Textile malien : Le bazin menacé par la concurrence chinoise.

Sénégalais, Guinéens, Burkinabés, Ivoiriens et même Européens et Américains, tous viennent s’approvisionner en Bazin au Mali. Cela, grâce à  la qualité du tissu qui est essentiellement fabriqué à  partir du coton, mais aussi et surtout, à  cause de la teinture (gala). Les clients apprécient fortement la teinture malienne parce qu’elle est plus résistante. Cela serait dû, selon certains spécialistes en la matière, à  la texture de l’eau. Au Mali, la mer ne coule pas comme certains pays voisins. l’eau du fleuve ne contenant pas de sel, elle contribue à  donner des couleurs éclatantes et une longue durée à  la matière. Made in Allemagne Beaucoup ignorent que le Bazin riche malien est fabriqué en Allemagne. Toutes les productions viennent de chez la Merkel. C’’est un produit importé qui est arrivé à  charmer tous les maliens, et africains. Il n’existe aucune usine de fabrication du Bazin au Mali. Pourtant, C’’est du coton pur et simple. Le pays n’est-il pas premier producteur de coton en Afrique ? Alors, il y a une nuance qui fait que nous devrions être en mesure de confectionner nous même notre Bazin riche. Le souci, C’’est que les outils et machines appropriées coûtent chers, très chers mêmes. Or, nous sommes dans un pays en voie de développement. Et pour développer notre industrie textile, il faut mettre les moyens. Il est important d’aider et d’encourager les secteurs productifs, les secteurs qui font entrer de l’argent dans le pays. Puisqu’il n’y a que de cette façon, que le pays pourra accroà®tre son économie. Par conséquent le ministère de l’artisanat et du tourisme devrait songer à  cet aspect du problème. La chine entre dans la danse La chine est entrée dans l’industrie du Bazin, il y a plus de deux décennies. Néanmoins, elle se limite à  la fabrication du Bazin « moins riche». C’est-à -dire, de qualité inférieure au riche textile allemand. Tous les « moins riches » viennent de Chine. Il sont déversés sur le marché malien et font le bonheur de la frange la plus démunie de la population. Un mètre du Bazin riche varie entre 5000 et 5500 FCFA. Contrairement au mètre du ‘moins riche’ qui oscille entre 1500 F, 2000 F, 3500 FCFA. La différence est de taille. Le bazin moins riche Mamadou Coulibaly a une boutique de Bazin riches au grand marché de Bamako depuis deux ans. Il estime « Les produits chinois ne sont pas garantis, c’est-à -dire, pas de qualité. Le Bazin riche est très bien vendu. Les clients viennent de partout : Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Niger, France, Allemagne… pour acheter. Certains achètent le Bazin blanc, d’autres préfèrent avec la teinture. Ils trouvent que le ‘riche’ malien est de bien meilleure qualité que ce qui se fait chez eux. Beaucoup aussi les achètent pour aller les revendre à  l’extérieur. Personnellement, je ne m’en plains pas. » Mamadou ne se sent pas du tout inquiété par la concurrence chinoise. « Les Chinois n’arriverons jamais nous battre sur ce terrain. Notre Bazin est unique au monde et nos teintures sans pareilles. Ils auront beau nous imiter, ils échoueront toujours. Même s’ils font chuter parfois notre clientèle avec leurs tissus à  bas prix. » Il est important de signaler que malgré l’importation du Bazin riche, le Mali est le seul pays o๠on le trouve en quantité et en qualité Malheureusement, le Bazin n’est pas le seul bien exploité illégalement par l’Asie. Le bogolan qui est notre matière première de base, date de l’avant période coloniale. l’altermondialiste Aminata Dramane Traoré, s’insurge contre ce qu’elle appelle « la menace chinoise en perpétuelle avancée. » Elle affirme « J’étais écoeuré lorsque, au cours de l’un de mes voyages en Chine, J’ai vu le bogolan malien retravaillé et exposé au marché de Hong-Kong. Avec comme étiquette ‘made in china’. Lorsque J’ai demandé l’origine de ce tissu, ils ont déclaré que C’’est un produit typiquement chinois. J’en avais les larmes aux yeux. » Il est évident que la propriété artistique du Bazin est menacée face à  cette concurrence déloyale des Chinois. Il est temps que les instances dirigeantes du pays prennent leur responsabilité pour une régularisation de notre textile. Aussi bien le Bazin que le bogolan. Vigilance, vigilance.

