Insécurité : Regain de tension au Centre et au Nord

Les régions du Centre et du Nord du Mali font face depuis quelques semaines à une multiplication d’attaques de groupes armés terroristes (GAT), non seulement contre les emprises des Forces armées maliennes (FAMa) mais également, et de plus en plus, contre des villages civils.  Un regain de violences qui inquiète au moment où la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) se retire du pays.

État d’alerte dans la région de Bandiagara, dans le centre du Mali. Après « l’attaque terroriste lâche et barbare » du village de Bodio, dans la commune rurale de Doucoumbo, ayant fait 17 morts et 2 blessés le 5 août 2023, 2 chasseurs ont trouvé la mort le jour suivant, après avoir heurté un engin explosif improvisé (EEI) entre le village de Bodio et Anakanda.

Le 7 août, le village de Gani, dans la commune de Bara Sara, a été attaqué à son tour et incendié. Bilan : 5 morts et plusieurs blessés.

« Forcer l’allégeance »

Pour Adama Diongo, Porte-parole du Collectif des associations des jeunes du Pays dogon, cette situation dans la région s’expliquerait en partie par la période de l’hivernage. « Les terroristes sont dans la logique de faire en sorte que le début de l’hivernage soit saboté, pour perturber la campagne agricole. Leur objectif principal est d’affamer la population pour qu’elle se voit obligée de signer des accords d’allégeance avec eux », expliquait-il dans notre parution du 14 juillet dernier.

Face à la persistance des attaques terroristes, occasionnant, outre des pertes en vies humaines, des maisons incendiées, des animaux emportés et un nombre croissant de déplacés dans les grandes agglomérations de la région, les forces vives de Bandiagara ont organisé une marche dans la foulée, le 9 août, pour « dénoncer une fois de plus le silence total de nos plus hautes autorités ».

Tensions vives

À l’instar de celle de Bandiagara, les régions de Mopti et de San font aussi face à des attaques similaires de groupes armés terroristes depuis le mois de juin. En outre,  dans la région de Tombouctou, les tensions se sont exacerbées depuis le 10 août et le début de la remise du camp de la Minusma de la localité de Ber à l’armée malienne.

Les affrontements qui s’en sont suivis, d’une part entre les Forces armées maliennes et les groupes armés terroristes et d’autre part avec les combattants de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), ont entraîné également des déplacements de populations de la zone, même si le contexte diffère de celui de l’insécurité globale, en hausse dans le Centre et dans le Nord.

La CMA, qui considère la zone comme étant sous son contrôle, estime que l’État, à travers l’armée, viole l’Accord pour la paix et la réconciliation en s’accaparant de l’ancienne emprise de la Minusma dans la région.

« Depuis l’annonce de la décision du départ des forces internationales, certains mouvements armés avaient manifesté leur inquiétude par rapport à l’après Minusma. Il est important de rappeler que ces forces jouaient un rôle politique important en matière du respect du cessez-le feu et de respect des engagements. Depuis la signature de l’Accord, il n’y a pas eu de belligérance entre les Fama et les groupes signataires », souligne Ibrahima Harane Diallo, chercheur à l’Observatoire sur la prévention et la gestion des crises au Sahel.

Avant de prendre possession du camp de Ber, le 13 août, l’armée a fait face à de nombreux incidents ayant entravé le mouvement de ses unités. Un communiqué de l’État-major daté du même jour a fait état d’un bilan de 6 morts et de 4 blessés dans les rangs des Fama et de 24 terroristes neutralisés.

Quelques jours plus tôt, dans plusieurs messages audio diffusés sur WhatsApp le 8 août, Talha Abou Hind, Émir du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans, appelait ses hommes à stopper l’arrivée des camions en provenance d’Algérie et de Mauritanie dans la ville de Tombouctou.

Suspension de visas : le Mali applique la réciprocité à la France

Nouvel épisode de tension entre la France et le Mali. La France a suspendu en début de semaine la délivrance de ses visas après avoir placé le 7 août tout le Mali, y compris Bamako, en zone rouge, « formellement déconseillée » aux voyageurs, au risque d’enlèvement et d’insécurité de manière générale. Capago qui est le centre de dépôt de visa est par ailleurs fermé. Selon une source diplomatique française, tout rendez-vous fixé après le 3 août ne sera pas honoré et les personnes seront remboursées. Hier mercredi dans la soirée, le ministère des Affaires étrangères a décidé d’appliquer la réciprocité. Il a donc décidé de suspendre à son tour la délivrance de visas, jusqu’à nouvel ordre, par les services diplomatiques et consulaires du Mali en France.

D’une source diplomatique, les services consulaires français à Bamako ont traité en 2022, 22 000 demandes de visa et donné 12 000 réponses positives. Par ailleurs, environ 7 000 Français vivent au Mali dont 5 500 Franco-Maliens.

Pour rappel, les relations entre le Mali et la France se sont fortement détériorées depuis mai 2021 et la prise de pouvoir du Colonel Assimi Goita. En 2022, l’ambassadeur de France a été expulsé, les médias français RFI et France24 suspendus, Barkhane et Takuba poussés vers la sortie. Il faut également noter l’arrêt des activités des ONG fonctionnant sur financement français. La France de son côté a retiré plusieurs de ses coopérants et arrêté des projets de développement.

Dans le Sahel, au-delà du Mali, la tension entre la France et ses anciennes colonies ne cesse de s’accentuer et touche aujourd’hui le Burkina Faso et le Niger, tous actuellement dirigés par des gouvernements de transition. Sur le site internet de Capago, prestataire traitant les demandes de visa de France, où cette suspension de visa a été émise, Paris a également suspendu la délivrance de visas par ses services au Burkina. Air France a de son côté suspendu ses vols vers le Mali et le Burkina Faso jusqu’au 11 août inclus.

URD : Jusqu’où ira la discorde ?

Alors que le tribunal de la Commune V donné les pleins pouvoirs à Gouagnon Coulibaly le 1er novembre et que ce dernier a été installé ce lundi au siège comme nouveau président du parti Union pour la République et la démocratie (URD), les partisans du professeur Salikou Sanago continuent toujours à ne pas reconnaître sa présidence et entendent saisir la cour suprême. Jusqu’où ira le désaccord ?

Entre Gouagnon Coulibaly et Salikou Sanago, la fracture est très ouverte. Après la confirmation par la Cour d’appel, le 7 septembre dernier, du jugement N°130 du 4 avril 2022 du Tribunal de Grande instance de la Commune V du District de Bamako, validant le Congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 qui avait porté Gouagnon Coulibaly à la tête de l’URD, ce dernier a reçu les pleins pouvoirs de la justice pour l’administration du parti le 1er novembre 2022, via une ordonnance du juge des référés du Tribunal de 1ère instance de la Commune V. Il dispose ainsi d’une autorisation qui lui donne l’accès au siège du parti et fait de lui le « seul habilité à poser tous actes de gestion et d’administration ».

