Le futur Grand dialogue national toujours à la une des journaux camerounais

Les tractations en vue du Grand dialogue national, prévu du 30 septembre au 4 octobre pour la résolution de la crise sécessionniste anglophone, continuent de meubler les colonnes des journaux camerounais parus jeudi.Le moins que l’on puisse en penser, à la lecture de la grand manchette de Défis Actuels, est que les consultations entamées depuis une semaine par le chef du gouvernement sont controversées. Affichant une photo de Joseph Dion Ngute saluant chaleureusement Victor Mukete, l’une des autorités traditionnelles les plus respectées de la communauté anglophone, la publication affirme, pour s’en étonner, que les leaders des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, pourtant les premiers concernés par le malaise ayant conduit à la lutte armée depuis 3 ans, sont «ignorés» du casting.

N’empêche, répond en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, que l’opposition, en dépit de certaines réserves, joue bien le jeu de la démocratie avec, pour la seule journée de mercredi, pas moins de 30 formations ayant été reçues en audience par le chef du gouvernement.

Les appels au dialogue montent, acquiesce Mutations, rendant également compte du ballet des forces vives à l’Immeuble étoile abritant les services du Premier ministre.

Sous le titre «Grand dialogue national : Maurice Kamto met Dion Ngute dos au mur», Le Messager, mais aussi son confrère Le Jour, relaient ainsi les termes du mémorandum remis la veille au Premier ministre par des représentants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), lequel conditionne sa participation à la grande palabre, notamment par la libération de son leader, emprisonné depuis janvier dernier avec une centaine de ses partisans pour avoir contesté l’élection de Paul Biya à la dernière présidentielle.

«Le MRC se perd-il ?» s’interroge lourdement L’Épervier : non seulement cette formation est loin de constituer une solution à la crise anglophone, mais en plus son président, ne serait-ce que pour les accusations de «rébellion» qui pèsent sur lui et qui comptait profiter du Grand dialogue pour obtenir son élargissement, sera bel et bien condamné par la justice de son pays.

Soupçonné par l’opposition et une bonne partie de la société civile de vouloir verrouiller le jeu, le gouvernement reçoit également le soutien mitigé de la Grande Bretagne dont un des diplomates, en poste à Yaoundé et cité par The Post, tout en soutenant le principe de la discussion, dit attendre la matérialisation concrète de l’offre de dialogue pour juger de la sincérité du régime.

La même posture expectante semble régner au sein du patronat, si l’on en croit Le Financier d’Afrique : les milieux d’affaires locaux, outre la pacification des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, réclament un véritable Plan Marshall ainsi que des mesures incitatives pour relever l’économie desdites zones, et par ricochet celle du pays qui pâtit violemment de l’insécurité.

Les atrocités des indépendantistes ambazoniens ont ruiné la lutte pour l’accession à la souveraineté des régions anglophones, soupire, dans le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post, un des leaders séparatistes en exil.

Pour Ouest-Echos, c’est «la grande embrouille» : non seulement l’aile politique sécessionniste est décapitée et exclue du Grand dialogue, mais en plus le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir) «a déjà tout verrouillé» alors que les partis de l’opposition se présentent en rangs dispersés.

Cameroun : des banques réclament 336 milliards FCFA à la Sonara

Un pool de 10 établissements bancaires du Cameroun a adressé une demande de paiement de plus de 336,7 milliards FCFA de dettes à la Société nationale de raffinage (Sonara), actuellement sous le coup d’une «déclaration de force majeure» consécutive à un grave incendie survenu le 31 mai dernier, a appris APA mercredi de source sûre.L’encours y relatif se décompose de quelque 78,1 milliards FCFA de créances échues, et de plus de 258,6 milliards FCFA à échoir auxquelles l’entreprise, détenue à 96% par l’État et 4% par le français Total Outre-Mer, était invitée à s’acquitter au plus tard en fin juillet 2019.

Dans le même temps, les créanciers de la Sonara souhaitent connaître les mesures d’apurement prises, un plan de continuité de ses activités à la suite du sinistre ainsi que des projections de trésorerie, en rapport avec ses importations de produits pétroliers pour l’approvisionnement du marché local.

Il convient de signaler qu’en dehors des fonds que réclament les banques, l’entreprise doit également faire face aux dettes vis-à-vis des marketeurs et des sous-traitants, évaluées pour leur part à environ 310 milliards FCFA.

Bien avant le sinistre du 31 mai ayant détruit une bonne partie de l’unité de la raffinerie, située dans la localité de Limbe (Sud-Ouest) et à environ 350 kilomètres de la capitale, Yaoundé, la situation de la Sonara préoccupait déjà les services du Fonds monétaire international (FMI) qui, dans leur rapport d’octobre 2018 l’indexaient comme étant «la principale responsable des risques émanant des entreprises publiques», mais également «la principale source de risque pour le système bancaire».

À l’époque, l’entreprise totalisait déjà 65% des dépôts des entreprises publiques et 62% des crédits, 87,9% de sa dette étant d’échéance inférieure à un an. En 2013, elle cumulait déjà des arriérés de paiement de 53%, période pendant laquelle elle ses pertes représentaient 57% dans le portefeuille de l’État.

«La Sonara reste ainsi la principale responsable du risque direct pesant sur le système bancaire émanant des entreprises publiques, en termes de grande exposition et de risques de liquidité et de crédit. Parmi les 6 banques qui ont une exposition nette positive à la Sonara, l’une a des fonds propres négatifs, trois ne rempliront pas l’exigence minimum de fonds propres en cas de défaut de la Sonara et deux banques perdront respectivement 85 et 50% de leurs fonds propres excédentaires respectifs», alertait alors le FMI.

Politique et économie au menu des journaux camerounais

L’organisation annoncée d’un Grand dialogue national continue de passionner les journaux camerounais parus mercredi, au même titre que l’éviction mouvementée du consortium Bolloré-APMT du terminal à conteneur du port de la métropole économique, Douala.Alors que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a entamé la phase de consultations des acteurs sociopolitiques, InfoMatin annonce que l’événement se tiendra dans la capitale, Yaoundé, du 30 septembre au 4 octobre. Il s’empresse de préciser que ses thématiques écartent d’office du canevas des thèmes à surenchère, autour desquels une certaine opinion spécule depuis peu.

«Il n’y aura donc pas, comme l’auraient souhaité quelques uns, de Conférence nationale souveraine, au cours de laquelle des leaders politiques et de la société civile feraient le procès du régime de Yaoundé avec comme points de repères la forme de l’État, la révision constitutionnelle, la répartition des postes électifs ou managériaux selon le poids démographique, etc.»

Et, déjà, cette formule a le don de hérisser le poil de certaines puissances occidentales. En effet, selon Leanne Cannon, porte-parole de l’ambassade des États-Unis au Cameroun citée par Le Jour, les pourparlers doivent être élargis et sans conditions préalables. Et le quotidien à capitaux privés de constater que la diplomate US s’inscrit dans la ligne sans complaisance de son gouvernement sur la crise anglophone.

Rappelons-nous, objecte, dans Mutations, le député Jean Simon Ongola Omgba, élu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), que nous disposons dans la communauté camerounaise de toute l’expertise et de la parfaite connaissance des sujets intéressants le peuple. Pour lui, un médiateur international court le risque certain d’être moins au fait du contexte et des particularités locales alors que le Premier ministre, lui, a une évaluation certaine de l’environnement politique, économique, social et culturel du pays.

Pour décrire l’adhésion de la majorité à l’offre de dialogue du président Paul Biya, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune décrit «l’effervescence» qui s’est déjà emparée de l’Immeuble étoile, qui abrite les services du Premier ministre où forces vives et contributions intellectuelles se bousculent.

«Quelle comédie !» s’écrie le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian Post : alors qu’on entend résoudre l’équation anglophone, environ 80% des invités du Premier ministre sont des Francophones, les séparatistes, fédéralistes et autres opposants notoires au régime étant d’office écartés des consultations.

Pendant ce temps, soupire Le Messager, les atrocités continuent sur le théâtre de la guerre sécessionniste avec, cette fois, une vidéo prise dans la localité de Batibo (Nord-Ouest), montrant des individus armés, enterrant vivante une femme présumée soutien du gouvernement.

