Coton : comment augmenter les revenus ?

Principale source de devises du pays avec l’or, le coton est très important pour l’économie malienne. Mais la conjoncture internationale ainsi que le manque de transformation interne inquiètent des acteurs qui mènent des réflexions pour tirer le meilleur profit du coton.

La 13ème Conférence ministérielle de l’OMC s’est achevée le 1er mars dernier à Abu Dhabi sans accord sur l’agriculture. Les différentes délégations n’ont pu se mettre d’accord, au grand dam des pays du C4+ (Mali, Burkina Faso, Bénin, Tchad, Côte d’Ivoire). Ces derniers, qui ont longtemps milité pour que la question du coton ne soit pas diluée au sein du package de l’agriculture, n’ont pas été entendus et les subventions des pays puissances économiques mondiales se poursuivent en faveur de leurs agriculteurs. Ces subventions, selon les termes des membres du C4+, créent une distorsion des marchés. En effet, la Chine et les États-Unis, ainsi que des pays européens tels que la Grèce et l’Espagne, allouent des subventions importantes à leurs producteurs. Grâce à ces aides, le coton provenant de ces pays est vendu moins cher sur le marché. Pour tenter de pallier ce problème et aider les pays du C4+, l’OMC et la FIFA ont signé en septembre 2022 un protocole d’accord portant sur une réflexion sur les moyens de faire du football un outil au service de l’inclusion économique et du développement. Le Président de la FIFA a assuré que le football représentait un marché de près de 270 milliards de dollars, dont 70% générés en Europe. Le lundi 22 avril, Harouna Niang, ancien ministre de l’Industrie et du Commerce du Mali, a présenté au Premier ministre le projet de création d’une unité de transformation du coton en tenues de sport. Selon lui, le projet, soutenu par la FIFA et l’organisation des Nations Unies pour le développement industriel, va permettre la valorisation du coton malien à hauteur de 10%, avec un objectif de 30% à long terme. D’après la CMDT, « le coton contribue à lui seul pour 15% du PIB national et fait vivre directement ou indirectement 4 millions de personnes ». Et, selon les dernières prévisions du Comité de pilotage du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA), la plus haute instance sous-régionale de gestion des questions liées à la filière coton, qui tient actuellement une réunion à Bamako, la production du Mali est estimée en 2024 à 690 000 tonnes de coton graine, contre 480 000 pour la campagne précédente. Ces chiffres relèguent le Bénin, avec 553 787 tonnes, en deuxième position derrière le Mali.

Campagne cotonnière 2024 – 2025 : tenir les promesses

Les acteurs des filières coton du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal, du Togo et du Tchad sont réunis à Bamako depuis le 22 avril 2024. C’est à l’occasion de la 16ème réunion bilan du Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA). Une rencontre qui se tient à un « moment de défis pour les acteurs », notamment l’invasion de jassides, qui avait fait chuter la production de 50% par endroits. Producteurs, chercheurs et industriels sont donc chargés de trouver ensemble les solutions idoines pour booster les rendements et surtout pérenniser une culture vitale pour plusieurs pays.

Marquée par une forte infestation de jassides dans la plupart des pays producteurs de coton en Afrique, la campagne cotonnière 2022 – 2023 a été caractérisée par une baisse significative de la production. Des « ravageurs de fin de cycle qui sont malheureusement intervenus plus tôt », avec l’émergence d’une nouvelle espèce, plus invasive. Une situation inattendue qui a entraîné des dégâts à tous les stades de développement du cotonnier. Avec des niveaux élevés au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Sénégal et au Togo, l’invasion de jassides a entraîné une baisse de production estimée entre 30 et 50%. Avec des prévisions de production au Mali en 2022 de 780 000 tonnes, au Burkina Faso de 647 800 tonnes et en Côte d’Ivoire de 492 820, les récoltes ont été respectivement de 390 000, 411 970 et 236 190 tonnes.

Par rapport à 2021, la production totale dans la Zone Ouest et Centre de l’Afrique a baissé de 30%, passant de 3 139 068 tonnes à 2 102 801 tonnes. Quant aux rendements, ils ont été en deçà de 800 kg/ha et particulièrement inférieurs aux prévisions dans la plupart des pays les plus touchés, comme la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso. Une situation qui a occasionné l’endettement des producteurs et la mise en place par les États de subventions afin de leur permettre de se maintenir dans l’activité pour la campagne 2023 – 2024.

