Kamory Doumbia : en leader offensif

Kelen, fila, saba, nani. C’est ainsi que la page Facebook de la Ligue 1, toujours très inspirée, a commenté la performance de Kamory Doumbia. Le milieu offensif malien a inscrit le mercredi 20 décembre 2023, à 20 ans, un quadruplé en une mi-temps lors de la victoire de Brest face à Lorient 4-0. Il devient le 2ème joueur à réussir un tel exploit sur les 60 dernières années après l’Uruguayen Edinson Cavani, qui avait réalisé pareille performance en 2016. En réussissant ce quadruplé express, le jeune attaquant inscrit son nom dans les pages de l’histoire du championnat de France au côté d’illustres devanciers, notamment la légende Salif Keita, décédée en septembre dernier.

Pur produit de l’Académie Jean-Marc Guillou (JMG) de Bamako, qui a formé plusieurs internationaux maliens, Kamory Doumbia entame son parcours professionnel le 9 juillet 2021 en s’engageant avec le Stade de Reims. Dans un premier temps, il joue avec la réserve et est titularisé pour la première fois en Ligue 1 le 14 mai 2022, face à Saint-Étienne. Première titularisation, premier but. Aujourd’hui en prêt au Stade Brestois, Doumbia est un joueur important de l’effectif et compte cinq buts. C’est déjà mieux que sur toute la saison dernière. Alors que le secteur offensif des Aigles est celui qui pose le plus question, Kamory pourrait être celui sur lesquels vont porter les espoirs de buts. Avec moins de 10 sélections au compteur, il en a déjà inscrit 6.

Son ascension rapide dans le football professionnel démontre non seulement son talent brut, mais aussi son engagement envers l’excellence. Kamory Doumbia s’affirme comme une étoile montante du football malien.

Terrorisme : le JNIM multiplie les attaques dans le centre

Des terroristes du JNIM ont attaqué hier mercredi le poste FAMa de Dinangourou dans le cercle de Koro. L’armée a confirmé l’attaque ce matin mais n’a pas fourni de bilan, assurant dans son communiqué que les évaluations sont en cours. Certaines sources locales affirment qu’une dizaine de militaires ont été tués au cours de l’attaque. Le nombre de terroristes neutralisés n’est pour l’instant pas connu. Selon l’agence d’information du Burkina, les terroristes après leur attaque ont fui vers le Burkina Faso. Dans un village nommé Windeboki, ils ont marqué un temps d’arrêt, c’est là que le vecteur aérien burkinabè a procédé à des frappes toujours selon l’agence tuant plusieurs terroristes. Les rescapés sont retournés au Mali où les attendaient les vecteurs aériens des FAMa qui ont également procédé à des frappes. L’attaque du poste de Dinangourou est intervenue quelques heures seulement après l’annonce par l’armée de son entrée dans la ville d’Aguelhok. Depuis plusieurs semaines, les terroristes du JNIM multiplient les attaques contre les positions de l’armée. Le chef du groupe terroriste, Iyad Ag Ghaly, apparu pour la première fois dans une vidéo depuis deux ans, le 12 décembre dernier a annoncé une nouvelle phase dans le conflit au Sahel. Le jour de la diffusion de la vidéo, le JNIM a attaqué le camp de l’armée à Farabougou, village symbole, longtemps sous blocus terroriste. Des sources locales évoquent là aussi des victimes civiles et militaires mais dans sa communication, l’armée dit avoir mené avec succès une riposte vigoureuses qui a permis de repousser l’attaque. Toutefois, des militaires ont été fait prisonniers à la suite de cette attaque. Le groupe terroriste a diffusé le 19 décembre des vidéos de certains d’entre eux. L’armée a dénoncé un acte lâche qui a pour but de démoraliser les troupes et assure que tout sera mis en œuvre afin de permettre aux otages de recouvrer leur liberté.

