13ème conférence ministérielle : l’OMC joue les prolongations

Alors que la cérémonie de clôture était prévue hier jeudi 29 février à 20h (locale-16h GMT), l’organisation mondiale du commerce joue les prolongations afin que les membres parviennent à un accord. Ainsi, la clôture de la conférence ministérielle a été repoussée une première fois à minuit, heure des Emirats Arabes Unis. Les traits déjà tirés face à l’intensité des négociations, délégués et journalistes ont été informés quelques heures avant minuit d’un nouveau report pour le vendredi 1er mars à 14h locale. « Les ministres continuent d’être engagés dans d’intenses discussions sur un ensemble d’accords à adopter lors de la CM13. En conséquence, afin de donner plus de temps aux négociations, la séance de clôture officielle de la CM13 a été reportée au vendredi 1er mars à 17 heures (heure des Émirats arabes unis) » a déclaré durant la journée Ismaila Dieng, le porte-parole de l’OMC. Deux autres reports ont suivi cette annonce, la cérémonie est pour l’heure programmée à 22h locale. Si ces reports incessants en déconcertent plus d’un, d’après des responsables de l’OMC qui rappellent que les précédentes conférences se sont poursuivies au-delà de la date de clôture convenue, c’est le « fonctionnement » normal. Les positions divergentes, le manque d’accord expliquent en grande partie les reports. Les négociations se poursuivent entre les délégations. D’après un expert « les thématiques sont liées. Si un Etat est prêt à lâcher du lest sur un dossier, il veut une garantie sur un autre » ce qui complexifie les discussions. L’Inde par exemple dont la présence est très remarquée durant cette conférence a fait savoir par la voix de son ministre du Commerce, Piyush Goyal, son pays n’envisage pas de « finaliser » de nouveaux accords tant que les Etats-Unis bloquent l’organe d’appel du mécanisme de règlement des différends. Washington est également pointé du doigt pour bloquer des accords sur l’agriculture, notamment le coton. Les pays du C4+ (Mali, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire) militent pour réforme des subventions de l’or blanc. Ces subventions accordées en « masse » par les Etats-Unis, ou encore la Chine permettent à ces derniers de proposer des prix plus bas sur le marché ce qui plombe le groupe du C4+ qui dénonce une distorsion et une concurrence déloyale. En cette année électorale, de l’analyse d’un des experts qui prend part aux discussions, il semble peu probable que les Etats-Unis acceptent un compromis sur une fin des subventions. « Le lobby des farmers est très puissant » aux Etats-Unis, précise-t-il. A défaut donc d’un abandon, les pays du C4+ seraient dans la dynamique de proposer aux Américains de réduire les subventions. Mais, pour l’heure, rien n’est encore gagné.

OMC : au dernier jour de la conférence ministérielle, l’organisation appelle les membres à rapprocher leurs positions

Le temps presse. 24h après avoir lancé cet appel aux chefs de délégation, la directrice générale de l’organisation mondiale du commerce, Dr Ngozi Okonjo-Iweala, l’a de nouveau retirée ce jeudi matin, dernier jour de la 13ème conférence ministérielle de l’OMC qui se tient à Abu Dhabi. Lors d’une rencontre avec les organisations de la société civile, elle a exhorté les différents membres de l’organisation à avancer sur les dossiers pour un avoir un résultat positif. Si, sur certains dossiers, les négociateurs se montrent optimistes notamment celui sur les subventions à la pêche, sur d’autres, les négociations sont beaucoup plus dures. Depuis maintenant plusieurs années, l’agriculture fait partie des épineuses questions. Rebecca Miano, secrétaire de cabinet au ministère des Investissements, du Commerce et de l’Industrie du Kenya, facilitatrice des négociations sur l’agriculture a assuré que les membres étaient conscients de la nécessité de produire des résultats lors de cette conférence, alors que lors des deux dernières, les positions tranchées des différents avaient bloqué les différentes initiatives. « Cela fait plus de deux décennies que les discussions sur l’agriculture sont difficiles, elles le sont de nouveau cette année » a reconnu la Directrice de l’OMC. « Mais, les échanges se poursuivent, mon travail est de créer une balance » a-t-elle ajouté. Pour l’heure, selon des experts engagés dans les négociations, les positions des Etats-Unis ou encore l’Inde empêchent tout accord sur le commerce. D’après un responsable de l’OMC, le dernier jour est souvent mis à profit pour mettre un peu de pression afin d’obtenir des accords. La Directrice générale a toutefois précisé qu’elle « n’interfère » en rien dans les discussions. « Nous aidons les délégations à se parler ». Outre le commerce, plusieurs pays ont fait part de leur déception sur le peu de progrès réalisés sur la réforme de l’OMC, une des thématiques phares de cette 13ème conférence ministérielle. Espen Barth Eide, ministre des Affaires étrangères de la Norvège qui a animé une séance thématique sur la question a confié que les membres pourraient ne pas être en mesure de terminer les travaux sur la réforme du règlement des différends lors de cette conférence. L’organe de règlement des différends de l’OMC permet à un Etat se sentant lésé par un autre de porter plainte, en cas de litige, sur des subventions ou des obstacles techniques au commerce. Ce mécanisme est en suspens depuis plusieurs années parce que les Etats-Unis bloquent la nomination des membres de l’organe d’appel. « Il y a trois ans, nous n’avions aucune discussion sur cette réforme, les Etats ne se parlaient pas, mais des discussions sont engagées cette fois-ci, c’est déjà à souligner » a-t-elle commenté. Cette dernière journée de conférence s’annonce longue, les discussions pourraient durer jusqu’à tard dans la soirée. Dans les coulisses, certains évoquent qu’en cas de désaccord trop flagrant, la conférence pourrait être prolongée de quelques jours afin d’aplanir les angles, mais rien n’est encore acté.

Prix du pain : les boulangers négocient avec le gouvernement

Face à une augmentation du prix des matières premières notamment la farine, les boulangers projetaient une cessation de leur activité ce lundi et demain mardi. Une décision finalement ajournée alors que des négociations sont enclenchées avec les autorités pour trouver un compromis.

C’est à l’issu de leur assemblé général tenus les 28 et 29 juillet derniers que les boulangers avaient annoncé un arrêt de travail allant du 01 au 02 aout 2022. Une décision qu’ils ont ensuite annulée pour mener des négociations avec le gouvernement.  Une rencontre est prévue demain mardi entre les différentes parties. Les boulangers déplorent une hausse du prix de la farine, qui a subi des augmentations successives causées d’après eux par la guerre en Ukraine. D’avril dernier à maintenant, la farine est passé de 18.000 à 26 000 FCFA selon Mohamed Lamine Haidara, président de la filière pain au Mali.  Ces derniers qui souhaitent augmenter le prix du pain dont la miche est aujourd’hui à 300FCFA rejettent le terme de grève. Ils parlent eux d’une cessation des activités « car ils ne peuvent plus continuer » à produire à perte. Après les négociations avec les gouvernement, une décision sera prise annonce la responsable.

 

Le gouvernement a dit non

Le gouvernement du Mali, par la voix de son porte-parole a rejeté hier mercredi l’ouverture de nouvelles négociations souhaitées mardi par les groupes armés de la Coordination des mouvements de l’ Azawad (CMA) à  l’issue d’une rencontre entre ces derniers et la médiation internationale à  Kidal. Face à  la presse, le ministre Choguel Kokala Maà¯ga, a exprimé la position du gouvernement malien, « en attendant sa signature, exclut toute idée d’ouvrir de nouvelles négociations sur le contenu de l’ accord de paix paraphé le 1er mars dernier » et « appelle la médiation internationale à  ses responsabilités en tant que garant du processus de paix ». Face à  ce que des observateurs qualifient d’impasse, les autorités de Bamako indiquent qu’il est important que toutes les parties fassent des compromis pour que la paix revienne au Mali. Pour rappel, l’accord de paix a été paraphé à  Alger le 1er mars 2015, après plusieurs mois de discussions, par la médiation dans toutes ses composantes et par toutes les parties à  l’exception de la CMA. Les mouvements de l’Azawad demandent un statut juridique et politique pour le nord du Mali. Ce que ne prévoit pas le préaccord tel que paraphé par le gouvernement malien le 1er mars dernier. Déclaration interprétative Cet accord est le fruit de plusieurs mois d’intenses négociations et a été paraphé par la médiation dans toutes ses composantes et par toutes les parties, à  l’exception des séparatistes de la CMA » a encore déclaré le ministre. Autrement dit, il est question désormais d’une déclaration interprétative de l’accord, C’’est à  dire qu’on pourrait y ajouter des annexes mais on ne saurait l’ouvrir pour modifier ne serait-ce qu’une seule disposition. Alors même que les regards sont tournés vers le Mali, la situation du nord n’a malheureusement pas jusqu’ici débouché sur un compromis entre les rebelles et le gouvernement du Mali. En attendant chaque jour parait incertain pour le gouvernement dans sa quête de trouver un accord de paix définitif. l’accord « est aujourd’hui soutenu par l’ensemble de la communauté internationale », a indiqué le Ministre Maà¯ga. Qui a rappelé qu’il y a des sanctions prévues à  l’encontre de ceux qui mettraient à  mal le processus de paix en cours.

Négociations d’Alger : la pression internationale est passée par là…

Après plus de deux mois de blocage, les négociations inter-maliennes doivent reprendre ce mercredi 11 février 2015 dans la capitale algérienne. l’enjeu de la présente phase est clair : il s’agit pour les parties de parvenir à  la signature d’un préaccord susceptible de garantir une paix globale et définitive. Autour de la table le gouvernement malien et les groupes armés se feront face de nouveau en présence de l’équipe de médiation internationale pour apporter les amendements et corrections effectués sur le « projet d’accord pour la paix et la réconciliation au Mali ». Un document qui leur a été remis été à  l’issue de la dernière phase des négociations en novembre dernier. De part et d’autre, l’on nourrit le secret espoir que cette phase de février sera celle de la dernière chance. En tout cas l’équipe de médiation internationale sous la houlette de l’Algérie compte mettre tous las atouts de son côté pour amener les protagonistes à  tomber d’accord sur quelque chose. Les réactions musclées des Nations-Unies menaçant les parties à  reprendre incessamment le dialogue sous peine de sanction témoignent de cette volonté. l’Algérie, qui abrite les négociations, ne veut pas qu’elles sombrent dans l’enlisement. Le pays de Bouteflika veut voir vite la signature d’un préaccord entre les protagonistes pour s’occuper de ses propres affaires dans un contexte marqué par la baisse du prix du pétrole. Contexte sécuritaire tendu Seulement voilà  : les négociations reprennent au moment o๠l’on assiste, non sans inquiétude, à  une recrudescence de la violence et de l’insécurité dans les régions du Nord du Mali. Les événements tragiques de Gao et les affrontements sanglants entre le Gatia et le MNLA à  Tanbakort sont venus rappeler les difficultés du processus des négociations. Une situation précaire qui pousse nombre d’observateurs à  ne pas parier la réussite du processus. En effet jusqu’ici les positions du gouvernement d’une part et celles des groupes armés (une partie) restent tranchées. Le gouvernement malien rejette toujours sans ménagement toute idée d’autonomie ou d’indépendance tout comme il récuse la dénomination Azawad pour appeler les régions du nord. En revanche, il défend mordicus l’indivisibilité du Mali, le caractère républicain et laà¯c du pays. Décentralisation poussée Dans la capitale algérienne, la délégation malienne ira plaider son projet de décentralisation poussée considérée pour elle comme la solution à  la crise aussi bien au nord du Mali que dans les autres régions. Ce qui doit certainement passer aussi par la levée des ambiguà¯tés décelées dans le projet d’accord comme le concept des régions intégrées. Du côté des groupes armés, il importe de signaler qu’ils ne sont pas sur le même registre. En effet les groupes armés regroupés au sein de la plateforme sont proches du gouvernement malien et contre la division du Mali. Ils aspirent néanmoins à  une refonte de la gouvernance locale en mettant au centre du processus de développement des régions du nord les populations. Quant aux mouvements armés de l’Azawad réunis au sein de la coordination à  savoir le MNLA et ses alliés, ils réclamaient encore lors de la phase de novembre une indépendance avec un hypothétique Etat de l’Azawad. Ce, au grand mépris de la feuille de route, boussole des négociations et qui écarte d’emblée toute idée d’autonomie ou d’indépendance. Vont-ils finalement revenir à  la raison ou tenter un baroud d’honneur ?

