AEEM : Oser la reconstruction

Le 28 février 2024, dans le cadre du renouvellement des instances du Bureau de coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), de violents affrontements opposent des camps rivaux. Un étudiant trouve la mort et de nombreux autres sont blessés. Une énième scène de violence dans l’espace scolaire qui aboutit à la suspension des activités de l’organisation, puis à sa dissolution le 13 mars 2024 par les autorités. Salutaire pour les uns, liberticide pour les autres, la décision doit permettre une réinvention du mouvement scolaire, qui s’est détourné de ses objectifs depuis trop longtemps.

« Après la suspension, je m’attendais plutôt à des réformes au sein de l’association, qui a beaucoup contribué à l’avènement de la démocratie au Mali. Elle fait partie des acquis », regrette Moussa Niangaly, Secrétaire général de l’AEEM de 2018 à 2021. Sans nier les actes de violence qui caractérisent « actuellement » l’association, il estime que les réformes effectuées par le passé ont « contribué à diminuer le phénomène ». Il fallait donc continuer dans ce sens. D’ailleurs, plusieurs anciens de l’AEEM avaient salué la suspension, espérant que cela serait « l’occasion de penser un cadre de réflexion », poursuit-il. Un espace pour réorganiser l’association et éviter les violences en milieu scolaire. Au-delà de la « surprise » qu’elle a créée, selon M. Niangaly, « la dissolution n’est pas la solution », car elle pourrait permettre, comme par le passé, à l’organisation de renaître. C’est après la dissolution de l’Union nationale des élèves et étudiants du Mali (UNEEM) que l’AEEM est née. Il vaut mieux donc « réparer et réorganiser ce que nous avons » et assurer un suivi afin d’éviter toute dérive.

Dépolitiser l’école

C’est la question cruciale qui préoccupe à présent les acteurs de l’école. Comment remettre dans son rôle une organisation de défense des intérêts des élèves et étudiants qui, depuis sa création, a été associée à la gestion du pouvoir, jusqu’au plus haut niveau ? Un instrument politique et « un électorat » ménagé par les pouvoirs successifs, car « personne n’avait intérêt à avoir une école bouillante », nous confiait un analyste en 2020.

À cette gestion du pouvoir s’est ajoutée la gestion des œuvres universitaires lors de la création de l’université en 1993 et en l’absence du Centre national des œuvres universitaires (CENOU), qui ne verra le jour qu’en 1996. Après la création de cette structure, des conventions instituant une collaboration entre cet établissement public et l’AEEM ont été instaurées. Jusqu’en 2020, où le 12 octobre un autre incident, toujours dans le contexte du renouvellement des instances de l’organisation, a causé la mort d’un étudiant et fait de nombreux blessés. Une mort de trop, qui a indigné le monde scolaire et les parents d’élèves, singulièrement les femmes, qui ont alors interpellé fortement les autorités.

Dans une déclaration signée le 20 novembre 2020 et remise aux autorités, les femmes du Mali, réunies au sein d’un Collectif, ont d’abord demandé la « suspension immédiate de l’AEEM » et la fin de toutes les conventions et engagements qui liaient l’État à l’association. Avant de souhaiter la mise en place d’une Commission de suivi pour la mise en œuvre de ces mesures. À l’issue d’une journée de concertations organisée par le Premier ministre de l’époque, des recommandations ont été formulées et un début de mise en œuvre s’est concrétisé avec l’assèchement des sources de financement de l’AEEM.

Mais le renouvellement des instances a continué d’être le théâtre de scènes de violences et « d’affrontements toujours soldés par des morts d’hommes », regrette Mme Gakou Salamata Fofana, membre du Collectif. Les différentes commissions ont donc été déployées pour accompagner les processus de renouvellement. Malgré le climat délétère et le danger auquel ils étaient exposés, les membres ont, avec l’appui des forces de l’ordre dans bien des cas, suivi les renouvellements, qui se sont bien déroulés. Elle se réjouit donc, « en tant que mère de famille de cette dissolution, car « les enfants ne sont pas envoyés à l’école pour se faire tuer ».

Comment réorganiser l’AEEM ?

