Les forces françaises ont neutralisé une vingtaine de djihadistes au Mali

Du 27 mars au 10 avril, la Force française Barkhane mena une importante opération – appelée Panga – dans le secteur de la forêt de Foulsaré, qui, situé à proximité de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, est connu pour être une zone de repli pour le groupe jihadiste burkinabè Ansarul Islam, fondé par le prédicateur radical Ibrahim « Malam » Dicko.

« Il ne doit pas y avoir un endroit dans la région où les GAT puissent être tranquilles », avait alors assuré le général Xavier de Woillemont, le chef de la Force Barkhane.

Pour les besoins de l’opération Panga, 1.300 soldats, 200 véhicules, des drones MALE MQ-9 Reaper, des Mirage 2000 et une dizaine d’hélicoptères avaient été mobilisés pour effectuer des missions de reconnaissance et de contrôle de zone. L’objectif était alors d’approfondir les connaissances de ce secteur difficile de de 2.500 km² et de collecter du renseignement. En outre, 2 jihadistes avaient été neutralisés et 8 autres faits prisonniers.

Les informations recueillies lors de l’opération Panga ont permis d’identifier des dépôts logistiques utilisés par les jihadistes dans la forêt de Foulsaré. D’où la planification de l’opération Bayard pour les démanteler.

Ainsi, le 29 avril, des Mirage 2000 du plot « chasse » de Niamey ont effectué plusieurs frappes aériennes contre des positions identifiées comme jihadistes. Puis, deux hélicoptères d’attaque Tigre sont intervenus pour sécuriser la zone d’intervention.

Suite à cela, des hélicoptères NH-90 Caïman ont déposé des groupes de commandos de montagne à proximité des positions jihadistes. Ces derniers ont été rejoints à l’aube du 30 avril par des commandos parachutistes et des équipes de déminage. La fouille du secteur ainsi bouclé a permis de mettre la main, sur de l’armement, des munitions, des lance-roquettes et des composants d’engins explosifs improvisés en « quantité importante ». Et, selon l’État-major des armées (EMA), « près d’une vingtaine de terroristes ont été neutralisés », c’est à dire mis hors de combat.

« Cette opération conduite dans la forêt de Foulsaré, considérée depuis quelques temps comme une zone refuge et d’influence des terroristes, vient concrétiser les efforts conduits avec les forces maliennes et burkinabées pour lutter contre les réseaux des groupes armés terroristes qui agissent dans ce secteur », a encore fait valoir l’EMA.

Les commandos de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne (BIM) sont particulièrement sollicités ces derniers jours. Le 18 avril, ils ont en « neutralisé » une dizaine de jihadistes qui venaient d’attaquer une base des Forces armées maliennes (FAMa) à Gourma Rharous, à environ 120 km à l’est de Tombouctou.

 

Un leader du groupe Ansarul-Islam abattu au Burkina

Un des chefs du groupe Ansarul-Islam qui sévit dans le Sahel et plus particulièrement au Burkina Faso, a été abattu lors d’une opération menée par les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso mercredi.

C’est une victoire pour Ouagadougou. Les forces de défense du pays ont abattu Harouna Dicko, lors d’une opération menée dans la nuit de mercredi sur la colline de Pétéga, dans la ville de Djibo située à 200 km au Nord de Ouagadougou. C’est une mission conjointe du groupement des forces anti-terroristes (GFAT) et de la gendarmerie qui a mené à la mort de Dicko et à l’arrestation de 18 de ses acolytes.

Selon les informations, il était le plus proche et le plus incisif lieutenant d’Ibrahim Malam Dicko. Mais ces liens avec le chef d’Ansarul Islam se situeraient au-delà. Certains avancent qu’ils sont frères et d’autre le présentent comme le beau-frère de Malam. Quoi qu’il en soit c’est un coup dur qui a été porté au groupe terroriste.