Gao : attaque terroriste contre le camp des FAMa

Seulement 24 heures après la double attaque terroriste contre le bateau Tombouctou de la compagnie malienne de navigation fluviale (COMANAF) et le poste de Bamba, ayant entraîné la mort de 49 civils et de 15 militaires, les groupes armés terroristes ont encore mené une attaque complexe contre le camp militaire à Gao. L’armée a annoncé l’attaque ce matin dans une publication précisant que la riposte et l’évaluation étaient en cours.

Une source sur place jointe par au téléphone affirme que les dégâts causés par les explosions étaient majeurs mais ne peut dire avec exactitude le nombre de décès, car difficile d’avoir accès à la zone aéroportuaire qui est quadrillée par les forces de défense.  D’après lui, ce sont trois véhicules kamikazes qui ont attaqué le camp Fihroun de Gao alors que d’autres sources évoquent plutôt deux voitures. Des terroristes auraient réussi à s’infiltrer dans le camp, et durant l’après-midi, trois d’entre eux auraient été neutralisés. L’aviation malienne a mené des frappes sur des véhicules suspects aux alentours du camp. Des proches de Fahad Ag almahmoud, leader déchu de la plateforme ont annoncé que deux de leurs véhicules ont été détruits.

Ces attaques surviennent dans un contexte de pression grandissante de groupes armés dans le nord du pays, faisant redouter une éruption de violence. Les tensions mettent aussi en péril la survie de l’accord d’Alger, signé en 2015 par l’État malien et les groupes armés du nord, visant à mettre fin aux hostilités ouvertes trois ans plus tôt.

Mali – transition: 64 morts dont 49 civils et 15 militaires dans deux attaques distinctes

Le bateau « Tombouctou » de la COMANAF et un camp de l’armée malienne à Bamba dans la région de Gao ont été visés hier jeudi par des attaques terroristes. Dans un communiqué, le gouvernement a fourni un bilan provisoire de 64 morts dont 49 civils et 15 militaires lors des deux attaques. Un deuil national de trois jours à été décrété à compter de ce vendredi. Dans le communiqué, le gouvernement a annoncé que la riposte des FAMa a permis de neutraliser une cinquantaine de terroristes. Les nombreux blessés ont selon des sources locales été acheminés vers les centres de santé de la région de Gao. Le bateau de la COMANAF en provenance de Gao a été la cible d’une attaque terroriste  aux environs de 11 h 00, entre Abakoira et Zorghoi dans le cercle de Rharous. C’est la deuxième fois en moins d’une semaine que les bateaux de la COMANAF sont attaqués. Le 1er septembre dernier, la compagnie a informé d’une attaque à l’arme lourde ayant entrainé la mort d’un enfant de 12 ans.

 

Accord pour la paix : la CMA dénonce une violation du cessez-le-feu

Dans un communiqué en date de ce lundi 7 août, la CMA dit détenir des preuves que l’attaque de sa position avancée relevant de la base de Foyta a été perpétrée par les FAMa et Wagner selon le document. Le groupe armé dénonce je cite une attitude dite « belliqueuse » et conclut qu’il s’agit d’une remise en cause délibérée du cessez-le-feu du 23 Mai 2014 et des arrangements sécuritaires. Ce n’est pas la première fois que la CMA dénonce une violation du cessez-le-feu. En avril dernier, des avions de chasse de l’armée malienne, ont survolé plusieurs villes du Nord, dont Kidal principalement, ce qui avait entrainé des tirs de membres de la CMA en direction des avions. Le mois d’avril a été particulièrement tendu. Le 27 avril, la CMA a annoncé l’interpellation de 10 de ses combattants, ces derniers ont été présentés par l’armée comme étant des terroristes. Le processus de paix au Mali s’est graduellement dégradé depuis plusieurs mois. En décembre 2022, les groupes armés signataires avaient suspendu leur participation aux mécanismes de mise en œuvre de l’Accord. Les autorités de la Transition qui ont dénoncé dans une correspondance en février dernier les violations de l’Accord par la CMA ont également suspendu aux groupes armés le paiement des émoluments dans le cadre de la participation aux réunions du suivi de l’Accord.

