Tindouf: La situation échappe au contrôle du polisario

Un calme fragile prévaut dimanche dans l’un des camps contrôlés par le polisario à Tindouf (Sud-Ouest algérien), baptisé «Smara», qui a été secoué samedi soir, par de violents affrontements entre les membres de deux tribus sahraouies, des accrochages devant lesquels les miliciens du front séparatiste sont demeurés impuissants.Au moins 15 blessés ont été dénombrés et deux tentes ont été incendiées dans ces affrontements survenus entre les fractions tribales des Oulad Moussa et Ahl Lahcen Ouhmad, parmi lesquels figurent des miliciens du front séparatiste. Des dizaines d’autres personnes ont été arrêtées par la soi-disant police du polisario, qui a eu le plus grand mal à calmer les protestataires.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des tentes incendiées dans le campement appelé Al Farsia, alors qu’un incendie a complètement ravagé une maison construite en dur.

Les miliciens du polisario ont eu le plus grand mal à rétablir l’ordre, alors que le camp de Rabouni, qui abrite le QG du Polisario, est le théâtre de protestations quasi ininterrompues des Sahraouis contre la restriction des déplacements imposée depuis le 22 février. 

Moussa Ismaïla Touré : « Les retombées du forum continuent a être récoltées »

Le directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements au Mali (API-Mali) a participé début octobre à l’Université d’été du patronat algérien. De retour, il fait le point de cette mission, mais aussi de la vie interne et des projets de sa structure.                              

Vous êtes rentré le 10 octobre d’un déplacement en Algérie à l’occasion de la 4ème édition de l’Université du Forum des Chefs d’entreprise (FCE), où vous avez conduit une délégation de chefs d’entreprise maliens de haut niveau. Quel est le bilan de cette mission ?

Nous avons en effet fait le déplacement d’Alger accompagné de chefs d’entreprise maliens de haut niveau, de différents secteurs. Au cours de ce déplacement qui a duré 4 jours, nous avons participé à l’université d’été du patronat algérien. Une activité pour laquelle le Mali était l’invité d’honneur. Nous avons eu l’opportunité de prendre la parole et d’échanger avec le patronat algérien et de présenter toutes les opportunités et toutes les synergies que nous pouvons créer entre les deux pays. Qui d’ailleurs ont d’excellentes relations politiques et diplomatiques que les autorités ne demandent qu’à traduire sur le plan des relations économiques. Cette démarche s’inscrit dans ce cadre.

Au cours de notre séjour, nous avons rencontré plusieurs acteurs économiques algériens qui sont très intéressés par le Mali. Ces rencontres ont abouti à la signature de deux conventions d’établissement d’entreprises algériennes qui ont décidé de faire le pas et de venir s’installer au Mali. Ces entreprises sont le groupe Ival, représentant de la marque IVECO, qui a décidé d’ouvrir un atelier d’entretien et de réparation mais aussi une représentation pour la vente de véhicules utilitaires au Mali. Le deuxième accord d’établissement a été signé avec un bureau d’étude, BH, qui va ouvrir des bureaux à Bamako pour amener ses compétences et renforcer ainsi notre environnement dans ce domaine et aussi pouvoir accompagner les entreprises algériennes qui vont faire le pas vers le Mali.

A-t-on une idée de l’échéance d’installation de ces deux structures ?

Je peux vous dire que le groupe Ival est plus que pressé puisqu’ils espèrent faire le déplacement dans les 10-15 jours à venir pour identifier le terrain où ils peuvent s’installer et commencer les démarches administratives nécessaires. Ils sont prêts, pressés et engagés. Pour l’autre structure, nous avons convenu de revenir ensemble après un deuxième déplacement que nous devons faire à Alger à la mi-novembre, pour qu’ils puissent également commencer leurs démarches.

Au delà de ces deux signatures, nous avons pu établir un certain nombre de contacts très intéressants qui vont déboucher sur des partenariats commerciaux mais aussi des projets d’investissements. Ces contacts sont à approfondir et c’est pour cela que nous avons été invités à revenir mi-novembre pour pouvoir concrétiser. Les sociétés en question opèrent dans l’industrie et d’autres secteurs pertinents pour notre environnement.

