Campagne agricole 2023 – 2024 : des prévisions en hausse

Au début de la campagne agricole 2023 – 2024, 10,9 millions de tonnes de céréales étaient attendus au Mali. Une production en hausse de 6,4% par rapport à la campagne précédente.

Le maïs reste la principale spéculation avec 4,1 millions de tonnes, suivi du riz, 3 millions de tonnes, du sorgho, 1,7 million et du mil, 1,9 million de tonnes. Le pays exporte entre 10 et 15% de sa récolte et consomme environ 5,4 millions de tonnes. Il est le deuxième producteur de graminées en Afrique de l’Ouest derrière le Nigeria.

La production de coton devrait être d’environ 780 000 tonnes, le prix au producteur de 295 francs CFA le kg et le prix subventionné de l’engrais 15 000 francs CFA le sac de 50 kg.

Les prévisions de production révisées de céréales de septembre 2023 sont en légère hausse, de 3,3%, par rapport à celles de l’année dernière et de 5% par rapport à la moyenne quinquennale, selon le rapport de la Cellule de Planification et des Statistiques / Service du Développement rural (CPS/SDR, Septembre 2023)

Selon les perspectives sur la sécurité alimentaire de Famine early warning  systems Network (FEWS Net), ces prévisions de la CPS/SDR devraient être « probablement inférieures à la moyenne quinquennale ». En raison notamment de précipitations mal réparties ayant retardé les semis, des faibles précipitations de septembre et de l’insécurité, qui a limité les surfaces cultivées dans le centre et le nord du pays, ainsi que du coût élevé des intrants.

Vie chère : faire pencher la balance

A l’instar de nombreux pays de la sous région et même au-delà, le Mali connaît une flambée des prix de plusieurs produits de première nécessité. Sucre, huile, farine, céréales, carburants ou matériaux de construction, la liste n’est pas exhaustive. Les effets de la crise sanitaire mondiale liée à la pandémie de Covid19, combinés à des facteurs internes entre insécurité et instabilité politique  aggravent le cas du Mali. Le pays dépendant en partie de l’importation pour la plupart de ces produits, les autorités ont envisagé des mesures « afin d’atténuer » ces augmentations. Mais plus que le respect de ces mesures, c’est un changement de politique dans plusieurs domaines, qu’il faut pour parvenir à une réelle maîtrise des prix.

De 2 200 francs CFA le kilogramme au début du mois d’avril 2020, le prix de la viande de bœuf avec os est passé à 2 700 ou 2 800 francs CFA par endroit. Une hausse historique face à laquelle, gouvernement et consommateurs semblent se résigner. En effet, après la subvention au coût de l’abattage que les autorités ont fini par ne plus assurer, l’existence de plusieurs autres facteurs n’ont pas permis la baisse du prix. « Les bouchers expliquent que le gouvernement se dit impuissant face à l’exportation du bétail », qui justifierait en partie la hausse du prix de la viande, s’indigne la présidente du Front populaire contre la vie chère, madame Diagne Mariam Koné.

En effet, le secteur de la viande connaît des réalités particulières qui peuvent expliquer la non maîtrise de son coût, explique le Dr Abdramane Tamboura, économiste. Pendant l’hivernage la plupart du cheptel malien est conduit vers la Côte d’Ivoire parce que l’Etat n’a pas su mettre en place un dispositif facilitant la cohabitation entre les éleveurs et les agriculteurs, poursuit-il. Le bétail est donc conduit en grande partie dans ce pays voisin pour avoir accès à des zones de pâturage, l’Etat ivoirien ayant mis en place un mécanisme réglementaire facilitant l’entrée des troupeaux sur son territoire et rendant difficile la sortie des mêmes animaux. Pointant cette absence d’aménagements pastoraux, le président de la Fédération des groupements interprofessionnels bétail viande du Mali (FEBEVIM), rappelait en juin dernier que ce produit d’exportation dont nous fixons nous même le prix est « une richesse mobile qui va où c’est favorable ». Si nous sommes censés approvisionner le marché ivoirien, nous risquons de devenir les clients de ce pays qui finira par nous fournir le bétail issu de notre cheptel, prévient le professionnel.

En dehors de la viande, la disponibilité des autres produits est liée en partie à l’importation. Le sucre, le riz ou encore l’huile alimentaire consommée dans le pays provient en partie de l’extérieur. Si en principe le Mali ne devrait pas être importateur de riz, la production domestique réalisée par les producteurs maliens est pourtant insuffisante pour couvrir les besoins, selon les acteurs de la plateforme des producteurs de riz. Dans les zones rizicoles, cohabitent deux types de production. Celle de petits producteurs à la tête d’exploitations de type familial et celle émanant d’entreprises privées. Normalement les deux productions sont suffisantes, mais le Mali est privé de la production des entreprises privées destinée au marché international. C’est donc pour combler ce déficit qu’il est fait recours aux importateurs.

Mesures insuffisantes ?

« Saluant les efforts du gouvernement » face à la flambée des prix, le Conseil des ministres du 10 novembre 2021, a décidé de subventionner certains produits de première nécessité, notamment le riz, le sucre et l’huile alimentaire. Une subvention  qui devra se traduire par la réduction de la base taxable de 50% sur l’importation de  300 000 tonnes de riz,  60 000 tonnes de sucre, 30 000 tonnes d’huile alimentaire. Avant de préciser que « l’importation des quantités des dits produits est subordonnée entre autres à la signature avec les importateurs d’un cahier des charges portant notamment sur le prix au détail et la disponibilité des produits concernés sur l’ensemble du territoire national, au respect des quantités autorisées pour cette opération, à la mise en place d’un mécanisme de suivi à travers des brigades de contrôle pour garantir l’efficacité de cette opération ».  Convaincu que « la mise en œuvre de ces mesures permettra d’atténuer les effets de la flambée des prix des produits de première nécessité ». Et c’est justement la difficulté de ce suivi qui remettra en cause ces mesures, s’inquiètent les acteurs. Car si « l’Etat a la possibilité d’accorder des faveurs à l’entrée et aux commerçants »,  « il ne maîtrise pas le commerce » et le mécanisme n’étant pas bien suivi, en lieu et place des produits subventionnés, ce sont d’autres produits qui sont importés, alerte le Dr Abdramane Tamboura.

« Ces mesures ne sont pas suffisantes pour régler la hausse des prix », même si la volonté de  l’Etat à renoncer à certains droits est à saluer, affirme pour sa part  Harber Maïga, vice président de la fédération des centres de gestion agréés des commerçants détaillants du Mali. Ces dispositions permettront tout de même de « raccourcir la chaîne de distribution très longue au Mali » et qui contribue aussi à l’augmentation des prix. Outre le respect des « engagements et des prix consensuels convenus », l’existence de la « contrebande » qui prospère dans ce contexte et « échappe au contrôle de l’Etat » constitue un risque à l’efficacité des mesures annoncées.

Une crise plus longue

Même si la situation du Covid semble apaisée et malgré la réouverture des frontières, la reprise du trafic entre les Etats ne se fait pas comme auparavant, assure un acteur. La libre circulation des biens et des marchandises n’est pas aussi effective, surtout à la frontière avec la Côte d’Ivoire, note-t-il. Et la reprise qui a entraîné une forte demande sur le plan mondial, semble expliquer selon les autorités que malgré les subventions, cela n’a pas suffi à « maintenir les prix en baisse ». Dans ces conditions et en plus des difficultés enregistrées dans certaines zones de production comme l’Office du Niger, la baisse ou même le maintien des prix parait hypothétique. Même si pour le Regroupement des consommateurs maliens (REDECOMA), la mise en œuvre des mesures permettra de soulager les populations, le FPCVC entend maintenir la pression et appelle à une nouvelle mobilisation pour soutenir le panier de la ménagère. «  Nous observons, parce que lorsque les premières mesures ont été adoptées, le prix de la viande a baissé pendant 4 jours, ensuite cela a augmenté », rappelle la présidente.

« La maîtrise des prix nécessite une implication de tous les acteurs, avec une obligation pour l’Etat de réguler le secteur », affirme monsieur Maïga de la Fédération des centres de gestion agrées. Les acteurs du secteur privé, censé impulser le développement du pays doit être plus compétent. Cela implique le renforcement du rôle de « tous les acteurs de la chaîne de distribution ». Y compris les services techniques chargés de l’encadrement, ainsi que les importateurs et les détaillants qui doivent être soutenus. Il suggère à cet effet la mise en place de boutiques témoins comme lors de la crise de 2008 pour faciliter l’accès aux produits de première nécessité.

Les expériences acquises doivent être renforcées de même que les initiatives innovantes encouragées, comme les centrales d’achat des détaillants. « Un projet de formalisation de ces acteurs » que l’Etat s’est engagé à soutenir mais dont la mise en œuvre tarde à venir.

Hausse des prix : l’effet domino

Huile alimentaire, viande, riz, farine, plusieurs produits de consommation courante connaissent une nette envolée depuis quelque temps. Conséquences de la crise sanitaire ou de l’insécurité pour certains, ces augmentations s’expliquent par plusieurs facteurs, selon d’autres. Alors que les autorités essayent tant bien que mal de les circonscrire, les consommateurs, inquiets, redoutent l’approche du mois de Ramadan, habituellement propice à ces changements de prix.

De l’huile alimentaire, dont le bidon de 20 litres est passé de 13 000 à 17 000  francs CFA, au riz local, dont le sac de 50 kilogrammes est passé de 16 500 à 18 000  francs CFA, la hausse est bien réelle et affecte sérieusement clients et commerçants.

Hausses injustifiées ?

Si la hausse de l’huile alimentaire est « justifiée » par la rareté de l’huile locale, conséquence de la mauvaise saison cotonnière et de la rareté de la graine, la hausse du prix du riz s’explique par l’insécurité, selon un commerçant. « Plusieurs champs ont été détruits et les récoltes n’ont pas été à la hauteur ». Le prix du riz importé, dont le sac de 50 kilogrammes est cédé 16 000 francs CFA n’a pas évolué. « Parce que nous l’importons de Côte d’Ivoire. Même avec la pandémie l’approvisionnement n’a pas été affecté ».