Par ailleurs, réunis au sein du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-CSD), les groupes armés ont rejeté la nouvelle Constitution. Le scrutin référendaire ne s’est pas tenu à Kidal.  Ce nouvel épisode intervient alors qu’une certaine embellie était perceptible. Le 16 juillet dernier, le Colonel Modibo Koné, patron de la sécurité d’Etat s’est rendu à Kidal pour échanger avec les responsables de la CMA. Il s’en est suivie selon plusieurs sources la libération de détenus liés au groupe armé signataire de l’accord pour la paix.

Sécurité : une nouvelle attaque terroriste à Sévaré

Au petit matin, vers 5h20, un énorme bruit réveille les habitants de Sévaré encore endormis. Le début d’une nouvelle attaque dans la ville visant les emprises des Forces de Défense et de sécurité. Les assaillants seraient venus de Bandiagara à bord de véhicules bourrés d’explosifs en direction du camp de la garde nationale et l’aéroport de Sévaré. Ils ont été stoppé selon des témoignages au quartier Sarena où les drones de l’Armée malienne sont rentrés en action pour détruire l’arsenal des terroristes. Selon une source sur place, des hélicoptères de l’Armée ont survolé la ville dans la matinée alors qu’un ratissage était en cours. Une grande partie de la ville a été bouclée par les forces de défense et de sécurité. Plusieurs blessés, notamment des déplacés internes dont le camp se situe à proximité de la zone d’impact ont été évacués vers l’hôpital Sominé Dolo. Certaines sources citant des responsables de l’hôpital évoquent aussi plusieurs morts. L’armée a assuré avoir déjoué une attaque complexe aux environs de l’aéroport mais n’a pas encore communiqué de bilan.

Sécurité : le chef de cabinet du président de la transition meurt dans une attaque à Nara

Quatre. C’est le nombre de morts dans une attaque perpétrée par des hommes armés le 18 avril dernier sur l’axe Guiré – Nara a annoncé hier le Chef d’Etat major général des Armées dans un communiqué. Parmi les victimes, figure le chef de cabinet du président de la transition, l’Adjudant Oumar Traoré qui était dans la délégation. Cette information a été confirmée par un document interne de la présidence qui évoque les obsèques. Les autres victimes sont un agent de sécurité, un chauffeur et un entrepreneur, opérateur du forage. Un autre membre, un chauffeur est porté disparu. Le communiqué de l’armée sur l’attaque mentionnait des agents d’une entreprise de forage « mobilisée dans le cadre des œuvres sociales du Président de la Transition, Assimi Goïta ». Par la suite, dans la soirée un communiqué attribué au ministère de la Sécurité démenti par la suite évoquait la mort du chef de cabinet dans l’attaque. 

 

Sécurité : quatre morts dans plusieurs attaques près de Bamako

Selon plusieurs informations, des assaillants non identifiés ont mené une double attaque hier lundi dans la soirée dans la région de Koulikoro. Le poste de péage de Kassela à l’entrée de Bamako et la caserne des sapeurs pompiers à Markakoungo à 80 km de la capitale ont été pris pour cible. Le bilan provisoire est de quatre morts dont deux membres de la protection civile et deux civils ainsi que des dégâts matériels importants. Plusieurs véhicules ont été incendiés. Le chanteur M’Bouillé Koité a également annoncé hier sur ses pages l’attaque du bus transportant son staff vers Kati. Des assaillants ont ouvert le feu sur le véhicule blessant le chauffeur. Les passagers ont été dépouillés de leurs biens assure l’artiste.