Maintenir la production

Après les résultats catastrophiques de la campagne cotonnière 2022 – 2023, les acteurs de l’espace ont envisagé des mesures destinées à soutenir les producteurs de la filière. Ainsi, les scientifiques ont identifié les causes et préconisé les mesures pour lutter contre ce phénomène nouveau, qui a compromis les résultats de la campagne et au-delà. Avec de nombreuses plantes hôtes autres que le cotonnier, l’insecte ravageur constitue une véritable menace pour la sécurité alimentaire, avertissent les chercheurs.

Lors de la réunion extraordinaire du PR-PICA à Lomé, au Togo, les acteurs ont recommandé notamment trois nouveaux produits, le traitement des semences avec des doses de produits plus relevées que d’ordinaire, l’obtention de dérogations pour l’utilisation de produits non encore homologués et la modification des programmes de traitement pour intégrer les nouveaux produits. Des mesures fortes qui ont permis aux producteurs de garder espoir.

Estimée à 690 000 tonnes de coton graines pour 2023 – 2024, la production malienne a permis aux acteurs de retrouver l’optimisme après la précédente campagne perturbée par l’invasion des jassides. Ainsi, le Mali retrouve sa place de premier producteur africain. Devant le Bénin, 553 587 tonnes, le Burkina Faso, 407 500 tonnes, la Côte d’Ivoire, 394 631 tonnes et le Cameroun, 350 000 tonnes, selon les données du PR-PICA.

Selon les responsables de la Compagnie malienne de développement textile (CMDT), cette performance malienne est attribuable au maintien de la subvention et à l’augmentation du prix d’achat du coton graine. La reprise est aussi due aux « stratégies » déployées par la société pour respecter le dispositif de veille mis en place pour prévenir les attaques des jassides grâce aux produits proposés par l’Institut d’économie rurale (IER), en collaboration avec les chercheurs du PR-PICA.

Malgré donc son démarrage dans des conditions d’inquiétude, la campagne, dont les résultats ont été annoncés par la réunion du Comité de pilotage du PR-PICA en décembre 2023, permettra au Mali de reconquérir sa place de leader des producteurs du coton africain.

Même si cette production enregistre un recul de 11% par rapport aux prévisions, elle représente tout de même un rebond de 76% comparé à la précédente campagne.

Perspectives conditionnées

En pleine période de « mise en place », en attendant la fixation des prix du coton et des intrants qui doivent en principe être connus durant ce mois d’avril, les producteurs restent préoccupés par certaines difficultés. « La première inquiétude que nous avons c’est le retard dans le paiement des prix du coton, qui ne dépasse pas 52% dans l’ensemble », témoigne Issa Konaté, producteur de coton dans la région de Sikasso.

Si des dépenses peuvent être engagées sous certaines conditions, il est difficile pour un producteur qui vit de la culture du coton d’entamer une nouvelle saison sans être totalement payé pour la production précédente. L’autre sujet de préoccupation est relatif au prix des intrants, qui peuvent soit réjouir les producteurs soit les « décourager », ajoute M. Konaté. En effet, lorsqu’ils dépassent un certain niveau, cela peut être un facteur déterminant pour la décision.

Encore désorganisée il y a 3 ans environ, la Confédération des producteurs de coton qui est mise en place cette année est un préalable important qui, espère-t-il, continuera d’assurer l’équilibre et la sérénité au sein de ces acteurs primordiaux de la filière. Concernant les attaques des jassides, après les premières et les mesures adoptées elles ont été endiguées et il faut maintenir cette situation en garantissant la disponibilité des produits, suggère M. Konaté.

Évoquée par les responsables de la CMDT lors de l’ouverture de la réunion du PR-PICA le 23 avril 2024 à Bamako, la question des rendements est un défi constant, qui interpelle lui aussi. Pour le producteur, les différentes qualités de semences disponibles ont montré leurs limites et il est essentiel que d’autres variétés, qui seront plus adaptées aux conditions et aux réalités des sols, soient adoptées. Par ce que les « rendements ne sont pas vraiment à hauteur de souhait », déplore M. Konaté. Puisque c’est au rendement qu’est effectué le paiement, il est important que « nous ayons des semences plus performantes en la matière ».

Espérant une hausse du prix au producteur cette année, M. Konaté attend également une baisse du coût des intrants et surtout le paiement des sommes dues au titre de la campagne précédente pour entamer avec plus d’engouement la prochaine, qui doit confirmer les « bons résultats » de 2023 – 2024.

Évoluer face aux défis

Créé au Burkina Faso en 1998, le Projet régional de prévention et de gestion de la résistance de Helicoverpa armigera aux pyréthrinoïdes en Afrique de l’Ouest (PR-PRAO) est devenu en 2005 le Programme régional de protection intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA) en décidant d’intégrer toutes les disciplines de la production, notamment l’amélioration variétale, il est désormais le Programme régional de production intégrée du cotonnier en Afrique (PR-PICA).

