Crise de confiance CNT – Gouvernement : du plomb dans l’aile des réformes ?

La promulgation par le Président de la transition de la loi N°2022-019 du 24 juin 2022 portant loi électorale a parachevé la première des actions prévues dans le 3ème axe du Plan d’action du gouvernement (PAG), consacré à l’organisation des élections générales. Suivront d’autres réformes politiques et institutionnelles et des actions dont l’exécution entre directement dans la préparation de ces élections. Mais l’adoption de la nouvelle Loi électorale a mis au grand jour des divergences entre le Conseil national de transition (CNT) et le gouvernement. De quoi présager de difficultés quant à la mise en œuvre des réformes en attente ?

Le 17 juin, lors des débats avant l’adoption de la nouvelle Loi électorale, le CNT ressemblait plus à une assemblée dont, dans un contexte d’ordre constitutionnel normal, la majorité était acquise à l’opposition au pouvoir en place plutôt qu’à une institution transitionnelle dont les membres ont été nommés par le Président de la transition, tant l’atmosphère de tensions entre les membres de l’organe législatif de la transition et les représentants du gouvernement était palpable.

« Le gouvernement ne se reconnaît pas dans ces modifications, (92 amendements, Ndlr) », a clairement signifié Mme Fatoumata Sékou Dicko, ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles.

Le CNT, qui a largement amendé le projet de loi initial du gouvernement, a fini par l’adopter à une écrasante majorité à l’issue du vote : 115 voix pour, 3 contre et 0 abstention. Comme l’on pouvait s’y attendre, cette adoption au niveau du Conseil national de la transition a divisé l’organe législatif et le gouvernement, avec à sa tête le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, mais a été en grande partie favorablement accueillie par une bonne partie de la classe politique.

« Le Cadre salue l’esprit d’inclusivité et de co construction qui a animé les membres du Conseil national de transition, tant prôné par le Cadre pour l’examen et l’adoption dudit texte. (…) Il se reconnaît dans beaucoup d’amendements adoptés par le Conseil national de transition », a réagi le Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie, regroupant entre autres l’EPM (Ensemble pour le Mali, coalition de l’ex-majorité présidentielle), l’Alliance Espérance Nouvelle – Jigiya Koura, l’Asma-CFP et Yelema. Le parti de l’ancien Premier ministre Moussa Mara n’a d’ailleurs pas manqué de saluer la « démarche inclusive, constructive et démocratique conduite par le CNT et ayant permis une nette amélioration de la qualité du texte initial ».

L’Adema, de son côté, s’est réjoui d’une « nouvelle loi qui reflète les aspirations profondes des forces vives de la Nation, et, certainement, celles de la communauté internationale ».

Mais naturellement, pour sa part, le M5-RFP, lui-même divisé depuis plusieurs mois, a vu la partie fidèle au Premier ministre monter au créneau pour présenter dans un long mémorandum, ses « griefs contre les amendements du CNT au projet de loi électorale », dénonçant une « dénaturation profonde du projet de loi par le CNT », qui entre dans une « vaste stratégie globale et multiforme de déstabilisation de la transition, en collaboration avec certaines forces hostiles au changement et à l’idée même du Mali Koura ».

Une promulgation et des « non-dits »

Désaveu. Le mot est revenu plusieurs fois dans l’opinion publique après la promulgation de la nouvelle Loi électorale par le Colonel Assimi Goita, en dépit du mécontentement du gouvernement vis-à-vis des amendements apportés au texte par le CNT et aussi de la suggestion de la branche du M5 proche du Premier ministre Choguel Maiga de le renvoyer en deuxième lecture. Pour certains, le président de la transition aurait à travers cet acte, isolé le Chef du gouvernement, qui en réalité est le porteur du projet de loi initial.

Dr. Brahima Fomba, analyste politique et professeur à l’USJPB, n’est pas de cet avis. Pour ce dernier, il ne s’agit aucunement d’un désaveu du Président de la transition vis-à-vis de son Premier ministre et du gouvernement, parce que le fait que le  projet de loi ne soit pas passé tel que voulu au CNT « n’engage pas que le Premier ministre ».

« Le projet de loi initial a été délibéré en Conseil des ministres, sous la présidence du Colonel Assimi Goita. Du coup, cela l’engage totalement. Un projet de loi ne peut pas passer en Conseil des ministres sans que le Président soit d’accord », relève celui pour lequel le Président de la transition a plutôt « arbitré » en tenant compte « d’éléments extérieurs » à la situation interne.

« Personnellement, je pense que le Président semble avoir précipité la promulgation de cette loi sous la pression de la CEDEAO. Il a voulu anticiper sur le sommet du 3 juillet, pour donner des gages à la communauté sous-régionale, et ce facteur a probablement pesé dans sa décision », indique Dr. Fomba, qui est convaincu que le Président de la transition a promulgué la loi non pas en désaccord avec le Premier ministre mais avec peut-être un consensus stipulant qu’elle serait relue par la suite.

« Il se peut aussi que le Président de la transition ait promulgué la nouvelle Loi électorale juste pour être dans les bonnes grâces de la CEDEAO, la loi pouvant être révisée à tout moment », appuie également l’analyste politique Boubacar Bocoum, soulignant que jusqu’à preuve du contraire le Président de la transition et son Premier ministre sont dans la même dynamique.

Impact sur les prochaines réformes

Même si certains analystes s’accordent à dire qu’il n’y a pas jusque-là de disfonctionnement majeur entre le CNT et le gouvernement, qui puisse impacter considérablement, de manière négative, la suite des réformes politiques et institutionnelles, d’autres, en revanche, craignent des conséquences fâcheuses.

Selon l’enseignant-chercheur à l’USJPB Daouda Traoré la principale serait « le fossé qui peut se créer entre le CNT et le gouvernement. La cohésion gouvernementale va forcément en pâtir ».

Toutefois, du point de vue de M. Bocoum, l’atmosphère de tensions survenue entre le Conseil national de transition et les représentants du gouvernement lors du processus d’adoption de la Loi électorale ne changera « absolument rien » pour l’adoption des autres réformes prévues dans le Plan d’action du gouvernement (PAG).

« Le PAG, c’est sous l’impulsion du Président de la transition. Ces deux institutions travaillent exactement pour la même personne. Le CNT n’est pas un organe élu qui se met à la disposition d’une opposition. Donc, dans tous les cas de figure, tout le monde travaille pour le Colonel Goita. Je ne vois pas de problème », soutient l’analyste politique.

« Après, quand on est dans une réflexion intellectuelle, il peut avoir des divergences de points de vue, mais je pense que cela ne change pas fondamentalement l’essence du travail, qui demeure collégial et dont le leader est toujours le Président  Assimi Goita. Je pense que s’il y a un disfonctionnement par la suite, c’est lui qui va toujours trancher », ajoute-t-il.

Même son de cloche chez Dr. Brahima Fomba, qui pense que tant que le duo « Président de la transition – Premier ministre » existera le Président supportera ce dernier et restera le seul véritable maitre d’œuvre dans la conduite des réformes.

