Football : la Caf annule la Can U17 2021

Le Comité d’urgence de l’instance faîtière du foot africain invoque la Covid-19.La décision de la Caf est tombée lundi soir. Réuni à Rabat (Maroc) pour statuer sur la tenue de la Coupe d’Afrique des nations des moins de 17 ans, le Comité d’urgence de la Caf  « a pris connaissance des contraintes auxquelles sont confrontées certaines des associations membres participantes ainsi que le pays hôte ».

En outre, il a reconnu que « la pandémie de coronavirus continue de présenter d’importants défis pour l’organisation d’événements sportifs internationaux ».

Pour toutes ces raisons, le Comité a annulé l’édition 2021 de la Can U17. Cette compétition était initialement prévue du 13 au 31 mars dans le Royaume chérifien.

OMC : Ngozi Okonjo-Iweala déjà à l’épreuve

La nouvelle directrice de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a pris ses fonctions ce 1er mars pour un mandat de quatre ans.Une journée historique pour la Nigériane, devenue la première femme et la première Africaine à diriger l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Pour sa prise de fonction, ce lundi à Genève (Suisse), l’ancienne ministre des Finances du Nigeria a placé sa journée sous le signe de l’écoute.

Le successeur du Brésilien Roberto Azevedo, qui a quitté ses fonctions en août un an avant la fin de son mandat, aura comme premier chantier de nommer ses quatre nouveaux directeurs adjoints. Ces derniers auront pour mission de l’aider à redynamiser le mécanisme de négociation de l’organisation. « Je viens à Genève avec une nouvelle paire d’yeux pour jeter un nouveau regard », a dit récemment la nouvelle patronne de l’organisation dont l’élection avait été entérinée par consensus le 15 février par les 164 pays membres.

Bataille des superpuissances

Le deuxième chantier, et non moins important, concerne les réformes dans une institution minée par les conflits entre grandes puissances. Le combat s’annonce rude entre les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) et la Chine. Les pays industrialisés n’admettent plus le statut de pays en développement de la Chine qui lui donne de nombreux avantages.

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Loin de cette bataille, l’Afrique, dont est originaire l’ancienne Directrice de la Banque Mondiale, n’a pas tiré profit de la mondialisation des échanges au cours des dernières décennies. La part du continent dans le commerce mondial est passée de 4,8 % au début des années 1970 à 2,5 % aujourd’hui.

Toutefois, la mission urgente de la nouvelle cheffe de l’OMC sera de donner son impulsion au dossier urgent lié à la pandémie de la Covid-19. Une large coalition de pays demande une dérogation des règles sur la protection de la propriété intellectuelle afin de pouvoir produire les vaccins en masse.

Fondée en 1995, l’Organisation Mondiale du Commerce a depuis joué le rôle du gendarme mondial des échanges. Elle gère, notamment, les conflits entre pays par le biais de son tribunal.

Algérie : dissolution du Parlement et élections anticipées

Dans un discours à la Nation prononcé jeudi, Abdelmadjid Tebboune a annoncé qu’il allait procéder à un remaniement ministériel dans les 48 heures.Abdelmadjid Tebbounne a annoncé sa décision de dissoudre le Parlement et d’appeler à des élections anticipées. Il va procéder à un remaniement ministériel dans les 48 heures et a décrété une grâce pour plusieurs dizaines de détenus du Hirak.

« Le Hirak béni a sauvé l’Algérie. J’ai décidé d’accorder la grâce présidentielle à une trentaine de personnes pour lesquelles une décision de justice avait été rendue ainsi qu’à d’autres pour lesquelles aucun verdict n’a été prononcé. Entre 55 et 60 personnes rejoindront à partir de demain leur familles », a-t-il déclaré dans un discours télévisé à la Nation.

De retour il y a une semaine d’Allemagne, où il était soigné pour des complications post-Covid, M. Tebboune avait tenu depuis des consultations avec six partis politiques, dont des formations de l’opposition.

Covid-19 : réouverture des mosquées et hôtels en Algérie

Le pays enregistre une tendance à la baisse des cas de contaminations.L’Algérie allège ses mesures de restrictions anti coronavirus. Le gouvernement algérien a décidé de rouvrir dimanche les mosquées et les hôtels suite à une baisse des cas de Covid-19. Ces mesures annoncées par les services du premier ministre, s’appliqueront aujourd’hui (lundi) selon les services du Premier ministre.

Le gouvernement lève également la limitation des activités des cafés, restaurants et fast food à condition de fermer à 21h 00 locales et de ne proposer que des plats ou des boissons à emporter.

Toutefois, le couvre-feu de 22h 00 à 05h 00 est reconduit pour 15 jours dans 19 des 48 wilayas (préfectures), où il est encore en vigueur, dont Alger et Blida.

Malgré ces allégements, le gouvernement algérien reste vigilant puisque tous les rassemblements,  mariages, circoncisions mais aussi manifestations politiques,  demeurent interdits.

Présidence Caf : la Fifa valide quatre candidatures

La Commission de contrôle de la Fédération internationale de football association (Fifa) a rejeté trois autres candidatures dont celle d’Ahmad Ahmad qui briguait un second mandat.La course à la présidence de la Caf, prévue le 12 mars prochain à Rabat (Maroc), verra moins de candidatures que prévues. En effet, sur les sept prétendants, seuls quatre candidats ont été retenus par la Commission de contrôle de la Fifa.

Il s’agit de Me Augustin Senghor, président de la Fédération sénégalaise de football (Fsf), de l’ancien président de la Fédération ivoirienne de football (FIF), Jacques Anouma, du président de la Fédération de Football de la République Islamique de la Mauritanie (FFRIM), Ahmed Yahya, et du président des Mamelodi Sundowns, le Sud-africain, Patrice Motsepe.

Les deux derniers cités avaient pourtant vu leurs dossiers partiellement validés par la Commission de gouvernance de la Caf, l’organe chargé d’apprécier la probité des prétendants à la présidence de l’instance africaine. Motsepe et Yahya devaient passer à la Commission de gouvernance ce 28 janvier pour être auditionnés.

Cette décision de la Fifa coupe l’herbe sous les pieds de cette instance, dont le président l’Ivoirien, Michel Brizoua Bi, avait fait part de son désaccord avec le Comité d’urgence de la Caf pour soumettre les candidatures à la Fifa pour validation.

Le Comité exécutif de l’instance africaine avait ratifié le 15 janvier la décision du Comité d’urgence de transmettre à la Commission de contrôle de la Fifa les candidatures reçues pour le poste de président de la Caf. Car le président de la Caf a vocation à devenir le vice-président de la Fifa.

Une décision contestée par Michel Brizoua Bi qui soutient « qu’aucun organe de la Caf n’a compétence pour interférer dans le mode de conduite de la Commission de gouvernance ».

Ahmad, Omari et Zetchi recalés par la Fifa

Sans surprise, la Commission de contrôle de la Fifa a opposé une fin de non-recevoir à la candidature d’Ahmad Ahmad. Le président sortant, qui briguait un second mandat, avait été suspendu cinq ans fin novembre pour des faits supposés d’abus de pouvoir et de détournements de fonds. Le Malgache a décidé de porter l’affaire au niveau du Tribunal arbitral du Sport (TAS), instance suprême en matière de litiges sportifs.

Constant Omari, qui assurait l’intérim à la tête de la Caf, a été aussi bloqué dans sa quête d’un siège au Conseil de la Fifa. Dans un courrier adressé à l’administration de la Caf, le patron de la Commission de contrôle de la Fifa, Mukul Mudgal, indique que le Congolais n’est pas « éligible » en raison « d’une enquête formelle en cours par la commission d’éthique de la Fifa».

La même mesure est prise à l’encontre de l’Algérien Kheïreddine Zetchi qui ne pourra pas prétendre à une place au sein du gouvernement du football mondial. Selon la Commission dirigée par Mudgal qui a évalué son dossier, Kheïreddine Zetchi a omis de « signaler des sanctions imposées par la Caf et la Ligue de football professionnel d’Algérie »

Covid-19 : l’Afrique face à une seconde vague

Ces dernières semaines, le virus se dissémine à une vitesse exponentielle sur le continent noir où la courbe des décès ne cesse de grimper.Pour la première fois depuis le début de la pandémie, l’Afrique est devenue selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le 8 janvier dernier, la deuxième région du monde où la progression du coronavirus est la plus rapide (+ 19 %).  Seule l’Amérique du Nord la devance.

De septembre 2020 au 21 janvier 2021, le continent est passé de 1,4 à 3,3 millions de cas recensés. Sur la même période, près de 50.000 décès supplémentaires ont été dénombrés.

La situation en Afrique du Sud est l’un des signes que le coronavirus prend des proportions importantes sur le continent noir. Si la nation arc-en-ciel a annoncé moins de 5000 cas un jour de novembre, la barre des 20.000 infections a été franchie en une journée, le 8 janvier dernier.

Il y a moins de deux mois, le Rwanda avait rouvert ses écoles mais il a dû à nouveau les refermer. Plusieurs autres pays ont également décrété l’état d’urgence ou proroger celui déjà en vigueur.

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Cette nouvelle donne confirme les prédictions du directeur du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), Dr John Nkengasong. En effet, ce dernier affirmait, le 17 décembre dernier, qu’après les fêtes de fin d’année, le taux de contamination allait dépasser celui atteint lors du pic de l’épidémie en juillet-août 2020.

Mais qu’est ce qui explique cette seconde vague de la Covid aussi soudaine que dévastatrice ? La réponse du directeur du CDC est sans équivoque : « Quand vous levez les mesures de santé publique rapidement et sans contrôle, le virus revient à la charge ».

Dans certains pays, la tendance baissière avait poussé les gouvernants à desserrer l’étau autour des restrictions de liberté pour juguler la circulation du virus. Des décisions ayant provoqué un relâchement des populations. Au Sénégal, par exemple,  le port du masque n’était plus respecté même s’il était obligatoire dans les lieux de rassemblement et les transports en commun.

« En Guinée, les populations vivent dans une indifférence totale. Pour eux, c’est comme si le coronavirus n’existait plus », confiaient certaines personnes interrogées dans ce pays ouest-africain.

