Harmonisation des documents de voyage et d’identité : Les experts de l’AES en réunion à Bamako

L’hôtel Salam de Bamako a abrité, les mercredi 2 et jeudi 3 octobre, une réunion des experts de l’Alliance des États du Sahel (AES). Présidée par Oumar Sogoba, Secrétaire Général du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, cette rencontre était consacrée à l’harmonisation des documents de voyage et d’identité au sein des pays membres de l’AES.

L’objectif était de parvenir à un accord sur des normes communes qui faciliteront la mobilité des citoyens des trois États membres.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la décision prise, fin janvier 2024, par les pays membres de l’AES, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, de se retirer de la CEDEAO. Cette décision constitue une étape importante dans leur volonté d’asseoir une plus grande autonomie en matière de coopération régionale. L’AES, formée le 16 septembre 2023, vise à renforcer l’intégration entre ces trois pays sahéliens, notamment à travers la mise en place d’un passeport biométrique commun, un sujet discuté lors du premier sommet de l’AES sous la présidence du Colonel Assimi Goïta, le 6 juillet dernier.
La présente rencontre s’inscrit donc dans la continuité des efforts visant à faciliter la circulation des biens et des personnes. La création de ce passeport biométrique est envisagée comme un levier stratégique pour renforcer les échanges économiques, mais aussi pour améliorer les liens sociaux et humains entre les citoyens des trois pays.
Durant deux jours, les experts des différents ministères et institutions concernées ont débattu des modalités techniques et juridiques de la mise en place de ces nouveaux documents d’identité et de voyage. Parmi les points clés abordés figurent la sécurité des données biométriques, les systèmes d’interopérabilité entre les administrations des trois pays ainsi que les mécanismes de contrôle aux frontières. L’issue de ces discussions aboutira à la formulation de recommandations  qui seront soumises aux ministres en charge de la sécurité.
Cette initiative s’inscrit dans la mise en œuvre des résolutions prises par l’AES lors du premier sommet de l’organisation tenu, le 6 juillet dernier, à Niamey, visant à doter la région d’instruments adaptés à ses ambitions d’intégration économique, sécuritaire et sociale.

Mali : des passeports diplomatiques de plusieurs personnalités annulés

 

Le gouvernement de transition a annoncé mercredi 22 février l’annulation de passeports diplomatiques en cours de validité pour des personnalités parmi lesquelles d’anciens ministres et leurs proches.

La décision, notifiée par le ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale aux Missions diplomatiques et postes consulaires accrédités au Mali, concerne 15 personnalités. Parmi elles, les anciens ministres du gouvernement de transition avant la rectification en Mai 2021, Kadiatou Konaré, ex-ministre de la Culture, Doulaye Konaté, ex-ministre de l’Education nationale, Mohamed Salia Touré, ex-ministre de la Formation professionnelle et de la Construction citoyenne, Mohamed Sidda Dicko, ancien ministre de la Justice, actuel Directeur de cabinet du Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, Makan Fily Dabo, ancien ministre des Transports et des Infrastructures.

L’ancien 4ème vice-président du CNT, Issa Kaou Djim et l’ancien ministre sous IBK, Housseini Amion Guindo, tous deux opposés à la conduite actuelle de la Transition notamment sur le projet de Nouvelle Constitution et demandant le respect des engagements prises pour le respect du délai de la Transition, sont également parmi les personnes visées par l’annulation.

Le 20 février dernier, les mouvements politiques qu’ils dirigent,  l’ACRT Faso Ka Wele et la Plateforme Alliance Nouvelle -Jigiya Kura, aux côtés d’autres organisations politiques et de la société civile ont lancé un « appel pour sauver le Mali », remettant en cause la gestion du gouvernement de Transition.

« Rien de politique »

Selon  nos informations, la décision d’annulation des passeports n’aurait  « rien de politique ». L’Article 13 du décret N2020-0338/P-RM du 6 août 2020, stipule que les « détenteurs de passeport diplomatique ou de passeport de service ayant cessé la fonction pour laquelle ils ont bénéficié de ce document doivent le restituer à l’autorité de délivrance, soit directement, soit par l’intermédiaire de l’autorité administrative, diplomatique ou consulaire la plus proche ».  Sauf que les 15 personnes concernées n’étant plus en fonction, ne l’ont pas restitué malgré la demande à plusieurs reprises du gouvernement.

« Le gouvernement avait émis au moins deux communiqués pour demander à ces anciens bénéficiaires de passeports diplomatiques de le restituer. Mais les concernés ne l’ont pas fait », explique une source proche du dossier.  « Par la suite, ils ont été appelés, mais toujours sans suite. Généralement l’Etat donne un temps d’observation pour d’éventuels contraintes qui  empêcheraient les concernés de rendre les passeports  mais au bout d’un moment, il prend ses responsabilités et  procède purement à l’annulation des passeports dans le système. C’est ce qui a été fait », poursuit-elle.

Des annulations de passeports ont déjà eu lieu par le passé, de façon inaperçue. A en croire notre source,  une ambassade aurait, pour cette fois, fait fuiter la décision sur les réseaux sociaux, donnant lieu à plusieurs interprétations de la décision dans un contexte politique délétère.