CICR : le programme d’appui à l’élevage fait son bilan

Le ministère de l’Élevage et de la Pêche, en collaboration avec le CICR, organise du 19 au 20 août 2025 un atelier de planification de la campagne de vaccination 2025/2026. Durant deux jours, les acteurs partageront les résultats de la campagne 2024/2025, avant d’évoquer les difficultés et les perspectives pour un secteur plus résilient.

Le CICR met en œuvre depuis 2011 un programme d’appui à l’élevage qui intervient dans la campagne de vaccination annuelle contre certaines maladies prioritaires, dont la Peste des petits ruminants (PPR), la Péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) et le charbon bactéridien. Le CICR soutient également la mise en œuvre d’actions comme la formation et le recyclage des auxiliaires d’élevage, la réalisation d’infrastructures pastorales et l’insémination artificielle.

Depuis 2019/2020, le programme a entrepris une transition vers la prise en charge des coûts de la prestation par les éleveurs dans le cadre de la vaccination des bovins contre la PPCB. Cet objectif a été atteint lors de la campagne 2022/2023.

Pour la campagne 2024/2025, le programme visait la vaccination de plus de 3 millions de petits ruminants. Les résultats ont atteint plus de 2 millions de sujets vaccinés, soit un taux de réussite de 99 %. Ce bilan inclut également l’assistance directe à plus de 90 000 ménages pasteurs et agropasteurs.

Perspectives

Pour la campagne 2025/2026, le ministère de l’Élevage offrira 3 millions de doses contre la PPR. Un engagement salutaire qui permettra au CICR d’allouer à d’autres activités le fonds prévu pour les vaccins, tel que le renforcement du marquage des animaux faisant partie du plan national de lutte contre la maladie. Le CICR contribuera aussi à renforcer la chaîne du froid pour favoriser la conservation des vaccins.

Pour remédier aux difficultés d’accès dans les zones d’intervention, des agents communautaires de santé animale, également formés avec la contribution du CICR, participent aux côtés des services vétérinaires et des détenteurs de mandats sanitaires pour assurer le suivi de la santé des animaux. L’autre contrainte reste l’acceptation du marquage, pourtant nécessaire pour l’efficacité de la vaccination. La campagne de vaccination 2024/2025 vise 3 millions de têtes de petits ruminants pour contribuer à l’éradication de la peste des petits ruminants à l’horizon 2030.

Élevage : une nouvelle vision pour sécuriser les troupeaux

Face aux effets conjugués du changement climatique, de la pression foncière et des tensions récurrentes autour des ressources pastorales, le gouvernement malien a validé une nouvelle Stratégie nationale de stabilisation et de sécurisation du bétail. Le texte, pris en compte lors du Conseil des ministres du 28 mai 2025, est accompagné d’un premier plan quinquennal couvrant la période 2025–2029.

Le cheptel national compte environ 12 millions de bovins, 25 millions d’ovins, 26 millions de caprins, 1,3 million de camelins et plus de 35 millions de volailles. L’élevage représente environ 19 % du PIB agricole et mobilise plus de 30 % de la population active. Pourtant, ce socle économique et social est de plus en plus fragilisé. Dans plusieurs zones, les déplacements des éleveurs sont perturbés par l’insécurité, les conflits fonciers ou encore la dégradation des parcours de transhumance. La stratégie adoptée vise à organiser durablement le secteur sur des zones aménagées, tout en assurant la cohabitation pacifique avec les autres usagers des terres.
Structurée autour de quatre axes principaux, cette politique prévoit l’aménagement et la gestion des ressources pastorales, la promotion des cultures fourragères, la valorisation du potentiel économique du cheptel, ainsi que le renforcement du suivi technique et institutionnel. Elle s’inscrit dans les orientations stratégiques du pays, notamment la vision Mali Kura Ɲɛtaasira Ka Bɛn 2063 Ma, la SNEDD 2024–2033 et le Cadre stratégique de la Refondation de l’État.
Parmi les actions prévues figurent la sécurisation des couloirs de transhumance, la création de banques de fourrage, le développement de partenariats public-privé pour les infrastructures pastorales et le renforcement des capacités des éleveurs. L’enjeu est à la fois économique et social : améliorer la productivité, prévenir les conflits, garantir un accès équitable aux ressources et renforcer la résilience des communautés rurales.
Chaque année, les exportations de bétail malien, vivantes ou transformées, génèrent plusieurs dizaines de milliards de FCFA, notamment à destination des marchés ouest-africains comme la Côte d’Ivoire, le Ghana ou le Sénégal. En sécurisant les circuits de production, le Mali entend consolider sa position régionale dans le commerce pastoral tout en créant plus d’emplois dans les zones rurales.