Pourtant, « les mesures préventives doivent être renforcées afin de limiter les risques d’infections durant la période des fêtes, mais aussi contenir à long terme la propagation de la Covid. Le relâchement n’a pas sa place dans le combat contre cette pandémie », prévenait le coordinateur du programme d’immunisation et du développement des vaccins au bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, Dr Richard Mihigo.

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Sur toute l’étendue du continent, le respect des directives sanitaires n’est pas une priorité pour des millions d’individus plongés dans la pauvreté. Un boulevard pour le virus qui a muté notamment en Afrique du Sud, pays le plus touché.

La Covid-19 est apparue en Afrique il y a maintenant dix mois. A en croire le directeur de l’Africa CDC, John Nkengasong, elle est « mieux préparée qu’avant pour combattre la seconde vague ». Et en attendant l’arrivée des vaccins, son organisation invite les Etats à davantage dépister en utilisant les tests antigéniques. Ces derniers devraient permettre une accélération des tests qui restent encore faibles sur le continent.

L’Afrique doit accroître les investissements pour atteindre les objectifs de développement

Pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), l’Afrique doit accroître les investissements, souligne un rapport de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).« Un défi central que l’Afrique doit relever pour réaliser les ODD et parvenir à un développement durable et inclusif consiste à mobiliser les investissements requis dans des secteurs clés tels que la santé, l’énergie, les transports, la construction, l’éducation et la fabrication », indique le rapport économique sur l’Afrique.

Le document rendu public récemment par la CEA révèle que les besoins en infrastructures du continent se chiffrent entre 130 et 170 milliards de dollars par an jusqu’en 2025, avec un déficit de financement annuel de 67,6 à 107,5 milliards de dollars.

Selon le rapport, 19,6 % des entreprises opérant en Afrique estiment que le manque de financements est un obstacle majeur à la conduite de leurs activités. Près d’un quart des petites entreprises l’ont cité comme un obstacle majeur, tout comme environ 13 % des grandes entreprises.

A propos de l’énergie, il souligne qu’environ 590 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité, et pour ceux qui y ont accès, la qualité est généralement médiocre et la fiabilité inacceptable en comparaison à d’autres régions du monde.

Sur le plan environnemental, la CEA note que 18 à 30 milliards de dollars par an au cours des deux prochaines décennies sont nécessaires pour l’action climatique et l’adaptation au changement climatique en Afrique, des projets et investissements de près de 1 000 milliards de dollars étant prêts à être financés.

« Pour la (bonne) gouvernance, quelque 6,3 % des entreprises en Afrique ont mentionné la corruption comme un obstacle majeur à la conduite de leurs activités », indique le rapport.

Sahara: Madrid demande aux Espagnols d’éviter l’Algérie et le Polisario

Au moment où le Polisario, se prépare à organiser un nouveau congrès prévu fin décembre, l’Espagne recommande à ses citoyens de ne pas se rendre en Algérie et dans les camps du Polisario situés dans la région de Tindouf (Sud-Est algérien).Madrid, par le biais de son ministère des affaires étrangères, justifie sa décision par « l’instabilité croissante dans le nord du Mali » voisin et de « l’activité accrue des groupes terroristes dans la région » qui pourraient « affecter la sécurité dans la région ».

Dans une recommandation mise à jour mercredi 27 novembre sur son site, le département de la diplomatie espagnole recommande « une extrême prudence » dans toute l’Algérie et demande aux Espagnols de « s’abstenir » de se rendre « dans certaines zones » qui se trouvent dans le sud du pays, y compris les camps de réfugiés sahraouis et les frontières avec  Mali, Niger, Libye, Mauritanie.

Le ministère espagnol conseille également d’éviter tout déplacement qui n’est pas absolument nécessaire à la frontière tunisienne et dans la région de Kabylie (Nord de l’Algérie). Il rappelle aussi qu’il existe un risque d’enlèvements et d’attaques terroristes dans tout le pays.

L’Algérie n’est pas une destination habituelle pour les touristes espagnols. Mais certains citoyens du royaume ibérique s’y rendent dans le cadre de voyages humanitaires ou politiques dans le but de rallier les camps du Polisario près de Tindouf.

Covid-19: la BAD prévoit un rebond de la croissance en Afrique de 3% en 2021

L’Afrique devrait connaître un rebond de sa croissance économique de 3% en 2021 contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020 si la crise de la Covid-19 n’est pas jugulée, prévoit la Banque africaine de développement (BAD) dans le supplément d’un rapport sur les «Perspectives économiques en Afrique 2020 ».Dans une évaluation socio-économique complète de l’impact de la pandémie, la Banque africaine de développement relève que la croissance devrait rebondir à 3% en 2021, contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020, mentionne une note dont APA a reçu copie.

Selon le supplément du rapport, près de 49 millions d’Africains pourraient être plongés dans l’extrême pauvreté à cause de la pandémie, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, où la pandémie continue de progresser.

Les prévisions du supplément aux Perspectives économiques en Afrique de la Banque, publié le 30 janvier, soulignent que la croissance de l’Afrique était, auparavant, prévue à 3,9 % en 2020 et à 4,1 % en 2021.

En outre, le supplément avertit que les perspectives de croissance pour 2021 et au-delà dépendraient largement de l’efficacité des gouvernements africains à aplatir la courbe de l’épidémie et des politiques de réouverture des économies.

Dans ce contexte, les gouvernements et les partenaires au développement doivent intervenir de manière mieux coordonnée, plus ciblée et plus rapide pour limiter efficacement les répercussions de la crise de la Covid-19, fait observer la BAD.

« Pour rouvrir les économies, les décideurs politiques devraient adopter une approche progressive et graduelle qui évalue soigneusement les compromis entre le redémarrage trop rapide de l’activité économique et la préservation de la santé des populations », a déclaré Charles Leyeka Lufumpa, économiste en chef par intérim et vice-président pour la Gouvernance économique et la gestion des connaissances à la Banque.  

Les activités économiques peuvent être relancées progressivement sur la base des risques de transmission des différents secteurs, indique le rapport qui relève que sur le plan clinique, seuls 21 des 54 pays d’Afrique ont les moyens de faire face aux épidémies.

Le supplément ressort que la courbe de la pandémie en Afrique est en train de s’aplatir progressivement. Cependant, compte tenu des insuffisances des systèmes de santé et de la protection sociale, le virus reste une menace pour les vies humaines.

Selon le rapport de la Banque, l’Afrique pourrait perdre entre 145,5 milliards et 189,7 milliards de dollars américains de croissance en 2020.

Hanan Morsy, la directrice du Département des politiques macroéconomiques, des prévisions et de la recherche à la Banque africaine de développement affirme que le supplément des Perspectives économiques en Afrique 2020 montre que pour la première fois depuis un demi-siècle, l’Afrique serait confrontée à une récession économique en raison des retombées de la pandémie de la Covid-19.

Cela affecterait les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté car on estime que 49 millions d’Africains pourraient être poussés dans la pauvreté, avec environ 30 millions d’emplois sur le point de disparaître.

 L’institution suggère également de nouvelles politiques de régulation du marché du travail destinées à protéger les salariés et les emplois, ainsi que des politiques structurelles devant permettre aux économies africaines de se reconstruire et d’améliorer leur résilience face aux chocs futurs.

Le tourisme, les transports et les loisirs seront certainement les secteurs qui tarderont le plus à repartir. Entre 2017 et 2018, le secteur du tourisme et des voyages en Afrique avait progressé de 5,6 % (moyenne internationale de 3,9 %), poursuit la note.

Selon Morsy, le supplément prévoyait que dans le pire des cas, 49 millions d’Africains supplémentaires pourraient être poussés vers l’extrême pauvreté par les conséquences de la pandémie. Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté en Afrique (en usant du seuil de pauvreté international de 1,90 $) pourrait atteindre 453,4 millions en 2020 en raison de la pandémie, contre 425,2 millions dans un scénario sans pandémie.

Selon les auteurs du supplément, les populations d’Afrique de l’Ouest et du centre courent un risque plus élevé de tomber dans l’extrême pauvreté en raison de la pandémie, mais le Covid-19 pourrait également aggraver la pauvreté en Afrique orientale et australe.

Les cas confirmés de Covid-19 dans 54 pays africains s’élevaient à 304 642 pour 8 087 décès signalés au 22 juin 2020. Mais selon le supplément, en réalité les chiffres rapportés étaient probablement plus élevés en raison des capacités de test limitées dans la plupart des pays, conclut la note.

Covid-19 : l’OMS reprend ses essais cliniques sur l’hydroxychloroquine

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la reprise des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine après les avoir suspendus le 25 mai dernier suite à la publication d’une étude dans la revue scientifique « The Lancet ».

L’OMS a changé d’avis sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine après analyse des « données disponibles sur la mortalité » selon le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus. Selon le directeur général de l’organisation qui s’est exprimé au cours d’une conférence de presse virtuelle, les membres du Comité de sécurité et de suivi ont estimé « qu’il n’y a aucune raison de modifier le protocole » des essais cliniques.

 Ce nouveau revirement de l’organisation s’explique par le fait que de nombreuses incohérences ont été pointées au sujet des données fournies par The Lancet. Une situation qui avait même poussé le Professeur Didier Raoult à dénonçer une étude « foireuse » basée sur les « big data ». De nombreux observateurs avaient même évoqué une « fabrication » voire un « bidonnage » des données. 

En Afrique, des pays comme le Sénégal avait maintenu le protocole en traitant les malades du Covid-19 à base de chloroquine. Le Pr Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann, avait pris le contrepied de l’OMS en soutenant même qu’aucun décès n’était lié à l’hydroxychloroquine au Sénégal, malgré l’étude publiée par « The Lancet », la revue britannique, sur la dangerosité du traitement.

Un constat désormais partagé par l’OMS qui se dit « assez confiants quant au fait de ne pas avoir constaté de différences dans la mortalité » selon Soumya Swaminathan, scientifique en chef de l’OMS, au cours d’une conférence de presse virtuelle depuis le siège de l’organisation à Genève. 

Covid-19: l’Afrique du du Nord compte 60% des décès en Afrique

Environ 60% des décès dus au Covid-19 en Afrique ont été enregistrés dans le Nord, selon les chiffres compilés jeudi par Sanusi Research & Consulting.Au 7 mai, l’Afrique du Nord avait enregistré 19.093 cas au total, dont 1.175 décès et 6.546 guérisons de cette maladie qui se propage à travers le monde comme une traînée de poudre.

