Campagne agricole 2023 – 2024 : des prévisions en hausse

Au début de la campagne agricole 2023 – 2024, 10,9 millions de tonnes de céréales étaient attendus au Mali. Une production en hausse de 6,4% par rapport à la campagne précédente.

Le maïs reste la principale spéculation avec 4,1 millions de tonnes, suivi du riz, 3 millions de tonnes, du sorgho, 1,7 million et du mil, 1,9 million de tonnes. Le pays exporte entre 10 et 15% de sa récolte et consomme environ 5,4 millions de tonnes. Il est le deuxième producteur de graminées en Afrique de l’Ouest derrière le Nigeria.

La production de coton devrait être d’environ 780 000 tonnes, le prix au producteur de 295 francs CFA le kg et le prix subventionné de l’engrais 15 000 francs CFA le sac de 50 kg.

Les prévisions de production révisées de céréales de septembre 2023 sont en légère hausse, de 3,3%, par rapport à celles de l’année dernière et de 5% par rapport à la moyenne quinquennale, selon le rapport de la Cellule de Planification et des Statistiques / Service du Développement rural (CPS/SDR, Septembre 2023)

Selon les perspectives sur la sécurité alimentaire de Famine early warning  systems Network (FEWS Net), ces prévisions de la CPS/SDR devraient être « probablement inférieures à la moyenne quinquennale ». En raison notamment de précipitations mal réparties ayant retardé les semis, des faibles précipitations de septembre et de l’insécurité, qui a limité les surfaces cultivées dans le centre et le nord du pays, ainsi que du coût élevé des intrants.

Prix des céréales : comment éviter de nouvelles hausses?

Habituellement, en cette période post récolte, les prix des céréales connaissent une baisse, mais cette année, malgré une bonne saison des pluies, ils restent exceptionnellement élevés, à un niveau d’ailleurs inédit, selon les acteurs. Des coûts des facteurs de productions élevés et une tension au niveau de la demande font envisager aux autorités une mesure d’interdiction d’exporter. Si elle peut être efficace en de telles circonstances, son suivi, ainsi que celui de tout le système d’approvisionnement, est un moyen efficace pour maintenir les prix.

De 17 500 francs CFA le sac de 50 kilogrammes, le prix du riz local est monté à 28 000 francs. En une année, le prix du kilogramme au détail a connu une augmentation de 150 à 200 francs CFA, inédite de l’aveu d’un détaillant.

Si cette hausse peut s’expliquer par le coût très élevé auquel les producteurs ont acquis notamment les engrais, elle n’est pas surprenante, souligne le Pr Abdoul Karim Diamouténé, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG). « Les producteurs ont acheté les engrais entre 35 000 et 40 000 francs CFA le sac alors qu’avant c’était environ 15 000 francs ». En y ajoutant le coût du carburant, « même s’il n’y avait pas d’autres crises », impossible d’imaginer que les prix soient faibles.

Le maintien de la tension au niveau des prix des céréales s’explique aussi par une moindre disponibilité, notamment du maïs, également sollicité pour l’alimentation de la volaille et du bétail, augmentant la demande en riz. Et faisant augmenter le maïs à un niveau record de 350 francs CFA le kilogramme contre 150 à 200 l’année dernière.

Interdiction des exportations

Pour éviter l’envolée des prix, les autorités ont décidé d’interdire d’exporter ces produits. Une mesure « théoriquement efficace », si elle est respectée. Mais au-delà d’en empêcher la sortie, il faut d’abord s’assurer du « niveau de ravitaillement du pays. Les prix dépendent beaucoup plus de la disponibilité, qui dépend du niveau de stocks et des flux », ajoute le Pr Diamouténé. En la matière les déclarations sur les niveaux des stocks ne sont souvent pas réelles.

Notamment en ce qui concerne les importations, car il faut s’assurer que les intentions sont effectivement exécutées. Ces prix, déjà insoutenables pour les consommateurs, pourraient être maintenus si « les produits ne sortent pas », assure un commerçant, mais l’efficacité des mesures édictées dépend de la « capacité des autorités à assurer l’effectivité des interdictions d’exporter, des quantités importées et du suivi des stocks ».

Halatou Dème : les céréales sous toutes ses formes

Les céréales de Tatam se portent bien, malgré deux dernières années difficiles. Deux années de crise que les transformateurs, à l’image d’Halatou Dème, espèrent oublier très vite. En tout cas, la production est en train de reprendre, avec les nouvelles récoles. Et, avec sa farine infantile qui sera bientôt sur le marché, la directrice des « Céréales de Tatam », qu’elle dirige depuis 2010, veut consolider ses acquis et approfondir les innovations pour la pérennisation de son unité.

Après les crises successives et la faible production de l’année dernière, les entreprises de transformation amorcent la reprise. « On est en train de reprendre avec les nouvelles productions. Actuellement les prix sont en train de baisser, mais pas autant qu’on le souhaiterait », note Halatou Dème, qui espère que les prix vont revenir au niveau d’avant, c’est-à-dire à moins de 500 francs CFA le kilogramme de fonio.

Parce que les coûts exorbitants de cette céréale, très prisée, avaient obligé l’unité à suspendre sa production. Mais la bonne saison pluviométrique de cette année constitue un nouvel espoir pour le secteur et les Céréales de Tatam, qui entame la production de sa farine infantile fortifiée, qui sera sur le marché à partir de janvier, grâce à un partenariat avec le PAM. La trentenaire, diplômée d’une maîtrise en Finances, attend de bonnes perspectives, en raison d’une meilleure saison des pluies et de ce nouveau produit. 