Les deux structures avec lesquelles les accords ont été signés seront accompagnées par l’API dans leur installation ?

Nous allons bien sûr les accompagner dans la collecte d’informations, dans les démarches administratives, dans l’ouverture de leurs opérations au Mali. Nous allons les assister à tous les niveaux, même lorsqu’ils auront commencé leurs activités. Nous souhaitons qu’ils s’agissent de success stories car cela pourra permettre de rassurer d’autres entreprises algériennes qui pourraient demeurer hésitantes.

Votre retour à Bamako a été un peu mouvementé puisqu’en votre absence, le syndicat du personnel de l’API-Mali a déposé un préavis de grève. Que se passe-t-il ? Quelles sont les revendications de ce syndicat et comment pouvez-vous y répondre ?

Pour comprendre cette situation, il faut revenir en arrière dans l’histoire de l’API-Mali. A mon arrivée, en février 2015, j’ai trouvé une API-Mali par terre si je puis dire. Les employés enregistraient 6 à 7 mois d’arriérés de salaires, les compétences étaient parties et l’API se réduisait, avec ceux qui sont restés, à la seule activité de création d’entreprise au niveau du Guichet unique quasiment. La mission qui m’a été confiée était de remettre cette structure sur pied, les autorités ayant pleinement conscience de son caractère stratégique. Dans cette démarche, nous avons fait appel à des cabinets extérieurs pour faire un état des lieux et c’est ainsi qu’un audit organisationnel et des ressources humaines a été mené. Cet audit a débouché sur un plan de restructuration que nous avons soumis au Conseil d’administration. La 8ème session du Conseil d’administration de l’API, qui s’est tenue le 29 avril 2016, a validé ce plan de restructuration et, dans ses recommandations, a précisé clairement quelles sont les étapes de cette restructuration à appliquer et mieux, les actions à mener pour chaque catégorie de personnel. Lorsque le personnel a été évalué, il a été classé en trois groupes. Un groupe jugé comme ayant les compétences et les capacités pour occuper leur poste et peut-être même faire mieux. Un deuxième groupe a été qualifié comme ayant une compétence insuffisante pour occuper les postes qu’ils avaient à l’époque mais que l’on pouvait redéployer à des fonctions inférieures. Et un troisième groupe de personnes qui ont été jugées comme n’ayant pas leur place et qu’il fallait libérer. Le Conseil a décidé de gérer ce volet en intégrant le départ volontaire pour que chacun puisse partir tranquillement et que l’on arrive pas au licenciement sec. La direction s’est inscrite dans cette démarche et a appliqué les recommandations du Conseil d’administration. Nous ne nous sommes donc pas levés comme ça pour faire ce que nous voulons.

Après, nous comprenons bien que dans l’exécution de cette décision de notre instance dirigeante, il puisse y avoir des difficultés, qu’il puisse y avoir des désaccords sur certains points. Cela est normal et c’est le rôle du syndicat de revendiquer. Il faut juste que cette revendication se fasse dans un cadre normal de respect des textes et des procédures mais aussi de respect des personnes. C’est ce qui tend à manquer un peu et que nous déplorons.

Mais nous continuons notre démarche parce que c’est une recommandation du Conseil d’administration. Nous sommes bien sûr ouverts pour discuter avec le syndicat sur les points de revendication et nous ferons appel à toutes les structures que la loi prévoit pour nous accompagner dans ces négociations. (…) Tout ce qui est fait l’est dans l’intérêt du personnel et de l’Agence. Les deux sont liés : si l’Agence n’existe pas, il n’y a pas de personnel et vice versa. L’essentiel est que nous nous comprenions et je pense que l’on se comprendra.

Donc pas d’entrave à votre action de promotion des investissements au Mali qui est l’un des deux volets de votre mission ? Quelles en sont les prochaines étapes, les projets à court et moyen terme ?