Loin des joutes politiques, Essingan s’est installé dans la métropole économique, où une guerre féroce bat son plein au Port autonome de Douala (PAD) à la suite de la désignation d’un nouveau concessionnaire dans le terminal à conteneurs. Selon le tri-hebdomadaire, l’heureux élu, l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Ltd (TIL), versera 357 milliards FCfa à l’État sur 15 ans, contre les 62 milliards engrangés dans la même période avec le consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals (APMT).

Sauf que le dernier concessionnaire cité, appelé à plier bagages en fin 2019 annonce, selon InfoMatin, des suites judiciaires à son éviction, alors que le PAD fait valoir des points de droit pour justifier le choix de TIL.

Comme si la page Bolloré-APM Terminals était plus que jamais tournée, EcoMatin s’emploie pour sa part à présenter les états de service du nouvel arrivant. Rien n’est réglé, semble répondre en écho Le Quotidien de l’Économie, avec une incursion dans les méandres de la communication de «guerre» de l’évincé et du PAD.

Port de Douala : Bolloré- APMT «attend avec sérénité la décision» de justice (communiqué)

Le consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals (Bolloré-APMT) a indiqué, par voie de communiqué parvenu mardi en fin de journée à APA, qu’il «attend avec sérénité la décision définitive du tribunal administratif de Douala concernant la régularité de la procédure d’appel d’offre» qui vient de l’évincer du terminal à conteneurs du port de la métropole économique camerounaise.Dans le même temps, le groupement, qui évolue localement sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT), ainsi que ses actionnaires de référence, «continueront à défendre leurs droits vis-à-vis de l’ensemble des parties impliquées, devant les instances juridictionnelles nationales et arbitrales».

Cette réaction intervient au lendemain de l’attribution provisoire, par le Port autonome de Douala (PAD), de la même concession à l’opérateur italo-suisse Terminal Investment Ltd (TIL) dont Bolloré-APMT «prend acte».

Affirmant avoir «été exclu irrégulièrement du processus de pré-sélection» pour le recrutement d’un nouveau concessionnaire, l’évincé rappelle qu’il a formulé des recours devant tribunal administratif de Douala qui, le 16 août 2019, a prononcé un sursis à exécution de la décision du directeur général du PAD excluant les actionnaires de référence de DIT, suspendant ainsi le processus d’appel d’offre en cours.

Lundi dernier, le PAD a annoncé avoir désigné le groupement italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL) comme adjudicataire provisoire de la concession du très disputé terminal à conteneurs du port de Douala à compter du 1er janvier 2020.

En activité sur la même place portuaire depuis 2005, Bolloré-APMT, qui dénonce sa mise à l’écart de la phase de pré-qualification pour le recrutement d’un nouvel opérateur, se prévaut par ailleurs d’une rallonge récente de son bail jusqu’en 2023.

La situation économique du Congo est « stable » (Fmi)

Une mission technique du Fonds Monétaire International (FMI), ayant séjourné à Brazzaville du 10 au 16 septembre et conduite par Alex Segura-Ubiergo, a conclu que la situation économique du Congo est « stable » même si elle demeure encore « difficile ».« Après 3 ans de récession, les premiers signaux d’amélioration et de récupération s’observent », a soutenu Alex Segura-Ubiergo. La délégation qu’il a dirigée a eu des entretiens avec quelques autorités congolaises, dont le ministre des Finances et du Budget, Calixte Nganongo.

Pour ce fonctionnaire du FMI, si le Congo met correctement en œuvre son programme économique, sa situation économique devrait nettement s’améliorer.

Après son tête-à-tête avec l’argentier du Congo, M. Segura-Ubiergo a déclaré : « Nous avons regardé ensemble la possibilité de renforcer le système de recouvrement des recettes hors pétrole, surtout pour pouvoir générer les ressources budgétaires afin de soutenir les dépenses prioritaires de l’Etat ».

Les émissaires du FMI ont évalué la mise en œuvre du programme économique du Congo approuvé par le FMI, il y a seulement deux mois. Le séjour a aussi servi à préparer « la revue semestrielle du programme économique qui aura lieu en novembre 2019 ».

Si ce pays de l’Afrique centrale réussit à ce test, l’institution financière pourrait effectuer un nouveau décaissement au titre de la Facilité élargie de crédit (Fec).

Le Programme triennal, conclu le 11 juillet dernier avec le Fonds monétaire international, prévoit des revues semestrielles précédées, tous les trois ou quatre mois, de la visite d’une mission du FMI au Congo.

L’Economie, sujet dominant dans la presse congolaise

Les journaux congolais de ce mardi font la part belle à l’actualité économique dominée par le projet du complexe industriel et commercial de Brazzaville mais aussi de l’impact du Forum Investir en Afrique.Le journal Les dépêches de Brazzaville informe qu’ « une unité de montage de tracteurs agricoles (sera installée) à la Zone économique spéciale de Maloukou ». Le quotidien national précise que l’unité d’assemblage de tracteurs de la société Camaco aura une « capacité de production estimée à 250 engins par mois ».

A en croire Les dépêches de Brazzaville, « ce projet s’inscrit dans le cadre des initiatives de diversification de l’économie à travers l’industrie et l’agriculture ». De son côté, Le patriote renseigne que « l’accord a été signé le 11 septembre dernier en marge du Forum Investir en Afrique par Gilbert Ondongo, le ministre congolais de l’Economie et de l’Industrie, Claude Wilfried Etoka, le Président Directeur Général d’Eco-Oil et de Cai Jibo, le représentant de la société chinoise Yto ».

Poursuivant, ce journal souligne que « l’usine sera opérationnelle dans une année. De l’avis de La Semaine Africaine, « le Congo renoue enfin avec l’industrie ».

Le patriote, revenant sur le Forum Investir en Afrique, qui s’est tenu du 10 au 12 septembre à Brazzaville, fait noter que « cette messe a été un haut lieu du débat sur la diversification économique et la création d’emplois ».

Terminal à conteneurs de Douala : le nouvel opérateur propose 357 milliards à L’Etat camerounais

L’opérateur italo-suisse Terminal Investment Ltd (TIL), désigné nouvel opérateur provisoire du terminal à conteneurs du port de Douala, la métropole économique camerounaise, s’est proposé de payer 357 milliards FCfa à l’État sur 15 ans à l’État pour s’octroyer ce marché pour une durée de 15 ans, selon une note de synthèse du Port autonome (PAD) parvenue mardi à APA.Ce montant, rapproché à celui actuel du consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals (APMT), soit 62 milliards FCfa, et dont le mandat est déclaré échu à fin décembre prochain, fait apparaître un avantage en revenus de l’ordre de +576%.

Dans le même ordre d’idées, TIL, arrivé en tête de la phase de sélection devant Dubai Ports World (DPW), soit 95,5/100 contre 75,5/100, a proposé au PAD un programme d’investissements de 153 milliards FCfa (+294%) pour une concession de 15 ans contre 52 milliards FCfa pour la concession actuelle d’APMT évoluant sous la dénomination de Douala International Terminal (DIT).

Les avantages proposés par TIL, par rapport au partant, concernent également les redevances de concession (+576%), alors que la participation nationale au capital passe à 45%, au lieu des 6% et 2,5% jusque-là concédés respectivement au PAD et aux nationaux.

Reste que le concessionnaire partant, depuis peu, a entrepris de dénoncer une «tentative d’éviction, en dehors des voies juridiques et règlementaires» alors que son contrat avec le PAD, de 15 ans initialement, a été prorogé jusqu’en 2023.

En activité depuis 2005, APMT dénonce en effet le fait d’avoir été écarté, en janvier 2019, de la phase pré qualification pour la désignation d’un nouveau concessionnaire pour la même prestation. Il continuait, ces dernières semaines, l’espoir d’être remis en scelle depuis que, le 16 août 2019, le tribunal administratif de Douala, saisi par DIT, a pris une ordonnance suspendant le processus de désignation d’un nouveau concessionnaire sur cette place portuaire, une sentence contre laquelle le PAD a aussitôt formé un pourvoi.

Parallèlement, le groupement logisticien-armateur a engagé une procédure internationale d’arbitrage à Paris et qui, selon le directeur du groupe Bolloré pour la région golfe de Guinée, Mohamed Diop, «suit son cours».

