou d’indépendance. Cela n’est-il pas inquiétant pour la suite ? A.D : Nous avons estimé que tout Malien concerné doit avoir son mot à  dire. D’o๠les auditions de la société civile. Dans ce genre de démarche, il y’a une certaine liberté de ton. l’important est que la feuille de route signée s’inscrive clairement dans le respect de l’intégrité territoriale du Mali, de sa souveraineté nationale et de la forme laà¯que et républicaine de l’Etat. C’’est un acquis garanti par l’ensemble de la communauté internationale à  travers l’équipe de médiation présente à  Alger. Quel message avez-vous à  l’endroit des Maliens qui suivent avec attention ces pourparlers ? A.D : Les uns et les autres peuvent être confiants car le Mali, ses valeurs et ses principes fondamentaux ne seront pas bradés en Algérie. Nous nous battrons pour que la constitution et les principes qui fondent cette nation puissent être respectés. Nous sommes disposés à  aller avec nos frères et sœurs du Mali des régions du nord vers un avenir commun qui donnera à  chaque malien sa place dans le respect de sa religion et de sa diversité.

Le Mali est loin d’avoir retrouvé sa souveraineté

Le président français François Hollande a assuré mercredi 20 mars que la souveraineté sera rétablie sur «la quasi-totalité» du territoire malien dans «quelques jours». «Dans la dernière phase o๠nous sommes, la quasi totalité du territoire sera revenue à  la souveraineté du Mali dans quelques jours», a déclaré le président français au cours d’un dà®ner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). «Notre intervention a permis d’obtenir en deux mois des résultats importants: l’offensive des groupes terroristes a été arrêtée (et) les villes reconquises», a-t-il souligné. Un peu plus tôt dans la journée, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait déclaré devant l’Assemblée nationale que le retrait des troupes françaises du Mali débuterait «à  partir de la fin du mois d’avril». Voiture piégée à  Tombouctou Sur le terrain, la guerre continue. Les attaques contre les forces d’intervention se multiplient. Une voiture piégée a explosé dans la nuit du 20 au 21 mars près de l’aéroport de Tombouctou, ville du nord-ouest du Mali, faisant deux morts. Il s’agit d’un «jihadiste» et d’un militaire malien selon une source militaire malienne. Des échanges de tirs ont également été entendus dans cette ville après une tentative d’infiltration d’hommes armés. «Une voiture avec des gens armés a tenté de rentrer par force à  Tombouctou dans la nuit de mercredi à  jeudi. Et les militaires français et maliens ont riposté», a affirmé une source sécuritaire malienne sur place. Depuis le début de l’intervention des armées maliennes et françaises, la ville de Tombouctou avait été épargnée, contrairement à  la région de Gao (nord-est) et surtout au massif des Ifoghas (extrême nord-est), o๠se concentrent depuis plusieurs semaines les combats entre soldats français et tchadiens d’un côté, éléments jihadistes de l’autre. Lire la suite sur http://www.slateafrique.com/116357/mali-souverainete-sur-la-quasi-totalite-du-pays-dans-quelques-jours-selon-hollande

Alimentation: Qualité vs quantité?