Mali – FAMa : l’armée neutralise plusieurs terroristes

Dans la nuit de mardi à mercredi, l’aviation, lors d’une opération de poursuite de groupes terroristes, a mené des frappes dans la forêt de Souhé (centre), près de la frontière avec le Burkina Faso, a annoncé l’armée sur son site officiel le jeudi 30 décembre. Ces frappes ont tué 27 terroristes et fait plusieurs blessés graves qui ont été transportés à Sankoro et Péguéré. Selon elle, “plusieurs chefs terroristes” sont morts à cette occasion. Par ailleurs, les FAMa disent avoir neutralisé 31 terroristes lors d’une riposte à une attaque à Guiré (nord-ouest) qui a coûté la vie à huit soldats et blessé sept autres.

Mali : plusieurs attaques hier contre les forces de défense et de sécurité

C’est d’abord une unité FAMa dans la région de Nara qui a fait l’objet d’une attaque décrite comme complexe par l’armée malienne en fin d’après-midi. Combinant engins explosifs improvisés et armes lourdes, elle a causé la mort de 4 soldats selon un bilan provisoire, ainsi qu’une dizaine de blessés graves. En début de soirée, la brigade territoriale de la gendarmerie de Niéna dans la région de Sikasso a été la cible d’une attaque. Contrairement à certaines informations, les FAMa démentent toute perte en vies humaines. Par contre, comme cela était visible sur certaines vidéos, le véhicule de la brigade a été incendié. Le même soir, à Hombori, cette-fois ci dans le centre du pays, des tirs d’obus ont visé le camp sans qu’aucun dégât ne soit enregistré.

Centre du Mali : Les FAMa neutralisent 4 terroristes lors d’un accrochage

Les Forces armées maliennes (FAMa) ont neutralisé 4 terroristes lors d’un accrochage de la mission d’escorte des relèves de Nampala et Youwara. C’était hier mardi 2 mars  à Gathi-Loumou, cercle de Youwarou, région de Mopti. L’armée malienne informe qu’un fusil d’assaut avec 3 chargeurs et un talkie-walkie ont également été saisis.

Mali-Sikasso : attaque du poste frontalier de Hèrèmakono

Un civil a été tué et un autre blessé dans l’attaque du poste frontalier de Hèrèmakono, situé à une trentaine de kilomètres de la ville de Sikasso, tard dans la nuit du  lundi 1er mars, par  des hommes armés, informe l’AMAP. Les assaillants ont brûlé le bâtiment de la douane ainsi que 16 véhicules dont trois appartenant à des douaniers en service. Au niveau du poste de la gendarmerie, trois véhicules ont été calcinés ainsi que le bureau.

Attaque du contingent togolais de la MINUSMA : Le GSIM revendique l’attentat

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) d’Iyad Ag Ghaly a revendiqué, mardi 23 février, l’attentat terroriste du 10 février dernier contre le contingent togolais de la MINUSMA ayant fait  27 blessés dans le centre du pays à Kéréna, cercle de Douentza. Un  des blessés a succombé deux jours après à Dakar où il avait été évacué. Une cérémonie d’adieux a eu lieu en son honneur mardi 23 février sur la place d’arme du Quartier général de la MINUSMA à Bamako.

Le mercredi 10 février, la base temporaire togolaise de la MINUSMA a été attaquée vers sept heures du matin. Un camion chargé d’explosifs conduit par un kamikaze a tenté de se diriger vers une cuve d’essence, mais la réaction des militaires togolais a permis d’amoindrir l’étendue des dégâts. L’explosion a fait 27 blessés dont un succombera plus tard.

Attaques au Burkina faso : 48h de deuil national décrété

Le deuil national de deux jours a débuté ce mardi (10/03/20) prendra fin mercredi a annoncé le président Christian Kaboré sur son compte twitter. Cette annonce intervient après l’attaque meurtrière dans le nord du pays qui a coûté la vie à 43 personnes.

Dimanche, un groupe armé non identifiés a fait irruption dans les villages de Dinguila et Barga de la province de Yatenga pillant et tuant des civiles.