Des décès ont été enregistrés notamment en Algérie (476), en Egypte (469), en Libye (3), en Mauritanie (1), au Maroc (183) et en Tunisie (43).

La région nord de l’Afrique a également le pourcentage le plus élevé de cas totaux (37%) et de guérisons (37%) enregistrés sur le continent.

Sur l’ensemble du continent, l’Afrique de l’ouest arrive en deuxième position pour le taux le plus élevé du nombre total de cas (27%), le nombre total de décès (17%) et le total de guérisons (17%).

L’Afrique australe, orientale et centrale représente respectivement 16%, 12% et 8% du total des cas enregistrés sur le continent.

L’Afrique centrale, avec 7% du total des décès et 7% du total des guérisons, a le taux de mortalité le plus faible parmi les cinq blocs régionaux de l’Afrique.

L’Afrique australe et l’Afrique de l’est représentent respectivement 17% et 15% du total des guérisons, et ces deux régions représentent chacune 8% du total des décès.

L’Afrique a enregistré à ce jour, 51.572 cas, dont 1.950 décès et 17.458 qui sont guéris du virus.

Par ailleurs, le monde a enregistré 3.778.012 cas, sont 261.243 décès et 1.275.296 personnes guéries du Covid-19 depuis le début de la pandémie à la fin de l’année dernière.

Evolution du coronavirus en Afrique

Le nouveau coronavirus provoque une crise sanitaire inédite dans le monde entier et l’Afrique est de plus en plus touchée. Avec cet article, mis à jour régulièrement, APA suit pour vous l’évolution du Covid-19 sur le continent.

NOMBRE DE PAYS TOUCHÉS

 
53

NOMBRE DE CAS RECENSÉS

38.330

NOMBRE DE DÉCÈS

1599

 Afrique du Sud : Cas (5647) – Guérisons (2073) – Décès(103)

La nation arc-en-ciel annonce ce jeudi 297 nouveaux cas de coronavirus.

Algérie : Cas (4006) – Guérisons (1779) – Décès (450)

158 nouveaux tests positifs ont été effectués aujourd’hui. En plus, il y a eu 6 décès.

Angola : Cas (27) – Guérisons (7) – Décès (2)

Luanda ne rapporte rien aujourd’hui.

Bénin : Cas (64) – Guérisons (33) – Décès (1)

L’ex-Dahomey n’indique rien ce jour. 

Botswana : Cas (23) – Guérisons (5) – Décès (1)

Ce pays de l’Afrique australe ne décompte rien ce jeudi.

Burkina Faso : Cas (645) – Guérisons (506) – Décès (43)

Au pays des hommes intègres, il y a quatre nouvelles contaminations.

Burundi : Cas (11) – Guérisons (4) – Décès (1)

Ce pays ne recense rien aujourd’hui.

Cameroun : Cas (1832) – Guérisons (934) – Décès (61)

Au pays de Paul Biya, on signale 26 nouveaux cas.

Cabo Verde : Cas (121) – Guérisons (4) – Décès (1)

Dans cet archipel, le virus est réapparu ces derniers jours. Huit cas de plus sont notés ce jeudi.

Centrafrique : Cas (50) – Guérisons (10) – Décès (0)

Le virus a récemment refait surface en RCA. Mais c’est le statu quo aujourd’hui.

Comores : Cas (1) – Guérisons (0) – Décès (0)

Les îles Comores sont désormais touchées par le coronavirus.Un cas a été détecté ce jeudi.

Congo : Cas (220) – Guérisons (19) – Décès (9)

Ce pays de l’Afrique centrale n’annonce rien.

Côte d’Ivoire : Cas (1275) – Guérisons (574) – Décès (14)

37 cas de Covid-19 ont été notés ce jeudi. 

Djibouti : Cas (1089) – Guérisons (642) – Décès (2)

Douze nouveaux cas sont signalés ce jour. 

Egypte : Cas (5537) – Guérisons (1381) – Décès (392)

Dans ce grand pays de l’Afrique du nord, on note aujourd’hui 269 nouveaux cas et 12 morts.

Erythrée : Cas (39) – Guérisons (26) – Décès (0)

Asmara enchaîne les jours sans cas notifiés. Mieux, sept patients ont recouvré la santé.

Eswatini : Cas (100) – Guérisons (12) – Décès (1)

L’ex-Swaziland rapporte neuf cas aujourd’hui. 

Ethiopie : Cas (131) – Guérisons (59) – Décès (3)

Ce pays, abritant le siège de l’Union Africaine (UA), déclare un cas ce jeudi.

Gabon : Cas (276) – Guérisons (67) – Décès (3)

Le pays d’Ali Bongo annonce 38 contaminations.

Gambie : Cas (11) – Guérisons (8) – Décès (1)

Ce pays enclavé signale un cas aujourd’hui.

Ghana : Cas (2074) – Guérisons (212) – Décès (17)

Accra rapporte aujourd’hui 403 cas et 1 décès.

Guinée : Cas (1495) – Guérisons (329) – Décès (7)

Conakry répertorie aujourd’hui 144 nouveaux cas.

Guinée-Bissau : Cas (205) – Guérisons (19) – Décès (1)

Ce pays lusophone ne déclare pas de cas supplémentaires. 

Guinée équatoriale : Cas (315) – Guérisons (9) – Décès (1)

Malabo ne déclare aucun nouveau cas ce jeudi.

Kenya : Cas (396) – Guérisons (144) – Décès (17)

Ce pays de l’Afrique de l’est a communiqué ce jeudi 12contaminations et 2 décès.

Lesotho : Cas (0) – Guérisons (0) – Décès (0)

Cet Etat enclavé échappe, pour le moment, au virus.

Liberia : Cas (141) – Guérisons (45) – Décès (16)

Monrovia respire ce jeudi.

Libye : Cas (61) – Guérisons (18) – Décès (3)

Aujourd’hui, Tripoli fait part d’un décès.

Madagascar : Cas (128) – Guérisons (92) – Décès (0)

Dans la Grande île, deux guérisons sont confirmées ce jour.

Malawi : Cas (37) – Guérisons (7) – Décès (3)

Rien à signaler aujourd’hui.

Mali : Cas (490) – Guérisons (135) – Décès (26)

Ce pays ouest-africain recense huit infections et un décès aujourd’hui.

Maroc : Cas (4423) – Guérisons (984) – Décès (170)

Ce jeudi, 102 personnes ont contracté le virus dans le Royaume. Deux patients sont morts. 

Maurice : Cas (332) – Guérisons (310) – Décès (10)

Aujourd’hui, quatre malades ont vaincu le virus.

Mauritanie : Cas (8) – Guérisons (6) – Décès (1)

La République islamique ne déclare rien ce jeudi après le cas positif d’hier.

Mozambique : Cas (76) – Guérisons (12) – Décès (0)

Maputo ne constate aucune nouvelle infection. 

Namibie : Cas (16) – Guérisons (8) – Décès (0)

Cet Etat n’a dénombré aucun cas ces derniers jours.

Niger : Cas (719) – Guérisons (452) – Décès (32)

Niamey déclare ce jeudi six nouveaux cas.

Nigeria : Cas (1728) – Guérisons (307) – Décès (51)

196 nouveaux cas et 7 morts recensés dans ce grand pays de l’Afrique de l’ouest. 

Ouganda : Cas (83) – Guérisons (52) – Décès (0)

Kampala constate deux infections.

RD Congo : Cas (500) – Guérisons (65) – Décès (31)

Kinshasa déclare neuf cas supplémentaires et un décès.

Rwanda : Cas (243) – Guérisons (104) – Décès (0)

Le pays de Paul Kagamé déclare 25 contaminations.

Sao Tomé-et-Principe : Cas (14) – Guérisons (4) – Décès (0)

Dans ce pays insulaire du Golfe de Guinée, le virus y a fait son entrée avec quatre cas. Six infections ont été annoncéesaujourd’hui.

Sénégal : Cas (933) – Guérisons (334) – Décès (9)

Ce jeudi, le Sénégal a réalisé 1161 tests dont 51 sont positifs. Il s’agit de 40 cas contacts suivis et de 11 cas issus de la transmission communautaire.

Seychelles : Cas (11) – Guérisons (6) – Décès  (0)

Ce pays n’a pas découvert de cas aujourd’hui.

Sierra Leone : Cas (124) – Guérisons (21) – Décès (7)

Ce pays anglophone indique ce jeudi vingt infections et trois morts.

Somalie : Cas (601) – Guérisons (31) – Décès (28)

Les autorités sanitaires ont déclaré aujourd’hui 19 cas.

Soudan : Cas (442) – Guérisons (39) – Décès (31)

Khartoum annonce 67 nouveaux cas et 3 décès. 

Soudan du Sud : Cas (35) – Guérisons (0) – Décès (0)

Le dernier Etat africain indépendant confirme une infection ce jeudi.

Tanzanie : Cas (480) – Guérisons (167) – Décès (16)

Ce pays n’annonce rien aujourd’hui.

Tchad : Cas (73) – Guérisons (33) – Décès (5)

Cet Etat dirigé par Idriss Déby indique ce jeudi 21 cas et 3 décès.

Togo : Cas (116) – Guérisons (65) – Décès (9)

Les autorités sanitaires annoncent aujourd’hui sept cas et deuxdécès.

Tunisie : Cas (994) – Guérisons (305) – Décès (41)

Tunis indique quatorze infections ce jeudi.

Zambie : Cas (106) – Guérisons (55) – Décès (3)

Lusaka rapporte aujourd’hui neuf contaminations.

Zimbabwe : Cas (40) – Guérisons (5) – Décès (4)

Dans ce pays de l’Afrique australe, il n’y a aucun nouveauporteur du virus ce jour.

Grève du PNC d’Air Algérie : 40% des vols annulés

La grève du personnel naviguant commercial (PNC) de la compagnie aérienne nationale Air Algérie, enclenchée lundi sans préavis, se poursuit mardi, conduisant à l’annulation de 40% des vols programmés, a affirmé le porte-parole de la compagnie, Amine Andaloussi cité par l’agence officielle.

62 grévistes du PNC suspendus à titre conservatoire

M. Andaloussi a confirmé à l’APS la suspension lundi, à titre conservatoire, des 62 grévistes du PNC. « Hier (lundi), le huissier de Justice a confirmé la vacance de 62 postes de travail suite à cette grève », a-t-il indiqué en ajoutant que « les procédures légales prévues en la matière » seront appliquées aux grévistes.

