Diawara Aoua Paul Diallo : « des dispositions sont en cours pour que nous ayons un climat social apaisé ».

Le gouvernement a organisé en octobre 2022 la conférence sociale qui a réuni les partenaires sociaux. Si les autorités sont satisfaites des objectifs atteints, elles doivent encore parvenir à un apaisement du climat social pour 2023. Car les préavis et les menaces de grève sont toujours sur la table. Madame Diawara, Aoua Paul Diallo, ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social répond à nos questions.

La conférence sociale s’est tenue en octobre, a-t-elle comblé les attentes ?

La conférence sociale s’est tenue du 17 au 22 octobre 2022 au CICB. Au regard de la participation massive des partenaires sociaux, employeurs et organisations syndicales de travailleurs (centrales syndicales, syndicats libres et autonomes), nous pouvons affirmer qu’elle a comblé les attentes dans la mesure où les préoccupations majeures du monde du travail ont été discutées sans complaisance à travers trois thématiques centrales : la liberté syndicale ; le dialogue social ; la politique de rémunération et la gestion des carrières. Les objectifs de départ ont été atteints. L’objectif général de la conférence sociale dans le domaine du travail était d’identifier les moyens et mécanismes permettant d’aboutir à une stabilité sociale durable. De manière spécifique, la Conférence visait notamment à faire un diagnostic clair des causes réelles de la détérioration constante du climat social ; identifier les inégalités salariales et leurs causes pour plus d’équité et de justice sociale ; identifier les besoins de renforcement des capacités des acteurs tripartites ; favoriser l’élaboration et la signature d’un pacte de stabilité sociale… Au regard des 139 recommandations qui sont sorties des débats, l’objectif de départ a été largement atteint dans la mesure où leurs mises en œuvre permettent d’apaiser le climat social de façon durable. On peut citer entre autres la conclusion d’un pacte de stabilité sociale avec une trêve sociale, la création d’un conseil national de dialogue social, l’organisation des élections professionnelles, l’adoption des textes sur le droit de grève, les services essentiels, les services minimums en cas de grève dans les deux secteurs : public et privé, l’adoption d’une politique salariale dans la fonction, d’un plan de recrutement, etc.

Où en est-on de la mise en œuvre des recommandations ?

Après la conférence sociale, une commission d’experts a été mise en place composée des représentants des employeurs (CNPM), des syndicats de travailleurs (UNTM, CSTM, CMT, CDTM), des représentants des départements ministériels et de la personne ressource qui a présidé les travaux en plénière de la conférence sociale.

La commission a pour but la rédaction d’un projet de pacte de stabilité sociale et de croissance mais aussi, d’élaborer le plan d’actions de mise en œuvre des recommandations de la conférence sociale avec des activités, des résultats attendus, des indicateurs d’évaluation, et une périodicité de cinq avec des coûts financiers.

A ce stade des travaux de la commission, un avant-projet de pacte de stabilité sociale est disponible et sera soumis incessamment à un atelier national tripartite de validation avant sa signature par les acteurs auquel sera joint le plan d’actions quinquennal intégré des recommandations de la conférence sociale avec le pacte.

Il y a eu un accord sur l’application de l’article 39, peut-on dire que la crise est derrière nous sur ce plan ?

Comme vous le soulignez, la crise est derrière nous, dans la mesure où le gouvernement et la synergie des enseignants ont signé un PV de conciliation sur leurs revendications. Pour matérialiser l’accord intervenu, le gouvernement a pris en conseil des ministres la semaine dernière un décret octroyant la prime contenue. Les autres aspects des revendications feront l’objet d’un suivi commun en cas d’embellis dans les finances de l’Etat.

Le ministère doit tout de même gérer d’autres mots d’ordre ou menaces de grève, qu’en est-il ?

Effectivement, nous avons encore quelques mots d’ordre de grève, notamment dans le privé ou le parapublic. Des dispositions sont en cours pour une gestion définitive de ces cas et même au-delà de façon générale afin que nous ayons un climat social apaisé. Parmi ces dispositions, on peut citer la signature très prochaine du pacte social de stabilité et de croissance qui prendra en compte non seulement les recommandations de la conférence mais aussi et surtout les attentes des organisations syndicales.

Quelles seront les priorités pour votre département en 2023 ?

Les priorités, seront entre autres :la signature, la mise en œuvre et le suivi du pacte de stabilité ; l’application des recommandations de la conférence sociale ; la refonte du cadre juridique régissant le dialogue social ; la création d’un conseil national de Dialogue social ; l’adoption de la politique nationale de sécurité et santé au travail ; l’organisation des élections professionnelles de représentativité ; la relecture de la loi 87-47 sur la grève dans les services publics ; l’adoption des textes sur les services essentiels et les services minimums en cas de grève dans les deux secteurs : public et privé ;  l’adoption d’une politique nationale de rémunération dans la fonction publique ; l’adoption d’un plan de recrutement ; l’adoption d’un plan de formation des agents de l’Etat ; la relecture du statut général et du code du travail.

Climat social : tensions en vue

Malgré l’organisation de la Conférence sociale en octobre 2022 et l’accord sur l’application de l’article 39, le gouvernement doit faire face à de nouveaux mouvements. L’horizon ne semble pas serein pour le front social, malgré un apaisement apparent. Magistrats, gardiens de prison, médecins, tous menacent d’aller en grève si leurs revendications ne sont pas satisfaites.

Le 29 novembre 2022, les syndicats de la magistrature (SAM et SYLIMA) ont déclenché une grève de 5 jours qui devait se prolonger en grève illimitée si leurs revendications n’étaient pas prises en compte. Après des négociations, le mot d’ordre a été levé. Mais, suite à l’adoption par le Conseil national de transition (CNT), de la loi portant modification de la loi organique fixant l’organisation et les règles de fonctionnement de la Cour suprême, les magistrats ont remis à l’ordre du jour leur menace.

Quand au syndicat des gardiens de prison, il fait part d’une volonté d’aller en grève si sa demande d’amélioration des conditions de travail n’est pas considérée. Les syndicats des travailleurs des péages routiers ont aussi déposé un préavis pour le 5 janvier 2023. Le SYPESCO, l’un des membres de la Synergie des syndicats signataires du 15 octobre s’est refusé à signer l’accord sur l’application de l’article 39 et se réserve le droit de le dénoncer.

Au moment de la Conférence sociale, le gouvernement évoquait près de 400 préavis de grève. Pas sûr que tous aient trouvé une réponse favorable. La nouvelle année est donc celle de nouveaux défis sur ce plan.

UNTM – Gouvernement : l’ultimatum

Après un début de transition emmaillé par les grèves de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), suivi d’une trêve, notamment durant les sanctions de la CEDEAO, une nouvelle épée de Damoclès plane désormais au-dessus de la tête du gouvernement. En effet, la plus grande centrale syndicale du pays donne jusqu’à la fin du mois d’août au gouvernement pour annuler les arrêtés n°2022-0278/MTFPDS-SG-CNCFP du 22 février 2022 et n°2022-3266/MTFPDS-SG-DNFP-D1-3 du 26 juillet 2022 relatifs à l’intégration de contractuels dans la Fonction publique de l’État. Des arrêtés du ministère en charge du Travail, de la Fonction publique et du dialogue social dont elle juge l’adoption truffée d’irrégularités.

Abidjan, 14 décembre 2020. Bah N’Daw est en roue libre. Devant la diaspora malienne, le Président de la transition d’alors lâche : « avec l’état actuel du Mali, quelqu’un qui jouit de ses facultés mentales ne doit pas parler de grève, a fortiori partir en grève ». C’était le symbole de l’agacement de son gouvernement face aux multiples revendications syndicales de la principale centrale malienne, l’UNTM. Ce  fut également l’une des principales causes invoquées par les autorités de la transition actuelles pour son éviction du pouvoir, en mai 2021. « Le gouvernement s’est montré incapable de constituer un interlocuteur fiable, susceptible de mobiliser la confiance des partenaires sociaux ». Cela a conduit à « une consternation générale, marquée par la persistance des grèves de l’Union nationale des travailleurs du Mali, dont l’issue est finalement une grève illimitée » et a entraîné « une véritable asphyxie de l’économie malienne », s’étaient-elles justifiées.