« En conséquence, M. Coulibaly doit sans aucune entrave reprendre la haute et totale direction du parti et continuer de le gérer et de l’administrer conformément aux textes », précise Mamadou Dicko, membre de l’URD.

C’est dans ce contexte qu’il a été installé ce lundi dans ses fonctions de Président au siège du parti. « Ceux qui ne sont pas d’accord, malgré leur minorité en ont le droit, mais franchement et très honnêtement le Président Gouagnon Coulibaly est légitime à l’URD. Avec lui, nous demeurons engagés à redonner à l’URD son éclat et à nous rassembler avec tous ceux qui le souhaitent », affirme le Président de la jeunesse de l’URD Abdrahamane Diarra.

Cependant, malgré la prise de pouvoir de Gouagnon Coulibaly, c’est loin d’être la fin de l’épilogue judiciaire, car les soutiens du 1er Vice-président, le Pr Salikou Sanogo, ont  annoncé un pourvoi en cassation devant la Cour suprême.

Dans un communiqué, le 2 novembre le Secrétaire général du parti, Daouda Touré, réputé proche du Pr Sanago, assure « qu’appel a été interjeté contre l’ordonnance du tribunal de la Commune V », et rappelle que « le pouvoir en cassation exercé contre l’arrêt de la Cour d’appel le 7 septembre suit son cour à la Cour suprême ». En outre, une enquête judiciaire est ouverte contre Gouagnon Coulibaly et autres « pour faux et usage de faux » devant le juge d’instruction du 9ème cabinet du tribunal de la Commune III après une plainte des partisans du Pr Salikou Sanogo. « À ce niveau, avec les affaires superposées, je ne pense pas que le dialogue puisse permettre aujourd’hui de réconcilier les cadres de l’URD. Ils sont déjà passés de tribunal en tribunal », explique le politologue Bréhima Mamadou Koné, qui craint un scenario à l’ADEMA des années 2000 – 2002. Confronté à des luttes d’ego, le parti au pouvoir de l’époque avait  vu plusieurs de ses cadres démissionner du parti et créer le leur. Notamment son ancien Président, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), qui avait quitté ce parti en 2000 et fondé en 2001 le Rassemblement pour le Mali (RPM). L’ex candidat du Parti de l’abeille aux élections présidentielles de 2002, Soumaïla Cissé, avait lui aussi créé l’URD en 2003, considérant avoir été lâché par une partie de l’ADEMA-PASJ lors de l’échéance électorale.

« C’est le même jeu qui est en train de se jouer aujourd’hui au sein de l’URD, où les soutiens du Pr Salikou Sanogo risque de quitter l’URD pour aller créer un autre parti, parce qu’il est difficile aujourd’hui d’avoir un consensus. Ce sont des querelles d’intérêts qui opposent les deux parties », indique M. Koné. Selon lui, c’est une question de légitimité qui se pose. « Et quand des questions de légitimité se posent au sein d’un parti politique, il est difficile d’avoir l’union sacrée autour des idéaux du parti », trouve-t-il.

Mali – Côte d’Ivoire : les 49 militaires ivoiriens inculpés et placés sous mandat de dépôt

Les 49 soldats ivoiriens détenus depuis plus d’un mois à Bamako et qualifiés par les autorités de la transition d’être des mercenaires ont été inculpés pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’État et écroués selon l’AFP qui cite des sources judiciaires. Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l’Onu, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération. Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d’Ivoire et le Mali, mais de premières négociations le 28 juillet à Lomé, n’ont pas permis d’enregistrer de progrès. Le Mali a exigé que la Côte d’Ivoire reconnaisse sa responsabilité et exprime des regrets pour le déploiement de soldats sur son territoire sans cadre légal, selon des sources diplomatiques proches des négociations assure l’AFP. Bamako demande également à Abidjan de lui livrer des personnalités maliennes présentes en Côte d’Ivoire et recherchées par la justice du Mali, selon ces mêmes sources. Des conditions rejetées par le gouvernement ivoirien. Le président sénégalais Macky Sall en visite à Bamako ce lundi 15 août va selon des informations s’entretenir avec le président de la transition, le Colonel Assimi Goita sur le sort des 49 militaires ivoiriens. Le chef de l’Etat sénégalais également président en exercice de l’Union africaine va tenter de trouver une issue diplomatique à cette crise qui tend les relations entre les deux pays. La coalition nationale pour le sursaut, une organisation ivoirienne qui regroupe plusieurs associations a empêché la tenue de concerts d’artistes maliens à Abidjan. Selon eux, plus aucun concert d’un artiste malien ne se tiendra en Côte d’Ivoire avant la libération des 49 militaires.

Dr. Abdoulaye Tamboura : « L’heure doit être à la désescalade »

Les autorités maliennes ont pris la décision le 31 janvier 2022 d’expulser du Mali l’ambassadeur français Joël Meyer, suite aux propos « hostiles et outrageux » tenus par le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian. Dans cet entretien, Dr. Abdoulaye Tamboura, géopolitologue, livre son analyse de la situation tendue entre Bamako et Paris.

Comment analysez- vous cette décision d’expulsion ?

À ce que je sache, c’est la première fois qu’un ambassadeur est expulsé du Mali. C’est une décision historique. Cela veut tout simplement dire que les États ne sont plus comme lors de la période coloniale. Les États d’aujourd’hui défendent leurs intérêts et le Mali est appelé à défendre les siens. Si la France veut coopérer avec le Mali, il faut que cela soit dans un cadre gagnant-gagnant. Toutefois, je pense que cela aurait été encore mieux de s’expliquer davantage entre les deux pays. Les propos du ministre français des Affaires étrangères sur les autorités maliennes sont scandaleux et indécents et n’encouragent pas la bonne entente. Mais La France et le Mali doivent s’asseoir et discuter réellement sur les points de divergences.

Quelles pourraient être les conséquences de cette décision?

Elles ne seront que néfastes pour les deux pays. Quand on regarde l’implication de la France au Mali, à travers la force Takuba et l’EUTM, son rôle est très important, même s’il y a des critiques sur la manière dont les Français évoluent sur le territoire du Mali. Mais la diplomatie sert à cela, à parler avec tout le monde, même avec ses propres ennemis. Au même moment, les autorités maliennes ne doivent pas être guidées par des discours populistes ou nationalistes. L’heure doit être à la désescalade. Il ne faut pas qu’on aille plus loin. La France n’a pas intérêt à abandonner la lutte terroriste au Mali. Sur le plan diplomatique, à l’échelle mondiale, elle a du poids par rapport au Mali. J’espère qu’elle ne va pas lui mettre des bâtons dans les roues. Pour éviter cela, le Mali doit aussi user de ses canaux diplomatiques pour faire se départir la France de son attitude hautaine. Sur le plan européen, il y a quand même un risque d’effet domino envers le Mali, parce que l’Europe est solidaire de la France.

Comment expliquer la dégradation graduelle des relations entre la France et le Mali ?

