Soumaïla Lah : « Rien ne laissait présager des affrontements entre le CSP et le JNIM »

Le CSP et le JNIM se sont affrontés le 6 avril dernier à Nara, occasionnant des pertes des deux côtés. Comment comprendre cet affrontement inédit entre deux groupes que beaucoup d’experts présentaient comme alliés ? Est-ce un tournant ? Soumaïla Lah, Coordinateur national de l’Alliance citoyenne pour la réforme du secteur de la sécurité répond.

Plusieurs sources indiquent des affrontements entre le CSP et JNIM le 6 avril dernier à Nara. Comment l’interpréter ?

Ces affrontements sont difficiles à justifier quand on sait la collusion entre le CSP et le JNIM depuis la suspension par les groupes armés de leur participation à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, sur fond de rétrocession des camps de la MINUSMA. Pour rappel, les deux entités, à plusieurs reprises, ont convergé pour s’opposer à la récupération des camps par les Famas. Pour autant, au regard de l’historique des relations entre elles, ce n’est pas la première fois que des alliances de circonstance sont nouées et dénouées selon le contexte du moment. Cependant, rien ne laissait présager ces affrontements entre le CSP et le JNIM au moment où le contexte est favorable à la logique de la continuité d’une alliance de circonstance. Des différents idéologiques ou territoriaux peuvent justifier ces affrontements. 

Alors que la collusion était avérée entre ces deux groupes, ces affrontements marquent-ils un tournant ?

Absolument, même s’il est difficile pour l’heure d’en déterminer les tenants et les aboutissants. En 2012 déjà, ce type d’alliance avait été scellé pour finalement éclater sur fond de différents idéologiques et sécuritaires irréconciliables. 

Le CSP, dont la base se trouvait au nord, notamment à Kidal, a voulu s’incruster vers Nara? Comment comprendre cette stratégie ? Pourquoi ?

Le CSP n’a plus accès à Kidal depuis un moment. Il a trouvé un point de chute aux  confins de la frontière entre le Mali et l’Algérie. Cette perte de repères, perçue comme un repli stratégique, ouvre forcément la voie à la recherche de nouvelles positions. Nara est stratégique et facilite le transit entre le Mali, la Mauritanie et l’Algérie, mais c’était sans compter sur la volonté du JNIM de ne pas laisser un mouvement, fût-il un allié de circonstance, prendre position dans une zone où il a posé ses bagages depuis un moment, sa zone de confort. 

Nara n’est pas loin de la frontière mauritanienne. Peut-on supposer que des combattants du CSP se réorganisent en Mauritanie plutôt qu’en Algérie ?

Nara constitue aujourd’hui un carrefour et le CSP est à la recherche de zones stratégiques pour se réorganiser. Cette hypothèse n’est donc pas à exclure.

Sécurité : le chef de cabinet du président de la transition meurt dans une attaque à Nara

Quatre. C’est le nombre de morts dans une attaque perpétrée par des hommes armés le 18 avril dernier sur l’axe Guiré – Nara a annoncé hier le Chef d’Etat major général des Armées dans un communiqué. Parmi les victimes, figure le chef de cabinet du président de la transition, l’Adjudant Oumar Traoré qui était dans la délégation. Cette information a été confirmée par un document interne de la présidence qui évoque les obsèques. Les autres victimes sont un agent de sécurité, un chauffeur et un entrepreneur, opérateur du forage. Un autre membre, un chauffeur est porté disparu. Le communiqué de l’armée sur l’attaque mentionnait des agents d’une entreprise de forage « mobilisée dans le cadre des œuvres sociales du Président de la Transition, Assimi Goïta ». Par la suite, dans la soirée un communiqué attribué au ministère de la Sécurité démenti par la suite évoquait la mort du chef de cabinet dans l’attaque. 

 

Mourdiah (cercle de Nara), attaquée dimanche nuit

 Une nouvelle attaque dans la région de Koulikoro. Des hommes armés ont mené une opération dans la localité de Mourdiah et y ont détruit la gendarmerie.  Dotés d’une large mobilité, ces individus opèrent jusqu’à Diré dans la region de Tombouctou sans être inquiétés. 

Le poste de la  gendarmerie de Mourdiah dans le cercle de Nara a été attaqué hier soir 24 septembre, par des hommes armés. Selon le sous-préfet de l’arrondissement de Mourdiah, l’attaque est  survenue aux environs de 22 heures. Les assaillants étaient venus sur des motos et à bord d’un véhicule. «  Il y avait dix hommes sur cinq  motos, soit deux par moto et aussi un véhicule dont on ne connaît pas le nombre des occupants », informe  le sous-préfet.  Ces  hommes lourdement armés ont incendié la brigade, faisant des dégâts matériels importants.