Non ! Mais pour que l’API-Mali puisse continuer à faire son travail et soit performante, il nous faut rapidement boucler cette restructuration. Sans les hommes, sans la qualité, nous ne pouvons pas répondre correctement aux attentes légitimes placées en nous par le secteur privé, car c’est pour lui que nous travaillons. Il faut donc consolider cette agence avec les ressources humaines qualifiées. Pour ce qui est de notre travail quotidien, nous sommes en train d’améliorer les process internes au niveau de la création d’entreprise. Nous travaillons à la faciliter. Nous sommes dans un processus de dématérialisation pour la création d’entreprise. Le chantier est bien avancé et courant premier trimestre de l’année prochaine, on pourra créer son entreprise au Mali, en ligne, depuis son ordinateur n’importe où dans le monde. Cela va permettre d’améliorer la vie des entrepreneurs. Nous continuons également notre démarche de déconcentration des activités du Guichet unique. Ces deux dernières années, nous avons ouvert des représentations à Kayes, Ségou et Sikasso. Cette année, nous avons ouvert Mopti et Gao devrait ouvrir d’ici décembre. L’année prochaine, nous allons poursuivre cette dynamique. Pour ce qui concerne le volet promotion des investissements, des actions comme celle d’Alger vont se poursuivre. Nous avons avant la fin du mois, un certain nombre d’activités entre Paris et Genève pour participer à des rendez-vous internationaux de l’investissement. En marge de la réunion des investissements de Paris et de l’activité de Business France à l’endroit de l’Afrique, nous allons organiser une journée de promotion de deux filières stratégiques pour le Mali : la gomme arabique et le karité. Nous allons réunir les acteurs maliens de ces deux filières avec des acteurs français et européens intéressés par ce secteur.

Nous travaillons parallèlement à renforcer les capacités de nos relais. Nos relais naturels sont les ambassades du Mali à travers le monde. Nous avons proposé d’organiser une session de formation pour tous les conseillers économiques de nos ambassades. Nous allons procéder par zone et commencer fin octobre début novembre avec les conseillers des ambassades d’Europe. Nous allons donc les inviter à Paris pendant deux jours pour les former sur comment faire la promotion des investissements, quels sont les outils disponibles, quelles sont les techniques. C’est quelque chose de nouveau car nous avons compris qu’il fallait que nous soyons plus présents mais compte tenu de nos moyens limités, il faut renforcer les partenaires naturels que sont les ambassades afin qu’elles puissent assurer un relai.

Sur le moyen et long terme, comme vous le savez, nous avons organisé avec brio le forum Invest in Mali 2017 dont les retombées continuent à être récoltées par le Mali. Les trois projets annoncés sont en cours d’exécution. Nous nous sommes engagés à tenir ce forum tous les deux ans. La prochaine édition devrait donc se tenir courant 2019. Nous avons donc déjà commencé à travailler sur ce projet afin que le Mali tire le maximum de profits du forum Invest in Mali.

Sahara occidental : Nouvel épisode diplomatique

Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se pencher le 25 avril sur le prolongement du mandat de sa mission dans le pays. Aucune date n’est annoncée mais les négociateurs veulent donner l’opportunité aux parties de « poursuivre des consultations ».

L’avant-dernier acte de la question du Polisario, bande de territoire disputée par le Maroc et l’Algérie et en proie à une insurrection, était les dénonciations d’incursion émises par le Maroc. Début avril, Rabat a annoncé que le Front Polisario avait mené des incursions dans la ville de Mahbes, dans le nord-est du Sahara occidental, en violation d’un accord militaire établissant une zone tampon sous la responsabilité de l’ONU. Information démentie par l’organisation, mais qui démontre que la tension n’est pas près de retomber. Ce mercredi 25 avril, alors que devait se dérouler le vote sur la prolongation de la mission d’interposition de l’ONU, la Minurso, les États-Unis ont décidé d’annoncer son report. En charge de la rédaction du texte de résolution et responsables des négociations, les États-Unis ont soumis un document demandant aux parties au Sahara occidental de reprendre les négociations « sans préconditions et de bonne foi », afin de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable. L’actuel mandat de la Minurso arrive à terme fin avril. L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, l’ex Président allemand Horst Koehler, a promis au Conseil de sécurité un nouveau round de négociations après des années d’interruption.