« Pour le moment, il faut faire table rase » et trouver une solution à la violence et  aux étudiants qui refusent de quitter l’université pour ne pas quitter leurs postes au Bureau de l’AEEM, estime Mme Gakou. Une attitude qui ne doit rien au hasard, puisque l’AEEM est une source de pouvoir « économique et politique » dont les responsables ont appris à jouir « sans jamais avoir travaillé », déplore Elhadj Seydou Patrice Dembélé, Secrétaire général de l’Amicale des Anciens et sympathisants de l’UNEEM (AMSUNEEM).

Pourtant, les sources de financement de l’organisation avaient été coupées suite aux concertations de 2021. Malheureusement cela n’a pas arrêté la violence, relève l’ancien Secrétaire général. « Il faut sécuriser le milieu universitaire », suggère-t-il, et c’est l’État qui doit y veiller. « Souvent, les violences n’émanent même pas des militants de l’AEEM. Certains ont fini leur formation universitaire mais sont encore sur la colline », ajoute-t-il.

Mais « sans moyens », comment les étudiants se procurent-ils toutes ces armes ? Une question qui mérité d’être posée et à laquelle il y a désormais un début de réponse. « Pour avoir de l’argent, ils vont voir les écoles privées et font du chantage ». Ils ont ainsi «  eu des sous sans l’État, qui est resté silencieux », note M. Dembélé.

Ayant déjà soutenu la suspension, l’AMSUNEEM s’est prononcée majoritairement en faveur de la dissolution. Parce que l’espace universitaire ne doit pas être « criminogène ». L’État doit « continuer à nettoyer les écuries dans l’espace universitaire », préconise le Secrétaire général de l’AMSUNEEM. Il faut que les acteurs du 26 mars acceptent de se remettre en cause. « Tout n’a pas été mauvais, mais ayons le courage de faire notre mea culpa ». L’État doit mettre à profit ce temps pour restructurer l’AEEM et si une autre association doit voir le jour elle sera mise en place sous les regards vigilants de l’État, des partenaires de l’école et des étudiants.

Au-delà de la dissolution

Pour Mahamane Mariko, ancien membre de l’AEEM (1998 – 2000), la dissolution de l’organisation, qui s’était éloignée de ses objectifs, n’est pas une surprise. Elle s’était retrouvée dans une situation qui « n’honore point l’espace scolaire ». Mais il faut « pousser les investigations » et aller au-delà des « acteurs apparents » qu’étaient devenus les élèves et étudiants. Il faut chercher à « savoir qui manipulait les enfants » afin que l’espace scolaire et universitaire soit troublé. Il s’agit pour lui d’une question de justice, afin de donner le temps à la jeunesse de trouver la meilleure voie ».

Pour réformer l’association estudiantine, le Dr Almamy Ismaïla Koïta, ancien Secrétaire général de la Faculté de médecine (201 – 2013), propose de s’inspirer de la « spécificité » des comités de cette école, considérés comme des modèles. Il faut une nouvelle entité qui sera financée par les élèves et dont les organes seront élus sous l’égide d’autorités reconnues pour ce faire. Mais tout cela dépendra des étudiants, qui doivent prendre leur responsabilité, soutient-il.

Guère surpris par la dissolution, vu la tendance adoptée par l’association, Seydou Cissé, enseignant du Supérieur, préconise que la future organisation tire les leçons du passé et soit dirigée à l’issue d’une sélection rigoureuse et d’un choix démocratique pour éviter les dérives « qui ont fait plonger l’AEEM ».

Farouchement opposés à la dissolution de l’AEEM, les anciens de l’organisation « rejettent cette annonce et accompagneront les cadets pour faire annuler sans violence cette décision des autorités de la Transition », annonce Ibrahima Taméga, leur porte-parole.

Pour Amadou Koïta, ancien ministre et ancien membre de l’AEEM, « rien ne justifie cette dissolution ». Et il se demande si « certains ne veulent pas réécrire l’histoire du 26 mars ».

Création de l’AEEM : 1990

Suspension des activités de l’AEEM : 29 février 2024

Dissolution de l’AEEM : 13 mars 2024

SADI : La possible dissolution, une épée de Damoclès pour les partis

Le part SADI d’Oumar Mariko est assignée en justice aux fins de sa dissolution. Une procédure qui inquiète les acteurs politiques.