Économie, grève des avocats et politique en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus mardi se penchent sur l’éviction du groupe Bolloré de la gestion du terminal à conteneurs du port de la métropole économique, Douala, mais également sur la grève des avocats débutée la veille et les tractations en vue de la tenue du Grand dialogue national, censé ramener la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.C’est un véritable coup de tonnerre, qui s’affiche en couverture de Cameroon Tribune, Expression Économique, InfoMatin, Mutations, Le Messager, Le Quotidien de l’Économie et Le Point Hebdo : la désignation groupe italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL) comme adjudicataire provisoire de la concession du terminal à conteneurs du Port autonome de Douala.

Cette désignation vient ainsi, rappellent Expression Économique et Le Quotidien de l’Économie, mettre fin à la concession attribuée en 2005 au consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals, et dont le contrat a récemment été prorogé jusqu’en 2023.

Il s’agit d’un feuilleton plein de rebondissements, renchérit InfoMatin, la partie camerounaise s’étant engagée, dans cette prorogation, à permettre au concessionnaire d’amortir ses investissements constitués d’une « contribution exceptionnelle » de 24 milliards FCfa, de l’augmentation des actifs des nationaux dans le capital, le doublement de la redevance à verser au pays ainsi que la réalisation d’investissements supplémentaires à hauteur de 20 milliards FCfa.

Cette fin de contrat annoncée, précise Mutations, s’est déjà transportée à la fois au tribunal administratif de Douala et dans une procédure d’arbitrage à Paris, où le groupe Bolloré se plaint d’avoir été «injustement» mis à l’écart.

En attendant l’épilogue, forcément palpitant, de ce roman le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, qui au passage n’évoque pas un seul instant le nom de Bolloré-APM Terminals, s’intéresse au sort des employés de l’opérateur partant, dans le cadre d’un changement de concessionnaire, avec un processus prévoyant «un transfert des actifs, du personnel, etc.».

Mais si cette publication s’avère pudique, sur cette question qui fâche, elle est par contre prolixe sur le Grand dialogue national pour la sortie de la crise sécessionniste anglophone : elle lui consacre, en dehors de sa grande manchette, pas moins de 8 pages intérieures pour rendre compte des consultations engagées à ce sujet par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, ainsi que l’adhésion massive des forces vives à cette initiative du président Paul Biya.

Son confrère Mutations s’adonne au même exercice, avec quelques variantes allant dans le sens d’un certain pessimisme, de la part de la classe politique et de la société civile. Quant à Le Jour, il fait le choix de l’évocation de la rencontre Tripartite de fin 1991 lorsque le régime, pris à la gorge par l’opposition et la rue, engagea une grande palabre pour sortir des «années de braise» d’où sortit, selon les termes du philosophe Sindjoun Pokam, «un compromis boiteux».

Le pouvoir joue à pile ou face, prolonge l’hebdomadaire Diapason, lui qui a plus que jamais les clés de la paix et de la cohésion nationale. Il est maintenant clair que Paul Biya a tendu un gros piège à son Premier ministre, constate The Guardian Post pour qui Joseph Dion Ngute, en poste depuis le début de l’année, ne devra son maintien à la tête du gouvernement que par son habileté à manœuvrer pour tirer son patron de la mauvaise passe.

Pendant ce temps, notent Mutations et Expression Économique, à propos de la grève des avocats, les prétoires sont restés sans robe noire lundi, premier jour du mouvement d’humeur des auxiliaires de justice. «Prétoires morts au Cameroun», titre Le Messager, au moment où Le Jour indique que toutes les audiences prévues ont été renvoyées, les prévenus en payant pour leur part le prix.

Jusqu’ici, analyse «l’hebdomadaire du monde juridico-judiciaire» Kalara, l’équipe dirigeant du barreau n’a pas encore dévoilé les faits précis à l’origine de la résolution appelant au boycott des palais de justice, le Conseil de l’Ordre des avocats s’étant contenté d’invoquer des questions relatives à l’entrave à l’exercice professionnel et aux atteintes physiques contre les avocats.

Pour L’Épervier, tout ceci relève d’un chantage au gouvernement avec des initiateurs qui, tapis dans l’ombre, sont des soutiens avérés du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), un parti qui a entrepris de dénoncer le «hold-up électoral» de la présidentielle du 7 octobre 2018 et dont les dirigeants sont derrière les barreaux pour, entre autres, des faits de rébellion.

Terminal Investment Ltd s’empare du terminal à conteneurs du port de Douala

Le groupement italo-suisse Terminal Investment Limited a été désigné comme adjudicataire provisoire de la concession du très disputé terminal à conteneurs du port de Douala dès le 1er janvier 2020, a appris APA lundi.Les discussions en vue de la finalisation dudit contrat, qui vise la rénovation, la maintenance et l’exploitation de ladite place, «vont débuter sans délai», indique un communiqué du directeur général du Port autonome de la métropole économique (PAD) du Cameroun, Cyrus Ngo. Cette décision met fin à la concession jusque-là confiée au consortium franco-danois Bolloré-APM Terminals, en activité depuis 2005.

Ces dernières semaines, ledit concessionnaire a entrepris de dénoncer une «tentative d’éviction, en dehors des voies juridiques et règlementaires» alors que son contrat, de 15 ans initialement, a été prorogé jusqu’en 2023.

Interrogé en début septembre dernier le directeur du groupe Bolloré pour la région golfe de Guinée, Mohamed Diop, avait en effet marqué son étonnement de voir le consortium franco-danois a été écarté, en janvier 2019, de la préqualification pour la désignation d’un nouveau concessionnaire pour la même prestation.

«Nous contestons les critères non communiqués de la mise en concurrence qui nous évincent de Douala, et demandons à être traités selon les lois et règlements du Cameroun», avait-il alors expliqué, prenant l’exemple d’une sélection détentrice du trophée de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, mais à laquelle on refuse le droit de disputer les éliminatoires pour remettre son titre en jeu. «Nous allons nous battre par toutes les voies légales, afin que la transparence règne dans le processus en cours», avait-il annoncé.

Le 16 août dernier, le tribunal administratif de Douala, saisi par Douala International Terminal (DIT), nom sous lequel exerce le groupement logisticien-armateur Bolloré-APM Terminals, avait pris une ordonnance suspendant le processus de désignation d’un nouveau concessionnaire sur cette place portuaire, une sentence contre laquelle le PAD a formé un pourvoi. Parallèlement, une procédure internationale d’arbitrage a été engagée par l’opérateur, et selon Mohamed Diop, «suit son cours à Paris».

Paul Biya précise les thèmes du Grand dialogue national

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya a décliné, lundi, les grandes thématiques du Grand dialogue national, annoncé pour fin septembre et sensé mettre un terme à la crise sécessionniste anglophone.Dans un tweet publié sur le compte officiel de la présidence de la République, il précise que cette grande palabre s’articulera autour du bilinguisme, de la diversité culturelle et de la cohésion sociale, de la reconstruction et du développement des zones touchées par le conflit, du retour des réfugiés et des personnes déplacées, du système éducatif et judiciaire, mais aussi de la décentralisation et du développement local.

Ces précisions devraient mettre un terme aux spéculations, surenchères et exigences, émanant principalement de l’opposition et de la société civile qui demandent que le dialogue national soit inclusif et présidé par une personnalité neutre, qu’il élucide en priorité les racines profondes de la crise anglophone, que la forme de l’État soit inscrite dans l’ordre du jour en vue de l’adoption d’une nouvelle Constitution.

Les mêmes exigent la déclaration d’un cessez-le-feu, l’amnistie générale et la mise à l’écart des forces de défense et de sécurité, qui «ne sauraient faire partie du dialogue national inclusif, qui est essentiellement politique».

La Fecafoot scelle définitivement le sort de la Ligue de football (communiqué)

Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Seidou Mbombo Njoya, a publié lundi une décision constatant la composition du Comité technique transitoire (CTT) de la Ligue de football professionnel (Lfpc), mettant définitivement fin à toute éventualité de conciliation entre les parties.Composé de 5 membres, dont 2 représentants du Syndicat des clubs d’élite du Cameroun (Sycec), cette instance aura, jusqu’au 31 août 2021, en charge l’organisation des championnats nationaux de D1 et D2, tâche jusque-là dévolue à la Ligue.

Le CTT vient ainsi suppléer la «suspension avec effet immédiat» de la Lfpc, annoncée le 22 août par le bureau exécutif de la Fecafoot pour «violation grave de ces obligations». En réponse, le président de la Ligue, le général d’armée à la retraite Pierre Semengue, avait rejeté en bloc ces accusations, affirmant contre vents et marées qu’il restait en poste «jusqu’au 27 juillet 2020», date de la fin de son mandat.