Le texte demande aux États voisins d’accentuer leur implication dans les négociations. Les actions de plaidoyer et les pressions des politiques, mais aussi des leaders d’opinion de ces pays continuent. Le Forum d’action pour le Sahara occidental (WSAF), basé à Londres et qui englobe 90 organisations de plus de 40 pays, a adressé une lettre au Conseil de sécurité dans laquelle il demande aux pays de prendre des mesures à même de protéger les Droits de l’Homme du peuple sahraoui et de « mettre fin à l’impunité marocaine au Sahara occidental ».

Le Sahara occidental est un territoire de 266 000 km2, revendiqué à la fois par le Maroc et par la République arabe sahraouie démocratique (RASD), proclamée par le Front Polisario en 1976, et soutenue par l’Algérie. Ancienne colonie non autonome selon l’ONU, il n’a toujours pas trouvé de statut définitif au plan juridique depuis le départ des Espagnols, en 1976. Devenu un enjeu global illustrant la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, le dossier saharien est récurrent et empoisonne les relations entre les deux voisins et leurs alliés.

Algérie : au moins 257 morts dans le crash d’un avion militaire

Un avion de l’armée de l’air algérienne s’est écrasé ce mercredi à l’aéroport de Boufarik, près d’Alger. Selon un bilan provisoire, au moins 257 personnes ont péri dans la catastrophe.

Le drame dans le nord de l’Algérie. Un avion militaire algérien de transport s’est écrasé ce mercredi en milieu de matinée peu après son décollage près de la base aérienne de Boufarik, à une trentaine de kilomètres d’Alger.

Selon un bilan diffusé par le ministère algérien de la Défense,  257 personnes ont péri dans la catastrophe. Les victimes sont les dix membres d’équipage et 247 passagers, « dont la plupart sont des personnels de l’Armée nationale populaire ainsi que des membres de leurs familles », précisent les autorités, sans faire état d’éventuels survivants.

Selon une source militaire de l’AFP, l’avion est un Iliouchine IL-76, un appareil militaire de fabrication soviétique puis russe, capable de transporter environ 120 passagers. Il s’est écrasé dans un champ à proximité immédiate de la base.

Fumée noire                                                                         

Sur les images retransmises par la chaîne algérienne Ennahar TV, on voit une fumée noire s’élever aux abords d’une autoroute et une foule de badauds et de responsables de la sécurité se tenant dans un pré aux alentours du site du crash. On aperçoit l’arrière d’un appareil au-dessus d’oliviers et de la fumée et des flammes s’élèvent de l’avion accidenté.

Le chef d’État-major de l’Armée Nationale Populaire, Ahmed Gaïd Salah, s’est déplacé sur les lieux et a ordonné la désignation immédiate d’une commission d’enquête afin de déterminer les circonstances de l’accident. Il a en outre présenté ses « sincères condoléances » aux familles des victimes.

 

SBM en Algérie : Nouveau souffle pour la coopération

Pour sa première visite à  l’extérieur du Mali, le premier Soumeylou Boubèye Maïga s’est rendu en Algérie les 13 et 14 janvier 2018. Chef de file de la médiation internationale dans les négociations de l’Accord de paix, l’Algérie reste un acteur majeur dans la mise en oeuvre de cet accord.

« Sur le plan bilatéral, nous avons reçu la confirmation de la volonté constante de l’Algérie de nous accompagner dans la mise en œuvre de l’Accord», s’est réjoui le premier ministre malien à l’issue de sa rencontre avec le président algérien Abdel Aziz Bouteflika. Pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord, qui semble marquer le pas, deux ans après sa signature, Soumeylou Boubèye Maïga, souhaite un accompagnement en particulier dans le processus des DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion), ainsi que la sécurisation de l’ensemble du territoire malien. Cette visite de deux jours était aussi l’occasion pour les deux pays de renforcer leur coopération, notamment sur le plan économique et aussi à  travers la façon de « trouver les formes d’une présence » de l’Algérie dans le cadre de la sécurité régionale. Une coopération économique qui est déjà  en marche, selon les autorités à  travers la présence de l’Algérie à la douzième édition de la FEBAK à  Bamako, comme invité d’honneur. Le premier ministre malien qui a annoncé la tenue d’un cadre d’échanges entre les opérateurs des deux pays d’ici la fin du trimestre, espère que les relations économiques, seront bientôt à« hauteur des relations institutionnelles».

