Transition : le réveil des partis politiques ?

Longtemps silencieux concernant la Transition, certains partis et regroupements politiques redonnent de la voix. Depuis la fin de la période transitoire, le 26 mars 2024 conformément au décret No2022-003/PT-RM du 6 juin 2022 en fixant la durée à 24 mois, ils montent au créneau pour exiger des autorités la tenue rapide de l’élection présidentielle qui mettra un terme à la Transition. Mais feront-ils le poids face à un pouvoir bien assis et qui semble avoir relégué au second plan un retour à l’ordre constitutionnel ?

Avalanche de réactions au sein de la classe politique. Depuis le 26 mars 2024, date à laquelle était censée prendre fin la Transition, certains partis et regroupements politiques montent au créneau pour exiger le retour à l’ordre constitutionnel.

Dans une déclaration anticipée, le 25 mars, le RPM, après avoir invité les autorités de la Transition au respect des engagements souverainement pris devant la communauté nationale et internationale, appellait à la « mise en place de toute urgence d’un nouveau mécanisme transitionnel pour un retour à l’ordre constitutionnel dans un délai de 6 mois ».

De leur côté, le M5-RFP Malikura et Yelema recommandent en urgence une concertation avec les responsables des forces vives nationales, pour redéfinir le contour et les objectifs et identifier les acteurs d’une nouvelle transition courte. « Le M5-RFP Mali Kura et le parti Yelema « le Changement » sont convaincus qu’après 3 ans et 8 mois de report en report provoqué, la Transition ne saurait aux forceps s’éterniser », ont dénoncé les deux entités dans une déclaration commune le 26 mars.

Dans la même veine, l’Adema-PASJ a lancé le 27 mars 2024 un « appel vibrant » aux autorités de la Transition pour « accélérer le processus devant conduire à la tenue de l’élection présidentielle qui mettra fin à la Transition ». Le parti, dans une  déclaration, estime que le « silence prolongé » des autorités de la Transition sur le chronogramme électoral suite au léger report de la date des élections « ne participe nullement à l’apaisement du climat sociopolitique ni à la consolidation de la cohésion sociale chère à tous les Maliens démocrates et républicains ».

L’Action républicaine pour le Progrès (ARP), pour sa part,  dans un mémorandum en date du 27 mars, appelle à la démission immédiate du gouvernement et à la mise en place d’un Exécutif d’union nationale dans le cadre d’un nouveau dispositif de transition véritablement inclusif. L’Alliance politique dirigée par l’ancien ministre Tiéman Hubert Coulibaly propose également de fixer une « date consensuelle raisonnable » pour l’élection présidentielle qui marquera le retour du Mali dans la normalité institutionnelle.

Actions 

Au-delà de leurs différentes réactions initiales, plusieurs partis et regroupements politiques, ainsi que des organisations de la société civile, ont réitéré leur position dans une déclaration commune le 31 mars 2024. « Nous demandons aux autorités en place, au regard du vide juridique et institutionnel ainsi provoqué, de créer les conditions d’une concertation rapide et inclusive pour la mise en place d’une architecture institutionnelle, à l’effet d’organiser dans les meilleurs délais l’élection présidentielle », indique la déclaration signée de près d’une centaine de partis politiques parmi lesquels, entre autres,  l’Adema-PASJ, le RPM, la Codem, l’ASMA-CFP, les Fare An Ka Wuli, le parti Yelema et l’UDD.

En plus d’attirer l’attention du gouvernement sur la fin de la Transition, conformément à l’article 22 de la loi No2022-001 du 25 février 2022 révisant la Charte de la Transition et au décret No2022-0335/PT-RM du 06 juin 2022 fixant le délai de la Transition à deux ans, ces partis avertissent qu’ils utiliseront « toutes les voies légales et légitimes pour le retour de notre pays à l’ordre constitutionnel normal ».

Le 28 mars dernier déjà, la Référence syndicale des magistrats (REFSYMA) et l’Association malienne des procureurs et poursuivants (AMPP), toutes deux membres de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali, signataire de la déclaration du 31 mars 2024, avaient déposé une requête devant la Cour constitutionnelle. Les deux structures demandent à la juridiction de « constater la vacance de la présidence de la Transition, de prononcer la déchéance de tous les organes de la Transition et d’ordonner l’ouverture d’une nouvelle transition à vocation de rassemblement et réconciliation », incluant toutes les composantes de la Nation, y compris l’armée républicaine, avec comme missions principales assignées l’organisation des élections en vue du retour à l’ordre constitutionnel.

À en croire Alassane Abba, Secrétaire général de la CODEM, tous les partis, regroupements politiques et organisations de la société civile se réuniront dans les prochains jours pour la mise en place du Comité de suivi de la Déclaration commune du 31 mars et pour se mettre d’accord sur les futures actions à mener.

« Sûrement que nous allons mener d’autres actions pour avoir gain de cause, parce que je ne vois pas le gouvernement tout d’un coup accéder à notre demande, compte tenu du fait qu’ils sont aussi dans leur logique. Le Premier ministre l’a dit et on le sent à travers les propos de beaucoup d’entre eux, les élections ne sont pas d’actualité », confie celui qui n’exclut pas par ailleurs parmi des futures actions la désobéissance civile. « C’est la première des choses à laquelle nous pensons », glisse M. Abba.

Bloc d’opposition ?

Depuis le début de la Transition, des plateformes opposées à la gestion des autorités se sont constituées, sans pour autant parvenir à inverser les rapports de force en leur faveur. Que ce soit le Cadre d’échange des partis et regroupements pour un retour à l’ordre constitutionnel, l’Appel du 20 février pour sauver le Mali ou encore, plus récemment, la Synergie d’action pour le Mali, elles peinent toujours à peser  face aux militaires au pouvoir.

Mais pour la première fois, ces trois plateformes, même si la Synergie d’action pour le Mali n’est pas signataire en tant qu’entité mais est représentée par Espérance Jiguiya Kura, se mettent ensemble pour mener des actions communes. Au-delà de la déclaration commune et d’éventuelles futures actions, l’initiative pourrait-elle aboutir à la formation d’un bloc d’opposition à la Transition solide ? Pour le Secrétaire général de la Codem, cela ne semble pas évident.

« Les partis ont signé, mais ils n’ont pas les mêmes positions. Certains ont signé juste parce qu’ils se sont d’accord pour le retour à l’ordre constitutionnel. Mais de là à faire un bloc d’opposition, ce n’est pas aisé. Les partis n’ont pas les mêmes visions. L’opposition suppose qu’il y ait un chef de file et il n’est pas facile de le dégager dans ce contexte », concède Alassane Abba.

Par ailleurs, selon certains observateurs, le succès même des actions communes annoncées des partis, regroupements politiques et organisations de la société civile signataires de la déclaration du 31 mars 2024 n’est pas garanti. « Il sera très difficile pour ces partis de mener des manifestations qui puissent aboutir à quelque chose de probant. Le pouvoir en place semble décidé à ne laisser émerger aucune forme de contestation », glisse un analyste.

« Quand la Synergie d’action pour le Mali a voulu mener ses activités, elles ont été tout simplement interdites pour motif de sécurité par la Délégation spéciale du District de Bamako. Je pense que les autorités vont brandir les mêmes motifs pour interdire également toute manifestation de la nouvelle dynamique des partis et regroupements politiques qui est en train de se mettre en place », prédit-il.

COFOP : Derrière les démissions, une bataille de positionnement

Plusieurs associations et partis politiques ont annoncé le 6 février leur démission de la Coalition des forces patriotiques (COFOP), sur fond d’incompréhensions internes et de divergences de positionnements.