Selon des sources proches du dossier, dimanche dernier le ministre des Sports et de l’Éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi, séparément reçu en tête à tête les belligérants. Bien que rien n’ait filtré de ces entrevues, tout porte à croire que la Fecafoot a rejeté toute idée, ainsi que certains l’espérer, de réhabiliter la Ligue et son président, qui avait par ailleurs refusé le poste de président d’honneur de l’instance fédérale «avec un statut privilégié».

Hommages et inhumation de l’ancien président tchadien Lol Mahamat Choua

L’ancien président de la République du Tchad (avril-août 1980), Lol Mahamat Choua décédé dimanche à l’âge de 80 ans, a été inhumé lundi au cimetière musulman de Lamadji à la sortie nord de la capitale N’Djaména.En plus du deuil national de trois jours, le pays lui a rendu un hommage au cours d’une cérémonie à la place de la Nation de N’Djaména en présence du chef de l’Etat Idriss Déby qui l’a élevé à titre posthume au rang de la dignité de grand-croix de l’ordre national du Tchad. 

Plusieurs personnalités, sa famille biologique et politique lui ont rendu un hommage mérité. A sa mort hier, Lol Mahamat Choua était toujours député et président de son groupe parlementaire du RDP, de la troisième législature. 

Le président de l’assemblée nationale, Haroun Kabadi, dans son oraison funèbre, a rappelé que, Lol Mahamat Choua a été une figure emblématique de la classe politique tchadienne, un homme de consensus. 

Devenu président de la République dans les années 1980 par pur hasard alors qu’une dizaine des factions rebelles disputaient la capitale tchadienne, Lol Mahamat Choua entamera une véritable carrière politique à partir de 1990 avec sa toute première participation à l’élection présidentielle de 1996. 

Candidat malheureux, il devient député de sa ville natale de Mao (province du Kanem), au nord-ouest du pays, successivement en 1997, 2001 et 2011. La maladie l’a écarté de la scène politique en 2013.

Lol faisait partie des chefs de partis politiques arrêtés en février 2008 dont Ibni Oumar Mahamat Saleh, lors de l’assaut de la coalition rebelle sur N’Djaména. Sur les différents événements politiques dont il a été acteur ou observateur, Lol a toujours gardé le silence. 

Pour certains observateurs, la publication des mémoires de cet ancien chef d’Etat, serait une grande contribution à l’histoire politique du Tchad.

Les journaux camerounais à fond sur le futur Grand dialogue national

Les contours du Grand dialogue national, annoncé par le président Paul Biya pour la résolution de la crise sécessionniste anglophone et d’autres sujets cruciaux du pays, continuent d’animer les colonnes des journaux camerounais parus lundi au même titre que la grève des avocats.«Dialogue : la grande bousculade» est, sur fond de drapeau national vert-rouge-jaune, la principale manchette du bihebdomadaire L’Essentiel : «C’est un grand coup de pied que Paul Biya a donné dans la fourmilière politique en annonçant, le 10 septembre dernier, la tenue du Grand dialogue national dès la fin de ce mois. Depuis lors, des Camerounais se bousculent sur les plateaux de télévision, sur les ondes des radios, dans les journaux et aux portes de la Primature pour annoncer leur participation à la grand-messe politique qui se prépare. Ils y déclinent également les contenus de leurs programmes qui pourraient constituer des sources d’inspiration des débats.»

La motivation y est en effet, acquiesce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, rendant compte des dernières audiences du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, dans le cadre des consultations préalables prescrites par le président de la République.

 La repentance et la contrition de tous les acteurs, sont nécessaires, sinon un préalable pour entrer dans la mystique du pardon qui va ouvrir la voie à la réconciliation, renchérit L’Anecdote. Toutes les parties doivent faire des concessions, souligne, dans Défis Actuels, l’économiste Thierry Amougou, par ailleurs fondateur d’un think-tank voué aux questions de démocratie et de développement.

 Premier parti de l’opposition parlementaire, le Front social démocratique (SDF) étale, dans cette publication mais aussi dans Eden, The Post, The Sun et The Star, ses conditions pour un dialogue inclusif : l’amnistie générale pour les combattants séparatistes, un médiateur neutre, un débat sur la forme de l’État excluant les représentants de l’armée, entre autres.

 La lame de fond, c’est-à-dire le plus important, c’est qu’enfin Paul Biya, dont la trajectoire politique prédispose peu à la culture du dialogue, a accepté de donner une chance à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en conviant tout le monde ou presque autour de l’arbre à palabre, analyse Mutations, pour qui les forces d’opposition ont tout intérêt à saisir la perche de ce dialogue pour impacter l’agenda politique de ce septennat historique.

 En 10 points, Aurore Plus s’attèle à décrypter «les questions qui fâchent» entre problématiques, zones d’ombres, attrape-mouches et écueils de la grande palabre nationale façon Biya. Sous la pression de la communauté internationale, et plus que jamais embarrassé par la situation chaotique sur le terrain, le bihebdomadaire regrette que Paul Biya, qui n’aime pas donner l’impression de céder à l’opinion publique, s’est résolu à faire ce qu’il aura dû organiser depuis le début de la crise anglophone.

 Et de mettre en garde contre un dialogue déjà vicié : autant, sous nos cieux, on n’organise pas une élection pour la perdre, autant le pouvoir entend garder la haute main sur le rendez-vous dont il tient seul les clés.

L’Indépendant, loin des préjugés, préfère évoquer la conclusion d’un nouveau contrat social, que Paul Biya propose à ses compatriotes à travers la crise anglophone. C’est même, croit savoir Intégration, d’une nouvelle République en gestation qu’il s’agit.

L’Indépendant, encore, évoquant le maintien du mot d’ordre de grève de 5 jours des avocats, y voit rien moins qu’un « agenda caché» à l’heure où le pouvoir de Yaoundé fait face à plusieurs foyers de tension. Le Messager n’est pas loin de partager cet avis, qui se penche sur «les non-dits» de l’opération «tribunal mort» qui débute ce lundi.

 Un groupe de travail ad-hoc est désormais à pied d’œuvre pour désamorcer la grogne des auxiliaires de justice, annoncent Cameroon Tribune, L’Essentiel et Repères. Pour Mutations, les multiples négociations entre les pouvoirs publics et l’Ordre national des avocats ont jusqu’ici accouché d’une souris. C’est justement, appuient Le Jour, The Guardian Post et The Sun, parce que les pourparlers n’ont rien donné jusqu’à présent que les hommes en robe noire maintiennent leur mot d’ordre.

Les avocats camerounais maintiennent leur mot d’ordre de grève lundi (officiel)

Le Conseil de l’Ordre national des avocats du Cameroun a annoncé, par voie de communiqué reçu dimanche par APA, le maintien du mot d’ordre de suspension du port de la robe assortie du boycott des tribunaux du 16 au 20 septembre pour dénoncer les maux dont souffre le corps judiciaire ainsi que les tracasseries et maltraitances dont sont l’objet ses membres.Dans un communiqué adressé à ses confrères, le bâtonnier Charles Tchakouté Patie indique que la session extraordinaire dudit Conseil, prévue le même jour dans la capitale, Yaoundé, n’a pu se tenir faute de quorum. «En conséquence, la résolution du 31 août 2019 conserve ses pleins et entiers effets.»
 
Le barreau remercie toutefois le gouvernement pour les efforts entrepris, en vue de l’examen des préoccupations exprimées par les avocats, et entend poursuivre le dialogue engagé à cet effet.
 
À ce propos, le ministre délégué à la Justice, Jean de Dieu Momo a, vendredi dernier, lors d’une réunion avec les protestataires, les responsables de l’armée, de la police, de la gendarmerie, jugé «contreproductif et même incongru» que le barreau tente de s’ériger en contre-pouvoir, «alors qu’il est un démembrement déconcentré dudit pouvoir».
 
«(…) le barreau du Cameroun est un ordre professionnel et non un parti politique d’opposition ni une ONG des droits de l’homme», a-t-il glissé subrepticement, invitant ses non moins confrères à avoir à cœur l’intérêt public et des populations, «car le barreau est et doit être un pilier responsable de la construction nationale».
 
Dans leurs résolutions de fin août dernier, les hommes en robe noire ont annoncé, à l’expiration des 5 jours de boycott des audiences, d’autres mesures allant dans le même sens, qui «pourraient être prises, s’il y a lieu».
 