Même s’ils affichent des « résultats intéressants dans la gestion de la résistance des ravageurs », ses responsables entament cette session avec d’importants défis. Ils sont relatifs à la faiblesse des rendements, qui sont encore inférieurs à une tonne à l’hectare. « Inacceptable », à l’heure actuelle, compte tenu des nombreux progrès dans le domaine. La variabilité de la pluviométrie et la question centrale de la transformation du coton africain sont aussi des problématiques qui sont à l’ordre du jour du développement du secteur du coton.

Des questions centrales sur lesquelles les chercheurs des huit pays producteurs du PR-PICA, ainsi que leurs partenaires, réunis à Bamako sont donc attendus pour faire des recommandations pertinentes, capables de booster le secteur et surtout d’assurer sa viabilité, compte tenu de son importance dans l’économie des pays producteurs.

Coton : le Mali veut retrouver sa première place

Après une mauvaise campagne 2022-2023, le Mali a perdu sa première place de producteur de coton au profit du Bénin. Avec 389 700 tonnes produites, il est même troisième, derrière le Burkina Faso. Mais pour la campagne à venir et les prochaines, les acteurs de la filière ont de grandes ambitions.

Ces dernières années, la production cotonnière du Mali ressemble aux montagnes russes. De 700 000 tonnes en 2019, le Mali a chuté l’année suivante à 147 000 tonnes. Une campagne catastrophique et un mauvais souvenir que beaucoup d’acteurs ne souhaitaient plus revivre. Après la reprise en main en 2021, avec un chiffre record de 777 120 tonnes et une prévision de 820 000 tonnes, l’euphorie est retombée face à la réalité du terrain. En début de campagne de la saison 2022-2023, du fait de la hausse des prix des intrants, la filière coton a dû revoir ses ambitions à la baisse et viser l’objectif de 780 000 tonnes. La valeur des intrants placés était de 68,84 milliards de francs CFA contre 86,23 milliards en 2021. En sus, les livraisons ont accusé du retard, ce dont les différents protagonistes se sont accusés, alors que le niveau de production baissait ostensiblement. La production réalisée sera de 389 700 tonnes contre 777 120 en 2021, soit une baisse de 50% due en partie à l’abandon d’environ 150 000 hectares par les producteurs à cause de la pullulation des jassides, repérés pour la première fois au Mali, selon le ministère de l’Agriculture. Il faut y ajouter l’inondation de certaines parcelles, au bord de certains cours d’eau et dans les bas-fonds. Conséquence, le Mali a perdu sa première place au profit du Bénin, qui a enregistré une production de 587 656 tonnes. Le Burkina Faso se classe à la deuxième place avec 411 969 tonnes.

La CMDT place la nouvelle campagne sous le signe du redressement de la production cotonnière, avec un seul objectif, retrouver la place de leader du continent. La production nationale pour la campagne 2023 est estimée à 780 000 tonnes de coton graine, alors qu’au Bénin elle est projetée à 768 000 tonnes. Pour cela, la CMDT espère « un approvisionnement correct des producteurs en engrais ainsi qu’en produits anti-jassides ainsi qu’une bonne pluviométrie ». Alors que la nouvelle campagne devrait démarrer ce mois-ci, les projections pour les prochaines sont déjà connues. Elles sont de 860 000 tonnes pour 2024 et de 910 000 tonnes en 2025. Toutefois, elles peuvent se heurter à l’insécurité et l’augmentation des prix des intrants agricoles avec la guerre en Ukraine. Le coton est avec l’or la principale source de devises du Mali.

Coton : Objectif 1 million de tonnes

Un million de tonnes, c’est ambitieux mais pas impossible. C’est en tout cas l’objectif affiché par les organisateurs du Forum sur les perspectives de la production cotonnière au Mali, campagne 2019 – 2020, prévu pour ce 11 avril 2019. Après une campagne 2018 – 2019 dont la production s’est élevée à 700 300 tonnes de coton graines, 675 500 en zone CMDT et 24 800 en zone OHVN, soit un taux de réalisation de 93,37%, les acteurs du secteur « rêvent » de booster la production pour atteindre le million de tonnes. Plus qu’un symbole, il s’agit d’un objectif réaliste et réalisable pour le premier producteur africain, à condition de s’en donner les moyens.