Dans un communiqué diffusé lundi, Air Algérie avait indiqué que la grève de la corporation du PNC était « illégale ».

Cette grève, initiée par le SNPNCA (Syndicat National du Personnel Navigant Commercial Algérien), a engendré, selon la compagnie, de « grandes perturbations ainsi que l’annulation de plusieurs vols ».

Sur Twitter, Air Algérie a annoncé ce mardi que 14 vols sur 19 ont été accomplis vers l’international.

Source: algerie-eco 

Algérie : Abdelaziz Djerad nommé Premier ministre

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a nommé samedi Abdelaziz Djerad au poste de Premier ministre, a annoncé la télévision publique, citant un communiqué de la présidence.Universitaire et titulaire d’un doctorat en Sciences politiques, Djerad a « été chargé de constituer un nouveau gouvernement », selon la même source.

Il succède à Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères qui avait été nommé Premier ministre par intérim après la démission de Noureddine Bedoui le 19 décembre.

« Nous devons travailler avec toutes les compétences nationales et les cadres du pays, les citoyennes et les citoyens afin de sortir de cette étape difficile » et faire aux défis économiques et sociaux », a déclaré M. Djerad.

La nomination de Djerad intervient deux semaines après l’élection à la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, au terme d’un scrutin largement boudé par les Algériens (60%) et décrié par le puissant mouvement de contestation qui secoue le pays depuis le 22 février.

Ahmed Gaïd Salah, l’incarnation du pouvoir kaki algérien

Le général Ahmed Gaïd Salah, un des caciques de l’armée algérienne, a incarné jusqu’à sa mort survenue ce lundi des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 79 ans, la mainmise du pouvoir kaki sur le pays. Dernier exemple de « faits d’armes »  du Général : il a pris en avril 2019 la place d’Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir par la rue, pour s’investir corps et âme l’organisation de la présidentielle du 12 décembre ayant abouti à la victoire au premier tour d’Abdelmadjid Tebboune.

« Mission accomplie ! Chapeau bas Général ». Telle est l’exclamation pleine d’admiration d’un journaliste sénégalais à l’annonce de sa mort. Il est vrai que personne ne s’attendait à voir de sitôt disparaitre de la scène politique algérienne le désormais défunt vice-ministre de la Défense et chef d’Etat-major de l’Armée. Même si cet homme moustachu au visage pâle avait l’habitude de cacher ses quelques rides et son pénétrant regard derrière des verres correcteurs.

Il y a quatre jours Gaïd Salah assistait devant un parterre de dignitaires et hauts gradés de l’armée à l’investiture de l’ex-Premier ministre Tebboune, 74 ans, élu au premier tour du scrutin contesté du 12 décembre avec 58,13 % des suffrages.

Malgré l’élection du nouveau président de la République, beaucoup continuaient de considérer Gaïd Salah,  figure emblématique du « système » en Algérie, comme le véritable homme fort du pays.

Assumant ce choix, il s’est mis en avant depuis avril dernier à travers le haut commandement militaire, bravant le « Hirak » qui inlassablement organise les manifestations pacifiques, chaque mardi et vendredi.

 Après avoir poussé à la démission Bouteflika, candidat à un cinquième mandat, le « hirak » a voulu réserver le même à tous les dignitaires de l’ex-régime, dont sont issus les cinq candidats de la dernière présidentielle. Malgré la menace pesant sur la tenue du scrutin, Ahmed Gaïd Salah a su faire face en organisant le scrutin, au demeurant boycotté par 60% des inscrits.

Influent Général

Dans une précédente interview avec APA, Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb avait vu juste en soutenant que l’élection présidentielle aurait lieu « parce que le régime et principalement son chef d’état-major, le vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, n’a pas face à lui une opposition structurée et organisée ».

Suffisant ainsi pour se faire une idée de la toute-puissance de cet homme, propulsé chef de l’état-major en 2004 par l’ancien président Bouteflika dont il faisait partie du pré carré de ses fidèles.

Ex-maquisard de l’Armée de libération nationale (ALN), Gaï Salah a, en 2014, joué de son influence pour baliser la voie d’un quatrième mandat à Bouteflika, pourtant victime d’un  AVC depuis avril 2013. Toujours fidèle à son mentor, Gaïd Salah l’a ensuite adoubé pour un cinquième mandat avant de changer de fusil d’épaule, un mois après le début de la révolution de rue du 22 février 2019.

Parallèlement à son cheminement aux côtés de Bouteflika, il a eu un riche parcours militaire jalonné par le grade de Commandant de groupe d’artillerie, puis de Commandant de brigade avant celui de général major en 1993. Devenu Commandant des forces terrestres l’année suivante, il est nommé le 3 août 2004 chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire. Il lui faudra attendre 2006 pour être promu général de corps d’armée et enfin vice-ministre de la Défense le 11 septembre 2013.

Après l’avoir qualifié de « moudjahid (martyr) », le communiqué de la présidence de la République signé du chef suprême des forces armées, Abdelmadjid Tebboune, a pour marquer l’évènement « décrété un deuil national de trois jours et de sept jours pour l’institution de l’Armée nationale populaire (ANP ».

Dans la même foulée, Gaïd Salah est remplacé par le général-major Said Chengriha, Commandant des forces terrestres, au poste de chef d’état-major par intérim de l’Armée nationale populaire (ANP).

L’armée reste influente sur la politique algérienne, malgré le décés de Gaïd Salah (journaliste)

La mort, ce lundi à Alger, du très influent Général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), ne va rien changer à la place centrale qu’occupe l’armée dans le système politique algérien. C’est ce que soutient, notamment, le journaliste et écrivain algérien Adlène Meddi, dans cet entretien exclusif à APA.APA : Estimez-vous que le Général Ahmed Gaïd Salah a accompli sa mission avant de mourir ?

Adlène Meddi : Objectivement parlant, il avait tracé un plan depuis la chute de Bouteflika qui est le retour à l’ordre institutionnel entre guillemets. Sur ce plan-là il a réussi. Le deuxième défi qu’il avait c’était de maintenir une sécurité dans le pays qui connait des manifestations massives, et pendant des mois, malgré quelques incidents, il n’y a pas eu de gros dérapages comme on a pu le voir dans les scénarios Irakiens, récemment là où l’armée a tiré vraiment sur les gens, donc sur ce ton là on peut dire qu’il a mené sa mission, objectivement parlant.

APA : Comment envisagez-vous l’après-Gaïd Salah ?

Adlène Meddi : Gaïd Salah a été le chef d’une armée et dans l’armée la première consigne c’est la discipline et une hiérarchie très forte. Je pense sincèrement que l’Etat-major ne va pas beaucoup dévier de la ligne de Gaïd Salah qui est celle de soutenir le (nouveau) président élu Abdelmadjid Tebboune et de maintenir ce retour d’une normalité institutionnelle. Je pense que cela ne va pas beaucoup bouger notamment que l’actuel remplaçant de Gaid Salah est le Général-Major Saïd Chengriha. C’est un peu l’école de Gaid Salah ils se connaissent depuis très longtemps. C’est le chef des forces terrestres, donc un corps très sensible en Algérie. Alors, je pense qu’il y aura une certaine continuité que ça soit en politique ou stratégique.

APA : Peut-on attendre du successeur de Gaïd Salah la même influence sur le système politique algérien ?

Adlène Meddi : C’est très compliqué de parler du rôle de l’armée dans la vie politique. L’armée est intervenue en 92 et 99, et récemment pour de bonnes causes parce qu’en face d’elle, il y a eu un effondrement du système institutionnel civil qui n’est pas assez mûr par manque de démocratie, de transparence et de respect de l’institution. Donc, l’armée colmate des brèches, mais son rôle est d’agir dans l’urgence et son urgence à elle, c’est de retourner à la caserne parce que c’est très dérangeant et très perturbant pour elle de faire de la politique alors que les défis sécuritaires, militaires et terroristes de l’Algérie sont immenses. Je pense que les militaires eux-mêmes le perçoivent comme ça. Nous sommes cependant dans une situation encore délicate, on a des citoyens qui manifestent toujours à Alger et on a une opposition qui n’arrive pas à formuler clairement sa conception du futur du pays. On a aussi des tentatives de déstabilisation qui ne sont pas de la paranoïa. Donc, tant que ces défis-là sont là, l’armée sera toujours déployée politiquement entre guillemets.

La place centrale qu’occupe l’armée dans le système politique algérien ne peut pas changer. Vous savez, nous avons créé notre armée et nos services secrets avant de créer notre propre Etat. On a eu l’armée avant d’avoir des institutions, donc c’est un peu l’ADN même du système algérien.

Cela constitue un problème parce que les institutions civiles n’arrivent pas à murir pour devenir de vraies institutions démocratiques et représentatives. Et ça, c’est un grand problème. Tant qu’on n’arrive pas à asseoir une vraie démocratie, on laissera la porte ouverte aux militaires d’autant plus qu’ils doivent intervenir.

Le travail des militaires, c’est de protéger et de s’assurer qu’il n’y ait pas un effondrement total de l’Etat algérien. Cela n’est pas le pouvoir en soi. C’est cet équilibre-là qu’il faut trouver : des institutions démocratiques fortes et une armée qui ne s’occupe que des questions militaires.

Algérie : Décès du Général Ahmed Gaïd Salah

Le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), est décédé lundi des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 79 ans, annonce un communiqué de la présidence de la République algérienne. « Suite au décès du moudjahid, le Général de Corps d’Armée Ahmed Gaïd Salah, le président de la République, ministre de la Défense nationale, chef suprême des forces armées, Abdelmadjid Tebboune, a décrété un deuil national de trois jours et de sept jours pour l’institution de l’ANP », souligne le communiqué.

Ce décès intervient trois jours à peine après l’investiture controversée du nouveau président de la République, Abdelmadjid Tebboun.

Sur le devant de la scène après avoir arraché en avril la démission du président Abdelaziz Bouteflika, le Général Gaïd Salah était le visage du haut commandement militaire, qui a assumé ouvertement la réalité du pouvoir jusqu’à l’élection le 12 décembre d’Abdelmadjid Tebboune comme nouveau chef de l’Etat.