Produit qui sera vendu sur tout le territoire, parce que la crise a montré la nécessité de se recentrer, compte tenu des difficultés à exporter. Pour une meilleure structuration de la filière, une Interprofession a été mise en place fin août. Sdésormais Vice-présidente, Présidente de la Fédération des transformatrices de fonio de Bamako, souhaite que tous ceux qui travaillent dans le fonio échangent autour des difficultés afin de mener des plaidoyers auprès du gouvernement et des bailleurs pour appuyer la filière.

Campagne agricole 2022 – 2023 : des rendements menacés ?

Alors que la pluviométrie est jugée plutôt satisfaisante cette année, deux menaces planent sur la campagne agricole. Outre les difficultés liées à l’approvisionnement en engrais, c’est une attaque de parasites du coton qui préoccupe les paysans. Des prédateurs méconnus et une absence de réponse adéquate font planer le doute sur la récolte.

Avec des prévisions optimistes pour les principales céréales et un investissement de 456 milliards de francs CFA, la campagne agricole 2022 – 2023 promettait de combler les espoirs. Mais, à quelques semaines de sa fin, de nouvelles donnes font naître quelques inquiétudes chez les paysans. Difficile pour les producteurs de faire des estimations, mais il y a des risques sur la production, affirme M. Cheickna Diallo, producteur dans la zone de Kita. « L’urée n’a pu être disponible. Au lieu de trois sacs par hectare, les paysans ont dû se contenter plutôt d’un seul ». Et ils ne peuvent acheter les sacs au prix du marché, 35 000 francs CFA. « La production attendue ne sera pas atteinte », assure-t-il. S’y ajoutent les parasites qui attaquent le coton et pour lesquels il n’y a pas encore de remèdes. Il prédit cependant que d’autres cultures qui ne souffrent pas de ces aléas pourraient en profiter, comme le sésame, produit en grandes quantités sur des superficies préparées destinées auparavant à d’autres spéculations. Pour appuyer les producteurs de coton, doublement touchés, l’État doit payer à la place des paysans les engrais achetés par ceux-ci, car ils ne pourront pas rentabiliser leur production avec ce coût et les attaques des prédateurs.

Des changements à l’horizon

Suite aux difficultés dans l’acquisition des engrais cette année, les autorités préconisent un changement du système, selon le ministre du Développement rural. Notamment une « libéralisation du marché des engrais pour éviter les oligopoles », a-t-il déclaré le 4 septembre lors d’une intervention pour « clarifier » les difficultés dans la fourniture d’engrais subventionnés. Intensifier également l’utilisation d’engrais organiques à 60% et organiser le paiement des subventions en ristournes après la production pour permettre aux paysans, mieux organisés, d’acquérir eux-mêmes les engrais sans l’intervention de l’État.

Même si certaines zones ont atteint 85% de fourniture, « aucune n’a fait 100% », assure Seydou Coulibaly, producteur de coton dans la zone de Ouéléssébougou. Mais, plus que ce manque d’engrais, c’est la nouvelle menace parasitaire qui inquiète cet exploitant.

Afrique de l’Ouest : un coût des céréales élevé

Les prix des céréales en Afrique de l’Ouest ont amorcé une baisse ou se sont stabilisés dans certains cas au mois de septembre mais restent plus élevés que leurs niveaux de 2020. C’est ce qu’a constaté la FAO dans son dernier bulletin Food Price Monitoring and Analysis.

Les prix se sont maintenus bien au dessus de leurs niveaux de 2020, soutenus par une forte demande intérieure et à l’exportation, précise la FAO. Les coûts de production et les perturbations continues à cause de l’insécurité dans la région du Liptako-Gouma, la région du Centre Sahel et certaines parties du Nigeria et du Tchad constituent aussi d’autres facteurs pertinents, explique la FAO. Par endroits, les inondations ayant entraîné des pertes de récoltes font également partie des causes.

Au Mali, les prix du mil et du sorgho ont connu une augmentation d’environ 20% par rapport à l’année dernière. La situation sécuritaire a perturbé la commercialisation dans les régions du Centre et de l’Est du pays. Au Niger, malgré une détente, ils sont supérieurs de 15% dans les zones de conflit. Au Burkina, les prix du maïs, mil et sorgho sont également sur une tendance à la hausse de 20 à 30% malgré les récoltes.

Fatoumata Maguiraga

11 millions de tonnes de céréales attendues d’ici 2020 au Mali

Le Mali projette une production de céréales de 11 millions de tonnes en 2020  soit une hausse de 10% par rapport à la campagne précédente. Quelque 11 millions de tonnes de céréales  dont le budget  est estimé à environ 299,2 milliards FCFA, sont attendues au cours de la campagne agricole 2019- 2020.

L’annonce a été faite lors du 9ème Conseil supérieur de l’agriculture qui s’est déroulé le 27 mai 2019 au Palais de Koulouba sous la présidence du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Selon nos confrères de l’AMAP,  le Premier ministre Boubou Cissé a estimé qu’avec une production céréalière record de 10 159 539 tonnes de céréales, au titre de la campagne 2018-2019, le Mali a relevé un défi majeur, celui des 10 millions de tonnes de céréales prévues par l’Initiative riz en 2008.