C’est à partir du 2ème coup d’État que les relations se sont dégradées entre les deux pays. Depuis que Bah N’daw et Moctar Ouane ont été arrêtés, la France n’a jamais plus considéré comme légitimes les autorités de la transition.

Peur à Gao

La ville de Gao est dans l’inquiétude. La disparition de deux jeunes arabes, puis la découverte de leurs corps dans la commune de Soni Aly Ber a déclenché la tension entre arabes et sonrhaïs. Le premier soupçonne des éléments armés songhoy d’être auteur du forfait. En représailles, ils ont ciblé un village habité majoritairement par des sonrhaïs, blessant plusieurs personnes. Mercredi soir, un garde succombe après une attaque des individus armés. La grogne s’intensifie et le pire est à craindre.

Mercredi 28 février, à la tombée de la nuit, la ville de Gao, centre névralgique du Nord du Mali renoue avec les tensions communautaires. Des pneus sont brulés, des tirs entendus, un cortège des motos dans un brouhaha inquiétant déborde les rues. « Il y a deux arabes qui ont été retrouvés morts, leurs corps dans des sacs, repêchés du fleuve. Tout est parti de là. Les arabes ont dit que c’est Gandakoy qui est derrière cela », raconte cet habitant de Gao, d’une voix inquiète. En effet, le 25 février, les corps sans vie de deux arabes enlevés le 21 du même mois à Taboye ont été découverts. Cette divulgation a eu lieu dans le village de Barisadji, commune de Soni Ali Ber toute proche de la ville de Gao. Les arabes ont indexé immédiatement les forces de Gandakoy, essentiellement composée de sonrhaï, d’être auteur de ce crime. « Pour eux, le mode opératoire porte la signature des mouvements armés de la vallée, mais nous avons dit que les mouvements n’ont rien avoir avec la population civile », corrobore Moussa Boureima, ancien porte-parole de la coordination des mouvements de résistance civile de Gao. Des négociations ont eu lieu pour donner une suite pacifique à l’affaire mais la fébrilité du tissu social a eu raison de la patience des arabes . Ainsi dans la matinée du mercredi, des hommes armés ont attaqué ledit village soupçonné, blessant trois personnes dont deux filles. Des cases auraient aussi été brulées dans cette riposte. « On pensait que c’était fini, mais il y a eu des hommes en moto qui sont partis dans un village, ont brûlé des maisons et blessé de gens. C’est certainement en rapport avec la mort de leurs proches », explique Ibrahim Mohamed, agent d’ONG à Gao. « Il y avait eu une réunion entre les deux communautés et des agents du gouverneur pour retrouver en 24 heures les auteurs de l’assassinat, mais depuis rien n’a été fait », proteste ce jeune arabe de la région. « La commission a auditionné des personnes impliquées dans la mort de deux arabes, mais il n’y a pas eu une grande communication », précise Issa Boncana, président de la fédération des organisations des mouvements de résistance de Gao. Selon lui, la fragilité de la justice, ‘’amène les populations souvent à vouloir se rendre justice elles-mêmes’’.
Tension au comble
À peine les blessés de l’expédition punitive admis à l’hôpital aux environs de 18 heures, des jeunes mécontents commencent à s’attrouper devant l’édifice. Vers 19 heures, et à quelques mètres de l’hôpital, un militaire du nom de Abdou Katia Touré, garde du corps du procureur du tribunal de Gao est pris pour cible par des hommes armés à moto. Blessé, il succomba dans la soirée. L’écho s’est propagé dans la ville. De partout, des jeunes affluaient. Des tirs retentissaient par endroits. La situation prit une tournure alarmante jusque tard dans la nuit. « C’était la panique totale. Les gens se disent de faire la guerre à toute peau claire. C’est pire qu’en 2012 », regrette Annara Ag Mohamed, habitant de la ville. Dans un audio posté sur le réseau social WhatsApp, un habitant lance « un appel à tous les sonrhaï pour qu’ils se donnent la main, car selon lui, ce qui va se passer, les gens le verront. Ça suffit maintenant », prévient-il. Des appels au calme des sages ont tempéré le mouvement. Ayant lancé dans la soirée une invitation à la place de l’indépendance, les jeunes sonrhaïs ont ce matin répondu à l’appel. La police et la Minusma se sont déployés devant le gouvernorat pour empêcher tout débordement. Malgré tout, les jeunes se sont dirigés vers le quartier d’Aljanabandja, fief des arabes. Cinq blessés ont été enregistrés parmi les manifestants. « Il a fallu l’intervention de la fédération des organisations de la résistance civile pour faire rempart entre les arabes et les jeunes. Il y a aussi des endroits où les arabes ont fui, laissé leurs femmes et enfants, et là-bas aussi la fédération a empêché les jeunes de descendre sur ces familles », raconte Moussa Boureima.


Calme précaire
« La situation est calme cet après-midi. On ne sait pas ce qu’il en sera ce soir et demain », souligne Moussa Boureima, ancien porte-parole de la coordination des mouvements de résistance civile de Gao. Les démarches entreprises par la fédération des mouvements civils de résistance, (qui remplace la coordination des mouvements de résistance) ont finalement eu un impact sur la suite des évènements. « La fédération des mouvements de résistance s’est investie pour calmer les esprits. On est sorti avec le chef du cabinet du gouvernorat pour aller parler aux jeunes qui ont fini par rentrer », rapporte-t-il. « Dieu merci, vers 14 heures, on a pu désamorcer la tension, mais cela a failli dégénérer et nous amener vers une guerre qu’on a évité », salue-t-il, jugeant urgent le désarmement de tous les mouvements. Selon une dernière information, les jeunes sont sur pied pour piller les biens des arabes. « Tout de suite, on nous informe des rassemblements sur le terrain d’Aljanabandja, quartier considéré comme la base des communautés arabes. En face, l’armée malienne essaye de sécuriser les boutiques et les populations », déplore Issa Boncana, après tous les efforts entrepris dans la journée.
Nonobstant cette situation qui reste critique, des initiatives sont prévues pour éviter le pire qui se profile à l’horizon. Des messages d’apaisement ont été relayés selon le président de la fédération, estimant que la solution à la violence n’est pas la violence. Les autorités aussi ont fait un communiqué appelant au calme le matin, témoigne-t-il. « Tous les chefs d’état majors des groupes armés, les leaders communautaires et des jeunes ainsi que le gouverneur se réuniront demain vers 10 heures pour trouver une solution », espère-t-il.