Le général-major Said Chengriha, Commandant des forces terrestres, a été nommé chef d’état-major par intérim de l’Armée nationale populaire (ANP) en remplacement du Général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah.

Algérie : Le nouveau président prête serment

Le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, élu à 58,13% des voix au 1er tour de la présidentielle du 12 décembre, a prêté serment lors d’une cérémonie publique à Alger.Main droite sur le Coran, le nouveau président a prononcé la formule prévue par la Constitution, jurant notamment de « respecter et de glorifier la religion islamique, de défendre la Constitution, de veiller à la continuité de l’Etat », mais aussi « d’agir en vue de la consolidation du processus démocratique, de respecter le libre choix du Peuple ».

Abdelmadjid Tebboune, ancien ministre puis chef de gouvernement du président Bouteflika, âgé de 74 ans, a été élu dès le premier tour, président de la république algérienne en recueillant 58,15% des suffrages a annoncé vendredi l’Autorité nationale des élections.

Dans ce scrutin, plus de 24,5 millions d’Algériens étaient appelés à élire le successeur d’Abdelaziz Bouteflika parmi cinq candidats, dans une atmosphère très tendue marquée par des protestations sociales qui durent depuis le 22 février dernier.

C’est le troisième scrutin présidentiel que les autorités tentent d’organiser cette année, après ceux du 18 avril dernier qui devait ouvrir la voie au cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, avant qu’il ne soit contraint à démissionner, et du 4 juillet 2019 qui avait dû être annulée, aucun candidat ne s’étant déclaré face à l’ampleur de la contestation sociale.

Au lendemain de son élection, Abdelmadjid Tebboune a « tendu la main au Hirak » et lui a proposé un « dialogue afin de bâtir une Algérie nouvelle », pour mettre fin à la crise politique en Algérie. Mais dès le lendemain de l’élection, une foule nombreuse a conspué le chef de l’Etat fraîchement élu, réaffirmant que le « Hirak » se poursuivrait. Un nouvel appel à manifester vendredi 20 décembre a été lancé.

« Une décrispation du climat politique est une urgence » (Analyse)

Journaliste indépendant et analyste politique, l’Algérien Akram Kharief analyse pour APA la victoire d’Abdelmadjid Tebboune à la présidentielle du 12 décembre en Algérie.APA-Malgré une forte mobilisation du hirak, ce mouvement populaire hostile au pouvoir, l’élection présidentielle a quand même eu lieu jeudi 12 décembre. Est-ce une défaite pour les contestataires ?

AK-Ce n’est ni une défaite, ni une victoire. C’est une sorte de match nul. Le Hirak a remporté une première manche. Quand ce mouvement était apparu en février dernier, son but était d’empêcher le président Abdelaziz Bouteflika au pouvoir depuis 1999 à se présenter pour un cinquième mandat. En moins d’un mois de mobilisation, le hirak a obtenu la démission de Bouteflika sous la pression de l’armée. Il a ensuite obtenu la démission des principales figures du régime du président déchu dont beaucoup sont aujourd’hui emprisonnés et certains lourdement condamnés par les tribunaux. Le Hirak a aussi réussi à obtenir le report de la présidentielle que le pouvoir voulait organiser coûte que coûte au lendemain de la chute de Bouteflika. Il est également parvenu à occuper la rue durant de longs mois, ce qui est inédit dans le pays. Son échec à empêcher la tenue de l’élection présidentielle jeudi 12 décembre n’est pas une défaite à proprement parler, même si le régime voudrait faire passer la tenue de ce scrutin pour une victoire. En parvenant à l’organiser, le pouvoir rééquilibre en quelque sortie le rapport de force. Il faut attendre la suite du processus qui doit commencer après cette élection pour voir quel est le vainqueur final de la confrontation entre le hirak et le régime.

APA-Le nouveau président est présenté comme le favori de l’armée. Est-ce un avantage ou un handicap ?

AK-On ne peut pas dire qu’il était le seul favori de l’armée. Son rival et ancien collaborateur au gouvernement, Azeddine Mijoubi a été aussi présenté comme tel, surtout après les défections en pleine campagne électorale de plusieurs soutiens initiaux de Tebboune.

Ancien commis de l’Etat, son passage plusieurs fois comme ministre puis chef de gouvernement et son âge, 74 ans, lui donnent l’image d’une personnalité dotée d’une certaine crédibilité. Ce qui n’est pas peu pour un président qui sait qu’il est très attendu par ses adversaires pour décrisper le climat politique.

APA-Quel est le programme du nouveau président? Quelles pourraient être ses priorités ?

AK-Tebboune comme tous ses adversaires lors de cette élection présidentielle n’a pas jugé utile de s’attarder sur un programme précis. L’enjeu pour tous était de convaincre les Algériens de la crédibilité du scrutin.

Dans l’absolu, il ne faut pas s’attendre à une rupture avec le système dont il est une parfaite incarnation. S’il doit décider d’innover par rapport à ses prédécesseurs, ce sera sans doute en essayant de décrisper le climat politique en se montrant plus ouvert à l’opposition et à la société civile. Cela pourrait commencer par la convocation d’une conférence nationale et l’organisation d’élections législatives et locales anticipée avec des garanties de transparence acceptables par l’ensemble de la classe politique ou sa majorité.

Algérie : Tebboune, l’apparatchik favori de l’armée, élu président

Le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, était le favori parmi les cinq autres candidats tous issus du système au pouvoir dont le mouvement de protestation massif qui secoue l’Algérie depuis dix mois réclame la chute. Portrait.Si une longue expérience du pouvoir suffit à faire un bon président, l’Algérie tient le sien. Ce vaste pays nord-africain aux quarante millions d’habitants et riche en hydrocarbures a un futur nouveau président à la carrière gouvernementale solide : Favori présumé du général Gaïd Salah, patron de l’armée et homme fort de facto du pouvoir algérien, Abdelmadjid Tebboune, un apparatchik du régime de 74 ans, a été déclaré vendredi par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) vainqueur dès le premier tour de l’élection présidentielle organisé la veille, jeudi 12 décembre. 

Avec 58,15% des suffrages il n’a laissé que des miettes à ses quatre adversaires selon les chiffres provisoires annoncés par l’ANIE. Ses rivaux, tous comme lui « des enfants du système », ont recueilli respectivement 17,38 pour Abdelkader Ben Krina, 10,55% pour Ali Benflis, 7,26% pour Azeddine Mihoubi et 6,66 pour Abbdelaziz Belaid,

Diplômé de l’Ecole nationale d’administration en 1969, cet ancien Wali (Gouverneur) incarne la vieille administration d’Etat, qui avec l’armée constitue l’un des milliers majeurs du système au pouvoir en Algérie depuis l’indépendance. Le natif de Mechria, dans l’ouest du pays, qui a été wali de plusieurs régions comme Adrar, Batna, Tiaret et Tizi-Ouzou, est entré au gouvernement pour la première en 1991 lors qu’il avait été désigné ministre délégué aux collectivités locales par le Chadli Bendjedid, Après une longue traversée du désert qui a duré sept ans, il est rappelé en décembre 1999 par Abdelaziz Bouteflika, élu comme président huit mois auparavant, au  poste de ministre de la Communication et de la Culture. Six mois plus tard, il retourne au poste de ministre délégué chargé des Collectivités locales. 

Nommé en 2001 ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, il est remercié en 2002. Ce départ du gouvernement ne l’empêche, cependant, pas d’être plusieurs fois désigné par le président Bouteflika pour le représenter à l’étranger. De retour en 2012 au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, il est ensuite nommé en janvier 2017 ministre du Commerce à titre intérimaire, avant d’être promu quatre mois plus tard comme Premier ministre. 

Selon les médias algériens, sa volonté d’assainir alors certains secteurs de l’administration et de l’économie a poussé ses adversaires à réclamer départ. Les services de la présidence de Bouteflika qui a fini par le remercier au bout de seulement trois mois a justifié sa destitution par son « harcèlement contre les hommes d’affaires. Deux mois après sa prise de fonction, le chef de gouvernement au plus court règne dans l’histoire de l’Algérie, avait adressé plusieurs mises en demeure à de grandes entreprises locales et étrangères adjudicataires d’importants marchés publics d’infrastructure les menaçant de résilier les contrats pour des chantiers en retard. Parmi elles, une entreprise appartenant à Ali Haddad, un jeune homme d’affaires qui dirige le puissant Forum des chefs d’entreprises (FCE), une organisation patronale très proche de Saïd Bouteflika, frère et conseiller très écouté du chef de l’État.

Ces mesures lui ont valu une certaine sympathie au sein d’une partie de de l’opinion publique.

Cette posture de « casseur des oligarques » et de « Monsieur Propre ne l’a pourtant pas empêché de s’afficher comme un fervent défenseur d’une candidature pour un cinquième mandat de Bouteflika avant que le veux président affaibli par la maladie depuis plusieurs années ne soit contraint d’y renoncer puis d’être « démissionné » par l’armée sous la pression de ce qui deviendra plus tard le hirak: ce mouvement populaire massif qui depuis février secoue l’Algérie réclamant un changement radical du pouvoir et qui a tout fait pour empêcher le déroulement de cette élection présidentielle à l’issue de laquelle Tebboune a été déclaré élu vendredi. .

Sans que cela soit de manière directe et personnelle, le futur nouveau président algérien est lui-même touché par des histoires « d’argent sale ». En pleine campagne électorale, un de ses proches soutiens a été arrêté et emprisonné pour des faits présumés de corruption. Son propre fils est détenu dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent impliquant un homme lié à une importante saisie de cocaïne effectuée en mai 2018 dans le port d’Oran, dans l’ouest du pays. 

Des dossiers parmi d’autres, sur lesquels celui qui lors de son éphémère passage à la tête du gouvernement disait qu’il voulait « séparer la politique et les affaires » sera sans doute très surveillé.

Algérie: la nuit la plus longue de l’élection la plus courte (Chronique)

Surprise ! Un ancien Premier ministre de Bouteflika, qui n’a ni parti ni popularité ni soutiens officiels, est proclamé 11ème Président de la jeune république algérienne. Récit de cette nuit du douzdouz, où tout s’est joué, et des réactions violentes qui vont suivre. Une chronique exclusive pour APA du célèbre journaliste et écrivain algérien Chawki Amari.Alors que tout était une forte abstention et tout allait vers des résultats plus ou moins équivalents pour les 5 candidats avec une victoire du candidat du consensus, Azzedine Mihoubi, c’est Abdelmadjid Tebboune, qui est élu au premier tour, avec 58,15% des voix.