Donner un nouvel élan

Une convergence de vue, c’est sans doute ce qui pourrait qualifier cette visite du premier ministre malien, qui a aussi rencontré son homologue algérien. Des échanges dont l’objet était de « procéder à  une évaluation de nos relations, de la situation et comment donner un nouvel élan à  nos relations afin de pouvoir avancer sur les enjeux sécuritaires qui nous concernent et sont fondamentaux pour nos deux pays », selon le premier ministre Maïga et afin que des « progrès significatifs » puissent être enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord et la sécurisation du Mali. Des souhaits partagés par le premier algérien Ahmed Ouyahia qui a réaffirmé« la solidarité entière envers le Mali et notre attachement irréversible à  la préservation de l’indépendance, de l’intégrité et l’unité du Mali».

Abdelkader Messahel : l’immigration clandestine africaine “menace la sécurité nationale”

L’Algérie est en train de prendre « des mesures urgentes » pour faire face au phénomène de la migration qui « menace la sécurité nationale », a déclaré, ce lundi 10 juillet, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel.

 « Des réseaux organisés sont derrière ce flux massif de migrants clandestins », a accusé le ministre, selon le compte rendu de l’agence officielle. « Une mafia organisée dont font partie des Algériens encadre les opérations d’émigration clandestine vers l’Algérie », a ajouté M. Messahel, en soulignant les liens entre les réseaux de trafic d’êtres humains avec les groupes terroristes et le crime organisé. « Nous suivons de très près ce phénomène et l’Algérie est devenue un pays de destination pour les migrants clandestins subsahariens », a-t-il ajouté.

« Il est de notre devoir, en tant que gouvernement et en tant qu’Algériens de défendre la souveraineté nationale et notre sécurité, c’est notre droit », a lancé Messahel dont les déclarations interviennent après les propos violents tenus samedi par Ahmed Ouyahia sur les migrants subsahariens. Des propos qui ont suscité des critiques de la part des ONG de défense des droits de l’Homme et de plusieurs partis politiques algériens. Des critiques auxquelles Messahel a répondu : « L’Algérie n’a de leçon à recevoir de personne ».

Le gouvernement demeure « vigilant » sur la question de l’immigration clandestine, a-t-il ajouté. « Les Algériens sont connus pour leur hospitalité, mais ils sont jaloux de leur souveraineté nationale », a ajouté Messahel. « Les lois algériennes interdisent l’immigration clandestine », a encore rappelé le chef de la diplomatie algérienne, en précisant que « 20 millions d’Africains » se déplacent illégalement en Afrique à cause de « la durée du climat, du chômage, des conflits » et trouvent des difficultés à se rendre en Europe, en « raison de la fermeture des accès ». Il a ajouté aussi qu’il y a « 5 000 Africains » dans les rangs des groupes terroristes dans le monde, ce qui est « un chiffre énorme ».

Nord-Mali : L’Algérie exhorte les signataires de l’accord de paix à privilégier le dialogue (MAE) 

ALGER – L’Algérie a exhorté samedi les responsables des  mouvements signataires de l’accord de paix au Mali à privilégier le « dialogue et la concertation » et à « intensifier » les efforts visant à « surmonter les difficultés sur le terrain ».

« L’Algérie exhorte les responsables des mouvements signataires de l’accord de paix à assumer pleinement leur responsabilité et à agir promptement afin que cessent ces agissements, à privilégier le dialogue et la concertation et à intensifier les efforts visant à surmonter les difficultés sur le terrain », a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali-Cherif dans une déclaration à l’APS.

Benali-Cherif a ajouté que l’Algérie suivait avec « attention les derniers affrontements armés » qui ont fait des morts, jeudi , à Aguelhok, dans la région de Kidal, au Nord du Mali, soulignant que « ces affrontements qui ont opposé des éléments appartenant à des groupes armés signataires de  l’Accord de paix au Mali, issu du processus d’Alger, constituent des violations graves  des termes de cet accord et affectent l’esprit d’entente qui anime les différentes parties maliennes dans sa mise en oeuvre  effective ».

Le porte-parole du MAE a souligné que ces « développements négatifs, qui  profitent en premier lieu aux activités des groupes terroristes et au crime organisé dans la région, risquent de porter atteinte à la crédibilité des mouvements signataires de l’accord de paix et à leur engagement de manière  résolue dans le processus de paix ».