Partager cet objectif  avec les acteurs du secteur est l’un des résultats attendus à l’issue de ce forum, qui doit regrouper les producteurs de coton, les services techniques et d’encadrement,  les  administrations des zones cotonnières et les partenaires techniques et financiers de la filière. Mobiliser l’ensemble des acteurs autour d’un défi majeur n’est pas une première, estiment les responsables de la Confédération des Sociétés coopératives des producteurs de coton du Mali (C –  SCPC).

Faible valeur ajoutée

En  effet, en 2011, le Mali produisait environ 240 000 tonnes. C’est lors d’un forum que l’objectif du président de l’époque d’atteindre 500 000 tonnes avait été dévoilé. Et la production avait atteint 450 000 tonnes, précisent les responsables de la C-SCPC. Il s’agit donc de « dégager les grandes lignes et d’inciter la base afin d’atteindre le but fixé », explique M. Abdoulaye N’Diaye, chargé de la communication à la C-SCPC.

D’autant que «pendant  les six dernières campagnes, la production cotonnière a connu un accroissement régulier », passant de 449 646 tonnes en 2012 – 2013 à 728 606 tonnes en 2017 – 2018. Un record qui incite les cotonculteurs à poursuivre l’augmentation de la production.

Les zones de production cotonnière encadrées par la Compagnie malienne de développement du textile (CMDT) et l’Office de la Haute vallée du Niger (OHVN) couvrent respectivement des superficies de 134 518 km2 pour une population d’environ 4 026 000 habitants, et 26 000 km2 pour environ 1 652 980 habitants. La « production des cultures du système coton est assurée par des exploitations familiales, au nombre d’environ 203 900, cultivant en moyenne 10 hectares, dont 3 hectares réservés au coton » et le reste consacré aux céréales et légumineuses.

Contribuant à hauteur de 15% à la formation du PIB, le coton fibre est le deuxième produit d’exportation du Mali, encore à faible valeur ajoutée car très peu transformé sur place.

Forum international sur le coton : Transformation impérative

La deuxième édition du Forum international sur le coton se tiendra du 7 au 9 mars 2019 à Bamako. Cette rencontre « scientifique et professionnelle » veut contribuer à une prise en compte efficiente des problèmes du secteur coton et surtout à une meilleure valorisation de l’or blanc.

« Atteindre 800 000 tonnes de coton et 15% de transformation à l’horizon 2020 », c’est le thème et l’ambitieux objectif que visent les organisateurs du Forum international sur le coton. Premier producteur africain, avec 725 000 tonnes de coton graines la campagne passée, le Mali est un « grand leader dans le domaine, mais malheureusement il ne transforme que 2% de sa production », explique M. Abdel Rahmane Sy, initiateur du forum et président de l’Association des jeunes pour la valorisation du coton (AJVC).

Si les initiatives existent pour rehausser ce niveau de production et atteindre les objectifs de transformation pour une meilleure plus value, elles manquent de coordination. Il faut donc que tous les acteurs et décideurs publics, le secteur privé et les experts du domaine discutent des problématiques et proposent des solutions pertinentes et capables d’impulser le changement. C’est justement cette synergie que le forum veut créer autour du coton.

En effet, 15% de transformation, c’est pourtant un objectif réalisable, et même un engagement du Mali, qui a signé des conventions en ce sens au plan sous-régional. Cette transformation, qui concerne essentiellement le coton graine, est l’œuvre d’environ 92 unités de production, dont 80 regroupées au sein de la Fédération nationale des producteurs d’huile et d’aliment bétail (FENAPHAB).

Pour fabriquer leurs produits, ces unités locales acquièrent la production de la Compagnie malienne de développement textile (CMDT), pour un montant annuel de 37 milliards, selon M. Boubacar Sidiki Diabaté, secrétaire général de la FENAPHAB. Cependant cela est insuffisant pour couvrir leurs besoins et elles importent aussi de la sous-région. Outre les coûts de transport et de l’énergie, cela contribue à augmenter le prix de revient de l’aliment bétail. Mais le parent pauvre de la transformation est la fibre,  où il y a peu d’unités.

L’une des pistes est donc une véritable « volonté politique de promouvoir le textile », insiste M. Sy. Si ce secteur peut être porté par l’artisanat, « l’absence de données claires » à ce niveau constitue un obstacle. Il faut donc un changement de stratégie pour que le soutien à la production soit au niveau de celui à la transformation, espèrent les professionnels.

Kalifa Sanogo : « Je dois tout à Sikasso »

L’ingénieur à la retraite est devenu le maire de la deuxième plus grande agglomération du Mali. Un changement dans la vie de celui qui ambitionne de transformer une ville qui possède tous les atouts, mais où on manque de tout.