« En plus de ce résultat satisfaisant, les réalisations au cours de ladite campagne ont, selon lui, porté sur 656 548 tonnes de coton graine, 67 579 tonnes de viande rouge,  6 746,38 tonnes de lait ». Quant aux vaches et chèvres inséminées, elles sont, respectivement, 15 174 et 175, alors qu’on enregistre, pour la même campagne 42 210 076, têtes d’animaux vaccinés.

A noter que l’Etat prévoit aussi une production d’un million de tonnes de coton d’ici 2021.

Marché agricole : des solutions contre la pénurie

Les récoltes sont en train d’être engrangées et les paysans s’interrogent sur leurs lendemains, qui ne s’annoncent pas sous les meilleurs auspices. Il existe cependant des initiatives depuis plusieurs années pour empêcher que les spéculateurs n’ôtent le « tô » de la bouche des populations, en particulier rurales.

« Dans l’ensemble, les prix seront en hausse par rapport à l’année dernière »,  affirme Pierre Traoré, de l’Observatoire des marchés agricoles (OMA). Cette perspective effraie tous les ménages, depuis que les informations ont commencé à remonter du monde rural sur la faiblesse des récoltes de la campagne 2016 – 2017. C’est autrefois l’État qui régulait les marchés, par l’achat de produits lorsque les prix étaient bas et par des ventes lorsque les prix montaient. « Cette méthode était très coûteuse », poursuit M. Traoré qui explique qu’elle fut remplacée par l’information pour réguler le marché, permettant des décisions d’achat, de vente ou de stockage. La mission principale de l’OMA est donc de collecter cette information sur les marchés et de la diffuser.

Le stockage des denrées, pour éviter la déperdition et limiter la spéculation, ne s’est cependant pas arrêté. De nombreuses ONGs, à l’instar d’Oxfam ou Sos faim, entre autres, s’engagent auprès des populations rurales pour leur permettre de sauver une partie de leur récolte, qui auparavant prenait le chemin des pays voisins à bord de camions affrétés par des commerçants maliens ou étrangers. Fermer les frontières ? « Lorsque nous faisons des prix élevés, les autres de la sous-région font des prix bas. Il faut compter avec l’interconnexion entre les marchés », explique M. Traoré pour montrer que les solutions sont ailleurs. La surveillance des marchés et, en zone rurale et périurbaine, les banques de céréales, permettent, lors des crises, qui deviennent récurrentes au fil des ans, de stabiliser un tant soit peu les prix.

Thésauriser pour éviter la faim 

Les systèmes de stockage alimentaire de proximité ont donc un rôle à jouer dans la sécurité alimentaire et dans la régulation des marchés. Créée en 2001, la Fédération des banques de céréales de Fallou, dans le cercle de Nara, est l’une des pionnières de cette stratégie. Elle regroupe 5 unions de 43 banques villageoises. Chaque année, la fédération achète un stock d’environ 170 tonnes de mil, qu’elle commercialise auprès de plus de 10 000 bénéficiaires à travers son réseau. Grâce à elle, ce sont donc des milliers de familles qui échappent à la faim.