L’insécurité est aussi invoquée par les bouchers pour expliquer le coût du kilogramme de viande avec os, passé de 2 200 à 2 400 francs CFA et de 2 500 à 3 000 francs CFA pour la viande sans os. Une hausse due selon eux au prix des animaux, de plus en plus rares. Exportés sur pied ou enlevés par des bandits, ils sont « devenus inaccessibles à cause de l’insécurité dans les zones de production », expliquent les bouchers. « Si rien n’est fait, nous atteindrons 5 000 francs avec le Ramadan qui approche », s’alarme l’un d’eux.

« C’est l’autorité de l’État qui a disparu. Chacun fixe les prix comme il veut. Nous n’allons pas paniquer ». Déplorant que les prises de décision ne se fassent pas au même niveau, M. Cheick Abdel Kader Fofana, Vice-président de l’Association des consommateurs du Mali (ASCOMA) estime que les raisons de ces hausses sont à rechercher dans les augmentations obtenues par l’UNTM et la volonté des commerçants de « préparer la hausse des prix du mois de Ramadan ».

Il espère que les concertations prévues permettront de « trouver un consensus  général sur ces produits » et que l’État jouera sa partition et au besoin envisagera les révisions nécessaires dans la législation, s’engageant à accompagner les commerçants dans « ce plaidoyer ».

Chiffres

Huile : De 13 000 FCFA à 18 000 FCFA le bidon

Riz : De 16 500 FCFA à 18 000  FCFA le sac

Viande : De 2 200 FCA à 2 400  FCFA le kilo avec os

Mali : une association relance la production du riz biologique

Du matériel a été détruit pendant l’occupation. Surtout, aujourd’hui, le gasoil manque pour alimenter les pompes d’irrigation. Pourtant, dans ce contexte, une petite association parvient à  relancer son activité. Une association basée à  Tombouctou, et spécialisée dans la production de riz biologique. Un riz qui a les standards et la certification biologique doit avoir été cultivé sans fertilisant chimique. Mais plus encore, un riz biologique provient également de grains traditionnels, d’une agriculture en rotation qui utilise que des produits naturels pour le contrôle des insectes et la maintenance des sols avec du compost et du fumier animal. Les avantages d’un riz biologique, en plus d’être sans pesticide donc meilleur pour votre santé, sont aussi le fait qu’un riz biologique est faible en sucre et certaines variétés de riz comme le riz rouge ou le riz brun sont une excellente source de fibre. Il existe différentes variétés de grains de riz biologique, les plus connus sont le riz blanc, le riz brun, le rouge, le riz à  grain long, le riz à  grain court et le riz à  grains entiers. Plusieurs pays asiatiques sont parmi les plus grands producteurs de riz biologiques comme la Thaà¯lande, le Vietnam, les Philippines, le Cambodge et la Chine. L’Inde et le Pakistan sont aussi de gros joueurs.

IICEM pour une agriculture commerciale et intégrée

Comment accroà®tre la valeur de certains produits céréaliers comme le riz, le mil ou le sorgho ? En générant des gains importants en terme de productivité et de production agricole, c’est le défi du projet Initiatives Intégrées pour la Croissance économique au Mali, lancé en Septembre 2007 grâce à  l’appui de l’USAID, l’agence de développement américaine. Les acteurs du projet se sont réunis en atelier à  Bamako pour tirer les conclusions de la première phase du projet qui s’est clos en 2013. Le Mil et le sorgho demeure depuis des décennies des cultures de subsistance largement répandues en Afrique de l’Ouest, et occupent environ 2,5 millions d’hectares de superficie cultivées. Ainsi en 2013, plus de 1700 producteurs ont signé des contrats de vente évalués à  plus de 200 millions de FCFA. Pour Gary Juste, Directeur de l’USAID Mali, le projet a permis de mettre en place des infrastructures et des outils majeurs. 48 canaux d’irrigations ont ainsi été revêtus dans les périmètres du Nord, 29 micro barrages ont été construits dans la zone de Sikasso, poumon économique du Mali. Des magasins de stockages, des plateformes de conservation du mil/sorgho et de riz de qualité, des jardins maraà®chers aménagés et qui apportent des revenus aux femmes, l’approvisionnement en fertilisants et intrants agricoles. Optimiser l’aspect commercial de l’agriculture Parmi les acquis du projet, de nouvelles relations commerciales entre les agriculteurs et les commerçants. En clair, il s’agit d’investir du temps, de l’argent et du travail pour obtenir des céréales de qualité, un rendement efficient et entamer le processus de commercialisation et l’approvisionnement. A titre d’exemple, grâce à  ce programme, 3, 3 milliards de FCA de ventes ont été réalisés grâce à  l’appui de l’IICEM, avec près de 140 contrats de ventes officiels dans la chaà®ne de valeur Mil/Sorgho. Du reste, des banques comme la BNDA se sont associées au projet, pour faciliter l’accès au crédit aux acteurs agricoles, dans la branche Mil/Sorgho, à  hauteur de près de 513 prêts financés pour 3,3 milliards CFA. Les femmes ont également ciblées dans le projet, et vu leurs capacités techniques et commerciales renforcées. Il ne s’agit plus de cultiver la terre seule et en récolter les produits, mais créer de la valeur ajoutée dans un pays, o๠l’autosuffisance alimentaire reste un défi. Si le Mali est vu comme une future puissance agricole, le projet IICEM vise à  concrétiser cela à  son échelle. Consolider les acquis Ainsi, après cette première phase, il s’agira de poursuivre l’encadrement de proximité et le renforcement des capacités des coopératives agricoles, soutenir l’investissement dans le marché des semences améliorées et enfin l’alphabétisation du calcul du prix de revient, essentiel pour les agriculteurs dans la chaà®ne de valeur. IICEM est une belle expérience, mais beaucoup reste à  faire dans un pays o๠la capacité agricole reste largement inexploitée. C’est d’une véritable prise de conscience dont il s’agir pour pousser de plus en plus d’entrepreneurs maliens vers le monde agricole et accroà®tre le rendement.

Le 3ème congrès africain du riz à Yaoundé

Les travaux seront menés sous forme d’un forum réunissant les représentants des secteurs privé et public, les partenaires au développement, les décideurs politiques, les investisseurs, les producteurs, les distributeurs, et les transformateurs. Il s’agira de fournir une plateforme de discussions sur la science et la technologie rizicoles visant à  améliorer la production, la transformation et la commercialisation tout le long de la chaà®ne de valeur, tout en préservant les services environnementaux et en s’adaptant au changement climatique. Le congrès ambitionne de servir de plateforme pour les organisations de développement, les associations de producteurs, la société civile, le secteur privé, les organisations de recherche en vue de communiquer et d’interagir pour un impact plus grand et équitable sur la sécurité alimentaire et le développement de la chaà®ne de valeur. Au cours du congrès, les participants vont aussi discuter d’outils politiques et d’investissements efficaces aux échelons national, régional et continental pour les petits producteurs et le développement de l’agro-industrie pour relancer le secteur rizicole sur le continent… Cinq mini-symposiums organisés en sessions parallèles, deux débats en plénières sur les questions clés de recherche pour le développement rizicole, un «café-découverte», une exposition ainsi que le lancement du livre «Réalisation de la promesse rizicole en Afrique» sont aussi au programme.En dépit des récentes augmentations de la production du riz en Afrique, le continent a, en 2012, importé 12 millions de tonnes de riz évalués à  5 milliards de dollars.

Le riz augmenterait les risques de cancer

Devenu base de l’alimentation dans bon nombre de pays comme le Mali, le riz serait un produit dangereux pour les enfants. C’est en tout cas ce que pensent les autorités sanitaires danoises, qui alertent sur la concentration d’arsenic dans le célèbre féculent. Les autorités danoises ont même lancé une campagne de communication pour déconseiller aux parents de donner à  leurs enfants des produits à  base de riz, comme les céréales au riz soufflé, les gâteaux au riz ou le lait de riz. Pourquoi une telle inquiétude ? Le riz contient naturellement de l’arsenic inorganique, et « les personnes consommant des aliments avec de l’arsenic inorganique quotidiennement courent un risque accru de cancer », ont expliqué les autorités danoises sur leur site internet. Elles ont ainsi appelé les parents à  être « particulièrement attentifs » à  la consommation des enfants, en raison de leur poids. D’autres tests sur d’autres produits à  base de riz ont été commandés pour déterminer leur concentration en arsenic inorganique, comme les nouilles à  base de riz. Les résultats des analyses doivent être publiés en juillet. La présence d’arsenic dans le riz attire de plus en plus l’attention. En septembre, les autorités américaines de sécurité alimentaire (FDA) ont annoncé qu’elles allaient mener des analyses pour déterminer la dangerosité du riz et d’aliments en contenant. Les adultes moins sensibles « Dès qu’on parle d’arsenic, les gens paniquent. Des taux significatifs ont été détectés, mais une bonne partie de cet arsenic est déjà  métabolisé par le riz, ce qui signifie qu’il a perdu une grande part de sa toxicité », nuance toutefois Jean-Yves Dionne, directeur en pharmacologie, cité par Terra Femina. « La capacité de détoxification des bébés est moins forte que celle des adultes », reconnait toutefois le spécialiste.