C’est un ingénieur de 67 ans, élu sous les couleurs de l’ADEMA-PASJ qui occupera désormais le fauteuil de maire de Sikasso. Kalifa Sanogo succède ainsi à Mamadou Tangara, sortant issu du RPM. Sénoufo natif de Sikasso, le nouveau maire est détenteur d’un diplôme d’ingénieur des Eaux et forêts obtenu à l’université de Sarajevo en 1973 et d’un 3ème cycle en sciences du sol de la même faculté en 1976. Il est désormais en charge de construire une ville où tout est prioritaire : infrastructures routières, eaux, électricité. « Je suis prêt, affirme-t-il. Je dois tout à Sikasso qui m’a tant donné. Mon seul et unique objectif, c’est le développement de cette ville », explique-t-il. S’il y a un problème qui mine Sikasso, c’est bien la spéculation foncière. « On attend beaucoup le nouveau maire sur la question », déclare un habitant, à qui l’élu répond qu’« une fois installé, je compte demander au ministère de tutelle de faire un moratoire de quatre ans, le temps de voir clair sur la situation.

Riche parcours Fonctionnaire des Nations unies pendant 21 années (1990-2011), Kalifa Sanogo avait auparavant servi le Mali comme directeur général adjoint de l’Institut polytechnique rural (IPR), chef du département d’enseignement et de recherches (DER) des sciences et techniques forestières et du génie rural de l’IPR (1974-1978), conseiller technique puis directeur de cabinet du ministre de l’Agriculture (1981-1984), conseiller technique spécial du directeur général des eaux et forêts (1987-1990), avant d’être nommé PDG de la CMDT (2013-2015). Membre de l’ADEMA-PASJ, il faisait déjà partie, en 1992, de l’équipe de campagne du candidat Alpha Oumar Konaré. Membre actif et fondateur de l’Association pour le développement du cercle de Sikasso (ADCS) et de l’Association pour le développement de la région de Sikasso (ADRS), Kalifa est un travailleur de l’ombre qui entre enfin dans la lumière. « C’était prévisible, il a été toujours là quand le peuple a eu besoin de lui », a déclaré Adama Coulibaly, animateur à la radio Bamakan. Pour Monsieur le maire, c’est aussi une belle revanche sur ses « anciens » amis du RPM, qui l’ont fait quitté la CMDT en 2015.

 

 

Coton: le Mali réduit ses prévisions de production

Pour la saison 2016/2017, le Mali a réduit les prévisions de production de coton. En tout cas, C’’est ce qu’a annoncé, le lundi 02 mai, la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), qui, selon Reuters, n’a pas décliné les raisons de cette décision. La prévision a été revue à  la baisse à  650,000 tonnes, alors que les précédentes estimations variaient entre 750 000 tonnes et 800 000 tonnes. Ouverte le mois dernier, en avril, la saison du coton se poursuit jusqu’en mars 2017 au Mali, le plus grand producteur de coton de l’Afrique de l’ouest. La saison des récoltes de l’année dernière avaient généré 513,553 tonnes, ce qui était de beaucoup inférieur à  l’objectif de 650 000 tonnes, cela à  cause des dégâts causés par les pluies d’ailleurs même tardives, mettant du coup en évidence la difficulté qu’il y a à  atteindre les objectifs en matière de récolte. Au Mali, la production du coton commence en mai pour prendre fin en octobre. La commercialisation débute en octobre pour terminer en mars.

