Modibo Doumbia, candidat URD aux législatives partielles de Kati

Du haut de ses 35 ans, Modibo Doumbia est l’un des rares jeunes ayant accepté de se lancer à  la conquête du siège vacant laissé par son défunt camarade Alou Bathily de l’URD. Né vers 1974, à  Sinsina (cercle de Kati) il estime connaà®tre les principaux problèmes de développement auxquels sont confrontés les populations des 36 communes qui constituent le cercle de Kati. Des plus rassuré, le candidat de l’URD estime avoir à  son compteur tous les critères de son éligibilité. Surtout que sa candidature se trouve appuyée. Se targuant de sa qualité d’enseignant, Modibo Doumbia entend mettre tout son poids dans la balance pour voler au secours des populations du cercle de Kati à  travers un plaidoyer plus soutenu auprès des plus hautes autorités. Celui vers qui les populations de Sanankoroba n’ont jamais tari d’éloges, compte œuvrer afin de mériter l’estime placée en lui. Un militant actif Parallèlement à  son métier d’enseignant au centre El Khourafi (une structure scolaire relevant de l’Agence des musulmans d’Afrique), le mandant du parti est un collaborateur très actif du SNV (une ONG néerlandaise de plaidoyer pour la décentralisation territoriale) dans le cadre des transferts des compétences auprès des collectivités territoriales du Mali. Il dira que le choix porté en sa modeste personne pour représenter le parti est du au fait qu’il a été pendant 4 ans (de 2004 à  2009), maire délégué en charge du jumelage et de la coopération, dans la commune de Sanankoroba (Kati), avant de devenir délégué au conseil de cercle de Kati. Parlant de sa désignation par son parti, M. Doumbia a déduit que cela signifie à  plus d’un titre, le degré de maturité qui prévaut au sein de l’URD. « C’’est une concrétisation des principes démocratiques visant à  attribuer une marge de manœuvre aux jeunes ». « Il est grand temps que les populations fassent confiance aux jeunes. Je lance un vibrant appel à  tous les jeunes afin qu’ils soutiennent ma candidature, qu’ils ne se laissent plus manipuler, qu’ils me fassent confiance ». Le candidat de l’URD a un chapelet de priorités dans son projet social. s’agissant du problème d’emploi, dont souffrent principalement les jeunes, il pense y apporter sa touche à  travers des propositions pertinentes qu’il soumettra à  l’Assemblée Nationale. Une fois élu, le porte drapeau du parti n’entend pas cacher ses ambitions de lobbying auprès des plus hautes autorités en matière d’insertion socio-économique des jeunes. « En décriant le problème d’emploi, on peut résorber le problème de chômage des jeunes », juge t-il. Un projet social à  coeur Sur le plan sanitaire, Modibo Doumbia, une fois élu, compte faire un plaidoyer, pour que les centres socio-sanitaires de sa circonscription, soient dotés d’au moins un médecin. Car dit-il, nombres de centres de santé n’ont que des infirmiers, ce qui est déplorable. Détenteur d’un diplôme de maà®trise en Géographie, (option développement), Modibo Doumbia s’estime armé pour reconquérir le siège du défunt député, Alou Bathily. Surtout avec le soutien de l’Adema, premier parti du pays.

Après les communales, Soumaïla Cissé et l’URD en route vers Koulouba ?