Libre circulation des céréales: les barrages doivent disparaître

Voici un entretien de Diénéba DEME-DIALLO, réalisé avec Salihou Guiro, consultant chargé de la facilitation du commerce et du transport dans le cadre de ce projet. Journaldumali.com : Quels sont les obstacles au libre commerce de céréales dans la sous-région ? Salihou Guiro : Il y a plusieurs obstacles notamment, la création de barrages inutiles sur les routes qui mènent aux pays transfrontaliers. Normalement, il n’y a que trois contrôles, ici, à  la frontière et à  l’arrivée. Tous les autres barrages doivent disparaà®tre. C’’est cela qui crée la spéculation sur les marchés ensuite, car si les commerçants sont obligés de payer des dessous de table aux agents en uniforme anarchiquement déployés sur le terrain, les conséquences vont se sentir sur les prix au marché. Il faut que cela cesse. C’’est pour cela que nous avons associé tous les acteurs aux formations que nous dispensons afin que chacun puisse prendre ses responsabilités : opérateurs économiques, agents en uniforme, transformateurs, etc. [Quelle est la particularité du Mali concernant les obstacles au commerce de céréales ?] Le Mali n’a pas de particularité. Dans ce cas là , ces obstacles au commerce de céréales sont partagés par tous les pays membres de l’Uémoa et de la Cédéao. Chaque pays dans certaines circonstances recourt aux interdictions d’exportation. Selon la réglementation de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), il y a une procédure pour instituer une telle interdiction. Mais dans nos pays, ces interdictions sont verbales, non écrites. Cela dissuade nos opérateurs économiques de vendre les produits agricoles en générale et en particulier les céréales dans les autres pays de la sous-région. Quel intérêt y a-t-il à  supprimer les entraves au commerce de céréales ? Les enjeux de la suppression de ces obstacles C’’est d’abord de contribuer à  la sécurité alimentaire. s’il n’y a pas d’entraves, les produits peuvent circuler librement dans tous les pays. Les pays côtiers exportent des féculents vers les pays du Sahel et les pays du Sahel exportent des céréales. Quand il y a des marchés, les gens investiront plus dans l’agriculture et dans notre cas dans la production des céréales. Ceci aide à  tirer l’agriculture vers le haut. Parce que si les ventes ne sont pas assurées, le paysan ne voit pas d’intérêt à  accroà®tre, sa production, ni sa productivité. Quelles sont les avancées réalisées après les discussions des différentes parties prenantes sur cet aspect ? Les avancées C’’est d’abord d’être parvenu à  mettre ensemble les opérateurs économiques qui partagent les mêmes difficultés, commerçants de bétails, commerçants de céréales, avec les transformateurs, les industriels. Eux qui connaissent tous les mêmes difficultés sur le corridor. Il s’agit de les former aux règles du commerce, de renforcer leurs capacités pour qu’ils puissent défendre leurs droits ainsi que leurs obligations. l’intérêt C’’est aussi de sensibiliser et d’informer les autorités publiques sur les enjeux de ces entraves au commerce. O๠en est l’adoptions des textes pour la libre circulation des céréales en Afrique de l’Ouest ? Les textes sont déjà  adoptés depuis longtemps. C’’est dans les différents traités de l’Uémoa et la Cédéao, la libre circulation des produits alimentaires produits dans la communauté. Pendant un bon moment certains pays appliquaient la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée), maintenant elle est supprimée partout. Il n’y a pas de TVA ni de droits de douane sur les produits agricoles que nos cultivateurs produisent et qui doivent circuler librement dans les pays de la sous-région. Il n’y a que des formalités, par exemple les trois contrôles routiers effectués au Mali, à  la frontière et à  l’arrivée des marchandises dans le pays de destination. Parmi les résultats attendus, il y a la tenue de l’assemblée générale constitutive de l’association malienne pour la fluidité du commerce Dans le programme de travail, il s’agissait d’une proposition d’alliance entre les acteurs du secteur céréalier et les autres parties prenantes. Finalement, C’’est un comité qui a été mis en place. Un comité qui comprend les acteurs céréaliers et des partenaires comme le Grand Moulin du Mali, Bramali, qui transforment des produits céréaliers. Ils vont vers la mise en place de l’alliance. Quelle est la prochaine étape du projet IICEM ? Nous allons accompagner autant que possible la mise en place de cette alliance si les délais le permettent car le projet IICEM tire vers sa fin, il va fermer en fin d’année 2013. Un autre projet reprendra le flambeau.

IICEM pour la libre circulation des céréales en Afrique de l’ouest

Au Mali, 80 % de la population bénéficie des ressources de l’agriculture. Les céréales sont très consommées et constituent un commerce assez équilibré pour les acteurs qui y évoluent. La règlementation et la mise en œuvre d’activités qui aident à  évoluer dans ce secteur sont primordiales. Opérateurs économiques, transformateurs de produits céréaliers et les producteurs se sont retrouvés pour échanger sur la question de créations d’interprofessions céréalières au Mali. Quelques mois plus tôt, en mars 2013, la création du réseau ouest africain de céréales stimule l’organisation de cet atelier. « C’’est un nouveau point de départ de la mise en place du processus de des interprofessions céréalières. l’atelier d’orientation sur le processus de mise en place des interprofessions céréalières au Mali était présidé ce mardi 27 août 2013 par le ministre de l’agriculture en présence de l’ambassadrice des Etats Unis. « Nous pouvons dire que le Mali a pris le train en marche. Le processus a aussi été ralenti du fait du coup d’Etat. C’’est un processus dorénavant beaucoup plus inclusif avec la participation de tous les acteurs » explique Salihou Guiro, consultant du projet IICEM (Integrated Initiative for Economic Growth in Mali)en français initiative intégrée pour la croissance de l’économie au Mali. Faciliter la mise en place des interprofessions céréalières dans l’espace CEDEAO Entre autres réalisations dans le cadre de ce processus, le contenu d’un document de plaidoyer a été adopté et les dispositions sont en cours pour accompagner la création de l’association nationale des commerçants maliens de céréales. Les interprofessions céréalières au Mali et le ROAC ont en commun avec le Comité de plaidoyer pour la suppression des entraves au commerce de céréales, entre autres, la promotion de la compétitivité et du commerce des céréales. Ces projets de l’USAID cités ci-dessus ont entrepris de faciliter la mise en place des interprofessions céréalières dans tous les pays de la CEDEAO. Dans la réalité les activités de mise en place ont démarré seulement au Burkina Faso, au Bénin, en Côte d’ivoire, au Ghana, au Mali, au Niger et au Togo. Dans le cas du Mali, le processus a commencé en 2010 par une réunion à  Sikasso à  l’issue de laquelle un Bureau de la Coordination Nationale des Céréaliers du Mali a été mis en place. Cette réunion a été financée par lesdits projets de l’USAID. Casser les barrières pour une libre circulation des céréales Le projet IICEM a entrepris d’accompagner les opérateurs économiques dans le cadre d’un plaidoyer pour la suppression des entraves au commerce de céréales. Les principales conclusions des conférences de plaidoyer qui ont eu lieu dans les capitales régionales du Mali à  savoir Bamako, Ségou, Sikasso La libre circulation des céréales présentes dans l’espace CEDEAO est un enjeu majeur. Les acteurs veulent que dans la pratique, cette libre circulation soit effective. Puisque par exemple, les postes de contrôle et de sécurité qui n’en finissent pas ralentissent le trafic « Les actes fondateurs de la Cédéao et de l’Uémoa prônent la libre circulation des personnes et des biens. l’interdiction de l’exportation des céréales est à  bannir puisque de nombreuses entraves sont constatées dans ce cadre. Le surcoût généré du fait des barrières et contrôles anarchiques sur les routes va dans la poche des policiers et gendarmes aux frontières et non dans celle du producteur ni dans celle de l’opérateur économique. C’’est mauvais pour la compétitivité des produits » insiste M.Guiro. l’enclavement du Mali peut être transformé en atout pour rayonner en Afrique et au-delà  selon M. Guiro, ceci en « supprimant toutes ces barrières».