 

Tessalit: Plusieurs blessés dans l’attaque d’un camp ce jeudi

Une attaque au mortier contre un camp militaire ce matin à Tessalit a fait plusieurs blessés. Selon les informations,17 casques bleus et deux civils maliens ont été blessés dans cette attaque non encore revendiquée. Le camp abrite des soldats de la MINUSMA, de Barkahne qui a annoncé qu’aucun soldat de la force n’avait été touché.

Attaque de Dioura : Changement de cap pour les FAMa ?

Le 17 mars 2019, le camp militaire de Dioura était attaqué, faisant plusieurs victimes. Au-delà de l’identité de ses commanditaires, cette attaque soulève des interrogations quant à la stratégie de lutte anti-terroriste de l’armée malienne et au renforcement des moyens de riposte efficace face à la menace djihadiste.

Des dizaines d’hommes armés, venus à moto et en voiture, avaient pris d’assaut le camp militaire de Dioura et il aura fallu à l’armée malienne plusieurs heures de combat et des renforts terrestres et aériens pour reprendre le contrôle de la base. Bilan, 26 morts, 17 blessés, des véhicules militaires brûlés et d’autres emportés. Imputée selon une source militaire à l’ancien officier déserteur de l’armée malienne Ba Ag Moussa, l’attaque a été plus tard revendiquée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, dans un communiqué diffusé par l’agence mauritanienne Al-Akhbar le 22 mars.

Réintégration remise en cause ?

Selon le colonel-major Ahmed Ould Sidi, officier d’artillerie et conseiller technique au ministère de la Sécurité et de la protection civile, même si l’ex colonel Ba Ag Moussa, déserteur de l’armée, est derrière l’attaque de Dioura, cela ne remettra pas en cause le processus de réintégration des militaires déserteurs de l’Accord pour la paix et la réconciliation.

« Les éléments  intégrés au sein des FAMa ne se reprochent rien. Ceux qui se reprochent des choses et sont mêlés à des dossiers qui peuvent faire l’objet de poursuites en justice sont restés dans leurs bases arrière », souligne ce membre de la Commission nationale DDR.

À l’en croire, plusieurs paramètres ont rendu cette attaque possible. « Le premier est que les FAMa sont sur la défensive et cela ne répond pas de manière tactique à la situation sécuritaire du terrain», analyse t-il. « L’armée est déficitaire en termes de communication et surtout de renseignement. Face à ce type de situation, elle devrait disposer de capacités qui, malheureusement, ne sont pas opérationnelles aujourd’hui, notamment les experts aériens et les forces spéciales », poursuit l’officier.

Pour restaurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, les mesures déjà pour la plupart en exécution doivent être renforcées.  « Nous mettons en œuvre tout ce qui doit être fait pour parvenir à sécuriser les Maliens et les installations de l’armée. Aujourd’hui, il faut aussi procéder à une sensibilisation citoyenne en termes sécuritaire. Car c’est de sécurité citoyenne qu’il est question », relève le colonel Diarran Koné de la Dirpa.

(Défis de 2019 – 1/7) Sécurité : Briser la spirale des violences

Six ans après le début de la crise au Mali, la situation sécuritaire reste préoccupante. L’insécurité au centre s’est embrasée depuis quelques années, au point de faire de l’ombre au nord, qui a pourtant été sous le joug djihadiste. Outre le terrorisme, les conflits communautaires et le banditisme ont détérioré la situation jusque dans des zones encore épargnées. Les autorités sont à la manœuvre pour résoudre les problèmes.   

37 morts. Des blessés et des habitations incendiées à Koulogon, cercle de Bankass, dans la région de Mopti. Le massacre a été perpétré le 1er janvier 2019, jour de l’An, sur des civils peuls, par « des hommes armés habillés en tenue de chasseurs traditionnels dozo », selon le gouvernement. Épicentre de la violence depuis 2015, la région de Mopti est devenue le point névralgique de toutes les tensions communautaires. Selon les Nations Unies, en 2018 elles ont coûté la vie à plus de  500 civils. Plus tôt en décembre, 49 civils de la communauté Daoussahak avaient été assassinés à l’est de Ménaka. Les victimes s’accumulent et il est difficile d’avoir une compilation précise. Contredisant les ONG et l’ONU, le Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga, assure que le gouvernement n’a enregistré que 203 victimes de violences.