Pourparlers d’Alger : En attendant la reprise !

Après une suspension, les travaux reprennent vers la mi-octobre. Retour sur quelques moments de cette première mi-temps. l’événement aura retenu singulièrement ce mois-ci l’attention de tout le peuple malien. Il s’agit du second round des pourparlers inclusifs inter-maliens à  Alger. Lancées le 1er septembre dernier dans la capitale algérienne, ces négociations entre le gouvernement malien et les groupes armés ont duré quatre semaines riches en événements. Après la cérémonie d’ouverture à  l’hôtel El Aurassi d’Alger le lundi 1er septembre, il a fallu attendre le jeudi pour que les travaux reprennent véritablement. Raison invoquée : le Mouvement national de libération national désirerait attendra l’arrivée des autres membres sa délégation pour commencer. Après donc deux jours d’atermoiements, commencera le premier temps fort des pourparlers : l’audition de la société civile à  la résidence El Mithak d’Alger. Face aux représentants du gouvernement malien et des groupes armés ainsi de la médiation, les représentants des communautés ont étalé leurs préoccupations tout en faisant par part des suggestions et aspirations des populations éprouvées par des décennies de crise. A ce niveau les représentants de la société civile des groupes armés se sont illustrés dans une stratégie bien. Ils ont dressé un réquisitoire très dur contre le Mali considéré comme la source de tous les maux des « régions de l’Azawad ». Une manière de convaincre sur le bien-fondé de la thèse d’une autonomie de gestion, voire d’une indépendance. Pendant ce temps la société civile du gouvernement malien a évité la polémique pour ne pas « remuer le couteau dans la paix ». Elle a tempéré le jeu en invitant les parties a œuvré dans le sens de la paix, condition sine quo non d’un développement durable. Pendant l’audition de la société civile il est à  noter que la virulence des plaidoiries n’a pas caché ton courtois et policé des débats comme souhaité par la médiation à  l’entame. Terminée, le lundi 8 septembre, l’audition était censée ouvrir la voie à  la très cruciale phase des négociations directes entre le gouvernement du Mali et les groupes armés. Revoilà  les atermoiements et autres manœuvres dilatoires du MNLA qui préfère d’un côté démarrer uniquement avec le groupe thématique relatif aux questions politiques et institutionnelles et l’autre côté prétexte de l’absence de certains de ces experts pour attendre. Entre- temps le MNLA mijotait son plan. A la tête de la coordination des mouvements armés de l’Azawad( MNLA, HCUA et MAA dissident), Le mouvement parvient à  signer le 12 septembre un protocole d’entente avec une partie de certains mouvements membres de la plateforme( CM FPR, CPA et le MAA originel). Décliné en six articles, ce protocole d’entente réclame un « statut politique et institutionnel pour l’Azawad à  travers un système fédéral à  faire reconnaitre par l’Etat malien et la communauté internationale ». Il n’en fallait pas plus pour créer des remous dans les groupes armés. Le MAA originel désavoue son secrétaire, Pr Ahmed Ould Sidi Mohamed, qui a signé le protocole sans son accord et exige de lui le lendemain la publication d’une lettre pour rejeter ledit protocole. Même situation à  la CPA qui a débarque quelques jours plus tard son président en la personne de Ibrahim Ag Mohamed Assaleh accusé pour comportement grave contraire à  la ligne de conduite de la CPA. On li reproche d’engager le mouvement de façon unilatéral et trahir la plateforme au profit de la coordination. C’’est sur ces entrefaites qui se sont ouvertes le lundi 15 septembre les négociations directes. Aussitôt commencées, elles seront perturbées par le MNLA et ses alliés qui claquent la porte, quelques minutes après le début, pour protester contre la présence dans la salle de la CM FPR considérés par eux comme un mouvement non belligérant et dont le rôle doit être clarifié. Le lendemain et le mercredi les membres de la coordination sous la houlette du MNLA seront aux abonnés absents. Les négociations se poursuivent en revanche avec la seulement la plateforme sur les quatre groupes thématiques inscrits dans la feuille de route. Ainsi l’on est revenu au schéma de la première phase : au lieu que les groupes armés se présentant ensemble devant le gouvernement malien pour négocier, ils iront finalement en rangs dispersés comme ce fut cas en juillet dernier. La plateforme discutera seule avec le gouvernement en présence de la médiation, idem pour la coordination. l’entente scellée à  Ouagadougou pour parler d’une seule voie vole ainsi en éclats. C’’est finalement le jeudi 18 septembre que les membres de la coordination daignent regagner la table de négociations à  la suite de la plateforme qui observe une pause. Avec la médiation la coordination a réussi à  commencer avec les questions politiques et institutionnelles. En deux jours le MNLA et alliés proposent sans surprise un document qui réclame un Etat fédéral. Ce, en dépit du fait que cette réclamation est contraire à  l’esprit de la feuille de route aux engagements antérieurs dont la feuille de route et du rappel à  l’ordre de la médiation au respect scrupuleux de la feuille de route. De son côté le gouvernement malien a proposé sa formule de décentralisation poussée ou de régionalisation comme alternative à  la crise. Les travaux seront suspendus le mercredi 24 septembre. La reprise étant fixée vers la mi-octobre toujours dans la capitale algérienne. Ce temps est mis à  profit par l’équipe de médiation internationale pour examiner, à  l’une de la feuille de route qui sert de boussole aux négociations, les propositions faites de part et d’autre. La médiation présentera son travail aux parties. l’analyse et l’examen qui vont s’en suivre permettront d’aboutir à  un projet d’accord.

Le MNLA et la stratégie d’aveuglement…

Malgré l’optimisme et l’enthousiasme qu’affichent les négociateurs maliens, la médiation et autres représentants de la communauté internationale, on a comme l’impression que ces négociations sont à  deux doigts de friser une comédie interminable. On sait combien les groupuscules armés sont ambitieux et calculateurs. On sait combien ils savent faire de la surenchère. On sait combien ils sont installés depuis longtemps dans une démarche maximaliste. On sait combien ils ont fait preuve de duplicité. Il n’empêche qu’il faut se réjouir que le processus ait atteint l’étape des négociations directes qui, pour le moment, sont traversées par une vague de rebondissements : boycott des travaux par les mouvements signataires du protocole d’accord du samedi 13 septembre, éviction d’Ibrahim Ag Assaleh de son poste de président de la CPA… Dans le protocole d’accord signé samedi, les rebellions MNLA, HCUA, MAA dissident, CMFPR II unissent leurs voix pour revendiquer le Fédéralisme, et exigent que les négociations se déroulent entre ces mouvements, l’Etat malien et le médiateur (l’Algérie). Bien entendu, C’’est tout sauf une surprise et cela apporte la confirmation que la société civile de Kidal et leurs groupuscules armés, ce ne sont plus deux voix et deux postures : mais une seule ! On a beau crié dans la presse, sur les réseaux sociaux que les signatures de l’accord préliminaire de Ouagadougou et de la feuille de route des pourparlers enterrent toute revendication « fédéraliste », « autonomiste », « indépendantiste », les activistes de l’indépendance de l’Azawad ne veulent rien savoir et continuent à  déployer la stratégie de l’aveuglement, laquelle consiste à  refuser de voir tout ce qui n’arrange pas leurs intérêts, y compris leurs propres signatures apposées en bas des documents ayant conduit jusqu’à  Alger. Les groupes armés sont réalistes, ils savent qu’il faut exiger l’impossible pour obtenir le possible. Tel est le résumé d’un échange avec un chercheur en géopolitique, pour qui « le retrait de l’armée nationale des zones en question, la formation de patrouilles mixtes pour sécuriser la zone, réinsertion des ex-combattants, et la mise en place d’un grand programme de développement du nord. Tout ceci n’est autre qu’une des multiples formes de fédéralisme (Accord d’Alger, 2006) ». Mais, ce qu’on ne dit pas assez, C’’est que tout cela n’est qu’une manœuvre bien ficelée du MNLA, dont on sait qu’il n’a jamais révélé ses vraies intentions. Le HCUA, MAA dissident, CMFPR II se laissent mener par le MNLA comme on conduit un bœuf de labour au champ, et il est impossible de ne pas dire que le ton ferme que leur oppose la médiation et les représentants de la Communauté internationale est de nature à  rassurer. Cela dit, l’attitude des mouvements signataires du protocole du 13 septembre, téléguidés par le MNLA, est le signe qu’à  Alger les choses ne sont comme elles devraient être. Il règne comme une sorte de bazar, un désordre corsé par cette éviction tout sauf attendue d’Assaleh, dont le seul tort est d’avoir tenté de ramener à  la table des négociations les mouvements devenus adeptes du boycott. Le MNLA et ses alliés déploient leur stratégie d’aveuglement, le médiateur et le représentant de l’ONU sont décidés à  avancer…