Maroc : Fin de cavale pour Zefzafi le contestataire du Rif

Le leader de la contestation populaire dans le nord du Maroc, Nasser Zefzafi, a été arrêté lundi 29 mai, après avoir défié l’État pendant plus de six mois. Certains, au sein des autorités marocaines, dénoncent, derrière l’ampleur de ce mouvement, la main des services algériens.

Nasser Zefzafi, 39 ans, leader charismatique de la révolte du Rif, a été interpellé lundi 29 mai au petit matin en compagnie d’autres individus, et transféré à Casablanca, mettant fin à six mois d’un bras de fer opposant son mouvement populaire Hirak (la mouvance) au gouvernement. Mais depuis son arrestation, des manifestations nocturnes sévèrement réprimées continuent à éclater dans diverses villes du pays.

Tout a commencé en octobre 2016 avec l’indignation qu’avait suscité la mort d’un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures. Au fil des mois, la contestation menée par des activistes locaux derrière Zefzafi, a pris de l’ampleur, exigeant des mesures sociales et politiques pour développer la région marginalisée du Rif, qu’ils considèrent marginalisée. Les discours enflammés de Zefzafi, dénonçant la « dictature », « la corruption » ou encore la « répression » de « l’État policier » marocain, diffusés et relayés sur Facebook, ont suscité la mobilisation de milliers de manifestants dans les rues.

L’huile sur le feu En réponse, l’État avait relancé de nombreux projets de développement pour la région, devenue « priorité stratégique ». Ces signes d’apaisement qui avaient permis de faire retomber la tension, ont cependant volé en éclat lorsque, vendredi dernier, l’imam de la principale mosquée d’Al-Hoceïma, dans un prêche plus politique que religieux, a accusé le mouvement d’organiser la « fitna » (révolte) dans le pays, déclenchant l’ire de Zefzafi et de ses partisans, présents dans la mosquée pour la prière. Arrachant le micro à l’imam, Zefzafi a accusé à son tour le « makhzen » (pouvoir) de provoquer la « fitna ». « Est-ce que les mosquées sont faites pour Dieu ou pour le makhzen ? », s’est-il indigné avant de quitter le lieu de culte escorté par des dizaines de jeunes pour haranguer la foule, déclenchant des heurts nocturnes à Al-Hoceïma et dans d’autres localités de la province, fuyant, un peu plus tard, à l’approche des forces de sécurité venues l’arrêter. Beaucoup ont dénoncé, derrière le prêche de l’imam, la volonté du ministère des Affaires islamiques d’utiliser la religion à des fins politiques, les imams étant sous la tutelle et salariés du ministère.

Durant ces contestations, les autorités marocaines ont indiqué que le mouvement Hirak avait bénéficié, « de transferts d’argent depuis l’étranger ainsi que d’un appui logistique pour mener des campagnes portant atteinte à l’unité du royaume et ses institutions, ainsi qu’aux symboles de l’État ». Une manière de pointer du doigt, sans la nommer, l’Algérie, aussi accusée par des médias locaux de s’être ingérée dans cette affaire, alors que les relations entre les deux pays sont au plus bas, notamment concernant l’épineux dossier du Sahara occidental.

 

 

Algérie: victoire sans surprise des partis au pouvoir aux législatives

Le parti au pouvoir en Algérie depuis l’indépendance et son principal allié ont remporté la majorité absolue aux élections législatives de jeudi, marquées par une forte abstention, mais la principale coalition islamiste a contesté ce résultat.

Sans surprise, dans un pays frappé par la chute des revenus du pétrole et une inertie politique durable, le Front de libération nationale (FLN) du président Abdelaziz Bouteflika a conservé la place centrale qu’il occupe depuis l’indépendance il y a 55 ans.

Il a obtenu 164 sièges sur les 462 de l’Assemblée nationale populaire, la chambre basse du Parlement, a annoncé le ministre de l’Intérieur Nourredine Bedoui en présentant les résultats préliminaires au cours d’une conférence de presse.

Le FLN perd cependant du terrain car il en avait obtenu 220 aux précédentes législatives de 2012.