Les persécutions continues des groupes terroristes se transposent désormais au sud-est du pays, dans la région de Koulikoro. Une vingtaines d’écoles ont été fermées en novembre sous la menace djihadiste. Le chef du gouvernement multiplie les tournées, aussi bien au nord qu’au centre, pour stabiliser la situation. Mais sa volonté est mise à l’épreuve par les violences, tantôt de groupes terroristes, tantôt de milices locales. « Lorsqu’on regarde la cartographie sécuritaire dans le contexte malien, on s’aperçoit que les raisons profondes de l’insécurité ne sont pas suffisamment questionnées à certains égards. Qu’on soit à Tombouctou, à Ménaka ou à Mopti, il est important de se questionner sur la manière dont l’État central arrive à trancher les crises entre les populations », affirme Aly Tounkara, sociologue et enseignant – chercheur à l’université des Lettres et des sciences humaines de Bamako.  « Quand une partie de la population a le sentiment qu’elle est lésée dans ses droits fondamentaux, que la justice n’est pas rendue de façon équitable, elle finisse par légitimiter le recours à la violence », poursuit-il.

La tuerie de trop ?

« Koulongo est une tragédie. Je pense que cela doit cesser. Et, étant à Koulongo,  j’ai une pensée très profonde également pour nos parents de Ménaka. Ils ont souffert et ont été violentés (…). Le cycle infernal doit s’arrêter et il faut que le Mali se dédie de nouveau à sa seule mission de paix et de développement… », a témoigné dès son retour de Bankass le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. Car la tuerie de Koulongo a mis en émoi tout le pays. Le déplacement du Président sur les lieux du désastre a été salué aussi bien par les rescapés que par les responsables de diverses associations. « Nous avons pris acte de cette visite. C’est déjà un pas, mais nous restons dubitatifs sur le contenu, car nous pensions qu’il allait agir plus fort parce qu’il a vu ce qui s’est passé et que cela n’a rien avoir avec la lutte contre  le terrorisme », déplore Abderrahmane Diallo, secrétaire administratif de l’association Tabital Pullaku. Selon lui, il y a des amalgames qui pèsent depuis longtemps sur la communauté peule qu’il urge de lever. « Nous avons toujours demandé que le Président parle sur cette question du centre. Qu’il dise ouvertement, comme il l’a fait avec nos parents touareg, que tout Peul n’est pas djihadiste et que tout djihadiste n’est pas Peul, qu’on ne s’en prenne pas aux civils, mais il ne l’a jamais fait », regrette-t-il, inquiet.

Depuis le début de la crise, en 2012, jamais la situation socio-sécuritaire n’a été aussi préoccupante. Les différentes dénonciations de responsables de la communauté peule alertent sur l’urgence d’une solution adéquate. Ils  n’hésitent plus à dénoncer la complicité de l’État dans ce qu’ils qualifient « d’épuration ethnique ». Pour Abderrahmane Diallo, l’attaque de Koulogon constitue un évènement   « malheureux » de plus. « La milice Dana Ambassagou est connue du gouvernement et ils travaillent de concert. Elle a un récépissé délivré par le préfet de Bandiagara. C’est un permis de tuer », se plaint-il. Le gouvernement, de son côté, a toujours rejeté toute connivence avec ce groupe d’autodéfense dit de « dozos ».  Des arguments qui ne le convainquent point, face à la persistance des accusations et à la force de frappe « des chasseurs ». « Ils ne se sont jamais attaqués à des terroristes, toujours à des civils. Ils veulent chasser les Peuls de tout le Seno, c’est-à-dire des cercles de Douentza, Bankass, Koro et Bandiagara », soutient le secrétaire administratif de Tabital Pulaku.