CMDT : 500.000 tonnes de coton-graine pour 2011

Lors d’une conférence de presse, le patron de la CMDT Holding, Tiénan Coulibaly, a fait le bilan partiel de la campagne écoulée. Pour lui, celle-ci a démarré dans des conditions socio-économiques favorables. Grâce au paiement à  temps de la totalité des recettes coton-graines de la campagne 2009-2010 au 31 mai 2010 ; le versement aux producteurs d’un complément de prix de 14 FCFA le Kg et le maintien de la subvention des engrais par le gouvernement ; La hausse du prix aux producteurs de coton-graine -qui est passé de 170 à  185 francs par Kg ;Selon Tiénan Coulibaly, avec les efforts des acteurs de la filière coton et l’appui du gouvernement, la production cotonnière du Mali a régulièrement augmenté ces dernières années. Mais, le PDG note que des difficultés pluviométriques ont eu un impact négatif sur les productions agricoles pendant la campagne 2010-2011. Ainsi la production totale réalisée pendant la précédente campagne agricole dans les zones CMDT et OHVN, est estimée à  243 863 de coton-graine contre 228 999 en 2009-2010 et 201 462 en 2008 -2009. La valeur totale de la production coton s’élève à  45. 114. 655. 000 de francs CFA, contre 38. 929. 830 000 en 2009-2010, et 40. 292. 400. 000 de francs CFA en 2008-2009. Quant au payement des producteurs, le PDG de la CMDT Holding a promis que des fonds seront mis à  la disposition de la BNDA (Banque nationale de développement agricole). Laquelle s’organise pour finir de payer tous les producteurs avant le 25 avril. A la date du 10 avril 2010, la vente de fibres a porté sur 100.530 tonnes, dont 1. 030 tonnes aux industries nationales. A la même période, 114. 269 tonnes de graines ont été vendues à  41 huileries nationales agréées. Concernant les céréales sèches (maà¯s, mil et sorgho), la production réalisée dans la zone CMDT en 2010-2011 est de 1. 275 900 tonnes contre 1. 263 800 en 2009-2010 et 1. 221 046 tonnes en 2008-2009. «Â Les besoins des populations des zones CMDT sont largement couverts. Cette production va dégager des surplus commercialisables pour le reste du pays » dira-t-il. Une ambition de 500 000 tonnes de coton-graine pour 2011 Le plan de campagne coton 2011-2012 est revu à  la hausse, selon le PGD de la CMDT. Car, il a été fixé à  500 000 tonnes par les acteurs de la filière cotonnière du Mali. Cette ambition, explique-t-il, repose sur plusieurs facteurs. Il s’agit de l’engouement des producteurs pour la culture du coton ; la hausse du cours du coton-fibre ; l’augmentation du prix au producteur (qui passe, pour la fois au Mali, de 185 de FCFA le Kg à  255 FCFA), le maintien de la subvention des engrais par le gouvernement (le sac de 50 Kg sera cédé aux producteurs à  12. 500 de FCFA) et l’apurement des dettes internes des coopératives évaluées à  3,175 milliards de francs CFA. Aussi, le plan de campagne 2011-2012 des céréales sèches prévoit la production de 2. 000 000 tonnes. Cet objectif cadre avec ceux du Programme de développement économique et social (PDES) du président de la République pour l’atteinte des 10 millions de tonnes de céréales à  l’horizon 2012. Pour assurer le bon déroulement de cette campagne, explique Tiénan Coulibaly, plusieurs mesures ont été prises. Déjà , les commandes des intrants nécessaires (70. 000 tonnes de complexe coton, 30 000 tonnes de complexe céréale, 45 000 tonnes d’urée, 1 575 000 doses d’insecticides coton et 500 000 litres d’herbicides. Des dispositions sont prises pour approvisionner les producteurs en semence coton de qualité. Mieux, les institutions financières (BNDA et Kafo Jiginew) s’organisent pour accompagner la CMDT et ses partenaires producteurs afin de faciliter le financement des intrants et des équipements. Pour faire face à  cette grande campagne, la CMDT a renforcé son dispositif d’encadrement agricole par le recrutement de 60 techniciens supérieurs d’agriculture. « Le personnel industriel sera renforcé par le recrutement de 10 ingénieurs électromécaniciens » a annoncé le patron de la compagnie cotonnière du Mali.

Coton : Les producteurs maliens retrouvent le sourire

Fini le désamour entre les producteurs et la culture de l’or blanc. Abandonné d’autres spéculations, le coton revient dans les champs grâce à  un contexte favorable. Hausse des cours mondiaux du coton et mesures d’appui u profit des producteurs, autant de raisons pour le paysan malien de renouer avec cette production qui faisait la richesse de notre pays il y a encore quelques années. Selon le Pdg de la Compagnie Malienne de Développement du Textile, la Cmdt, Tienan Coulibaly, le Gouvernement malien a adopté des mesures pour accompagner les producteurs de coton. Cela s’est d’abord traduit par la fixation de prix incitatifs à  hauteur de 255 F cfa pour le coton graine de premier choix. Les prix du coton graine de deuxième et de troisième choix sont respectivement de 230 F CFA et 210 F CFA par Kg. « Il s’agit d’une augmentation de 70 F CFA par kg par rapport à  la campagne précédente. La différence entre les choix est également significative. Elle est de 25 F CFA entre le premier choix et le 2ème choix, 20 F CFA entre le 2ème choix et le 3ème », a indiqué le Pdg de la Cmdt. Dans un passé récent, le prix du coton de premier choix était descendu jusqu’à  185 F CFA. Ce qui a découragé de nombreux producteurs qui ont même abandonné cette culture car elle leur faisait perdre de l’argent. 500 000 tonnes attendues en 2012 Cette année, les autorités ont donc mis en place un cadre devant permettre d’intéresser à  nouveau les paysans à  la cotonculture mais aussi d’augmenter sensiblement la production. Ainsi, pour la campagne 2011-2012, la Cmdt mise sur une production de 500 000 tonnes, ce qui correspondra au double de la production de la campagne qui vient de s’achever et qui aura permis de récolter à  peine 262 000 tonnes. Pour y arriver, outre l’augmentation du prix d’achat, la CMDT envisage également de fournir aux planteurs des semences à  hauts rendements et des engrais selon un planning établi avec des techniciens agricoles Lors de la campagne 2003-2004, la production malienne atteignait 600 000 tonnes, hissant le pays au 1er rang en Afrique Subsaharienne. Mais cette euphorie ne doit pas faire oublier que le filière connaà®t de sérieuses difficultés. l’écoulement de la production par exemple est un véritable casse-tête qu’est venu compliqué la crise qui sévit dans la Côte d’Ivoire voisine. En effet, 70 % des exportations maliennes transitaient par le port d’Abidjan. Aujourd’hui,, « tel n’est plus le cas », souligne Coulibaly. Le coton malien transite désormais par les ports de Dakar au Sénégal et de Lomé au Togo.