Pourparlers d’Alger : Les négociations directes imminentes

La phase consacrée à  l’audition de la société civile s’est achevée hier après-midi à  la Résidence El Mithak d’Alger. La journée du mercredi 10 septembre 2014 sera consacrée à  la restitution des travaux de 5 jours. Les représentants de la société civile doivent regagner le Mali le jeudi 11 septembre 2014 prochain. Pendant 5 jours, les différentes communautés ont travaillé dans les quatre groupes thématiques que sont le groupe des questions politiques et institutionnelles, le groupe défense et sécurité, le groupe développement économique et culturel et le groupe réconciliation, justice et questions humanitaires. Dans un climat serein et avec un ton respectueux, les sociétés civiles du gouvernement et des groupes armés ont fait part de leurs préoccupations et aspirations devant les représentants du gouvernement du Mali, des groupes armés et de l’équipe de médiation. Les représentants de la société civile de la coordination des groupes politico-armés de l’Azawad qui regroupent le MNLA, le HCUA et le MAA (dissidence) ont articulé leurs interventions autour de l’idée d’une autonomie de l’Azawad, seule alternative, selon eux, permettant d’assurer la paix et le développement de leurs populations. Certains ont demandé purement et simplement une indépendance en proposant la création de deux entités : une entité Mali et autre de l’Azawad avec comme capitale Mopti. Ces propositions ont été faites sur fond d’un véritable réquisitoire contre l’Etat malien considéré comme le seul responsable de tous leurs malheurs. Les représentants de la société civile des groupes signataires de la plateforme d’Alger comprenant la CPA, la CM-FPR et le MAA (originel), ont eu une position moins tranchée. Ils excluent toute idée d’autonomie ou d’indépendance. Cependant il appelle l’Etat à  revoir sa copie dans la gestion réservée aux régions du nord du Mali. En effet ils préconisent une meilleure orientation et un suivi rigoureux des projets de développent ou les investissements destinés aux régions concernées. Sans oublier de mettre les populations locales au C’œur du processus de développement. Pour leur part, les représentants de la société civile du gouvernement ont appelé à  éviter de remuer le couteau dans la plaie en ressassant le passé. Tout en mettant en exergue les efforts et la propension de l’Etat pour la paix, ils ont exhorté les différentes parties à  Âœuvrer dans le sens de la paix, gage de tout développement possible er d’une solution définitive à  la crise. Phase cruciale La prochaine phase sera certainement consacrée aux négociations directes entre le gouvernement du Mali et les groupes armés. En attendant on multiplie, de part et d’autre, les rencontres et consultations pour mieux affiner les stratégies. Pour l’instant certaines sources parlent de la date jeudi 11 septembre ou du vendredi 12 septembre 2014 pour le début de ces négociations directes. Il faut retenir que le Haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-malien, Modibo Kéita, a rendu dans la nuit du samedi dernier une visite de courtoisie à  l’ensemble de la société à  sa résidence. Après avoir fait observer une minute de silence en mémoire de toutes les victimes de la crise, il a saisi l’occasion pour transmettre aux communautés le message de paix du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. En retour, celles-ci ont salué la sagesse de sa marche avant de lui promettre leur entière disponibilité à  l’aider dans son travail.

Négociations d’Alger : la valse des prétendants

L’Azawad n’est décidément plus la chasse-gardée des mouvements armés invités à  la table des négociations à  Alger début septembre. Après le Gatia, une nouvelle mouvance a fait son apparition; A tord ou à  raison, ce dernier né des groupes qui revendiquent une appartenance à  l’Azawad, veut l’indépendance. Constitué de plusieurs membres de la communauté arabe, le MPSA « Mouvement populaire pour le salut de l’Azawad » (MPSA) compte tout mettre en œuvre pour une participation à  la seconde phase des pourparlers d’Alger prévue le 1er septembre prochain. On a envie de leur dire qu’ils s’y prennent un peu tard et on pourrait leur imputer la volonté de saborder des négociations auxquelles ils ne sont certainement priés; Puisque dans le communiqué rendu public, ils réclament l’indépendance des régions septentrionales du Mali et menacent de recourir aux armes au cas o๠ils n’obtiendraient pas gain de cause par rapport à  ces deux revendications. Ce mouvement dont le chef Boubacar Sadek Ould Taleb a claqué la porte du MAA pour querelle de leadership, se serait ainsi aligné sur les velléités indépendantistes du MNLA, pour mieux tirer son épingle du jeu, quitte à  paraà®tre ridicule. La question qui se pose est de savoir qui se cache derrière ces manœuvres de dernière minute. Qui tire les ficelles ou fournit à  ces nouveaux mouvements les moyens de leurs ambitions irrecevables ? Doit-on y voir une main des djihadistes cachés dans la région, notamment celle d’Ancar Dine que dirige Iyad Ag Ghaly ? Cela lorsqu’on sait que le vieux renard du désert rêve d’être le tout puissant émir d’Aqmi dans la zone, il n’y a aucun pas ou alliance temporaire qu’il ne franchirait pour semer la zizanie au nord du Mali en attisant la tension sur le terrain pour troubler les négociations et jouer de son influence. Plus encore que les discussions qui auront lieu à  Alger, la réalité est tout autre dans ce nord o๠tout se confond et s’entremêle. Revendications autonomistes, sécessionnistes, indépendantistes, tandis que les uns, se réclament de l’unité nationale, il y a dans tout ce schmilblick, des populations civiles, à  qui le travail de reconstruction nationale est rendu plus ardu, sans oublier les menaces constantes sur les patrouilles de la Minusma, censés assurer la sécurité des biens et des personnes dans les trois régions du nord du Mali. Que faut-il concéder et comment réagir face à  l’autonomie réclamée, quant cette autonomie ne garantit en rien le développement des régions du nord, le retour de l’administration, des services sociaux de base. Les groupes armés qui réclament l’indépendance sont-ils en mesure de gérer ce Nord, o๠tout est à  faire. N’y a t-il pas un risque, si le Mali devait céder sur certaines de leurs revendications à  ce que la zone devienne une poudrière, plus encore qu’à  l’heure actuelle. Face à  tout cela, les autorités maliennes doivent rester fermes. Si l’on estime que le Mali va en position de faiblesse, en raison des évènements de Kidal, l’option du dialogue reste la panacée et face à  un voisin algérien, qui maà®trise mieux la complexité et la géopolitique du Nord du Mali, il faut un dialogue de fond qui prendra le temps nécessaire. La précipitation ne servirait à  rien face à  la nébuleuse rebelle.

Edito : A quelques jours d’Alger

Qui a dit que le Burkina était hors du jeu ? Pour les groupes armés du Nord, la capitale burkinabè est toujours d’actualité. Afin de se mettre d’accord face à  l’appel de certains groupes d’autodéfense comme le Gatia, qui demande à  participer aux négociations, les principaux groupes rebelles à  savoir le MNLA, le MAA ou encore le HCUA font le point à  Ouagadougou. De manière générale, on récuse la formation de ces groupes basés uniquement sur l’aspect tribal. Cela pourrait compliquer des négociations déjà  sensibles, quant des tensions peuvent subvenir à  tout moment, comme ce fut le cas lors du premier round d’Alger. Cette fois, on cherche à  mettre les bonnes cartouches de côté. Si le Gatia qui signifie « groupe auto-défense touareg Imghad et alliés » et se déclare contre l’autonomie, n’a pour le moment suscité aucun réaction chez les autorités maliennes, chez certains observateurs, il suscite méfiance et prudence : , déclare le chroniqueur, Isselmou Moustapha Salihi spécialiste du Mali pour l’hebdomadaire mauritanien Tahalil. D’un autre côté, la situation sur le terrain, oblige les parties à  accorder leurs violons afin de s’assurer toutes les chances de parvenir à  un accord durable. C’est sans doute l’objet de la rencontre de Ouagadougou entre factions rebelles, qui s’y sentent à  l’aise, pour évoquer tous leurs points de dissenssion. Leur objectif commun est une forme d’autonomie à  défaut de l’indépendance de l’Azawad et ce n’est pas le Gatia qui viendra y mettre son grain de sel. Et comme l’a signifié l’Algérie, qui a provoqué le report des négociations, initialement prévues pour le 17 Août à  début septembre, il s’agit pour chacun de venir à  la table des négociations, dans un climat de sérénité.

Alger : 100 jours pour un accord ?

Déjà  une dizaine de jours à  Alger pour la délégation malienne, négociateurs et facilitateurs ensemble pour un premier round qui s’achève ce 24 juillet. Logés dans un même hôtel de la capitale blanche, les parties se sont d’abord appréhendées par réunions séparées, puis en huit-clos, avant de confronter leurs feuilles de route respectives. Le tout sous l’œil avisé des facilitateurs (Union Africaine, UE, CEDEAO Minusma et OCI entre autres). Un accompagnement nécessaire pour pousser les parties à  trouver un terrain d’entente avant le deuxième round des négociations prévu pour Août, et qui devrait abriter des discussions plus engagées. 100 jours suffisent-ils pour un accord durable ? Combien de temps vont prendre ces négociations inter-maliennes ? Nul ne peut le dire avec précision, mais si l’on s’en tient aux propos du ministre algérien des affaires étrangères Ramtane Lamamra, dans une interview accordée à  Jeune Afrique, il faudra 100 jours au minimum à  compter du 24 juillet, puisque le diplomate espère que la signature de l’Accord définitif coà¯ncide le 24 octobre prochain : « Un calendrier définitif étant prématuré à  ce stade des discussions, notre souhait est que l’accord soit solennellement signé le 24 octobre, une date qui coà¯ncide avec la Journée des Nations unies, donc de la paix », a donc déclaré Lamamra à  l’hebdomadaire panafricain. Soit trois mois donc. 100 jours pour être précis. Un timing raisonnable ? « Tout dépendra de la capacité des parties à  ne pas buter sur des obstacles et considérations partisanes et à  aller au-delà  de leurs intérêts personnels », estime un expert. A Alger, difficile de savoir ce qui se dit exactement dans les couloirs, pas grand-chose ne filtre, mais l’on sait que le MNLA a d’abord montré sa désapprobation à  négocier avec d’autres groupes armés à  la même table. On n’ignore pas non plus que ces mêmes groupes s’affrontent sur le terrain et menacent le processus de paix. A supposer qu’un accord soit trouvé à  la date évoquée par Ramtane Lamamra, qu’est-ce qui garantit son application concrète sur le terrain ? Bonnes ou mauvaises volontés Les accords de Ouagadougou du 18 juin 2013, ont montré la mauvaise volonté manifeste de groupes armés comme le MNLA à  désarmer et à  cantonner et malgré la bonne volonté des médiateurs de la CEDEAO. Faut-il alors prendre tout le temps nécessaire pour parvenir à  un texte qui satisfasse toutes les parties : « l’histoire nous enseigne que chaque fois que des dirigeants politiques ont accepté un mauvais accord de paix à  la va-vite pour éviter une « bonne guerre », ils ont fini par avoir les deux : le mauvais accord et la guerre », écrivait à  l’époque Feu le professeur Dialla Konaté. Tout comme des associations et ONG avaient dénoncé le fait « que subsistait un risque d’effritement de l’autorité de l’à‰tat, que ces accords d’Alger constituaient un moyen de déplacer le problème dans le temps et non une solution durable comme préconisée dans le préambule ». Et le RPM, le parti de l’actuel chef d’Etat avait de son côté, critiqué le fait que l’accord ne respectait le principe de l’unité nationale. Si ensuite, l’instabilité au nord s’est tue, la rébellion du 17 janvier 2012, a plongé le Mali dans la plus grave crise institutionnelle et politique de son histoire. Sans être pessimiste, on peut aussi voir dans les évènements du 21 Mai 2014 à  Kidal, une défiance claire des groupes armés, qui le doigt sur la gâchette et aidés par les mouvances terroristes, ont infligé à  l’armée malienne une cuisante défaite, en reprenant leurs positions à  Kidal. La médiation algérienne donnera t’elle cette fois plus de résultats qu’en 2006 ? Puisqu’au final, C’’est à  Bamako que devra être signé cet accord historique et qui redonnera aux populations éprouvées du nord du Mali, l’espoir de la paix tant voulue. Inch’Allah…