Kidal: tension toujours vive

Selon les informations en provenance de la ville, certains des manifestants de lundi occupent toujours la piste de l’aérodrome et y plantent même des tentes. Cela malgré l’ouverture d’une enquête par la mission onusienne pour situer les responsabilités. En effet, le 18 avril dernier, une manifestation avait débuté sur la place de la liberté à  Kidal. La foule s’est ensuite dirigée vers l’aérodrome de la ville o๠la manifestation a dégénéré. Les manifestants dont certains munis de cocktails Molotov, se sont introduits par effraction sur la piste sécurisée par la MINUSMA, saccageant et mettant le feu aux installations sécuritaires. Lors du point de presse hebdomadaire de ce jeudi 21 avril, le porte-parole de la MINUSMA, a déclaré que ces manifestations ont un lien avec les activités de leurs partenaires. En effet, la force française Barkhane avait mené des arrestations menées dans le cadre de l’enquête concernant la mort militaires français survenue la semaine dernière. Au lendemain des événements, soit le 19 avril, le représentant spécial adjoint du secrétaire général pour le pilier politique, Monsieur Koen Davidse, et le commandant de la force de la MINUSMA, le général de division Michael Lollesgaard, s’étaient pourtant rendus à  Kidal o๠ils ont rencontré des leaders de la CMA, de la plateforme et des membres du comité de gestion de Kidal. Ils ont demandé aux acteurs de continuer à  agir en faveur du processus de paix et de soutenir les efforts de reconstruction de l’aéroport de Kidal. Aujourd’hui, selon la Minusma, ce qui est important, C’’est le retour du calme et la réouverture de l’aérodrome qui est l’axe stratégique pour développement de la ville, a expliqué le porte-parole.

Edito : Fin du cessez-le-feu

Bamba, une localité du cercle de Bourem, o๠des éléments armés ont perturbé la quiétude des populations par des actes de banditisme, il y une dizaine de jours. L’axe Ansongo-Ménaka, o๠un engin explosif a explosé lors du passage d’un véhicule transportant des troupes du contingent du Niger de la Minusma dans la région de Gao le dimanche 4 janvier 2015. Cette dernière attaque a fait six blessés, dont trois avec des blessures graves. Il faut aussi mentionner les cibles vivantes que représentent désormais les autorités locales, comme si la mort de l’Aménokal de Kidal en fin d’année dernière avait fait sauter tous les verrous d’apaisement. Ainsi a t’on appris la mort du maire d’Amderaboukane Ayroudeni Ag Hamatou tombé dans un piège. Un acte qu’a vivement condamné le gouvernement du Mali. Alors qu’il s’acheminait de Ménaka vers sa commune, le véhicule du maire est tombé jeudi 1er janvier dans une embuscade d’hommes armés supposés être du Mouvement pour l’unité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO, le groupe islamiste qui a occupé Gao en 2012). Elle lui coûtera la vie ainsi qu’à  l’un de ses neveux. Face à  tout cela, la Mission de l’ONU au Mali (MINUSMA) a dénoncé une recrudescence de violences dans les régions de Gao et Tombouctou et exprimé son inquiétude face à  cette évolution dans le nord du Mali. Du reste, il n’y a toujours pas de date précise quant à  la reprise des négociations inter-maliennes de paix. Qui semblent-ils risquent de ne reprendre qu’à  la fin Janvier. D’ici là , ne faut-il pas craindre une multiplication des attaques qui ont déjà  mis à  mal le fragile cessez-le-feu ?

Minusma-FAMA : de l’eau dans le gaz!

Qu’est-ce qui se passe entre les soldats de la Minusma et ceux des Forces Armées Maliennes, Fama ? Ces derniers semblent fort mécontents, ils rouspètent. Ils tentent de contenir leur colère noire contre la Minusma. Les forces Onusiennes sont chargées de désarmer et de cantonner les groupes armés terroristes qui pillent le nord du Mali. Cette mission essentielle à  elles dévolue bat de l’aile et par conséquent la Minusma fait grincer des dents dans les rangs de l’armée malienne. Par exemple, à  150 kilomètres au sud de Gao se trouve un camp du MNLA. l’armée malienne dirigée sur place par le colonel Diarra n’a pas le droit de patrouiller dans les alentours au risque de se voir accusée de provocations ouvertes. Paradoxalement, les hommes du Mnla ont le droit de faire des incursions dans la ville de Gao avec des armes prêtes à  cracher le feu sans que les Fama n’interviennent. Cet exemple peut être cité dans les autres grandes villes du nord. D’ailleurs lors du double assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ce sont les soldats de la Minusma qui étaient chargés de sécuriser la zone et de désarmer les groupes terroristes. Ils ont brillé par leur inertie ce qui a permis aux assaillants de se fondre dans la nature après avoir commis leur forfait. Mauvais « comportement » de la Minusma Depuis quelques semaines, les forces armées maliennes s’insurgent contre la Minusma, accusée de protéger les groupes armés terroristes et de penser plus aux frais de mission qu’à  autre chose. Il se dit que la pacification et la stabilisation rapide du Mali n’arrangent pas les affaires des soldats Onusiens obnubilés par le solde final. Certains soldats maliens remercient les Nations-Unies d’avoir « aidé et permis l’élection d’un président, l’installation d’un parlement et cautionné l’intervention militaire française en janvier dernier ». D’autres soutiennent que « la Minusma peut à  présent lever le camp et nous laisser combattre ces groupes terroristes si elle ne peut pas changer son comportement ». Lors de la visite de Yves Le Drian à  Gao, le ministre français de la défense a clairement indiqué aux forces SERVAL que « la Minusma est au Mali grâce une résolution du conseil de sécurité », une précision bien comprise par SERVAL, obligée de gérer des relations difficiles avec la Minusma. Autre incongruité, les forces Serval et les Fama ont une réunion hebdomadaire pour échanger des informations, rencontre à  laquelle la Minusma n’est pas conviée.

Vers un bras de fer au sommet ?

La tension monte au Nord du Mali. On vient d’apprendre ce matin, de source militaire, qu’un membre armée du groupe armé MNLA a été abattu par les habitants d’Aguel’hoc, localité célèbre pour avoir été le théâtre d’un massacre sans précédents de l’armée malienne, l’an dernier après l’éclatement de la rébellion. Environ 70 militaires maliens avaient alors trouvé la mort dans des conditions inhumaines à  Aguel’hoc. Des images avaient fait le tour du WEB, et crée la panique. Les incidents se multiplient ces derniers jours. Un attentat suicide à  Tombouctou. Des heurts entre les rebelles et l’armée malienne, relayée par la force Serval et la Minusma, pour parer aux dégâts. Et contenir la situation explosive au Nord, particulièrement à  Kidal. Lors de son passage à  Paris, le président IBK, interrogé par la télévision nationale, a lui déclaré que » c’était la fin de la récréation et que ceux qui ne l’ont pas encore compris le comprendront très vite. ». Allusion faite à  la brouille entre militaires de Kati ? Ou aux assaillants du Nord. « Il s’agit plutôt de la situation au Nord, et cela commence à  irriter les autorités en haut lieu », confie un membre du protocole. Faut-il y voir un message clair de fermeté aux groupes armés du Nord quand sur le terrain, la réalité est autre : « Beaucoup de citoyens de Tombouctou, de Kidal en ont marre de ces regains de tension, ils veulent la paix, rien que la paix surtout en cette période de rentrée scolaire », précise un enseignant de la ville sainte. Côté malien, on se veut prudent, même si la voix du dialogue a été privilégiée jusqu’ici, on envisage peut être l’action désormais.  » La situation ne peut perdurer, et l’armée va s’assumer », déclarait Soumeylou Boubèye Maiga lors d’une interview avec la presse locale. Si le Président IBK est rentré de Paris mardi en fin de journée, le conseil des ministres de ce mercredi, nous édifiera peut être sur les décisions à  venir.