Nourrir le monde entier ne devrait pourtant pas être compliqué. Selon les experts, nous disposons d’assez de terre et d’eau pour produire assez pour l’alimentation des quelques sept milliards d’individus que nous sommes. Et portant, famine et insécurité alimentaire sont le lot de nombreux peuples, en particulier et malheureusement, ceux du continent africain. Les experts, la société civile, les décideurs, tout le monde se penche sur le problème sans pour autant trouver des solutions définitives. La sécurité alimentaire passe par la souveraineté alimentaire pour le continent africain. Selon l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique(AFSA), lancée ce 4 décembre à  Durban, en marge de la COP 17 qui se déroule depuis le 28 novembre dernier, les africains et en particulier les petits paysans sont affectés par les changements climatiques. Les effets de ces derniers se ressentent sur les terres, les pluies, et donc sur le système même de production. Pour faire face au deficit créé par la diminution des récoltes, les gouvernants importent des quantités colossales de nourriture pour tenter d’assurer la sécurité alimentaire. Or, pour l’AFSA, la meilleure solution pour assurer de manière pérenne la sécurité alimentaire, C’’est d’atteindre la souveraineté alimentaire. Sortir des crises alimentaires cycliques Mamadou Goà¯ta est le Directeur Exécutif de l’Institut de Recherche et de Promotion des Alternatives en Développement IRPAD/Afrique (Bamako- Mali), et le Président du Conseil d’Administration de l’ AMASSA/Afrique Verte Mali. Selon lui, la crise alimentaire qui a secoué le monde en 2007-2008 a été un fait révélateur des incohérences des institutions internationales et des états pour la gestion des problèmes alimentaires et même agricoles dont le monde fait face. Plusieurs raisons ont été évoquées pour justifier la flambée des prix des produits agricoles. La raison la plus évoquée était relative aux responsabilités de la Chine et de l’Inde par rapport à  leur mode de consommation. Au fur et à  mesure que la crise évoluait, les causes profondes de la crise sont apparues. Il s’agit notamment de l’explosion de la production des agro carburants, de la faiblesse des stocks de produits notamment céréaliers en Europe et aux USA et la spéculation financière, une des caractéristique du modèle néolibéral qui s’est étendue aux produits alimentaires. Des solutions ont donc été recherchées et certaines d’entre elles ont connus un succès appréciable. On peut citer l’Initiative « Riz » au Mali et dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest comme le Burkina Faso, la GOANA au Sénégal. Mais d’autres sont indexés par les scientifiques et de nombreux observateurs de la société civile comme des fuites en avant voire de véritables prises de risque. Toujours selon M. Goà¯ta, la demande de l’OMC pour une plus grande ouverture des marchés pour « faire le commerce », la vente effrénée des terres agricoles à  des investisseurs étrangers pour des investissements et la production connue sous le nom d’accaparement des terres sont au nombre de celles-ci. Sécurité et/ou souveraineté ? La sécurité alimentaire coûte cher. Alors, comment assurer le pain quotidien à  tous et dans des conditions de justice et d’équité ? Là , intervient la notion de souveraineté alimentaire. La souveraineté alimentaire est présentée comme un droit international qui laisse la possibilité aux populations, aux Etats ou aux groupes d’Etats de mettre en place les politiques agricoles les mieux adaptées à  leurs populations sans qu’elles puissent avoir un impact négatif sur les populations d’autres pays(Wikipedia). La souveraineté alimentaire est donc une rupture par rapport à  l’organisation actuelle des marchés agricoles mise en œuvre par l’OMC. Complémentaire du concept de sécurité alimentaire qui concerne la quantité d’aliments disponibles, l’accès des populations à  ceux-ci, l’utilisation biologique des aliments et la problématique de la prévention et gestion des crises, la souveraineté alimentaire accorde en plus une importance aux conditions sociales et environnementales de production des aliments. Elle prône un accès plus équitable à  la terre pour les paysans pauvres, au moyen si nécessaire d’une réforme agraire et de mécanismes de sécurisation des droits d’usage du foncier. La souveraineté alimentaire favorise le maintien d’une agriculture de proximité destinée en priorité à  alimenter les marchés régionaux et nationaux. Les cultures vivrières et l’agriculture familiale de petite échelle doivent être favorisées, du fait de leur plus grande efficacité économique, sociale et environnementale, comparée à  l’agriculture industrielle et les plantations de grande échelle o๠travaillent de nombreux salariés. La place et le rôle des femmes sont privilégiés. A Durban, un accent particulier est mis sur la promotion des savoirs locaux pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire. De nombreux pays ont partagé leur expérience et celles liés particulièrement à  l’adaptation de l’agriculture à  la variabilité du climat. La promotion des semences améliorées et adaptées dans le Sahel, la gestion de l’eau en Chine, l’utilisation de petits matériels agricoles produits localement en Afrique Australe sont autant de pistes pour améliorer les conditions de production et favoriser la sécurité et la souveraineté alimentaire. l’AFSA souhaite que la COP17 soit l’occasion de mettre en lumière ces millions de petites mains qui travaillent la terre et qui ont besoin de politiques volontaires qui protègent leur environnement, leur production, en bref leur vie et garantissent aux générations futures un avenir d’o๠la faim sera bannie.