Dans son mot d’ordre en effet, le barreau camerounais égrène un chapelet de griefs, dénonce moult entraves à l’exercice professionnel, ainsi que des atteintes physiques et récurrentes contre ses membres de la part des forces de l’ordre. De même, l’Ordre pointe la poursuite des interpellations et détentions arbitraires, l’accaparement des dossiers par certains chefs de juridictions, à l’origine de l’engorgement artificiel et des lenteurs judiciaires qualifiées d’inacceptables.
 
Le barreau constate également que les droits de la défense, consacrés par des lois et traités internationaux ratifiés par le Cameroun, «sont de manière récurrente violés, tant à la phase d’enquête préliminaire qu’à celles d’instruction et de jugement».

La Start-up Icubefarm s’installe au Congo

La filiale congolaise de la start-up Icubefarm basée en Guinée équatoriale a été lancée officiellement, samedi à Brazzaville, par sa fondatrice Yolanda Asumu.Selon Yolanda qui s’exprimait au cours d’un point de presse, « Icubefarm est un réseau professionnel panafricain, un portail, une plateforme commune d’échanges d’informations sur l’emploi à travers l’Afrique ».

« Icubefarm permet aux entreprises, aux professionnels et aux demandeurs d’emploi d’Afrique de se rencontrer, d’interagir, de partager les informations, de se développer professionnellement et de trouver un emploi », a déclaré Yolanda Asumu, en séjour à Brazzaville dans le cadre du 5ème Forum investir en Afrique qui s’est tenu du 10 au 12 septembre dans la capitale congolaise.   

Elle a souligné que le portail compte plus de 300 entreprises inscrites qui bénéficient de nombreuses opportunités.

Un résultat net en progression de 391% pour la Bdeac en 2018 (rapport)

Le résultat net de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac), pour 2018, s’est affiché en progression de l’ordre de 391% par rapport à l’année d’avant, selon le rapport dudit exercice consulté vendredi par APA.Dans le même esprit, le coefficient d’exploitation s’est situé à 46% en hausse de 2%, alors que le total du bilan a progressé de 7% pendant la même période.

Comparé à l’exercice 2017, au cours duquel 29.479 millions FCFA ont été décaissés, la Banque affirme avoir multiplié par 2,2 le volume des décaissements en 2018 destinés aux infrastructures routières (52,7%) et portuaires (30,8%), à l’agro-industrie (12,2%) aux infrastructures sanitaires (2,7%), aux subventions sur fonds dédiés (1,5%) et aux institutions financières (0,1%).

Au plan sous-régional, la Bdeac, se fondant sur des données provisoires, évoque un redressement de la croissance résultant davantage du rebond de la production du secteur pétrolier (+2,5% contre -3,5% en 2017), alors que les performances du secteur hors pétrole sont demeurées modestes (+1,6% après 0,8% en 2017) en dépit de la bonne tenue de l’activité dans l’agriculture, les industries, les services marchands et le commerce.

Dans l’autre sens, l’institution signale d’une accélération de l’inflation à 2% pour une norme communautaire à 3%, du fait de la hausse des prix de l’alimentation et du transport.

Sur le volet financier, la Banque se félicite de ce que tous les États membres (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale et Tchad) ont procédé au rééquilibrage budgétaire nécessaire afin d’adapter leurs dépenses à la baisse des recettes totales, une action qui s’est traduite par une réduction des déficits budgétaires.

«En revanche, note la Bdeac, certaines administrations centrales ont continué à accumuler les arriérés intérieurs. Cette situation continue de pénaliser les entreprises du secteur privé non bancaire et limite l’ampleur de la reprise économique.»

Créée en décembre 1975 et ayant débuté ses activités en début 1977, la Bdeac, basée à Brazzaville (Congo) au capital de 1200 milliards FCFA, a pour mission de promouvoir la croissance et l’intégration économique des États membres de la de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac).

Son capital autorisé est constitué, dans sa catégorie A, à parts égales (8,48%) par les pays membres alors que la catégorie B est détenue par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac, 33,43%), la République Française (0,83%), la Banque africaine de développement (BAD, 0,25%), la Libye (0,63%), le royaume du Maroc (0,20%), l’État du Koweït (0,08%), la Commission de la Cemac (0,08%) et une partie non encore souscrite de l’ordre de 13,62%.

Modification du Code électoral: Idriss Déby accepte les propositions de l’opposition

Dans une déclaration aux membres du Cadre national de dialogue politique (CNDP) sur le processus électoral, le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby dit « ne pas demeurer sourd aux réclamations de l’opposition concernant le mode du scrutin des législatives et la caution exigée pour les candidatures à la présidentielle.Au cours d’une audience avec les membres du CNDP, jeudi soir à la présidence de la République, le président Déby a souscrit à la proposition de rétablissement des dispositions en la matière contenues dans la Loi 036 de 2015, c’est à dire le précédent Code électoral.

« J’adhère également à l’idée de revoir la disposition relative au délai fixé pour la convocation du corps électoral qui est actuellement de quatre mois. En clair, afin de donner une marge de manœuvre opérationnelle plus souple à la CENI, il ne serait pas déraisonnable d’adapter l’article 34 du Code Électoral qui oblige à convoquer le corps électoral quatre mois avant le scrutin. Il vous appartient de proposer le délai le mieux indiqué », a-t-il déclaré devant les membres du cadre de dialogue.

Le chef de l’Etat tchadien a demandé au CNDP de finaliser le projet de loi organique fixant la composition de l’Assemblée Nationale. À ce sujet, a-t-il dit, « je voudrai vous rappeler la résolution du Forum National Inclusif fixant à 155 le nombre des députés de la future Assemblée. Cet effectif de 155 députés inclut les représentants des nomades et des Tchadiens de l’étranger ».

M. Idriss Déby a instruit la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et le Bureau permanent des élections (BPE) « d’élaborer et d’adopter un chronogramme réaliste déclinant toutes les séquences du processus électoral jusqu’à la tenue effective des différentes échéances ».

Hicham El Guerrouj et Christine Arron, parrains du 7ème marathon du Gabon

L’ancien champion olympique du 1500 m et du 5000 m, le Marocain Hicham El Guerrouj et la Française, ancienne championne du monde du 4×100, Christine Arron parraineront la 7ème édition du Marathon du Gabon prévue du 30 novembre au 1er décembre 2019 à Libreville, ont annoncé vendredi, les organisateurs.Ils ont souligné que cette 7ème édition aura la particularité de réunir deux anciens vainqueurs de ce marathon. Il s’agit des kenyans, Peter Kurui (vainqueur en 2013) et Luke Kibet (vainqueur 2015).

Le Marathon du Gabon se déroule chaque année, en six étapes, à savoir la Gabonaise, la Course junior, le Circuit de 3 km, le 10 km, le Semi-marathon et le Marathon (42,195 km).

La Gabonaise, longue de 5 km, concerne les femmes âgées de 14 ans et plus. La Course junior, longue de 1,5 km concerne les jeunes âgés de 9 à 12 ans. Le circuit de 3 km est destiné aux jeunes de 13 à 16 ans. Le 10 km, le Semi-marathon et le Marathon sont réservés aux professionnels de la discipline, dont certains viendront du Kenya et de l’Ethiopie.

Le Marathon du Gabon est le premier du continent africain à intégrer le circuit international de la Fédération international d’athlétisme (IAAF) Road Race Label Events en 2015, ont affirmé ses organisateurs.

Economie et politique en vedette dans la presse congolaise

Les journaux congolais de ce vendredi traitent principalement du Forum Investir en Afrique, initié par la République populaire de Chine afin de booster ses échanges avec le continent africain, qui s’est tenu à Brazzaville du 10 au 12 septembre.Les dépêches de Brazzaville informent que le Forum Investir en Afrique vise à « promouvoir le partenariat public-privé pour accélérer le développement ». Le quotidien national indique que « les participants de la 5e édition de ce forum, qui s’est clôturé (hier) mercredi à Brazzaville, ont invité les pays du continent à promouvoir le partenariat public-privé afin de tirer profit des opportunités de la Zone de libre-échange continentale (Zlec) ».

Poursuivant, ce journal se fait l’écho de la promesse d’Akinwumi Adessina, le président de la Banque africaine de développement (Bad) selon qui, « d’ici la fin de l’année, 150 millions de dollars, soit 98 milliards F CFA » seront octroyés au Congo.