Pourparlers d’Alger : la partie malienne reste confiante

« Nous n’avons pas beaucoup de temps », C’’est l’aveu d’Abdoulaye DIOP, le ministre malien des affaires étrangères, qui dirige la délégation présente à  Alger depuis le 15 juillet afin de trouver un terrain d’entente avec les groupes armés du Nord Mali préposés au dialogue. Si les débuts des pourparlers ont plutôt été tendus, avec un léger désaccord entre ces mêmes groupes armés et sur qui doit négocier, il y a désormais moins de tensions, confie un membre de la délégation présente à  Alger: « Nous sommes tous ensemble ici pour trouver un bon compromis. Il s’agit d’établir rapidement un terrain d’entente, une feuille de route du dialogue, entre les parties, afin d’entamer le deuxième round en vue de parvenir à  un accord de paix définitif et qui sera signé en terre malienne ». «Les enjeux sont cruciaux, et concernent l’avenir du problème du nord et qui n’a que trop duré », estime un autre expert. Si le Mali a toujours réaffirmé les lignes rouges à  ne pas franchir, certains groupes armés tablent désormais sur une autonomie après avoir longtemps rêvé de l’indépendance du territoire qu’ils appellent Azawad. Avec ces éléments, les négociateurs devront trouver un consensus, même si la marge de manœuvre du gouvernement malien s’est vue réduite après la défaite de l’armée à  Kidal en Mai dernier. En outre, au moment o๠se tiennent ces pourparlers, des affrontements ont eu lieu entre factions rivales, notamment le MNLA et le HCUA dans les environs de Bourem, Tabancort et près d’Anéfis dans la journée du samedi 19 juillet. Malgré tout le Mali reste confiant. Si le temps presse, il faudra aux négociateurs, mais aussi aux facilitateurs tout leur art pour concilier les parties et calmer les velléités indépendantistes des groupes armés, en particulier le MNLA, qu’ils aient combattu ou pas sur le terrain. Selon Ramtane Lamamra, ministre algérien des affaires étrangères et dont le pays abrite ces négociations : « la concertation a d’ores et déjà  abouti à  « un accord de principe concernant la méthodologie et les questions à  négocier en priorité » en août prochain. Enfin, si une partie de la société civile malienne n’est pas présente à  Alger, un officiel laisse entendre que la «chose est trop sérieuse » pour donner de la voix à  tous. « Il s’agit ici d’un dialogue politique de haut niveau. Tous n’ont pas la légitimité à  venir s’exprimer à  Alger».

Edito : Le Mali sous les bons auspices d’Alger…

De longs mois de préparation. Des élans diplomatiques fermes et surtout une volonté du Mali de s’asseoir à  la table du dialogue avec toutes les factions armées au conflit, qui déstabilisent notre septentrion, il faut comprendre ici que la paix est un idéal, une réalité si fragile de nos jours et qu’elle ne tient qu’ à  un fil… Au moment o๠la Palestine brûle sous le feu des assauts israéliens et les tirs de roquette du Hamas, le Mali veut construire la paix. Avec résolution. A chaque fois que des parties observent un cessez-le-feu et acceptent de s’asseoir autour d’une table pour dialoguer, C’’est comme une petite victoire qui est acquise. Mais lorsqu’une des parties, viole le cessez-le-feu, C’’est tout le processus qui est mis en jeu. Si la communauté internationale a souvent mis la pression sur le Mali pour dialoguer avec les groupes armés au Nord, elle réalise aujourd’hui, que notre pays a en face, et parmi ces mouvements, des factions belligérantes, qui sont prêtes à  tout remettre à  plat et à  tout saboter. Si des avancées rebelles ont été constatées ces derniers jours au Nord du Mali, et des affrontements entre groupes aux motivations diverses, le Mali reste lui ferme sur ses positions et ses bases claires. Celles de ne transiger ni sur l’intégrité du Mali, ni sur les conditions au dialogue, à  savoir le respect des termes de l’Accord de Ouagadougou. s’il est souhaité un nouvel accord définitif au terme de ces pourparlers, et qui sera respecté à  la lettre, ceux qui prendront part au dialogue devront mettre beaucoup d’eau dans leur vin pour ne pas répéter les erreurs du passé. Il faudra aux parties trouver un réel terrain d’entente, sous les bons auspices d’Alger afin de terminer en sérénité le reste du dialogue au Mali.

Bert Koenders a reçu Blaise Compaoré

Bamako, le 30 juin 2014 – Le Représentant spécial du Secrétaire général et le Chef de la MINUSMA, M. Albert Gerard Koenders, a reçu aujourd’hui au siège de la Mission le Président du Burkina Faso et Médiateur de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) depuis 2012 dans la crise malienne, S.E.M Blaise Compaoré et sa délégation, en visite au Mali pour relancer le processus de paix. Les discussions ont porté sur la situation actuelle et les perspectives de relancer le processus de dialogue politique afin de parvenir à  un règlement durable de la crise malienne sur la base de l’accord préliminaire de Ouagadougou qui consacre la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’unité nationale et la laà¯cité du Mali. Lors de cette rencontre, il a été fortement soulignée la nécessité d’un engagement soutenu de la part des organisations régionales et de l’ONU à  travers le Représentant spécial, ainsi que l’importance d’une coordination de leurs efforts respectifs afin d’ accompagner le Mali dans cette perspective. Par ailleurs, M. Compaoré s’est réuni au siège de la MINUSMA avec des représentants des effectifs militaires et de police burkinabés déployés au Mali et dont la contribution au sein de la Mission a été saluée et hautement appréciée.

La guéguerre des drones

C’’est le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra qui annonce l’ouverture des pourparlers de paix entre le Mali et les groupes armés de son septentrion à  Alger à  la mi-juillet. Pour l’heure, l’on retiendra que le MNLA, le HCUA, le Mouvement arabe de l’Azawad, la coalition du peuple pour l’Azawad et la Coordination des mouvements et forces patriotiques de résistance participeront, côté rebelle, à  ce premier tour de table. Quid de la composition de la délégation malienne ? Le président IBK se fera t-il représenter par un émissaire spécial ou par les ministres de la défense, des affaires étrangères et de la réconciliation nationale ? En tous cas, le Premier ministre est d’office exclu de cette rencontre puisque ni les fonctionnaires Onusiens ni les groupes armés ne veulent de la présence de Moussa Mara considéré à  tord ou à  raison comme celui par qui le fil du dialogue a été rompu entre les différents belligérants de cette crise multiforme. Les icones du rendez-vous de juillet sont donc pour l’heure inconnus. Bamako, devenue prudente, laisse la main aux négociateurs internationaux pour ne pas froisser la communauté internationale qui exige là  et maintenant des résultats. La réunion ouverte ce matin au siège des Nations-Unies dressera une nouvelle feuille de route que Bamako sera tenue de valider. Il y va de l’appui des pays donateurs désorientés par la tournure des événements de Kidal de mai dernier et la transformation du septentrion malien en bourbier africain. Signe du ras-le bol des « amis du Mali » de la situation de ni paix ni guerre, la volonté des américains de déployer des drones pour en finir avec les Groupes Armés Terroristes qui allongent chaque trimestre la liste macabre dans les rangs des forces internationales engagées au Mali. Les drones sont certes efficaces mais l’histoire récente des guerres en Irak et en Afghanistan prouve que les «erreurs chirurgicales » conduisant à  l’élimination de partenaires gênants sont le fait de drones commandés par des humains ayant minutieusement identifié leur cible. Entre des icones inconnus et des drones incontrôlés, entre des fonctionnaires internationaux soupçonnés de collusion avec l’ennemi et des forces armées à  la solde de politiques indécis, le Mali va vers une table de négociants et une guéguerre à  l’issue incertaine.

Un nouveau plan pour relancer le dialogue entre Bamako et les groupes armés

« Sur instructions du Président de la République du Mali, soucieux de faire la paix, nous avons élaboré un plan pour que le dialogue et les négociations reprennent entre tous les fils du Mali », a déclaré à  l’AFP le ministre, Zahabi Ould Sidy Mohamed. Selon les grandes lignes de ce plan que l’AFP a pu consulter, M. Zahabi Ould Sidy Mohamed effectuera prochainement une visite dans plusieurs pays voisins du Mali pour convaincre les dirigeants des groupes armés, dont la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), « de rejoindre la table du dialogue ». « Dégager une plateforme commune » Il se rendra notamment à  Ouagadougou, Nouakchott et Alger, accompagné de l’ancien Premier ministre malien Modibo Kéà¯ta, récemment nommé « haut représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter-malien ». Les deux responsables maliens rencontreront également les chefs d’Etat des pays visités. « Dans un premier temps, tous les groupes armés du nord du Mali seront invités à  participer en Algérie à  une réunion exclusivement consacrée à  eux, pour qu’ils dégagent une plateforme commune, pour harmoniser leurs points de vue avant le début du dialogue », précise le plan. Les représentants de la société civile de toutes les régions administratives du Mali ainsi que des représentants du gouvernement malien assisteront également aux futures négociations, indique le même document. « Nous comptons évidemment sur d’autres partenaires privilégiés comme la France, la mission de l’ONU au Mali (Minusma), sur l’Union européenne, sur le Maroc, l’Algérie, le Burkina Faso et d’autres pays pour jouer un rôle de facilitateur, afin de soutenir le processus de paix », a commenté le ministre malien de la Réconciliation nationale. Selon lui, une fois les « premières démarches effectuées, en principe, dans soixante jours, les négociations directes se dérouleront à  Bamako ». Les négociations entre le gouvernement malien et les différents groupes armés, notamment touareg, du nord du Mali avaient repris timidement il y a quelques semaines, chaque partie accusant l’autre de ne pas respecter ses engagements.

