Violences basées sur le genre : 901 cas recensés entre avril et juin 2025

Dans son rapport trimestriel publié le 2 septembre, l’UNFPA à travers le mécanisme GBVIMS rend compte de la situation des violences basées sur le genre pour la période d’avril à juin 2025. L’étude indique une baisse par rapport au trimestre précédent mais souligne des chiffres qui demeurent préoccupants.

Au total, 901 cas de violences basées sur le genre ont été documentés contre 1 237 au premier trimestre, soit une diminution de 27 %. Les femmes constituent 97 % des survivantes, dont 77 % sont des adultes et 20 % des filles mineures. Les violences physiques et psychologiques représentent plus de la moitié des cas, suivies des violences sexuelles qui comptent pour 20 %, dont 8 % de viols et 12 % d’agressions sexuelles. Les mariages forcés représentent également une part importante, dont 60 % sont des mariages précoces.
Le rapport note que 63 % des viols concernent des filles de moins de 18 ans, confirmant la forte exposition des adolescentes aux violences sexuelles. Les femmes adultes âgées de 18 à 59 ans comptabilisent 2 186 cas de violations toutes catégories confondues, soit deux fois plus que les hommes, tandis que les adolescentes représentent 583 cas. Les personnes déplacées internes constituent 8 % des survivantes et 2 % sont des réfugiées, des chiffres probablement sous-estimés en raison du faible signalement.
Concernant les auteurs, 87 % sont des hommes et plus de la moitié sont des partenaires intimes ou d’anciens conjoints. Les porteurs d’armes, qu’il s’agisse de groupes armés non étatiques ou d’individus armés non identifiés, sont responsables de 95 % des violations signalées et 6 % des cas de viols leur sont attribués.
Le rapport insiste aussi sur les limites dans la prise en charge. 22 % des survivantes qui avaient besoin de soins médicaux n’y ont pas eu accès. L’absence est encore plus marquée pour l’assistance sécuritaire, non fournie dans 76 % des cas et pour le soutien juridique, inaccessible dans 80 % des cas. Enfin, 69 % des survivantes nécessitant une aide pour la réinsertion socio-économique n’ont pas reçu d’appui. Dans certaines régions comme Tombouctou et Diré, les centres de prise en charge spécialisés sont restés fermés tout au long du trimestre faute de financement.
Ces données confirment que les violences basées sur le genre demeurent une réalité alarmante, malgré une baisse apparente des cas signalés. L’UNFPA rappelle que l’accès à des services de qualité reste essentiel pour accompagner les survivantes et répondre à une situation qui continue de fragiliser des milliers de femmes et de filles.
Massiré Diop

Violences basées sur le genre : 901 cas recensés entre avril et juin 2025

Dans son rapport trimestriel publié le 2 septembre, l’UNFPA à travers le mécanisme GBVIMS rend compte de la situation des violences basées sur le genre pour la période d’avril à juin 2025. L’étude indique une baisse par rapport au trimestre précédent mais souligne des chiffres qui demeurent préoccupants.

Au total, 901 cas de violences basées sur le genre ont été documentés contre 1 237 au premier trimestre, soit une diminution de 27 %. Les femmes constituent 97 % des survivantes, dont 77 % sont des adultes et 20 % des filles mineures. Les violences physiques et psychologiques représentent plus de la moitié des cas, suivies des violences sexuelles qui comptent pour 20 %, dont 8 % de viols et 12 % d’agressions sexuelles. Les mariages forcés représentent également une part importante, dont 60 % sont des mariages précoces.
Le rapport note que 63 % des viols concernent des filles de moins de 18 ans, confirmant la forte exposition des adolescentes aux violences sexuelles. Les femmes adultes âgées de 18 à 59 ans comptabilisent 2 186 cas de violations toutes catégories confondues, soit deux fois plus que les hommes, tandis que les adolescentes représentent 583 cas. Les personnes déplacées internes constituent 8 % des survivantes et 2 % sont des réfugiées, des chiffres probablement sous-estimés en raison du faible signalement.
Concernant les auteurs, 87 % sont des hommes et plus de la moitié sont des partenaires intimes ou d’anciens conjoints. Les porteurs d’armes, qu’il s’agisse de groupes armés non étatiques ou d’individus armés non identifiés, sont responsables de 95 % des violations signalées et 6 % des cas de viols leur sont attribués.
Le rapport insiste aussi sur les limites dans la prise en charge. 22 % des survivantes qui avaient besoin de soins médicaux n’y ont pas eu accès. L’absence est encore plus marquée pour l’assistance sécuritaire, non fournie dans 76 % des cas et pour le soutien juridique, inaccessible dans 80 % des cas. Enfin, 69 % des survivantes nécessitant une aide pour la réinsertion socio-économique n’ont pas reçu d’appui. Dans certaines régions comme Tombouctou et Diré, les centres de prise en charge spécialisés sont restés fermés tout au long du trimestre faute de financement.
Ces données confirment que les violences basées sur le genre demeurent une réalité alarmante, malgré une baisse apparente des cas signalés. L’UNFPA rappelle que l’accès à des services de qualité reste essentiel pour accompagner les survivantes et répondre à une situation qui continue de fragiliser des milliers de femmes et de filles.