« Quoi qu’on dise ou quoi qu’il se passe, toutes les réformes restent sous la direction du Président de la transition. Jusqu’à preuve du contraire, s’il ne se débarrasse pas du Premier ministre, le processus va continuer comme cela. Il y aura peut-être de petits accrocs, mais pas plus que cela », avance-t-il.

Risques de blocages ?

Parmi les réformes politiques et institutionnelles qui doivent être menées dans les semaines et mois à venir, on note, entre autres, l’adoption d’une nouvelle Constitution, dont le processus a démarré avec le décret présidentiel portant création d’un Comité de rédaction de l’avant-projet, la relecture intelligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation, la relecture de la Charte des partis politiques et la loi organique régissant le nombre de sièges des députés. Cette dernière, selon Dr. Fomba, risque d’être la plus difficile à mener.

Autant l’analyste est optimiste sur l’entente et la cohésion entre les institutions au sommet de l’État, autant il émet des craintes sur l’aboutissement consensuel d’une relecture de cette loi organique. « Il risque d’être plus facile de rédiger la nouvelle Constitution et de la faire adopter que de modifier la loi organique sur les députés, quand on voit qu’on a mis la charrue avant les bœufs », craint-t-il.

« Traditionnellement, au Mali, on fait la réforme territoriale d’abord. Ensuite on essaye de faire des circonscriptions administratives et ensuite des circonscriptions électorales. Mais là, l’organisation territoriale même est gangrénée par l’approche politique de la circonscription électorale, ce qui rend quasiment ingérable le processus », explique Dr. Fomba.

Mais, malgré cela, l’universitaire soutient que les éventuels blocages dans le processus des réformes seront plus dus à des pressions externes, surtout sur le timing, qu’à des considérations internes au pays, encore moins à une opposition quelconque entre les institutions de la transition, en l’occurrence le CNT et le gouvernement.

« Pour toutes les choses qui vont « parasiter » le chemin vers les élections, comme le souhaitent principalement la CEDEAO et la communauté internationale, en l’occurrence cette loi organique, qui, selon moi, va poser beaucoup de problèmes. Il y a ce risque à ne pas écarter, que le gouvernement fasse des concessions et qu’on laisse tomber la relecture de la loi pour plus tard », analyse-t-il.

« Il ne s’agira pas d’un blocage CNT – Gouvernement, mais de la dynamique politique. Au niveau du découpage pour l’attribution des sièges de députés, certains ont l’impression que des minorités sont privilégiées au détriment de la majorité. Cela peut amener des complications politiques, mais au-delà de cela je ne pense pas que cela pourrait être la base d’un dysfonctionnement entre les institutions de la transition », souligne également pour sa part l’analyste politique Boubacar Bocoum.

Par ailleurs, du point de vue de Dr. Brahima Fomba, la recherche d’inclusivité au niveau du gouvernement actuel, sur le plan interne avec les différents acteurs, est influencée par un clivage politique profond.

« Aujourd’hui, il y a une lutte politique qui se mène et des adversaires très opposés. C’est ce qui limite un peu la volonté du gouvernement d’aller avec une partie de la classe politique, parce qu’il y a des divergences de fond et que c’est très difficile. Cela explique d’ailleurs peut-être le fait que les positions soient assez tranchées de part et d’autres », regrette l’analyste politique.

Mohamed Kenouvi

Salon des médias : une grande première

La 1ère édition du Salon des médias du Mali se tiendra du 30 juin au 2 juillet au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba de Bamako, sous la haute présidence du Premier ministre, Choguel Kokala Maiga.

Près de 120 journaux, environ 500 radios, etc, le paysage médiatique malien connaît une véritable explosion ces dernières années. Une situation qui ne va pas sans difficultés. C’est pour les évoquer que, pour la première fois, le Salon des médias ouvrira ses portes à Bamako, pour présenter le quotidien des journalistes et des médias. Des panels sur les entreprises et leur fonctionnement, les journalistes, l’avenir de médias comme la radio ou la presse écrite seront animés pour mener la réflexion.

La formation, les questions de sécurité sociale des journalistes ou encore la liberté d’expression seront également au menu des discussions. Le salon a pour objectif de réunir les professionnels de la presse dans un espace d’échanges et de discussions sur leur métier, la promotion des médias et leur avenir au Mali. Des stands seront mis à la disposition des participants afin que ceux-ci soient en contact direct avec le public.

Durant 3 jours, les hommes de médias devront donc « en toute responsabilité » poser le diagnostic de leur monde après 30 ans d’exercice de la liberté de la presse et formuler des propositions pertinentes à l’endroit des autorités. C’est en tout cas à cela que les convie l’organisateur de l’événement, M. Sacko : « nous, les hommes des médias, sommes les premiers acteurs. Comptons d’abord sur nous-mêmes ».

Aissata Thiam

Mali : la France a officialisé ce vendredi la fin de Takuba

Depuis ce 1er juillet 2022, la France a officialisé la fin de la force Takuba au Mali. Suite aux tensions politiques entre le Mali et la France, cette task force antiterroriste se retire du pays. La France misait sur le déploiement d’unités d’élite européennes au sein de la nouvelle force Takuba, pour accompagner l’armée malienne au combat.

La force « Takuba » devrait être constituée d’environ 800 hommes selon la documentation officielle. Elle comptait dans ses rangs au moins 40 % de militaires français. Depuis le 1er janvier 2022, elle est composée de 200 Italiens, principalement affectés à l’entretien des hélicoptères dont trois d’attaque et trois d’évacuation sanitaire selon le journal Le Monde. Hormis les Danois, seules l’Estonie, la Suède et la République tchèque ont jusqu’ici envoyé des forces spéciales. La force Takuba se retire du Mali sans pertes en vies humaines dans ses rangs.

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La task force Takuba a été lancée officiellement le 27 mars 2020. 11 États européens ont adopté la déclaration politique la créant. Elle devait être intégrée au commandement de l’opération Barkhane en vue de lutter contre les groupes terroristes dans la zone des trois frontières.

Présidence de l’Union européenne : Emmanuel Macron a transmis le témoin aux Tchèques

Le Président français Emmanuel Macron a transmis symboliquement le 30 juin 2022, la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne au Premier ministre tchèque Petr Fiala, en marge du sommet de l’Otan à Madrid selon la presse internationale.

Le dernier acte de la France après six mois à la présidence de l’institution, était de « finaliser » l’accord entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord afin de permettre l’ouverture de négociations d’adhésion de ce pays à l’Union européenne.

Le Premier ministre tchèque Petr Fiala a pris ce vendredi 1er juillet 2022, la suite d’Emmanuel Macron à la présidence tournante de l’Union européenne. Le conservateur devra répondre à de nombreux défis pendant six mois. La Première ministre suédoise Magdalena Andersson, dont le pays prendra la présidence tournante le 1er janvier 2023, a assisté à la cérémonie.