IBK de retour aujourd’hui

La visite officielle du Président IBK, débutée le dimanche 29 septembre prendra fin ce mardi au lieu du jeudi initialement prévu. Le chef de l’Etat malien avait auparavant participé à  la 68ème Assemblée générale de l’ONU à  New York la semaine dernière. La cause de ce retour précipité, le regain de tension au nord du Mali et les échauffourées qui ont secoué le camp Soudjata de Kati, ville-garnison située à  15 km de Bamako. A Tombouctou et Kidal, les djihadistes et les indépendantistes du MNLA ont fait parlé la poudre, respectivement dans un attentat suicide qui a endeuillé la cité des 333 saints et des échanges de tirs avec l’armée malienne et des attaques de services administratifs. A Kati, ce sont des soldats mécontents des récents avancements dont ils n’ont pas profité qui ont semé le trouble dans la ville. Juste après l’audience que lui accorde ce matin son homologue français, Ibrahim Boubacar Kéita reprendra le chemin du Mali. « La situation exige sa présence et n’eut été l’audience de mardi, il serait déjà  rentré » au Mali, a t-on indiqué dans l’entourage du président malien, sans plus de détails. Des combats entre soldats maliens et rebelles touareg ont de nouveau secoué le Nord, tandis que dans le sud, des soldats mécontents ont protesté lundi à  coups de tirs en l’air.

Egypte: Moubarak est sorti de prison

C’est à  bord d’un hélicoptère médicalisé qu’Hosni Moubarak est sorti de prison ce jeudi après-midi. Il a été immédiatement transféré à  l’hôpital militaire de Maadi dans un quartier périphérique de la capitale, o๠il y attendra la tenue de son procès pour meurtres qui débute dimanche 25 août. Ces informations ont été confirmées par un haut responsable de la sécurité égyptienne. Plus tôt dans la journée, le parquet général égyptien avait validé la décision du tribunal, mercredi, de remettre en liberté conditionnelle l’ancien président au motif qu’il a dépassé la durée maximale de détention provisoire. Il avait ajouté qu’il n’envisageait pas de nouveau chef d’inculpation dans les affaires pour lesquelles M. Moubarak est en cours de jugement, ont précisé deux sources judiciaires sous couvert de l’anonymat. Celui-ci est poursuivi et détenu depuis plus de deux ans pour corruption et meurtres. Hosni Moubarak, âgé de 85 ans et à  la santé vacillante, doit encore être jugé en appel pour meurtres dans le cadre de la répression de la révolte de 2011, et en première instance pour deux affaires de corruption. Son nouveau procès pour meurtres doit reprendre dimanche. Il avait été condamné à  la prison à  perpétuité en première instance. Contexte explosif Sa remise en liberté intervient dans un contexte difficile dans le pays, plongé dans la crise et les violences sanglantes depuis la destitution de M. Morsi par l’armée. Les Frères musulmans ont d’ailleurs appelé à  manifester massivement vendredi contre le retour au pouvoir de l’armée, qui a déposé le 3 juillet le président issu des rangs des Frères, Mohamed Morsi. Plusieurs personnalités des Frères musulmans, dont leur chef, Mohamed Badie, ont été arrêtées ces derniers jours, dans la foulée de l’intervention sanglante des forces de sécurité, il y a une semaine, contre les rassemblements de la confrérie. Jeudi, c’est l’un des porte-paroles des Frères, Ahmed Aref, qui a été arrêté.

Egypte: après un week-end très violent, la tension ne faiblit pas

Alors que les voix montent de partout dans le monde pour appeler à  un retour au calme, la situation en Egypte est toujours extrêmement tendue, après une fin de semaine particulièrement violente et meurtrière. Au moins 27 policiers ont été tués lundi dans le Sinaà¯, dont 25 dans un attentat. Des hommes armés, soupçonnés d’appartenir à  la mouvance radicale islamiste, ont tiré à  la roquette et à  l’arme automatique sur deux minibus de la police se dirigeant vers la ville de Rafah, o๠se trouve le point de passage vers la bande de Gaza. Le ministère de l’Intérieur a accusé des « terroristes », tandis que les sources de sécurité ont précisé que trois des assaillants avaient été arrêtés. Deux officiers de police ont également été tués dans deux attaques à  Al-Arich, la capitale du Nord-Sinaà¯, selon des sources au sein des services de sécurité. Le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, s’est exprimé hier dimanche devant des centaines d’officiers de l’armée et de la police. Il a promis aux islamistes qui ont choisi la violence une riposte « des plus énergiques », sans considération apparente pour le tollé déclenché dans les pays occidentaux dont certains parlent de « massacres ». Le gouvernement a par ailleurs annoncé l’interdiction des « comités populaires ». Il s’agit de milices de jeunes armés prenant pour cible au Caire tous ceux dont ils pensent qu’ils sont des islamistes – hommes portant la barbe ou femmes intégralement voilées – ainsi que les journalistes étrangers qu’ils accusent de défendre le camp du président Mohamed Morsi, déposé par l’armée. Tollé international et réunion à  venir Les condamnations ont fusé de partout pour condamner la violente répression des manifestants pro-Morsi. Les affrontements avec la police ont causé la mort de près d’un millier de personnes en une semaine. l’Union Européenne, les à‰tats-Unis ont demandé un retour au calme et la reprise du processus d’organisation d’élections anticipées. Londres et l’ONU ont dénoncé un « usage excessif de la force », alors que Berlin a appelé au « dialogue » pour éviter la « guerre civile ». La chancelière Angela Merkel a estimé qu’un arrêt des livraisons d’armes était un moyen de pression approprié. Des sénateurs américains, dont l’influent républicain John McCain, ont demandé que les à‰tats-Unis suspendent la substantielle assistance militaire – 1,3 milliard de dollars par an – à  l’à‰gypte après le « massacre ». En revanche, l’Autorité palestinienne, la Jordanie, l’Irak et surtout Ryad ont affirmé soutenir le pouvoir égyptien. Quant au Qatar, principal soutien des Frères musulmans, il a dit aider l’à‰gypte et non la confrérie, affirmant vouloir corriger des « conceptions erronées ». Les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne doivent se réunir exceptionnellement ce mercredi à  Bruxelles pour examiner la situation en Egypte et s’entendre sur une position commune. La décision a été prise aujourd’hui à  l’occasion d’une réunion des ambassadeurs auprès de l’UE chargés des questions de sécurité, en pleine crise entre l’armée égyptienne et les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi. Manifestations annulées mais vive tension 36 détenus islamistes ont perdu la vie, hier dimanche, asphyxiés par du gaz lacrymogène pendant une tentative d’évasion selon la police égyptienne. Ces 36 détenus, tous des Frères musulmans, la confrérie de Mohamed Morsi, ont péri asphyxiés par les grenades de gaz lacrymogène tirées dans le camion qui les transportait dans l’après-midi vers une prison près du Caire, parce qu’ils avaient kidnappé un officier de police et tentaient de s’évader, a affirmé le ministère de l’Intérieur. Le convoi transportait plus de 600 prisonniers islamistes. La mobilisation des pro-Morsi a semblé marquer le pas dimanche, les manifestants redoutant sans doute davantage de morts dans leurs rangs décimés depuis cinq jours. Ils avaient annoncé neuf manifestations au Caire, mais les ont quasiment toutes annulées « pour des raisons de sécurité » dans la soirée. Plus d’un millier de manifestants et cadres des Frères musulmans ont été arrêtés en cinq jours, selon le gouvernement.