Pour sa part, La Griffe constate l’échec du mot d’ordre de lutte contre les antivaleurs et la corruption lancé par le président congolais il y a maintenant deux ans et souligne que « ce mot d’ordre, comme tant d’autres, n’a jamais été appliqué malgré les délits économiques (commis) dans le pays ».

Le Patriote fait part de la volonté du groupe français, Total E&P d’exploiter le pétrole dans le Delta de la Cuvette au nord du Congo. En effet, précise ce quotidien, cette volonté a été manifestée par le PDG de Total E&P, Patrick Pouyanne, lors d’un entretien qu’il a eu avec le chef de l’Etat congolais à Paris (France).

Enfin, La semaine africaine annonce les préparatifs du 5e Congrès ordinaire du Parti Congolais du Travail (PCT, au pouvoir). Selon ce journal, « le 6 septembre dernier, au cours d’une Assemblée générale, la direction de cette formation politique a fait le bilan des cotisations spéciales pour préparer les assises du 5e congrès ordinaire prévues d’ici la fin de cette année ».

Le Grand dialogue national prend corps dans les journaux camerounais

Le journaux camerounais parus vendredi plantent, chacun à sa manière, le décor du Grand dialogue national sur la crise sécessionniste anglophone annoncé pour fin septembre par le chef de l’État.Il n’a vraiment pas perdu de temps : 72 heures seulement après avoir été désigné, par le président Paul Biya, pour coordonner le méga forum destiné à ramener la paix dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le Premier ministre Joseph Dion Ngute, constate le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, prend le pouls de la situation en recevant, à tour de bras, des responsables de l’opposition alors que les soutiens à l’initiative présidentielle se multiplient.

Dans le septentrion, confirme L’œil du Sahel, les réactions à cette annonce s’avèrent également positives, une attitude tout aussi positive étant, selon Essingan, enregistrée dans les régions du Grand-Sud.

Sauf que, constate Le Messager, les séparatistes, dont la plupart vivent en exil, estiment que l’offre de dialogue de Paul Biya manque de sincérité, son objectif étant visiblement de répondre aux aspirations de la communauté internationale et non des populations des zones anglophones.

Ce dialogue national vient sur le tard, acquiesce Le Financier d’Afrique : il a fallu trois années scolaires blanches, autant d’années de décadence économique, 3000 morts et 500.000 déplacés pour que Paul Biya consente enfin à faire ce qu’il aurait dû faire depuis le départ, et tout ça uniquement pour contenter la communauté internationale.

Mutations semble entretenir le même pessimisme, regrettant pour sa part que d’importants autres sujets de la vie nationale soient occultés par le pouvoir dans le menu de cette assise, à commencer par la crise post-présidentielle d’octobre 2018 ayant conduit à l’organisation des «marches blanches» par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition), avec à la clé l’arrestation et la détention, jusqu’à ce jour, des militants de ce parti politique, y compris son leader Maurice Kamto.

Idem, déplore le quotidien à capitaux privés, pour la question relative à la forme de l’État alors qu’une bonne frange de la population du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, y compris des acteurs de la scène politique nationale, plaident pour le fédéralisme.

C’est dans ce contexte de controverse qu’InfoMatin, sous le titre «Tumi met les Ambazoniens dos au mur», relève un fait inédit : le vieux cardinal, autorité morale parmi les plus respectées en zone anglophone et qui depuis 1992 n’a jamais ménagé sa verve pour dénoncer les tares de la démocratie à la camerounaise, semble avoir mis de l’eau dans son vin en s’alignant en faveur du Grand dialogue nationale.

En saluant la décision de dialogue de Paul Biya, le vieux prélat oblige les sécessionnistes intégristes de la sécession à s’aligner ou à se marginaliser aux yeux de la communauté internationale, que Paul Biya prendrait désormais à témoin en cas d’escalade guerrière lorsque vient le temps de la confrontation des idées.

Mais au juste, qui va payer ? s’interroge lourdement Le Quotidien de l’Économie au sujet du financement dudit forum, dont l’organisation ne figure sur aucune ligne budgétaire de l’État. Toute chose qui n’empêche pas le journal spécialisé à se lancer dans les estimations.

 

La CEEAC salue l’annonce d’un dialogue national au Cameroun

Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, en sa qualité de président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), a salué jeudi l’initiative du président camerounais qui convoque un dialogue national dans son pays secoué depuis près de deux ans par la crise séparatiste anglophone.« La présidence en exercice de la CEEAC salue la décision du président de la République du Cameroun de convoquer un grand dialogue national dans le but de répondre aux aspirations profondes des différentes composantes de la Nation camerounaise », indique un communiqué de la présidence de la République gabonaise.

Le président gabonais, poursuit le texte, appelle toutes les forces positives et constructives à saisir l’opportunité de ce dialogue en vue de préserver la paix, la sécurité, la cohésion sociale, la concorde nationale et favoriser le retour des personnes déplacées et des réfugiés.

« La présidence en exercice de la CEEAC réitère le soutien et la solidarité communautaire à la République du Cameroun et exprime la disponibilité de la Communauté à l’accompagner dans le processus de réconciliation nationale », lit-on dans le texte.

Le chef de l’Etat gabonais exhorte par ailleurs les partenaires et amis du Cameroun à apporter leurs appuis multiformes à la réussite de ces assises.

Il a aussi appelé toutes les populations camerounaises à privilégier le dialogue et le pardon en vue de tourner définitivement la page et de retrouver une vie normale.

Le président camerounais, Paul Biya a annoncé, mardi dernier, lors d’une adresse à la Nation, la convocation d’un dialogue national. Ces discussions devraient être convoquées rapidement, avant la fin de ce mois de septembre.

La crise du Cameroun anglophone a déjà fait près de 2000 morts.

Cinquante morts dans le déraillement d’un train en RDC (officiel)

Cinquante personnes ont perdu la vie dans le déraillement d’un train survenu ce jeudi au sud-est de la République Démocratique du Congo, a annoncé le ministre des Actions humanitaires et de la Solidarité nationale, Steve Mbikayi,« Encore une catastrophe ! Déraillement à 3 heures du matin dans le Tanganyika aux environs de la localité Mayibaridi. Bilan provisoire: 50 morts et plusieurs blessés », a fait savoir M. Mbikayi sur son compte Twitter visité à APA.

Selon le ministre des Actions humanitaires et de la Solidarité nationale, « une réunion (est) en cours pour (discuter) des dispositions à prendre ».

Les réactions au futur dialogue sur la crise anglophone en couverture des journaux camerounais

Les journaux camerounais parus jeudi s’épanchent sur les réactions locales et internationales, en rapport avec l’annonce mardi par le chef de l’État de l’ouverture d’un dialogue national sur la crise anglophone.À s’en tenir à la principale manchette du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune («Grand dialogue national : approbation générale»), on pourrait croire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, la communauté nationale et internationale saluant de concert l’initiative de Paul Biya. Son confrère L’Épervier ne dit pas autre chose, affichant fièrement les réactions positives des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac).

Même le cardinal Christian Tumi, dont on sait les rapports tendus avec le pouvoir de Yaoundé est, pour emprunter à l’hebdomadaire satirique Le Popoli, «séduit» par ledit projet. Essingan et InfoMatin ne disent pas autre chose, estimant que le temps de la paix est venu pour les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, meurtries par la guerre sécessionniste depuis trois ans.

Les choses semblent plus contrastées dans les colonnes de Le Messager et Le Jour, qui présentent une classe politique nationale plutôt divisée sur la question. «Oui au dialogue, non au gouvernement actuel», titre La Revue qui dénonce des élites vomies, impopulaires et égocentriques, invitant par ailleurs le chef de l’État à s’impliquer personnellement pour la réussite de ce forum nationale.

Quant aux populations des zones sinistrées, elles sont, selon Mutations, partagées entre espoir et méfiance vis-à-vis d’un régime qui n’inspire que très peu confiance. C’est «le dialogue, taille patron», ironise en outre la publication, dans la mesure où le chef de l’État est le seul à désigner le médiateur en chef, à circonscrire tout seul les sujets et acteurs de la concertation nationale, le fédéralisme et la crise postélectorale étant, du coup, en ballottage défavorable.