Les étudiants maliens de Chine le méritent-ils?

Savez-vous combien a couté chaque billet de vacances pour les étudiants et stagiaires maliens basés en Chine cette année ? Et bien tenez vous bien : cinq millions quatre cent soixante quinze mille (5 475 000) francs CFA. A l’entendre ainsi, il n’y peut-être rien d’étonnant ou de choquant dans l’affaire, mais pour celui qui connait le prix réel d’un billet de ce genre, C’’est une bonne raison de s’indigner contre les individus mafieux de l’administration qui s’évertuent à  s’enrichir au détriment du pauvre contribuable malien. Pour mieux éclairer vos lanternes sur le sujet, commençons par le début. En effet, l’Etat malien, soucieux du bien-être des étudiants et stagiaires maliens à  l’étranger, met à  leur disposition, après trois longues et nostalgiques années, des billets de vacances pour leur permettre de regagner le bercail et passer quelques semaines parmi les leurs. Mafia autour des billets de vacances Mais voilà  que des individus sans morale, se sont saisis de cette opportunité pour créer un réseau d’enrichissement personnel autour de la délivrance de ces billets, avec à  la clé une sous-traitance injustifiée et une honteuse surfacturation. Pour parler du cas précis de Shanghai en Chine, chaque billet de vacances a coûté cinq millions quatre cent soixante quinze mille (5 475 000) francs CFA. Un prix vertigineux, au dessus du prix réel du billet qui ne dépasse, en aucun cas, 1 500 000) francs CFA. Les billets en question ont été délivrés par une agence qui répond au nom de MASSA Voyages, suite à  un contrat passé avec l’administration. Cette agence mystérieuse aurait à  son tour sous-traité avec Azur Voyages qui a émis des billets endossés sur l’une des compagnies les plus chères de la place à  savoir Air France. Vous-pouvez déjà  imaginer pourquoi les billets ont été si exorbitants, car du fonctionnaire qui passe le marché au Bureau des transits, et les agences de voyage impliquées, chacun y trouve son compte. Résultat : le pauvre étudiant ou stagiaire qui a passé trois bonnes années à  attendre impatiemment le moment ultime des retrouvailles avec les siens, est obligé de passer la moitié des ses vacances sur place, le temps que les magouilleurs finissent leurs jeux d’intérêt et de ‘’Tagnini ». Faux et traffic de faux Les vacances ont officiellement commencé depuis le mois de juin, mais ce n’est qu’à  la deuxième quinzaine du mois de juillet que les boursiers ont pu mettre la main sur leur billet. Or toutes les écoles et universités réouvrent en début septembre. Donc un mois perdu pour rien. Le malheur des billets en question ne s’arrête pas là . Après avoir reçu leur billet, aussi cher qu’ils aient couté, les boursiers ont découvert à  leur grande surprise, que : ‘’ce sont des faux billets ‘’, selon les termes de l’Agence Air France de Shanghai. Cette dernière leur a fait savoir que les références données par Azur voyages, n’existaient nulle part dans leur base de donnée. Commence alors un autre calvaire o๠le boursier est obligé de dépenser une bonne partie de ses économies dans les cartes téléphoniques pour pouvoir joindre parents et collègues. N’est-ce pas là  une situation pitoyable pour les boursiers maliens, à  qui le Gouvernement, s’il acceptait de verser directement les bourses, auraient facilement acheté un billet et investi le reste de l’argent dans un projet ? Le rôle des autorités N’est-ce pas là , une situation qui interpelle nos autorités afin qu’elles soient plus vigilantes face à  la rationalisation des dépenses publiques, car à  ce rythme, on imagine difficilement l’avenir de notre pays et de sa jeunesse.