Pas de tension à Kidal, selon Adama Kamissoko

Il n’y aura passé que quelques heures mais c’est confiant que le gouverneur de la région de Kidal a regagné Bamako hier soir. Adama Kamissoko a tenu un point de presse ce vendredi 12 juillet au ministère de l’administration territoriale. C’est à  bord d’un avion de la Minusma que le gouverneur a fait le déplacement de Kidal. Une visite qui a été relayée par tous les médias, tant la question de Kidal reste névralgique dans la résolution définitive de la crise au Mali. L’objectif de la rencontre avec la presse était de donner des éclaircissements sur sa visite et mettre un terme aux fausses informations qui circulent sur la situation dans cette région. « Je n’ai pas vu de tension à  Kidal » Vive tension à  Kidal. C’est la raison évoquée par les médias internationaux pour expliquer que le gouverneur ait raccourci son séjour préalablement prévu pour deux ou trois jours. Adama Kamissoko affirme ne pas avoir constater de tension dans sa région à  son arrivée. « Je n’ai pas vu de tension à  Kidal. D’ailleurs tout les populations s’organisent pour voter rapidement pour qu’on puisse sortir de cette situation exceptionnelle. Je remercie le doyen Intallah qui sensibilise la population dans ce sens ». Poursuivant son intervention, il précise que l’objet de sa visite à  Kidal était d’aller recenser les problèmes et de retourner rendre compte au ministre de l’administration territoriale. Il s’agissait aussi d’installer l’administration dans la vile de Kidal. Ce qui a été fait. A la question de savoir s’il y a eu des manifestations du MNLA à  son arrivée, le gouverneur répond d’avoir vu quelques femmes et les enfants aux abords de la route scander des slogans favorables au MNLA. Mais pas de tension perceptible. Aucun incident n’a d’ailleurs émaillé cette visite. « J’ai rendu visite rendu visite à  l’armée malienne et aux militaires de la MINUSMA composée des béninois et sénégalais. La situation de l’armée malienne n’est pas mauvaise » affirme –t-il. Citant quelques problèmes d’ordres matériels pour l’organisation de l’élection, le gouverneur regrette l’absence de l’électricité. « Il n’y a pas de courant à  Kidal , l’Energie du Mali(société distributrice, ndlr) n’est pas fonctionnelle » soutient –t-il. En ce qui concerne l’installation de ces agents hors du Gouvernorat, Adama Kamissoko explique que cela n’est pas possible pour l’instant. Le bâtiment a en effet servi de quartier général pendant huit mois aux islamistes puis au MNLA. Il a besoin d’être refait avant que l’administration puisse y revenir. «A quant votre retour définitif à  Kidal ?» lui demande n journaliste. En réponse, le gouverneur assure qu’il votera à  Kidal le 28 juillet. Il invite les maliens à  la patience. La région de Kidal compte 36000 électeurs. De milliers de déplacés de cette région reviennent dans leur ville depuis la signature d’un accord entre la Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et le gouvernement du Mali en juin dernier.

MNLA : jusqu’où?

Le Mnla fait encore parler de lui. Après avoir bu le calice jusqu’à  la lie suite à  la chasse dont il a fait l’objet, en juin 2012, par ceux-là  mêmes avec qui il avait pactisé contre le Mali (le Mujao), le groupe indépendantiste se remet en selle. Et ce, en faisant de Kidal sa base privée, disons sa chasse gardée. En effet avant l’intervention française, le groupe n’était que l’ombre de lui-même. Seuls les groupes islamistes Ançar dine et Mujao dictaient leur loi au nord du Mali. Curieusement après la déroute de ces groupes, le Mnla s’est retrouvé maà®tre de Kidal. Et Comment ? La question vaut la peine d’être posée et mérite une réponse sans ambigà¼ité. « Il y a anguille sous roche » Le retour en grâce du Mnla n’est pas sans intriguer les Maliens qui se demandent pourquoi un groupe de bandits, loin d’être représentatifs des Touarègues, peut se payer le luxe d’occuper une partie du pays et avoir l’outrecuidance d’interdire son accès aux militaires. Et se perdre en élucubrations sur fond de propagandes sur les chaà®nes internationales dont RFI surtout et France 24. Il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on. Quel est donc ce feu qui a donné la fumée Mnla ? Sans hésiter, beaucoup de Maliens désignent la France qui a bloqué les militaires maliens aux portes de Kidal après les succès de Tombouctou et de Gao. l’absence d’une position claire française et sa volonté de sécuriser les élections par des militaires français le cas échant, ont fini de convaincre les Maliens sur une espèce de duplicité du pays de François Hollande. En plus d’interdire l’accès de Kidal aux militaires maliens, le Mnla a le toupet de commettre, depuis quelques jours, des exactions à  l’encontre d’autres Maliens. Comble de l’audace, ils ont arrêté des Maliens sur leur propre territoire sous prétexte qu’ils sont des espions à  la solde du Mali. Une attitude pour le moins révoltante et provocatrice. Mais curieusement qui laisse de marbre une certaine opinion internationale prompte à  pousser des cris d’orfraies pour dénoncer de prétendues exactions des militaires maliens. A tirer sur la queue de l’âne, il y a des limites. Trouver vite une réponse à  cette question éviterait d’ouvrir la boà®te de Pandore. Les amis, soutiens et autres parrains du Mnla sont avertis !