Elles sont au total 7 organisations membres de la coalition, dont 2 partis politiques (Parti UNION et Parti démocratique du peuple malien PDPM) et 5 associations (Siguida Tagne, Association Sikidja, AMJP, APAS et AFVAM) à avoir claqué la porte de la COFOP pour « signaler notre désaccord profond et notre refus de participer à une gouvernance qui ne respecte pas les principes qui nous ont unis au départ ».

« Cette décision découle du constat que les principes fondamentaux qui guident notre Coalition, tels que le respect des textes et des règles démocratiques, ont été compromis. Nous regrettons profondément de constater une violation flagrante de la règle de prise de la présidence tournante, établie à un an, qui n’a pas été respectée, le Président en place ayant maintenu sa position pendant cinq ans sans renouvellement », indiquent les démissionnaires.

Ils dénoncent également « l’attitude paternaliste » du  Président de la Coalition qui, selon eux, a contribué à une atmosphère incompatible avec les valeurs démocratiques de la COFOP et sapé la confiance au sein de la Coalition, «  compromettant ainsi notre capacité à œuvrer pour le bien de notre pratique républicaine ».

Divergences de fond

Selon les explications du Président de la COFOP, que nous avons contacté, les membres démissionnaires de la Coalition menaient depuis plusieurs mois des activités contraires au positionnement de la COFOP. « Ils ont appelé à voter non au référendum et ont participé à tous les meetings des opposants alors que la COFOP était pour le « oui ». Nous les avons rappelés à l’ordre mais ils ont refusé. Donc, à l’Assemblée générale, il a été demandé au bureau rentrant de les sanctionner, car ils nuisaient aux actions de la COFOP », précise le Dr. Abdoulaye Amadou Sy.

À l’en croire, en violation de l’article 7 des statuts de la COFOP,  les 7 organisations ont adhéré au Front Uni pour le Mali (FUMA) créé en novembre dernier et dont Mamadou Traoré, Président du parti UNION  et ancien candidat à la présidentielle de 2018, est le coordinateur.

« L’article 7 stipule que nul parti politique ou association ne peut adhérer à un autre regroupement de partis politiques ou d’associations dont les buts sont contraires à ceux de la Coalition des Forces patriotiques. Or le FUMA est un regroupement de l’opposition et la COFOP a signé un accord de partenariat avec le M5-RFP et soutient les actions du pouvoir actuel. À partir de ce moment, deux options s’offraient à eux. Soit ils partaient d’eux-mêmes, soit ils se faisaient exclure », avance le Dr Sy.

Quant à la violation de la règle de prise de la présidence tournante dont il est accusé, l’ancien ministre des Transports et des travaux publics affirme que cette règle n’a jamais existé dans les statuts de la Coalition.

« Il n’est pas écrit dans nos statuts que la présidence est tournante. Les statuts disent simplement que le mandat est d’une année renouvelable. Chaque année, le bureau est refait. Ils se sont présentés à chaque fois mais ils n’ont pas été élus. Ils veulent avoir la présidence de la COFOP pour l’amener à l’opposition ».

Coalition affaiblie ?

Alliance politique d’envergure à ses débuts, issue des entrailles de l’ex-majorité présidentielle sous IBK, la COFOP a enregistré de par le passé les départs de certains grands partis politiques, à l’instar de la Codem et du parti SADI.

Composée depuis de 24 partis politiques et associations,  elle se retrouve désormais avec 17 organisations membres suite aux nouvelles démissions, ce qui pourrait porter un coup fatal à la coalition.

Mais pour son Président, cela ne sera pas le cas. « C’est du pain béni pour la COFOP. Ceux qui partent n’apportent rien à la Coalition. Cela clarifie plutôt notre position. C’est en fait la partie molle qui vient de se détacher du regroupement », clame-t-il.

Paix et cohésion sociale : des partis politiques lancent un appel

26 partis politiques ont lancé un appel pour la paix et la stabilité au Mali. À l’initiative de l’URD, ces formations politiques se sont réunies les 13 et 15 septembre au Palais de la Culture pour formaliser le contenu de ce document. Dans le texte, signé le 18 septembre, les partis condamnent de la manière la plus ferme les meurtres et autres actes criminels commis à l’encontre des populations civiles innocentes et de leurs biens. Ils encouragent le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités avec fermeté pour défendre l’unité, l’intégrité territoriale, la paix et la stabilité dans le pays, dénoncent le mutisme persistant et incompréhensible des défenseurs des droits de l’Homme, des États démocratiques, des organisations sous-régionales et régionales et rappellent que l’intégrité territoriale et la souveraineté du Mali sur l’ensemble de son territoire ne sont pas négociables. Les partis signataires sont entre autres l’URD, l’ADP-Maliba, l’ADEMA-PASJ et des partis mineurs. De nombreux partis d’envergure n’ont pas signé, notamment SADI, la CODEM ou encore le PARENA, dont les responsables assurent que la déclaration leur est parvenue en retard et qu’ils prendront le temps de l’étudier avant d’apposer une éventuelle signature. Le parti Yelema s’est refusé à tout commentaire. Le MPR, parti du Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, a fait savoir qu’il n’avait pas besoin de signer un document pour montrer son soutien à la Transition.

Dr. Modibo Soumaré : « la transition avance à pas de tortue »

Dr. Modibo Soumaré a pris le 2 novembre la présidence tournante du cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour un retour à l’ordre constitutionnel, qui a changé d’appellation et adopté de nouveaux textes.

Sous quel signe placez-vous ce mandat?

D’abord, il faut dire que le Cadre s’est doté de nouveaux textes. Un certain nombre de choses ont changé. Je place ce mandat sous le signe de la redynamisation du Cadre mais aussi du réalisme politique pour trouver les solutions idoines pour la sortie de crise. Que nous soyons une vraie force de propositions. Cela ne nous empêchera pas de nous adresser au peuple, avec lequel nous allons beaucoup échanger dans les communes.

Quelles sont les prochaines activités prévues ?

Nous avons établi un plan d’action sur 6 mois. Pour les 3 premiers, nous avons convenu d’y aller mois par mois. Pour novembre, nous avons des rencontres en vue. Nous allons rencontrer le maximum d’acteurs, chefs traditionnels et coutumiers, ordres religieux, ambassadeurs et acteurs politiques pour expliquer notre lecture de l’état de la Nation et la nécessité impérieuse de conjuguer nos efforts pour sortir de la situation actuelle. Nous projetons d’organiser très rapidement un séminaire sur l’avant-projet de Constitution et sur le chronogramme de la Transition pour dégager publiquement notre position sur ces deux questions majeures.

De cadre d’échanges pour une « transition réussie », vous êtes maintenant pour un « retour à l’ordre constitutionnel ». Pourquoi ce changement?

Nous avons remarqué que certains faisaient la confusion sur le nom. Être pour la réussite de la Transition ne veut pas dire être un club de soutien aux autorités. La transition est une période pendant laquelle la vie de la Nation ne doit pas s’arrêter. Notre rôle est de mener toutes les réflexions qui permettront que cette période soit une réussite. Aujourd’hui, nous pensons que pour aller vers la normalisation institutionnelle et avec nos partenaires il va falloir finir cette transition. Elle ne peut pas durer plus de 4 ans, ce serait intenable. Il faut aller aux élections dans les délais prévus et installer des autorités légitimes et légales qui vont permettre la levée de toutes les sanctions liées au fait que nous soyons dans une situation exceptionnelle.

Quel regard portez-vous sur la mise en œuvre du chronogramme de la transition ?

Nous pensons que la Transition avance à pas de tortue. Il va falloir des correctifs. Vous voyez par exemple l’installation de l’AIGE, qui sème le trouble dans tout esprit éclairé vue la façon dont les membres ont été désignés. Il y a aussi la marche vers un projet de Constitution sur laquelle nous allons incessamment délibérer.