Spécial 8 Mars : Minata Doumbia, transformatrice de riz à Sélingué

l’étuvage du riz est l’une des activités pratiquée par les femmes maliennes surtout à  Sélingué, un village situé à  140 km de la capitale malienne. Cette activité qui intervient juste avant l’étape de décorticage du riz paddy, consiste tout simplement en la pré-cuisson à  la vapeur du riz préalablement humidifié. l’étuvage du riz est recommandé pour deux principales raisons à  savoir : l’amélioration du rendement et la réduction considérable du taux de brisure lors du décorticage. Il permet aussi la réduction des pertes en éléments nutritifs du riz lors du décorticage et de la cuisson. Minata Doumbia et ses collègues ont choisi ce métier pour gagner leur vie. Des débuts difficiles Comme on pouvait l’imaginer, les débuts n’ont pas été faciles pour ces dames de la campagne. Des marmites traditionnelles, elles sont passées au matériel multifonctionnel offert par les ONG intervenant dans le secteur. Malgré toutes les difficultés, elles sont parvenues à  faire de l’étuvage, une activité génératrice de revenus : « Au départ, nous travaillions avec les marmites, aujurd’hui, grâce à  une ONG, nous avons des bouillards multifonctionnels qui nous permettent de faire la cuisson de plusieurs tonnes de riz dans la semaine », nous explique Minata Doumbia. Elles sont plus d’une soixantaine à  exercer le métier et à  en tirer profit dans la cohésion, la sérénité et la compréhension. Minata Doumbia, la présidente de la coopérative nous confie que leur coopérative bénéficie de l’accompagnement de l’office développement rurale de Sélingué (ODRS). Cette structure dit-elle, accompagne la transformation du riz tout en leur facilitant l’accès aux récoltes auprès des producteurs. Le ministre de l’agriculture Baba Berthé en visite à  Sélingué a rencontré ses dames loin des grandes villes pour les écouter et découvrir leur savoir faire. La cohésion au sein de la coopérative a permis aux femmes infatigables d’évoluer ensemble et de défendre l’intérêt de la coopérative. l’ODRS est aujourd’hui leur partenaire principal. Malgré la crise, leur marché est fructueux, et elles peuvent faire de l’étuvage avec plus de deux ou trois tonnes de riz par semaine et sur commande. En plus du marché, d’autres particuliers sollicitent la coopérative : « Parfois, des particuliers nous demandent de faire la cuisson de leur riz », ajoute Minata. Grâce à  cette activité, ces dames parviennent à  couvrir leurs besoins financiers et à  contribuer à  l’approvisionnement de leurs familles en riz de qualité.

Ramadan 2012, la flambée des prix maîtrisée

D’habitude, les prix des denrées de premières nécessités prennent l’ascenseur pendant le temps de la soudure et le Ramadan qui constituent par excellence une période dispendieuse. Les pouvoirs publics semblent prendre des mesures plus austères pour que le consommateur n’en souffre pas. l’angoisse des hausses des prix et des pénuries de denrées alimentaire fait frissonner les ménages, et cette fois ci, la crainte des consommateurs est d’autant grande que la situation politico- institutionnelle s‘y greffe. Ajouté à  cela la crise alimentaire qui est une émanation de la mauvaise pluviométrie. Dans le souci d’atténuer la crainte des consommateurs, le Gouvernement s’est résolu à  engager des actions. En effet, depuis le 8 mai, 118 opérateurs économiques bénéficient de mesures d’exonération sur les produits de grande consommation, à  savoir le riz et le sucre. l’opération se poursuivra jusqu’au 8 Août prochain. Exonérations Ainsi, les 118 opérateurs ont apposé leur signature au bas d’un document qui permettra de ne pas payer des droits de douane et de la TVA. Pour le riz, en temps normal, les importateurs payaient 31, 28% de la valeur en droits et taxes. Avec l’exonération, ils ne paieront que 2%. s’agissant du sucre, les droits et taxes étaient fixés à  105% de la valeur contre 2%. Le cahier de charge fixe le kg de sucre à  515 F cfa pour les grossistes et 540 F cfa pour les détaillants. s’agissant du riz, son prix est fixé à  315 F cfa par Kg (grossiste) et 340 chez les détaillants. Selon la Direction générale de la société Grand distributeur de céréales au Mali (GDCM), bénéficiaire de l’exonération « Nous ne cherchons pas à  faire des bénéfices. Nous voulons ainsi contribuer à  soulager notre clientèle… ». Pour les pouvoirs publics, la tendance actuelle est plutôt rassurante. « Depuis le lancement des opérations d’exonération, le rythme des importations s’avère satisfaisant. A ce jour, 65% de la demande pour le riz est acheminé soit 78 000 tonnes alors que pour le sucre 21% du besoin est importé. Ce qui est important, C’’est la stabilité que les prix affichent sur le marché », souligne le directeur de la Direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC). Hausse ou pas, en tout cas, pour l’heure, le rapport hebdomadaire de la DNCC, les prix la situation des stocks est rassurante et les pris affichent déjà  une stabilité. « Les marchés, dans leur ensemble, sont correctement approvisionné et les prix affichent une certaine stabilité ».

ODRS : Objectif, 7 tonnes de riz à l’hectare

Dans un entretien accordé en marge des festivités de la 1ère édition du Festival international de Sélingué, M. Ousmane Maà¯ga s’est montré satisfait, malgré une saison pluviométrique relativement difficile sur l’ensemble du pays. Le riz, dit-il, qui constitue l’une des cultures importantes de l’Office, a bénéficié d’un aménagement de plus de 2.500 hectares. Les récoltes, (dont les chiffres ne doivent être donnés que le ministre de l’agriculture, selon lui), ont été la hauteur des espérances. On l’estime à  environ 6 tonnes à  l’hectare. La campagne de contre-saison, qui sera lancée dans les prochains jours, devra consacrer le renforcement des acquis. «Â Nous nous montrons très ambitieux après cette campagne réussie », explique le directeur de l’ODRS. Pour qui, son service, envisage d’exploiter au maximum toutes les potentialités. Au total 2.700 hectares seront aménagées pour une production attendue de 7 tonnes à  l’hectare. Un léger mieux, dit-il, par rapport à  la campagne écoulée afin de maintenir le cap. l’Office, selon son DG, entend jouer sa partition dans l’accroissement de la production agricole. Contrairement à  la tendance générale, la récolte à  l’ODRS promette de belles perspectives, espère Ousmane Maà¯ga. Redynamiser la pêche Assurant également le développement de la pisciculture et la pêche, l’ODRS connaà®t une baisse de la production du poisson. Selon son directeur, en plus de l’aménagement des terres, l’Office est aussi une zone d’excellence de pêche et de pisciculture (2ème dans le delta du Niger). Le hic, C’’est que ce sont les mêmes producteurs de poissons qui ont viré dans l’orpaillage traditionnel. Les pécheurs sont beaucoup plus présents sur les sites d’orpaillage découverts un peu partout à  travers la ville que dans le fleuve. « Les producteurs se sont transportés vers les sites d’exploitations de l’or. Les quelques-uns restés ne pouvant pas satisfaire la demande, la conséquence est que le prix du poisson ne cesse de grimper à  Sélingué », explique le DG de l’ODRS. Pour qui, l’urgence s’impose d’inverser la tendance. Pour cela, il préconise une large campagne de sensibilisation et une table ronde sur la question.

La dernière « sortie » de Cheikh Modibo Diarra

Depuis le démarrage de ses activités politiques, Cheick Modibo Diarra ne rate pas une occasion de critiquer la politique actuelle du gouvernement notamment en matière agricole. Ainsi, lors de sa dernière sortie, il s’est attaqué à  l’initiative riz du Gouvernement. Pour lui, le  » 1/3 du financement de l’initiative riz aurait pu servir à  équiper chaque village malien d’un tracteur. Selon le candidat du Rassemblement pour le développement du Mali (Rpdm), cela coûterait entre 19 et 20 milliards, parlant de son projet de société qui s’articule autour de cinq objectifs principaux et qui place l’agriculture en tête. Par ailleurs, Cheick Modibo Diarra trouve que le développement du Mali peut bien se faire sans l’aide extérieure. Il pense qu’avec la mécanisation de l’agriculture et l’amélioration des semences, le Mali peut devenir une agro-puissance mondiale. Pour lui, le candidat qu’il est, a déjà  fait distribuer aux paysans de 200 villages maliens de toutes les régions du pays une importante quantité de semences de maà¯s amélioré qu’il a lui-même testé et qui fait 12 tonnes à  l’hectare. Il trouve qu’une telle politique est meilleure que l’initiative riz qui n’a été qu’un gouffre financier pour notre pays. Et la preuve,  » 1/3 du coût de l’initiative riz aurait pu servir à  équiper chaque village malien d’un tracteur « . En effet, faut-il le rappeler, l’initiative riz a coûté au Mali la pharamineuse somme de 40 milliards de F CFA pour une opération d’une seule campagne agricole. Or, calcule l’astrophysicien, avec 19 milliards, chaque village malien peut avoir son tracteur. A signaler que le Mali compte en tout 16.000 villages. Toutefois la politique agricole du gendre du général et président déchu, Moussa Traoré, se base sur le postulat que notre pays dispose d’assez de potentialités. « Nous avons 1.204.000 Km2 de terres cultivables, et plus de 60% de la population du Mali sont jeunes. Pourquoi ne pas construire des logements « Attbougou » dans la zone Office du Niger avec des écoles, des centres de santé, et installer des jeunes auxquels on pourra accorder des prêts garantis par l’Etat ! » . Sa politique se base aussi sur le fait que l’Etat peut doter chaque village malien d’un tracteur sans trop dépenser. Car, explique-t-il, en donnant la quantité nécessaire de semences améliorées de maà¯s pour emblaver 10 hectares par village, l’Etat aura tout résolu. Une analyse objective ? Dans son schéma de promotion de l’agriculture au Mali, le calcul de Cheick Modibo Diarra est le suivant : 1 hectare de maà¯s amélioré égal 12 tonnes. 10 hectares décupleront la récolte, ce qui fait 120 tonnes par village. L’autosuffisance alimentaire est assurée avec une réserve villageoise de 70 tonnes sur les 120. Chaque village étant autosuffisant, les 50 tonnes seront exportées et/ou commercialisées. L’argent de cette commercialisation des 50 tonnes par village pourra l’équiper en tracteur, que les paysans peuvent louer à  5000 F Cfa au lieu de 25.000 F Cfa par jour, en vigueur actuellement dans les zones rurales. Décidément, l’astrophysicien veut faire de l’Agriculture la clé de voûte de sa campagne. Reste à  savoir s’il convaincra l’électorat.