La situaton se dégrade à Kidal

La tension régnait depuis plusieurs jours dans la capitale de la huitième région du Mali, occupée depuis plus d’un an par des groupes armés. Les éléments du MNLA qui ont repris le contrôle de la ville depuis l’intervention militaire française du début d’année redoutent un assaut des troupes maliennes, tenues à  l’écart par le groupe indépendantiste. Les prochaines élections ont renforcé l’enjeu de la libération de la ville et du retour de l’administration malienne. Des officiers maliens arrêtés Selon plusieurs sources, la situation s’est largement détériorée ces dernières heures. Plusieurs personnes ont été accusées par le MNLA d’être des « espions » à  la solde de Bamako. Elles auraient été arrêtées dont des militaires. Le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) a revendiqué l’arrestation d’au moins huit capitaines de l’armée malienne à  Kidal. « Plusieurs dizaines de personnes » ont été interpellées, les enquêtes à  leur sujet continuent. « Les militaires maliens et les personnes liées aux services de renseignements maliens seront considérés comme des prisonniers, annonce un représentant du mouvement indépendantiste touareg. Ils sont détenus à  la gendarmerie du MNLA de Kidal. Les autres seront libérés », assure cette source. Dans le même temps, la population noire de la ville se sent de plus en plus menacée. Plusieurs témoignages font état du pillage de deux commerçants Songhaà¯, de peau noire, ce samedi, par des hommes du MNLA. « C’’est faux, aucune boutique ni aucune maison n’a été pillée», affirme le MNLA, qui ajoute que le mouvement ne remettra « en aucun cas en cause notre légitimité avec ce type d’actes irresponsables ». La population « noire » se terre Le groupe armé rappelle qu’il entend éviter tout affrontement entre les populations et qu’il compte assurer la sécurité des personnes de teint noir. Reste que selon plusieurs témoignages, de Songha௠mais aussi de Touaregs noirs, nombreux sont ceux qui se sentent menacés et n’osent plus sortir de chez eux. RFI a joint un doyen de la communauté songhaà¯. Il est caché avec ses proches, la peur au ventre, dans sa maison. Il témoigne que « depuis 6h30 du matin, des groupes du MNLA ont envahi tous les quartiers de Kidal, en ramassant toutes les peaux noires, en leur disant qu’ils soutiennent le gouvernement de Bamako, donc ils vont les enfermer tous et ils vont les rapatrier sur Gao». Il ajoute que cette situation dure depuis trois jours et que « actuellement, tout le monde est caché dans les maisons ». Les membres du groupe dissident, le Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), ont offert leur protection. Selon le témoin de RFI, ils sont venus armés jusqu’aux dents et ont laissé un numéro de téléphone o๠les joindre en cas de problème.

Que veut la Corée du Nord?

Allons-nous vers une troisième guerre mondiale? Après l’annonce du redémarrage d’un réacteur nucléaire sur le site de Yongbyon en Corée du Nord, la Corée du Sud et son allié de toujours les Etats Unis sont sur le pied de guerre. Les deux tiers de la marine américaine sont positionnés au Japon avec près de 50 000 hommes et en Corée du Sud avec quelque 28 500 militaires. Les Etats Unis font tout pour décourager une éventuelle agression nord-coréenne. Ils annoncent des mouvements d’équipements militaires : vols de bombardiers, des chasseurs, déploiement de radar de défense antimissile et de navires de guerre. Malgré tout un arsenal dissuasif, Pyongyang continue de défier le monde entier. La Corée du Nord aurait déployé un deuxième missile sur sa côte orientale hier jeudi 4 avril, selon l’agence sud-coréenne Yonhap et les manifestations anti-USA se multiplient. Gesticulation ou réelle menace ? Est-ce une énième provocation de la Corée du Nord ou courre-t-on réellement vers une guerre mondiale ? Le Parti du Travail qui dirige la Corée du Nord a annoncé que l’arsenal nucléaire était le « trésor de la nation » et qu’il ne serait « pas abandonné même contre des milliards de dollars ». Pour sa part, la Corée du Sud a promis une « violente riposte » en cas de «provocation » de Pyongyang. La crise est « déjà  allée trop loin » a déclaré le Secrétaire Général des Nations unies, Ban Ki-moon. En ce 21ème siècle, nombre de pays cherchent à  se familiariser avec la technologie des missiles et celle du nucléaire. La possession de ces bombes inquiète et n’est pas sans conséquence sur l’humanité. La catastrophe d’Hiroshima et de Nagasaki pendant la seconde guerre mondiale et ses effets sur la population sont encore dans les mémoires. Or, les tensions de ces derniers jours dans cette partie du monde porte justement sur le droit ou non de la Corée du Nord à  posséder l’arme nucléaire. Une nouvelle « Guerre froide » ? Au-delà  de la dissuasion, l’Amérique cherche à  contrecarrer la Chine dans ses ambitions hégémoniques en Asie et réaffirmer son soutien sans faille envers ses alliés, la Corée du Sud et le Japon, pays qui abritent des bases américaines. C’’est ainsi que depuis son arrivée au pouvoir, le président Obama s’est lancé dans une vaste redéfinition de la politique américaine en Asie, avec l’objectif de répondre aux multiples enjeux sécuritaire de la région et d’y maintenir une forte présence en raison notamment de la montée en puissance de la Chine. Depuis 1968 et la conclusion d’un Traité de non-prolifération, l’ONU divise en deux les pays nucléaires : la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Russie, forment le groupe des « autorisés », ceux qui avaient la bombe avant le milieu des années 1960 et ceux qui l’ont acquise depuis – l’Inde, Israà«l, le Pakistan et peut-être la Corée du Nord – représentent celui des « non-autorisés ». l’équilibre des forces a bien changé depuis la guerre froide o๠les puissances de l’est et l’ouest se regardaient en chiens de faà¯ence. Aujourd’hui, la Corée du Nord peut-elle compter sur le bloc des « non-autorisés » pour se lancer dans une confrontation contre les « autorisés » ? Rien n’est moins sûr…

Guinée : Conakry sous haute tension

Le régime d’Alpha Condé fait face à  la fronde politique. Elu démocratiquement après une période de transition militaire, Alpha Condé n’a pu interdire la marche de protestation, organisée par l’opposition guinéenne mardi, après de longues discussions. Motif de cette protestation, la tenue des élections législatives de Décembre. Les leaders de l’opposition dénoncent une fraude en préparation. La CENI, chargée d’organiser ces élections fait aussi l’objet de doutes quant à  la main mise du pouvoir sur ce scrution. Ce qui irrite surtout les opposants, c’est la date du 29 décembre, fixée selon elle « unilatéralement » par le pouvoir et la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Répression des forces de l’ordre Prévue au stade du 28 septembre, o๠a eu lieu le massacre du même nom, deux ans plus tôt, la manifestation a été bloquée par les forces de l’ordre qui ont tenté d’empêcher l’entrée dans le stade. Jets de gaz lacrymogènes, coups de matraques, les affrontements ont fait deux morts et plusieurs blessés. Selon sa famille, Mamadou Boye Barry, boulanger de 35 ans, a été tué dans le quartier de Bambeto, un des fiefs de l’opposition. La situation reset très tendue à  Conakry, chacune des parties accusant l’autre de vouloir semer le désordre. Quant à  Alpha Condé, il est resté silencieux pour le moment sur cet évènement. Le président Guinéen est au coeur des critiques depuis des mois sur une gestion du pouvoir jugée autocratique. Les réformes promises, le changement en Guinée tarde à  venir, dans un pays o๠la stabilité politique reste fragile.