Transition : un chronogramme au ralenti

Un chronogramme des échéances électorales de la Transition, allant jusqu’en février 2024 a été dévoilé le 28 juin 2022 à la classe politique et à la société civile au sein du Cadre de concertation avec le gouvernement. 4 mois après, certains acteurs pointent du doigt une lenteur dans la mise en œuvre et s’interrogent sur la tenue à date des différents scrutins.

Dans le chronogramme électoral présenté à la classe politique et transmis à la Cedeao à la veille de son Sommet extraordinaire du 3 juillet 2022, qui allait décider de la levée des sanctions qui pesaient sur le Mali depuis le 9 janvier, les autorités de la Transition prévoient la tenue de quatre élections.

Le référendum constitutionnel est pour le mois de mars 2023, avec la convocation du collège électoral un mois plus tôt, en février. Ensuite suivra, toujours en mars 2023, la convocation du collège électoral pour l’élection des conseillers des Collectivités territoriales en juin 2023.

Pour l’élection des députés à l’Assemblée nationale, le 1er tour est fixé à octobre 2023 et le second en novembre. Pour cette élection, la convocation du collège électoral est prévue deux mois plus tôt, en juillet 2023. Enfin, l’élection du Président de la République doit se tenir en février 2024, le collège électoral étant convoqué en octobre 2023.

Retards avérés

La nouvelle loi électorale, adoptée le 17 juin 2022 et promulguée par le Président de la Transition le 24 juin, confie l’organisation des scrutins à l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE). Mais la mise en place de cet organe, qui constitue la première étape dans la tenue de toutes les élections prévues sous la Transition, a pris du retard.

Le décret de nomination des membres du Collège de l’AIGE, qui était prévu pour le 13 juillet 2022, n’a été pris que le 12 octobre dernier et la prestation de serment des membres, qui devait avoir lieu le 28 juillet, n’a été effective que le 20 octobre, soit après environ 3 mois. Par contre, les coordinations de l’AIGE dans les régions, district, cercles, communes, ambassades et consulats ne sont toujours pas installées, alors que cela était prévu pour  le 2 août 2022.

Seule la révision annuelle des listes électorales, du reste comme chaque année, a débuté comme prévu le 1er octobre 2022 et se poursuivra jusqu’au 31 décembre sur l’ensemble du territoire national, à l’exception de certaines localités toujours en proie à l’insécurité.

Par ailleurs, selon le chronogramme, le projet de loi référendaire doit être examiné et adopté par le Conseil des ministres, puis transmis au Conseil national de transition (CNT) et adopté par l’organe législatif courant novembre 2022.

« Nous constatons un retard et nous pensons qu’il n’y a pas de volonté manifeste de respecter le délai. Il était prévu qu’on se retrouve chaque mois pour évaluer la mise en œuvre du chronogramme, mais du mois de juin jusqu’à maintenant le Cadre de concertation n’a pas été convoqué », s’offusque Amadou Aya, Secrétaire général de la Codem.

Yaya Sangaré, Vice-président de l’Adema-Pasj, abonde dans le même sens. Pour l’ancien ministre, le retard pris dans l’exécution du chronogramme ne s’explique pas et le gouvernement devrait revenir à la classe politique pour des échanges et explications.

« Nous avons des appréhensions, mais nous disons que nous allons juger sur pièces. Chaque fois que nous allons constater une mauvaise foi, nous allons alerter et demander à ce que nous respections nos propres engagements et menions cette transition à bon port », poursuit M. Sangaré.

Si, pour sa part également, l’analyste politique Bréhima Mamadou Koné reconnait une lenteur dans la mise en œuvre du chronogramme de la Transition, il est persuadé que cela « n’est pas de nature à être une raison de report d’une activité prévue dans ce chronogramme ou d’une élection quelconque ». « À mon avis, les autorités de la Transition sont en train de travailler d’arrache-pied pour la mise en œuvre de ce chronogramme. Il y a des éléments qui prouvent à suffisance aujourd’hui que l’ensemble des acteurs, nationaux ou internationaux, ont pris à bras le corps l’organisation des différentes élections qui sont prévues », avance-t-il.

« Je crois qu’il y a une volonté politique de respecter ce chronogramme et, s’il y a la volonté politique, tout est possible. Je pense que les choses évoluent et on sent que le gouvernement est en train de travailler », appuie Nouhoum Togo, Président de l’Union pour la sauvegarde de la République (USR)

Tenue du référendum menacée 

Le décalage dans les activités prévues dans le chronogramme fait craindre à certains acteurs de la classe politique et de la société civile la non tenue du scrutin référendaire du 19 mars 2023. « Il est bien  possible que le retard pris aujourd’hui ait un impact sur la tenue du référendum et de l’élection des conseillers des collectivités. Il est dit par exemple  que les représentations de l’AIGE doivent être installés 6 mois avant le début de la campagne électorale, mais cela n’est pas encore le cas à 5 mois de l’échéance », fait remarquer Sékou Niamé Bathily, membre du Rassemblement pour le Mali.

Mais, de l’avis de Bréhima Mamadou Koné, les deux premiers scrutins prévus peuvent se tenir dans les délais. « Ce ne sont pas des élections comme la présidentielle ou les législatives, qui coûtent extrêmement cher au pays et qui demandent assez d’efforts dans leur organisation. Ce sont des élections à un seul tour. Je pense qu’en 3 mois, l’essentiel du travail peut être fait. Le retard pris aujourd’hui n’est pas de nature à avoir un quelconque impact sur les deux premiers scrutins », tranche l’analyste politique.

À l’Adema-Pasj, pour respecter le délai de 24 mois imparti à la Transition, l’éventualité d’une modification du chronogramme, qui a été la position du parti lors des échanges du Cadre de concertation, n’est pas écartée. « Pour nous, même le référendum n’était pas important, vu que cela peut jouer sur le reste du calendrier. Nous avions dit à l’époque qu’il était difficile de tenir tous les scrutins et qu’il fallait se concentrer sur les scrutins incontournables comme la présidentielle et les législatives », rappelle Yaya Sangaré.

« S’il faut aller au référendum en mars 2023, il faut un préalable qui est non seulement  la stabilité politique mais aussi le consensus autour de l’avant-projet de Constitution, qui devra refléter les aspirations du peuple », alerte Sékou Niamé Bathily, pour lequel les autorités doivent  communiquer avec les forces vives de la Nation.

« S’il y a un consensus, tout est possible. Mais s’il y a des décisions qui sont prises sans prendre en compte certains partenaires importants dans le processus, cela pourrait amener à un blocage et, de retard en retard, on aboutira à un glissement dans le chronogramme qui pourrait aboutir à une crise », prévient t-il

Chronogramme toujours tenable ?

Le chronogramme de la Transition sera-t-il respecté pour une fin dans le délai imparti ? Du point de vue de Nouhoum Togo, qui croit « fermement qu’ensemble nous devons travailler pour relever le défi », cela ne fait pas de doute.

Bréhima Mamadou Koné soutient qu’on ne peut pas dire aujourd’hui qu’il n’y a pas de volonté politique et qu’il n’y a pas d’engagement de la part des autorités de la Transition d’aller vers l’organisation des différentes élections suivant le chronogramme électoral, qui a été élaboré de concert avec l’ensemble des forces vives de la Nation et soumis à la communauté internationale, qui suit de près l’évolution de la situation au Mali.

Amadou Aya ne partage pas cet avis. Pour le Secrétaire général de la Codem, pour lequel  les autorités de la transition « doivent poser la valise » si elles ne parviennent pas à respecter le nouveau délai, un autre chronogramme doit tout simplement être proposé, compte tenu du retard pris dans la mise en œuvre de celui du 28 juin. « Il faut revoir ensemble ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas et abandonner certains scrutins », préconise-t-il.