Exonération du riz et du sucre au Mali : petites « magouilles » entre amis…

L’initiative est certes salutaire, mais le processus adopté est teinté de favoritisme, d’o๠le ras-le-bol de certains opérateurs économiques de la place. Le Gouvernement malien voudrait-il une fois de plus renflouer les caisses de «Â ses »Â opérateurs économiques ? A l’aune du mois de Ramadan, le marché malien du riz s’affole, le sucre est inabordable, le lait et l’huile deviennent plus que jamais des produits de luxe. C’est pourquoi, comme d’habitude, le Gouvernement met en place un dispositif financier permettant aux Maliens d’accéder à  ces denrées à  moindre coup. C’’est donc ainsi qu’il vient d’accorder des exonérations pour 60.000 tonnes de riz. Mais, la répartition de cette quantité pose déjà  problème. « Il n’y a aucune transparence dans l’attribution des exonérations. Le Gouvernement garde une main trop lourde sur le dossier. Le Ministre du Commerce et de l’Industrie choisit à  la tête du client, au mépris de tous les principes de transparence ». Le coup de gueule de M. Sylla, opérateur économique, en dit long sur la mafia qui règne sur ce dossier, qui semble constituer un fonds d’enrichissement illicite pour certains cadres et une catégorie d’opérateurs économique triée sur le volet. En clair, les 60.000 tonnes en question devraient être partagées entre les opérateurs économiques du secteur du riz et de façon équitable. C’’est une exigence de bonne gouvernance qui l’impose. Au Gouvernement, version Kaà¯dama, les notions élémentaires de bonne gestion sont arbitrairement ignorées. Favoritisme Selon notre source, C’’est le Ministre du Commerce, Mme Niamoto Ba qui a, elle-même choisi, ses «clients» : Bakoré Sylla, Modibo Kéà¯ta, Amadou Djigué, etc, sont des «Â requins » au sein de ces opérateurs économiques qui préservent jalousement leur monopole sur les importations de riz exonérés. «C’’est une affaire de magouilles. Le Gouvernement n’a pas le droit d’exclure sans preuve une catégorie d’opérateurs économiques et privilégier une autre. Nous payons nos impôts, nos travailleurs sont inscrits à  l’INPS ; nous participons à  la lutte contre le chômage. Nous aimons notre pays, mais pourquoi donc nous exclure des avantages liés à  notre domaine ? C’’est tout simplement inadmissible», s’insurge M. Sylla. Pour lui, malgré les avantages accordés à  ces opérateurs très particuliers, le marché du riz continue de flamber au désespoir général de tous les consommateurs en général et des musulmans en particulier au nom desquels l’Etat renonce à  ces droits. La Chambre de Commerce ignorée Pourquoi le Gouvernement isole systématiquement la Chambre du Commerce et d’Industrie du Mali (Ccim) ? En effet, il appartient à  la CCIM qui est une institution légitime de gérer des questions relatives au commerce. Malheureusement, elle aussi est totalement muette sur les abus dont elle est victime de la part du Gouvernement. En plus de la CCIM, il y a le tout puissant Groupement des commerçants détaillants qui, lui aussi, avait son mot à  dire. Hélas ! «Â Par rapport au sucre également, le phénomène est pire qu’une mafia japonaise », nous a confié un autre opérateur économique de la place. Car, dit-il, le Gouvernement impose aux opérateurs économiques de s’approvisionner chez le producteur national de sucre, SUKALA. Or, ici, les jeu est déjà  défini, et pour cause, en dehors de Bakoré Sylla et de Modibo Kéà¯ta, aucun autre commerçant n’a accès à  ce sucre. «Chaque année, on nous fait savoir que la production de l’usine est totalement achetée par ces deux gros clients. En réalité, ils passent une commande pour toute la quantité produite et celle à  produire, alors que la canne à  sucre n’a même pas encore germé. Mais, ce qu’on ne sait pas, C’’est qu’en réalité, il s’agit d’un commerce virtuel. Aucun sous n’est versé à  l’usine avant que les opérateurs n’aient reçu et vendu leur produit. Ainsi donc, les autres opérateurs du secteur sont obligés ou d’acheter chez les deux aux prix imposés, ou d’importer en payant les droits de douanes qui s’élèvent à  50.000 FCFA la tonne. Impossible donc de concurrencer le sucre de Bakoré et de Modibo. Dans ces conditions donc, l’Etat tombe encore dans une camorra animée par de redoutables barons. Le système est pourtant bien connu de nos autorités qui, on l’espérait, allaient prendre des mesures adéquates pour réparer cette injustice qui frappe la majorité des commerçants qui, pourtant honorent tant bien que mal leurs engagements fiscaux vis-à -vis de l’Etat ».

L’UEMOA projette un déficit de 4,9 millions de tonnes de riz paddy en 2020

« Le déficit en riz paddy est estimé à  4,9 millions de tonnes dans l’espace de l’UEMOA à  l’horizon 2020″, a indiqué à  des journalistes spécialisés en économie, le commissaire chargé du Département du développement rural et de l’environnement, Ismaà¯l Kpandja Binguitcha-Faré. Il soulignait l’enjeu et les résultats attendus du Programme régional de mise en œuvre de l’Office du Niger au Mali, o๠le gouvernement du président Amadou Toumani Touré ‘’veut impulser le développement de la zone pour améliorer la sécurité alimentaire ». ‘’Aujourd’hui, a noté le commissaire Binguitcha-Faré, près de 100.000 hectares sont irrigués ». ‘’Dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique agricole de l’Union (PAU, élaborée en décembre 2001), la Commission de l’UEMOA a décidé d’investir dans la zone de l’Office du Niger », a-t-il signalé. En 2007, l’Etat du Mali a attribué deux parcelles eux parcelles de terres de plusieurs milliers d’hectares à  l’UEMOA, sous forme de bail emphytéotique, tandis que la Commission a passé, en 2002 déjà , un accord de coopération avec la FAO pour élaborer le programme de l’Union à  l’Office du Niger. Outre le riz local dont ‘’le prix de revient est identique à  celui du riz importé », le commissaire de l’UEMOA a souligné des avantages comparatifs (qui) sont importants pour d’autres spéculations, notamment, dans le domaine horticole, pour l’embouche bovine et pour la pisciculture ». Le secteur agricole est pris pour le moteur de la croissance de l’Union. ‘’l’activité économique de l’Union a enregistré un taux de croissance honorable de 4,3% », indique le rapport annuel 2010 de l’UEMOA qui cite, entre autre facteurs, la bonne tenue de la production vivrière, la vigueur de l’industrie minière et du regain de dynamisme du secteur des Bâtiments et travaux publics. Selon le rapport, des efforts sont fournis sous l’impulsion de la Commission de l’UEMOA ‘’pour soutenir la production agricole, développer les infrastructures, encourager le secteur industriel et améliorer les conditions de vie des populations ». Depuis 17 ans avec le Traité de fondateur du 10 janvier 1994, l’UEMOA regroupe sept pays francophones, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo et un Etat lusophone, la Guinée-Bissau (mai 1997). l’Union compte 93,6 millions de ressortissants et est créditée d’un Produit intérieur brut (PIB) de 32.637,2 milliards de francs CFA. l’ensemble de la population de l’Union est projetée à  93,6 millions d’habitants, en majorité jeune. Elle est répartie sur une superficie de 3.509.600 Km2.

« Développement de la filière riz au Mali, acquis et perspectives», la presse s’engage