Le Premier ministre tchèque Petr Fiala  pré voit déjà de poursuivre avec certains dossiers comme l’aide à l’Ukraine, de la crise des réfugiés à la reconstruction du pays en guerre, avec au centre des préoccupations la sécurité énergétique européenne.

Etats – Unis : Ketanji Brown Jackson devient la première femme noire à la Cour suprême

L’histoire retiendra cette date : le 30 juin 2022; date à laquelle, Ketanji Brown Jackson a prêté serment à la Cour suprême des États-Unis, devenant ainsi la première femme noire à la plus haute cour du pays.

A 51 ans, elle est la 116e juge du tribunal et a remplacé le juge Stephen Breyer pour lequel elle travaillait et dont la retraite a pris effet ce jeudi à midi heure locale. La cérémonie a été diffusée en direct sur le site web de la Cour.

Mme Jackson, juge fédérale depuis 2013, rejoint trois autres femmes, les juges Sonia Sotomayor, Elena Kagan et Amy Coney Barrett. C’est la première fois que quatre femmes siégeront ensemble au tribunal qui compte neuf membres aux Etats – Unis.

Le président des Etats- Unis, Joe Biden a nommé Mme Jackson en février, un mois après que M. Breyer, 83 ans, a annoncé qu’il prendrait sa retraite à la fin du mandat du tribunal. Le Sénat a confirmé la nomination de Mme Jackson début avril, par un vote de 53 voix contre 47, majoritairement partisan, qui comprenait le soutien de trois républicains.

Idelette BISSUU avec l’Actualité.com

Interdiction d’exporter le bétail : un allègement de la mesure

Le ministère de l’économie a levé la mesure d’interdiction d’exporter le bétail malien dans la sous région, en vigueur depuis janvier 2022. Pour la période du 27 juin au 9 juillet 2022, cet allègement est « un soulagement » pour les exportateurs et ne devrait pas contribuer à renchérir davantage les coûts en cette veille de Tabaski pour les clients maliens.

 Ce sont au total 11 000 têtes d’ovins et 600 bovins qui seront autorisés à être exportés vers la Côte d’Ivoire et le Sénégal. 

Un nombre peu  important qui ne devrait pas créer de pénurie, estime Aboubacar Bah, le président de la filière bétail viande du Mali (FEBEVIM). « Mais c’est difficile que les prix soient accessibles », s’empresse t-il d’ajouter. Si l’Etat ne  s’implique pas  par exemple pour trouver des solutions aux problèmes dans les zones de ravitaillement de Bamako.  Parce que cette année, jusque là il y a encore peu de mouvement vers Bamako à partir de Bankass où «  il y a un mouvement d’humeur » et de Boni où il y a un blocus imposé par les terroristes.

 

 

Dans ce contexte, c’est la région de Kayes qui est devenue la grande région de production.  Habituellement, les Mauritaniens amenaient leurs animaux au Mali pour être vendus. «  Le Mali exporte en partie le cheptel mauritanien, même si nous avons un cheptel plus important », précise M. Bah. En fait nous partageons à la fois les pâturages et certains marchés.  Difficile donc souvent de faire la différence entre les 2 cheptels. « De part et d’autre les animaux vont et viennent indifféremment ». 

Déplorant l’absence de pâturage, le président de la FEBEVIM rappelle que « l’élevage répond à des critères ».  Il nous faut donc en disposer si nous voulons être «  un pays d’élevage ». 

Des prix peu  abordables

Si le marché des moutons commence à être fourni, les prix ne risquent pas d’être aussi abordables que les clients le souhaitent. 

Même si le directeur national des productions et industries animales (DNPIA), M.Kalifa Dembélé explique que « cette année nous n’avons pas connu une flambée des prix  et de  baisse des flux », le marché qui n’a pas encore atteint son top niveau, poursuivra dans sa dynamique.

Mais quelques facteurs peuvent expliquer ces prix qui restent peu accessibles pour le consommateur moyen.  Il s’agit notamment de l’insuffisance d’aliment bétail sur le marché, la production nationale ne couvrant  pas les besoins. 

 

Selon le relevé hebdomadaire  du 20 au 26 juin 2022 des prix de la DNPIA, les prix moyens pour les moutons étaient de 72 500 FCFA à Kayes, 97 500 FCFA à Sikasso et 107 500 à Bamako. 

Pour palier le problème d’aliment bétail destiné à l’évolution que l’Etat subventionne chaque année, les responsables invitent les éleveurs à « s’investir dans les cultures fourragères pour amoindrir le coût de l’alimentation et donner des produits de meilleure qualité ».

Pour contribuer davantage à la stabilisation des prix, un espace de vente promotionnelle est aussi prévu du 2 au 8 juillet 2022.

 Fatoumata Maguiraga

Etats – Unis : Kelly condamné à 30 ans de prison

Le chanteur afro-américain R. Kelly a été reconnu coupable d’avoir mis en place un « système » d’exploitation sexuelle sur des femmes et des enfants sur une période allant de 1994 à 2018, lors de son procès tenu le mercredi 29 juin 2022 et ouvert en  septembre 2021 à New York.

Interprète du tube « I believe I can fly” ayant fait plus de 75 millions de vues à travers le monde, il est né le 8 janvier 1967 à Chicago, chanteur de R&B et de soul, producteur et auteur-compositeur. 

En raison du « danger » que représentait l’artiste de 55 ans, une peine de 30 ans a été prononcée par le tribunal fédéral de Brooklyn à l’encontre du chanteur, de son vrai nom « Robert Sylvester KELLY », après avoir été reconnu coupable par le jury pour de nombreux chefs d’accusation dont : l’exploitation sexuelle de jeunes femmes, dont des mineures, extorsion, enlèvement, trafic, corruption et travail forcé.

Le parquet américain a considéré qu’il est « un imprudent, un manipulateur, dans le contrôle et la coercition, ne montrant aucun signe de remords ou de respect de loi ».

Lors de son procès en 2021, 9 femmes et 2 hommes ont accusé l’artiste d’avoir abusé d’eux sexuellement, décrivant des viols, des prises de drogues forcées, des situations d’emprisonnement ou encore des faits de pédopornographie. 

« R. Kelly, le prédateur »

Dépeint comme « prédateur » par l’accusation, son procès a été qualifié comme une étape majeure du mouvement #MeToo (mouvement social encourageant la prise de parole des femmes), car pour la première fois la majorité des plaignantes étaient des femmes noires qui accusaient un artiste noir.

Sa méthode consistait à « attirer de très jeunes femmes et les agresser sexuellement, avec la complicité de son entourage, comme dans une sorte d’entreprise mafieuse » déclare l’accusation.

 

Tout au long de son procès, il était resté mutique, et n’avait pas manifesté d’émotion particulière à l’énoncé de sa culpabilité. Il dit aussi avoir été victime d’un viol commis par une femme à l’âge de 8 ans, puis d’autres abus sexuels avant l’adolescence.

Selon la juge Ann Donnely, il est nécessaire de « protéger la société de comportements de prédateurs comme ceux de R. Kelly » d’où la décision d’une peine plus lourde que celle requise par les procureurs.