Yaya Sangaré y va avec un ton plus modéré, même si le doute sur le respect du chronogramme est partagé. « Nous pensons que cela va être tenu, mais ce sera difficile. Il faut que tout le monde soit associé et que chacun soit doté d’un minimum de bonne foi et ensemble on pourra arriver à tenir le chronogramme dans le délai imparti », relativise le Vice-président de l’Adema-Pasj.

Mais, même s’il semble être trop tôt pour évoquer une possible nouvelle prolongation de la Transition au-delà de février 2024, certains acteurs craignent déjà ce scénario, dont les conséquences seraient nombreuses pour le pays. Toute la classe politique est unanime pour « l’éviter  à tout prix ».

Mali – Housseini Amion Guindo : « aucune malice ne saurait prévaloir »

Le 7 mars, l’alliance Jigiya Kura a signé sa rentrée politique avec un meeting tenu au Palais de la culture et porté par la CODEM d’Housseini Amion Guindo. Ce dernier, dans cet entretien, évoque la marche de la transition et la vision de cette plateforme.

Quel message avez-vous voulu faire passer ?

Le meeting était autour de deux thèmes. Tout d’abord les réformes indispensables, puis le vivre-ensemble. Nous avons parlé d’inclusivité, qui doit être la règle pour nous permettre une sortie apaisée de la transition. Nous avons exigé un chronogramme clair et précis pour les élections et nous avons aussi demandé que les efforts des gouvernants actuels soient recentrés sur la sécurité et l’organisation des élections dans un cadre inclusif.

Craignez-vous qu’avec les différentes actions inscrites dans le PAG la transition aille au-delà de 18 mois ?

Nous disons qu’aucune malice ne saurait prévaloir. Il y a une feuille de route bien concoctée, d’abord entre acteurs maliens et ensuite en rapport avec la communauté internationale. Donc nous distraire avec des choses qui n’ont rien à voir avec ce qui a été convenu, aux fins probablement d’obtenir des bonus, nous pensons que cela peut être de la malice. Le risque serait un embrasement supplémentaire du pays. La situation actuelle nous condamne à mettre le Mali au devant de tout et non jouer de malice pour s’éterniser et jouir du pouvoir.

L’organe unique de gestion des élections ne sera probablement pas opérationnel sous la transition. Êtes-vous inquiet pour la crédibilité et la transparence des futurs scrutins ?

Je pense que ce n’est pas l’organe unique qui va nous garantir forcément la crédibilité et la transparence des élections. S’il doit être mis en place aujourd’hui, ce sont encore les autorités de la transition qui le feront. Elles peuvent mettre qui elles veulent et en faire ce qu’elles veulent. L’organe unique n’est pas l’assurance de l’organisation de bonnes élections, c’est la conscience patriotique des autorités de la transition qui nous permettra, même dans le cadre d’une organisation des élections par l’Administration territoriale, de garantir l’égalité de chances pour tous, dans le seul souci du Mali.

Vous vous êtes beaucoup déplacé, à l’intérieur du pays et même à l’extérieur, ces derniers temps. Êtes-vous en précampagne ?

Bien entendu. Vous savez, une transition c’est une parenthèse et une exception, dans un pays démocratique. Elle ne fait rien d’autre qu’organiser la mise en place d’autorités légitimes. Donc c’est pendant cette transition qu’il faut remobiliser les troupes autour d’un projet pour essayer de leur proposer une alternative après la transition. C’est ce que nous faisons dans un rassemblement national.

Djiguiya Koura : Une nouvelle alliance politique en gestation

Alors que le Mali amorce une période transitoire pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel, suite à la démission de l’ex Président Ibrahim Boubacar Keita, un nouveau regroupement de partis politiques et d’associations sera lancé dans les prochains jours. Cette nouvelle force, composée aussi bien de partis d’opposition que de l’ancienne majorité, se veut avant-gardiste, pour « rester sur les rails, aller à la conquête du pouvoir et assurer le tournant générationnel ».

Les démarches de création de Djiguiya Koura sont très avancées et la nouvelle force sera lancée officiellement avant le 22 septembre 2020. « C’est une force qui est composée de partis politiques jeunes, pas forcément issus du mouvement démocratique, mais également d’associations, de groupements d’associations et de personnalités, notamment des cadres financiers et juridiques, pour ensemble non seulement s’organiser en avant-garde mais aussi regarder vers l’avenir », explique Housseini Amion Guindo, Président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), l’un des partis à l’origine de l’initiative.

Selon Guindo, la force en création rassemblera des partis politiques et des associations de jeunes, de femmes et professionnelles qui étaient avec le M5 – RFP, ainsi que des associations et partis politiques issus de l’ancienne majorité.

« C’est pour que le Mali ne dévie pas, pour que nous allions à l’essentiel et essayions de préserver le pays, que cette période ne soit pas l’occasion de créer une nouvelle caste de privilégiés et que le véritable souci de tous soit le Mali », précise l’ancien ministre de l’Environnement.

Au-delà de la transition

« Djiguiya Koura n’est pas une force pour gérer une transition. Nous sommes plus tournés vers l’avenir que sur le présent », clame M. Guindo, dont le parti, la CODEM, est « entièrement engagé et même dédié » à la nouvelle formation politique.

On peut en déduire que cette force, qui s’inscrit sur la durée, partagera la vision de la CODEM sur la transition. Une vision qui articule cette transition autour de deux missions essentielles, la sécurisation du pays et la préparation d’élections générales libres et crédibles.

« Nous sommes convaincus que la transition n’a aucune légitimité pour s’installer longuement, encore moins aller vers des réformes en profondeur dans notre pays », confie celui qui s’est classé cinquième lors de la présidentielle de 2018.

Toutefois, ajoute-t-il, Djiguiya Koura sera là pour « non seulement suivre cette transition mais également l’aider si nécessaire avec des propositions, si elle est invitée à y participer ».

Cadre national de concertation : Toujours viable?

Dans le but de traiter les questions liées aux réformes à venir et pour organiser les élections, le Premier ministre a signé un décret, le 17 janvier, portant création du Cadre national de concertation. Cependant, certains partis politiques, comme l’URD et la CODEM, se sont retirés de l’initiative en attendant la prise en compte de leurs observations. Le cadre sera-t-il vide de sens ?

« Ce cadre de concertation a été initié pour concilier la nécessité de dégager un consensus autour des grandes questions qui concernent la Nation et le temps limité que nous avons devant nous. Normalement, tous les citoyens, à tous les niveaux, doivent être associés pour aboutir aux concertations nationales, mais nous devons aller aux élections législatives au plus tard le 30 juin », justifie au préalable Brahima Coulibaly, conseiller technique au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation. La première réunion depuis la mise en place de cette nouvelle formule du cadre national de concertation date du 31 janvier. Depuis, plusieurs rencontres se sont tenues pour aborder les questions à l’ordre du jour. Mais, dans une correspondance en date du 1er février, l’URD a adressé ses observations et recommandations sur le cadre national de concertation. Le parti du chef de file de l’opposition réclame un dialogue qui « doit aboutir à un accord permettant le consensus nécessaire sur les réformes institutionnelles et politiques pour une sortie de crise réussie », indique la lettre. « Cet accord politique déterminera les mécanismes de l’organisation d’un large débat national, sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent, avec l’ensemble des forces vives de la Nation », poursuit le document. Mais, quelques jours après, la CODEM, parti de l’ancien ministre des Sports, suspend aussi sa participation à ce cadre. Pour le parti de la quenouille, le cadre, « tel que proposé suivant l’arrêté du 17 janvier, dans sa composition, ses missions et son fonctionnement, ne correspond pas aux attentes de notre peuple ». La CODEM estime qu’il « n’obéit pas aux conditions d’inclusivité pour traiter des grandes questions qui assaillent notre Nation », dit le communiqué.