Persistance de la crise sécuritaire : 7 000 violences de genre signalées en trois mois

Le rapport GBVIMS (Système de Gestion de l’Information sur la Violence Basée sur le Genre) du troisième trimestre 2024, publié par l’UNFPA, dresse un état des lieux préoccupant sur les violences basées sur le genre et les défis humanitaires au Mali. Ce document, couvrant la période de juillet à septembre 2024, révèle que 7 000 incidents de violences de genre ont été signalés en seulement trois mois, une situation aggravée par les déplacements forcés et les catastrophes naturelles.

L’analyse se concentre sur les impacts directs de ces événements sur les populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants.
En septembre 2024, 378 363 déplacés internes (PDI) étaient recensés au Mali, un bond de 54 % par rapport à décembre 2023. Cette hausse est directement liée aux violences, aux opérations militaires et aux inondations ayant touché 259 795 personnes dans 19 régions. Parmi ces déplacés, 58 % sont des femmes et des enfants.
Les régions de Ségou, Tombouctou et Gao figurent parmi les plus touchées par les inondations, avec respectivement 73 080, 37 173 et 33 138 sinistrés. Ces perturbations naturelles aggravent les difficultés d’accès à l’aide humanitaire et compromettent la sécurité alimentaire.
Les violences de genre : un problème persistant
Entre juillet et septembre 2024, 7 000 cas de violences de genre ont été documentés, représentant une augmentation significative par rapport à l’année précédente. Les violences sexuelles constituent 38 % des incidents, incluant des viols (27 %) et des agressions sexuelles (11 %). Les mariages forcés continuent de sévir, particulièrement dans les régions de Gao et Tombouctou, où les conditions précaires poussent certaines familles à considérer cette pratique comme une stratégie de survie.
Les acteurs armés restent des responsables majeurs, impliqués dans 44 % des violences sexuelles signalées. En parallèle, les violences domestiques perpétrées par des partenaires intimes ou des proches représentent 48 % des cas. Ces dynamiques reflètent des obstacles structurels à la dénonciation des abus, notamment la stigmatisation et l’absence de recours juridique accessible.
Un accès insuffisant aux services essentiels
Près de la moitié des survivantes (48 %) n’ont pas bénéficié des soins médicaux nécessaires, et 91 % de celles ayant besoin d’un soutien économique n’y ont pas eu accès. L’insuffisance des infrastructures, aggravée par les inondations et les blocus sécuritaires, limite considérablement l’efficacité des interventions humanitaires.
Les régions rurales et enclavées, comme Kidal, Gao et Mopti, manquent cruellement de services spécialisés. Les équipes mobiles, déployées pour pallier ces lacunes, peinent à atteindre certaines zones en raison des restrictions sécuritaires. En outre, de nombreuses survivantes ignorent l’existence même des mécanismes d’aide.
Recommandations pour une réponse ciblée
Le rapport recommande plusieurs actions prioritaires telles que le renforcement des capacités des forces de l’ordre et du système judiciaire pour une gestion plus efficace des cas de violences de genre ; développer des centres d’accueil sécurisés pour les femmes et les filles ; l’intensification de la sensibilisation communautaire pour combattre les normes sociales nuisibles et réduire les barrières à l’accès aux services ; la mise en place des programmes d’autonomisation économique, tels que des formations professionnelles et des microcrédits, afin de réduire la dépendance économique des survivantes.
La situation illustre l’urgence d’une mobilisation intense pour répondre aux besoins des populations vulnérables. Les chiffres présentés dans ce rapport témoignent de l’ampleur des défis à relever, en termes de protection, d’assistance et de lutte contre les violences de genre.