Pour le politologue Rachid Grim, ce recul s’explique par « tous les scandales qui ont secoué ce parti », mais il souligne que « l’essentiel a été sauvegardé par le pouvoir ».

Dépouillement des bulletins de vote à l'issue du scrutin des législatives, le 4 mai 2017 à Alger / AFP
Dépouillement des bulletins de vote à l’issue du scrutin des législatives, le 4 mai 2017 à Alger / AFP

Le FLN conserve la majorité absolue grâce à son allié du Rassemblement national démocratique (RND), en nette progression avec 97 sièges contre 70 il y a cinq ans. Ce parti, créé en 1997, est dirigé par le directeur de cabinet de la présidence Ahmed Ouyahia.

« Il n’y a pas de surprise. Les partis au pouvoir prennent les deux premières places et les islamistes montent sur la dernière marche du podium », a commenté le politologue Rachid Tlemçani.

L’ensemble des partis islamistes obtiennent 67 sièges contre 60 en 2012.

Mais ce rebond est plus faible que celui qu’ils espéraient car ils avaient réalisé il y a cinq ans leur plus mauvais score depuis le premier scrutin pluraliste en 1990.

Cette année, cette mouvance avait tenté de surmonter ses divisions en partant avec deux coalitions rassemblant plusieurs mouvements et partis.

Abderrazak Makri, premier responsable du Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamiste) qui a présenté des listes communes avec le Front du changement (FC) s’est dit « déçu », affirmant à l’AFP que les élections « ont été truquées et falsifiées massivement à l’échelle locale ».

Selon lui, « sans fraude », sa coalition islamiste aurait obtenu 120 sièges au lieu des 33 annoncés. Il a assuré que des recours seront introduits vendredi, tout en affirmant que son mouvement ferait « tout pour sauvegarder l’unité du pays ».

Indifférence

Assemblée algérienne sortante / AFP

Assemblée algérienne sortante / AFP

Comme attendu, une majorité d’électeurs ont boudé les urnes, le taux de participation atteignant seulement 38,25% sans tenir compte du vote des nombreux Algériens vivant à l’étranger, selon le ministère. En 2012, ce taux s’était élevé à 42,90% au total.

Le gouvernement n’avait pourtant pas ménagé sa peine pour pousser les électeurs aux urnes, malgré la situation économique difficile. La baisse des revenus pétroliers a fait flamber le prix des denrées alimentaires.

Une série de scandales de corruption révélés par la presse dont les derniers concernent des candidats ayant payé pour figurer sur des listes électorales, a également alimenté la désillusion des Algériens.

« Les gens sont déçus par la précédente législature qui n’a rien accompli », estime M. Tlemçani. En particulier les jeunes, qui ne votent pas car « la coupure entre l’élite et la jeunesse s’est aggravée ces dernières années ».

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika en fauteuil roulant vote lors des législatives, le 4 mai 2017 à Alger / AFP

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika en fauteuil roulant vote lors des législatives, le 4 mai 2017 à Alger / AFP

De leur côté, les partis de la mouvance démocratique ont obtenu moins de sièges que ce qu’ils espéraient.

C’est notamment le cas du plus vieux parti d’opposition, le Front des forces socialistes (FFS), du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui avait boycotté les législatives de 2012, et du Parti des travailleurs (PT) de la figure de proue de l’extrême gauche Louisa Hanoune.

Dans un communiqué le FFS estime que ces résultats « fragilisent encore plus le pays et consolident les responsables de la crise multidimensionnelle que nous vivons ». Le parti s’interroge également sur l’absence de procès verbaux après le dépouillement dans plusieurs wilayas (préfectures).

Boutéflika : En forme pour un 5ème mandat ?

Alors que les proches du président algérien Bouteflika évoquent la possibilité qu’il brigue un 5ème mandat, les interrogations deviennent de plus en plus fortes concernant son état de santé.