Pour donner suite à certaines de ces observations, le ministère en charge de la question a pris en début de semaine des nouvelles mesures. « Le ministre a pris  une nouvelle décision, dans laquelle le  cadre va être ouvert à tous les partis politiques, sans distinction, à toutes les organisations de la société civile et à tous les mouvements signataires de l’Accord. Tout cela pour qu’on soit d’accord sur ce qu’on va faire sur la Constitution, le découpage territorial, les élections des députés, celles des sénateurs, etc. », informe le conseiller technique du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation.

Un cadre vital

La volonté de réussir les réformes à venir et les enjeux du moment obligent le gouvernement à prôner le consensus. Une convergence de toutes les forces vives est nécessaire pour maintenir l’équilibre national. « Au départ, on avait dit qu’il fallait représenter les partis politiques en fonction de leur poids, mais aujourd’hui, même si vous êtes seul dans votre parti vous pourrez venir. Il y aura deux instances. D’abord une pour les formations politiques, qui regroupe les présidents des partis qui donneront les grandes orientations sur toutes ces questions. Ensuite il y aura la commission technique, composée des experts du ministère de l’Administration territoriale et des départements  ministériels concernés », détaille Brahima Coulibaly.  Selon lui, la tenue des  élections législatives avant fin juin, conformément à la loi électorale, est indispensable. Mais pour l’heure, le chargé de communication de l’URD, Me Demba Traoré, dit s’en tenir à leur lettre d’observations et de recommandations. « S’il y a des actes officiels qui sont pris, on va les analyser, mais pour l’instant c’est le status quo. On s’en tient à tout ce qu’on a développé dans la lettre », fait-il brièvement savoir. « Dans tous les cas, si l’opposition ne vient pas, il y aura un goût d’inachevé, mais la démocratie, c’est la loi de la majorité. Nous nous sommes engagés à mener toutes ces réformes et en même temps il y a la communauté internationale qui nous regarde », explique le conseiller technique.

Housseini Amion Guindo : « Ce n’est pas un combat contre le Président IBK »

Ces dernières semaines, le président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), Housseini Amion Guindo, est monté au créneau. L’ancien ministre s’engage dans un combat nouveau contre la prorogation des mandats des députés. Le dimanche 21 octobre, avec d’autres personnalités de la scène politique, il a créé la Convergence des forces patriotiques pour sauver le Mali (COFOP).  « Poulo » revient sur ces prises de position et les raisons de cette nouvelle lutte.

Au second tour vous avez soutenu le président IBK. Vous venez de crée une coalition politique, alors que certains disent que vous êtes membres du Front pour la sauvegarde de la démocratie. Quelle est  réellement votre position ?

Je rappelle que j’ai été membre du gouvernement d’IBK pendant quatre ans suite au soutien que nous lui avons apporté au second tour en 2013. Quand il s’est agi d’aller  à une nouvelle élection présidentielle pour un nouveau mandat en 2018, notre parti a estimé qu’il fallait  conformément à nos statuts présenter une candidature. C’est  qui m’a amené à démissionner de mon propre chef. Au second tour de l’élection,  pour une question de cohérence et de constance notre parti  a soutenu IBK. Ensuite il a été question des  élections législatives. Et pour nous, autant la présidentielle obéit à des délais, les législatives aussi. Le collège électoral a été convoqué. Mais jusqu’au dépôt des liste on ne  nous a pas parlé de report. Le gouvernement peut reporter mais  la prorogation des mandats des députés  ne doit pas venir de lui. Parce que l’Assemblée nationale est censée contrôler le gouvernement.  Si c’est le gouvernement qui  donne mandat aux députés on renverse du coup la République. Pour nous, il fallait un débat inclusif pour faire face à la situation.  Mais il aurait fallu que le gouvernement reconnaisse son incapacité à tenir l’élection et invite la classe politique pour savoir ce qu’il faut faire. Il y a des réformes aujourd’hui  indispensables pour le pays. Et ces réformes ne  doivent pas se faire dans le mépris et l’arrogance.  Nous nous opposons à la dictature d’une personne ou d’un clan contre notre loi fondamentale et au mépris du peuple.

D’où est venue l’idée de cette convergence ?                                                                       

Je suis l’initiateur de cette convergence des forces patriotiques pour sauver le Mali.  C’est moi qui suis parti voir tous les autres membres.  Il est réel que souvent nous sommes différents dans les points de vue mais nous nous sommes voulus complémentaires contre cette dérive et d’autres dérives du pouvoir.

Etes-vous membres du FSD ?

Je n’ai jamais été membre du Front pour la sauvegarde de la démocratie(FSD). Nos combats sont différents, car eux ont du mal à reconnaitre IBK comme Président de la République alors que nous,  nous le reconnaissons. Nous sommes contre cette coalition Cour Constitutionnelle-Gouvernement-Assemblée qui viole notre Constitution. Notre action est une alerte. Si le président qui est la première institution pense que c’est comme cela qu’il faut faire alors notre action se dirigera contre lui.

Pour certains c’est par ce que vous vous  n’êtes pas vu récompenser par IBK ?

En 2013, nous avons été cinquièmes à l’élection présidentielle. Mais le CODEM ne figurait pas dans le gouvernement Tatam LY. Pourtant, nous nous ne sommes pas opposés à lui. Mieux, la majorité m’a combattu en tant que député élu à Sikasso et à la limite volé mes voix. Bien avant qu’IBK ne soit au pouvoir j’ai eu à proposer des ministres dans les gouvernements. Mon ambition n’est pas d’être ministre. Je suis dans le privé et j’ai mes établissements. J’ai toujours vécu en comptant sur moi-même, toute ma vie. J’ai fait trois ans au ministère des Sports  sans que mes établissements reçoivent un seul élève de l’Etat. Personne ne m’a entendu m’en plaindre. Personne ne peut dire que je suis dans les histoires de marché ou de détournements. Je me suis toujours battu pour l’intérêt général.

Ne craignez-vous pas que ces revirements impactent l’image de votre parti ?

Il n’y a pas  de revirement. Notre parti n’est pas un parti d’opposition à IBK. Nous nous opposons à un fait que nous estimons contraire à notre constitution. Quand j’étais membre du gouvernement pendant le  projet de  révision constitutionnelle mon parti était opposé au OUI. Ce n’était pourtant pas une carrière d’opposant.  La position du CODEM a été de demander au président d’écouter son peuple. Je suis  parti le voir et lui dire d’écouter son peuple et de se raviser par rapport à  ce projet. Nous sommes cohérent dans ce nous faisons.

Que comptez-vous entreprendre après ?

Pour le moment c’est une alerte.  J’avais déjà annoncé qu’on combattra cette façon de faire de toutes nos forces et sans répit. Ils ont parlé de report sans arrêter le processus. Nous allons créer un regroupement plus large. Nous serons avec tout ce qui se sentent mal ou qui ont peur de l’avenir pour agir ensemble. Nous userons de tous les moyens légaux pour que nous soyons entendus.  Nous nous associerons avec tous ceux qui sentent leur avenir menacé. Mais nous ne nous engagerons pas dans un combat qui mettra en cause l’élection du président de la république ou sa légitimité. C’est la ligne rouge pour nous à ne pas franchir.  Ce n’est pas un combat contre le président IBK mais un combat contre les dérives.

Paul Ismaël Boro : « Se rassembler pour faire face aux maux du pays »

Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) a été lancé le 6 octobre pour mettre fin aux dérives du régime d’IBK selon le manifeste de cette nouvelle coalition. Paul Ismaël Boro, qui a lu la déclaration liminaire de ce front qui doit encore trouver sa structure et son organisation, a répondu aux questions de Journal du Mali.

Comment en êtes-vous arrivés à mettre en place ce front ?