UA : Pierre Buyoya encourage les « pourparlers inclusifs » avec le Nord

Après un bilan assez satisfaisant de l’implication de l’Union Africaine durant la crise politico sécuritaire au Mali, le représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, a rencontré la presse. Pierre Buyoya rappelle d’emblée qu’après le transfert d’autorité de la MISMA (force africaine) à  la Minusma à  compter de Juillet 2013, le conseil de paix et de sécurité a jugé nécessaire de maintenir une présence de l’Union Africaine, pour accompagner le Mali… Sur 2013, l’UA a accompagné les différents acteurs de la sortie de crise et a participé à  plusieurs réunions du Groupe de Soutien et de suivi sur le Mali, sous l’égide de Nkosazana Dlamini Zuna, présidente de la Commission de l’UA. l’UA a aussi accompagné le processus électoral en déployant des observateurs pour les deux tours de la présidentielle et un expert électoral au près de la CENI. Accélérer les pourparlers inclusifs avec les groupes armés Homme de crise, ancien président du Burundi mais aussi militaire de carrière, Pierre Buyoya, sait de quoi il parle. Pour celui, qui a géré deux périodes transitoires post crises, au Burundi entre 1993 et 2003, le Mali peut être cité comme une exception : « Jamais un pays n’est sorti aussi vite d’une crise consécutive à  un coup d’Etat », a d’emblé réitéré le diplomate. Il faut donc avant toutes critiques, saluer cela mais aussi, encourager ces Accords de Ouagadougou, dont l’application intégrale, tarde, sur le cantonnement, le désarmement, la démobilisation des groupes armés et la suite des négociations. A cet égard, parlons plutôt de pourparlers inclusifs entre autorités maliennes et groupes armés aux positionnements divers : « La situation sécuritaire dans le nord demeure précaire et constitue une source de préoccupation », a admis Buyoya, convaincu qu’il faut accélérer le dialogue inclusif, grâce à  l’appui de la communauté internationale, la Commission vérité et justice ou encore les foras intercommunautaires prévus. Sur les rencontres exploratoires qui ont eu lieu à  Alger avec des représentants du MNLA et du HCUA, Buyoya estime qu’il ne faut pas faire d’opposition entre Alger et Ouagadougou mais ouvrir toutes les portes au dialogue avec les groupes armés du nord. Le rôle de la Misahel Quant à  la Misahel, cette mission qui s’inscrit dans la continuité du processus de normalisation au Mali, elle a plusieurs missions dans notre pays. D’abord appuyer le processus de réconciliation nationale en chantier au Mali et parvenir à  l’application intégrale des Accords de Ouagadougou. Trois axes intéressent la mission : la sécurité au sahel, la gouvernance, et le développement, imbriqués l’un dans l’autre et qui sont à  la source de l’instabilité au Sahel, rappelle Pierre Buyoya, qui cite aussi la pérennisation du processus de décentralisation. Le volet Droits de l’homme, vise aussi l’aspect humanitaire et pour cela 20 observateurs des droits de l’homme sont déployés dans le nord du Mali. En tant que militaire, Pierre Buyoya a évoqué le dossier des réformes militaires et l’accompagnement de l’UA à  cet égard, des réformes d’autant plus nécessaires que le Sahel reste confronté à  toutes les menaces terroristes et rebelles. Pour Buyoya, ce sont surtout des questions de développement qui sont à  la base des conflits, trafics de drogue et terrorisme dans cette zone sensible.

COP 19: « Trop c’est trop! »

« La coupe est pleine! » C’est un véritable sentiment de déception et d’exaspération qui circule dans les allées de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques qui se déroule en ce moment à  Varsovie en Pologne. Au point que, pour la première fois dans l’histoire de ces négociations dont c’est la 19ème édition, les grandes ONG ont claqué la porte. Le WWF et les autres ONG déplorent le fait qu’ au lieu de progresser, les discussions reculent. Et rien n’indique qu’elles pourraient évoluer dans la bonne direction. Rien! Alors que toutes les organisations environnementales et toutes les ONG impliquées dans les négociations espéraient que Varsovie soit une étape importante dans la transition vers un futur durable, est en train de trouner au ridicule. Aucune lisibilité, aucune avancée et encore moins de volonté affichée par les pays dévéloppés de faire le moindre pas vers la réduction des émissions de carbone et l’aide aux pays les plus vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques. A 14h ce jeudi, les représentations des grandes ONG ont donc décidé de quitter le stade national de Varsovie et la conférence COP 19 sur le climat pour marquer leru ras-le bol. Un moyen que l’on espere efficace de manifester contre le manque d’engagement de l’industrie et des pays émergents. «Les négociations ne sont pas seulement restées au point mort, elles ont même reculé sur certains points importants. Pendant que nous entendons que les émissions globales de CO2 ont atteint un pic, la plupart des Etats sont venus à  Varsovie les mains vides», commente Ion Karagounis, représentant du WWF Suisse sur place. Au lieu de renforcer la protection du climat, de nombreuses parties ont essayé de la miner. «Notre sortie est un message aux gouvernements: prenez donc la protection du climat au sérieux.» A reculons Les négociations de l’an passé ont été riches en frustrations et en revers. Alors que les acteurs du monde de l’environnement, ceux du monde économique, le monde médical, en bref, tous s’accordent pour tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences de la « non-action »,Varsovie est en train de devenir un retentissant échec. Aucune feuille de route pour parvenir à  un accord dans deux ans n’est en vue. Les objectifs de réduction des gaz à  effets de serre d’ici à  2020 sont insuffisants, voire affaiblis. Il n’y a guère d’entente non plus en ce qui concerne un fonds vert promis pour aider les pays en voie de développement à  s’adapter aux changements climatiques. Et la direction polonaise de la conférence n’a rien entrepris pour montrer que la protection du climat est plus importante que leur industrie du charbon. Omniprésence publicitaire des entreprises, matraquage sur les bienfaits du charbon « propre » dans les discours de la présidence polonaise, annonces moins-disantes sur les réductions d’émissions de gaz à  effet de serre de la part de pays aussi importants que le Japon, l’Australie ou le Brésil, présence trop discrète des pays censés être les plus proactifs sur la lutte contre le changement climatique (UE, France, etc), exclusion d’une jeune militante manifestant son soutien aux Philippines…Tout cela alors que le typhon Haiyan venait tout juste de ravager les Philippines… le spectacle offert à  cette COP est plus que décevant. Et c’est justement pour lui redonner « un peu de sérieux » que les organisations ont décidé de s’en aller. «Nous partons non pas parce que les négociations ne sont pas importantes, mais au contraire, parce qu’elles sont capitales», tient à  préciser Ion Karagounis.

André Bourgeot sur le Nord : « Il faut créer les conditions de la négociation sans faire de compromissions ».

André Bourgeot, chercheur au CNRS (Centre National pour la recherche scientifique), connaà®t le Sahel comme sa main, mais aussi le Mali et particulièrement les régions Nord, o๠règnent en rebelles, des groupes armés comme le MNLA, le MAA ou encore le Mujao. Régulièrement consulté, cet anthropologue a parcouru cette zone dangereuse o๠sévissent de nombreux trafics et autres poches de combattants djihadistes. De passage à  Bamako, il a répondu à  nos questions. Journaldumali.com : André Bourgeot, vous êtes anthropologue et spécialiste du Sahel : Quelle lecture faà®tes des dernières attaques à  Tombouctou et Gao ? André Bourgeot : Ce n’est pas surprenant. J’avais déjà  mentionné que la guerre éclair qu’a été l’opération Serval allait assez rapidement se transformer en guérilla. Ce court laps de temps entre la guerre et la guérilla a permis aux rebelles de se réorganiser et il faut savoir qu’il y avait encore des dépôts d’armes très importants qui n’ont pas été découverts par l’opération Serval. Tout comme certains éléments ennemis se sont repliés et d’autres fondus dans la ville. A Gao, ce qui est marquant, c’est qu’ils ont utilisé des roquettes pour la première fois et pas artisanales. D’après mes informations, ce sont des roquettes classiques, un armement moderne qui montre que le trafic d’armes est toujours présent dans la région. On se rend également compte que malgré la présence d’environ 5500 soldats de la Minusma et 2000 de la force Serval, les rebelles peuvent faire ce qu’ils veulent et commettre des attentats kamikazes à  n’importe quel moment. Journaldumali. com : La France va maintenir 2000 hommes au Mali, en prévision des élections législatives, cela suffit-il à  sécuriser le Nord, et malgré le fait que François Hollande se soit maintes fois félicité du succès de l’opération serval ? André Bourgeot : Peut-on sécuriser une telle zone qu’avec une présence quantitative de soldats ? Vous pouvez mettre 15000 ou 20000 soldats, mais lorsqu’ils auront décidé de faire des attentats, rien ne pourra les en empêcher. Il y a toujours des complicités locales, qui ne peuvent pas être contrôlées facilement. C’est là  la difficulté. Journaldumali.com : L’une des forces et faiblesses de l’armée malienne, c’est le renseignement et l’incapacité à  prévenir les attaques ? Pourquoi ? André Bourgeot : Je suppose qu’il y a des services de renseignements au Mali. Mais le problème que vous posez, en définitive, c’est la circulation des renseignements au niveau de la sous région et qui fait défaut. La CEMOC avait été crée pour cela mais elle est restée une coquille vide. Journaldumali.com : Le gouvernement a récemment levé des sanctions contre d’anciens chefs rebelles et libéré des combattants du MNLA ? Est-ce une bonne politique pour la suite des négociations ? André Bouregeot : En tout cas, sauf erreur de ma part, je ne me souviens pas avoir lu dans les Accords de négociation, qu’il y avait une clause qui permettait de lever les mandats d’arrêts internationaux qui avaient été délivrés par la justice malienne auprès de certains éléments du MNLA. Je pense à  Assaleh, Hamed Ag Bibi, Algabass Intalla et je sens une désaprobation du peuple malien, qui croit qu’il y a une continuité dans l’impunité. Est-ce que la légitimation faite par le Premier ministre a été suffisamment convaincante ? C’est à  voir. Journaldumali.com : Disons que le ministre malien de la justice a parlé de mesures de confiance ? Est-ce qu’on ne fait pas trop de compromis aux groupes armés, et faudrait-il arrêter de négocier pour passer par la voie forte ? André Bourgeot : Je ne dirai pas cela, mais il est clair qu’il faut arrêter d’exécuter les quatre volontés du MNLA; La négociation peut mener à  la paix, et compte tenu de l’inconstance dans la position du MNLA, on peut se demander s’ils ne cherchent pas l’affrontement direct, ce qui permettrait de légitimer tout leur discours tenu depuis le début : génocide, victimisation, et là  dessus il faut être extrêmement vigilant pour créer les conditions de la négociation sans passer par des compromissions. Ou des formes d’exigences difficilement acceptables quant elles sont émises par le MNLA. Journaldumali.com : Justement, il existe aujourd’hui des dissensions au sein des groupes armés du Nord ? Quelle influence cela peut-il avoir sur les négociations ? André Bourgeot : Parmi les groupes armés, il n’y a pas que le MNLA, mais aussi Ganda Iso, Ganda KOY, le front patriotique pour la résistance, et qui peuvent inverser le rapport de force au moment des négociations. Mais de manière générale, je ne comprends pas pourquoi, on focalise sur le MNLA. Si je prends l’exemple du MAA, le Mouvement Arabe pour l’Azawad, lorsqu’il se réclame de l’Azawad, leur Azawad n’est pas du tout le même que celui du MNLA; il se situe entre la partie arabe comprise entre Tombouctou et Arawane. Il y a même eu des positions d’antagonisme voire d’affrontements entre le MNLA et le MAA donc ce sont des alliances conjoncturelles qui peuvent être amenées à  évoluer. Il faut faire avec, mais pas aller dans la compromission, la marge de manœuvre des autorités maliennes est assez faible, et même sur le fil du rasoir, or dans les négociations, il faudra avoir sur des positions claires qui respectent les décisions de justice, c’est ça la séparation des pouvoirs ( exécutif, judiciaire et législatif). Ou alors, on restera dans une situation de flou et le peuple malien criera à  l’impunité. Journaldumali.com : Le président IBK avait pourtant parlé de fermeté et été clair sur l’intégrité du territoire malien, pourquoi une telle posture aujourd’hui ? André Bourgeot : Justement, c’est au président qu’il faut poser la question. Journaldumali.com : Est-ce qu’on peut imaginer que les groupes armés souhaitent un échec des négociations ? André Bourgeot : C’est en tout cas la position du MNLA, qui fait de la surenchère et joue comme dernière carte, celle de la nuisance, en créant les conditions d’un obstacle généralisé, ce qui leur fait dire qu’on ne peut pas tenir les élections dans le délai prévu, pour diverses raisons, des arguments fallacieux en somme. Ensuite, il appartient aux négociateurs maliens de prendre en compte ces positions. Il y a eu une élection présidentielle, un retour à  l’ordre constitutionnel et l’autorité de l’état désormais enclenchés, qui devrait être corroboré par les législatives. Mais, il existe à  l’heure actuelle, une espèce de flottement qui dérange. Journaldumali.com : Ce flottement pourrait venir du fait que certains, disent que parmi les adversaires, il y a des Maliens et qu’il faut faire le tri dans tout ça ? André Bourgeot : Oui mais la justice ne prend pas en compte les critères de nationalité et ne se base pas sur les critères dont vous parlez. La justice elle doit trancher sur des faits; et cela renvoie à  la loi, et la loi est porteuse de sanctions. Journaldumali.com : Développer ce nord selon l’ambition du président, achever la décentralisation, est-ce finalement la seule solution pour mettre fin à  ces rébellions une bonne fois pour toutes ? André Bourgeot : Non je ne crois pas que ce soit la seule solution. Il faut faire une analyse plus globale de l’ensemble du territoire malien, puisque même dans le sud du pays, il y a des poches de sous développement bien plus importantes que dans les régions nord. Il faut faire attention à  l’instrumentalisation politique de ce nord. Il y a quand même eu des efforts faits pour le nord, des projets de développements, certaines facilités. Donc, il y’a aujourd’hui, une politique pour rééquilibrer par rapport aux années 90 ou les revendications étaient plus légitimes, et analyser tout cela plus globalement.