Alors que le président Boutéflika fêtait ses 80 ans jeudi 02 mars, il ne fait plus que de rares et très brèves apparitions en public. En 2013, il a été victime d’un accident vasculaire cérébral et se déplace depuis en fauteuil roulant. Réélu en 2014, Abdelaziz Boutéflika est au pouvoir depuis bientôt 18ans maintenant. Un état de santé qui se dégrade de plus en plus, et les spéculations ont doublées lorsque le 20 février dernier, à la demande d’Alger, de la visite de la chancelière allemande Angela Merkel a été annulée au dernier moment. La cause évoquée était « une bronchite aigue, faisant que le chef de l’État n’est pas en situation de recevoir un hôte étranger, mais surtout d’apparaître en public ».

Alors que le président ne s’est pas adressé directement au peuple depuis 2012, le pouvoir algérien, comme toujours, tente d’entretenir un certain mystère sur la santé du Président de la République. Six jours après la visite avortée d’Angela Merkel, le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN, présidentiel), Djamel Ould Abbès, affirmait publiquement que « le président va bien et poursuit normalement ses activités », ajoutant que la possibilité qu’il poursuive un 5ème mandat n’était pas à exclure pour 2019.

Tandis que la presse algérienne évoque une guerre de succession au sein du pouvoir, aucun nom n’est cependant évoqué pour endosser ce rôle. Néanmoins, Boutéflika avait remporté les dernières présidentielles de 2014 à 81,53% des suffrages, sans campagne électorale, car n’apparaissant que rarement en public.

ALY NIONO : Nous avons été traités comme des criminels

Après leur libération mercredi dernier, la grande majorité des 400 migrants maliens détenus dans les prisons algériennes sont actuellement dans des foyers à Tamanrasset en attendant que les autorités leur fassent signe pour leur rapatriement. Aly Niono, un de ces détenus maliens libéré s’est entretenu au téléphone, sur la situation sur place, avec le Journal du Mali.

Partis du Cameroun, du Nigeria, du Mali ou de Côte d’Ivoire, avec l’objectif de se rendre en Europe, ils ont posé leurs valises en Algérie. Ils y sont restés quelques mois ou quelques années, le temps de reconstituer un petit pécule pour poursuivre leur voyage. Parfois ils renoncent, découragés par les difficultés.

Ancienne région de transit pour les clandestins subsahariens, l’Algérie s’est muée, peu à peu, en terre d’immigration. Attirés par les grandes villes du nord, les migrants se heurtent au racisme d’une partie de la population. Une attitude parfois ouvertement encouragée par les médias algériens.

Aujourd’hui, le pays est devenu un enfer pour ces migrants. Dans un communiqué en date du 3 décembre, la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) s’est indignée contre « une rafle » décidée contre les migrants subsahariens à Alger où plus de 1400 personnes sont retenues dans des conditions « désastreuses » et « indignes ». «La vague d’arrestation des autorités algériennes n’épargne personne, même ceux qui sont en situation régulière. On m’a arrêté au sortir d’une boutique pendant que je téléphonais. Ces arrestations se font dans des conditions inhumaines, pire encore sont les conditions de détention. Nous étions traités comme des criminels. On ne mangeait qu’une seule fois par jour.  », explique Aly Niono.

« Ce que les autorités algériennes ne disent pas, c’est qu’il y a eu deux morts sous les coups de matraques des policiers, au moment où ils nous faisaient monter dans les bus en direction de Tamanrasset », ajoute-t-il. La majorité des 400 maliens libérés se trouvent actuellement dans trois foyers en Tamanrasset dépendant du Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM). «Une fois à Tamanrasset, nous avons voulu rencontrer le consul du Mali. A notre grande surprise, toutes les portes étaient fermées. Tout naturellement, nous sommes restés à la porte, mais tout d’un coup, la police à la demande du consulat est venue nous déloger. C’est pendant qu’on se promenait sans savoir où aller que les agents du CSDM nous ont récupéré pour nous loger dans les différents foyers.

Personne d’autre ne nous est venu en aide et pire, les agents du croissant-rouge algérien qui nous accompagnaient nous vendaient le lait qu’ils étaient censés donner gratuitement », souligne Mohamed Sylla, un autre migrant malien. «Les 70% des personnes libérées veulent aujourd’hui retourner au Mali, mais ils ont tout perdu, ils n’ont même plus le prix du transport. Pour l’instant tous nos regards sont tournés vers les autorités maliennes afin de nous ramener chez nous », conclut-il