Si « la rectification de la trajectoire de la transition » a permis de suspendre les mots d’ordre de grève de l’UNTM, ceux-ci semblent vouloir refaire surface. Et pour cause : « à notre grande surprise, nous avons constaté l’intégration de certains contractuels disant qu’ils avaient passé un concours dont nous n’avons pas eu connaissance », regrette Issa Bengaly, Secrétaire administratif de l’Union nationale des travailleurs du Mali. En croire ce dernier, les arrêtés n°2022-0278/MTFPDS-SG-CNCFP du 22 février 2022 et n°2022-3266/MTFPDS-SG-DNFP-D1-3 relatifs à l’intégration des contractuels dans la Fonction publique de l’État ont été pris par le ministère en charge du Travail, de la Fonction publique et du dialogue social sans que l’UNTM ne soit au courant. « L’UNTM avait déjà déposé sur la table du ministère des doléances par rapport à l’intégration des agents contractuels de l’État qui émargent au budget de l’État. Dans ce contexte, l’État devait faire part de sa décision à la centrale syndicale, avec laquelle il est en collaboration et qui a accepté, au vu des conditions dans lesquelles l’État se trouve, d’observer une trêve dans ses revendications », ajoute-t-il.

« Duperie collective »

Dans la lettre, datée du 3 août et signée par son Secrétaire général, Yacouba Katilé, également Président du Conseil économique, social et culturel, l’UNTM va plus loin en dénonçant « les remous suscités par les régulations de situations administratives du premier arrêté » portant intégration dans la Fonction publique de l’État d’agents précédemment recrutés comme contractuels et payés sur les fonds propres de leur établissement et non sur le budget d’État, « donc qui n’étaient pas des contractuels d’État payés sur le budget national. Ces décisions ont, par leur ampleur et incidence, soulevé de graves inquiétudes », dit le courrier. Selon le regroupement syndical, c’est la démonstration de la « duperie collective entretenue à propos du Mali Kura », car, à l’en croire, l’intégration tranche avec la légalité et méconnait l’égalité de naissance, de citoyenneté et de chances, comme le stipule la Constitution du 25 février 1992, ainsi que la Charte de la transition. Le fait que les bénéficiaires des arrêtés d’intégration, au lieu d’être dans les corps de l’Enseignement supérieur, où ils officient déjà, soient directement versés dans ceux des Planificateurs, des Inspecteurs des finances et des Administrateurs civils, alors que l’intégration à ces corps se fait via une formation dans la nouvelle ENA, constitue également « une anomalie » soulignée par M. Katilé dans sa correspondance.

« Pour l’UNTM, l’intégration des ces agents contractuels de l’Enseignement viole toutes les procédures administratives sans exception et, pis, ils ont été intégrés dans des corps relevant uniquement de l’ENA. Son communiqué est responsable, même si les concernés vont encore crier à l’injustice et à l’obsession de l’UNTM au détriment de leurs intérêts. C’est une déclaration de guerre, si je ne m’abuse pas, car l’annulation des arrêtés est exigée par la centrale, qui ne capitule pas devant les faits », signale Moussa Cissé. Selon cet analyste de la vie politique et sociale, « le sentiment d’injustice semble depuis un moment occuper tous les débats liés au rêve et à l’idéal du Mali Kura ». Les deux arrêtés fustigés par la centrale syndicale, poursuit-il, violent les textes d’intégration dans la Fonction publique, surtout le fameux Décret 051, qui empêche toute intégration dans la Fonction publique qui n’est pas issue de la voie des concours. « Le pilier sans lequel rien ne sera atteint demeure la justice sociale. Elle ne devrait pas faire de préférences entre les fils du pays pour des appartenances quelconques. Rien ne peut justifier de tels faits en ces moments précis de la refondation », estime-t-t-il.

La même situation est décriée par le Secrétaire administratif de l’UNTM. « Dans la même Fonction publique, que pour des agents qui ont le même problème on vienne en prioriser certains au détriment d’autres, cela n’est pas normal. Vu que la situation des contractuels qui émargent déjà au budget de l’État était d’actualité. Malgré cela, l’État se permet de prendre des arrêtés pour intégrer d’autres types de contractuels, cela équivaut à une insulte aux autres. Nous souhaitons que l’intégration soit faite pour tout le monde », sollicite M. Bengaly, qui précise que l’UNTM n’est pas « contre les contractuels intégrés mais veut que cela soit fait dans les règles de l’art et que cela ne soit pas sélectif ».

« Favoritisme »

Le deuxième arrêté n°2022-3266/MTFPDS-SG-DNFP-D1-3 du 26 juillet 2022, portant régularisation de situation administrative, comporte également des incohérences estiment les syndicalistes. Il s’agit notamment des cas des anciens détenteurs du diplôme de Licence, qui ne bénéficieraient pas du privilège d’accéder à la catégorie A de la Fonction publique, contrairement aux diplômés de Licence du système LMD.

Se basant sur ces « irrégularités », l’UNTM, qui « n’acceptera jamais pendant la transition le népotisme, le favoritisme, les privilèges qui ont tant assombri le développement de notre pays du fait d’un afflux d’incompétents, de corrompus à la tête des responsabilités dont le pays pouvait se glorifier », exige d’ici la fin du mois d’août, « une annulation pure et simple » des arrêtés.

« Suicidaire pour l’économie du pays »     

L’Union nationale des travailleurs du Mali, créée en 1963, est l’organisation syndicale la plus puissante et la plus structurée du pays. Elle regroupe 13 syndicats nationaux et les travailleurs maliens de France. De ce fait, plusieurs observateurs de la vie sociale craignent qu’elle n’aille en grève, d’autant plus que lors de sa première grève sous la transition, en novembre 2020, elle avait occasionné une perte de « plusieurs dizaines de milliards de francs CFA pour l’Etat », estimait alors l’économiste Modibo Mao Makalou.

De même, pour l’analyste Moussa Cissé, « une grève de l’UNTM à l’heure actuelle serait suicidaire pour l’économie du pays. Elle va énormément peser sur le quotidien des Maliens, surtout en cette période de vie chère. Elle pourra causer des tensions sociales de grande envergure et fera monter la grogne sociale dans des secteurs déjà handicapés par l’embargo et la crise économique internationale ». Pour l’éviter, ajoute-t-il, les autorités doivent prendre « le problème et les mises en garde de la centrale très au sérieux en engageant des discussions sincères autour des points de divergence. Les arrêtés qui sont au centre des tensions entre la centrale et le ministère de la Fonction publique doivent faire objet de débats pour que soient engagées les décisions adéquates possibles ».

Pour l’heure, le Secrétaire administratif du regroupement, Yacouba Bengaly, explique qu’il laisse le temps au gouvernement d’apprécier son ultimatum, tout en indiquant que « l’UNTM élabore une stratégie en se basant sur deux conditions : soit l’annulation des arrêtés, soit l’intégration des autres contractuels », annonce-t-il. Les autorités de la transition n’ont pas encore réagi à cette demande de l’UNTM. Et, en dépit de nos nombreuses sollicitations, elles ne nous ont pas non plus répondu.

« Les rivalités syndicales »

Autre crainte avec l’ultimatum de l’UNTM, le spectre du retour des revendications suspendues par les différentes organisations syndicales du pays à cause de l’embargo de la CEDEAO que subissait le Mali.

« La logique qui a prévalu à la suspension des mots d’ordre des syndicats n’est plus d’actualité, à cause du simple fait que l’embargo de la CEDEAO a été levé. En plus de cela, l’État ne montre pas qu’il y a suffisamment un besoin de résilience et de résistance à travers les différentes commissions créées (élaboration de la constitution, suivi des ANR, etc.) et surtout l’augmentation du nombre des membres du CNT. Toutes ces structures sont budgétivores et ne créent pas de ressources. Donc l’UNTM, en tant première centrale, ne fera qu’ouvrir le bal du front social », prévient le sociologue Dr Hamadoun Haïdara.

Et Moussa Cissé d’ajouter : « à l’heure actuelle, il faut craindre tout et s’attendre à tout. Les rivalités syndicales sont vivaces, surtout sous cette transition. Le risque de grèves répétitives est bien réel, mais je pense que de chaque côté l’esprit patriotique va dominer les sentiments réactionnaires des uns et des autres. Pour ce qui concerne, par exemple, l’application de l’article 39, l’État doit convoquer des États généraux de l’Éducation pour définir un nouveau pacte social avec le monde éducatif. Il n’y a aucune refondation possible sans l’École et elle devrait être le premier pilier à être diagnostiqué pour apporter des solutions efficaces. Quand l’école est malade, tous les autres secteurs sont forcément atteints de carences ».