Tiébilé Dramé :  » Il est important de calmer le jeu »

La délégation malienne est de retour à  Bamako, après la conclusion à  Ouagadougou de l’accord entre gouvernement malien et rebelles touareg en vue de l’élection présidentielle. Son chef s’est livré à  un exercice d’explication et d’interpellation face à  la presse ce jeudi 20 juin. « l’accord de Ouagadougou, C’’est pour ramener le calme au Mali » « Il est important de calmer le jeu » pour le Mali qui « revient de loin »,a déclaré Tiébilé Dramé. Depuis la signature, mardi, de cet accord, « J’ai entendu beaucoup de choses: que le Mali est sous tutelle », notre armée est sous tutelle, (…) +ce sont les accords de la honte+ », a-t-il déploré. « Je crois qu’il est important de calmer le jeu, de calmer la situation car notre pays revient de très loin, d’une situation très difficile. (…) Nul n’a le droit, il me semble, de contribuer à  le remuer davantage. l’accord de Ouagadougou, C’’est pour ramener le calme au Mali », a-t-il ajouté. Après dix jours d’âpres négociations, l’accord a été signé par des représentants du gouvernement malien et des groupes armés touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA). Il prévoit un cessez-le-feu, un retour de l’armée malienne à  Kidal (nord-est), zone qui était occupée depuis fin janvier par ces groupes, et un cantonnement des combattants touareg sur des sites de regroupement, et permet la tenue de l’élection présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le pays. Un faux « débat » en cours à  Bamako l’accord, salué par la communauté internationale, a été généralement bien accueilli au Mali, o๠certains se sont cependant offusqués de sa signature: pour eux, Bamako ne devait pas pactiser avec des rebelles touareg ayant lancé l’offensive qui a ouvert la porte à  l’occupation du nord pendant plusieurs mois en 2012 par des jihadistes. Cela est un « débat (…) entre ceux qui croient que l’on peut atteindre les objectifs que nous avons par le dialogue et la diplomatie, et ceux qui privilégient une action militaire hasardeuse aux conséquences imprévisibles tant au plan intérieur qu’au plan international », a estimé Tiébilé Dramé, sans citer de nom. « Si l’on veut comprendre les accords signés à  Ouagadougou, il faut se rappeler qu’on vient de très loin. Des enfants du pays se sont révoltés pour prendre des armes, dire qu’ils ne sont pas des Maliens. (…) « Aujourd’hui, tout le monde est d’accord (sur) l’intégrité territoriale », ceux qui avaient pris les armes « seront cantonnés et désarmés », a-t-il affirmé.

Les négociations concernant Kidal continuent ce week-end

Le chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé, accompagné de diplomates qui l’assistent au nom de la communauté internationale, a réuni à  deux reprises les représentants de Bamako, emmenés par l’ex-ministre Tiébilé Dramé, et la délégation conjointe touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), a constaté l’AFP. Les discussions butent depuis plusieurs jours sur les exigences de Bamako, obligeant à  renégocier le projet d’accord qui avait été accepté par les rebelles touareg. M. Bassolé a toutefois affirmé que les discussions avançaient en vue du cantonnement et du désarmement des combattants touareg, l’une des pommes de discorde. «Ce qui est important, C’’est qu’immédiatement après la signature de l’accord le processus de cantonnement, qui est préalable au désarmement, puisse commencer», a-t-il souligné, sans toutefois donner le calendrier précis du désarmement qui doit suivre. Les officiers maliens présents dans la délégation de Bamako planchent actuellement sur les modalités de ces processus avec des responsables de l’opération française Serval, de la force africaine déployée au Mali (Misma) et de la mission onusienne (Minusma) qui doit absorber cette dernière à  partir de juillet, a-t-il détaillé. «Les choses se déroulent plutôt bien», a assuré le ministre burkinabè. Selon lui, «il ne sert à  rien de se précipiter pour signer un accord qui sera violé le lendemain ou qui ne sera pas convenablement appliqué». Il a cependant reconnu que les poursuites judiciaires engagées contre des chefs rebelles par la justice malienne restaient l’autre point le plus litigieux. Bamako refuse de les lever, comme cela était proposé. «Le gouvernement est réticent à  s’immiscer dans les affaires de la justice» mais les protagonistes doivent prendre toutes les mesures «nécessaires à  la décrispation de l’atmosphère», a insisté M. Bassolé. «Je suis optimiste sur la suite, il y aura un accord», a déclaré vendredi 14 juin, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Présents à  Ouagadougou depuis le début des négociations, le Mouvement arabe de l’Azawad et la Coordination des forces patriotiques de résistance seront reçus une deuxième fois par le médiateur de la Cédéao. Officiellement, les deux groupes ne participent pas aux négociations, mais de l’avis du chef de la diplomatie burkinabè, ces deux mouvements intégreront le processus à  l’heure du désarmement des groupes armés du nord du Mali, une fois l’accord conclu.

Ouaga-Bamako: des négociations en cours sur le sol malien

Accorder les violons pour arriver dans les prochains jours à  un accord entre le Mali et le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA). Telle est la mission de l’escouade de diplomates qui est arrivée à  Bamako ces dernières vingt-quatre heures. On attendait pour lundi un aboutissement des discussions, il semble que les choses soient un peu plus compliqué. Rien de grave, en tout cas, a laissé entendre le Général Pierre Buyoya qui s’est exprimé dans la soirée du mercredi au nom de la médiation. S’exprimant au nom de cette médiation, le Général Pierre BUYOYA a laissé entendre qu’elle était en consultation auprès du Président de la République par intérim et du Gouvernement malien. Il a affirmé qu’il n’y a pas, à  vrai dire, de points d’achoppement à  propos du pré-rapport de Ouagadougou et que, de toute façon, la négociation se poursuivrait. Le chef de la MINUSMA a conclu son entretien avec la presse par une note positive et disant sa foi en le succès des négociations de Ougadougou. Les entretiens de cet après-midi entre le Pr. Dioncounda TRAORE et la médiation internationale ont duré près de sept heures d’horloge.

Début des négociations entre l’Etat et les mouvements indépendantistes touareg

C’est un marathon qui débute ce 07 juin à  Ouagadougou. Les élections de juillet en ligne de mire, les discussions entre l’à‰tat du Mali et les mouvements armés touareg doivent trouver une solution pour mettre un terme au conflit armé qui a débuté en janvier 2012 et réunifier le territoire malien. Cette rencontre survient alors que des combats opposent depuis mercredi les forces maliennes aux Touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à  Anefis, à  100 km de Kidal, leur dernier bastion du nord-est du Mali. Décidées le 27 mai, ces discussions sont placées sous la médiation du président burkinabé Blaise Compaoré. Le point essentiel des échanges sera la « libération » de la ville de Kidal. Les Touareg refusent le retour de l’armée et de l’administration malienne dans la ville. L’armée de Bamako a quant à  elle promis de reprendre d’ici l’élection présidentielle du 28 juillet la ville de Kidal, dont les hommes du MNLA s’étaient emparés début février après la fuite des djihadistes face à  l’avancée des forces françaises. Un accord pour le 10 juin Tiébilé Dramé, émissaire de Bamako pour le nord du Mali, et la délégation conjointe du MNLA et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), autre groupe armé touareg occupant Kidal participent aux négociations. Le président burkinabè « va rencontrer les différentes parties et par la suite il y aura les pourparlers directs », a précisé une source proche de la médiation initiée par la CEDEAO. Selon des acteurs de ces discussions, l’objectif est de trouver un compromis d’ici le lundi 10 juin. Tiébilé Dramé s’est dit confiant quant aux résultats de ces négociations. « Je sens qu’un consensus est en train de voir le jour et je suis optimiste sur la signature d’un accord le 10 juin à  Ouagadougou », a-t-il affirmé. Pour l’heure, le MNLA continue de rejeter les appels du gouvernement et de Paris à  déposer les armes et d’affirmer qu’il résisterait à  toute tentative de reconquête de sa place forte de Kidal. Les séparatistes touaregs se disent toutefois prêts à  des négociations à  condition que soit reconnu le droit à  l’autodétermination du nord du Mali, que le MNLA appelle l’Azawad (« le pays des pâturages », en langue tamachek).