Le chanteur n’a donc pas pu convaincre un jury composé de sept hommes et cinq femmes qu’il était innocent.

Aissata Thiam

 

Réforme du secteur de la sécurité : plusieurs acteurs informés sur la stratégie RSS et son plan d’action

Le commissariat à la réforme du secteur de la sécurité a organisé, jeudi 30 juin, un atelier national d’information de la stratégie nationale de la réforme du secteur de la sécurité au profit de plusieurs acteurs. C’était en présence du ministre de la sécurité et de la protection civile.

Validée le 06 juillet 2018 par le Conseil national de la réforme du secteur de la sécurité, la Stratégie nationale  de la réforme du secteur de la sécurité vise à procurer au citoyen malien des conditions de vie honorables et décentes, puis de garantir la satisfaction des besoins essentiels pour tous. Son objectif général est de contribuer à la mise en place d’institutions de sécurité et de justice efficaces, apolitiques, responsables, respectueuses des droits de l’homme et de l’Etat de droit et attentives aux besoins de justice et de sécurité des populations et de l’Etat. Il s’agit spécifiquement de promouvoir la bonne gouvernance dans le secteur de la sécurité, de renforcer la capacité de l’Etat à répondre aux attentes des populations en matière de défense, de sécurité et de justice et de restaurer la confiance entre les populations et des institutions de défense, de sécurité et de justice.

C’est pour expliquer  cette vision que porte la Stratégie nationale  de la réforme du secteur de la sécurité que le Commissariat à la réforme du secteur de la sécurité a tenu un atelier de sensibilisation à l’intention du monde de la sécurité, des acteurs de la justice et des organisations de la société civile. « Quand on parle de la réforme du secteur de la sécurité, il ne s’agit pas seulement des armes. Elle englobe toutes les activités de l’Etat. C’est pourquoi on parle de participation inclusive de tous les Maliens même si le premier pilier pour atteindre d’autres objectifs de développement c’est la sécurité. Il faut une nouvelle manière de penser la sécurité. Elle n’est pas que l’affaire des hommes en armes », explique le général de division Abdoulaye Coulibaly, commissaire à la réforme du secteur de la sécurité.

Le Conseil national pour la réforme du secteur de la sécurité (CNRSS), a été créé le 14 août 2014 par décret, placé sous l’autorité du Président de la République. Ce décret a été relu le 09 juin 2016 afin de prendre en compte les dispositions de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger (APR). Ce second décret place le CNRSS sous l’autorité du Premier ministre.

 Boubacar Diallo

CICR : rencontre entre le nouveau chef de la délégation et la presse

Moins d’un mois de sa venue au Mali, le nouveau chef de la délégation de la Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Mali, Antoine Grand, multiplie les rencontres. Dans ce cadre, il a reçu ce lundi, 27 juin 2022, une dizaine de journalistes autour d’un café de presse au siège de le l’organisation humanitaire. Le but, à l’en croire, est d’édifier la presse sur le rôle exclusivement humanitaire du CICR qui est « d’apporter assistance et protection aux victimes des conflits armés et autres situations de violence à travers le monde ».

L’occasion a été aussi propice pour parler de la situation sécuritaire qui sévit au Mali depuis 2012 et l’apport du CICR à cet effet. A Ménaka où un affrontement armé fait rage depuis mars dernier, « une équipe chirurgical mobile du CICR y est présente. Sans relâche, et en toute impartialité, elle opère, soigne et sauve les blessés de guerre suite aux combats qui font rage dans la région », promet-il. 

En outre, le centre du Mali, autre zone de conflit, le chef de la délégation du CICR s’est dit inquiet de sa situation sécuritaire notamment après les massacres récents des civiles dans la région.  Dans cet élan, dit-il, la Croix rouge compte soutenir l’hôpital de Sévaré avec des équipements, médicaments, réhabilitations, formations, appui financier et technique, afin d’assurer la pris en charge des blessés de guerre. « Des aides alimentaires sont aussi entrain d’être apportés par le CICR dans les zones les plus reculées ou sévissent les conflits. Nous allons dans les zones les plus difficiles d’accès pour combler les aides que les autres organisations humanitaires apportent dans les zones les plus accessibles », explique M. Antoine Grand. Avec un budget de plus de 33 mille milliards de FCFA, « le CICR entend œuvrer encore plus pour soutenir les personnes victimes de la crise sécuritaire », conclut-il. 

  

Aly Asmane Ascofaré

Mali – Calendrier des scrutins : échange avec la classe politique malienne

Les autorités de la Transition ont lancé ce 28 juin 2022, un cadre d’échange avec la classe politique malienne, sur le chronogramme des scrutins, ainsi que sur les réformes politiques et institutionnelles en cours. Objectif de cette démarche : trouver un consensus pour une bonne organisation des différentes élections au Mali durant la durée de la Transition donc le décompte des 24 mois a pris effet le 26 mars dernier.

En ce qui concerne le calendrier des différents scrutins proposés, les activités de l’élection présidentielle commencent avec la convocation du collège électoral en octobre 2023, suivie en janvier 2024 du premier tour de la campagne électorale, pour un premier de la présidentielle en févier de la même année. Le même mois, le calendrier prévoit aussi le second tour de la campagne électorale et de la présidentielle.

Pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale, la convocation du collège électoral a été proposée en juillet 2023, suivie en octobre de la campagne électorale et du premier tour. Le mois de novembre 2023 sera marqué par le second tour de la campagne électorale et du scrutin.

Le Référendum dès le mois de novembre 2022, commencera ses préparatifs avec l’examen et l’adoption du projet de la loi référendaire par le Conseil des ministres, la transmission et l’adoption dudit projet au Conseil National de Transition.  S’en suivra après cela, en février 2023 la convocation du collège électoral, la campagne référendaire et le scrutin en mars de la même année. Plus tard en mai 2023, le Président de la Transition promulguera par décret, la loi adoptée par référendum, après la proclamation des résultats définitifs par la Cour Constitutionnelle.

La proposition du calendrier des scrutins prend aussi en compte l’élection des conseillers des collectivités territoriales qui commence en mars 2023 avec la convocation du collège électoral, suivie de la campagne électorale et du scrutin en juin de la même année.

 

Sonore : Colonel Abdoulaye MAIGA / Ministre de l’Administration territoriale / Porte-parole du gouvernement

 

Cet échange lancé avec la classe politique a eu lieu à Bamako avec la collaboration du Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et des départements de la Refondation et des réformes institutionnelles.

Idelette Bissuu

Maroc : 23 personnes mortes dans l’enclave espagnole de Melilla

Au total 23 personnes sont mortes dans l’enclave espagnole de Melilla au nord du Maroc où a près 2000 migrants africains ont tenté d’entrer par force vendredi dernier. Une tentative qui a conduit à des affrontements entre migrants et policiers marocains et qui ont conduits aux décès.