Les pays pauvres à nouveau menacés par la hausse du prix des céréales

«Â Il faut empêcher les flambées à  court terme des prix alimentaires d’avoir des conséquences dommageables à  long terme pour les habitants les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète ». Le président de la Banque mondiale, Kim Yong Kim, est inquiet. Alors qu’au début du mois de juin, les analystes prédisaient une baisse des prix après les nouvelles récoltes, la sécheresse aux à‰tats-Unis, première puissance agricole, a entrainé une hausse du cours des céréales. D’après les projections il n’y a pas de véritable menace de pénurie pour l’instant. Mais les stocks sont bas et, à  l’échelle mondiale, les récoltes resteront tributaires de la météorologie, d’o๠la menace d’une plus forte instabilité des prix.    La Banque mondiale et ses partenaires disent suivre de près l’évolution de la situation, afin de pouvoir accompagner les pouvoirs publics dans la mise en place de politiques qui aideront les populations à  mieux faire faceÂ à  cette crise. Une menace pour les plus pauvres « Lorsque les prix des denrées alimentaires augmentent fortement, les familles réagissent en retirant leurs enfants de l’école et en consommant de la nourriture moins chère et moins nutritive, ce qui peut avoir des effets désastreux sur le bien-être social, physique et mental de millions de jeunes, tout au long de leur vie ». Ainsi, à  court terme, indique le président du Groupe de la Banque mondiale, des mesures comme les programmes d’alimentation scolaire, les transferts monétaires conditionnels ou les dispositifs de ‘nourriture contre travail’ peuvent soulager les pauvres. Et, pour empêcher les flambées des prix alimentaires d’avoir des conséquences dommageables à  long terme pour les habitants les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète, la Banque mondiale pense qu’à  moyen et long terme, le monde a besoin de politiques solides et stables, ainsi que d’investissements agricoles soutenus dans les pays pauvres. Prendre des mesures Le Groupe se tient prêt à  aider les pays clients via un certain nombre de mesures. A savoir, l’expansion de l’investissement dans l’agriculture et les secteurs connexes, recommandations pour l’action publique, financement accéléré, Programme mondial multi-donateurs pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, instruments de gestion du risque. à‰viter de nouvelles « émeutes de la faim » en Afrique De plus, l’institution coordonne ses actions avec celles des agences des Nations Unies dans le cadre du Groupe de travail de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire, ainsi qu’avec celles des organisations non gouvernementales. Elle s’investit également dans l’amélioration de la transparence des marchés des denrées alimentaires et aider les à‰tats à  prendre des mesures adaptées face aux envolées des prix mondiaux de ces produits. Ces mesures pressent d’autant plus que la hausse du prix des denrées alimentaires de première nécessité fait courir un risque d’instabilité en Afrique. On se souvient des « émeutes de la faim » qui avaient secoué en 2008 plusieurs pays africains. Alors que le prix de nombreuses denrées alimentaires de base a connu une vive hausse, le contexte actuel est, selon l’analyse de la Banque mondiale, différent de celui de la crise de 2008. à€ l’époque, le prix du riz et du blé avait le plus progressé dans une tendance générale d’augmentation des prix des céréales, avant de diminuer sensiblement en 2009 sous l’effet d’un accroissement substantiel de l’offre provenant d’agriculteurs désireux de tirer parti de la hausse des prix.

Economie : Le marché des céréales en nette baisse

Approchée par nos soins, une source de la Direction nationale du commerce et la concurrence (DNCC) a indiqué que le volume des ventes a chuté de 19%. Plusieurs facteurs peuvent bien expliquer cet état de fait. Tout d’abord, il faut noter la baisse de l’affluence des producteurs vers les marchés en cette période d’hivernage caractérisée par le début des travaux champêtres. Selon le commissaire à  la sécurité alimentaire, Mme Lansry Nana Yaya Haidara, la baisse des ventes est aussi imputable au ralentissement de la demande sur les marchés, après les opérations de reconstitution de stock. La situation est la même sur les marchés des capitales régionales o๠les quantités entrées en mai sont en baisse par rapport au mois passé. Mme Haidara dira que, ces quantités sont passées de 12 628 tonnes le mois passé à  8 494 tonnes ce mois-ci, soit une baisse de -33%. Par ailleurs, le dernier rapport publié par la Commissariat à  la sécurité alimentaire (CSA), révèle, qu’à  l’instar des marchés ruraux, la baisse des quantités entrées sur les marchés de gros des capitales régionales s’explique par la faiblesse de la demande. En effet, les demandes ont été particulièrement focalisées sur la période des récoltes o๠les reconstitutions de stocks ont été très importantes cette année. A ces facteurs ci-dessus cités, il faut également ajouter le rétrécissement de la demande extérieure.C’’est dire qu’en cette entrée d’hivernage, les céréales sont disponibles en quantité sur le marché.