Privatisation de la CMDT : la dernière ligne droite

Le ton de la dernière étape du processus de privatisation de la CMDT a été donné hier au CICB avec les travaux de la Conférence des investisseurs pour la cession des actions des filiales. La cérémonie était présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, Sanoussi Touré, qui avait à  ses côtés, le Chef de la Mission de Restructuration du Secteur Coton, Fagnanama Koné et le Président Directeur Général de la CMDT , Tiena Coulibaly. Le processus de privatisation de la CMDT s’inscrit en droite ligne du Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté 2007-2011 et de la Loi d’Orientation Agricole, qui vise à  faire de ce secteur le moteur de l’économie nationale en vue d’assurer le bien-être des populations. Pourquoi la privatisation Depuis 2001, le gouvernement du Mali a engagé un vaste programme de réforme du secteur coton, dont l’objectif est d’améliorer la performance du secteur et d’accroà®tre sa contribution au développement économique et social de notre pays. Ce processus de réformeS a déjà  franchi plusieurs étapes et la privatisation de la CMDT, au sujet de laquelle les acteurs du coton sont réunis, est considérée comme l’étape ultime de ce processus. A présent, le schéma de privatisation retenu par l’Etat a été la création de quatre filiales, par la scission de la CMDT, et une CMDT holding. Le capital de chacune des filiales serait, par la suite cédé à  hauteur de 61% à  un opérateur privé de référence, contre 20% aux producteurs, 17% à  l’Etat et 2% aux travailleurs. La Conférence des investisseurs, selon le ministre s’inscrit dans la dynamique de l’aboutissement du processus de privatisation de la CMDT. « Elle consistera essentiellement à  échanger avec vous sur toutes les informations utiles concernant la procédure de privatisation, mais aussi sur les données chiffrées relatives à  la situation financière des filiales, leurs équipements industriels, leurs potentialités, ainsi que les perspectives de la filière cotonnière du Mali». « En devenant acquéreurs de lots majoritaires des actions des filiales de la CMDT, vous acceptez de contribuer à  relever, avec nous, le défi de sortir le secteur coton de la crise qu’il traverse depuis d’une décennie et de devenir, ainsi, L4un des acteurs essentiels du processus de développement économique et social de notre pays». Faut-il noter que la privatisation est loin d’être le bout du tunnel. Car, les professionnels du secteur se doivent d’être armés pour faire de ces filiales des entreprises viables et rentables pour le Mali.

Compagnie malienne de développement textile (CMDT) : des perspectives prometteuses