À l’issue du Conseil des ministres du 29 juin dernier, le gouvernement avait annoncé l’organisation d’une Conférence sociale, dont la date n’est toujours pas fixée, pour permettre l’adoption d’un Pacte de stabilité sociale.

 

 

Retraite : Le CNJ s’oppose au relèvement de l’âge

Point d’accord entre le gouvernement, le Conseil national du patronat du Mali et l’Union nationale des travailleurs du Mali lors d’une assise de conciliation fin janvier, la prorogation de l’âge du départ à la retraite n’est pas bien accueillie par le Conseil national de la jeunesse. Entre contestation et multiplication des démarches auprès des institutions, le CNJ entend user de tous les voies et moyens pour empêcher la mise en application effective de la mesure.

« Le gouvernement donne son accord pour un relèvement de 3 ans par catégorie des âges de départ à la retraite. Il est applicable pour compter du 31 décembre 2019. En termes précis, les travailleurs en activité en 2019 n’iront pas à la retraite le 31 décembre 2019 ». Voilà, pour le compte du secteur public, ce qu’indique le procès-verbal ayant sanctionné la rencontre tripartite, le 29 janvier dernier.

Pour le secteur privé, il est convenu que les travailleurs de la catégorie A ont la possibilité de prolonger jusqu’à 62 ans, tandis que ceux des catégories B, C, D et E peuvent continuer à travailler jusqu’à 60 ans.

Toutefois, précise le document, pour le secteur public, la faculté est donnée aux agents de pouvoir faire valoir, d’accord parties, leur droit à la retraite à partir des âges en vigueur selon les catégories, c’est-à-dire 62 ans, 59 ans, 58 ans et 55 ans respectivement pour les catégories A, B2, B1 et C.

Mesure contestée

Mais ce qui satisfait les syndicalistes de l’UNTM et a d’ailleurs conduit à la levée de leur dernier mot d’ordre de grève, passe mal chez les jeunes du Conseil national de la jeunesse. « Si  le départ à la retraite est bloqué, cela veut dire que la chance ne sera pas donnée aux jeunes, alors qu’aujourd’hui le gouvernement doit prioriser l’emploi des jeunes et surtout leur recrutement au niveau de l’administration publique », affirme Souleymane Satigui Sidibé, Président du CNJ.

Déterminé à ne pas ne pas rester sans réaction face à cette décision, le CNJ a entamé des rencontres avec notamment la Cour constitutionnelle, le Médiateur de la République et le ministre de l’Emploi. De ces rencontres sont sorties des « garanties » qui ont permis de surseoir pour l’instant aux autres actions envisagées par l’organisation faîtière de la jeunesse malienne.

Pour le Président du Conseil national de la jeunesse, il ne s’agit pas d’un combat de génération, encore moins contre l’UNTM. « C’est un combat pour rassurer la jeunesse, pour qu’elle puisse avoir la place qui lui revient ».

Revendications: Faut-il limiter le droit de grève ?

Au Mali, de plus en plus, les grèves des syndicats se multiplient. Certains décrètent, pour obtenir satisfaction, un arrêt de travail illimité. Mais ce droit à la grève et le bras de fer que se livrent syndicats et gouvernement ont des conséquences graves sur la population, surtout dans certains secteurs.  Faut-il restreindre ce droit ?

« Le droit de grève est un acquis démocratique et sa remise en cause entrainera une régression en terme d’avancée démocratique. Tout homme qui initiera cela croisera les travailleurs sur son chemin », déclare d’office Woyo Konaté, Docteur en philosophie politique et enseignant à l’Université des Sciences juridiques et politiques de Bamako. « Il y a des secteurs sensibles qui peuvent être concernés, mais en prenant des dispositions spécifiques pour que les travailleurs les acceptent », nuance-t-il. Au Mali, les grèves pour réclamer de meilleures conditions de vie s’étalent souvent sur des périodes indéterminées et les populations subissent les cas les conséquences de l’antagonisme entre les syndicats et le gouvernement. C’est surtout dans les secteurs de la santé et de la justice que les répercussions sont instantanées. « Même si on ne restreint pas le droit pour tous, c’est nécessaire dans la santé et la justice », souhaite Lagalafou Simpara, professeur d’enseignement secondaire. « Quand les médecins sont en grève, les conséquences sont immédiates et peuvent provoquer des morts, alors que la vie d’un individu n’a pas de prix. C’est pareil pour les  magistrats, parce qu’il  y a des gens qui sont au terme de leur peine et doivent recouvrer la liberté, mais ils restent en prison », explique-t-il.

Le gouvernement  indexé

La cherté de la vie et les revenus mensuels des travailleurs les obligent à camper sur des positions drastiques, faute de réponses à leurs doléances. « Des dégâts sont causés et le gouvernement ne bronche pas. Nous pensons que les revendications d’ordre économique et financier souffrent d’un manque de volonté politique, non de moyens », dit Dr Woyo Konaté, invitant à lutter contre la corruption.

Pour Ousmane Almoudou, Secrétaire général du Syndicat national des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales (SYNFCT), les grèves sont toujours motivées et faites souvent « à contre cœur ». « Malheureusement, on a habitué les Maliens au fait que pour obtenir un accord il faut aller en grève. Pour que cet accord soit appliqué, il faut une autre grève. L’État ne respecte pas ses engagements ». Selon lui, « le jour où l’on parlera de limiter le droit de grève on retournera à la dictature ». Il préconise plutôt la création d’un organe de dialogue social, comme il en existe dans d’autres pays de l’UEMOA, pour anticiper les problèmes.

Dr Brema Ely Dicko : « Se rencontrer permet de dissiper les malentendus »

Le gouvernement du Mali prévoit en janvier 2019 la tenue d’une Conférence sociale. Elle permettra de créer les conditions d’un dialogue social inclusif sur les grandes préoccupations des travailleurs dans un contexte où les préavis de grève se succèdent. Le Dr Brema Ely Dicko,  chef du département sociologie-anthropologie de l’Université des lettres et des sciences humaines de Bamako, explique la portée de l’initiative.

Qu’entend-on par conférence sociale ?

C’est une rencontre entre les acteurs politiques, le gouvernement, qui est l’Exécutif,  et les partenaires que sont les syndicats des travailleurs. Chaque corps à son syndicat. Il y a ensuite des syndicats qui regroupent tous les autres, comme l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) ou la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM), entre autres. C’est donc un rendez-vous entre le gouvernement et les différents représentants des acteurs professionnels, pour discuter des problèmes dans les différents secteurs mais aussi se mettre d’accord sur les priorités du moment.

Cette conférence est-elle pertinente aujourd’hui ?

Une conférence est toujours pertinente, par ce que c’est toujours un rendez-vous du donner et du recevoir. Se rencontrer permet de dissiper les malentendus et de mettre fin aux rumeurs. Cela permet aussi d’avoir des informations factuelles et de faire baisser les tensions, par ce que quand les gens ne se parlent pas ils ne peuvent pas se comprendre. Organiser cette rencontre, c’est donner la parole aux uns et autres, se retrouver pour présenter la situation du pays, voir ce qui est possible et ce qui ne l’est pas, dégager ensemble les priorités du moment et voir comment elles peuvent être prises en charge par l’Exécutif et les partenaires.

Qu’est ce qui sera débattu lors de ces journées ?

Beaucoup de choses. Les revendications sont connues. Les préavis de grèves expliquent toujours pourquoi les gens veulent débrayer. Par le passé, des accords ont été signés par le gouvernement, disant en 2018 on va faire ceci et en 2019 cela. La conférence permettra de faire le point des engagements pris, de voir ce qui est pris en compte au-delà du papier et de déterminer comment ce qui reste à faire peut être pris en charge dans un avenir proche. Les gens pourront définir ensemble un nouveau calendrier.

La conférence pourra-t-elle mettre fin aux revendications ? 

Cela dépendra de la santé financière du pays et du réalisme des revendications. Et aussi de la volonté réelle du gouvernement en place de répondre aux demandes sociales et de sa capacité financière à prendre en charge les doléances. À court terme, cela sera très difficile. Par contre, cela permettra de se parler pour se mettre d’accord sur un calendrier réaliste et dégager les voies et moyens pour prendre en charge les doléances les plus urgentes.