Crise alimentaire à Kidal : Quelle réalité pour les populations du Nord ?

Plus de transparence Ce n’est pas une surprise si on parle d’insécurité alimentaire dans la région Nord du Mali. Ceux-là  qui parlent au nom des pauvres populations nous doivent des explications quant à  la gestion de l’aide alimentaire destinée à  leurs frères et sœurs. N’est-ce pas eux-mêmes qui ont mal géré les banques de céréales, à  telle enseigne que les bailleurs de fonds exigent désormais de voir clair dans la gestion de l’aide alimentaire. Là  réside peut-être la solution de voir enfin accordée à  d’autres composantes de la société la gestion de l’aide alimentaire. Le rôle des élus locaux C’’est du moins l’opinion largement répandue à  Kidal, qui voudrait que les élux locaux aient mal géré les choses. La gestion de l’école, des centres de santé dans les cercles de la Région de Kidal laisserait à  désirer, tant la gestion des élus locaux dans cette zone enclavée du Mali est décriée. Au fait, les maires et autres élus ne sont présents que pour signer des contrats de partenariat. Sinon comment comprendre que la région de Kidal, qui a été l’une des premières à  expérimenter la décentralisation en soit à  traà®ner les pieds sur tous les plans de développement. Au 21ème siècle, à  Kidal, on ne s’est toujours pas débarrassé des préjugés et superstitions selon lesquels l’école est « Haram », qu’elle éduque mal les enfants surtout les filles. Comme vous pouvez l’imaginer, il y a derrière ces réflexions moyen-âgeuses de véritables campagnes d’intoxication. Parce que, ici, l’exercice favori est de faire de cette région un champ d’expérimentation de projets fantômes ou fictifs. Ou un endroit o๠les petits voleurs de Bamako viendraient justifier les dépenses extravagantes des soi-disant ateliers et autres sessions de formation des ONG. Alors il faudrait maintenir les populations le plus loin possible de la lumière. Vous aurez compris que certains vivent de la misère de la population de la région de Kidal. Exploiter la misère des autres C’’est tout le sens de la démarche que certains élus locaux de la région ont entrepris lors de leur passage à  Paris (En France). Dans un communiqué qu’ils ont rendu public à  cet effet, le 9 avril 2010, ces élus poussent leurs cris en ces termes : « Le bétail dépérit et parfois meurt. Ses cours chutent dramatiquement. Le prix du grain devient de fait pratiquement inaccessible. La période de soudure, qui d’habitude s’étend des mois d’avril à  juin, a commencé en 2010 dès janvier. l’insécurité alimentaire, devenue plus aiguà«, s’étend et le cercle vicieux de la famine menace. Et C’’est la société tout entière qui est en danger. « C’’est pourquoi nous, élus de la Région de Kidal, ayant déjà  donné l’alerte dès les dernières pluies, ne pouvons aujourd’hui rester sans rien faire pendant que la population subit, impuissante, le désastre climatique du manque criant d’une eau dont chaque goutte est précieuse et déjà  rare auparavant ». La méticulosité avec laquelle les mots ont été choisis pour toucher la sensibilité et la charité, en dit long sur le sens de cet appel. « De passage en France, nous lançons un appel à  tous : Mali, pays donateurs, collectivités partenaires et jumelées, Nations-Unies, ONG, et autres coopérations pour apporter de toute urgence une aide coordonnée, efficace et suffisante à  l’ensemble de la Région pour juguler la crise alimentaire d’une grande sévérité qui se profile à  très court terme (dès avril 2010) dans le nord du Mali, comme dans d’autres zones du Sahara et du Sahel. Avec son cortège de drames ». l’action n°1 consiste à  sauver ce qui peut encore l’être des différents cheptels, bases de la culture, de l’alimentation et de l’économie nomade. » C’’est en perspective un nouveau business qu’on est en train d’échafauder.

Conseil supérieur de l’Agriculture : 10 millions de tonnes de céréales à l’horizon 2012