Naturellement, la nuit la plus longue est le 21 décembre, équinoxe d’hiver du à l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre. Mais tout le monde le sait, la planète bleue a déjà tourné au rouge et elle ne tourne plus bien rond, à cause entre autres du dérèglement climatique. A Alger, un peu en avance cette année sur les contestations mondiales, la nuit la plus longue fut celle du 12 au 13 décembre, pas vraiment froide mais avec des rafales de vents tournantes.

19h

 Heure officielle de fermeture des bureaux de vote. De l’avis général, des sondeurs, observateurs, militants de partis et coiffeurs assermentés, la participation est faible, entre 10 et 20%, semblable à celle des Algériens de l’étranger, annoncée officiellement à moins de 10%. « On ne les aime pas vraiment parce qu’ils sont censés vivre mieux que nous », explique un mécanicien d’Alger qui attendait le second tour pour voter, « mais ce sont quand même des Algériens. » En effet, il est plus difficile de truquer un scrutin à l’étranger qu’ici. En Algérie, peu de votants, des manifestations permanentes, qui ont, le soir même du vote, nuit tombée, dégénéré en affrontements directs avec les forces de sécurité à Alger.

20h

Tout le monde attend le taux de participation officiel, en général donné toutes les deux heures par les officiels et le soir même du scrutin. A 17h, il était annoncé à 20%. On commence à sentir l’entourloupe. Pourtant, l’ANIE, Autorité nationale et indépendante des élections, mise en place pour sécuriser le scrutin, explique l’impossibilité de la fraude « grâce à des nouveaux moyens informatiques » selon son directeur Mohamed Chorfi, ancien ministre de la justice de Bouteflika. Il a donné, verbalement, toutes les garanties, mais son Autorité est essentiellement composée d’apparatchiks du sérail qui préfèrent le poste aux postures. De quoi douter de l’Intelligence Artificielle, du futur numérique et de la validité du scrutin, les Algérien(ne)s aimant les traditions, la vérité et le soleil du jour.

21h

Le calme revient à Alger, chacun est rentré chez lui en attendant les résultats officiels. Des mouvements de véhicules noirs sont visibles, une effervescence inhabituelle et des rumeurs contradictoires. La participation aux élections est annoncée à 39%, soit 10 millions de votants sur 24. Le doute s’installe. Les Algérie(ne)s aiment les rumeurs et dormir la nuit.

Minuit

Il était le favori du régime, mais vieillissant, âgé de 71 ans, directement impliqué dans la gestion Bouteflika dont il a été ministre et même Premier ministre, il est surtout empêtré dans une histoire de cocaïne. Son propre fils, lié à l’importation d’énormes quantités de drogue mélangées dans des containers de drogue dure à destination de l’armée, 10 milliards de dollars par an de budget, le seul en hausse encore cette année, a été mis en prison, puis relâché sous conditionnelle, et régulièrement entendu par la justice. Une affaire toujours pas réglée, qui empoisonne son profil et le fait passer pour un mafieux.

Le Général Gaïd Salah se réunit sur les hauteurs d’Alger avec le ministre de l’intérieur, Nourredine Bedoui, qui roulait pour Mihoubi, en compagnie d’autres convives importants dans le dispositif. La nuit sera longue, le FLN et le RND, partis conservateurs et nationalistes au pouvoir, assistés des organisations satellites, ont tous appelé à voter Azzedine Mihoubi, plus jeune, moins marqué par l’ère Bouteflika, poète mais d’une soumission totale à la puissance dominante. C’est pendant ces quelques heures que le destin bascule.

8h

C’est vendredi, jour férié de repos hebdomadaire, équivalent du dimanche chez les Chrétiens mais point d’achoppement avec les Musulmans : » Dieu a créé la Terre en 6 jours et s’est reposé le 7ème, c’est-à-dire le dimanche ? » s’interroge une infirmière partisane de Gaïd Salah, « ce n’est donc pas un Dieu s’il doit se reposer. » Pour l’élection algérienne, il n’y a eu effectivement aucun repos et le Général Gaïd Salah n’a pas dormi. Mais il a pris sa décision et a convaincu les autres.

9h

On est déjà le 13/12 et le « douzdouz » est derrière, ce jour est le lendemain du vote, un vendredi 13. L’APS, agence officielle, annonce étrangement des résultats pour l’élection dans une semaine, précisant que le deuxième tour aura lieu entre la fin décembre et le début janvier. Pourtant, des fuites annoncent Abdelmadjid Tebboune Président, au premier tour.

10h

Alors que l’Algérie Presse Service (service public) ne donne toujours rien, pas même la tenue d’une conférence de presse ou de résultats préliminaires, quelques médias non officiels sur internet annoncent une conférence de presse à 11h du président de l’ANIE, l’autorité de surveillance des élections.

 11h

L’agence officielle ne publie toujours rien, mais à 11h et quelques, Mohamed Chorfi, directeur de l’ANIE, annonce d’une voix froide la victoire de Abdelmadjid Tebboune, au premier tour, à 58,15%. C’est l’étonnement, pas même de 2ème tour. Dialogue rapide dans un café abasourdi, « le 2ème tour n’est pas dans nos traditions », ce à quoi lui répond un opposant, très déçu ; « Les élections ne sont pas dans nos traditions. » 

Débat sur l’Algérie profonde, « ils ont voté Tebboune », même si personne ne l’apprécie au fond, ce à quoi on répond que non, « la profondeur n’est pas la stupidité », le trucage semble évident, malgré les promesses et presque un an de Hirak.

Midi

L’islamiste Bengrina serait en tête et aurait faussé le scrutin et provoqué la décision de le changer. Ce à quoi on répond qu’il n’a aucune chance, l’Algérie, bien que traditionaliste et plus ou moins religieuse, est vaccinée contre l’islamisme politique. Mais ce qui justifie pour d’autres le trucage en faveur de Tebboune. C’est donc bien un alibi, le même.

 13h

Les hélicoptères entament leur survol des grandes villes du Nord, où la population est la plus dense et la plus hostile à ces élections.

 14h

C’est la sortie de la grande prière hebdomadaire, heure traditionnelle où les manifestants du matin rencontrent les manifestants de l’après-midi. Pratiquants et non pratiquants fusionnent, occasionnant d’immenses rassemblements contre les élections, des millions, contre le général Gaïd Salah, contre tous ceux qui sont liés de près ou de loin au régime Bouteflika, et pour un état civil, non militaire. Et évidemment contre Tebboune, le nouveau Président.

15h

C’est en tous cas la première fois qu’un Président, soutenu officiellement par le FLN, n’est pas élu.  Ce qui signe la fin de ce parti historique et inaugure d’une nouvelle reconfiguration de l’échiquier politique.

Dehors, il y a foule, les manifestants sont très en colère et la police ne sait pas quoi faire. Des affrontements sont à prévoir, à ce moment personne ne sait où tout cela va aller. La promesse pacifiste des manifestants de tout le pays, qui en avait fait un modèle mondial, est en train d’être touchée par une forme nécessaire de la violence, pendant que plusieurs parties, elles aussi partisanes de la méthode de pression douce, sont contaminées par l’idée de Lénine, « la guerre est un accélérateur d’Histoire. » La nuit d’hier a été longue. Pourtant, elle n’a accouché d’aucune lueur de l’aube.

Présidentielle algérienne: Abdelmadjid Tebboune élu au 1er tour avec 58,15%

L’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Algérie du jeudi 12 décembre avec 58,15 % des voix, a annoncé vendredi le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi.Abdelmadjid Tebboune, 74 ans et candidat indépendant, devance largement ses concurrents, respectivement Abdelkader Bengrina (17,38 %), Ali Benflis (10,55 %), Azzedine Mihoubi (7,26 %) et Abdelaziz Belaïd avec 6,66 %.

Tebboune succède ainsi à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril dernier par un vaste mouvement de protestation contre le système en place.

Par ailleurs, le scrutin a enregistré un très faible taux de participation (39,83 %), même si le président de l’Anie a salué « l’ambiance de fête » dans lequel il s’est déroulé, sans omettre de remercier l’armée.

Algérie : Abdelmadjid Tebboune, un commis de l’Etat à la tête de la magistrature suprême

Abdelmadjid Tebboune, ancien ministre puis chef de gouvernement du président Bouteflika, âgé de 74 ans, a été élu dès le premier tour, président de la république algérienne, a annoncé vendredi l’Autorité nationale des élections. Il a recueilli 58,15% des suffrages contre 17,38 pour Abdelkader Ben Krina, 10,55% pour Ali Benflis, 7,26% pour Azeddine Maihoubi et 6,66 pour Abbdelaziz Belaid.Diplômé de l’Ecole nationale d’administration en 1969, Abdelmadjid Tebboune a longtemps travaillé avec l’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika, contraint de quitter le pouvoir suite à un mouvement populaire massif.

Il est devenu pour la première fois, brièvement, ministre délégué en 1991, sous la présidence de Chadli Bendjedid et c’est aux prémisses de sa présidence que Bouteflika le rappelle au gouvernement en 1999 où il reste jusqu’en 2002.

Abdelmadjid Tebboune redevient ministre en 2012, jusqu’en 2017 lorsqu’il prend la tête du gouvernement dans un contexte déjà marqué par la baisse drastique des recettes pétrolières et une montée en puissance des oligarques fédérés au sein du Forum des chefs d’entreprises (FCE, principale organisation patronale).

Au bout de trois mois seulement, il est limogé par Saïd Bouteflika, le frère du président, après s’être attaqué aux oligarques gravitant dans l’entourage du chef de  l’Etat, dont la plupart sont aujourd’hui emprisonnés dans des dossiers de corruption présumée à l’instar de l’homme d’affaires Ali Haddad.

Premier ministre pour brève durée de 2 mois et 21 jours (du 25 mai 2017 au 15 août 2017), la plus courte à la tête de l’Algérie.

En dépit du rejet massif de cette élection, Abdelmadjid Tebboune était jusqu’alors vu comme un favori du scrutin, jusqu’à une récente campagne contre lui par des médias proches du pouvoir.