Améliorer la production du riz au Mali Le week-end dernier, le Réseau des Journalistes pour la Promotion de l’Initiative Riz a rencontré les acteurs de la filière riz à  Ségou. La rencontre s’est déroulée autour du thème : « Développement de la filière riz au Mali, acquis et perspectives. » Ce réseau a été créé en 2008, pour promouvoir la culture de la principale céréale du notre pays. La majeure partie de la population malienne consomme du riz. Ségou n’a pas été choisie au hasard pour cette rencontre. Selon le président du réseau, Mr. Diakaridja Yossi, sur 100% de la production totale du riz, 80% sont cultivés à  Ségou, dans la Cité des Balanzans. Au cours de cette journée d’échanges entre journalistes acteurs de la filière riz, il a été question des obstacles à  la production du riz au Mali. Avec les experts présents, des pistes pour son amélioration ont été dégagées. Le secrétaire général du ministère de l’agriculture, Moussa Léo Sidibé a développé durant plus de deux heures, tous les aspects de l’Initiative, de la première à  la troisième présentement en cours. Rappelons que l’Initiative Riz a été mise sur pied par le Premier Ministre Modibo Sidibé, suite à  la crise alimentaire d’il y a deux ans. Il s’agissait de créer une synergie des acteurs et des moyens pour parvenir à  l’auto-suffisance en riz. Des résultats probants pour couronner les efforts Mr Sidibé estime que les résultats des deux dernières campagnes agricoles sont assez satisfaisants. Ainsi pour la campagne 2008/2009, il a été réalisé un taux de 99,34%, soit une hausse de plus de 13%. Et pour 2009/2010, il est passé à  97,39%, soit 6% de plus. l’intensification de la production agricole est basée sur la disponibilité de l’eau, l’approvisionnement correct en engrais et en semences, l’équipement des petits producteurs et la mécanisation de l’agriculture. à‰galement, la valorisation de la filière agricole, en y apportant de la valeur ajoutée par la mise en œuvre des unités de transformation adaptées et performantes. Depuis le lancement de la première phase, bon nombre de préoccupations ont été satisfaites. De nouveaux périmètres irrigués villageois (PIV) ont réalisés, sans compter la mécanisation de l’agriculture avec les tracteurs et motopompes, motoculteurs, batteuses, décortiqueuses, mini rizeries mis à  la disposition des producteurs. En ce qui concerne le système rizicole, il a été réalisé successivement 1 618 323 (campagne agricole 2008/2009), 2 003 040 (2009/2010) et 2 268 054 (2010/2011). Le gouvernement a subventionné à  partir de 2008, les engrais pour non seulement le riz, mais aussi le maà¯s, le blé et le coton. Ainsi pour 2008/2009 il a été subventionné plus de 17 718 tonnes d’engrais ; 2009/2010, 17 138 tonnes et 2010/2011 en cours, 15 463 tonnes. « Dans un contexte mondial marqué par une hausse généralisée des prix des produits de première nécessité, le consommateur malien a bénéficié du prix du riz le plus bas de la sous-région, avec un écart de prix variant entre 100 f et 150 francs CFA. C’’est dire qu’en absence de l’initiative riz, la pression de la demande nationale et les exportations frauduleuses auraient entrainé une hausse plus importante des prix » affirme Mr Sidibé. Les producteurs se prononcent Le président de la société de production d’engrais de Ségou, Mr Djadjé Bah déclare que nul n’ignore les bienfaits de cette initiative visant l’autosuffisance alimentaire au Mali. Il indique que les objectifs visés ont été atteints d’autant plus qu’actuellement, il existe des stocks de riz dans la zone office du Niger qui n’ont pu être vendus à  cause de l’excédent. « Nous sommes allés voir le Premier Ministre afin qu’il puisse nous aider à  vendre le riz restant de la précédente campagne. Cela démontre que la réussite de cette belle initiative que nous acteurs du monde agricole, saluons chaleureusement et nous souhaitons vivement qu’elle ne s’arrête pas en si bon chemin » a-t-il dit. Il indique qu’au départ, l’engrais se vendait à  12 500 FCFA à  Ségou et Niono puis était transporté dans les plantations à  un prix forfaitaire. Mais depuis plus d’une année, toutes les villes et campagnes, tous les villages disposent de magasins de stockage d’engrais. Cela réduit donc la dépense des agriculteurs qui ne seront plus obligés de se déplacer et dépenser de l’argent pour amener leurs engrais au champ. Il se réjouit de la subvention des engrais par le gouvernement malien. Tous ont, selon lui, obtenu gain de cause. Mr Bah indique par ailleurs que le prix du riz a chuté à  l’office du Niger, ce qui constitue une bonne nouvelle pour les consommateurs. Il est effectivement passé de 300f à  250f. « Je demande à  tout un chacun d’alléger la tâche du gouvernement. Je m’adresse particulièrement aux commerçants en leur demandant de se conformer au prix du marché et de faire preuve de patriotisme » a-t-il conclu. Le président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM) de la localité de Sera (région de Ségou) El Hadj Kola Diallo salue surtout la subvention de l’engrais par l’Etat. Il précise que le paysan n’a pas de retraite, sa retraite à  lui C’’est dans son champ. Si quelqu’un s’engage donc à  l’aider dans son travail, il ne peut qu’être remercié. l’engrais coûtait excessivement cher avant l’initiative riz. Aux dires des uns et des autres, on peut donc retenir que les deux dernières campagnes agricoles ont fortement comblées les attentes des autorités et des producteurs. Les spécialistes de la filière riz affichent un certain optimiste quant aux résultats de la campagne 2010/2011 en cours. Même certains septiques continuent à  croire à  l’inefficacité de l’initiative riz.

Campagne agricole 2010 : plus de 620 000 hectares de riz cultivés

Décidément, la campagne agricole 2009-2010 est entrain de produire ses effets. Annoncée comme la plus radieuse parmi celle vécue les 5 dernières années par le Mali. Cette année, les superficies semées ou repiquées en riz sont estimées à  629 472,13 ha, tous systèmes de riziculture confondus, soit 79,56 % de réalisation, contre 68,92 % en 2009. Le taux de réalisation pour le riz NERICA est de 108,16 %, contre 38,32 % en 2009. Ce taux, le plus élevé, est enregistré en termes de disponibilité des semences, d’appui-conseil, de connaissance de la culture, etc. Les opérations de repiquages du riz irrigué se poursuivent au niveau des Offices riz et des périmètres irrigués. Selon les techniciens, l’attaque de la culture par les termites demeure l’une des grandes préoccupations des producteurs et pourrait constituer un handicap à  la diffusion du NERICA si des mesures vigoureuses ne sont pas envisagées. Notons que les objectifs du NERICA ont été ramenés à  50.000 ha, suite à  une instruction donnée lors d’une réunion à  la Primature sur le plan de campagne agricole. Le taux de réalisation sur les céréales sèches, lui, est de 97,12 %, contre 90,67 la campagne précédente. Les taux les plus élevés sont observés au niveau du mil et du fonio. Les semis se poursuivent dans les zones sahéliennes (Nioro, Diéma, Nara,) pour les variétés à  cycle court, plus adaptées aux zones concernées. Les taux de 2010 pour toutes les cultures sont supérieurs à  ceux de 2009 à  la même période. Pour ce qui est du coton, les emblavures sont de 300 988 ha, dont 290 623 ha pour le compte des quatre filiales de la CMDT et 10 365 ha en zone OHVN. Productions variées Le taux de réalisation en coton est de 83,61 %, contre 93,21 % à  la même période lors de la campagne précédente. Les difficultés d’installation de l’hivernage expliquent, en partie la non atteinte des prévisions d’emblavures de coton selon les spécialistes. Le taux de réalisation en arachide est supérieur à  celui de la campagne dernière (107,93 % en 2010/2011 contre 91,11 % en 2009/2010). Faut-il souligner que le taux global de placement d’engrais est de 58,14 %. Ce taux augmentera à  la faveur des placements que les Offices riz et les périmètres irrigués vont réaliser suite aux repiquages. En effet, l’engrais a été distribué partout o๠il était nécessaire. Ainsi, en zone CMDT, ce sont 40 000 tonnes qui ont été livrées. En plus, 17 500 tonnes d’engrais coton et 30 000 de d’engrais céréales ont été apportées aux producteurs. l’urée, elle, a été livrée à  100%. Pour l’Initiative Riz, le ministère de l’Agriculture, à  travers la Direction Nationale de l’Agriculture, avait commandé 150 000 tonnes auprès de Toguna Agro-industrie. 50% de cette quantité a été acheminé.

Campagne agricole 2010 : que devient l’initiative riz ?

Curieusement, cette année, l’Initiative Riz semble oubliée. Et pour cause les autorités n’en parlent plus malgré les bons signes qu’arborent la présente campagne agricole sur le plan pluviométrique. Pourtant le tapage médiatique qui avait précédé son lancement en 2008 lui donnait tous les espoirs d’un Mali autosuffisant. De ce fait, l’Initiative devait atteindre les 12 millions de tonnes de riz à  l’horizon 2012. Ainsi, l’objectif était de booster la production intérieure, et faire en sorte que le Mali ne dépende pas toujours de l’extérieur. En même temps, l’initiative permettait le jeu d’une production intensive. Car, l’Etat ne saurait interdire l’exportation dans productions dans l’espace UEMOA, eu égard au fameux principe de libre circulation des personnes et des biens dans cette zone. Selon nos sources, cette année l’Etat vise une production de 2 millions de tonnes de riz. Cela est-il réalisable quant on sait qu’en la matière, l’Etat n’a jamais eu les moyens de sa politique. Comment le Mali pourra-t-il influer sur la hausse du prix du riz et des autres céréales sur le marché interne, si la production nationale devrait servir à  approvisionner les marchés des pays voisins et ailleurs ? Il est à  craindre cette année encore une exportation massive du riz malien vers d’autres marchés. En tout cas, aujourd’hui, l’attitude des autorités maliennes, n’affiche-t-elle pas l’échec d’une politique. Pourtant Modibo Sidibé le premier ministre feint de ne pas le reconnaà®tre. Rappelons que le manque à  gagner signalé par le rapport du Végal est relatif à  l’achat des intrants. Interrogé sur ce sujet, le coordinateur général de l’Initiative Riz, Seydou Coulibaly explique « les engrais commandés en mi juin ne pouvaient pas avoir les mêmes prix que ceux commandés en juin ». Par ailleurs, comme pour se blanchir, il explique que la partie financière était gérée par la Banque nationale de développement agricole, chef de file des Banques partenaires de l’initiative riz. « Ce qui sous entend que personne ne peut détourner quoi que ce soit! ».

Congrès Africain du riz : quelles perspectives pour la filière riz au Mali ?

L’expérience de l’initiative riz Ces dernières années, la hausse du prix des céréales s’est généralisée. Malheureusement, selon les spécialistes, cette tendance est appelée à  se poursuivre les années à  venir. Un défi de taille que le pouvoir entend relever par l’initiative riz concernant le Mali. A Koulouba, cette initiative se conçoit comme « la mise en œuvre d’un plan d’opération riz pour la campagne 2008/2009 ». Mais aussi « une réponse structurelle à  la crise actuelle du riz » et « une étape vers la volonté du chef de l’état de faire du Mali une puissance agricole ». Booster la filière, créer l’autosuffisance alimentaire Au regard des résultats flatteurs de l’initiative précédente, les résultats attendus pour la campagne 2009/2010 ont prévu quelques 2003040 tonnes de riz paddy. Pour autant, le rêve est-il permis ? Dans la mesure o๠il s’inscrit dans la perspective de « l’autosuffisance alimentaire » de notre pays, l’initiative riz est à  saluer. Le Mali n’a jamais produit autant de riz. Avec 1 607 647 tonnes de paddy, la campagne 2008-2009 affiche un excédent rizicole de 259.190 Tonnes. Une production qui équivaut à  99,34% des prévisions pour la même période. Soit 19% de l’excédent céréalier qui s’estime à  1.389.970 Tonnes, toutes céréales confondues. Pour une fois, le riz malien se révèle de nature à  alimenter de riz le marché. Et même à  contribuer ainsi à  une baisse substantielle des prix à  chaque maillon de la chaà®ne de commercialisation. Ce que vise le Congrès qui vient de se dérouler à  Bamako, accrôitre , intensifier la production rizicole de manière générale. Le riz paddy et Nieleni : variétés les plus produites par les zones rizicoles du Mali La problématique de l’accès aux autres ressources de production telles que la terre, la main-d’œuvre, le crédit, les équipements se pose avec acuité, et beaucoup plus pour les femmes. La commercialisation du riz, du moins les conditions de commercialisation, n’est guère meilleure. Bref ! Autant de problèmes qui ouvrent une fenêtre sur les capacités réelles de notre pays à  « soutenir la compétitivité et la mise sur le marché du riz produit ». La récolte C’’est à  une période bien déterminée de l’année. Or, nous le savons. En effet, les producteurs ne disposent pas de moyens de stockage et de conservation adéquats. Extension des surfaces rizicoles aux étrangers On sait cependant que chez les producteurs de l’Office du Niger l’heure n’est pas à  l’espérance avec les nouvelles mises en culture tournées lentement mais sûrement vers l’extérieur. Les projets d’extension en sont une belle illustration. En effet, les étrangers s’en sortent avec quelques 360 000 hectares contre 9 000 pour les petits paysans. A cela s’ajoutent les 15 000 hectares d’un groupe à  capitaux américains et sud-africains, pour 15 000 hectares et les 11 000 hectares de l’UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest africain). Le Millénium Challenge Account relatif à  14 000 hectares aménagés sur financement du Gouvernement américain en partenariat avec le Mali et les 100 000 hectares octroyés à  la société Malibya n’arrangent rien. Sans oublier la situation bien heureuse des terres libyennes, précisément situées au début des canaux d’irrigation. Coûts de production élevés Par ailleurs, sans un tel soutien, les augmentations de la production rizicole auxquelles nous avons eu droit ces dernières années ont toutes les chances de ne pas durer sans oublier la rareté des financements publics. Comment alors financer des coûts de production rizicole qui croissent d’initiative en initiative ? Le coût global de l’initiative 2009/2010, par exemple, s’estime à  53 milliards Fcfa dont 8,1 milliards Fcfa sur financement de L’Etat. La mendicité à  coup de fanfare, n’étant pas aussi une solution crédible et durable, le peuple est en droit de poser des questions sur la viabilité même de l’Initiative riz au Mali.