Dans un communiqué, le groupe d’autodéfense s’est défendu d’avoir commis ces crimes horribles et dit n’être « impliqué ni de loin ni de près dans cette action visant à déstabiliser le pays ». Le retour à la normale semble dépendre d’une prise de mesures nouvelles et du rétablissement de l’État auprès des citoyens. En attendant,  c’est « la raison du plus fort qui est la meilleure » dans toutes ces zones, livrées à elles-mêmes. « La sécurité des populations  incombe à l’État et c’est à lui de prendre ses responsabilités. Aujourd’hui, le problème d’insécurité ne concerne pas seulement  le pays dogon. Même à Youwarou, Tenenkou, Djenné et jusqu’au Burkina Faso, c’est la même chose. C’est le gouvernement qui doit prendre les mesures qui s’imposent », dit Mamadou Goudienkilé, président de la coordination nationale de Dana Ambassagou.

Changer de regard ?

Aussi bien au nord qu’au centre, les révoltes trouvent leurs germes dans l’abandon prolongé de l’État et l’absence de justice. Face aux vides, les communautés se replient sur elles-mêmes pour assurer leur sécurité, une mission dévolue uniquement à l’État mais qu’il peine à assurer.

« Au-delà du règne de l’injustice, par exemple à Gao, à Tombouctou ou à Ménaka, il y a dans le centre du Mali des clichés qui traversent les  communautés. Quand on demande aux Dogons ce qu’ils pensent des Peuls, et vice-versa, vous verrez que pour les Dogons les Peuls les sous-estiment et que les Peuls pensent que les Dogons veulent les exterminer parce qu’ils sont des étrangers », diagnostique le sociologue Aly Tounkara. Des dimensions sociologiques qui entrent en jeu dans les antagonismes actuels. « Les réponses exclusivement militaires ont des limites évidentes. En aucun cas elles ne peuvent aider les populations à retrouver une paix durable, car elles ne s’intéressent pas du tout à ces dimensions sociologiques », argumente-t-il.

Quelles mesures ?

La sécurité et le retour de la paix demeurent des priorités du gouvernement, malgré la dégradation de la situation sur le terrain. Pour l’année 2019, les autorités prévoient des mesures sécuritaires supplémentaires partout sur le territoire. Après l’annonce  par le Premier ministre, mi-décembre, du déploiement à Tombouctou de 350 éléments des forces de sécurité et de 300 autres à Gao, le chef du gouvernement, interpellé par les députés sur la situation au centre, s’est voulu rassurant. « Nous allons accroitre les moyens mis à la disposition de nos forces, y compris sur le fleuve, pour assurer la sécurité des populations en ayant plus de mobilité et d’efficacité (…). Nous allons renforcer la présence administrative de l’État, l’administration de la justice et continuer l’opération du désarmement jusqu’à la fin du mois de janvier », a répondu Soumeylou Boubeye Maiga. 600 éléments des forces de sécurité seront recrutés à Mopti, de même qu’à Ségou, et un quota sera accordé aux régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro et au District de Bamako. Les ripostes militaires sont pour le gouvernement indispensables, car appelant les acteurs impliqués dans les violences à faire le choix de la paix ou celui d’être combattu. Un choix apparemment simple, mais qui soulève des réticences. « Les gens continuent de se cramponner au référent communautaire ou géographique parce qu’ils n’ont pas trouvé d’acteur qui puisse les protéger. Les fonctions régaliennes que l’État est censé remplir sont assurées par les communautés elles-mêmes, d’où l’idée d’indépendance ou de rejet de l’État », explique le sociologue Aly Tounkara.