Les débats de fond portant sur la requête pour dissolution du parti SADI introduite par le contentieux de l’État devrait débuter le 19 février. Prévu pour le 8 janvier dernier devant le Tribunal de Grande instance de la Commune I du District de Bamako, le procès avait d’abord été renvoyé pour le 12 février, avant ce nouveau renvoi. Si le premier renvoi était demandé par la partie défenderesse, les avocats du parti, pour connaître le dossier, le second renvoi pour le 19 février prochain est motivé par la non communication de certaines pièces. Selon le collège des avocats du parti, à part l’assignation en justice, aucune autre pièce du dossier ne lui a encore été communiquée. Ainsi, à la demande du tribunal, le Contentieux de l’État doit apporter trois autres pièces, les Statuts et règlement du parti SADI, le Statut modifié et la Charte des partis politiques du Mali. Pour beaucoup d’observateurs, les déclarations hostiles d’Oumar Mariko, Président du parti, en exil depuis 2022, sont la cause de cette assignation. Très critique à l’égard des autorités de la Transition, il n’hésite pas lors d’interviews accordées à des médias étrangers à tancer leur politique et leurs décisions. Si le PSDA, parti d’Ismaël Sacko, également en exil, a été dissous en juin dernier, ainsi que des associations de la société civile, c’est la première fois qu’une formation politique d’envergure se trouve dans cette situation. « Ce n’est pas un bon message, ni pour la liberté d’expression, ni pour les partis politiques. Nous nous sommes battus pour le pluralisme, nous nous sommes battus pour la démocratie, nous devons faire en sorte qu’aux questions politiques il y ait des réponses politiques. Nous ne pouvons accepter que des situations au sein des partis soient judiciarisées. Cela restreint les libertés et crée une épée de Damoclès. Ce n’est pas bon pour un pays qui traverse aujourd’hui une telle crise », s’inquiétait Yaya Sangaré, Secrétaire général de l’ADEMA, dans nos colonnes le 17 janvier. Certains estiment le soutien de la classe politique sur cette affaire assez timide. Une position attentiste qui pourrait coûter cher, affirme un analyste qui a requis l’anonymat. Hamidou Doumbia, Secrétaire politique du parti Yelema, sur ses pages officielles a attiré l’attention. « Les partis politiques n’auront que leurs yeux pour pleurer lorsqu’ils vont entendre à la télévision un communiqué répétant trois fois la dissolution des partis politiques. Ce jour-là nous ne serons que les victimes de notre cupidité et de notre manque de courage », a-t-il écrit le 5 février.

Dissolution du CNRDRE : A quoi joue le gouvernement ?

Sur les antennes de la télévision nationale, Hamadoun Touré, l’actuel ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, a annoncé vendredi 8 juin 2012, la création d’ une nouvelle structure qui devrait absorber le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), à  défaut de le dissoudre complètement, comme l’ont exigé l’Union Africaine, l’ONU et la CEDEAO. Du reste, si la médiation a pour le moment réduit ses contacts avec l’ex junte, elle entend désormais s’atteler à  la résolution de la crise au Nord. Une délégation du MNLA, conduite, par Ibrahim Ag Assaleh, a été reçue ce week-end à  Ouagadougou par le médiateur Blaise Compaoré, en vue de négociations futures… Rapide dissolution ? La dissolution du CNRDRE ne serait donc qu’une formalité ? Pas si sur, à  entendre Hamadoun Touré, qui évoque une entité nouvelle. Si le nom en est pour le moment tenu secret, le projet de loi « sera examiné au prochain conseil des ministres extraordinaire et déposé devant le bureau de l’ Assemblée nationale pour examen et adoption », d’après le ministre. Objectif de cette structure nouvelle, la formation, le conseil, autrement dit, une mission consultative qui pourrait « aider » le gouvernement de transition à  « réussir » sa mission. «Â C’’est tout simplement ridicule, le CNRDRE devait être dissous depuis longtemps. On voit mal des militaires qui n’ont aucune expérience du pouvoir, épauler le gouvernement », estime un éditorialiste malien. «Â s’ils sont incapables d’aller au nord remplir leur mission première, celle de défendre leur pays face aux envahisseurs, ils n’ont pas à  faire de la politique », s’insurge Abou, un jeune étudiant. Pour certains , cette décision montre l’influence toujours présente de l’ex junte sur le gouvernement de transition : « Faire disparaitre définitivement le CNRDRE, signifie, l’inutilité d’un gouvernement qui est le fruit de l’Accord cadre entre la CEDEAO, et le CNRDRE », argue Abdramane Diarra enseignant. Harouna pense que « le Premier ministre Cheick Modibo Diarra travaille sous l’instruction du capitaine Amadou Haya Sanogo. s’il accepte que le CNRDRE disparaisse complément, C’’est comme se tirer une balle dans le pied ». Enfin de compte, la création d’une structure pour absorber le CNRDRE serait-elle une manière pour l’ex junte,de défier en deça, la communauté internationale ? « Après avoir accordé l’amnistie aux ex putschistes, on promet aux militaires, une entité pour ne pas les froisser. Le vrai homme fort reste le capitaine Sanogo et ses complices », lâche Mariétou, journaliste. Affaire à  suivre !