«  Ils ont tout détruit, brulé des véhicules privés des gendarmes et des motos, ils ont saccagé tout le camp » témoigne le sous-préfet. Selon toujours notre source, il n’y a pas eu des pertes en vie humaine ni des personne enlevées. «  Il n’y a pas eu de pertes en vie humaine, ni des blessés » avant d’ajouter qu’ « ils  ont brulé partout où il y a des hangards ».   Les assaillants qui se sont retirés en emportant la Land Cruiser de la brigade.  Pour l’instant aucun élément formel n’a attribué l’attaque à des groupes terroristes qui sévissent dans la zone, même s’ils mènent  régulièrement des incursions fatales aux Forces Armées Maliennes. Un détachement de FAMAs aurait quitté Nara et  serait arrivé  tard dans la nuit dans cette localité située à 95 kilomètres. Les assaillants quand à eux, avaient quitté plus tôt après leur forfait, allant vers Lawilena dans la commune de Niamana. «  Ce matin vers 5 heures du matin, ils ont été aperçus à Lawilena pour ensuite rallier la commune de  Diré qui est leur zone de prédilection » indique le sous-préfet.

Ce n’est pas la première fois que des attaques de ce type se produisent dans le cercle de Nara. Le 15 avril dernier, quatre bandits armés ont attaqué le village de Fallou situé à 70 kilomètres de Mourdiah, dévalisant la caisse d’épargne de C.A.E.C Jiguisèmè du village.  Le cercle de Nara est à quelques kilomètres de la frontière mauritanienne, tout comme Nampala où a eu lieu le 19 juillet 2016 l’attaque meurtrière contre les FAMAs à l’issue de laquelle six  d’entre eux ont été enlevés et sont toujours aux mains du groupe terroriste Ansar Dine.

 

 

Mali: échanges de tirs à Nara, à la frontière avec la Mauritanie

Au Mali, dans la ville de Nara, proche de la frontière avec la Mauritanie, des échanges de tirs nourris ont été entendus, ce samedi 27 juin au matin. C’’est un camp militaire qui aurait été pris pour cible dans cette attaque. Dès le début de la matinée, une grande partie de la population est restée terrée chez elle. Tout d’abord, à  la mi-journée de ce samedi, on entendait toujours des tirs sporadiques, notamment dans la périphérie de la ville de Nara. Aussi, il faudra attendre encore un peu avant de parler de la maà®trise totale de la situation par l’armée malienne. Tout a commencé, tôt ce samedi matin, des hommes armés sont rentrés dans la ville de Nara, située à  380 km au nord de la capitale Bamako et à  une trentaine de kilomètres de la frontière mauritanienne o๠se trouve un camp militaire. Certains de ces hommes armés s’étaient, semble-t-il infiltrés, depuis quelques jours, dans Nara. Ils se sont tout de suite dirigés vers le camp militaire de Ould Issa, situé à  l’ouest de Nara. Des coups de feu ont été entendus ; l’armée malienne a riposté et, tout au long de la matinée, des témoins ont entendu des détonations d’armes lourdes. l’armée malienne a riposté et, au même moment, selon des témoins, les assaillants – qui seraient des djihadistes – ont déambulé vers le centre de la ville en criant « Allah akbar ! » (Dieu est le plus grand). « J’ai vu des gens enturbannés. Certains avaient la peau noire ; d’autres la peau blanche », dit un habitant de Nara. Les tirs étaient certes concentrés à  l’ouest de la ville, mais un ancien élu de la localité qui habite à  l’est de Nara, a déclaré à  RFI qu’une balle perdue était tombée dans sa maison sans faire de victimes. « Depuis 5h00, ce samedi matin, jusqu’à  maintenant, en fin de matinée, il y a des tirs à  Nara. Depuis des motos, ça tire partout. Dans mon quartier, il y a une roquette qui est tombée mais qui n’a pas fait de victimes. Ils sont du côté du camp militaire. Quand ça tire, ça tire très fort. Pour le moment, nous avons vu des soldats maliens passer. Ils ont dit à  tout le monde de rentrer et de prier pour eux aussi », a témoigné cet habitant de Nara, joint par RFI. Depuis ce samedi matin, le marché de la ville ainsi que les magasins sont fermés. Les populations sont terrées chez elles. Un renfort de l’armée serait arrivé sur les lieux et, actuellement, les assaillants sont nettement moins visibles en ville. l’armée malienne affirme être en pleine opération de ratissage alors qu’un enseignant a affirmé, à  RFI, au téléphone, avoir vu, dans une rue de Nara, « le corps d’un djihadiste tué ».