Avec tous les maux que connait le pays, il nous fallait impérativement nous rassembler pour y faire face. Il est vrai que nous étions dans la dynamique de remettre le candidat Soumaïla Cissé, dans ses droits, mais nous nous sommes dits que nous devions aller plus loin. Nous ne pouvons pas que revendiquer pour Soumaïla, nous ne pouvons non plus rester indifférents aux problèmes que connaît notre pays. Pour ne pas que ces problèmes deviennent des obstacles à notre démocratie, des personnalités et des Maliens lambda se sont mis ensemble pour sauvegarder cette démocratie.

Vous abandonnez le combat pour Soumaïla Cissé au profit de nouveaux objectifs ?

Dans notre manifeste, nous avons un passage qui évoque les fraudes enregistrées lors des élections. Laisser le combat pour Soumaïla au profit d’autres combats, j’y réponds non. Nous étions avec Soumaïla Cissé au second tour. D’autres tels qu’Oumar Mariko et Housseini Amion Guindo ne l’ont pas soutenus mais sont dans le FSD. Les magistrats qui sont engagés dans un bras-de-fer avec le gouvernement peuvent aussi se retrouver dans le front. Il faut nous mettre ensemble pour défendre tous ceux qui peuvent mettre en péril les valeurs de notre pays.

Tous les leaders d’opinion n’ont pas adhéré au front. Des consultations sont-elles prévues?

Nous avions les représentants du chérif de Nioro et de Mahmoud Dicko au lancement. Moi-même j’ai été directeur de campagne de Modibo Koné lors de la présidentielle, mais je ne peux engager le Mouvement Mali Kanu sans son accord. Nous avons Tiebilé Dramé et Soumaïla Cissé. Ce qui est compliqué c’est d’amorcer le départ. Après, pour ceux qui ne sont pas au parfum, nous nous organisons afin de faire comprendre aux uns et aux autres que nous ne pouvons faire le Mali seuls. Ceux qui doivent être contactés le seront, et ce travail est déjà en cours.

Comment comptez-vous mener la lutte ?

Je ne sais pas pour le moment. Nous avons un siège, c’est celui qui servait de cadre à Soumaïla Cissé durant la présidentielle. Nous voulons nous retrouver dans la semaine afin de tout finaliser, et de commencer le travail au plus vite.

CMP : toujours vivante ?

Au fur et à mesure que les échéances électorales s’approchent, des partis membres de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) jettent l’éponge. Le retrait de Yelema de Moussa Mara et du CAP de Racine Thiam, ainsi que la démission du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaila Konaté, témoignent du malaise au sein du regroupement. Pire, pour certains, ce n’est qu’un début.

Créée le 7 septembre 2014 par plus d’une soixantaine de partis politiques, la Convention de la majorité présidentielle (CMP) avait pour objectif de défendre et de soutenir le programme politique du Président IBK. Trois ans après, le malaise s’installe. Il y a plus d’un an, SADI d’Oumar Mariko et l’ADP – Maliba d’Amadou Thiam donnaient le la du départ. Surviendra ensuite la démission de Racine Thiam de son poste de Directeur de la communication de la Présidence, suivie, le 28 octobre dernier, de la formalisation de son rapprochement avec l’URD, principal parti de l’opposition. Une divergence de vues dans la gouvernance du pays aurait motivé ce départ. Puis vint le tour du parti Yelema de l’ancien Premier ministre Moussa Mara de lâcher ses alliés d’hier, le 8 juillet 2017, retrait acté lors du 2ème congrès du parti, les 18 et 19 novembre à Mopti. Contrairement au CAP, Yelema n’a pas rejoint l’opposition, préférant adopter une position médiane.

La majorité affaiblie

Selon Mamadou Doumbia, député ADP – Maliba, ces départs s’expliquent par l’ambition de certains chefs de partis de se présenter aux élections à venir. « Les gens ont composé avec la majorité, mais avec l’approche des élections, certains choisissent de partir pour se présenter ». Selon lui, la majorité est affaiblie, mais « c’est à elle de travailler suffisamment. » Pour le chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaila Cissé, « la majorité n’existe que de nom ». Même la CODEM, selon lui, est confronté à des difficultés au sein de la CMP. Mais, d’après Mamedi Sidibé, député RPM, la majorité se porte bien. D’ailleurs, « nous avons la majorité absolue rien qu’avec le RPM à l’Assemblée nationale », souligne-t-il. « C’est dans le souci de fédérer les enfants du Mali pour faire face aux enjeux actuels que la CMP a été créée, car ce qui compte pour IBK, c’est le Mali ». Mais la démission du ministre de la Justice, le 27 novembre, confirme éloquemment, aux yeux de certains, la discorde qui régnerait au sein du gouvernement.

Présidentielle 2ème tour : Housseini Amion Guindo appelle à voter IBK

« En attendant la proclamation des résultats définitifs par la cour constitutionnelle nous pouvons d’ores et déjà  nous réjouir du résultat provisoire que nous avons obtenu, résultat qui marque l’encrage de notre parti sur le territoire national. Ce résultat nous conforte a maints égards, dans notre conviction que nous somme un parti sur lequel il faut compter aujourd’hui pour un Mali nouveau. » a souligné l’honorable Housseini Amion Guindo dit « Poulo » lors de la rencontre avec les journalistes. Par ailleurs, « Poulo » a affirmé que depuis la proclamation des résultats provisoires, il a été beaucoup courtisé par les deux candidats. « Nous avons tenu bon en nous gardant de nous déclarer en faveur de l’un ou l’autre candidat. Cette position est prise par principe que par calcul. C’’est par principe de respect de la légalité et de démocratie interne que nous avons attendu de connaà®tre les résultats officiels fussent-ils provisoires. Ces principes sacrés à  la CODEM commandent que pour une décision d’un si grande importance, la base soit consultée et qu’elle s’exprime dans toute sa diversité. » a indiqué le candidat de la CODEM; C’’est après consultation que la CODEM a clairement exprimé sa position. « Nous déclarons solennellement notre soutien au candidat Ibrahim Boubacar Keita au deuxième tour. » a poursuivi Housseini Amion Guindo. A la date du 5 aout 2013, 20 candidats (sur 27 ndlr) du 1er tour ont confirmé leur soutien à  Ibrahim Boubacar Keà¯ta, en vue du second tour de la présidentielle.

Alliance PDES-Codem : à quoi ça rime ?

La politique, un jeu du chat et de la souris. Des alliances et des mésententes du jour au lendemain. Les alliés d’hier deviennent donc les ennemis jurés de demain. Et vice versa. Et au fur et à  mesure que l’élection présidentielle approche, certains revoient leurs dispositif et cherchent de nouveaux amis pour servir leurs ambitions politiques. Le parti PDES lancé en juillet 2012 en grandes pompes et qui enregistre de nombreuses défections semble lui se chercher un leader et plus de militants. Constitué de fortes personnalités en son sein et pour la plupart proches du pouvoir actuel, il n’est pas étonnant que des querelles de leadership s’y installent fréquemment. Ah solidarité quand tu nous lâches… Jeamille Bittar, 1er vice président du parti, s’est investi candidat en son nom propre, sous la houlette de l’UMAM, l’Union des Mouvements et associations du Mali qui le soutient. Séméga, le charismatique président du parti PDES et membre du gouvernement actuel, ne saurait lui prétendre à  la magistrature suprême après l’interdiction formelle du président de la république de travailler avec de potentiels candidats à  l’élection de 2012. Mais venons à  cette nouvelle alliance formée entre le parti PDES et la CODEM, dirigée par Housseini Amion Guindo que la coalition PUR, composée d’une quinzaine de partis politiques, et comptant jadis en son sein le parti Yéléma de Moussa Mara, a choisi comme candidat pour 2012. Il s’agirait de «Â former une plateforme politique viable et engagée vers la victoire pour 2012 », apprend t-on lors du lancement à  l‘hôtel Radisson. « Il nous incombe de coordonner nos actions pour qu’elles deviennent un instrument efficace de promotion et de vulgarisation des idéaux du président ATT « , précise Séméga sans plus de détails. Qui sera le leader de ce nouveau rassemblement pour le moins surprenant? Le PDES est-il vraiment en ordre de bataille mais en manque de leadership également pour s’allier avec le jeune Guindo, dont l’éloquence ravit les militants. La convergence pour le développement du Mali (CODEM), va-t-elle de pair avec les ambitions du parti du développement et de la Solidarité ? Combien de temps tiendra cette nouvelle alliance, alors qu’on glosait un moment sur un Modibo Sidibé comme le porte-étendard des couleurs du PDES… Spéculation et rien d’autre… Décidément, le PDES ne serait-il qu’un parti d’hommes inquiets, comme l’écrivait notre confrère de la nouvelle République ? Un parti qui n’a pas de fond tangible et une base solide. Gageons que l’existence de cette alliance sera soumis aux vents de la transhumance politique. Le feuilleton continue.