«Les expériences de politiques de sortie de crise ailleurs nous montrent que dialoguer avec des personnes non recommandables ou des leaders autoproclamés et non-identifiés peut avoir de fâcheuses conséquences sur l’issue même du dialogue. Sous ce rapport, la question de l’interlocuteur est cruciale», explique, dans Cameroon Tribune, le politologue et enseignant d’université Manassé Aboya Endong.

Et d’évoquer la difficile identification de l’interlocuteur fiable et de bonne foi, depuis que l’idée d’un dialogue est lancée : entre la surenchère et les revendications porteuses de division aux relents de propagande sécessionnistes, les leaders autoproclamés entretiennent une cacophonie dissonante de par leurs prétentions et leurs revendications.

Tchad : l’état d’urgence prorogé dans trois provinces

L’Assemblée nationale, réunie en séance plénière, a adopté dans sa majorité (115 voix) la résolution portant prorogation de quatre mois de l’état d’urgence instauré le 19 août dernier dans les provinces de Oauddaï, de Sila et de Tibesti à cause des conflits interethniques et l’insécurité liée à l’orpaillage.Cette décision a été défendue, hier mardi, devant les députés par les ministres de l’Administration du territoire, de la Défense, de la Justice et par le Secrétaire général du gouvernement.

Selon l’exécutif, la prorogation de l’état d’urgence se justifie car les forces de défense et de sécurité car le processus de désarmement n’est pas achevé dans ces trois provinces. Par conséquent, les quatre mois supplémentaires (du 10 septembre au 10 janvier 2020), permettront d’instaurer la sécurité et la paix entre les communautés.

Après avoir donné quitus au gouvernement pour la prorogation de cette mesure d’exception, les députés tchadiens ont appelé au respect des droits de l’Homme, avant de souhaiter qu’un bilan soit fait après la levée de l’état d’urgence.

Les provinces de Ouaddaï et de Sila, situées à l’est du Tchad, à la frontière avec le Soudan, sont en proie à des conflits interethniques ayant causé des centaines des morts entre agriculteurs et éleveurs.

Tibesti, la troisième province en état d’urgence, est frontalière avec la Libye. Elle attire de milliers d’orpailleurs qui travaillent dans une insécurité due à la présence de groupes armés.

Cameroun : l’appel au dialogue sur la crise anglophone diversement apprécié

La tenue, en fin septembre, d’un grand dialogue national sur la crise sécessionniste anglophone annoncée par le président de la République Paul Biya a suscité des réactions contrastées au sein de la classe politique et des groupes indépendantistes.Le Cardinal Christian Tumi, s’exprimant sur les médias locaux, se dit « heureux », lui qui a toujours appelé à un conclave national pour résoudre les problèmes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest : « Nous devons aller à ce dialogue avec l’honnêteté intellectuelle, sachant que personne n’a de monopole pour chercher la solution à la crise actuelle. Nous devons tous aimer notre pays ».

Le président camerounais Paul Biya s’est adressé à la nation, hier mardi, sur l’antenne de la Cameroon Radio Television (CRTV, publique). Suivant avec beaucoup d’attention la crise séparatiste qui secoue le Cameroundepuis près de deux ans, le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, par le biais de son porte-parole, s’est également réjouit de cette initiative.

Le Secrétaire général de l’Onu, après avoir réitéré la disponibilité de son organisation à apporter son soutien à ce pays de l’Afrique centrale, a appelé toutes les parties prenantes, y compris la diaspora, à participer à l’effort de paix.

Pour sa part, Agbor Balla Nkongho, membre du Consortium de la société civile anglophone, par ailleurs bénéficiaire en août 2018 d’un arrêt de poursuites pour hostilité, sécession, guerre civile, propagation de fausses informations, résistance collective et incitation à prendre les armes devant le Tribunal militaire, a estimé que ces discussions devraient normalement marquer la fin des arrestations d’Anglophones à cause de leurs opinions politiques.

Mark Bareta, un virulent leader séparatiste a quant lui refusé la main tendue de Paul Biya. « Les dictateurs n’ont jamais changé. Il a parlé à la communauté internationale pour échapper à la pression. Notre seule réponse ne sera pas des discours. On doit mobiliser des ressources pour plus de fusils, de tireurs d’élite afin d’aider nos combattants à livrer le dernier combat », a-t-il déclaré.

Par conséquent, il a invité les différentes forces dissidentes à se réunir afin de discuter des opérations armées, non sans indiquer que la lutte s’intensifiera avec des « actions majeures sur le terrain ».

Le discours de Biya en vedette dans les journaux camerounais

L’adresse à la nation, la veille du président de la République sur la crise sécessionniste anglophone, trône en couverture des journaux camerounais parus mercredi.«J’ai décidé de convoquer, dès la fin du mois en cours, un grand dialogue national», «Paul Biya annonce un grand dialogue national», «Paul Biya convoque le dialogue national», «Paul Biya convoque le grand dialogue», «Nord-Ouest et Sud-Ouest : place au dialogue», «Retour de la paix dans le NO/SO : Paul Biya plante le décor du dialogue», «Un discours de fermeté pour enfin convoquer un dialogue national !», «Dialogue national sur fond de menaces», «Discours présidentiel : les grandes concessions de Paul Biya aux Anglophones» sont les principales manchettes d’Essingan, Défis Actuels, L’œil du Sahel, L’Essentiel, Cameroon Tribune, InfoMatin, The Guardian Post, La Voix du Centre et Le Soir.

En réponse aux nombreux appels pour un dialogue en vue de résoudre la crise qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le chef de l’État vient d’annoncer la tenue avant fin septembre des assises d’un dialogue national autour de thèmes susceptibles de ramener la paix dans cette partie du pays, débute L’Essentiel, précisant que la décentralisation sera en réalité au cœur des préoccupations.

Dans un discours inhabituel, le locataire du palais présidentiel d’Etoudi a évoqué les moyens de mettre non seulement fin aux exactions du mouvement indépendantiste qui sévit dans cette partie du pays, mais aussi de réconcilier tous ces sécessionnistes autoproclamés avec leur République, renchérit Défis Actuels.

L’offre de paix de Paul Biya reste de mise pour sortir de la crise anglophone, constate La Météo, reprenant à son compte cette évocation présidentielle d’un sentiment de marginalisation qu’éprouveraient les populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et qui serait le prétexte de la crise anglophone.

À l’intention de ses compatriotes desdites régions, mais également à ceux du reste du Cameroun, le chef de l’État a rappelé que la marginalisation, l’exclusion ou la stigmatisation n’ont jamais inspiré l’action de ses différents gouvernements, depuis le 6 novembre 1982 et son accession à la magistrature suprême.

L’équilibre régional que prône le président de la République, appuie le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, ne devrait en aucun cas être confondu aux pratiques déviantes telles que le népotisme, le favoritisme et toutes autres dérives nocives au bon d’un État moderne.

Mais là semble s’arrêter le flot de satisfécits. Il suffit en effet d’ouvrir le bihebdomadaire Aurore Plus, sous le titre «Biya snobe tout le monde», pour déplorer qu’en dehors de l’annonce de la tenue prochaine d’un dialogue national, beaucoup de supputations des observateurs ont été balayées d’un revers de la main, notamment la grâce aux leaders anglophones actuellement emprisonnés à une peine à perpétuité : «Une fois de plus, Paul Biya reste constant dans sa position. Le Cameroun reste uni et indivisible et les ennemis de la nation seront punis sans état d’âme.»

«Dialo… gong», moque Mutations : en incluant les groupes armés aux négociations, Paul Biya met définitivement en minorité ceux qui, jusqu’ici, estimaient que ces combattants armés n’étaient pas les bienvenus sur la table du dialogue. Des promesses, et encore des promesses, soupire le quotidien à capitaux privés de langue anglaise The Guardian, dont les analyses ne plaident pas franchement pour l’optimisme.

Pour Le Messager, cette histoire relève du «pétard mouillé» en ce sens que les grandes attentes du discours présidentiel restent insatisfaites. Et Le Jour de rappeler un épisode pas encore très éloigné de la vie nationale lorsque, en fin 1992, pour mettre un terme aux troubles sociopolitiques ayant accompagné la réinstauration du multipartisme, Paul Biya fit convoquer une grande réunion «Tripartite» présidée, comme pour les prochaines assises, par son Premier ministre.