Le Maroc, situé au nord-ouest de l’Afrique, possède une côte méditerranéenne et une côte atlantique ce qui fait du pays un lieu de transit pour de nombreux migrants qui cherchent à rejoindre l’Europe. Le vendredi 24 juin, quelques 2 000 migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont tenté d’entrer dans l’enclave espagnole de Melilla, territoire de l’Union européenne sécurisée par une double clôture de 6 mètres de haut à la frontière avec le Maroc. 23 d’entre eux ont perdu la vie et 140 policiers ont été blessés dans leur opération de les arrêter. 

Selon des experts en migration contactés par l’AFP, il s’agit du bilan le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants subsahariens de pénétrer à Melilla et c’est également la première fois que les forces de l’ordre font preuve d’une telle violence vis à vis des migrants. 

Le chef de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, dans un tweet ce dimanche 26 juin, a réclamé l’ouverture d’une enquête immédiate sur le drame qu’il qualifie de traitement violent et dégradant de migrants africains. Le chef de Commission de l’Union africaine a « rappelé à tous les pays leurs obligations, aux termes de la loi internationale, à traiter tous les migrants avec dignité et à faire porter leur priorité sur leur sécurité et leurs droits humains, tout en réfrénant tout usage excessif de la force ».

Le ministère des Maliens établis à l’extérieur affirme que dans le bilan provisoire, le Mali ne déplore pas de victime. Le ministère affirme être en train de procéder aux investigations nécessaires en vue de déterminer si des Maliens sont parmi ces migrants.  

Face aux accusations étrangères qui pointent la responsabilité du Maroc dans le drame, le royaume a organisé au siège de son ministère des Affaires étrangères hier dimanche 26 juin 2022, une rencontre avec les diplomates africains accrédités à Rabat pour expliquer le drame survenu à Melilla.

Aly Asmane Ascofaré

Bocary Tréta : une riposte en gestation

La « guéguerre » n’en finit plus entre les deux camps antagonistes du Rassemblement pour le Mali (RPM). Après la « victoire » début juin du Collectif pour la défense des statuts et règlement intérieur du parti, conduit par le Secrétaire général Me Baber Gano, le clan du président, Dr. Bocary Tréta, ne semble pas avoir dit son dernier mot.

La décision de la Cour d’appel de Bamako du 1er juin, annulant la décision du Tribunal de Première instance de la Commune II du District de Bamako rendue en mars, qui validait la tenue du Comité central du RPM fin décembre 2021, a tout relancé au sein du parti des Tisserands. Mais Bocary Tréta n’a pas tardé à annoncer la tournure que les évènements vont prendre. Dans la foulée de la décision de justice, il a décidé de « formuler pourvoi contre ladite décision aux fins de cassation par la Cour suprême ». Trois semaines après, le 21 juin, les choses n’ont guère évolué, même si la décision de pourvoi en cassation reste inéluctablement actée. « La Cour d’appel n’a pas encore donné de papier qui montre les arguments fondés ayant conduit à sa décision. Jusqu’à présent nous n’avons rien reçu. Mais nos avocats travaillent, ils sont préparés et ils n’attendent que cela pour introduire officiellement le pourvoi en cassation », nous confie Abdoulaye Magassouba, Secrétaire général du Bureau national des jeunes. « La Cour d’appel est en retard en ce qui concerne le délivré de la grosse (copie exécutoire de la décision, ndlr). Il y a beaucoup d’interprétations autour de la décision et tant que nous n’avons pas la grosse, ces interprétations ne font pas foi », renchérit Sékou Niamé Bathily, chargé de communication du parti.

Rétablir le Comité central La Cour d’appel, dans sa décision, a non seulement constaté la fin du mandat du Bureau politique national (BPN) sur la base de l’article 32 et renvoyé les parties à l’organisation d’un congrès, mais a également annulé la résolution du Comité central et la recommandation spéciale accordée au président du parti pour en être le candidat à la prochaine élection présidentielle. Bocary Tréta et ses soutiens ne s’opposent pas au constat de la Cour en ce qui concerne la fin du mandat du Bureau politique. C’est contre l’annulation des décisions du Comité central qu’ils s’insurgent. Le pourvoi en cassation sera donc introduit uniquement pour rétablir les résolutions et les recommandations spéciales accordées au Président Bocary Tréta lors de ce comité. « Nous ne sommes pas d’accord avec l’annulation de la Cour parce que nous pensons que nous l’avons fait en respectant les textes. Mais la Cour dit le contraire. C’est la raison principale du pourvoi en cassation », se défend Sékou Niamé Bathily.

Vers le congrès M. Bathily l’affirme, de leur côté, ils ont « depuis longtemps » constaté la fin du mandat du BPN. C’est d’ailleurs, avance le chargé de communication, ce qui explique le processus de renouvellement des bureaux en cours, dont le but premier est d’aboutir à l’organisation d’un nouveau congrès. « Dans les partis politiques, on construit de la base vers le haut. On ne peut pas mettre en place un Bureau national alors que les bureaux des sections ne sont pas renouvelés », clame-t-il, comptabilisant à 69% l’avancée du processus de renouvellement des sections. À l’en croire, ce processus sera clos « dans un ou deux mois », ce qui ouvrira alors la voie pour la tenue du congrès à cet horizon. « Qu’il y ait Cour d’appel, jugement ou pas, le renouvellement des instances fait partie du fonctionnement normal d’un parti. Nous allons donc continuer », assure pour sa part Abdoulaye Magassouba.

Mohamed Kenouvi 

Attaques de Bankass : le président du Conseil local de la jeunesse de Bandiagara répond à la rédaction

Les villages Diallassagou, Dianweli, Déguéssagou et environs dans le cercle de Bankass ont perdu 132 civils suite aux attaques terroristes du 18 au 19 juin 2022. Ces attaques sont attribuées aux combattants de la Katiba du Macina de Amadou Kouffa entre autres auteurs, ont indiqué les autorités dans un communiqué. Suite ces exactions, un deuil national de trois jours à compter de ce 21 juin à minuit, a été décrété le 20 juin par le Président de la Transition Assimi Goita. C’est dans ce contexte que le président du Conseil local de la jeunesse de Bandiagara répond à la rédaction, Amadou Lougué a répondu aux trois questions de la rédaction de JDM hebdo.

Selon vous, pourquoi le JNIM a-t-il ciblé les trois villages de Bankass ?

Je ne connais pas les motivations réelles. Mais je sais que c’est un acte terroriste visant à saboter les efforts de l’armée malienne. Il faut reconnaître que les FAMa ont mené des opérations dans la zone. Et, peu de temps après leur départ pour Bankass, les terroristes sont revenus commettre ce forfait. Cela pourrait être l’une des motivations. Mais il pourrait également s’agir de représailles contre des villages qui ont rompu l’accord avec les djihadistes.

Ne craignez-vous pas que la désobéissance civile enclenchée à Bankass contribue à altérer davantage la situation ?

C’est juste une manière de montrer à l’État que nous avons besoin d’être protégés, que les efforts de sécurisation doivent être renforcés et que les patrouilles doivent se multiplier. C’est un moyen de pression pour que l’État revoie sa stratégie.