 

 

Cet article à été publié dans le journal du Mali l’Hebdo (N°196) du 10 janvier 2019

Mali : le QG du G5Sahel attaqué

Le  quartier général de la Force G5 Sahel basé à Sevaré a été la cible d’une attaque ce 29 juin. Des  pertes en vie humaine et dégâts matériels seraient enregistrés. Des sources sécuritaires et des témoins sur place  font état de six morts et des dégâts importants.  Les tirs ont pris fin il y a quelques heures. La zone  serait totalement bouclée.  Pour l’heure tout porte à croire qu’il s’agirait d’une attaque avec un véhicule  kamikaze. Des groupes terroristes au nord et au centre du pays ont réaffirmé ces derniers mois leurs hostilités à cette initiative sous régionale.

Attaque d’un hôtel à Bandiagara : Au moins un assaillant tué

Deux personnes (un assaillant et un garde) ont trouvé la mort et trois autres (un garde et deux employés) ont été blessés dans l’attaque survenue ce 28 mars au soir à l’hôtel « La Falaise », situé à Bandiagara. En attendant de connaître l’identité et la motivation des assaillants, « la situation est sous contrôle », mais les habitants se disent inquiets face à cette première attaque dans la ville de Bandiagara.

« Nous avons entendu des coups de feu au niveau de l’hôtel Falaise, contigu à une banque, aux environs de 20 heures.  Dès lors, on a eu peur et on est rentré », témoigne Tabema Guindo, habitant la ville depuis deux ans et travaillant pour le compte d’un programme d’appui au développement social et sanitaire.

Comme la plupart des habitants, il a attendu le petit matin pour s’enquérir de la situation. « Je suis sorti avant  6 heures pour m’enquérir de la situation, les gens circulaient normalement. Les gens sont inquiets, c’est normal mais la situation est calme », ajoute Guindo. Les activités ont repris normalement dans les services et les structures,  y compris ceux  autour de l’hôtel même, situé non loin du rond-point central, ajoute-t-il.

Ces individus non encore identifiés  seraient arrivés à pied à l’hôtel, selon Oumar Guindo, directeur d’une radio à Bandiagara. « A leur arrivée, ils ont commencé à tirer sur les gardes qui ont riposté. Un assaillant a été tué et 4 personnes ont été blessées dont 2 gardes et deux employés, 1 garde a succombé à ses blessures », précise-t-il. La motivation et l’identité des assaillants n’étant pas encore connues, il n’est pas à écarter qu’ils visaient une autre cible, notamment une agence bancaire, contigu à l’hôtel.

Mais cette attaque, la première, dans la ville, inquiète les habitants sur place.

Aussi la mesure d’interdiction  de circuler à moto et dans les Pick-up,  censée contribuer à la sécurité, reste pour Tabema Guindo, contre-productive. En effet, l’absence de l’Etat  augmente la vulnérabilité des populations, laissées à elles-mêmes et qui ne peuvent plus recevoir le soutien des organisations ne pouvant plus se rendre auprès d’elle. En outre cette dernière ne peut plus vaquer à l’une de ses principales activités économiques qui sont les foires et autres marchés.

3 casques bleus du Bangladesh tués ce dimanche

C’est l’explosion d’un engin explosif quia causé la mort des trois Casques bleus de l’ONU au Mali dans la matinée du dimanche. L’attaque s’est produite contre leur convoi sur l’axe Anefis-Gao, dans le nord du pays. La MINUSMA a anoncé dans un communiqué un «premier bilan» de trois morts et cinq blessés graves dans cette attaque lancée vers 7h. L’armée bangladaise a confirmé ce bilan dans un communiqué, ajoutant que son contingent au sein de la force de l’ONU avait repoussé une autre attaque samedi. La force onusienne avait déjà été endeuillée début septembre par la mort de deux Casques bleux dans une attaque similaire contre un convoi logistique. Koen Davids, numéro deux de la Minusma, a condamné l’attaque, réitérant «avec force l’engagement de la Minusma auprès du gouvernement du Mali et des mouvements signataires dans leurs efforts de mise en oeuvre de l’accord de paix» de 2015.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est la mission de maintien de la paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie (1993-1995), avec plus de 80 Casques bleus tués en opération.