Chômage et emploi : Quid des « moins-jeunes » ?

Tous les projets et programmes sont actuellement orientés vers l’emploi des jeunes. La tranche d’âge 25-40 ans exclut d’emblée des milliers de chômeurs, licenciés ou compressés qui ne figurent pas spécifiquement dans les statistiques publiques. Quelles options pour les 40-65 ans ?

Du 1er septembre au 31 décembre, ce sont 121 161 emplois qui ont été créés, selon les données du département de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Parmi eux ne figurent pas les sans-emplois de plus de 40 ans qui, s’ils sont moins visibles dans la société que les jeunes chômeurs, existent bel et bien. Outre ceux qui n’ont jamais exercé de métier, il y a aussi ceux qui se retrouvent au chômage comme les 2 995 ex-travailleurs, recensés par l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), qui s’occupe des dossiers des déflatés et autres compressés de HUICOMA, ITEMA, COMATEX, Hôtel Azalaï Tombouctou ou SMECMA, reversés sur le marché du travail, mais dont l’âge ne permet plus qu’ils bénéficient des initiatives en cours. Toujours selon l’UNTM, pour la seule année 2015, les pertes d’emplois sont au nombre de 1 386.

Chiffres contestés « Pour faire face à ces cas, une politique nationale active et globale de l’emploi a été élaborée et adoptée. Elle prend en compte toutes les dimensions de la problématique de l’emploi : rural, urbain, emploi des femmes, le développement des entreprises, le secteur informel, le secteur rural. Personne n’est oublié : tout comme il y a des programmes et projets dédiés aux jeunes gérés par l’APEJ, il existe aussi des projets pour tout le monde de 18 à 64 ans gérés par l’ANPE », explique la directrice nationale de l’emploi, Mme Dicko Fatoumata. Les données du département en charge de l’emploi estiment à 3 103 les emplois générés par ces projets et programmes du gouvernement non-spécifiques aux jeunes. Des données que nous n’avons pas été en mesure de vérifier malgré les multiples démarches auprès des structures concernées. Mais elles sont contestées par la principale centrale syndicale, l’UNTM, qui souligne que des milliers des travailleurs compressés ou licenciés des sociétés et d’entreprises d’État attendent toujours leur réinsertion dans le circuit économique. « À notre connaissance, il n’existe pas de projets de réinsertion ou d’aide de ce genre. Nous avons signé un protocole d’accord depuis le 2 octobre 2011 avec le gouvernement et le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) pour verser un fond de réinsertion et les indemnités aux ayants droit. À la date d’aujourd’hui rien n’a été fait. S’ils existent, peut-être, ne sont-ils pas orientés vers les vrais bénéficiaires», souligne M. Bengaly, le secrétaire administratif de l’UNTM.

 

Point de presse de l’ UNTM : nouvelles discussions en vue

l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a satisfait de nouveau à  sa tradition établie qui consiste à  faire le point de l’action syndicale à  la veille de chaque 1er mai. Réunis à  la Bourse du travail, Yacouba Katilé, Secrétaire Général de l’UNTM, reviendra sur les dernières négociations de son bureau avec le gouvernement sur les 17 revendications de la centrale. Selon le Secrétaire Général, le traitement et la mise en œuvre de ces différentes revendications se déroulent conformément au chronogramme arrêté. Il précisera ensuite que l’application de la nouvelle valeur indiciaire sera constatée sur les bulletins de paie dès fin juillet. Quant aux textes sur le SMIG et les allocations qui se trouvent actuellement au Secrétariat Général du gouvernement, Yacouba Katilé dira que ces acquis sont insuffisants à  réduire la précarité des travailleurs et même des populations du Mali. De nouvelles revendications en cours Le point de presse de ce mercredi 29 avril 2015 a permis à  l’UNTM à  travers son secrétaire général de relancer leur volonté à  formuler de nouvelles revendications. Les points ciblés qui pour le moment ne sont pas connus permettront sans nul doute d’améliorer les conditions de vie des travailleurs du Mali. « Sachez qu’il y a disparité dans les traitements des fonctionnaires d’Etat et des fonctionnaires des collectivités » a lancé Yacouba Katilé. Quant à  la question de la crise du nord, de l’école, de la santé, de la gestion des subventions de l’Etat en faveur des agriculteurs, le secrétaire général assure que des suggestions seront bientôt sur la table du gouvernement. Car conclura-t-il « il nous faut la paix, sans elle il n’y a ni république, ni président, ni chef de l’opposition, ni partis politiques, ni syndicats. »

UNTM : la grève n’aura pas lieu !

l’Union nationale des tirailleurs du Mali(UNTM) a suspendu son mot d’ordre de grève des 29, 30 et 31 octobre 2014. Après de rudes tractations, la centrale syndicale et le gouvernement à  travers le ministère de la fonction publique sont parvenus in extremis à  un accord. Il a fallu attendre 4h heures du matin pour que les deux parties obtiennent un accord à  l’arraché c’est-à -dire au moment o๠beaucoup de nos compatriotes étaient déjà  au lit. Cette « fumée blanche » pour reprendre le terme du reporter de l’ORTM Makanfing Konaté, dégagée tard dans la nuit dissipe du coup celle d’une grève de 72 heures après le débrayage des 20 et 21 août 2014. Maouloud Ben Kattra de l’UNTM a annoncé la suspension du mot d’ordre de grève avant d’appeler tous les militants à  se rendre au travail. Le ministre du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions, Bocar Moussa Diarra, s’est réjoui de ce happy-end et s’est engagé quant au respect de l’accord. Le président du comité de conciliation, Mamadou Lamine Diarra, a salué le sens de responsabilité et de patriotisme des uns et des autres pour cet heureux dénouement. Le vieux négociateur a également émis le vœu que l’accord soit appliqué et au lieu de garnir les tiroirs. A rappeler que le relèvement significatif du taux de la valeur d’indice, la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salaires (ITS), le salaire minimal interprofessionnel garanti, la baisse des tarifs d’eau et d’électricité conformément à  l’accord signé en juillet 2007 et l’augmentation du taux des allocations familiales étaient les points d’achoppement entre le gouvernement et la centrale syndicale.

UNTM : nouvel ultimatum au gouvernement

Les deux parties ne parviennent toujours pas à  rapprocher leurs positions. l’UNTM ne fait plus mystère de sa déception vis-à -vis d’un gouvernement qu’elle accuse d’être animé « d’une mauvaise foi » à  cause de son incapacité à  lui faire des contre-propositions. Les négociations, qui avaient repris le lundi 8 septembre dernier, ont connu encore une fois un coup d’arrêt le vendredi 12 septembre qui devait voir les deux parties entrer en négociations directes. Les négociateurs de l’organisation syndicale ont claqué la porte de la salle de conférence du ministère du Travail, de la Fonction publique et des Relations avec les institutions, qui a servi de cadre aux négociations, à  cause que leur adversaire n’était pas dans de bonnes dispositions à  leur égard. C’’est donc parti pour un blocage qui intervient après des démarches initiées par le président Keà¯ta lui-même et le premier ministre Moussa Mara en vue de relancer les négociations entre les deux parties. On sait que C’’est la grève de 48 heures (21 –22 aout 2014) qui a lancé une agitation du front social. La grève a été suivie largement, et a permis à  l’Untm de savoir ce qu’il pèse désormais : beaucoup. C’’est avec le sentiment d’être en pà–le position que le syndicat est allé à  ces négociations. Et nombreux sont ceux qui avaient parié que sa détermination à  camper sur sa position restera inébranlable, face à  un gouvernement qui, jusqu’ici, n’avait rien laissé paraitre sur ses intentions. En effet, les négociations buttent toujours sur les mêmes points qui sont le relèvement significatif du taux de la valeur du point d’indice, la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salariales (ITS), le relèvement du salaire minimum inter-entreprises garanti (Smig), l’augmentation du taux des allocutions familiales et la baisse des tarifs d’eau et d’électricité. A l’obstination du syndicat, le gouvernement oppose l’argument que ses techniciens ont évalué la prise en charge des revendications à  220 milliards de FCFA, ce qui va occasionner des dépenses lourdes pour ses épaules déjà  fragilisés par la crise. Voilà  le fond de la divergence profonde qui oppose les deux camps. Désormais le fossé qui les sépare est vaste. Et il ne fait aucun doute qu’un face-à -face est aussi engagé, ce qui rend difficile en l’état actuel des choses un dialogue pour rapprocher les positions. l’UNTM a lancé un ultimatum, qui expirera le vendredi 19 septembre, pour donner au gouvernement le temps de réfléchir, et a menacé de déposer un préavis de grève de 72 heures le lundi 22 septembre. Les souvenirs du premier débrayage sont encore là , vifs, assez douloureux et suffisants pour que le gouvernement envisage de trouver des solutions, des contre-propositions. En tout cas, il est difficile de parier sur un renoncement de l’UNTM à  employer la stratégie du rouleau compresseur, la logique à  laquelle elle reste fidèle. Aussi sont grands les risques d’un basculement du front social.