Membre du Comité central du Front de libération nationale (FLN), il s’est présenté sans l’étiquette de l’ex-parti unique et formation. Il se définit désormais comme « indépendant » bien que réputé très proche du général Ahmed Gaïd Salah, le nouvel homme fort du pays.

Algérie : Le taux de participation globale est de 39,93% (ANIE)

Le taux global de participation au premier tour du scrutin présidentiel en Algérie a atteint 39,93%, a annoncé, vendredi, le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi.Le taux global de participation à ce scrutin, après fermeture des bureaux de vote, est de 39,93%, a fait savoir lors d’une conférence de presse, précisant que le nombre de votants est de 9.692.077.

Au niveau national, le taux de participation est de 41,41% et de 8,69% pour les Algériens de l’étranger, a indiqué le président de l’ANIE, relevant que le nombre d’inscrits sur les listes électorales est de 23.559.853 personnes.

Le taux de participation avait connu une progression graduelle en enregistrant 7,92 % à 11h00, puis 20,43% à 15h et 33,06% à 17h00.

Il a de même souligné que les résultats préliminaires de ce 1er tour seront annoncés vendredi à 15H00 (14H00 GMT), alors que les résultats définitifs seront annoncés par le Conseil constitutionnel entre le 16 et le 25 décembre.

Dans ce scrutin, plus de 24,5 millions d’Algériens étaient appelés à élire le successeur d’Abdelaziz Bouteflika parmi cinq candidats, dans une atmosphère très tendue marquée par des protestations sociales qui durent depuis le 22 février dernier.

Algérie : Le taux de participation s’établit à 41,14% (ANIE)

La participation au premier tour de l’élection présidentielle en Algérie s’établit à 41,14% à 19H00, soit à la fermeture des bureaux de vote, a annoncé Mohamed Charfi, le président l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) à la télévision nationale algérienne.Ce taux est le plus faible des présidentielles pluralistes de l’histoire du pays. En 2014, il était de 50,7%, à l’occasion de la 4e élection du préseident Abdelaziz Bouteflika, alors qu’il avait atteint 75,68% lors de la première présidentielle pluraliste en 1995, remportée au 1er tour par le général Liamine Zeroual.

Les résultats de ce premier tour seront annoncés vendredi à 15H00 (14H00 GMT), a indiqué Charfi.

Le Conseil constitutionnel proclamera les résultats définitifs entre le 16 et le 25 décembre, avait indiqué plus tôt l’ANIE, dans un communiqué, précisant qu’un éventuel second tour se déroulerait entre le 31 décembre 2019 et le 9 janvier 2020.

L’élection présidentielle en Algérie était catégoriquement rejetée par les contestataires, qui y voyaient une « mascarade » et une manoeuvre du régime pour se régénérer.

Algérie : Le taux de participation devrait « avoisiner ou dépasser les 50% » (ANIE)

Le taux de participation à l’élection présidentielle en Algérie devrait avoisiner ou dépasser les 50%, a estimé le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi.A 17H00, le taux de participation a atteint 33,06% à 17h00, a fait savoir Charfi. Les bureaux ont fermé à 19H00 locales mais aucun chiffre provisoire n’était immédiatement disponible.

Dans ce scrutin, 24.474.161 électeurs étaient appelés à élire le successeur d’Abdelaziz Bouteflika au niveau des 61.014 bureaux de vote répartis à travers le territoire national.

En course pour la magistrature suprême du pays figurent l’ancien Premier ministre et président du parti « Talaie el Hourriyet », Ali Benflis, l’ancien chef de gouvernement, Abdelmadjid Tebboune, l’ancien ministre de la Culture et actuel secrétaire général par intérim du Rassemblement National Démocratique (RND), Azzedine Mihoubi, l’ancien ministre de Tourisme et président du Mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina et le président du parti « Front Al-Moustakbel », Abdelaziz Belaid.

Le « Hirak », qui a obtenu la démission en avril de M. Bouteflika, était farouchement opposé à ce scrutin que le pouvoir, aux mains de l’armée, a tenu à organiser coûte que coûte.

Ce mouvement exige la fin du « système », aux manettes depuis l’indépendance en 1962, et le départ de tous les anciens soutiens ou collaborateurs des 20 ans de présidence Bouteflika.

C’est le troisième scrutin présidentiel que les autorités tentent d’organiser cette année, après ceux du 18 avril dernier qui devait ouvrir la voie au cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, avant qu’il ne soit contraint à démissionner, et du 4 juillet 2019 qui avait dû être annulée, aucun candidat ne s’étant déclaré face à l’ampleur de la contestation sociale.

Ce scrutin présidentiel est organisé, pour la première fois, par l’Autorité nationale indépendante des élections, une instance créée dans le sillage des revendications du mouvement populaire enclenché le 22 février dernier. Cette instance électorale est chargée de « superviser toutes les étapes du processus électoral, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à l’annonce des résultats préliminaires ».

En Algérie, l’élection présidentielle a lieu au scrutin uninominal, à deux tours, à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si au premier tour du scrutin, aucun candidat n’obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, un deuxième tour est alors organisé dans un délai qui ne doit pas dépasser les 30 jours.

Les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour, participent au second tour.

Présidentielle algérienne : le taux de participation est de 20,43% à la mi-journée

Le taux de participation à la présidentielle de jeudi en Algérie était de 20,43% à 15H00 (14H00 GMT), a indiqué le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi.Les Algériens votent aujourd’hui pour élire le successeur du président Abdelaziz Bouteflika emporté par une contestation populaire massive.

Selon l’Anie, ce taux se situait à un peu moins de 8% à 11h. Dans les 48 Wilayas, ce chiffre était estimé au plus fort à 15,51% à Tamanrasset et 0,02% à Tizi-Ouzou en Kabylie connue pour ses vastes mobilisations anti-régime.

Ce scrutin présidentiel perçu comme une manoeuvre de survie du régime est sans doute boycotté par les Algériens et Algériennes qui manifestent tous les mardis et vendredis, depuis dix mois, contre le « système » en place et l’organisation de cette élection.
Le «Hirak», mouvement anti-régime né le 22 février et ayant obtenu la démission en avril du président Bouteflika, reste farouchement opposé à ce scrutin que le pouvoir, aux mains de l’armée, veut organiser coûte que coûte.

D’ailleurs, une journée du Hirak a été improvisée dans la matinée dans plusieurs grandes villes, nécessitant l’intervention de la police.

Le mouvement dénonce une « mascarade électorale » et exige la fin du « système » au pouvoir depuis l’indépendance en 1962 et le départ de tous ceux qui ont soutenu ou pris part aux 20 ans de présidence de Bouteflika.

Les cinq candidats à la présidentielle sont tous considérés par la contestation comme des enfants de ce « système » et accusés de lui servir de caution.

Les quelque 61.000 bureaux de vote ont ouvert depuis 08H00 (07H00 GMT) à travers le pays et doivent fermer à 19H00 (18H00 GMT), mais aucun chiffre ne devrait être disponible immédiatement.

Présidentielle algérienne : un scrutin contesté

Le pouvoir n’a pas lésiné sur les arguments pour que les Algériens participent massivement à la présidentielle de jeudi 12 décembre, mais…Quel que soit le nombre d’Algériens qui ira finalement voter, on pourra tout reprocher à l’homme fort d’Alger, le général Gaïd Salah, chef d’état-major des armées et vice-ministre de la Défense, sauf de ne pas avoir tout fait pour pousser ses compatriotes à participer à la présidentielle du jeudi 12 décembre. À coup de discours télévisés adressés au grand public et de réunions avec les différents corps de l’Etat, le patron de l’armée algérienne n’a pas lésiné sur les arguments pour que les Algériens participent massivement à cette élection qui, selon lui, serait le « parachèvement irrévocable du parcours du 1er novembre 1954 », date du déclenchement de la guerre de libération nationale qui aboutira à l’indépendance du pays en 1962.

L’insistance répétée du chef de l’armée algérienne pour que ses compatriotes se rendent « massivement (…) aux urnes » infliger « une gifle cinglante à tous ceux qui s’attaquent à l’Algérie », traduit une profonde inquiétude: celle de voir ce scrutin se traduire par un fiasco alors qu’il y tient personnellement pour «normaliser » la présidence après la démission forcée du président Abdelaziz Bouteflika.

Imposée sans consultation avec ses opposants, ce scrutin est vivement contesté par une grande partie des Algériens. Depuis le 22 février dernier, partout dans ce vaste pays aux quarante millions d’habitants, ils sont des milliers à battre le pavé chaque vendredi après la grande prière réclamant une « véritable transition démocratique » censée démanteler le système au pouvoir depuis l’indépendance.

« Organisé » dans le cadre d’un Hirak (mouvement en arabe), les Algériens étaient initialement sortis dans la rue pour protester contre une candidature à un cinquième mandat alors envisagé par le président Bouteflika dont l’état de santé était manifestement incompatible avec la fonction de chef de l’Etat.

Après plusieurs semaines de manifestations pacifiques, le Hirak avait obtenu une première victoire. C’était le 26 mars. Ce jour-là, Bouteflika dont l’élection était assurée le 18 avril est « démissionné » par l’armée. Son chef, le général Gaïd Salah, jusqu’alors réputé proche du président oblige le Conseil constitutionnel à constater l’empêchement du chef de l’Etat et à procéder à l’application des dispositions prévues dans ce cas par la constitution. Abdelkader Bensalah président du Conseil de la nation (Sénat) le remplace. Mais le Hirak ne veut pas de ce proche du président déchu. Mieux : il réclame la démission de l’ensemble des figures du régime de Bouteflika et au-delà le démantèlement de tout le système de pouvoir en place depuis l’indépendance.

L’armée croit pouvoir calmer la situation en ordonnant l’arrestation des principales figures du régime du président déchu: Anciens ministres, conseillers, hommes d’affaires et personnalités proches dirigeants d’entreprises, entourage familial du président Bouteflika etc., la purge est massive mais elle ne calme pas les manifestants.

En juin, le Hirak obtient une seconde victoire. Sous sa pression, l’élection présidentielle prévue pour le 4 juillet est annulée par le Conseil constitutionnel qui déplore « l’impossibilité de tenir l’élection du président de la République, le 4 juillet 2019 » et demande « la réorganisation de celle-ci ».