Présidée par le président Amadou Toumani Touré (ATT), la 4ème session du Conseil supérieur de l’agriculture s’est penchée sur l’examen du rapport d’évaluation de l’état de mise en œuvre de la LOA, la présentation des résultats de la campagne agricole 2009-2010 et le plan de campagne 2010-2011, et des réalisations dans le domaine de l’élevage, de la pêche, de la foresterie au titre de l’année 2009 et les plans de Campagne 2010 de ces domaines. Le rapport d’évaluation de l’état de mise en œuvre de la LOA a fait l’objet de longs et fructueux débats, tant le sujet intéresse la pléiade de participants que sont notamment les représentants des professions agricoles. Loi d’orientation agricole Dans son allocution, le ministre de l’Agriculture, Agatham Ag Alassane, a dévoilé de nombreuses insuffisances : la lenteur dans l’élaboration des textes juridiques et réglementaires et la non mise en œuvre effective des textes adoptés. Ce dysfonctionnement est imputable à  l’incompréhension des rôles et responsabilités des uns et des autres plutôt qu’à  un déficit d’engagement des acteurs. Malgré tout, pour le ministre, la LOA est aujourd’hui « un instrument indispensable qui offre des perspectives prometteuses au secteur agricole à  travers des outils de planification, des actions de developpement… ». Les résultats de la campagne agricole 2009-2010 affichent que la production céréalière a été estimée 6 334 440 tonnes, soit un taux de réalisation de 103% et un taux d’augmentation de 31, 5% par rapport à  la campagne 2008-2009. Sur cette production céréalière toutes spéculations confondues, la production rizicole est de 1 950 805 tonnes. Celle du mais a atteint 1 476 995 tonnes. La quantité de blé produit est de 15 132 tonnes. Le sorgho a connu une augmentation notable avec 1 465 620 tonnes. Le fonio a enregistré également une légère progression avec 35 480 tonnes. Le coton produit s’est établi à  236 400 tonnes de coton graine, tan disque, le petit mil produit a atteint 1 390 410 tonnes. Pour les acteurs de la production céréalière, ces « bons résultats » sont le fruit de la subvention des intrants (engrais, semences, équipements…) dont bénéficie l’agriculture depuis le lancement, il y a deux ans, de l’initiative riz. [b En ce qui concerne la campagne agricole 2010-2011, les objectifs de production céréalière sont structurés autour des variétés telles que le blé, le riz, le mil, le niébé, le mais. La production céréalière attendue est estimée à  7 417 469 tonnes toutes spéculations confondues.s’inscrivant dans une perspective de consolidation des acquis de l’initiative riz, la production de riz attendue est de 2 268 054 tonnes.Les objectifs de production du mais et le blé sont respectivement fixés à  2 196 191 et 32 470 tonnes. Le mil et le fonio ne seront pas en reste, car ils feront une production cumulée de 1 582 801 tonnes. s’élevant à  près de 263 milliards F CFA, le budget prévisionnel de la prochaine campagne agricole s’emploiera, selon le ministre, à  réaliser un pan important du PDES, à  savoir : contribuer à  la croissance économique et à  la réduction de la pauvreté. Ont pris part à  cette session, plusieurs membres du Gouvernement, le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM) Bakary Togola, le secrétaire permanent de la loi d’orientation agricole (LOA) Daouda Diarra, les représentant des professions du monde rural (agriculture, pêche, élevage, foresterie etc.)

Campagne agricole 2009-2010 : Intensification des variétés de maïs et de blé

Lors de la présente campagne agricole, un accent particulier est mis sur le renforcement de la production du mais et du blé. Diversification des cultures La politique d’intensification de la production d’autres céréales, outre le riz, procède de la volonté des pouvoirs publics maliens, de pouvoir contenir la consommation intérieure à  travers une forte production nationale. Bonne chose ! Serait-on tenté de dire, car cela va non seulement confirmer la réputation du Mali en tant que pays à  vocation agropastorale, mais aussi cela va garantir, la souveraineté alimentaire tant clamée à  longueur de…discours par les autorités. En tout cas, l’objectif de production que s’était assigné l’initiative riz, la campagne dernière, à  savoir : l1,6 millions de tonnes de paddy (non décortiqué), soit 1 million de tonnes de riz marchand, a été largement atteint. Infléchir sur la hausse des prix Mais la préoccupation des consommateurs se situe surtout au niveau de la hausse réelle des prix. En fait, malgré la forte production, les prix n’ont pas chuté. D’ores et déjà , nombre de consommateurs maliens se demandent si la production en grande quantité des nouvelles variétés (mais et blé) ne va pas produire les mêmes effets que l’initiative riz. En tout cas, l’épisode de l’initiative riz, n’aura pas permis de rendre abordable au consommateur moyen, le prix du riz sur le marché. A en croire, M Coulibaly, un consommateur local, ce riz était quasiment introuvable sur le marché, tant il était plus cher que le riz importé. Comme quoi, une chose est d’accroà®tre la production nationale, une autre est de fléchir les prix pour le consommateur. En raison de la tendance prometteuse de l’initiative riz, le Gouvernement du Mali a opté pour le renforcement d’autres variétés de cultures. C’’est ainsi que, pour la campagne en cours, un accent particulier a été mis sur le mais et le blé. Le mais et le blé : Une alternative heureuse ? Cette initiative procède de la volonté de procéder à  l’intensification de la production agricole en général. Même si la consommation du riz s’est beaucoup accrue au Mali, il faut souligner par ailleurs, que certains produits tels que le mais et le blé sont très consommés, indique un opérateur céréalier de la place. La consommation du mais a même augmenté au cours des 20 dernières années : « Il y a 10 ans, J’importais 200 tonnes de mais par an, aujourd’hui, J’en importe 600 ». Coté Gouvernement, le Directeur national de l’Agriculture, Daniel Kelema a laissé entendre que tous les moyens techniques sont utilisés pour conforter les paysans à  la culture des deux variétés céréalières.

Banques de céréales : une initiative pour enjamber la période de soudure.