Yacouba Katilé/UNTM : le Gouvernement fait du « dilatoire »

Journaldumali.com : Monsieur le secrétaire, la situation semble tendue entre l’Untm et le gouvernement. O๠en êtes-vous avec les négociations ? Yacouba Katilé : Avec le gouvernement, nous étions à  l’arrêt puisqu’à  la reprise des négociations le lundi 8 de ce mois, le gouvernement a tout de suite après l’ouverture demandé une suspension jusqu’au 12 pour avoir les différents éléments afin de pouvoir faire des contre propositions. Le gouvernement dit ne pas être prêt, chose que nous n’avons pas comprise puisque depuis longtemps nous sommes sur le sujet. Nous avons accepté la demande du gouvernement et avons mis à  sa disposition ce que nous avions préparé comme éléments afin qu’il fasse des propositions. Le vendredi, les ministres n’ont pas fait de propositions concrètes, ils se sont limités à  énumérer les questions relatives à  l’incidence financière avant de dire que notre requête est trop élevée et que l’Etat ne peut pas faire face à  cette incidence financière. Nous avons compris que le gouvernement n’est pas dans les dispositions pour négocier avec les syndicats raison pour laquelle nous nous sommes retirés et avons informé la base. Est-ce du dilatoire de la part du gouvernement ? A chacun d’interpréter. Le gouvernement a en tous cas une semaine et passé ce délai, nous prendrons des dispositions pour la suite de nos activités. Journaldumali.com : Monsieur le secrétaire, que réclamez-vous exactement sur l’aspect financier ? l’argent est le nerf de la guerre et en réalité au début nous avions dix sept points qui constituaient un ancien protocole d’accord qui date d’octobre 2011 et dont nous avons demandé l’extinction. Dans l’ancien protocole, seuls quatre points avaient été vidés d’o๠son caractère obsolète. Les autres questions concernent le relèvement de la valeur indiciaire notamment l’abaissement de l’ITS et l’annulation systématique des tarifs d’électricité parce qu’il faut rappeler que le gouvernement avait promis de baisser les tarifs après les investissements et les travaux sur le réseau de distribution mais en lieu et place C’’est une augmentation tous azimuts et cavalière sans discussion avec les partenaires sociaux. Nous ne pouvons pas l’accepter tout comme nous récusons que l’allocation familiale ne soit passée que de 1000 à  1500 francs depuis l’indépendance or il y a des handicapés dans les familles. Nous avons proposé 6000 francs pour les handicapés majeurs, 4000 francs pour les moyens et 3500 pour les autres. Ce sont des propositions concrètes que le gouvernement doit analyser pour faire des propositions mais jusqu’ici le gouvernement est aphone sur ces questions. A la suite de la lettre que nous avons adressée au gouvernement pour lui fixer un délai d’une semaine, peut être que le pouvoir réagira et si tel n’est pas le cas nous prendrons nos responsabilités. Journaldumali.com : Monsieur le secrétaire, vous donnez l’impression de ne pas croire aux dires du gouvernement qui soutient ne pas avoir les moyens d’accéder à  vos requêtes financières ? Nous n’y croyons pas. Vous savez, nous n’agissons pas au pied levé. l’Untm, C’’est un ensemble et nous sommes au courant de la situation du pays. Nous sommes à  tous les niveaux de l’Etat. Nos experts financiers savent si les dépenses actuelles de l’Etat en valent la peine ou pas. Nous avons fait nos propres simulations et savons que le gouvernement peut faire quelque chose. Je donne l’exemple d’une dame qui gagne 80 000 francs et met 30 000 francs sur l’électricité. Le reste du salaire est consacré au transport, aux enfants et au loyer (domaine o๠il n’y a pas de régulation), C’’est intenable. Le gouvernement joue avec le temps or on doit discuter de façon responsable. Au début, nous faisions face à  cinq ministres puis trois et à  la dernière rencontre seuls deux ministres se sont présentés et certains ministres ne viennent même plus. Aucun ministre ne doit endosser les responsabilités de structures ne relevant pas de son département. Il faut que le gouvernement fasse attention et ne pas prendre les choses à  la légère. Journaldumali.com : Monsieur le secrétaire, vous voulez prendre langue directement avec le Président ? Non, un ministre est nommé pour assumer des responsabilités et au besoin il se réfère au chef du gouvernement ou au Président de la république. Un ministre qui ne peut pas s’assumer est un démissionnaire. Journaldumali.com : Le succès de votre dernière grève vous fonde à  bousculer le gouvernement ? Non, nous ne fonctionnons pas ainsi. Nous ne voyons que les préoccupations des travailleurs. Nous ne faisons pas des calculs axés sur la mobilisation passée ou à  venir. Nous défendons les travailleurs et dans cette optique nous n’avons pas besoin de publicité autour de ce que nous faisons car les travailleurs savent que nos revendications sont légitimes. La grève est, pour nous, un dernier recours. Journaldumali.com : Monsieur le secrétaire, l’idée de geler les salaires des ministres ne prouve t-elle pas que l’Etat ne peut pas satisfaire les exigences financières de l’UNTM ? Quoiqu’on fasse nous sommes dans tous les secteurs de l’Etat. Nous avons nos militants partout donc nous sommes informés et savons se qui se passe. Il est quasi impossible de cacher des choses à  l’UNTM. Nous savons que ce que nous demandons est possible. Nous nous battrons jusqu’au bout puisque nous savons que ce que nous réclamons est possible. Journaldumali.Com : N’êtes-vous pas un bras armé de l’opposition politique ? Non, non (catégorique). Notre mission est incompatible avec la politique. Aucun parti politique ne vous dira que nous sommes en contact avec ses leaders. Nous faisons du syndicalisme et nous refusons tout amalgame.

C’est la grève!

Le front social malien est à  la grogne. Le principal syndicat de travailleurs du Mali a maintenu, malgré des jours de négociations avec le gouvernement, son appel à  la grève générale ce jeudi et demain vendredi. Une mauvaise nouvelle pour les autorités maliennes, qui estiment avoir pourtant fait des efforts dans le sens des revendications de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali(UNTM). C’est donc parti pour 48 heures de grève dans le service public malien. Les écoles étant encore fermées, le secteur de l’éducation ne devrait pas trop pâtir du mouvement. Mais au niveau des hôpitaux et de l’administration, o๠nous avons fait un tour le débrayage a été suivi. A l’Autorité pour la recherche pétrolière (AUREP) sise à  Medina Coura, on pouvait voir que les gardiens assis à  la porte. « Aujourd’hui nous n’avons vu personne, ils sont tous restés chez eux » lance un gardien sirotant tranquillement son thé. Au Centre hospitalier universitaire Gabriel Touré, la cour était vide au moment de notre passage. Quelque patients peu informés se promenaient avec les ordonnances et radiographies. Le chargé de communication de l’hôpital rassure que le service minimum est assuré. « Dans les structures sanitaires, il faut forcement le service minimum pour répondre aux cas d’urgences » affirme–t-il. Même constat à  l’abattoir frigorifique de Bamako o๠beaucoup d’animaux ont échappé à  l’abattage d’aujourd’hui. D’aucuns disent que la viande sera introuvable dans les assiettes ce jeudi et demain vendredi. l’Assemblée nationale a travaillé parce qu’il y avait la plénière de la session extraordinaire. « Nous sommes venus à  cause de la plénière pour répondre au besoin du peuple malien » a déclaré un fonctionnaire. Le privé est également concerné, quoique dans une moindre mesure. Les 5 points d’achoppement Parmi les points de désaccord, on note les revendications relatives au relèvement significatif du taux de la valeur du point d’Indice, la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salaires (ITS), le relèvement du salaire minimum inter-entreprise garanti (SMIG). Il est également question de l’augmentation du taux des allocations familiales et de la baisse des tarifs d’eau et d’électricité conformément à  l’accord signé en juillet 2007, deux revendications qui n’ont pas eu écho du côté du gouvernement. On estime cependant, du côté des autorités avoir consenti d’énormes efforts, comme l’a déclaré le ministre du Travail, de la Fonction Publique et des Relations avec les Institutions lors d’un point de presse. Le gouvernement veut porter le SMIG à  31 000 FCFA alors que l’UNTM exige au moins 40 000 FCFA après avoir demandé 60 000 FCFA. Pour l’allocation familiale, l’Etat propose 2000 FCFA contre 4000 FCFA pour l’UNTM pour les conventionnaires. Quant aux fonctionnaires, leur cas n’a pas été discuté comme la question de la diminution du taux de l’impôt sur les traitements et salaires (ITS) qui serait à  l’étude. La grève a débuté le 20 Août à  00h et devra prendre fin le 22 Août à  00h.