Deux mois plus tard, le général Gaïd Salah fixe un nouveau calendrier. Cette fois, il semble décidé à faire aboutir son agenda. Sous son influence, Abdelkader Bensalah, le président par intérim, signe le décret de convocation du collège électoral et fixe la présidentielle au 12 décembre.

Cette fois, ce sont 23 candidats qui déposent leurs dossiers devant l’ANIE,  l’Autorité nationale indépendante des élections, en charge de l’organisation du scrutin nouvellement créée. Cinq seulement sont retenus: les anciens Premiers ministres Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis, l’ancien ministre de la Culture Azzeddine Mihoubi, l’ex-ministre du Tourisme Abdelkader Bengrina et d’Abdelaziz Belaïd, président du Front el Moustakbal. Tous ont en commun d’avoir été collaborateurs ou soutiens du président Bouteflika. Une lourde étiquette dont le vainqueur parmi ces« enfants du système » aura bien du mal à se débarrasser sans grand dommage.

« Pas de favori, aucun chouchou » (chercheur)

Kader Abdelrahim, spécialiste de l’Algérie et chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) analyse pour APA les enjeux de l’élection présidentielle algérienne de ce 12 décembre 2019. Cet entretien initialement diffusé le 07 novembre est remis en ligne aujourd’hui en raison de sa pertinence.Le 02 novembre, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a finalement retenu sur 22 postulants sélectionnés à partir du système des parrainages des électeurs les noms d’Ali Benflis (75 ans), Abdelmadjid Tebboune (73 ans), Azzedine Mihoubi (60 ans), Abdelkader Bengrina (57 ans) et Abdelaziz Belaïd (56 ans).

Ces personnalités ne sont pas inconnues du bataillon politique algérien, comptables plus ou moins du bilan de près de 20 ans de Bouteflika, parti en avril du pouvoir sur chaise roulante, affaibli depuis quelques années par un AVC.

Son projet de 5è mandat soutenu par ses proches collaborateurs s’est finalement heurté à la résistance du peuple algérien, à travers des manifestations pacifiques hebdomadaires.

Les profils des candidats retenus ne semblent pas répondre aux aspirations des manifestants qui réclament le départ des dignitaires et caciques du défunt régime et le renouvèlement de la classe politique.

« Pas de favori, aucun chouchou »

En effet Benflis et Tebboune sont deux anciens Premier ministres, même si le premier se présente depuis quinze ans comme le principal opposant de Bouteflika. Le second se définit pour sa part comme candidat « indépendant ».

Azzedine Mihoubi fut ministre de la Culture jusqu’en mars 2019, mais n’a pas été collègue de gouvernement d’Abdelkader Bengrina lorsque ce dernier assurait le portefeuille du Tourisme (1997-1999). Ce dernier bénéficie dans sa candidature du soutien de la coalition islamiste, dont l’un des députés a été élu en septembre à la présidence de l’Assemblée populaire nationale.

Enfin, Abdelaziz Belaïd n’a pas été certes membre d’un gouvernement de Bouteflika, mais le benjamin des candidats est néanmoins un dirigeant d’un parti peu représentatif (le Front El Moustakbel) qui a eu à soutenir l’action du défunt pouvoir.

Mais parmi ces cinq qui incarnerait le renouveau tel qu’exigé par le mouvement de contestation ?             Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb et de l’Islamisme est catégorique : « Aucun ! C’est très clair… ».

Cependant, « le seul candidat à propos duquel il faudrait peut-être que je nuance ma réponse, c’est Ali Benflis. Il était une fois Premier ministre et deux fois candidat à l’élection présidentielle. Il a carrément rompu avec le président sortant Bouteflika. C’est le seul qui aurait pu éventuellement jouer un rôle par rapport aux manifestations que l’on voit depuis presque neuf mois en Algérie ».

« Mais dès l’instant qu’il s’est porté candidat, et puis il a été chahuté dans la banlieue d’Alger samedi dernier, c’est quand même de très mauvais augure », a poursuivi M. Abdelrahim, auteur du livre « Géopolitique de l’Etat islamique » paru lundi dernier dans les éditions Eyrolles.

Toutefois, souligne-t-il, les candidats partent à chances égales vu le cas de figure qui montre « une compétition à peu près équitable » entre eux. En plus, ils ne « représentent pas un danger pour le régime politique » qui s’accommodera « très bien » avec le prochain chef d’Etat.

Cette situation où l’on assiste à un semblant de divorce entre les politiques et la population n’est pas qu’algérienne ou arabe, selon le chercheur, par ailleurs maître de conférences à SciencesPo de Paris. Elle traverse même le continent africain au regard « des manifestations dans tout le monde arabe (Liban, Yémen,) ».

C’est la conséquence du « rejet profond du personnel politique par des citoyens qui estiment qu’il faut en finir avec la corruption devenue endémique et avec la nature des régimes politiques qui se sont installés depuis les indépendances et qui ont fait la preuve de leur incompétence, de leur inconsistance », analyse Kader Abdelrahim.

Le jour terrible du « DouzDouz » (chronique)

Le 12 décembre, l’Algérie va voter, ou pas, pour élire le successeur de Abdelaziz Bouteflika, 20 ans au pouvoir, poussé à la démission par d’impressionnantes manifestations pacifiques et la reprise en main sur le pays du général Ahmed Gaïd Salah, tout puissant chef d’Etat-major. Une chronique exclusive pour APA du célèbre journaliste-écrivain et chroniqueur algérien, Chawki Amari.« Un taux acceptable ». C’est le chargé de la communication à l’ANIE, Autorité nationale indépendante des élections, Ali Drâa, dont le nom signifie « de force » en Algérien, qui donne cette estimation de la participation au vote de la communauté algérienne à l’étranger, qui a déjà commencé. Devant le refus d’une majorité de la population qui conteste ce scrutin dans ces conditions, la participation est l’enjeu. Mais qu’est ce qui est acceptable et ne l’est pas ? Pour la majorité des Algérien(ne)s, c’est la reconduction du système contre lequel ils se sont soulevés qui est insupportable, « du Bouteflika sans Bouteflika, autant récupérer l’ancien et le laisser continuer rouler sur sa chaise jusqu’à ce qu’il tombe sur un mur », ironise un médecin algérois. C’est justement cette impasse d’une élection sans électeurs qui se dessine, et devant ce dilemme, on craint des affrontements, à Alger, dans les grandes villes et en Kabylie, les forces de sécurité ayant été largement déployées en prévision du « DouzDouz », terme employé comme fin du monde (ou début) pour le jour du vote, 12 décembre. Qui sera suivi d’une nouvelle grande marche prévue. Pour le vendredi 13.

Doctrine « Zéro morts»

C’est la promesse du chef d’Etat-major Ahmed Gaïd Salah, celui qui a décidé du DouzDouz pour en finir après deux scrutins présidentiels annulés sous la pression des manifestants, en avril et en juillet. Depuis le Hirak, mouvement de contestation du 22 février né contre l’intention de Bouteflika de briguer un cinquième mandat, il n’y a pas eu un seul mort directement lié à la répression. Sauf qu’il n’y a pas que la mort dans la vie et il y a quelques jours, la ligue des droits de l’Homme n’a pas fait dans l’estimation en donnant des chiffres inquiétants : 1000 interpellations et 200 mandats de dépôt prononcés contre des manifestants et militants depuis 10 mois. 200 emprisonnements, c’est plus que les oligarques et dirigeants arrêtés dans la foulée de l’éviction de Bouteflika, une cinquantaine dont les plus visibles, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, anciens premiers ministres, ou Ali Haddad, hommes d’affaires très proche du clan présidentiel, ont été condamnés à de lourdes peines deux jours avant le vote du 12 décembre pour donner de la crédibilité à la justice, et par ricochet, rassurer sur l’honnêteté du scrutin. C’est le point capital, lié à cette même participation ; habitué à la fraude, la population est convaincue que le régime va d’abord gonfler le taux de participation pour ensuite faire passer son candidat, Azzedine Mihoubi, ex-ministre de la Culture et Secrétaire général du RND, l’autre parti au pouvoir, clone du FLN et repaire d’affairistes opportunistes. D’autant que l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) est dirigée par un ancien ministre de la Justice de Bouteflika. « On veut faire passer à une élection censée être contre Bouteflika un ancien ministre de Bouteflika par un ministre de l’intérieur de Bouteflika, le tout contrôlé par un ancien ministre de Bouteflika », résume une jeune manifestante bien décidée à poursuivre le mouvement.

Les cinq doigts de la main invisible du marché

C’est pourtant une première, les rares votants ont peur, pas du régime pour une fois, mais de la population qui considère les votants comme des traitres, alors que c’est l’élection la plus ouverte depuis l’indépendance, même si le profil des candidats a de quoi décourager. Parmi les 5 prétendants, 2 sont des anciens chefs du gouvernement ou Premier ministre de Bouteflika, 4 ont été ministres sous Bouteflika toujours et les 5 ont grandi à l’intérieur du sérail, 5 doigts de la même main de l’ancien Président Bouteflika, dont l’ombre plane encore sur le pays. « C’est de notre faute, on ne s’est pas entendus sur un candidat du hirak, du coup, on n’a que des candidats du régime », explique, déçu, un militant du RCD, parti d’opposition.

Demain c’est le DouzDouz, jour de vote, et il y aura vote, même avec une faible participation. Comme lors du dernier scrutin, les résultats seront annoncés le soir même, les décideurs étant très prompts à compter, mais très lents à changer, deuxième tour probable prévu quelques jours après entre Mihoubi et Benflis, avec évidemment Benflis en candidat le moins pire, c’est-à-dire le plus éloigné de l’ancien régime.

Pour « le day after », quel que soit le Président, il sera mal élu, avec un taux de participation entre 10 et 20%, si le manomètre n’est pas utilisé pour le gonflage. Mais le thermomètre ne baissera pas pour autant, le Hirak va continuer chaque vendredi. Si c’est Azzedine Mihoubi, le candidat du régime, il va user de la manière forte sur les conseils du Général pour tenter d’en finir avec ces manifestations qui durent depuis 10 mois. Si c’est Ali Benflis, avocat, ancien militant des droits de l’Homme et opposant depuis 15 ans, il va laisser faire en attendant de convaincre qu’il est pro-Hirak. Ou du moins un pro tout court, ce qui manque cruellement à l’Algérie.