Le pouvoir céda sur les libertés publiques, la limitation des mandats présidentiels, la mise sur pied d’un certain nombre d’institutions et, pour le grand soulagement du pouvoir en place, la rue lâcha du lest et le biyaisme fut sauvé. Mais les années qui ont suivi ont montré l’intention qu’il y avait derrière cette manœuvre : gagner du temps, se repositionner en selle, et repartir.

Aujourd’hui, sérieusement ébranlé par la crise anglophone, le même pouvoir, avec la même tête, remet le même couvert. Pour le même menu.

«A l’observation, le discours prononcé hier soir l’eut été il y a 3 ans que la crise anglophone, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’aurait jamais été connue. Plus de 2000 morts plus tard, la solution proposée peu être taxée de ce « trop peu, trop tard » que l’on entend souvent dans les négociations de ce type. Les hésitations observées, les précautions et le temps pris, les « conseils », selon l’aveu même de M. Biya, prouvent que cette sortie n’est pas le fruit d’une initiative de ce dernier. Il y a été contraint, contraint de prendre ce risque. Le risque de cette sortie, c’est que, c’est la dernière cartouche du président sur cette question.»

Crise anglophone : Paul Biya annonce «un grand dialogue national» dès fin septembre

Le chef de l’État camerounais, Paul Biya a annoncé mardi, dans un discours à la nation, la convocation, «dès la fin du mois en cours», d’un grand dialogue national afin d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, en proie à un conflit sécessionniste depuis 3 ans.Lors de cette allocution d’une demi-heure, il a affirmé que ledit conclave, présidé par le Premier ministre, concernera principalement la situation dans les régions sous conflit, mais aussi toutes les autres composantes de la nation, étant entendu qu’il touchera à des questions d’intérêt commun telles que l’unité et l’intégration nationale et le vivre-ensemble.

«Il aura donc vocation à réunir, sans exclusive, les filles et les fils de notre cher et beau pays, le Cameroun, autour de valeurs qui nous sont chères : la paix, la sécurité, la concorde nationale et le progrès.»

Le dialogue national, a précisé Paul Biya, s’articulera également autour de thèmes susceptibles d’apporter des réponses aux préoccupations de la communauté anglophone, ainsi qu’à celles des autres régions du pays, à l’instar du bilinguisme, la diversité culturelle et la cohésion sociale, la reconstruction et le développement des zones touchées par le conflit, le retour des réfugiés et des personnes déplacées, le système éducatif et judiciaire, la décentralisation et le développement local, la démobilisation et la réinsertion des ex-combattants, le rôle de la diaspora dans le développement du pays, etc.

En amont de la tenue effective du dialogue, le Premier ministre, a souligné Paul Biya, mènera de larges consultations en vue de recueillir les avis les plus divers, devant servir de sources d’inspiration pour la conduite des débats. Dans le même esprit, des délégations seront dépêchées dans les prochains jours à la rencontre de la diaspora, afin de lui permettre d’apporter sa contribution à ces réflexions sur la résolution de la crise anglophone.

Investir en Afrique, clé de développement pour sortir le continent de l’immobilisme (Sassou N’Guesso).

Le Forum « Investir en Afrique » reste l’une des clés du développement du continent africain qui ne doit pas être condamné à l’immobilisme, a déclaré mardi à Brazzaville le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou N’Guesso à l’ouverture de la cinquième édition du Forum Investir en Afrique (FIA5).Pour le président congolais, « l’Afrique a donc besoin de disposer d’infrastructures, d’initiatives et de services qui sont autant de conditions pour asseoir les bases de son développement ».

«  Autrement, comment développer nos pays sans électricité, sans voies ni moyens de communication viables, sans les technologies de l’information et de la communication ?, s’est-t-il interrogé devant ses pairs africains, tout en remettant en cause l’accessibilité de tels services avec des moyens financiers limités.

Le Vice-ministre chinois des Finances, Xu Hongcai a promis pour sa part que « la Chine utilisera le Forum Investir en Afrique comme une plate-forme pour travailler en étroite collaboration avec les pays africains dans le but de renforcer la collaboration en matière de stratégie de développement et de financement de projets. »

 Il s’agit également, selon Xu Hongcai, de partager les expériences de développement et mettre en œuvre les huit actions convenues lors du Sommet de Beijing du Forum pour la coopération sino-africaine.

« La Chine collaborera également avec la Banque mondiale et d’autres institutions financières internationales pour développer une coopération tripartite avec l’Afrique, promouvoir la coopération Sud-Sud et stimuler le développement diversifié et durable en Afrique », a ajouté le Vice-ministre chinois des Finances.

Pour le Vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique, Hafez Ghanem « les obstacles au progrès ne pourront être levés que lorsque les pays africains prendront les devants avec, à leurs côtés, leurs partenaires internationaux ».

Il a par ailleurs promis de travailler avec les pays africains pour attirer des investissements du secteur privé plus durables qui profiteraient aux Africains.

Le Vice-président pour le Moyen-Orient et l’Afrique, Société financière internationale (IFC), Sérgio Pimenta, a fait savoir que « l’investissement du secteur privé peut être un moteur du développement de l’Afrique, en particulier lorsque les politiques publiques nécessaires sont en place pour canaliser ces investissements dans la bonne direction. »

L’ouverture de ce forum a donné lieu à la signature de plusieurs protocoles d’accord entre les pays africains et la Chine portant sur des projets structurants dans les secteurs aussi diversifiés que ceux de l’énergie, le développement des petites et moyennes entreprises, l’intégration économique régionale, l’infrastructure et l’environnement.

Outre le président hôte, cinq chefs d’état africains, notamment Paul Kagame du Rwanda, Faustin Archange Touadéra de la République Centrafricaine, Joao Manuel Gonçalves Lourenço de l’Angola, Félix Tshisekedi de la R.D.Congo , ainsi Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine, ont pris part à la cérémonie d’ouverture du Forum placé sous le thème « Tirer parti des partenariats pour promouvoir la diversification économique et la création d’emplois dans les économies africaines » .

Créé en 2015, le FIA, plate- forme mondiale de coopération multilatérale visant, à accroitre les investissements  en Afrique, est organisé chaque année alternativement en Chine et dans une ville africaine

Les quatre précédentes éditions se sont respectivement déroulées à Addis-Abeba (en Éthiopie), à Guangzhou (en Chine), à Dakar (au Sénégal) et à Changsha, province du Hunan (Chine).

 

Les résultats des tests de pollution de l’air à Yaoundé «sont préoccupants» (consultants)

Les résultats des tests de pollution de l’air «sont préoccupants» dans la capitale camerounaise, Yaoundé, selon une note du Groupement de consultants en charge de l’élaboration du plan de mobilité urbaine soutenable dans cette cité, reçue mardi par APA.Réalisés depuis novembre 2018, les prélèvements par sonde révèlent des teneurs dépassant très souvent de 10 fois la norme recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les niveaux enregistrés à Yaoundé sont beaucoup plus élevés que ceux mesurés dans d’autres métropoles de France, d’Amérique latine ou au Maroc, précise le document. Et d’observer, avec des données brutes, que dans 20% des cas, la densité de particules fines, c’est-à-dire de substances particulaires microscopiques, solides ou liquides en suspension dans l’air, est 5 fois supérieure à la norme recommandée par l’OMS.

Pour les particules très fines, les mesures brutes relevées montrent que dans 20% des cas observés, le taux de tolérance est 10 fois supérieur à la norme recommandée, ajoute la note sur la problématique de la pollution de l’air à Yaoundé, une ville qui abrite aujourd’hui près de 3 millions d’âmes.

Cameroun : inquiétudes autour de l’exécution du budget de l’État (rapport)

Le taux d’exécution physique du budget de l’État camerounais, au 30 juin 2019, s’est affiché à 42,27% contre 52,31% un an auparavant, représentant une baisse de 10,04 points, selon un rapport du ministère de l’Économie, du Plan et de l’Aménagement du territoire (Minepat) auquel APA a pu avoir accès mardi.L’exécution financière dudit budget, au cours de la même période, a pointé à 33,90%, en baisse de 12,57 points par rapport au premier semestre 2018. Les mêmes tendances négatives s’observent au plan de l’exécution des projets financés par les ressources externes. 

Le Minepat attribue, entre autres, ces contre-performances aux lenteurs dans les procédures de passation des marchés, à la non-maturation de certains projets, à l’insécurité régnant dans certaines parties du pays ou encore à l’abandon de chantiers, des observations qui reviennent quasiment chaque année depuis une décennie.