Football : les U-17 Maliens s’exportent bien

La brillante prestation des Aiglonnets en Indonésie fin 2023 n’est pas passée inaperçue aux yeux des nombreux recruteurs du monde entier.

Watford, club de Championship (D2), a annoncé le 19 février la signature de Mamadou Doumbia. Le jeune attaquant de 18 ans (1m 92), qui avait inscrit quatre buts lors de la Coupe du monde et manqué plusieurs matchs après une expulsion face à l’Espagne, rejoindra les Hornets à partir du 1er juillet. Avec cette signature, Doumbia, qui évoluait jusqu’alors à l’AS Black Star de Bamako, va entrer dans une nouvelle dimension, même s’il devra d’abord s’aguerrir dans les équipes de jeunes avant de s’attaquer au rude championnat anglais. D’après une source, il va d’abord se rendre en Italie, du côté d’Udinese, club qui avec Watford est propriété de la famille Pozzo. Le Capitaine de cette fabuleuse sélection U-17 des Aigles, Ibrahim Diarra, est au FC Barcelone pour parfaire sa formation. D’après de nombreux médias catalans, les dirigeants barcelonais, impressionnés par les qualités techniques et physiques de l’ancien de l’Africa Foot, lui feront signer un contrat en décembre 2024, lorsqu’il aura atteint sa majorité. Joueur décisif de la Coupe du monde U17 avec 5 buts et 4 passes décisives délivré, il a assisté des tribunes du stade olympique Lluis Companys, qui accueille les matchs du FC Barcelone en attendant la fin des travaux du Camp Nou, à la victoire 1-0 des Blaugrana contre Osasuna, le 31 janvier dernier. Dans quelques années, sur les pelouses espagnoles il pourrait bien retrouver son ancien coéquipier Mahmoud Barry, qui évolue désormais à Villarreal. L’ancien joueur de l’Étoile du Mandé, qui avait remplacé au pied levé Doumbia lors de sa suspension en inscrivant 3 buts, est l’un des « cracks » de cette génération. Le talentueux Hamidou Makalou, auteur d’un magnifique but face à l’Argentine pour sécuriser la troisième place du Mali lors du Mondial, est fortement courtisé par le RB Salzburg. Entre le club autrichien et les jeunes joueurs maliens notamment ceux de l’académie Jean-Marc Guillou, c’est une longue histoire d’amour. Makalou, que beaucoup comparent au Français N’Golo Kanté pour son activité et sa technique, est aussi promis à un brillant avenir s’il garde une certaine constance dans son jeu, affirme un analyste sportif.

Football : les U-17 entre éclosion et retards à l’allumage

Trois ans après la Coupe du monde U-17 en Inde, où ils avaient fini quatrièmes, que deviennent les joueurs maliens ?

Ce fut l’une des images fortes de la Coupe du monde U-17 en Inde. Mené 2 – 0 en deuxième mi-temps en demi-finale face à l’Espagne, le Mali se voyait refuser un but. La frappe de 35m de Cheick Oumar Doucouré touchera la transversale, puis le ballon rebondira derrière la ligne, mais l’arbitre n’accordera pas le but. Il s’en excusera plus tard auprès de la sélection malienne. Cheick Doucouré nous confiera « lui-même n’avoir pas vu qu’il y avait but ». Il était trop loin. De cette belle équipe malienne des U-17, il est l’un de ceux qui a le plus évolué. Repéré lors de cette Coupe, il s’engage avec le RC Lens en 2018. Après une rapide pige avec les jeunes, il est titulaire depuis juillet 2018 chez les «Sang et Or », qui jouent cette saison en Ligue 1. Lors de sa première sélection avec les Aigles, en 2018, il côtoie Mohamed Camara, qu’il avait remplacé lors de la demi-finale perdue. Également auréolé d’un beau Mondial, Camara s’engagera avec le Red Bull Salzburg, qui le prêtera au FC Liefering, filiale du club autrichien. Revenu à Salzburg mais pas encore titulaire, Camara a eu du temps de jeu à la fin de la saison écoulée. Il en avait besoin. Le virtuose milieu Abdoul Salam Ag Jiddou, de retour sur les terrains en janvier 2020 après 7 long mois d’arrêt pour blessure, évolue toujours avec les jeunes de l’AS Monaco, attendant une place en équipe première.

L’allant offensif avait impressionné les observateurs lors de la compétition indiennePropulsé notamment par des ailiers vivaces, comme Hadj Dramé, qui s’est engagé cette année avec le club estonien du Paide Linnameeskond, ou Djemoussa Traoré, sans club depuis la fin de son contrat avec les Turcs d’Adana Demirspor. Des actions offensives très souvent parachevées par Lassana N’Diaye, deuxième meilleur buteur du tournoi de 2017. Après différents essais, il a signé son premier contrat pro avec le CSKA Moscou en 2018 et joue avec les jeunes du club. Quant au gardien Youssouf Keita, malgré ses qualités, il est sans contrat après avoir « refusé » de prolonger avec Girona (Espagne).

Ballo – Kanouté : Power and Control

De nombreux duos ont marqué l’histoire du basket. Jordan – Pippen, Shaq – Kobe, James – Irving ou encore les frères Gasol. Des tandems qui ont écrit les plus belles pages de l’histoire des équipes pour lesquelles ils ont évolué.