Agriculture : les bons résultats de la campagne 2009-2010

Situation pluviométrique satisfaisante En effet, le déficit pluviométrique annoncé en début de campagne a miraculeusement cédé au profit d’une production bien arrosée. Pour ce qui est de la situation phytosanitaire, elle est demeurée globalement satisfaisante. Le gouvernement a décidé, après la réussite de l’initiative riz, pour la campagne 2009-2010, d’étendre le principe de la subvention des engrais aux cultures de mais, de blé et de coton. Le prix de cession au comptant de l’engrais subventionné a été fixé à  été fixé à  12 500 F CFA par sac d’engrais de 50 kg. Lancée par le gouvernement malien à  grand renfort de moyens logistiques et médiatiques, « l’initiative riz connaà®tra cette année un beau succès, en témoigne les réalisationsdéjà  faites. Cependant, le doute est permis quant à  une baisse substantielle du prix de cette céréale pour le consommateur malien. Selon les prévisions des experts, l’initiative riz, qui était censée apporter une solution à  la crise du marché céréalier (en général), pourrait cette année encore combler les attentes en production rizicole. Des récoltes excédentaires La surprise est totale. Et pour cause, les récoltes de la présente campagne s’établissent au delà  des attentes. En ce qui concerne le riz, les superficies récoltables sont évaluées à  616 249,22 hectares soit un taux de 95,3% de réalisation. Les pertes estimées à  30 617 hectares, soit 4,7% des superficies réalisés, ont été enregistrées notamment dans les régions de Gao et Mopti. Ainsi, les résultats définitifs de la campagne agricole 2008-2009 ont donné une production de 1 607 647 tonnes de riz paddy, soit 99% de l’objectif. Les superficies récoltables en céréales sèches sont évaluées à  3 078 752 ha, soit un taux de 988,8% de réalisation avec des pertes estimées à  8 352 ha soit 3,2% de superficies réalisées. Les prévisions du ministère de l’agriculture Dans la dernière communication faite par le Ministère de l’Agriculture, il ressort que les superficies récoltables de coton, arachide sont respectivement de 251 092 ha soit 3,2% de superficies réalisées. Rappelons que le plan de subvention (des intrants) amorcé par le gouvernement en 2008 s’est avéré très bénéfique pour les deux dernières campagnes agricoles. Ce système de subvention qui a démarré pendant la campagne agricole 2008-2009 vient de s’étendre sur le mais, le blé et le coton. Le volet commercialisation La campagne agricole qui s’achève, devra se pencher sur une évaluation de la mise en œuvre de l’initiative riz. Et pour améliorer l’opération qui souffre du coté de son volet commercialisation. Et aussi, faudra t-il que l’impact de la forte production soit positivement ressenti par le consommateur. Et jusqu’à  preuve de contraire, le résultat net de production de la campagne n’est pas disponible. Car du moins, C’’est une forte production qui est attendue dans certaines zones telles que Sikasso et l’Office du Niger.

Campagne agricole 2009-2010 : Intensification des variétés de maïs et de blé

Lors de la présente campagne agricole, un accent particulier est mis sur le renforcement de la production du mais et du blé. Diversification des cultures La politique d’intensification de la production d’autres céréales, outre le riz, procède de la volonté des pouvoirs publics maliens, de pouvoir contenir la consommation intérieure à  travers une forte production nationale. Bonne chose ! Serait-on tenté de dire, car cela va non seulement confirmer la réputation du Mali en tant que pays à  vocation agropastorale, mais aussi cela va garantir, la souveraineté alimentaire tant clamée à  longueur de…discours par les autorités. En tout cas, l’objectif de production que s’était assigné l’initiative riz, la campagne dernière, à  savoir : l1,6 millions de tonnes de paddy (non décortiqué), soit 1 million de tonnes de riz marchand, a été largement atteint. Infléchir sur la hausse des prix Mais la préoccupation des consommateurs se situe surtout au niveau de la hausse réelle des prix. En fait, malgré la forte production, les prix n’ont pas chuté. D’ores et déjà , nombre de consommateurs maliens se demandent si la production en grande quantité des nouvelles variétés (mais et blé) ne va pas produire les mêmes effets que l’initiative riz. En tout cas, l’épisode de l’initiative riz, n’aura pas permis de rendre abordable au consommateur moyen, le prix du riz sur le marché. A en croire, M Coulibaly, un consommateur local, ce riz était quasiment introuvable sur le marché, tant il était plus cher que le riz importé. Comme quoi, une chose est d’accroà®tre la production nationale, une autre est de fléchir les prix pour le consommateur. En raison de la tendance prometteuse de l’initiative riz, le Gouvernement du Mali a opté pour le renforcement d’autres variétés de cultures. C’’est ainsi que, pour la campagne en cours, un accent particulier a été mis sur le mais et le blé. Le mais et le blé : Une alternative heureuse ? Cette initiative procède de la volonté de procéder à  l’intensification de la production agricole en général. Même si la consommation du riz s’est beaucoup accrue au Mali, il faut souligner par ailleurs, que certains produits tels que le mais et le blé sont très consommés, indique un opérateur céréalier de la place. La consommation du mais a même augmenté au cours des 20 dernières années : « Il y a 10 ans, J’importais 200 tonnes de mais par an, aujourd’hui, J’en importe 600 ». Coté Gouvernement, le Directeur national de l’Agriculture, Daniel Kelema a laissé entendre que tous les moyens techniques sont utilisés pour conforter les paysans à  la culture des deux variétés céréalières.

Campagne agricole 2009-2010 Alhassane Ag Aghatam satisfait

Dans le cadre du suivi de la campagne agricole 2009-2010, le ministre de l’Agriculture, Aghatam ag Alhassane a entamé début août, une série de visites à  l’intérieur du pays. Objectif : constater l’évolution de la campagne agricole 2009-2010 dans les différentes zones agricoles. Au nombre des zones visitées, on peut noter les étapes de Ségou, Sikasso, Mopti, Koulikoro, Tombouctou, Kayes… Une campagne sous de bons auspices Malgré l’installation tardive de l’hivernage, la campagne agricole s’annonce bonne dans les régions visitées par le ministre. Et mieux, les précipitations reçues au cours des dernières semaines, ont permis d’atténuer les inquiétudes suscitées par l’installation tardive des pluies. Du coup, le déficit pluviométrique annoncé, et qui avait inquiété plus d’un acteur du monde agricole, n’a pu entamer l’ensemble des cultures. A noter que le ministre Aghatam ag Alhassane n’a pas pu profiter de ses vacances. Au contraire, il a mis ce temps à  profit pour visiter l’ensemble des zones agricoles du pays. A Kayes, il y a un regain d’optimisme. Mais la situation de certains champs entièrement désherbés, de terres inexploitées, justifie encore l’anxiété et la réticence de nombreux paysans face au déficit pluviométrique annoncé. Des cultures variées et abondantes Lors de son passage, le 9 août dernier, à  Sikasso, le ministre a noté avec satisfaction les parcelles de mais, de coton, du centre de Formation de Guaralo. Le champ du président de l’APECAM (l’Assemblée permanente des chambres d’agricultures du Mali) Bakary Togola, a reçu la visite du ministre. Bakary Togola est l’un des grands producteurs de céréales du pays. En partance pour Mopti, le ministre de l’Agriculture a aussi visité les fermes des femmes de N’Tosso et certains champs de coton à  Koutiala. Un périple agricole à  travers le pays Le long périple du ministre l’a conduit dans les cercles de Bankass, de Bandiagara et Douentza dans la région de Mopti. Et dans les plaines de riz à  San et à  l’office du Niger à  Ségou. Sans oublier les champs d’Acacia-Sénégal (plus de 500 000 hectares) à  Tiendié et Dialoubé. En fait, la culture de l’acacia-Sénégal est destinée à  la confection de la gomme arabique : un produit très recherché qui entre dans la fabrication de produits pharmaceutiques et industriels. Au cours de son périple, le ministre s’est aussi rendu dans les champs de sorgho, d’arachide et de haricot de Sory Ibrahima Makanguilé, président du comité d’organisation de la Can 2002. A Kolokani, le ministre a visité des champs de mil et d’arachide d’Ouguelo Diarra et de Kassoum Diarra à  Koulikoroni, un village situé à  une vingtaine de km de Kolokani. Visite dans les localités de Nara, Kolokani, Kélékolo etc… A Nara, l’état végétatif des champs est satisfaisant. Entre Mouroudjan et Nara, la quasi-totalité des champs de mil en bordure de route sont arrivés à  maturité. Au point que certains paysans sont persuadés que juste après le Ramadan, ils seront en mesure de faire leurs récoltes. A kolokani, le petit barrage de Kélékolo a aussi reçu la visite de Aghatam ag Alhassane. Il faut noter que ce barrage permet de retenir l’eau qui s’écoule pendant 5 mois dans la zone afin de l’utiliser pour le maraà®chage et la riziculture. Partout ou le ministre est passé, il a demandé aux paysans d’avooir recours aux structures techniques de son département en cas de nécessité. Il faut noter qu’à  l’issue des différentes tournées, le ministre a pu s’imprégner de l’état réel d’avancement de la campagne agricole 2009-2010. « Dans l’ensemble, nous pouvons nous attendre à  la surprise agréable d’une forte production céréalière » a-t-il lancé avec satisfaction.