Ce groupe avait coordonné et mené deux attaques le 19 et 20 mars dernier contre les forces armées du burkinabés dans le département de Nassoumbou. C’est aussi lui et ses hommes qui ont assassiné un directeur d’école et un villageois, accusé de collaborer avec les autorités, le 10 mars dans la province du Soum. Les modus operandi de ces attaques se ressemblent toutes. Des hommes à moto qui débarquent, commettent leurs forfaits et traversent ensuite la frontière en direction du Mali, où le chef du groupe Ibrahim Malam Dicko a été détenu deux années durant. Une recrudescence d’attaque qui avait poussé les autorités burkinabés à interdire la circulation nocturne à tous véhicules sur la bande frontalière avec le Mali.

 

Burkina Faso : de nouvelles mesures pour lutter contre le djihadisme

Face à la recrudescence des attaques terroristes dans le nord du pays, les autorités burkinabés ont pris de nouvelles mesures pour lutter efficacement contre le terrorisme dans la zone.

Les autorités burkinabés ont pris de nouvelles mesures sécuritaires pour lutter contre les attaques terroristes entre la frontière du Mali au nord et la ligne délimitée par les localités burkinabés de Baraboulé, Nassoumbou, Koudougou, Déou, Oursi et Markoye. En proie à une vague d’attaque terroriste, le nord du Burkina Faso est désormais une zone à risque pour les populations qui y vivent. Pour faire face au problème, un arrêté du gouverneur de la région pour réguler la mobilité des véhicules et particulièrement des motos, considérés comme le moyen de déplacement privilégié des djihadistes, à certaines heures, est désormais en vigueur.

Les véhicules automobiles et motocyclettes sont interdits de circulation de 17 h à 6 h du matin. En d’autres termes, la circulation des véhicules à quatre roues, des motos à deux roues, des tricycles et des vélos, est formellement interdite à la bande frontalière aux heures indiquées et dans les localités concernées. L’information a été diffusée sur les médias locaux et dans différentes langues parlées dans la région.

Cet arrêté qui se présente comme une lueur d’espoir pour les populations est une promesse du ministre burkinabè de la Sécurité en visite dans la province du Soum, lundi 6 mars, où un enseignant avait été assassiné vendredi 3 mars par des hommes de Malam Dicko, chef du groupe terroriste Ansarul Islam qui sévit dans la zone. Les djihadistes exigeant des enseignants qu’ils cessent l’enseignement en français.

En attendant de voir les résultats et les effets de ces nouvelles mesures sécuritaires, le Burkina Faso est désormais engagé dans la lutte contre le terrorisme aux côtés du Mali. Une opération de ratissage dénommé « Tomonon » est actuellement menée par l’armée malienne, mauritanienne et la force Barkhane dans la forêt de Wagadu. Son objectif : débusquer les djihadistes jusque dans leur dernier retranchement.

 

Nouvelle attaque meurtrière dans le centre du Mali

Onze soldats ont été tués et cinq blessés lors d’une opération menée par des djihadistes tôt le dimanche contre la base de Boulikeissi proche de la frontière avec le Burkina.

C’est le ministère de la Défense et des anciens combattants qui a annoncé le bilan macabre dans un communiqué hier. Selon des témoins, les assaillants étaient à moto et à bord d’au moins deux véhicules lorsqu’ils ont attaqué la base. Ils auraient brûlés et emportés avec eux une grande quantité de matériel de guerre. Des renforts ont été envoyés sur les lieux pour traquer les responsables et des hélicoptères de la force Barkhane sont également venus prêter main forte aux militaires maliens. L’attaque n’a pas encore été revendiquée, mais les soupçons se portent sur le groupe djihadiste d’Ibrahim Malam Dicko, un prédicateur radical burkinabé qui dirige Ansaroul Islam. Son groupe sévit plus au Burkina où il a commis un raid meurtrier qui a fait 12 morts dans les rangs de l’armée burkinabé le 16 décembre 2016.