Les autorités de la transition annoncent de plus en plus de succès militaires dans la lutte antiterroriste. Est-ce que sur le terrain vous les ressentez ?

On salue les efforts de l’État. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Nous avons appris à travers les médias que beaucoup de villages ont été libérés et que beaucoup de déplacés internes sont de retour chez eux. Mais, très sincèrement, sur le terrain, dans la région de Bandiagara, on n’a pas senti cela. Imaginez le nombre de déplacés venus récemment de Bankass après ce carnage de Diallassagou, Dianweli et Deguessagou qui vont s’ajouter à ceux qui sont déjà sur place.

Mali – Protection du patrimoine culturel : l’État en quête de la bonne formule

Le Mali, en guerre depuis 2012, voit ses biens culturels faire l’objet d’attaques délibérées et de dommages. Les autorités sont à pied œuvre pour l’adoption d’une nouvelle loi en vue de sanctionner les auteurs de ces crimes.

« Une Nation reste en vie quand sa culture reste en vie », cette devise du musée national de l’Afghanistan interpelle. Notamment dans un Mali où, déjà, l’état de conservation et le mode de gestion des biens du patrimoine culturel inscrits et classés sont critiques. Les causes : intempéries, vandalisme, dégradations, destruction, vols, pillages, fouilles clandestines, trafics illicites, développement urbain… À cela se sont ajoutés les conflits armés depuis 2012. La situation est d’autant plus alarmante pour trois des quatre sites maliens inscrits sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’UNESCO : Tombouctou, le Tombeau des Askia de Gao (2012) et Djenné (2016). Des inquiétudes également pour le site des falaises de Bandiagara (pays dogon).

« Les attaques perpétrées contre les biens culturels vont bien au-delà de la destruction de constructions matérielles. Elles constituent des attaques contre l’identité, la mémoire, la dignité et l’avenir de populations entières », signale Antoine Grand de la Croix Rouge.

Au Mali, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Depuis 1964, il a ratifié la Convention de la Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflits armés, ainsi que les protocoles additionnels de 1977 aux Conventions de Genève de 1949.

La loi nO85-40/AN-RM du 26 juillet 1985 relative à la protection et à la promotion du patrimoine culturel national a été adoptée. « Ce qui a donné naissance à la Direction nationale du patrimoine culturel, qui veille à élaborer les éléments de la Politique nationale dans le domaine du patrimoine culturel », justifie le ministère de l’Artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme dans ce projet de loi « fixant le régime de la protection et de la promotion du patrimoine culturel national », adopté par le Conseil des ministres le 25 avril. En 2010, la loi avait été modifiée pour « prendre en compte, de manière explicite, le patrimoine culturel immatériel et de criminaliser les sanctions ».

Pour les infractions prévues au Chapitre IV (Responsabilité pénale et compétence) du deuxième protocole de la Convention de la Haye ne s’étendant pas aux « atteintes et crimes d’une extrême gravité contre les biens culturels », le gouvernement veut rendre possible la sanction des violations et améliorer la protection et la réparation des dommages causés aux biens culturels en cas de conflits armé.

Aly Asmane Ascofaré

Fana : le commissariat de police attaqué

Des hommes armés non identifiés ont attaqué dans la nuit d’hier jeudi à ce vendredi le commissariat de police de la ville de Fana, à 120 km de Bamako sur la route de Ségou.
Selon une source locale, l’attaque, repoussée par les policiers, aurait commencé vers 23 heures pour se terminer aux alentours de 2 heures du matin.
Le bilan fait état d’un policier tué et d’un autre blessé.
Dans la journée d’aujourd’hui, le ministère de la sécurité, le Général de Brigade Daoud Aly Mohammedine était sur place pour souhaiter prompt rétablissement au blessé et apporter son soutien aux policiers de la ville.
Cette attaque est la troisième du genre dans la région  de Dioïla après celle de la gendarmerie de Massigui le 25 juillet 2020 ayant fait un gendarme tué et celle de la gendarmerie de Beleko qui a fait un civil tué le 19 octobre 2021.

Boubacar Diallo

OMC : Ngozi Okonjo-Iweala fait bouger les lignes

Le train-train quotidien peut reprendre dans les allées et les bureaux de l’Organisation mondiale du commerce, l’OMC. L’ambiance est désormais bien loin de celle des journées de mercredi 15 et jeudi 16 juin dernier. Les dernières heures de négociations, qui ont finalement abouti à un paquet d’accords, ont mis à rude épreuve les nerfs des délégués mais surtout ceux de la Directrice générale, Dr Ngozi Okonjo-Iweala.

C’est par une ovation nourrie que la salle des plénières a salué le clap de fin de la 12ème conférence ministérielle de l’OMC qui s’est tenue du 12 au 16 juin à Genève, la capitale suisse. Les représentants des 164 pays membres auront eu fort à faire au cours des 4 plus 1 jours, puisque la conférence a dû être prolongée d’une journée pour aboutir à une conclusion « positive ». Au début de la rencontre, le dimanche 12 juin, la directrice de l’OMC et le co-hôte, représentant le Kazakhstan, pays co-organisateur, n’avaient pas boudé leur optimisme même s’ils affichaient déjà leurs craintes face à l’immensité de la tâche. « Les intérêts divergents étaient nombreux, entre les grandes puissances et les pays moins avancés, entre les grandes firmes et les petits producteurs, entre les ONGs et les pouvoirs publics… bref, tout le monde voulait défendre son bout de pain et les échanges n’ont pas été faciles » raconte un diplomate croisé dans les couloirs, en ce soir de mercredi 15 juin. Il a l’air bien fatigué, « les délégations quittaient la salle vers 2heures du matin pour revenir le lendemain à 9-10heures ». Dr Ngozi Okonjo-Iweala avait en effet averti :« même si on a un ou deux textes validés, ce sera déjà un grand succès. Chaque seconde sera utilisée pour discuter, jusqu’au dernier moment ».

Promesse, voire menace, tenue. Ce sera jusqu’au petit matin du vendredi 16, après plusieurs rumeurs d’échecs et les mines déconfites des délégués qui sortaient de la salle pour un café ou un sandwich et gesticulaient au téléphone pour expliquer que « la situation est bloquée » à cause de tel ou tel pays -les décisions se prennent à l’unanimité absolue- ou encore les conférences de presse qui s’improvisent dans l’Atrium où les journalistes trainent pour glaner quelques informations. Annoncée pour 15, puis 18, puis 22heures, ce n’est qu’à 4heures du matin que la dernière réunion des chefs de délégation se tient. Elle est l’ultime étape de la rencontre pour entériner, ou pas, les différents documents sur la table. La session de clôture est annoncée. Un « paquet d’accords » a été obtenu et la rencontre peut s’achever sur une note positive.