À cette liste de joueurs talentueux pourrait s’ajouter le duo Kanouté – Ballo. Les deux Aiglons sont encore loin des palmarès des champions précités, mais leur duo fait des merveilles. Après avoir hissé le Mali sur le toit de l’Afrique en 2017, avec notamment un match à 50 points de Siriman Kanouté, le duo a activement participé à la conquête du titre de champion Afrobasket U-18, ainsi que de la deuxième place mondial lors de la coupe du monde U-19. Les deux joueurs s’étaient démultipliés durant la Coupe du monde U-17 en faisant étalage de leur talent à la face du monde. Ils ont récidivé lors du mondial U-19 en Grèce. Ballo qui avait déjà fini  Meilleur rebondeur du tournoi en Argentine, avec 118 rebonds , a fait de même dans la catégorie U-19. Tout comme en 2017, la montagne originaire de Koulikoro a vu ses performances récompensées par une présence dans le cinq majeur. Ce fan de Shaquille O’Neil est tout aussi dominant que son idole. Mais, dans le basket actuel, le jeu dans la raquette n’est plus suffisant. Et Ballo l’a bien compris. Il a su adapter son jeu, le faire évoluer. Il s’identifie désormais plus à Anthony Davis, l’intérieur des Pelicans de la Nouvelle-Orléans. « La trajectoire de Ballo ne surprend guère. Ce jeune a un talent immense, une facilité dans les gestes, il va aller très loin », confie Baba Kane, le Secrétaire général de la ligue de Koulikoro. Il a pulvérisé le record de rebonds dans un match de Coupe du monde U-17 lors de la défaite contre la République Dominicaine, en en captant 32 (précédent record 22). À ses côtés, Siriman Kanouté dicte le tempo. En véritable chef d’orchestre, le fils de l’ancien international Séga Kanouté est un virtuose du basket. Issu d’une famille de grands sportifs, le jeune Kanouté (17 ans) grave sa légende dans le marbre. Vélocité dans la perforation, vision de jeu panoramique et adresse de sniper, Siriman a déjà tout d’un grand. Après avoir fini meilleur marqueur du mondial U-17 en Argentine avec 172 points, le très jeune meneur de jeu a été élu MVP de l’Afrobasket U-18. Également dans le cinq majeur de la compétition, le génie de Kanouté ne laisse personne indifférent. « Il a pris des initiatives, fait jouer ses coéquipiers, je ne peux que l’encourager, il peut devenir beaucoup plus grand en gardant les pieds sur terre » témoigne son coach Alhadji Dicko.

Cheick Oumar Doucouré : l’ambition comme moteur

À 17 ans, Cheick Oumar Doucouré aurait pu changer le destin du Mali lors de la Coupe du monde U-17, et même devenir le héros de la demi-finale. Il n’en a rien été, mais son talent n’est plus à démontrer et son avenir pourrait s’écrire en grand dans un top club européen.

Son nom s’est invité dans les nombreux débats de ces dernières semaines. Ceux qui  refont le match ont longtemps déploré son but refusé par l’arbitre, qui aurait pu changer le cours du match face à l’Espagne et l’issue de la compétition pour le Mali. « J’étais très loin, je ne savais pas vraiment si c’était rentré ou pas ? Plus tard, sur le grand écran, j’ai vu qu’il y avait but. L’arbitre était à côté de moi à ce moment-là, mais c’était trop tard, il ne pouvait plus revenir sur sa décision », raconte-t-il. Doucouré, disputait ce jour-là son premier match de Coupe du monde comme titulaire, en l’absence du capitaine Mohamed Camara. Bien que remplaçant, il a participé à toutes les rencontres, grattant des minutes de jeu, avec des prestations abouties. Avant d’émerveiller les pelouses indiennes, Doucouré a débuté son histoire avec le football en Côte d’Ivoire, pays de son enfance. Bercé dans ce sport par un père passionné, ancien footballeur junior, c’est sur les terrains de Yopougon qu’il fait ses premières foulées balle au pied. Son coach d’alors, impressionné, lui fait passer un test à la prestigieuse académie Jean-Marc Guillou.

Son rêve : remporter le Ballon d’or africain

Doué techniquement, doté d’une bonne vision de jeu et d’une lourde frappe, Doucouré aurait pu être comparé à son idole, Yaya Touré, s’il possédait le même physique de colosse. Sa « nonchalance », comme il le reconnait lui-même, fait plutôt penser à Mesut Ozil, le droitier allemand. Sûr de sa force, il rêve de jouer au FC Barcelone. « C’est un jeu que je connais bien. Nous le pratiquions à l’académie. Je pense donc pouvoir très bien m’adapter », assure-t-il.  Pour l’heure, il fait briller son étoile dans l’équipe première de l’AS Réal, où il évolue depuis deux ans. Des offres en provenance de l’étranger seraient déjà sur la table, mais il ne préfère ne pas s’épancher dessus. Ce serait le début d’une belle aventure pour ce milieu de talent, qui rêve de remporter un jour le Ballon d’or africain.