A la faveur, d’une mission conduite, à  Digoni 2 (dans la commune rurale de Moribabugu), le Commissariat à  la sécurité alimentaire (CSA) a procédé à  l’ouverture officielle des banques de céréales. Ainsi, le CSA a respecté une tradition instituée (il y’a 4 ans) à  l’orée de chaque période de soudure (c’est-à -dire la période qui précède directement les récoltes). En effet, la période de soudure s’installe entre la période allant du mois d’août à  septembre. Elle se caractérise notamment par la hausse vertigineuse des prix sur le marché céréalier. Pallier à  la pénurie alimentaire Et C’’est dans le but de pallier à  cette situation que le CSA a institué dans l’ensemble des 703 communes du pays, des banques de céréales. Ainsi, la banque de céréales se définit comme étant un stock de céréales acquis à  travers une organisation mutuelle qui est mise en place par les populations d’une localité, immédiatement après les récoltes. Et ce même stock est mis à  la disposition de cette même population pendant la période de soudure pour lui permettre de gérer et de subvenir aux problèmes alimentaires. Force est de signaler que les banques de céréales ne sont pas un outil nouveau dans le système de prévention et de gestion de la crise alimentaire dans notre pays. En terme d’acquis, il faut dire que leur expérimentation a reçu l’adhésion des populations. Toute fois Mme Haidara a laissé entendre que sa structure s’attellera à  renforcer les stocks afin que dorénavant pendant les 3 mois de soudure, qu’il y’ait des stocks disponibles pouvant couvrir les besoins alimentaires de la commune. Aussi la mise en réseau des banques de céréales et le développement des infrastructures sont entre autres perspectives de développement envisagées par le CSA. Cette année, C’’est le village de Digoni 2(dans la commune rurale de Moribabugu) qui a accueilli l’évènement. Ce village a pu au titre de cette année reconstituer un stock de 20 tonnes de céréales (tous confondus). Selon le commissaire à  la sécurité alimentaire, ce stock peut croà®tre (d’année en année) en réponse à  la demande, si la geste est bonne. Une gestion à  la solde des communes concernées Par ailleurs, la mission du CSA a saisi cet évènement pour visiter les banques de céréales de la commune de Moribabougou. Toutefois elle a indiqué que les banques de céréales sont de précieux instruments (de lutte contre l’insécurité alimentaire), dont l’efficacité se révélera à  travers la bonne gestion que les communes en feront. A travers de poignants témoignages, certaines femmes de Digoni 2 ont tour à  tour reconnu les bienfaits de leur banque de céréale. Parlant de la situation des prix, Mme Maiga Sitan Diarra, présidente de la coordination des femmes de Moribabougou a indiqué que le riz qui est cédé sur le marché au prix de 425F C CFA, est disponible dans sa banque de céréale à  350F CFA. A noter qu’en plus des 703 communes du pays (qui ont, chacune bénéficiée d’une banque de céréales), plus de 59 associations, à  travers la capitale s’occupent chacune de la gestion d’une banque de céréale.

Les banques de céréales pour lutter contre la pénurie alimentaire.

Au lendemain de la campagne agricole 2004-2005, le Mali, comme beaucoup de pays subsahariens, a connu la crise alimentaire. Le président Amadou Toumani Touré (ATT ) a pris l’initiative de créer un commissariat à  la sécurité alimentaire qui mettra en place, quelques mois plus tard, des banques de céréales héritées de la période 1973, année de grande famine au Mali. Le Mali compte au total 703 banques de céréales. Il faut y ajouter quarante autres, créées dans les centres urbains afin de prendre en compte les couches vulnérables de la société. Pour avoir accès à  une banque de céréales, il faut être une organisation féminine, bénéficier d’une expérience de gestion des stocks et signer un protocole d’accord avec le Commissariat à  la sécurité alimentaire. Mme Dicko Bassa Diané est chef du département de la promotion des échanges commerciaux : ‘Avec la crise alimentaire de 2004, les banques de céréales ont été réactualisées aux besoins actuels. Le stock national de sécurité alimentaire (SNS) est désormais décentralisé au niveau des collectivités afin que les stocks de proximité puissent permettre de gérer les crises mineures’ Le cas de Bamako La capitale compte une trentaine de banques de céréales. Mme Dicko précise que face au rôle majeur de la femme dans la sécurité alimentaire, les organisations de femmes ont été priorisées’. Après cinq ans d’existence, les banques de céréales de Kayes à  Kidal, ont permis d’assurer une certaine autosuffisance alimentaire. Sikasso est une zone de production céréalière o๠les stocks continuent d’être un apport clé dans la région. Les couches vulnérables de la population n’ayant pas leurs produits alimentaires annuels, elles ont vécu ces cinq dernières années, grâce à  ces banques de céréales. Pourtant, certaines communes ont parfois connu des problèmes de gestion. Dans le protocole d’accord, il est dit que les stocks une fois vendus, doivent être domiciliés sur un compte spécial dit de «sécurité alimentaire » et l’argent obtenu, réinjecté dans le refinancement des stocks au moment de la récolte. Mais certaines communes en difficulté, puisent dans ces fonds pour financer d’autres activités. Un bilan positif en cinq ans La première évaluation effectuée sur les banques de céréales montre un taux de reconstitution supérieur à  60% avec un fond d’environ 100 millions de FCFA pour la première année. La 2e année, l’ensemble des 703 communes a enregistré un fond de 640 millions de FCFA. La 3e année, un taux de 47 % a été calculé entre les mois de février et mars avec un fond financier de 700 millions de FCFA. Les premiers stocks de céréales avaient été fournis par le Commissariat à  la sécurité alimentaire avec l’appui de la coopération japonaise. Pour l’année 2009, le Mali a reçu un don céréalier de l’Arabie Saoudite qui doit permettre de renforcer les stocks de l’ensemble des 703 communes en riz, à  raison de cinq tonnes par commune. Les banques de céréales sont globalement une initiative salutaire qui mérite d’être encouragée et contribuent à  leur échelle à  la sécurité alimentaire.