l’application correcte du plan social semble constituer le signe avant coureur d’une privatisation réussie pour la CMDT. Par rapport aux contours de cette privatisation, nous avons approché le PDG de la CMDT, Tienan Coulibaly. Jouissant de sa riche expérience dans le domaine des finances publiques et de son statut de cadre, cet ancien ministre des Finances nous a accordé un entretien. Les raisons d’une crise l’idée de privatiser la CMDT fait suite aux difficultés financières qu’elle a connu il y a 10 ans. A l’origine de cette crise, la chute du cours mondial du coton. Les autorités ont alors initié un vaste programme de réforme dont la privatisation est l’un des volet essentiel. Réforme du secteur l’objet premier de la réforme est que la filière coton reprenne de l’essor et contribue au développement du pays. La première feuille de route de la réforme a été adoptée le 6 juin 2001.Intitulé «lettre de politique de développement du secteur coton », ce document dresse les grandes lignes de réformes envisagées par les autorités. La mise en œuvre d’un certain nombre de mesures devrait servir à  préparer le processus de privatisation. Ce programme a, tout d’abord, fait l’évaluation de la situation financière réelle de la CMDT, avant d’entamer les autres chantiers de la réforme. Fixée au départ pour 2005, la date de privatisation de la CMDT a été repoussée à  2006, pour prendre en compte un ensemble de mesures préparatoires. Recentrage des activités de la CMDT autour du système coton Une autre cause, non moins importante du mal, a indiqué M. Coulibaly, C’’est qu’à  l’époque, la CMDT était retenue par le gouvernement comme « bonne à  tout faire » dans les zones cotonnières. Outre l’activité cotonnière, elle s’occupait de la mise en œuvre de plusieurs autres programmes de l’Etat. A titre d’exemple, la CMDT assurait la Direction régionale de l’agriculture et de l’élevage à  Sikasso, l’alphabétisation fonctionnelle, les travaux de réalisations de pistes rurales…dans certaines zones. Ce qui la rendait inefficace dans l’accomplissement de sa mission première. « Elle était allée largement au delà  de sa compétence normale ». Ainsi, il a paru juste aux autorités de retirer la CMDT de toutes ses missions afin de recentrer son activité sur le coton. Dans le cadre de ce recentrage, les activités connexes de la société ont été supprimées. Cela n’a pas été sans conséquence sur le personnel qui exerçait (au compte de la société) dans les secteurs délaissés. Ce qui a donné lieu à  l’élaboration et l’application, en 2003, d’un premier plan social au bénéfice du personnel excédentaire ainsi libéré. La mise en œuvre des mesures de réforme s’est donc poursuivie. Malgré tout, le nombre des travailleurs paraissait pléthorique. C’’est ainsi qu’un second plan social est apparu nécessaire afin de susciter l’engouement chez les repreneurs de la société.En effet, l’ensemble des programmes de réforme de la CMDT ont été conçus dans le but de booster le secteur du coton au Mali.Ainsi, les autorités ont initié la création de l’Office de classement du coton. « Quand la CMDT achète le coton graine avec les producteurs, le prix est fixé en fonction de la qualité (le 1er, le 2ème et le 3ème choix). Structure unique chargée de gérer l’ensemble des classements du coton, que ce soit le coton graine ou le coton fibre, l’Office veillera à  l’uniformisation des prix du coton malien. Interprofession du coton Aussi l’Office aura pour mission le classement du coton graine et du coton fibre afin d’éviter tout litige au moment ou les sociétés cotonnières négocient sur le prix avec les paysans. Car le standard Mali devra rester le même, autrement dit qu’il n’y ait pas de disparité entre les prix au niveau des 4 compagnies.Comme élément de la réforme, il faut signaler, la mise en place de l’interprofession du coton perçue comme l’une des structures phares de la réforme et une innovation majeure. En effet, l’interprofession du coton est un organe qui regroupe l’ensemble des acteurs de la filière ; à  savoir, les égreneurs, l’Etat, les producteurs. Outre la fonction de fixer les prix aux producteurs fixer, les acteurs qui l’animent sont appelés à  trouver les bonnes formules en commun. l’application du plan social Longtemps attendu, le plan social de la CMDT est finalement tombé en janvier dernier, à  la grande satisfaction des travailleurs. Selon M Coulibaly, le règlement du plan social et la réduction des effectifs avant l’arrivée des privés sont de nature à  encourager ces derniers. Ainsi, dit-il, le montant débloqué par l’Etat permettra la réinsertion socio-économique des travailleurs licenciés (pour motif économique). Pour obéir au principe de diminuer l’effectif toujours pléthorique des travailleurs, il y a eu des critères de sélection. Ainsi, plus de 300 travailleurs ont été mis au plan social. « Au lieu de choisir les travailleurs qui sont partis, nous avons choisi les travailleurs qui sont restés. Nous sommes donc partis du cadre organique de l’ensemble de la CMDT pour remplir les organigrammes, tout en tenant compte d’un certains nombre de contingences et de facteurs sociaux », a indiqué M. Coulibaly. Dans le plan de privatisation retenu, la CMDT sera scindée en 4 grandes filiales, qui seront implantées à  Kita, Sikasso, Koutiala, et Fana. A noter que la CMDT est une Société anonyme dont le capital appartient à  99,49% à  l’Etat. Après sa privatisation, elle sera scindée en quatre (4) sociétés privées, au sein desquelles (chacune) les producteurs de coton détiendront 20% du capital, et les travailleurs de la CMDT 2%. l’Etat malien, pour sa part détiendra 17, tan disque l’actionnaire majoritaire se taillera la part du lion avec 61% du capital de la société.