Baisse du prix du riz : quel impact sur les consommateurs ?

Le riz coûte de plus en plus cher chaque année. C’’est certainement pour parer à  ce problème, que le 1er ministre Modibo Sidibé a lancé l’initiative riz. Si certaines mauvaises langues ont critiqué cette action du PM, beaucoup cependant se montrent satisfaits des impacts engendrés par les différents programmes. La semaine dernière, la télévision nationale annonçait une légère baisse du prix du riz à  San, dans la région de Ségou. Le kg étant au départ vendu à  300 FCFA, il est décendu à  275 FCFA. Cette baisse ne semble pas faire l’unanimité au sein de la population Niouma est lycéenne et vend du riz pendant les vacances dans le magasin de sa mère : « Je n’avait pas entendu parlé de cette baisse du riz puisque nous n’avons rien ressentit de nouveau au niveau de la vente. Je trouve en tout cas que cette une bonne nouvelle, autant pour les consommateurs, que pour nous même les commerçants. Dans la mesure o๠la population est confrontée à  la crise économique qui secoue le monde entier, la montée des prix ne lui serait pas du tout favorable. » Siaka Bakayoko est commerçants de céréales au grand marché de Bamako. Il explique : « Je pense que la baisse du prix du riz est la bien venue en cette période de crise. Imaginez qu’il y a deux mois à  peine, le kg du riz ‘’gambiaka » variait entre 385 et 400 FCFA. Mais actuellement, il se vend à  350 ou 375 f selon les vendeurs. On peut dire que le riz coûte moins cher, mais nous souhaitons que les prix baissent encore plus. » Sékou Nimaga a 15 ans et vend à  la boutique de son oncle pendant les vacances. « Le prix du riz n’a pas trop augmenté pour le moment, surtout avec la baisse récente du kg à  San. Nous vendons le kg du riz gambiaka à  375 f. Les riz importés quant à  eux varient en fonction des qualités. Le riz fumé ou ‘’malo woussou » est vendu à  450 f, le riz parfumé à  550 f. » Diakaridia Diarra est commerçant au grand marché. Il donne ses impressions : « Je ne suis pas au courant de cette baisse du prix du riz. Et je n’en ai constaté aucun effet sur les ventes achats que J’effectue. Le kg du riz gambiaka s’élève à  375 f, et le riz importé coûte 350 f. C’’est de la pub cette annonce, rien d’autre. » L’ avis des consommateurs Cheick Oumar Tera est fonctionnaire et chef de famille : « La baisse du prix du riz annoncé n’a eu aucun impact sur mon porte feuille. à‡a a été dit juste pour calmer les esprits. Si cela était réel sur le terrain, nous aurions moins de problèmes aujourd’hui. Imaginez que J’ai plus d’une dizaine de bouches à  nourrir tous les jours. Mon salaire fini avant même que je n’ai eu le temps de le retirer. Si aux factures de courant et d’eau, vient s’ajouter la cherté du coût de la vie, mais on va o๠là  ? » Aminata est femme au foyer et mère de 6 enfants : « Nous sommes fatigué de subir l’augmentation continuelle des prix de denrées alimentaires. Je ne comprends pas pourquoi le riz coûte si cher dans notre pays. l’office du Niger est là  pourquoi ? Il ne fait que croiser les bras. Les agriculteurs et les paysans doivent être aidé pour une meilleure production. Le Mali est un grand pays agricole. Il doit donc être auto suffisant. Il faut soutenir l’initiative riz du 1er ministre. Que les gens arrêtent d’être égoà¯stes et de mettre des battons dans les roues de ceux qui veulent l’avancée du pays. Mon mari et moi avons du mal maintenir le cap avec le coût élevé du riz. Nos enfants n’aiment que cette denrée. Je suis obligé de cuisiner au moins 4 kg de riz par jour pour toute ma famille. On est fatigué. Il faut vraiment que l’Etat trouve une solution le plus rapidement possible, car le mois de ramadan approche.» Les avis sont partagés sur le prix du riz. Chacun doit s’impliquer personnellement afin que la satisfaction soit totale. Les opérateurs économiques ont le devoir de penser un peu au peuple. Il est évident que les importations les arrangent plus que le riz produit sur place. Mais, il ne faut pas non plus oublier que seul l’indépendance alimentaire pourra faire sortir le Mali de sa situation actuelle.

Initiative riz : un bilan positif malgré la « grogne » du consommateur ?

«l’initiative riz est une réponse audacieuse qu’un gouvernement, confronté à  un problème crucial, ait pu adopter de façon souveraine. Réduire la portée d’un projet à  une question de chiffres à  propos de la quantité de riz produite serait faire preuve d’une erreur d’appréciation. Le ministre Alassane AG Agathan de renchérir « En mettant les exploitations agricoles à  l’abri de l’insécurité alimentaire, l’opération Initiative riz a contribué à  une amélioration sensible de la situation économique et financière des ruraux. Contrairement à  ce qu’annonçaient certaines sources, l’initiative riz a coûté au trésor malien 5 milliards de FCFA. Pour la première fois, un gouvernement prenait l’initiative de faire face à  un problème crucial (la pénurie annoncée du riz sur le marché mondial) en comptant sur les forces internes du pays. » Mamadou Goà¯ta, directeur de la Cellule technique du projet Initiative riz, a montré que sur une prévision de 809 596 tonnes, la campagne agricole 2008 a permis la réalisation de 800 669 tonnes. Les approvisionnements en semences sont montés à  13 805 tonnes dont 75% sont disponibles aux mains des producteurs. Améliorer la qualité de vie des populations Pour obtenir ces résultats, les stratégies retenues dans le cadre de l’initiative riz ont été entre autres : l’intensification agricole par l’utilisation des intrants (semences sélectionnées et engrais), et des itinéraires techniques ; le choix du riz irrigué et du riz Nerica. Sans oublier, selon M. Goà¯ta, la subvention accordée aux paysans sur les prix des intrants. Par ailleurs selon le directeur de la Cellule technique du projet Initiative riz, la pluviométrie était au rendez-vous, toute chose qui a favorisé le démarrage de la campagne et des opérations de repiquage. A en croire le conférencier, « Sans conteste, on peut dire que l’initiative riz a contribué à  réduire considérablement la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations rurales des zones de riziculture. » Quant aux difficultés rencontrées lors du déroulement de la campagne 2008, M. Goà¯ta a déploré le problème d’approvisionnement en engrais, l’insuffisance de certaines semences, la complexité de l’organisation du volet commercial, le déficit de communication etc. Un consommateur insatisfait Répondant à  la préoccupation du consommateur, qui n’a pas bénéficié des retombées de l’opération, malgré la production record, le ministre de l’Agriculture a précisé que comparativement aux autres pays, le riz coûte 300 FCFA au Mali, contre 400 francs au Burkina Faso, 450 francs au Niger. Avant d’arguer que « ce problème est un phénomène mondial dû à  la flambée du prix du riz qui est consécutive à  l’augmentation de la demande de consommation au niveau mondial ». Pour la nouvelle campagne, il s’agira de renforcer l’initiative riz à  laquelle les partenaires techniques et financiers ont renouvelé leur confiance. Cette année, l’Etat apportera une subvention de 8 milliards de FCFA, pour un objectif de production de 2 300 000 tonnes de riz paddy..

Initiative riz 2 : Comment faire face à la hausse des prix ?