Arrivé second au niveau national avec 18% des votes derrière l’Adema qui se maintient (30%), et devant le RPM qui s’écroule, l’URD enregistre une forte progression en passant de 1623 à  1935 conseillers communaux. Les résultats des élections du 26 avril démontrent une bonne implantation du parti à  la poignée de main, et certains y voient déjà  le lancement de la machine de guerre qui pourrait faire gagner en 2012 son président Soumaà¯la Cissé. Sera-t-il candidat aux élections présidentielles de 2012 ? Aucun observateur ne doute du contraire. Et le Président de la Commission de l’Union économique et monétaire (UEMOA), Soumaà¯la Cissé, 59 ans, ne cache pas ses ambitions. Dépité après sa défaite de 2002 au second tour face à  ATT et trahi par une bonne partie de l’état major de l’Alliance démocratique pour le Mali (Adema), dont il avait pourtant été désigné candidat après une primaire très disputée, C’’est en juin 2003 que ce natif de Niafunké créa l’Union pour la République et la démocratie (URD) avec de nombreux transfuges de son parti d’origine. Confiant la présidence à  son ami, l’ancien premier ministre Younoussi Touré, il était nommé la même année commissaire à  la Commission de l’UEMOA, puis désigné président en février 2004 grâce au soutien du président Amadou Toumani Touré. Loin de l’exclure du terrain politique malien, cet éloignement à  Ouagadougou a permis à  l’homme, ministre de 1992 à  2002, de renforcer sa stature d’Homme d’Etat. Lui qui côtoie régulièrement présidents et chefs de gouvernements de la région et rencontre bailleurs et décideurs européens, a pu constituer un carnet d’adresses, qui sera précieux en temps de campagne… En outre, face à  ceux qui raillaient son manque d’envergure, Soumi, tel que le surnomment ses supporters, a su « consolider son parti en recrutant des cadres et en mobilisant les masses. La preuve, les législatives de 2007 ont fait de l’URD la seconde force politique du pays avec 34 députés à  l’Assemblé Nationale (sur 141) », s’exclame un partisan. Cissé sûr de sa force ? Alors pourquoi ne s’est-il pas présenté à  la présidentielle cette même année ? D’aucuns pensent qu’une allégeance au président-candidat a été monnayée contre une garantie de soutien lors de la prochaine échéance. Mais, « les promesses n’engagent que ceux qui y croient », nous a enseigné un ancien chef d’ état français. Ce qui n’a pas empêché Soumaà¯la Cissé de mouiller le boubou en battant campagne aux côtés d’ATT. « Ce n’était pas le rôle du président d’une institution supranationale, qui se doit de rester neutre », claque un fonctionnaire de l’UEMOA., mais Cissé n’en a cure, il espère au moins la neutralité bienveillante d’ATT en 2012. En attendant, ce soutien sans faille n’a pas été récompensé par les maroquins ministériels, puisque son parti ne comptait que deux membres au sein du gouvernement en 2007. La leçon des Communales 2009 Le succès de l’URD aux récentes communales est indéniable, mais il ne doit pas masquer la suprématie de l’Adema, et le fait que la formation de Soumaila Cissé n’a remporté que des mairies secondaires. En effet, à  la grande surprise de ses membres, Demba Fané, maire sortant, pourtant arrivé en tête, a été battu en commune V du District de Bamako par Boubacar Bah. l’URD n’a enlevé aucune commune de la capitale, face à  l’Adema, qui en compte cinq sur six, et devrait remporter la mairie centrale. En outre, dans la perspective de 2012, gagner une élection présidentielle est une autre affaire, puisqu’il s’agit d’élire un homme, en créant une relation particulière avec tout un peuple. Soumaà¯la Cissé, ingénieur de formation, sera-t-il à  la hauteur de l’enjeu ? Il pourra en tout cas compter sur l’appui et le relais des centaines de conseillers communaux élus sous sa bannière à  travers tout le territoire. L’élection de ces derniers permettra en outre de bénéficier d’une enveloppe conséquente dans le cadre du financement public des partis. Autre atout, contrairement à  l’Adema, empêtré dans sa bataille de chefs, l’URD ne connait qu’un patron. Et la querelle de leadership en 2008 avec l’actuel ministre de la santé, Oumar Touré, exclu du parti puis réintégré, ne semble pas avoir entamé le capital sympathie de Cissé auprès des militants. Enfin, le président de la Commission de l’UEMOA possède dans son jeu une carte maà®tresse : bien qu’elle souffre d’une image « bureaucrate », l’institution qu’il dirige devrait bientôt voir arriver à  maturité ses nombreux projets. Un moyen pour Soumaà¯la Cissé de sillonner le pays avant la campagne et de claironner qu’il a permis d’améliorer le quotidien des populations.