Le MNLA refuse de désarmer et réclame une mission de l’ONU

Dans un communiqué signé de son secrétaire général Bilal Ag Achérif, le MNLA « rejette catégoriquement toute déclaration faisant de son désarmement un préalable à  sa participation au processus de négociation ». Réunis en « sommet » dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro le 28 février, les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avaient affirmé que le dialogue intermalien passait par le « désarmement de tous les groupes armés, notamment le MNLA ». La rébellion a lancé « un appel pressant » à  l’ONU pour « accélérer » le déploiement d’une force de maintien de la paix, qui selon elle devrait sécuriser le Nord malien jusqu’à  ce qu’une solution politique soit trouvée entre Bamako et le MNLA. La Mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force africaine déployée dans le pays, est censée prendre à  terme le relais des troupes françaises combattant depuis janvier les groupes jihadistes qui occupaient tout le nord du Mali depuis l’an dernier. Elle pourrait être transformée dans quelques mois en une mission de paix des Nations unies. Commission dialogue et réconciliation Affirmant protéger les habitants du nord du Mali contre « les crimes massifs et les multiples exactions » de l’armée malienne, le MNLA a appelé la Cédéao et la communauté internationale à  « exercer des pressions » sur Bamako en vue de l’ouverture d’un « dialogue ». Les autorités maliennes de transition ont annoncé cette semaine la création d’une Commission dialogue et réconciliation (C, qui devra notamment oeuvrer à  rapprocher les différentes communautés, dont les Arabes et Touareg souvent vus par les populations noires comme des soutiens des islamistes. Le MNLA, rébellion touareg laà¯que qui a renoncé à  sa revendication d’indépendance du Nord malien, avait combattu aux côtés des groupes islamistes contre l’armée malienne en 2012, avant d’être évincé dans la région par ses ex-alliés.

François Hollande va prêcher la concorde à Bamako

Accompagné par un fort parfum de communication présidentielle, François Hollande vient présenter samedi à  Bamako sa feuille de route politique aux autorités maliennes. L’armée française a conduit en trois semaines une guerre éclair. Le nord du pays est libéré de l’emprise des islamistes. Maintenant s’ouvre une nouvelle phase, qui garde sa dimension militaire, car les opérations vont durer contre les groupes terroristes encore vivaces le long de la frontière avec l’Algérie. Mais la dimension politique va de plus en plus s’imposer, l’issue du conflit dépendant de la qualité du dialogue que pourront nouer les autorités maliennes de Bamako et les Touaregs qui continuent de défendre leur particularisme au nord. François Hollande garde le tempo, très rapide, imprimé par les militaires. L’opération «Serval» n’est pas terminée qu’il débarque déjà  sur le terrain, flanqué de Laurent Fabius, son ministre des Affaires étrangères, de Jean-Yves Le Drian, en charge de la Défense, et du ministre du Développement, Pascal Canfin. La visite, annoncée vendredi mais pas détaillée, devrait passer samedi par Bamako, la capitale, et aussi par Tombouctou. Cette dernière ville avait été prise en avril 2012 par les Touaregs «laà¯ques» et indépendantistes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), supplantés par les groupes armés liés à  al-Qaida en juin, avant d’être libérée par les troupes franco-maliennes. La voie d’une Entité régionale touareg L’arrivée à  Tombouctou du chef de l’à‰tat français et de son homologue malien, Dioncounda Traoré, symbolisera la victoire des troupes françaises et maliennes que les deux présidents se promettent de féliciter. La ville mériterait également d’être choisie pour lancer un message de réconciliation. L’imam de la grande mosquée Djingareyber, que les deux chefs d’à‰tat doivent visiter, a lancé vendredi un appel à  «la retenue» et à  «l’arrêt des pillages», dans son premier prêche depuis la fuite des djihadistes, qui a libéré les frustrations des populations noires à  l’endroit des Arabes et Touaregs. Pour les citoyens français, cette tournée présidentielle rappellera celle effectuée par Nicolas Sarkozy à  Benghazi, le 15 septembre 2011. Chef de guerre ayant triomphé de Mouammar Kadhafi, Nicolas Sarkozy n’avait pas attendu la libération totale de la Libye pour s’en venir dans la ville symbolisant son action déterminée. «Nous croyons à  une Libye unie, pas à  une Libye divisée», avait lancé Nicolas Sarkozy, déclenchant les vivats de la foule se pressant sur la place de la Liberté de Benghazi. François Hollande devrait également invoquer la réconciliation nationale, mais en engageant les autorités maliennes à  dialoguer avec les indépendantistes touaregs du MNLA. «Je vais au Mali aussi pour qu’il y ait un dialogue politique qui puisse permettre que le Mali, après avoir chassé les terroristes, puisse retrouver la stabilité et l’esprit de concorde», a-t-il indiqué vendredi. Quel que soit le mot choisi, la voie d’une entité régionale touareg au nord, plus ou moins autonome de Bamako, paraà®t la seule possible. Conforter l’autorité du président malien La communication politique n’existerait pas, l’empressement du président français à  se rendre au Mali n’en aurait pas moins sa justification. La ville de Kidal, aux alentours de laquelle l’armée française a pris position, s’est «libérée» toute seule, par l’action revendiquée des combattants du MNLA et du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), dissidence du groupe islamiste Ansar Dine, essentiellement touareg. Ce sont des unités de l’armée tchadienne participant à  la force africaine dépêchée au Mali qui ont depuis fait route vers Kidal. à€ Bamako, un haut gradé de cette armée malienne qui devait demeurer en réserve pour éviter toute friction avec les combattants touaregs, n’en a pas moins annoncé l’arrivée jeudi de ses soldats à  Kidal. Une information semble-t-il fausse, qui traduisait surtout la volonté d’une partie de l’état-major de l’armée malienne d’en découdre avec les Touaregs, dans leur fief de Kidal. L’objet premier de la présence de François Hollande aux côtés de Dioncounda Traoré est de réaffirmer au plus vite l’autorité du président malien par intérim sur son armée. Le capitaine Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’à‰tat du 22 mars 2012, a toujours des partisans.

Le président Traoré rejette toute négociation avec les islamistes

Le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, interrogé par FRANCE 24 et RFI, rejette tout dialogue avec le MIA (Mouvement islamique de l’Azawad), issu d’une scission au sein du mouvement djihadiste Ansar Dine, mais envisage des négociations avec les autonomistes touaregs du MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad). « Avec les derniers développements auxquels nous avons assisté, il est évident qu’Ansar Dine s’est disqualifié, n’est plus éligible au dialogue, quel que soit par ailleurs le masque que certains d’entre eux ont décidé de porter désormais. Cette histoire de MIA (Mouvement islamique de l’Azawad) ne correspond à  rien du tout », affirme le chef de l’à‰tat malien par intérim, alors que les militaires français prennent position autour de Kidal, grande ville du Nord-Mali qui reste aux mains du MIA et du MNLA. En revanche, Dioncounda Traoré est ouvert à  des discussions avec le MNLA : « Le seul groupe avec lequel nous pouvons envisager des négociations susceptibles d’aboutir, C’’est le MNLA, à  condition qu’il renonce à  toutes ses prétentions territoriales et qu’il accepte de s’intégrer au Mali définitivement et qu’ensemble, nous cherchions la solution dans la démocratie, dans la décentralisation et dans le développement », affirme le président. Exigences du MIA « La France est pour l’instant dans une position de « bonne intelligence avec les Touareg », selon les termes du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian qui précise : « Nous sommes dans une situation particulière à  Kidal ». Alors que jusqu’à  présent, des soldats maliens ont accompagné les militaires français dans leur offensive contre les groupes islamistes à  Gao et à  Tombouctou, les Français sont seuls à  l’aéroport de Kidal, o๠ils sont pour l’instant bloqués par une « tempête de sable », selon Paris. En manoeuvrant seule à  Kidal, l’armée française répond ainsi à  la demande de MIA, qui a exigé que « l’armée malienne et les forces de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) ne pénètrent pas sur le territoire de l’Adrar des Ifoghas, région de Kidal, avant qu’une solution politique ne soit trouvée ». l’armée malienne « n’est pas là  pour se venger » Les exactions contre des Touareg et des Arabes, considérés comme proches des islamistes, constatées lors de la progression de l’armée malienne vers Gao et Tombouctou, « ne sont pas du ressort de l’armée malienne », assure le président par intérim Dioncounda Traoré. « Vous avez pu constater que même lors des scènes de pillages auxquelles nous avons assisté, l’armée malienne était là  pour dire aux populations : ne pillez pas, évitez les amalgames », affirme-t-il sur FRANCE 24 et RFI. Les militaires maliens « ne sont pas là  pour se venger ou mener des représailles. Ils sont là  pour une cause nette et claire : reconquérir notre territoire, faire en sorte que notre pays retrouve la paix et une vie constitutionnelle normale. Ce n’est pas une guerre contre une ethnie, contre les Touareg, les Soninkés, les Songhaà¯. Au Mali, ce genre de problème n’existe vraiment pas. »

Le MNLA, communication girouette et sujet de moquerie sur Twitter

On pourrait s’y perdre. Allié des islamistes radicaux l’année dernière, puis évincé par Ansar Eddine et Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) se propose aujourd’hui d’aider l’armée française dans la reconquête du Nord-Mali. Revendiquant quelque 10 000 combattants, ce qui paraà®t peu vraisemblable, le mouvement touareg semble prêt à  beaucoup pour revenir dans le jeu. Sans vraiment se soucier de sa crédibilité. Ils étaient aux abonnés absents. Voire à  porter au rang des disparus. Les rebelles du MNLA ont pourtant repris une place dans le jeu politique, et militaire, malien, au moins sur le plan de la communication. Lundi 28 janvier, ils ont ainsi annoncé, via un communiqué, démenti par la présidence malienne, avoir repris huit villes du Nord-Mali : Kidal, que l’armée française a atteint, mercredi 30 janvier, Tessalit, Léré, In Khalil, Anefis, Tinzawatène, Tessit et Talatayt. « Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad a décidé de reprendre en toute urgence ces localités afin d’assurer la sécurité des biens et plus particulièrement des personnes en raison des graves dangers qui pèsent sur leurs vies avec le retour dans l’Azawad de l’armée malienne », peut-on lire dans le document. Opportunisme s’il revendique à  nouveau le contrôle de territoires désertés par les islamistes à  la faveur de l’opération Serval, le MNLA, qui n’a pas abandonné l’idée d’une indépendance de l’Azawad, cherche surtout à  devenir le seul interlocuteur local crédible attaché à  la protection de la population du Nord. Quitte à  passer pour opportuniste. Alors qu’il offre désormais son aide à  la France dans la lutte contre les jihadistes, il avait ainsi pris les armes aux côtés d’Ansar Eddine et d’Aqmi, il y a seulement un an. Ce que ne manque pas de noter la présidence malienne, via son compte Twitter, le 28 janvier : Porte ouverte Le ministre de la Défense français leur a cependant lancé, mercredi 22 janvier, un véritable appel du pied. « Les Touaregs, sauf ceux qui se sont laissés embrigader par des groupes terroristes que nous condamnons totalement, (…) sont nos amis », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Ils sont dans leur territoire au Nord du Mali et il importe de les respecter et de les considérer comme des Maliens comme les autres ». Dans la perspective de la guerre asymétrique qui se profile, la Défense française semble ainsi laisser la porte ouverte au MNLA, sans le dire officiellement, qui revendique un arsenal important issu de Libye et, surtout, quelque 10 000 combattants. Crédibilité Mais le MNLA est-il toujours crédible ? Le chiffre de 10 000 hommes est en effet contesté, nombre d’experts l’estimant très exagéré, du fait de l’érosion du mouvement, qui avait été écarté par les islamistes d’Ansar Eddine et d’Aqmi. Mais, ces derniers jours, C’’est sur Twitter que les observateurs, maliens et étrangers, montrent, avec humour, le plus de perplexité. absents. Voire à  porter au rang des disparus. Les rebelles du MNLA ont pourtant repris une place dans le jeu politique, et militaire, malien, au moins sur le plan de la communication. Lundi 28 janvier, ils ont ainsi annoncé, via un communiqué, démenti par la présidence malienne, avoir repris huit villes du Nord-Mali : Kidal, que l’armée française a atteint, mercredi 30 janvier, Tessalit, Léré, In Khalil, Anefis, Tinzawatène, Tessit et Talatayt. « Le Mouvement national pour la libération de l’Azawad a décidé de reprendre en toute urgence ces localités afin d’assurer la sécurité des biens et plus particulièrement des personnes en raison des graves dangers qui pèsent sur leurs vies avec le retour dans l’Azawad de l’armée malienne », peut-on lire dans le document.