Atteindre l’autosuffisance alimentaire », voici l’un des objectifs de l’initiative riz. Et sa mise en œuvre a couté près de 42,65 milliards de Francs CFA » avec un préfinancement en équipements d’environ 701 millions. Objectif final de production ? 1,6 million de tonnes de paddy (non décortiqué), soit 1 million de tonnes de riz marchand. Une production sensée couvrir les besoins en consommation domestique. Tout en dégageant un excédent de 100000 tonnes. On comprend pourquoi le Premier Ministre, Modibo Sidibé, en a fait une priorité. En 2008, le Mali n’a jamais produit autant de riz. Avec 1 607 647 tonnes de paddy, la campagne 2008-2009 affiche un excédent rizicole de 259.190 Tonnes. Une production qui équivaut à  99,34% des prévisions pour la même période. Soit 19% de l’excédent céréalier estimé à  1.389.970 Tonnes, toutes céréales confondues. Pour une fois, le riz malien parvient à  alimenter le marché domestique. Et même à  contribuer à  une baisse des prix. Mais cette baisse n’a pas tout à  fait satisfait les consommateurs… Le riz, une culture exigeante… « Nous ne comprenons pas ! Nous avons les rizières de Niono. Celles de Mopti. Mais le riz reste toujourrs cher ! le kilo se vend à  400 francs CFA, o๠allons-nous ?, se demande un citoyen de Bamako. Les coûts de production du riz, par culture intensive, exigent un apport substantiel en engrais. Une subvention a permis aux producteurs de s’en procurer au prix de 12 500 FCFA le sac de 50 kg… Mais ces prix répondent-ils aux réalités économiques du pays et à  celles des petits producteurs car les intrants et fertilisants agricoles restent relativement chers ! La problématique de l’accès aux ressources de production telles que la terre, la main-d’œuvre, le crédit ou les équipements s’est également posée et particulièrement pour les femmes exploitantes agricoles… Outre la commercialisation du riz, tous les producteurs ne disposent pas de moyens de stockage et de conservation adéquats et l’initiative 2008 riz n’y apporte aucune solution. Dès lors, les producteurs n’ont d’autres choix que de brader leurs récoltes aux commerçants. Ce qui crée des écarts de prix entre le riz malien et ses concurrents de la sous région. La différence était de l’ordre de 110 Fcfa le kilo entre le riz du Sénégal, et du Burkina Faso ou de 160 Fcfa le kilo entre celui du Niger. Le prix du riz n’a donc pas baissé mais plutôt enregistré une hausse substantielle. Le kilo de riz blanchi se vend aujourd’hui entre 375 et 400 Fcfa et le sac de 50Kg varie entre 18 750 Fcfa/20000Fcfa pour le consommateur lambda. Quant au commerçant détaillant, il oscille entre 360Fcfa le kilo soit environ 18 000 francs le sac de 50 Kg. Qu’est-ce qui explique une telle flambée des prix ? Pour les spécialistes, la hausse des prix des produits alimentaires au niveau international (blé, riz, huile, lait en poudre, etc.) et l’augmentation des hydrocarbures et les coûts du fret maritime, se répercutent sur cette flambée. Et aussi face à  la demande mondiale croissante de céréales en Chine, en Inde… La constitution de stocks de précaution en vue de se mettre à  l’abri d’une éventuelle flambée de prix ou les niveaux élevés du prix des céréales depuis la campagne précédente et les retentions opérées par les producteurs céréaliers en quête de meilleurs prix, ajoute à  l’inflation. Le fait que le Mali dégage un surplus de production en riz ne signifie pas que le pays sera à  l’abri d’une hausse potentielle des prix du riz dans les mois à  venir, ajoutent des spécialistes. Interdire l’exportation ? Réduire l’importation ? Quels effets ? On sait cependant que chez les producteurs de l’Office du Niger l’heure n’est pas à  l’espérance avec les nouvelles mises en culture tournées vers l’extérieur. Les projets d’extension en sont une belle illustration. En effet, les étrangers s’en sortent avec quelques 360 000 hectares contre 9 000 pour les petits paysans. A cela s’ajoutent les 15 000 hectares d’un groupe à  capitaux américains et sud-africains, pour 15 000 hectares et les 11 000 hectares de l’UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest-africaine). Le Millennium Challenge Account relatif à  14 000 hectares aménagés sur financement du Gouvernement américain en partenariat avec le Mali et les 100 000 hectares octroyés à  la société Malibya n’arrangent rien. Sans oublier la situation bien heureuse des terres libyennes, précisément situées au début des canaux d’irrigation. Tout cela va-t-il permettre de réduire les importations de riz asiatique ? Autant de questions sur les capacités réelles du Mali à  « soutenir la compétitivité et la mise sur le marché du riz produit ». Or, sans un tel soutien, les augmentations de la production rizicole auxquelles nous avons eu droit ces dernières années ont toutes les chances de ne pas durer, sans oublier la rareté des financements publics. Comment alors financer des coûts de production rizicole qui augmentent d’initiative en initiative ? Le coût global de l’initiative 2009/2010, est estimé à  53 milliards Fcfa dont 8,1 milliards Fcfa sur financement de L’Etat. Certains familles ayant droit à  un seul repas par jour, on est en droit de s’interroger sur les plus et les moins de l’initiative riz…

«Initiative riz bis» : les objectifs de la campagne agricole 2009-2010

l’initiative Riz avait été lancée en 2008 par le gouvernement de Modibo Sidibé pour faire face à  la crise alimentaire et satisfaire les besoins des consommateurs tout en baissant le prix du riz. D’un coût estimé à  42 milliards avec des équipements et intrants évalués à  701 millions, l’initiative riz, avait de quoi faire jaser. Poudre aux yeux pour certains, novatrice pour d’autres, l’initiative riz, pour sa campagne 2008 a-t-elle atteint ses objectifs de départ ? La production attendue du riz pour la campagne 2008/2009 était d’environ 1.618 323 tonnes, soit une hausse de 50% par rapport à  la campagne précédente, ce qui aurait permis de réaliser une production de riz marchand estimée à  près d’1 million de tonnes. Pour la nouvelle campagne, l’objectif est supérieur à  2 millions de tonnes de riz pour un coût avoisinant les 55 milliards de francs. Est-ce à  dire que les moyens déployés l’année dernière étaient insuffisants ? Alassane Aghatam, le ministre de l’agriculture, entend mettre le paquet pour cette nouvelle campagne, largement préparée par la visite du premier ministre à  Farako (Zone Office du Niger) et o๠il avait récompensé les paysans ayant fourni les meilleures récoltes. Suivi du lancement de la « Journée du Paysan » le 20 juin à  Kassela, en présence du président de la République. l’initiative Riz, des acquis à  consolider Ne laisser aucune place au doute, aux critiques ou aux objections, semble être la politique du gouvernement en matière agricole. Ainsi, les subventions aux producteurs avoisinent les 7 milliards de FCFA, les engrais se chiffreraient à  un peu plus d’ un milliard et les équipements et autres supports à  environ 800 millions. De quoi encourager la production agricole 2009-2010? l’objectif global étant de produire 4,685095 tonnes de céréales, une partie des 10 millions prévus à  l’horizon 2012, heure o๠le PDES, pourrait voir ses initiateurs remplacés à  Koulouba et ses chantiers gérés par d’autres… Selon les chiffres du ministère, la production céréalière 2008-2009 a atteint ses objectifs avec un rendement estimé 4,814,871 tonnes. Quant au coût total de l’opération, environ 33 milliards ont été utilisés. « Vous pensez qu’une seule campagne riz suffit pour faire de l’initiative un succès total? Mais les objectifs réalisés sont encourageants », estimait Seydou Idrissa Traoré, PDG de la zone office du Niger, et o๠une bonne partie du riz malien est produit. Grâce aux surfaces exploitables et l’eau disponible, C’’est là  que la plupart des producteurs cultivent le riz paddy vendu sur le marché local. Selon eux, l’initiative Riz a eu un impact positif sur le consommateur ( qui attendait une baisse significative du prix de vente du riz aux débuts de la crise) et sur l’économie nationale. Notons que le prix de vente du riz se situe entre 350 et 500fcfa le kilo. Tandis que le mali continue d’en importer. Si la zone office du Niger produit près de 53% des besoins en riz du Mali, peut-on espérer une hausse de ce chiffre avec les moyens mis en œuvre pour cette nouvelle campagne 2009-2010 ? Une chose est sure, l’initiative Riz n’a pas fini de faire parler et pourrait-elle un jour se transformer en véritable révolution verte pour le Mali ?

Les banques de céréales pour lutter contre la pénurie alimentaire.

Au lendemain de la campagne agricole 2004-2005, le Mali, comme beaucoup de pays subsahariens, a connu la crise alimentaire. Le président Amadou Toumani Touré (ATT ) a pris l’initiative de créer un commissariat à  la sécurité alimentaire qui mettra en place, quelques mois plus tard, des banques de céréales héritées de la période 1973, année de grande famine au Mali. Le Mali compte au total 703 banques de céréales. Il faut y ajouter quarante autres, créées dans les centres urbains afin de prendre en compte les couches vulnérables de la société. Pour avoir accès à  une banque de céréales, il faut être une organisation féminine, bénéficier d’une expérience de gestion des stocks et signer un protocole d’accord avec le Commissariat à  la sécurité alimentaire. Mme Dicko Bassa Diané est chef du département de la promotion des échanges commerciaux : ‘Avec la crise alimentaire de 2004, les banques de céréales ont été réactualisées aux besoins actuels. Le stock national de sécurité alimentaire (SNS) est désormais décentralisé au niveau des collectivités afin que les stocks de proximité puissent permettre de gérer les crises mineures’ Le cas de Bamako La capitale compte une trentaine de banques de céréales. Mme Dicko précise que face au rôle majeur de la femme dans la sécurité alimentaire, les organisations de femmes ont été priorisées’. Après cinq ans d’existence, les banques de céréales de Kayes à  Kidal, ont permis d’assurer une certaine autosuffisance alimentaire. Sikasso est une zone de production céréalière o๠les stocks continuent d’être un apport clé dans la région. Les couches vulnérables de la population n’ayant pas leurs produits alimentaires annuels, elles ont vécu ces cinq dernières années, grâce à  ces banques de céréales. Pourtant, certaines communes ont parfois connu des problèmes de gestion. Dans le protocole d’accord, il est dit que les stocks une fois vendus, doivent être domiciliés sur un compte spécial dit de «sécurité alimentaire » et l’argent obtenu, réinjecté dans le refinancement des stocks au moment de la récolte. Mais certaines communes en difficulté, puisent dans ces fonds pour financer d’autres activités. Un bilan positif en cinq ans La première évaluation effectuée sur les banques de céréales montre un taux de reconstitution supérieur à  60% avec un fond d’environ 100 millions de FCFA pour la première année. La 2e année, l’ensemble des 703 communes a enregistré un fond de 640 millions de FCFA. La 3e année, un taux de 47 % a été calculé entre les mois de février et mars avec un fond financier de 700 millions de FCFA. Les premiers stocks de céréales avaient été fournis par le Commissariat à  la sécurité alimentaire avec l’appui de la coopération japonaise. Pour l’année 2009, le Mali a reçu un don céréalier de l’Arabie Saoudite qui doit permettre de renforcer les stocks de l’ensemble des 703 communes en riz, à  raison de cinq tonnes par commune. Les banques de céréales sont globalement une initiative salutaire qui mérite d’être encouragée et contribuent à  leur échelle à  la sécurité alimentaire.