Grève générale : l’UNTM persiste

Interrogé par la télévision nationale, Bocar Moussa Diarra, le ministre du travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, a tenté d’expliquer les efforts faits par le gouvernement pour éviter d’en arriver au pire, mais l’UNTM a décidé de maintenir son mot d’ordre de grève, prévue pour les 21 et 22 Août ; Après quatre jours de négociations, les deux parties ont discuté sur 17 points de revendications. Si 12 points d’accords ont été trouvés, il en reste 5 autres, sur lesquels le gouvernement malien estime avoir avancé. Cela concerne en particulier, le relèvement du SMIG d’environ 10% ; le relèvement de l’allocation familiale au bénéfice des conventionnaires d’environ 10%; une proposition d’étude du système fiscal en vue d’une réduction de l’ITS. Les deux autres points de désaccord sont relatifs au relèvement significatif du taux de la valeur du point d’indice et la baisse des tarifs d’eau et d’électricité conformément à  l’accord signé en juillet 2007. Une baisse pour le moins difficile, compte tenu de la situation économique instable et du ras-le-bol des citoyens dont le pouvoir d’achat a baissé et qui trouvent le prix de l’électricité trop cher, sans oublier les délestages. Qui tenir pour responsable, lorsque le prix de vente de l’électricité ne couvre même pas son coût de revient. 17 milliards sur l’exercice 2014 du budget national Bocar Moussa Diarra, dans ses explications, a surtout mis en exergue le fait que le gouvernement, œuvrait déjà  à  mettre en applications les points de revendications suite au procès verbal de conciliation d’Octobre 2011, et à  l’en croire, ce nouveau préavis de grève n’est pas pour arranger les choses : « La mise en œuvre du procès verbal de 2011 va impacter sur l’exercice 2014 du budget national à  hauteur de 17 milliards de francs CFA, et cela n’est pas sans conséquences ». On devine que dans un contexte post-crise plutôt difficile, avec les aides budgétaires du Mali temporairement suspendues par les bailleurs, il sera délicat d’accéder à  toutes les revendications du syndicat, car l’Etat doit aussi renflouer ses caisses. l’équation reste difficile, mais le ministre appelle l’UNTM à  plus de concessions et se dit toujours ouvert au dialogue. De son côté le syndicat persiste et maintient la grève générale du 21 et du 22 Août. « Parallèlement, les revendications non encore totalement éteintes dont la satisfaction s’inscrit dans un processus, ont été prises en charge dans le Programme de Travail Gouvernemental qui prend fin le 31 décembre 2014 », rappelle encore Bocar Moussa Diarra, en tentant de faire comprendre que cela va prendre du temps, pour satisfaire toutes les demandes sociales.

UNTM: la fin d’une époque

C’’est donc Yacouba Katilé, le nouveau secrétaire général de l’union des travailleurs du Mali. Les syndicalistes ont décidé de jouer l’alternance en portant à  leur tête le douanier, secrétaire général du syndicat des fonctionnaires de l’administration d’Etat(Syntade). Le 12ème congrès de la faà®tière aura été pour beaucoup celui du changement. En effet, après 17 ans de règne sans partage, le tout-puissant secrétaire général sortant Siaka Diakité a décidé de jeter l’éponge. Mais la chose n’aura pas été facile. L’élection a été une véritable de bataille syndicale dans la mesure o๠chaque clan avait déjà  épuisé ses énergies pour la mise en place du nouveau bureau de l’UNTM . Duel au sommet Il faut rappeler que le bureau sortant avait utilisé tous les moyens possibles à  se maintenir à  la tête de la centrale syndicale. C’était sans compter avec la détermination des militants décidés à  en finir avec des années de gestion opaque de leur organisation. On se souvient que le congrès du Syntade du 23 juin 2013 dernier avait annoncé les prémisses de ce qui s’est joué ces derniers jours lors de la rencontre de l’UNTM. Yacouba Katilé avait écrasé Siaka Diakité dans la quête de la direction du syndicat. N’ayant pas digéré cette défaite Siaka Diakité avait tenté d’annuler le vote, en vain. Second acte, la tentative du bureau sortant de retarder le plus longtemps possible l’organisation de ce 12ème congrès, maintes fois reporté par Siaka Diakité. C’est bien à  un combat de titans que se sont livrés les deux camps en présence lors de ce congrès, celui de Siaka Diakité et celui de son désormais successeur, Yacouba Katilé. Le choix du sortant, qui finalement a renoncé à  être candidat, était Mahaloud Ben Kattra. Ce dernier, avec sa riche expérience syndicale pouvait compter sur de solides alliés. Mais cela n’aura pas suffi, les militants l’identifiant trop à  l’équipe précédente, qui, semble-t-il, traine des casseroles derrières elle. Il devra se contenter d’un poste de deuxieme secrétaire général, en tant que secrétaire général du SNEC. Une place qui aura son importance dans la gestion de la nouvelle équipe, qui entend bien profiter de son expérience.

UNTM : fin de règne pour Siaka Diakité

Yacouba Katilé et Maouloud Ben Kattra sont désormais seuls en lice pour prendre la tête de l’UNTM. Le premier est porteur d’uniforme et non moins le secrétaire général du comité syndical des douanes, récemment devenu secrétaire du syndicat national des fonctionnaires de l’administration d’Etat(Syntade) et le deuxième Maouloub Ben Kattra membre sortant, se livrent à  une bataille rude pour prendre la commande de l’Union nationale des travailleurs du Mali. A la bourse du travail, l’atmosphère reste tendue entre les deux camps, ce qui a poussé les autorités à  mettre l’endroit sous la haute surveillance des forces de l’ordre. Si les douaniers sont prêts à  mettre toutes leurs forces pour faire gagner leur candidat, le soutien de Siaka Diakité est un soutien de taille pour Maouloub Ben Kattra. « Notre candidat est de Maouloud Ben Kattra car C’’est un vrai syndicaliste, il connait la lutte syndicale » affirme un enseignant. Un avis qui n’est pas partagé de tous, d’aucuns pensant en effet qu’il est temps qu’une page se tourne avec une alternance générationnelle à  la tête du syndicat. Les travaux du congrès sont toujours en cours et en principe d’ici 18 heures le nouveau secrétaire général sera connu. Siaka Diakité, après 17 ans à  la tête de l’UNTM, a décidé de plus être candidat à  sa propre succession. Les critiques n’ont pas manqué à  l’approche de ce congrès, avec son intention auparavant affichée de rempiler. Népotisme, mauvaise gestion, tels sont les arguments de ses détracteurs. Ces derniers saluent d’ailleurs sa décision. « Il a eu le bon sens de prendre le devant, affirme un militant du syndicat. s’il avait été sur de lui, jamais il n’aurait renoncé. Il a compris qu’il n’avait aucune chance».