Divorce dans l’Hémicycle

Ce qui devait arriver est arrivé. Le Bureau politique national du parti SADI a décidé ce week-end de mettre fin à  sa collaboration avec le PARENA à  l’Assemblée nationale. Ils ont, en effet, officiellement dissout le groupe parlementaire ce lundi 18 avril. Le secrétaire général du parti SADI, Oumar Mariko, l’a fait savoir à  l’Hémicycle en renonçant à  ses avantages de président dudit groupe. Il a remis à  l’Assemblée les clés de sa voiture de fonction. Ce divorce entre les deux formations politiques était prévisible, selon observateurs. Depuis quelques jours, le président du groupe parlementaire ne cachait pas sa gêne. Oumar Mariko avait reconnu que la cohabitation était devenue très difficile. « La situation n’est pas facile à  gérer. Normalement, ils ne sont plus de l’opposition, et je vois bien que les Maliens n’aiment pas l’opposition » déclare-t-il, se disant obligé de composer avec un partenaire avec lequel il ne partage plus grand-chose. Si l’on ignore encore la démarche que va adopter le PARENA, tout porte à  croire que le parti SADI pourrait constituer son propre groupe parlementaire. Mais comment ? Selon plusieurs sources, il n’est pas à  exclure l’arrivée du député Konimba Sidibé. En désaccord ces derniers temps avec le président du PARENA, Tiéblé Dramé, l’élu de Dioà¯la ne serait pas du tout d’accord avec les décisions du Comité directeur de son parti. On se rappelle que Konimba Sidibé a été l’obstacle dans la réalisation du projet de fusion ADEMA-PARENA. On parle également de l’arrivée très probable de Mme Mariko Aminata Sidibé, élue dans la circonscription électorale de Dioà¯la sur la même liste que Konimba Sidibé. Depuis son arrivée à  l’Assemblée nationale, Mme le député a toujours exprimé un attachement aux idéaux du parti SADI. Mais parviendra-t-elle à  lâcher ses camarades ? l’avenir le dira.