Crise malienne : les négociations aux calendes burkinabé

Aux premières heures de la crise au Mali, C’’est le président Blaise Compaoré qui a eu la confiance de ses pairs de la sous-région pour mener la médiation entre les différents protagonistes. Après le coup d’Etat du 22 mars dernier, le pays des hommes intègres était devenu le vestibule des hommes politiques maliens pour arrondir les angles en vue de la bonne marche de la phase intérimaire puis transitoire. Ce qui a d’ailleurs eu le don d’agacer certains qui estimaient que le linge sale du Mali devait se laver en famille. l’on se rappelle le ballet des hommes politiques, autour des rencontres appelées Ouaga I et Ouaga II. Tout comme les Maliens s’étaient bien familiarisés avec le visage du représentant du Médiateur en la personne du Burkinabé des Affaires étrangères, Djibril Bassolé, avait réussi à  convaincre les militaires à  lâcher du lest par la signature de l’accord-cadre avec la CEDEAO, marquant ainsi le retour à  la vie constitutionnelle normale. Des visions finalement inconciliables Pour rapprocher les lignes entre les occupants du nord Mali et l’autorité centrale, Blaise Compaoré était aussi monté sur ses grands chevaux pour trouver un « gentleman agreement » entre les différentes parties. Dans ce cadre, des rencontres avaient eu lieu avec des positions pour le moins tranchées de part et d’autre. D’un côté, l’Etat malien intransigeant sur le caractère laà¯c du pays et l’intégrité territoriale. De l’autre côté, le MNLA, qui cherche à  cor et à  cri une indépendance avant d’en arriver à  une autodétermination, et le groupe Ançar dine obnubilé par l’idée d’appliquer la charia. Ces négociations étaient fortement critiquées par une bonne partie de la population malienne qui jugeait le MNLA et Ançar dine infréquentables. Le premier pour avoir trahi le pays en étant à  l’origine de son invasion par les islamistes et autres narcotrafiquants, le second pour ses actes odieux et inhumains. Il faut signaler que nombreux sont les Maliens qui trouvaient en Blaise un médiateur plutôt zélé, qui développerait des sympathies pour le MNLA par exemple. C’’est justement dans le cadre de ces négociations que les autorités maliennes devaient rencontrer des membres d’Ançar dine autour de la table à  Ouagadougou d’abord le 10 janvier avant d’être repoussé au 21. C’’était compter sans l’humeur belliqueuse de Ancar dine et le MUJAO qui ont sonné la charge de nouveau par l’attaque de Konna le jeudi 10 janvier dernier au niveau de la ligne de front. La suite est connue, les hostilités sont ouvertes avec l’intervention française du reste avalisée après coup par la communauté internationale. Les négociations sont stoppées net comme la percée des djihadistes à  Konna. Alors question: Blaise a-t-il perdu la main ? En tout cas, les djihadistes semblent bien lui couper la main. En effet, même le Burkina Faso a varié sur l’option des négociations en évoquant une intervention militaire plus que jamais nécessaire. Mieux, le Burkina enverra des troupes au Mali pour mener le combat contre ceux-là  qu’il croyait fréquentables il y a peu. l’attaque de Konna a permis d’édifier les derniers sceptiques sur les intentions inavouées des fous de Dieu. Aujourd’hui beaucoup d’observateurs estiment que l’aval de la communauté internationale est la preuve patente que les négociations doivent être mises sous le boisseau. Du moins, pour le moment…

Ansar Eddine durcit le ton avant de nouvelles discussions avec Bamako

Le groupe islamiste armé Ansar Eddine, l’un des maà®tres du nord du Mali, a durci ses positions, réclamant l’autonomie et la loi islamique pour cette région au sein d’un à‰tat malien proclamé « islamique », avant des discussions avec Bamako le 10 janvier autour du médiateur burkinabè. Défense de l’identité touareg et de la charia (loi islamique) : c’est le coeur de la « plateforme politique » remise le 1er janvier par une délégation d’Ansar Eddine (Défenseurs de l’islam) au président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne pour la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Dans ce document de 17 pages que s’est procuré vendredi le correspondant de l’AFP à  Ouagadougou, le mouvement du charismatique Iyad Ag Ghaly, surtout composé de Touareg maliens comme lui, se livre à  un réquisitoire contre les régimes maliens successifs qui ont traité, selon lui, les habitants du Nord en « citoyens de seconde zone ». Conscient que la communauté internationale est « hostile » à  toute partition du Mali, il affirme renoncer dans l’immédiat à  une sécession, qui était la revendication initiale du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg laà¯que d’abord alliée puis marginalisée sur le terrain par les islamistes. Il réclame donc une « large autonomie », mais dans le cadre d’un Etat malien qui proclamerait dans sa Constitution son « caractère islamique », au motif que « le peuple malien est musulman à  plus de 95% ». Dans le Nord, l’application « stricte » de la charia est « un impératif non négociable », insiste le groupe. Il justifie les châtiments corporels mais promet de tenir compte de « l’air du temps » dans l’application de certaines dispositions. Nouveau rendez-vous à  Ouagadougou Cette « plateforme » a de quoi hérisser le gouvernement malien, pour lequel le respect de l’intégrité du territoire du Mali et de la laà¯cité de l’Etat sont des pierres angulaires. Si une autonomie du Nord – et non une indépendance – peut a priori ne pas être un casus belli, trouver un terrain d’entente sur la charia paraà®t pour l’heure impossible. Le prochain test sera le 10 janvier: le président Compaoré a invité ce jour-là  les émissaires de Bamako, d’Ansar Eddine et du MNLA à  Ouagadougou pour de nouvelles discussions, a-t-on appris de source proche de la médiation. Il s’agira du second rendez-vous après les premières discussions directes qui s’étaient tenues dans la capitale burkinabè le 4 décembre 2012. Ansar Eddine est l’un des groupes islamistes armés dominant le nord du Mali depuis juin, avec les jihadistes d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Tous prônent l’application de la charia, au nom de laquelle ils commettent de nombreuses exactions. Intervention militaire Sous la pression du Burkina Faso et de l’Algérie, les deux pays médiateurs, Ansar Eddine avait annoncé fin 2012 renoncer à  appliquer la charia dans tout le Mali, mais seulement dans ses zones d’influence, un périmètre qui s’agrandit peu à  peu. Il avait également pris, au moins verbalement, ses distances avec Aqmi et le Mujao en rejetant le « terrorisme », et s’était dit disposé au dialogue avec Bamako. Iyad Ag Ghaly avait annoncé jeudi que son groupe retirait son offre de cessation des hostilités, en accusant le pouvoir malien de ne pas être prêt au dialogue. Mais sans fermer la porte à  de nouvelles discussions, désormais fixées à  la semaine prochaine. Le 20 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution approuvant le déploiement d’une force armée internationale au Mali pour déloger les islamistes armés, sans préciser de calendrier. L’ONU a toutefois indiqué que ce déploiement était programmé par étapes et a appelé les autorités maliennes au dialogue avec les groupes armés rejetant le terrorisme et la partition du Mali. (AFP)

Centrafrique : trêve et négociations

« J’ai demandé à  nos forces de ne pas bouger de leurs positions à  partir d’aujourd’hui parce que nous voulons participer aux discussions de Libreville au Gabon pour trouver une solution politique ». Cette déclaration a été faite il y a quelques heures ce mercredi 2 janvier par Eric Massi, le porte-parole à  Paris, de la coalition Séléka, engeance rebelle qui menace depuis début décembre, le pouvoir de François Bozizé. Annonçant ainsi la suspension de l’offensive de la rébellion en direction de la capitale, Bangui. M. Massi a ajouté que des discussions étaient en cours avec leurs « partenaires pour avancer des propositions afin de mettre fin à  la crise mais une solution pourrait être une transition politique dont le président François Bozizé serait exclu ». Des soutiens pour Bozizé Quelques heures auparavant, le lundi 31 janvier, la coalition Séléka avait menacé de prendre la ville de Damara, dernier verrou à  75 kilomètres de la capitale centrafricaine, puissamment gardée par les troupes loyalistes, appuyées par des renforts tchadiens. Le général Jean-Félix Akaga, commandant de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) déployée en Centrafrique, avait averti la rébellion centrafricaine que toute tentative de prendre cette localité serait considérée comme une déclaration de guerre. « Si les rebelles attaquent Damara, cela veut dire qu’ils ont pris la résolution d’engager les dix à‰tats d’Afrique centrale. Je ne pense pas sincèrement qu’ils en arriveront là  », a-t-il déclaré lors d’un point de presse à  Bangui. « La ligne rouge est valable pour les Faca (les forces régulières centrafricaines) et pour les rebelles, a-t-il ajouté. Nous empêchons dans les deux sens de franchir la ligne rouge». Les effectifs en Centrafrique de la Force multinationale d’Afrique centrale devraient compter environ 760 hommes dans les prochains jours. Un premier groupe de 120 soldats gabonais est arrivé mardi matin dans la ville. Un autre contingent de 120 militaires du Congo-Brazzaville est arrivé lundi, tandis que 120 Camerounais doivent débarqués d’ici la fin de la semaine. Ces nouvelles troupes vont compléter les 400 soldats tchadiens déjà  en place à  Damara, ultime verrou avant Bangui, à  75 kilomètres au sud de la capitale. Pour la rébellion, la seule solution au conflit armé est le départ de François Bozizé, au pouvoir depuis 2003. Ce dernier, lors de son message de vœux du Nouvel an diffusé lundi à  la télévision nationale, avait fait des concessions en envisageant des pourparlers. Jeunes patriotes centrafricains A Bangui, même si la situation s’est quelque peu calmée ces dernières heures, la tension en tre pro et anti-Bozizé ne cesse d’augmenter. Des jeunes gens installent des barricades dans les rues de la capitale pour arrêter ceux qu’ils soupçonnent d’être des rebelles infiltrés parmi la population. Leur coordination s’appelle Coalition citoyenne opposée aux rebelles armés. « Nous sommes unis et nous sommes nombreux. Notre force, C’’est le groupe » a déclaré l’un de leurs leaders à  l’AFP. Tous assurent que leur action est légale. « On le fait à  l’amiable, sans agressivité », dit l’un. Pour ces « bénévoles », dont beaucoup sont au chômage, « le prix (la récompense), C’’est la paix ».