Housseini Amion Guindo, le cavalier du  » PUR « 

Homme politique d’une classe exceptionnelle, député à  l’Assemblée nationale du Mali, Président de la Convergence pour le développement du Mali (Codem), Housseini Amion Guindo, (affectueusement surnommé Poulô), s’est prêté à  nos questions. Journaldumali.com : quel sentiment vous anime au lendemain de votre désignation comme le seul et unique candidat des «Â Pur » à  la présidentielle de 2012 ? Poulô : Vous savez, le message que les «Â Pur » ont voulu adresser au peuple malien, C’’est le tournant générationnel, autrement dit le rajeunissement du leadership politique malien. C’’est cet esprit qui a prévalu chez les partis qui composent notre regroupement. Je suis très fier d’avoir été désigné, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour mériter cette marque de confiance. Journaldumali.com : Doit-on comprendre que les «Â Purs » sont fin prêts pour les élections générales de 2012 ? Poulô  : Je puis vous dire que la coalition est fin prête pour les élections si bien qu’elle a même fini d’élaborer son budget de campagne et a défini ses stratégies de mobilisation et de sensibilisation à  l’intérieur comme à  l’extérieur du pays. Mieux, la coalition a sous la main son projet de société. Journaldumali.com : les fracassantes démissions de Me Gakou ensuite de Moussa Mara n’augurent-elle pas des perspectives sombres pour la coalition ? Surtout quant on sait ces deux constituaient des maillons importants de la chaà®ne. Poulô  : Notre coalition ressemble à  un train. Il y a des passagers qui descendent, et y en a qui montent. Ce n’est pas parce qu’un tel est sorti ou qu’un tel est rentré que «Â Pur » va disparaà®tre. Le bateau sera mené à  bon port. Inchallah ! C’’est de façon responsable que nous avons créés cette coalition. Journaldumali.com : Que pensez-vous du travail des experts qui sont parvenus à  la suppression du vote par témoignage et celui par procuration ? Poulô  : Certes, le vote par témoignage était une très bonne chose parce que tout simplement dans notre pays, le vote est effectué sur présentation d’une carte d’identité. Et il se trouve dans les coins les plus reculés du pays, tout le monde n’a pas accès à  cette pièce. Donc le vote par témoignage avait toute sa place. Mais malheureusement, certains hommes politiques ont fini par utiliser ce système pour tout simplement tricher et voler. Pour conclure, je pense que leur suppression est une très bonne chose. Par ailleurs, je tiens à  rappeler que notre coalition est partie prenante de ce comité d’experts. C’est pourquoi nous partageons entièrement l’esprit du document produit. Notre souci aujourd’hui C’’est l’équation du fichier électoral non encore résolue. Nous proposons que, si le Gouvernement accepte la suppression du vote par témoignage et par procuration, que l’occasion soit donnée à  la population d’accéder gratuitement à  la carte d’identité nationale. Sinon, que le Gouvernement fasse en sorte que la carte d’électeur tienne lieu de carte d’identité. Journaldumali.com : Que répondez-vous à  ceux là  qui pensent que le projet de réforme constitutionnelle n’aurait jamais dû passer à  l’Assemblée nationale ? Poulô  : Il faut que la population sache que l’adoption définitive du projet de réforme constitutionnelle ne saurait brûler l’étape du référendum. Que ceux là  qui ne sont pas d’accord pour son adoption à  l’Assemblée nationale votent non, C’’est tout. Nous sommes en démocratie ! Journaldumali.com : le doute n’est toujours pas levé sur le départ d’ATT en 2012, et ce, malgré les aveux de celui-ci ? Poulô  : Sincèrement je ne crois pas qu’ATT tentera de se maintenir. C’’est quelqu’un que je préfère prendre au mot. Il a dit lui-même qu’il ne le fera pas. Je préfère m’en tenir à  cela.

Duel Mara-Poulo : Qui pour représenter le PUR à la présidentielle 2012 ?

Dans la foulée de la période pré-électorale, les états majors des différents partis se mobilisent pour le choix de leur candidat pour la présidentielle de 2012. Regroupement politique, crée il y a seulement 8 mois, les Partis Unis pour la République (PUR) doivent se ,trouver un candidat. La décision est tombée tard hier lundi. En effet, le président de la Codem est celui là  même qui risque bien de porter les couleurs du parti à  l’élection présidentielle qui arrive. Ce regroupement de 18 formations politiques avait décidé, dès sa création, de présenter un candidat unique à  l’élection présidentielle de l’an prochain. Trois noms étaient cités : Housseini Amion Guindo, président de la « Codem », par ailleurs député à  l’Assemblée nationale, l’actuel maire de la commune IV du district de Bamako, Moussa Mara, par ailleurs président du parti « Yelema », et le Président de la « Copp », Me Mamadou Gakou. Les trois ténors tenaient chacun à  être oint comme candidat des PUR. Si au niveau des têtes de partis, le choix d’Amion est contrasté, plusieurs militants du PUR pensent que le parti gagnerait beaucoup plus dans le choix de cet homme. En ce sens que ce dernier demeure le seul dans la course à  avoir réussi une bonne implantation de son parti à  l’intérieur. Son parti couvre toute l’étendue du territoire. Mieux la Codem enregistre régulièrement l’adhésion de militants dans les confins les plus reculés. Par ailleurs, selon une source politique, la Codem a à  son arc la région qui abrite le plus grand nombre d’électeurs (Sikasso). Enfin, faut-il le préciser, le parti de Housseini Amion se prévaut d’une forte assise populaire avec 9 députés et 1028 élus communaux. Son camarade Moussa Mara, par compte, demeure à  présent confronté au laps de temps qui reste, avant l’élection, pour étendre les bases de son parti. Jusqu’à  preuve de contraire, « Yelema », n’est influent qu’à  Bamako, sinon en Commune IV précisément. Cependant, il faut le dire, Moussa Mara jouit de la plus grande probité qu’un politique malien n’a jamais connue au Mali, ainsi que d’une intégrité morale basée sur la confiance des militants. Ces atouts lui suffisaient-ils. Quant à  Me Gakou, lui était visiblement le maillon faible de chaine car il ne bénéficiait pas de la moindre chance pour passer. Selon nos sources, le Président de la Copp est même en arrivé à  claquer la porte après la désignation d’Housséini Amion Guindo comme candidat. « Gakou a choisi de faire cavale seul… ». En termes d’expérience politique, le leader de la COPP semblait l’emporter sur ces deux jeunes concurrents. « J’ai préféré claquer la porte et me battre avec mon parti en vue de me lancer dans la course », a-t-il dit pour confirmer. Le retrait de Me Gakou intervient après celui de l’UDM Jama Ka Wassa de feu Ibrahima Siby du regroupement. Malgré ces aléas, les PUR entendent poursuivre leurs efforts pour aller, en rangs serrés, à  la bataille électorale décisive de l’an prochain. Le tournant de ces « efforts pour demeurer ensemble  » était le difficile choix du candidat unique de ce regroupement à  la présidentielle à  venir. Les discussions et médiations ont été houleuses pour départager chacun des trois prétendants. Interrogé par nos soins, Housseini Amion a indiqué que « chacun des candidats a signé un engagement à  se plier devant le choix de la commission de médiation. Il n’y a pas de raison pour que Moussa Mara ne reconnaisse ma candidature et ne la soutienne au sein de notre regroupement ». Reste à  savoir si son choix est susceptible d’augurer de bonnes perspectives pour ses camarades des « PUR ».