Nigéria : Good Luck Jonathan dissout le gouvernement à la surprise générale

Invisible Yar’Adua Le 9 février dernier, le vice président nigérian Good Luck Jonathan était officiellement nommé président par intérim du Nigéria, comme l’exige la constitution du pays. Cette nomination est intervenue environ quatre mois après l’absence du président Umaru Moussa Yar’Adua. En effet, bien avant son accession au pouvoir, le président Yar’Adua avait des problèmes de santé. Deux mois après sa prise de fonction, il est allé se faire soigner à  l’étranger. Il y allait régulièrement d’ailleurs. Mais, cette fois ci, il a pris plus de temps que prévu en Arabie Saoudite pour ses soins médicaux. Le pays rencontrant de nombreux problèmes internes dont, la plupart des dossiers clés étaient sous son protectorat. Il était donc impératif qu’il délègue ses pouvoirs à  quelqu’un d’autre. Le gouvernement refusait de donner quelque information que ce soit, sur l’Etat de santé du président. Vu les pressions incessantes, il a finalement été décidé de l’octroi du fauteuil présidentiel au vice président. Le président Yar’Adua reste invisible depuis le 23 novembre dernier. Il a juste lancé un bref appel d’assurance sur la BBC au moment des manifestations de l’opposition qui demandait la reconnaissance de la vacance du pouvoir. Il est de retour au pays depuis février dernier mais, aucune nouvelle ne filtre sur son état de santé. Une chose qui fait d’ailleurs dire à  certains qu’il est mort depuis longtemps et que ses proches refusent de divulguer la nouvelle pour, on ne sait quelle raison. Info ou intox, donnons le temps au temps. Good Luck Jonathan prend les choses en mains A travers cette dissolution du gouvernement mercredi, le président intérimaire veut montrer sa suprématie et son indépendance sur la direction du pays. Cela lui permet également d’éviter toute mauvaise surprise de tentative de coup de force, vu les tensions existantes. La dissolution permet aussi à  l’homme, de s’entourer de nouvelles têtes, « plus proches de lui ». Par ailleurs, le Nigéria possède 36 Etats fédéraux et, selon la constitution, chaque Etat doit forcément figurer dans le gouvernement. Cela permet d’éviter les tensions et de ne pas faire de mécontents. Surtout qu’une partie de ce pays est le foyer de tensions religieuses entre chrétiens et musulmans. En particulier, dans la région de Jos o๠depuis le début de l’année, il y eut plus de 500 morts et des milliers de blessés dans les deux camps. Prudence, prudence Il est évident que les nigérians attendaient le changement de quelques ministres comme il fut le cas avec celui de la justice, à  quelques jours de l’arrivée du vice président. Cependant, la dissolution entière de tout le gouvernement était moins attendue. Elle est intervenue à  un moment oà¹, on s’y attendait le moins. Le gouvernement a été taxé d’être passif dans les prises de décisions face aux problèmes interreligieux. Il parait donc évident que le futur gouvernement est attendu avec beaucoup d’espoir.

Nouveau Conseil Communal de Kalaban-Coro : Vers une dissolution ?

A la lumière des pièces justificatives fournies, le tribunal Administratif de Bamako qui a jugé l’affaire le 1er juillet dernier pourrait purement et simplement prononcer la dissolution du tout nouveau conseil Communal de Kalaban Koro. On rappellera que les élections communales du 26 avril dernier ont été entachées de graves irrégularités dans nombre de localités. De l’avis de certains observateurs, les irrégularités commises lors de ce scrutin étaient sans précédent,le cas le plus patent, est bien celui de la commune rurale de Kalaban-coro (cercle de Kati). Ici, des techniques de fraude ont ravi la vedette à  des élections libres, régulières et transparentes. A la clé, détournements d’électeurs, d’urnes, confections frauduleuses de procurations ou falsifications de résultats… Nonobstant ces situations qui n’honorent nullement le système démocratique malien, on a assisté à  l’installation des bureaux communaux, sur fonds de contentieux électoraux. Le contentieux post-électoral de la commune de Kalaban-coro ne déroge pas à  la règle. Et pour cause de report, le tribunal administratif de Bamako a fini par statuer sur le recours pour annulation (du suffrage frauduleux exprimés dans certains bureaux de vote) formulée par le collectif des partis politiques, dirigé par l’URD. A en croire une source proche du tribunal administratif de Bamako, le collectif des partis politiques est en passe de gagner le jugement rendu le 1 juillet dernier. Et les plaignants étaient dotés de pièces à  conviction irréfutables ». Vers la dissolution du conseil communal de Kalaban Koro ? Il faut noter que la juridiction d’exception que constitue le tribunal administratif, n’avait pu statuer jusqu’à  ce 1er juillet sur ladite affaire, pour des raisons liées à  la grève des magistrats et greffiers. Et si les différentes réclamations s’avéraient fondées aux yeux de la justice, des conseillers, voire certains maires se verraient éjectés de leurs « trônes ». Sentant venir le coup, le nouveau Maire de la commune rurale de Kalaban-coro, M. Issa Ballo, aurait tenté de « soudoyer » les plaignants avec la promesse de leur offrir une dizaine de parcelles. C’’était sans compter avec la détermination des plaignants à  aller jusqu’au bout. « Il faut que cette procédure aboutisse, car il en va de notre honneur et de notre intégrité vis-à -vis des électeurs qui ont placé leur confiance en nous » dira M. Daouda Sow, secrétaire général de Force Citoyenne et Développement (FCD). Le verdict quant à  lui tombera ce jeudi 16 juillet 2009.