UNTM: les élections,  » pas sans nos frères du nord »

Ce mardi 30 avril, l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a tenu sa traditionnelle conférence de presse à  la veille de la fête du travail. c’était à  la bourse du travail avec trois points comme ordre du jour. Cette année tout comme l’année dernière, la célébration est marquée par la crise au Mali. « Nous sommes à  la commémoration de la fête du 1er mai, fête des travailleurs, les années se succèdent mais ne se ressemblent pas. Ce 1er mai 2013 constitue un espoir encore fragile pour le Mali » se désole le secrétaire général de l’UNTM Chaka Diakité. « Nous sommes à  la commémoration de la fête du 1er mai, fête des travailleurs, les années se succèdent mais ne se ressemblent pas. Selon Chaka Diakité, secrétaire général de l’union nationale des travailleurs du Mali, « ce 1er mai 2013 constitue un espoir encore fragile pour le Mali ». Le secrétaire général a soulevé certaines questions relatives à  la tenue de la présidentielle de juillet 2013. «Nous sommes prêts à  aller aux élections si toutes les prérogatives sont réunis. Une longue transition n’est jamais une bonne chose. Plus elle est courte, mieux la démocratie sera » a déclaré Chaka Diakité. Selon lui, le gouvernement et la commission Nationale électorale indépendante (CENI) devraient tenir le pari de bonnes conditions régulières et transparentes. Ceci afin de permettre aux citoyens et citoyennes de voter sans entrave sur la base d’un fichier électoral correct. La situation de Kidal est préoccupante selon M.Diakité. « Kidal demeure un imbroglio politique et militaire. Nous voulons aller aux élections mais pas sans nos frères de Kidal, qui sont aussi des républicains. Le Mali doit rassembler tous ses enfants à  l’heure o๠son destin est en jeu » explique-t-il. Le cas des réfugiés maliens dont le nombre s’élève à  près de 350 000 dans les pays voisins comme le Burkina, la Mauritanie et le Niger, doit être pris en compte selon le syndicat. « Nous sommes tenus de réfléchir à  la situation des réfugiés dans les camps des pays voisins et aux conditions de leur retour » se préoccupe-t-il. Le gouvernement malien a fixé le premier tour de la présidentielle au 7 juillet 2013 et le 2e tour est prévu pour le 21 du même mois. A trois mois de cette échéance, les Maliens sont en attente du fichier électoral et de la clôture du budget de l’élection qui s’élève à  65 milliards de FCFA.

Siaka Diakité :  » La rencontre de Ouaga était satisfaisante ! « 

Journaldumali.com : Quel bilan faà®tes-vous de ces 48 h à  Ouaga ? Siaka Diakité : Cette rencontre qui a réuni une centaine d’associations de la société civile et une cinquantaine de partis politiques, a permis à  l’ensemble des Maliens de se réunir et débattre de la situation qui prévaut au Mali et de faire part de leurs préoccupations. Nous membres du Front n’avons qu’une seule préoccupation, c’est le retour à  la légalité constitutionnelle et à  la normalisation de la situation. Et cette rencontre a abouti à  la déclaration de Ouagadougou du 15 Avril 2012. Journaldumali.com : Cette concertation ne pouvait-elle pas avoir lieu à  Bamako ? Siaka Diakité : Non du fait du contexte très tendu, nous avons répondu à  une invitation du médiatuer Compaoré qui nous a reçu à  Ouaga. Nous y avons discuté de cette Accord Cadre signé entre la junte et la CEDEAO et dont la mise en oeuvre nous implique. Nous nous avons un rôle consultatif et lors des discussions, nous avons eu à  apporter notre éclairage sur les modalités de cet accord. Journaldumali.com : Justement, il y a plusieurs niveaux de lecture à  cet Accord Cadre. L’un des points de discorde est la durée de l’intérim de 40 jours ? Siaka Diakité : Oui justement, c’est le délai qui est prévu par l’Accord Cadre et que les signataires de l’Accord ont paraphé, je veux parler de la junte et de la CEDEAO, mais nous nous avons apporté une analyse pour parfaire cet accord cadre. L’Accord trace des grands lignes et il faut en amont, expliciter certains points qui ne sont pas clairs pour tout le monde. La nomination du Premier ministre de transition doit se faire selon l’Accord Cadre, avec l’aval des signaitaires. La Cédéao peut-elle désigner le Premier Ministre ? Le président par Intérim peut-il déroger au principe constitutionnel de nomination du PM ? [b Journaldumali.com : Beaucoup croyaient que la junte allait se retirer après l’investiture de Dioncounda Traoré ? Siaka Diakité : C’est faire une mauvaise lecture de l’Accord Cadre. Le problème de l’Africain, c’est qu’il ne connaà®t pas sa constitution, qui a prévu des dispositions bien précises dans ce genre de situation. La junte dans cette affaire joue son rôle. Le Président par Intérim ne dispose aujourd’hui d’aucune prérogative. Et l’Armée malienne, joue t-elle son rôle ? Nous sommes dans une situation o๠le gouvernement n’est pas encore formé, alors chaque partie a un rôle à  jouer jusqu’à  ce que nous obtenions le retour à  la normalité constitutionnelle. Ordre constitutionnel, intégrité territoriale et unité nationale, lorsque nous aurons atteint ces trois objectifs, moi je retournerai dans mon syndicat ! Qu’a prévu la rencontre de Ouagadougou sur la question du nord ? Siaka Diakité : La CEDEAO s’est engagée à  aider le Mali. La CEDEAO doit agir dans ce sens. D’ores et déjà , il ressort de la déclartion de Ouagadougou, la mise en place urgente d’un corridor humanitaire, le renforcement et l’implication de la CEDEAO pour amplifier les actions humanitaires, c’est déjà  un début de solutions. Journaldumali.com : Tiébilen Dramé a été mandaté par le Président par Intérim à  Nouakchott pour rencontrer le président Mauritanien et cette rencontre a permis de discuter avec des membres du MNLA ? Comment voyez-vous ce début de négociation ? Siaka Diakité : Moi j’ai appris cette information sur RFI ce matin. Et je ne peux me prononcer là  dessus. Pour le moment, je ne sais pas ce qui en est ressorti. Ce que que je peux vous dire, c’est qu’au FDR, nous nous sommes mis ensemble pour réagir face à  une situation donnée et obtenir des solutions. Journaldumali.com : Siaka Diakité, êtes vous optimiste pour l’avenir démocratique du Mali ? Siaka Diakité : Sans aucun doute. Le Mali a ses réalités. Moi j’ai la certitude que dans les quelques mois à  venir, nous aurons retrouvé toute notre légalité constitutionnelle. Je n’ai jamais encore vu dans aucun autre pays o๠il y a eu un coup d’état, un retour rapide à  l’ordre constitutionnel en seulement un mois.  

Grève de l’UNTM : Le mot d’ordre levé, la police se désolidarise.

l’Union Nationale des Travailleurs du Mali, avait prévu une grève de 48 heures ce lundi et mardi. A la suite d’intenses négociations entre le gouvernement, les responsables de l’UNTM, les travailleurs ont levé le mot d’ordre. Mais, avant cet accord entre les deux parties, la Section Syndicale de la Police Nationale (SPN) s’était montrée réticente pour cette grève. C’’est en substance ce qui ressort des propos du secrétaire général de la section syndicale de la Police nationale l’adjudant chef Siméon Kéà¯ta «Â La Section syndicale de la Police Nationale (SPN) a l’honneur de vous informer qu’elle se désolidarise du préavis de grève de 48 heures de l’UNTM allant du 4 au 5 octobre et à  demander à  tous ses membres des sections de l’intérieur de ne pas l’observer » a-t-il confié à  la presse le samedi soir dans les locaux du Groupement Mobile de Sécurité (GMS). A cet effet, la police estime que les points de revendications inscrits dans les doléances de l’UNTM ne concernaient nullement les problèmes qui minent la corporation. Bien au contraire, certains points visaient en partie des fonctionnaires de la police «Â ce préavis de grève qui retient à  son quatorzième point la punition de certains fonctionnaires de police vise non seulement à  fragiliser notre corporation mais aussi à  discréditer ceux qui défendent les intérêts réels des fonctionnaires de police.» a-t-il jugé. Par contre, il souligné que la police nationale soufre d’un problème de dotation et de logistique. On se rappelle que la Section syndicale de la Police Nationale n’est pas à  sa première tentative de démobilisation. Lors du préavis de grève de mars dernier, la police s’est manifestée contre le contenu des doléances de l’UNTM qui ne prennent pas en compte les problèmes des agents de la police.