Politique : la Codem s’implante en Côte d’Ivoire

Créée le 24 mai 2008 dans une grande euphorie, la Convergence pour le développement du Mali (CODEM) est l’un des rares partis à  avoir engrangé(en moins de 2 ans d’existence)un score impressionnant. Et son implantation se poursuit de plus belle avec la création, le week-end dernier, de plusieurs sections en Cote d’ivoire. Un parti né des dernières élections Communales l’issue des dernières élections municipales (qui a vu sa participation pour la toute première fois) témoigne de la position de force que s’est taillée la CODEM. Ces résultats remarquables, lui ont permis de moissonner plus 500 élus dont 21 maires. Du coup, nul besoin de jauger le niveau de progression de ce parti, d’autant qu’il a déjà  ravi la vedette à  nombre de partis qui l’ont vu naà®tre. La dynamique novatrice enclenchée par la CODEM lui a permis de damer le pion à  une centaine de partis et de se classer 5ème force politique (sur l’échiquier national) après l’Adema, l’URD, le RPM, le CNID et le PARENA. La stratégie adoptée (c’est-à -dire, ne compter que sur ses propres forces) est certes atypique et noble, mais saura-t-elle l’aider à  relever les immenses défis face auxquels ses devanciers (les autres partis politiques) ont déjà  mordu la poussière ? Même si le parti de la quenouille (il s’agit de la CODEM) semble résolument engagé dans le combat démocratique, ça reste un combat qui, à  en croire ses adhérents, lui a permis d’occuper aujourd’hui une place de choix sur l’arène politique. Des idéaux de justice et de prospérité En outre, les idéaux du parti CODEM sont assez limpides. Aux dires de M. Youssouf Yaro, Chargé de mission du parti, la CODEM veut sculpter une nouvelle gent d’électeurs, qui saura se départir des sentiers battus et des considérations partisanes pour militer en faveur de la défense de l’intérêt général. Les fondateurs du parti de la quenouille, soutiennent qu’après avoir pris acte des multiples défaillances, qui existent dans les rang des autres partis constituant le microcosme politique malien, le jeune député, Houseini Amion Guindo dit « Poulo » (Président de la CODEM) s’est aventuré avec (ses compagnons) dans la création d’un parti qui prendrait mieux en compte les intérêts des siens : à  savoir, « les jeunes et le bas peuple » . La création de la CODEM procède d’une renaissance des consciences électoralistes. Eviter l’achat de consciences Le parti de la quenouille sera plus que jamais confronté à  des obstacles ou pratiques tels que l’achat de consciences, l’arrogance politique, le détournement des voix, qui ont pendant longtemps couvert de flétrissure les rapports entre les candidats et leurs électeurs. De l’avis de nombreux militants, la CODEM à  un projet de société aux accents citoyens et démocratiques. Ainsi, justifient-ils leur adhésion au 119ème (parmi les 123 que comptent notre pays) partis politiques. A la conquête du pouvoir : rajeunir le leadership politique ! La vocation première d’un parti politique C’’est la conquête et l’exercice du pouvoir. Ce principe qui n’est point un secret de polichinelle, semble compris par les dirigeants de la CODEM qui prônent un rajeunissement du leadership politique au Mali et en Afrique. A signaler que la CODEM n’a pas terminé son implantation dans les 703 communes, toute chose qui démontre qu’elle a du chemin à  faire. Une tournée en Côte d’Ivoire Mais son implantation dans la sous Région est entrain d’être une réalité. En effet, elle a débuté le week-end dernier par la Cote d’ivoire. Qui connaà®t la forte colonie malienne en Cote d’ivoire, comprend aisément que cette opération de charme du député de Sikasso est d’abord stratégique. Un pas non négligeable aura été franchi par « Poulo » dans le cadre des préparatifs des échéances électorales de 2012. Séduire l’électorat africain, se créer un réseau et par la même saluer le président Gbagbo, lui même, bientôt aux urnes… Après Bouaké, c’est donc à  Abidjan, qu’Housseini Amion Guindo a rencontré le Président Gbagbo auquel il a pporté son soutien, puis l’Ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire. Vers 2012 et l’échéance suprême ? Selon nos sources, l’implantation s’étendra très prochainement à  la Guinée, au Burkina Faso et au Sénégal… Et C’’est fort de son poids actuel, que la CODEM compte aborder les échéances électorales de 2012. l’aventure entamée par la CODEM aura certainement donné le ton de l’avènement d’un leadership jeune.

CODEM : émergence d’un nouveau parti politique

l’issue des dernières élections municipales (qui a vu sa première participation) témoigne de la position de force conquise par la CODEM. Ces résultats lui ont permis de gagnerplus de 500 élus dont 21 maires. Le CODEM progresse à  la différence de nombreux partis. A en croire ses fondateurs, C’’est après avoir constaté les failles qui existent dans les autres formations, que le jeune député, Houseini Amion Guindo (Président de la CODEM) s’est aventuré avec (ses compagnons) à  la création d’un parti qui prendrait mieux en compte les intérêts des siens : à  savoir les jeunes et le bas peuple ». Une philosophie anti-capitaliste… En effet, la dynamique enclenchée par la CODEM lui a permis de se classer comme 5e force politique sur l’échiquier national. Nul électeur ne saurait s’accommoder aussi facilement à  la philosophie anti-capitaliste de ce jeune parti. La stratégie adoptée (c’est-à -dire, ne compter que sur ses propres forces) est atypique et noble, mais cela suffira t-il pour s’imposer face aux grands partis traditionnels comme l’ADEMA ou l’URD lors de prochaines échéances électorales ? Selon Youssouf Yaro, Chargé de mission du parti, la CODEM veut sculpter une nouvelle catégorie d’électeurs qui saura sortir des sentiers battus et des considérations partisanes, pour militer en faveur de la défense de l’intérêt général. Et de nombreux candidats aux dernières communales se sont présentés (dans les zones les plus reculés du pays), sous la bannière de la CODEM. Une nouvelle dynamique politique De l’avis de nombreux militants, la CODEM à  un projet de société aux notes citoyennes. Ainsi justifient-ils leur adhésion au 119ème (parmi les 123 que comptent notre pays) parti politique. La vocation première d’un parti politique est la conquête et l’exercice du pouvoir. Ce principe, les dirigeants de la CODEM qui prônent un rajeunissement du leadership politique au Mali, veulent le faire sien ! C’’est pourquoi, les principaux responsables de ce parti ont une moyenne d’age comprise entre 30 et 40 ans. Et la CODEM n’a pas encore terminé son implantation dans les 703 communes. Du chemin reste à  faire. Les forces vives de la jeunesse Forte de cette dynamique, la CODEM compte aborder les échéances électorales de 2012. Du moins, C’’est ce qu’a laissé entendre le président, M. Guindo, lors du 1er anniversaire de la CODEM, en mai dernier. L’heure est venue pour la jeunesse de s’engager massivement sur le terrain politique. l’aventure entamée par la CODEM aura donné un coup de locomotive à  l’avènement d’un nouveau leadership !