Une nouvelle menace donc dans le centre du Mali qui vient s’ajouter à celle de la Katiba Macina du prédicateur radical Amadou Kouffa. Cette attaque intervient alors que plusieurs groupes se sont ralliés à Ansar Dine de Iyad Ag Ahly pour former une grande nébuleuse terroriste , Nusral Al Islam.

 

Une filiale de la Katiba Macina au Burkina Faso

Le 16 décembre dernier, la commune de Nassoumbou dans la province du Soum, limitrophe du Mali, au nord-est du Burkina Faso, était victime d’une attaque terroriste sanglante qui a frappé un détachement des forces antiterroristes de l’armée burkinabè. 12 soldats de l’unité anti-terroriste y ont trouvé la mort et du matériel a été emporté par les terroristes. D’abord attribuée à Al-Mourabitoune groupe lié à l’État Islamique, cette attaque serait l’oeuvre d’un nouveau groupe djihadiste, Ansaroul Islam, affilié à la Katiba Macina.

L’attaque subie par les militaires burkinabé à Nassoumbou est la plus meurtrière des attaques jamais infligée à un corps d’armée burkinabé par des djihadistes. Le bilan enregistré sur place faisait état d’une douzaine de morts, de nombreux blessés, des matériels militaires incendiés ou emportés. Aucun des groupes djihadistes actifs dans la région comme la Katiba Al-Mansour, Macina ou Khalid Ibn Walid, n’avaient officiellement revendiqué cette attaque. Dans un premiers temps, les médias burkinabés et certains observateurs l’avaient attribué au groupe terroriste Al-Mourabitoune affilié à l’État Islamique, responsable de deux autres attaques au Burkina, en septembre à Markoye et en octobre à Intagom.

Le 22 décembre la page Facebook d’un obscur mouvement se faisant appelé ‘‘Ansaroul Islam’’ publiait le communiqué suivant : « Le 16 décembre 2016 de l’année grégorienne, un commando de 28 moujahidines du mouvement Ansaroul Islam a attaqué un rassemblement des forces croisées dans le Djelgoodji plus précisement à Nassoumbou ».

Ce nouveau groupe djihadiste disait avoir perdu deux « martyrs » lors de l’assaut et revendiquait la « perte de 20 croisés ». « Au plan matériel, les moujahidines ont perdu 1 véhicule et 9 ont été détruits dans les rangs de croisés. Un de leurs blindés a aussi été emporté par les djihadistes ainsi que beaucoup d’armes et munitions » poursuivait le communiqué qui prévenait que « cette attaque ne sera pas la dernière » et était signé par un certain « Maalam Ibrahim, commandeur des croyants, guide d’Ansaroul Islam ».

Selon nos informations, ce mouvement serait proche de la Katiba Macina d’Amadou Koufa. À l’instar de la Katiba Macina qui souhaite la résurgence de l’empire du Macina de Sékou Amadou, Ansaroul Islam fait référence dans leur communiqué à « Djelgoodji » qui constituait la région historique du royaume peul au Burkina jusque dans la province du Soum. En dehors des affinités communautaires, cette région a des liens historiques avec la région de Mopti. La chef dAnsaroul Islam, de son vrai nom Ibrahim Dicko, affublé du titre de professeur, serait un proche du fameux prédicateur peulh, émir de la brigade Ansar dine au Macina, Amadou Koufa. Ce qui en toute vraisemblance pourrait faire d’Ansaroul Islam, une franchise d’Ansar Dine Macina au Burkina Faso. Ibrahim Dicko, lui-même prêcheur peulh burkinabè serait très connu à Djibo, dans le nord du pays. Son mouvement serait composé de douzaine d’hommes ayant rejoint le maquis entre Mondoro au Mali et Djibo au Burkina.

L’association de ces deux groupes qui visent les même type de cible et qui aspirent chacun à réinstaurer leur royaume historique respectif, pourrait venir renforcer une activité djihadiste déjà très préoccupante dans la zone frontalière entre Mali et Burkina.