Quelques grincements de dents…

Du côté des ONG, on n’est cependant pas vraiment satisfait du « paquet » obtenu à Genève. Notamment en ce qui concerne la levée des restrictions sur l’utilisation des brevets des vaccins anti-covid. Malgré que la conférence ait reconnu l’importance de permettre aux pays les plus pauvres d’avoir accès aux vaccins « pour protéger leurs populations », le texte retenu a renvoyé à plus tard une formulation concernant la dérogation sur les brevets.  Des organisations défendant l’accès aux soins et à la protection vaccinale ont dénoncé « l’étonnant compromis trouvé » qui « ménage Big Pharma sans changer vraiment la donne »

Autre point d’insatisfaction, les décisions sur la sécurité alimentaire. Si l’autorisation obtenue pour le PAM d’acheter d’importantes quantités de vivres nonobstant les restrictions sur les marchés intérieurs du fait de la crise, la question de la protection des producteurs ou encore celle de la surpêche qui plombe les économies de nombreux pays côtiers n’ont pas réellement été résolues. Même s’il faut saluer la reconnaissance de la problématique et les engagements a minima pris pour y faire face.

 

Mme Ngonzi Okonjo-Iweala_OMC_Crédit photo Jay Louvion de l’OMC
L’une des conférences « des plus réussies depuis longtemps»
Et c’est une directrice générale à la voix cassée mais le sourire aux lèvres qui fait son discours après les remarques de clôture du président de la conférence, le Kazakh Timur Suleimenov. Saluée par la salle, elle remercie les délégations pour leur engagement et leur volonté de faire de cette rencontre un moment « historique » qui restera dans les annales de l’organisation à l’en croire. Dr Okonjo-Iweala aura impulsé, à travers cette rencontre une dynamique et un volontarisme reconnus de tous. «L’intelligence collective et la détermination de Ngozi Okonjo-Iweala, la directrice de l’OMC, à obtenir des résultats, ont guidé les négociations», a déclaré le ministre indien du Commerce et de l’Industrie Piyush Goyal, l’un des acteurs majeurs des négociations.  En marge de la conférence tension est restée vive, il s’est réjoui du fait que cette conférence soit «l’une des plus réussies depuis longtemps». Un beau cadeau d’anniversaire pour la DG (Diji, prononcé en anglais) comme tout le monde l’appelle dans les couloirs de l’institution. Le 13 juin, c’était en effet « un jour particulier pour moi que je n’ai même pas vu passer », souligne-t-elle alors que la salle entonne un « happy birthday to you… »

Dédé F.

Gao : Le CICR mobilise les moyens pour l’approvisionnement de la ville en eau potable

Le Comité international de la Croix rouge (CICR) a présenté, jeudi 23 juin, les résultats d’une étude visant à évaluer et améliorer les besoins en eau potable de la ville de Gao et environnants. Le but est d’estimer un plan d’investissement aux opérations nécessaires en vue du renforcement des installations d’eau potable de la ville  pour les horizons 2030-2040. C’était en présence du ministre des mines, de l’énergie et de l’eau et du représentant du ministère de la solidarité.

La ville de Gao avec ses 10 quartiers fait face depuis fort longtemps à un grand déficit d’alimentation en eau potable bien qu’elle dispose de deux types de ressources hydriques potentiellement mobilisables. Elle a le fleuve Niger qui est à ce jour non exploité et les nappes souterraines qui alimentent aujourd’hui la commune avec un champ captant de 14 forages.

La Société malienne de gestion de l’eau potable de la ville, SOMAGEP-Gao, produit, traite et distribue environ 7900 m3/ jour, avec un taux de couverture inférieure  à 40%. L’opérateur rencontre trois défis majeurs : la pollution de la ressource souterraine par le manganèse et le fer qui rend l’eau distribuée impropre à la consommation, une dégradation constante des infrastructures et du réseau, un besoin en eau non satisfait, en constante augmentation avec l’accroissement de la population. Le déficit de la production en eau potable est estimé à 20 000 m3 jour d’ici à 2040 si rien n’est fait en tenant compte de la croissance démographique.

C’est dans cette optique que le CICR a initié des études permettant d’évaluer la situation actuelle pour estimer les plans d’investissements ainsi que les opérations nécessaires au renforcement des installations d’eau potable pour les horizons 2030-2040. L’objectif est de mobiliser les partenaires financiers afin de couvrir les besoins immédiats, dont la tranche des travaux est prévue sur 2023-2025,  et la demande en eau pour les horizons 2030 et 2040. «De par sa situation géographique, la ville de Gao titille le Sahara avec une démographie notable qui impacte sur les ressources disponibles en eau potable. Ce déficit s’est accru avec l’arrivée massive de nouvelles populations y compris des déplacés internes qui ont fui les zones de conflit pour s’installer de façon parfois temporaire ou définitive. C’est ainsi que mon département, à travers la SOMAPEP SA, a souhaité et obtenu du CICR un financement pour mener des études permettant la mise en place d’installations d’eau potable à l’horizon 2030-2040. Ces études sont l’espoir de toute la population de Gao et environs en matière d’accès en eau potable », a expliqué Lamine Traoré, Ministre de l’énergie, de l’eau et des mines.

Pour le chef de la délégation du CICR au Mali, ce qui est important avec ces études, « c’est qu’elles  donnent une vue d’ensemble sur une longue période et non une vue partielle sur une courte période comme c’était le cas par le passé. C’est une initiative innovante pour la ville de Gao et pour le Mali dans son ensemble. D’abord le projet permettra à terme d’assurer un accès en eau potable à tous les hommes, femmes et les enfants de la ville de Gao. Il va aussi permettre pour le CICR d’explorer la frontière entre l’humanitaire à court terme et le développement à long terme », a déclaré Antoine Grand.

Le coût global du projet se chiffre à près de 26 milliards de francs CFA pour des populations bénéficiaires estimées à 225 000 en 2021 dont 182 000 dans la ville de Gao. Ces chiffres sont projetés à 474 000 en 2040. Le  Ministère de l’énergie, de l’eau et des mines est impatient de la concrétisation du projet et a appelé à « faire en sorte d’aller très vite vers l’avant-projet détaillé pour qu’on puisse avoir le financement» nécessaire pour cela.

Boubacar Diallo

Coupe du Mali : une finale historique

Le Djoliba AC et l’AS Réal joueront ce samedi 25 juin 2022 la finale de la Coupe du Mali, qui les a opposés 8 fois depuis sa création, en 1961. Alors que les Rouges mènent au palmarès avec 4 victoires (1996, 1973, 1978,1981), ils auront à cœur de prendre une revanche face aux Scorpions, dont la dernière victoire date de 1989, après celles de 1964 et 1980.

Au coup de soufflet final, une seule équipe sera championne. Laquelle ? Entre le Djoliba, désireux de faire le doublé Championnat et Coupe et d’emporter un 20ème titre pour rejoindre son rival, le Stade malien, au palmarès et le Réal, qui veut glaner une 11ème Coupe du Mali et sauver sa saison avec un trophée, difficile de faire un pronostic. C’est dire l’enjeu.