Mopti : Tensions autour des bourgoutières

Privée de son bien Les tensions consécutives à  l’attribution des bourgoutières couvent encore dans le milieu des éleveurs au Mali. Le cas d’espèce qui nous est soumis étend ses origines depuis le temps colon. Ce cas figure risque aujourd’hui de dégénérer en un conflit inter-ethnique si les autorités administratives de la localité venaient à  échouer dans leur médiation. A la fin des années 50, la famille Tiambawel est dépossédée de son bien le plus précieux, son « Bourgou » à  Dialloubé. En effet, à  cette période, Dialloubé venait de connaitre son tout premier chef d’arrondissement. Choisi dans le rang des Bocoum, ce dernier, prénommé M’Body n’a pas hésité à  servir d’abord sa famille aux risques et périls des autres, et particulièrement la famille Tiabawel. Grande famille d’éleveurs, ils sont du jour au lendemain privés de leur pâturage naturel, pourtant exploité depuis un demi-siècle. D’une superficie de plusieurs hectares, ledit bourgou permettait de nourrir chaque jour des milliers de têtes d’animaux. « Ce bourgou est bel et bien le nôtre » dixit Aly SIDIBE Contrairement à  ce que prétendent les Bocoum, la lignée de Tiambawel a bel et bien continué. l’appartenance de ce bourgou est prouvée par le fait que « son vrai propriétaire est Bella Haboussa Oumarou dit Ardo Macina. Ce dernier a laissé six héritiers dont Tiambawel. Avant son décès, Tiambawel a, à  son tour, attribué à  chacun de ses héritiers un troupeau et un Bourgou», a confié Aly Sidibé, porte-parole de la famille Tiambawel et descendant des Tiambawel. Se voyant déshéritée de force, C’’est dans la solidarité que toute la famille Tiambawel s’est regroupée pour porter plainte au niveau des autorités administratives. En 2008, les Tiambawel ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Pour ce faire, ils ont usé de plusieurs voies de recours qui se sont avérées infructueuses. En ce sens que, jusqu’ici, les négociations ont toujours été aux dépens de la famille Tiambawel. N’ayant pu digérer son mal, cette dernière se dit, aujourd’hui, déterminée à  pousser jusqu’au bout pour que justice soit faite, et que son « Bourgou » lui revienne. Accès interdit au bourgou Les Tiambawel sont amers. Après avoir pu finalement reconstituer son cheptel, la famille s’est vue refusé le droit de revenir avec ses troupeaux sur ses terres.. « Du 1er au 30 décembre, il y’ aura un évènement à  Kamaka, dans l’arrondissement de Togéré Koumbé. Cet évènement est en train d’être monté par la famille Bocoum pour contrecarrer notre projet de faire descendre nos animaux dans ledit bourgou », a confié Aly Sidibé. La famille Tiambawel est à  présent plus que décidée à  faire face et à  revendiquer son droit. Le poids de l’adversaire ne lui fait pas peur. Il est vrai que le sieur Ousmane Bocoum jouit d’une grande influence dans la région. En effet, cet homme, non moins fonctionnaire à  la CEDEAO, a usé de tous les moyens pour tenter d’intimider les autorités administratives locales dans la gestion de l’affaire. Pourvu que ces derniers ne se laissent pas faire en sacrifiant justice et équité.

Ansongo : La « paix des braves » retrouvée

La rencontre intercommunautaire organisée le 26 juillet dernier au terme de la mission, conduite par le ministre Sadio Gassama, procède de la volonté de ce dernier à  rétablir la paix et la quiétude dans le cercle d’Ansongo. Une localité naguère déchirée par des conflits ethniques et une insécurité viscérale. En effet, voilà  une localité o๠les habitants se regardaient en chiens de faà¯ence, après de nombreux actes de banditisme, vols de bétail, et agression physiques. L’heure était aux des règlements de comptes tous azimut. Du coup, les familles, fractions et villages du cercle ne dormaient plus que d’un seul œil. Alerté par le problème, le Gouvernement du Mali, à  travers le Ministère de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, l’Etat s’est vu obligé à  prendre ses responsabilités. Ce qui justifie le bien fondé de la mission conduite, la semaine dernière, par le ministre Sadio Gassama dans ladite localité. Sadio Gassama: le ministre doublé d’un charisme de « thérapeute »? Les bons offices du ministres ont-ils suffi pour émousser les ardeurs belliqueuses de la population d’Ansongo ? Assurément oui! Et ce, au regard de la grande foule d’habitants assoiffée de paix qui a prit d’assaut l’enceinte du Conseil de cercle le dimanche dernier. L’on avait même de la peine à  s’y frayer un passage. Tous les responsables locaux et régionaux étaient là . A la question du ministre de savoir pourquoi ces affrontements, certains notables ont apporté des réponses très mitigés et souvent sournoises. D’aucuns parlent d’une manipulation politicienne à  la base depuis Bamako. Du coup, il n’y a pas de famille de possède pas d’armes à  feu. Pour le ministre Sadio Gassama, le Cercle d’Ansongo apparait comme le plus dangereux dans la région de Gao. Juste après la rencontre inter-communautaire, le Général Gassama a rencontré les forces de l’ordre de la localité dans le but harmoniser et mener à  bien la stratégie de désarmement qui a déjà  démarré. Des échanges porteurs d’espoir Ainsi, l’enceinte du Conseil de cercle de Ansongo s’était illustré en un haut lieu de réconciliation pour des frères et sœurs d’un même cercle qui s’entredéchiraient inutilement depuis un certain temps. La rencontre a suscité une véritable prise de conscience chez la population qui naguère s’adonnait à  des affrontements mutuels. Rappelons que les affrontements s’étendaient à  toutes les ethnies, les Bella et les peulhs d’une part et entre les peulhs et les Arabes d’autres part. Et même les peuls et les Sonrha௠ne sont pas demeurés en reste. Les peulhs apparaissaient comme les seuls « bêtes » à  abattre eu égard aux actes de banditisme qu’ils posaient. Parmi les localités du Cercle d’Ansongo, la commune de Watagouna (frontière nigérienne) apparait comme la plus touchée. Ici, les conflits ethniques ont été exacerbés par la sécheresse. Du coup, certaines familles et même des fractions toute entière ont déserté pour regagner des cieux plus cléments. Le ministre Sadio Gassama a favorablement répondu à  la suggestion du Maire de Gao qui voudrait que les populations soient invitées à  désarmer dans un bref délai. Ainsi, point n’est besoin de préciser que la rencontre a posé les jalons d’une paix retrouvé. A la population de s’en approprier en déposant les armes. Une flamme de la paix sera organisée en début aout pour marquer le retour définitif de la paix à  Ansongo.