L’AMO divise les syndicats

l’objectif de cette marche, c était d’obtenir l’arrêt des prélèvements et la restitution des sommes prélevées sur les salaires des fonctionnaires de police. A Bamako, la marche est partie du siège de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) pour arriver au boulevard de l’indépendance. Avec plus de 400 policiers et enseignants, la marche a aussi enregistré la participation du député Oumar Mariko du parti SADI. Siaka Diakité dans le collimateur des marcheurs Le syndicat de la police nationale du Mali (SPN) dirigée par Siméon Keà¯ta, ne désarme toujours pas contre l’Assurance maladie obligatoire (Amo) tout comme le tout puissant secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), Siaka Diakaté. Siméon Keita dans sa déclaration, a exigé la restitution immédiate des sommes prélevées sur leurs salaires. « l’AMO, C’’est du vol par rétention », a-t-il déclaré devant les journalistes. Pis, ils accusent Siaka Diakité de jeter de l’huile sur le feu en demandant des sanctions exemplaires contre trois membres du SPN (le secrétaire général Siméon Keà¯ta, son adjoint Siriman Fané et son secrétaire de revendication, Roger Samaké), soit un arrêt de rigueur de 25 jours. « La sanction est nulle et anticonstitutionnelle et va à  l’encontre les textes du syndicalisme ». Parce que les policiers qui font l’objet d’une poursuite judicaire, auraient avant tout agi dans le cadre d’activités syndicales. Siméon Keita qualifie également de montage grotesque les incidents du 1er mai, pendant lesquels, un marcheur, Mamadou Famakan Coulibaly, aurait dit-on tenté d’arracher l’insigne d’un des policiers, la riposte a donc été interprétée comme une bavure policière. Par ailleurs, le gouvernement aurait fait taire Siaka Diakité qui a reçu 105 millions pour faire fonctionner son syndicat dans le cadre des préparations du Cinquantenaire. l’Assurance Maladie Obligatoire reste incomprise « Nous avons été escroqués, nous voulons nos dus. Tout est négociable sauf notre salaire. Nous regrettons notre démilitarisation. On arrache nos salaires. On prélève 8 000 F CFA par mois sur le salaire d’un fonctionnaire catégorie B1 de la police contrairement au lieu de 2 500 FCFA comme annoncé par le ministre Harouna Cissé sur l’ORTM. Nous demandons aux décideurs de ce pays de surveiller Siaka Diakité, son chantage a des limites et il est en insécurité », Pour Oumar Mariko, il est possible de modifier la loi sur l’AMO . « il est possible d’organiser la session extraordinaire à  l’assemblée pour modifier cette loi de l’AMO . Je vous rappelle que le congés des députés a été écourté pour une session extraordinaire relative à  la vente de la CMDT, pourquoi ne pas organiser la même chose pour l’AMO ? Le gouvernement fait ce qu’il l’arrange même si son peuple disparaisse », a t-il rappelé aux marcheurs. Le vrai poroblème autour de l’AMO, est que les députés n’ont pas joué leur rôle d’information avant de voter cette loi de l’assurance maladie obligatoire. La même chose s’était produit pour le code de la famille. Pour le secrétaire général de la CSTM, le Mali appartient à  tout le monde, le gouvernent doit comprendre que l’argent prélevé sur les salaires ne leur appartient pas. l’AMO est facultatif, mais jusqu’a présent aucun acte n’a été posé pour montrer son caractère facultatif…

Fête du travail au Mali : les centrales syndicales mobilisées

Le 1er Mai a été célébré sous la présidence du ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle et en présence du secrétaire général de la CSTM, Ahmadoun Amion Guindo, des ministres Abou Bakar Traoré, Moctar Ouane, Sékou Diakité, Madeleine Ba, Salikou Sanogo, Lassiné Bouaré et Fatoumata Guindo, des syndicalistes et autres travailleurs. Cette journée était placée sous le signe du cinquantenaire de l’indépendance de notre pays. Les quartiers mobilisés Dans son exposé, le représentant des chefs de quartiers de la Commune II, Moussa Touré, a salué le gouvernement pour avoir assisté au défilé des travailleurs affiliés à  la CSTM. Aussi, il a exhorté la CSTM à  privilégier le dialogue, la concertation dans toutes ses luttes syndicales. Pour sa part, le maire de ladite commune a souhaité la bienvenue à  l’assistance venue nombreux pour la cause. Quand au ségal de la CSTM, il a parlé des problèmes qui minent notre école. Selon lui, les enseignants travaillent de plus en plus dans de très mauvaises conditions, aussi, a-t-il indiqué, les autorités scolaires traà®nent les pas dans l’exécution des différents points d’accords négociés avec leurs syndicats. Parlant de l’insécurité dans notre pays, Ahmadoun Amion Guindo, a déclaré que le Mali, jadis considéré comme un havre de paix a, ces dix dernières années perdu cette notoriété dont on était fièrement jaloux. De la question de la corruption et de la délinquance financière, le syndicaliste n’est pas passé par 4 chemins, il a souligné que, la morale a disparu de notre conduite sociale ainsi que le souci de protéger les deniers publics et l’argent du contribuable. s’agissant de la question de la constitution, il a indiqué qu’au regard des préoccupations des maliens, qui s’appellent école, santé, eau potable, précarité, chômage…, « nous ne pensons pas qu’une révision constitutionnelle soit aujourd’hui une priorité ». Le ministre Iba N’Diaye, a pour sa part salué la responsabilité des leaders de la CSTM avant de souhaiter bon vent à  tous les travailleurs du Mali. Défilé des travailleurs Maliens A noter qu’au cours de cette cérémonie, des travailleurs affiliés à  la CSTM ont tour à  tour défilé devant la loge officielle. Parmi ceux-ci on peut noter, la fédération du pétrole assurance, commerce et banques, l’OPAM, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, le syndicat des écoles privées et communautaires, l’INPS, la Fédération National des Enseignants, les transporteurs, les chauffeurs… Aussi, la fanfare nationale et le griot djéli Daouda Dembélé ont agrémenté cette fête aui a réuni la foule des grands jours. Par ailleurs, parallèlement à  la CSTM, l’autre centrale syndicale, l’UNTM célébrait, à  la place de l’indépendance et à  sa manière la journée internationale du travail.

Rencontre entre le Premier ministre et l’UNTM à la primature

La rencontre entre le premier ministre et la délégation de l’UNTM, conduite par son secrétaire général, Mr Siaka Diakité, a eu lieu en présence des Ministres de l’Economie et des Finances, du Travail, de la Fonction Publique et de la Reforme de l’Etat, du Développement Social, de la Solidarités et des Personnes Agées, ainsi que des membres du Cabinet de la Primature. Les entretiens ont porté sur l’évaluation du Protocole d’Accord Gouvernement-UNTM-CNPM du 18 juillet 2007 et la situation des grandes entreprises confrontées aujourd’hui à  de nombreuses difficultés. Sur le premier point, le Gouvernement et la centrale syndicale ont convenu d’approfondir les concertations aux fins de rapprocher l’évaluation faite par chacune des parties. Dans ce cadre, des concertations vont être engagées entre l’UNTM et le Ministère du Travail, de la Fonction Publique et de la Reforme de l’Etat. Le second point fait référence à  la situation des grandes entreprises comme ( HUICOMA, les Grands Moulins, la BETRAM, EDM S.A., la SOTELMA, SANKE, la CMDT, l’Hôtel Azala௠de Tombouctou. l’UNTM a été informée des efforts entrepris par le Gouvernement pour la relance de nos unités industrielles, dans le cadre du programme de restructuration industrielle. Conscient des difficultés que traversent plusieurs entreprises tant du secteur public que du privé, le Gouvernement a entrepris de faire le diagnostic des entreprises concernées et d’entamer avec elles un programme d’accompagnement axé sur un contrat de performance. Favoriser le dialogue social A la fin de l’entretien, le Premier Ministre a réaffirmé la volonté du Gouvernement d’appuyer le dialogue social et la nécessité d’instaurer et redynamiser ce dialogue au sein des entreprises. Face à  la crise, le Premier Ministre a plaidé pour la mise en œuvre du Pacte de Solidarité et celui pour la Croissance et le Développement. Notre pays, a-t-il soutenu, dispose d’atouts certains et compétitifs, qui doivent nous permettre de prendre notre part du marché international, à  condition que les efforts soient conjugués dans le cadre d’une vision commune. Le Premier Ministre a aussi informé la délégation de la Centrale syndicale des mesures envisagées par le Gouvernement, en vue de l’approvisionnement correct du pays à  l’approche du Ramadan.