Atouts et handicaps

À quelques jours de la finale, quels sont leurs atouts et leurs handicaps ? Le Djoliba, vieux club malien fort de ses 61 ans d’existence, a comme grand atout son expérience en compétition. Sur 61 éditions de la Coupe, il a atteint 30 fois l’ultime journée. Il en a remporté 19, dont 4 contre son adversaire de samedi. Il bénéficie également de la confiance générée par sa 1ère place en championnat à 4 journées de sa fin. Seul couac pour l’équipe, la probable absence de son attaquant vedette Hamidou Sinayoko. Le vétéran de 36 ans, ancien international malien, souffre d’une blessure qui l’a écarté des terrains lors des deux derniers matchs de son club. « On les a trouvés moins séduisants lors de ces matchs. Et, effectivement, cela pourrait peser en leur défaveur ce week-end », craint l’analyste sportif Drissa Niono.

De son côté, l’AS Réal, autre club historique qui a vu passer en son sein l’ancien ballon d’or africain Salif Keita, pourra compter sur sa bonne forme du moment : 4 victoires consécutives en championnat. Le club est également auréolé d’avoir éliminé le tenant de la Coupe, le Stade malien, en demi-finale. Son expérimenté entraîneur, Nouhoum Diané, dont l’arrivée il y a 4 mois lui a permis de remonter au classement (de 16ème à 7ème), pèsera aussi dans la balance. L’unique malheur du club est d’être tombé sur un Djoliba en soif du trophée Coupe du Mali depuis 13 ans.

Aly Asmane Ascofaré

Hamidou Dicko : « l’entreprenariat informel limite l’épanouissement des entreprises »

Hamidou Dicko, cadre financier, est responsable du département Partenariat et stratégies du Fonds de garantie pour le secteur privé au Mali (FGSP), qu’il a rejoint 2018 en tant que responsable Études et financements. Dans son livre « Entrepreneuriat au Mali : ce qu’il faut savoir pour réussir  », dont le second volume est en préparation, il entend vulgariser les informations indispensables pour entreprendre et réussir.

Quels constats vous ont amené à écrire ce livre ?

Un certain nombre. D’abord, mon métier, où je suis amené à accompagner les chefs d’entreprises, les porteurs de projets qui ont besoin de financements. On se rend compte que lorsqu’elles fonctionnent les entreprises qui nous approchent ont certaines lacunes et souffrent d’une absence de bonnes pratiques. Lorsqu’il s’agit des chefs d’entreprises, ils ignorent beaucoup de choses en termes de dispositifs, de structures institutionnelles, de textes qui encadrent l’entrepreneuriat. Parfois, ce sont des dispositifs allant dans le sens de la promotion de l’entrepreneuriat ou la facilitation du financement. Donc le livre est un bon moyen de toucher le maximum de personnes et de vulgariser l’information lorsque l’on est dans l’entrepreneuriat ou que l’on s’y intéresse.

Il faut reconnaître que l’accès à l’information est relativement difficile et que les informations sont éparpillées. Il faut fournir beaucoup d’efforts pour avoir des informations pertinentes.

Le titre du livre signifie-t-il que si l’on entreprend un certain nombre de démarches on peut réussir ?

Exactement. C’est « Ce qu’il faut savoir pour réussir ». Dans cette première édition, j’ai essayé de résumer d’abord ce qu’il faut savoir sur l’écosystème de façon générale. L’environnement économique, les secteurs d’activités, la configuration démographique, le Code des investissements, le Code des impôts, la loi sur le partenariat public privé, l’environnement du financement, etc. Tous ces dispositifs doivent être connus des chefs d’entreprise. Leurs rôles doivent être connus. La seconde partie évoque ce qu’il faut savoir pour les entreprises maliennes. Elles ont leurs propres caractéristiques, parmi lesquelles il y a de bonnes pratiques à encourager mais aussi d’autres à améliorer, qui ne vont pas dans le sens du développement. L’entrepreneuriat est dominé par le secteur informel, que je considère comme l’entrepreneuriat précaire. Il ne profite ni au propriétaire, ni à l’Etat. Il limite les possibilités d’épanouissement de l’entreprise.

La plupart des acteurs évoluent dans ce secteur. Comment les convaincre de se formaliser ?

À travers des conseils, parce que lorsque l’on s’intéresse au financement on se rend compte qu’on a du mal à y accéder parce que la banque ne fait pas confiance à une démarche asymétrique. Elle a besoin de se baser sur des documents, des faits réels, pour pouvoir apprécier la crédibilité de l’entreprise. Beaucoup d’entreprises ont du mal à accéder au financement parce qu’elles ne réunissent pas les conditions de transparence financière et commerciale. Le fait de pouvoir accéder à un financement pour développer ses activités est une opportunité non négligeable. Il y a aussi d’autres opportunités auxquelles on ne peut accéder que lorsque l’on remplit un certain nombre de conditions de transparence dans la gestion de l’entreprise. Il y a aussi des critères de responsabilité sociale que certains programmes intègrent dans les conditions d’obtention de financements à des conditions très raisonnables de taux et de garantie financière.

Le financement est l’un des problèmes empêchant les entreprises d’évoluer. Y en a-t-il d’autres ?

En fait, le financement est un problème, c’est vrai. Mais il a une cause. La difficulté d’accès au financement est la conséquence. La cause est l’asymétrie d’informations, la non transparence. Lorsque les affaires se font dans ce contexte, il y a méfiance dans l’environnement et entre tous les acteurs. Je pense que le fonds du problème est que l’informel domine parce que les gens n’ont pas une bonne perception du formel. Ils pensent que cela va augmenter leurs charges. Il suffit de regarder de près pour savoir que les avantages l’emportent. Ce qu’il faut, c’est un mouvement d’ensemble vers le formel. Parce que celui qui est dans le formel ne peut pas vendre au même prix que le concurrent qui évolue dans l’informel, avec des coûts moindres.

L’État doit-il prendre des mesures pour assurer cette mutation ?

L’État peut et doit jouer un grand rôle dans ce mouvement, faire en sorte que notre économie évolue vers le formel. Parce que l’État gagnera en termes de recettes, de capacités à définir la politique du secteur privé et à réduire le taux de chômage. Il faut communiquer pour démystifier le paiement de l’impôt. C’est comme un investissement pour l’État : laisser grandir les entreprises avant de percevoir des retombées. Il doit aussi jouer son rôle contre la concurrence déloyale et encourager la consommation des produits locaux.

Au-delà des dispositifs de financement, l’État doit améliorer davantage les facteurs de production, faciliter l’accès au foncier et jouer son rôle dans la disponibilité des matières premières, surtout locales.

Propos recueillis par Fatoumata Maguiraga

Autorités Anti-Corruption d’Afrique : le Mali assure désormais la vice-présidence

Le Mali élu à la vice-présidence de l’Association des Autorités Anti-Corruption d’Afrique (AAACA) à travers le Docteur Moumouni Guindo.

C’était après les travaux de la 5ème Assemblée Générale Annuelle de l’AAACA qui ont pris fin ce mercredi 22 juin 2022 à Bujumbura, dans la capitale Burundaise.

L’Egypte assure la présidence de cette organisation panafricaine de lutte contre la corruption pour la bonne gouvernance.

Docteur Moumouni Guindo