Bourem : violents combats entre les FAMa et la CMA

De violents combats ont opposé ce mardi les FAMa à la CMA à Bourem dans la région de Gao. Après plusieurs heures d’affrontements, la ville et les emprises sont sous contrôle de l’armée. Très tôt, les différents porte-paroles de la CMA avaient revendiqué la prise de la ville, ce qui a été démenti par de nombreuses sources locales qui ont fait état d’interventions décisives des vecteurs aériens des FAMa. L’armée sur ses pages officielles a évoqué réagir à une attaque terroriste complexe. L’armée qui ne mentionne pas la CMA dans son communiqué a annoncé avoir perdu 10 soldats et neutralisé 46 terroristes dont trois responsables. Selon des informations, c’est dans cette zone qu’est stationnée la compagnie FAMa qui doit prendre possession des camps de la MINUSMA à Aguelhoc, Tessalit et Kidal.  Cette escalade coïncide avec une reconfiguration sécuritaire dans le Nord après le départ de la force onusienne à la demande des autorités de la transition. La CMA n’entend pas que la MINUSMA rétrocède ses camps aux autorités maliennes, comme elle l’a fait en août à Ber, près de Tombouctou. Et estime qu’en vertu des arrangements sécuritaires de 2014 et 2015, ces zones devraient revenir sous son contrôle. Dans un communiqué en date de dimanche 10 septembre, Alghabass Ag Intalla, un des leaders de la CMA a sous le sceau du cadre stratégique permanent assurer qu’ils vont désormais adopter des mesures de légitimes défense, appelant également les civils à s’éloigner des installations et des lieux d’activités militaires. Quelques heures après la publication du communiqué, le mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) et la plateforme des mouvements du 14 juin 2014 se sont désolidarisés du communiqué estimant ne pas y avoir été associés.

Ces tensions interviennent aussi alors que les terroristes du JNIM mènent plusieurs attaques Une double attaque qu’ils ont revendiqué dont l’une contre un bateau de passagers sur le fleuve Niger et une position des FAMa à Bamba a fait au moins 64 morts.

Accord pour la paix : l’inévitable confrontation entre les parties ?

Alors que le processus du retrait de la MINUSMA doit s’achever le 31 décembre 2023, la mission onusienne a entamé le 1er septembre 2023 la deuxième phase de rétrocession de ses emprises à l’État malien. Cette phase, qui verra la rétrocession des camps d’Aguelhok, de Tessalit et de Kidal à l’armée malienne, des zones sous contrôle de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), fait craindre une reprise des affrontements armés entre les deux parties.

Si la rétrocession du camp de Ber, dans la région de Tombouctou, avait déjà occasionné mi-août un regain de tensions entre l’armée malienne et les groupes armés terroristes, d’une part, et la CMA, de l’autre, celles en vue dans le bastion des ex-rebelles des camps d’Aguelhok et de Tessalit, du 15 au 30 septembre 2023, et de Kidal deux mois après, le 15 novembre, risque de marquer définitivement la reprise des affrontements entre les Forces armées maliennes (FAMa) et la CMA, depuis la signature du cessez-le-feu du 23 mai 2014. C’est du moins ce que laissent présager les différentes prises de position des deux camps depuis un certain temps.

Escalade

Assurant le 12 août dernier qu’elle poursuivrait pleinement la défense de ses positions, consacrées par le cessez-le-feu du 23 mai 2014 et par les arrangements sécuritaires, lors des heurts qui ont émaillé la reprise en main du camp de Ber par les FAMa, la CMA a dénoncé dans un communiqué, le 28 août 2023, le largage de deux bombes par des avions FAMa sur le village d’Anefis, pour « terroriser les habitants et sur une position de la CMA, sans faire de victimes ».

« Après maintes analyses, et au vu de ce qui précède, la CMA considère que la junte de Bamako a définitivement et délibérément opté pour une escalade vers des hostilités ouvertes aux conséquences obligatoirement désastreuses », indique le communiqué, signé du Porte-parole Ibrahim Ag Eouegh.

Dans la foulée, l’armée malienne a de son côté annoncé avoir mené le même jour dans la localité une frappe aérienne contre un « groupe de terroristes armés, neutralisant plusieurs terroristes et quatre camions ».

À l’occasion de la réunion du Conseil de sécurité, à la même date, sur le rapport d’étape du Secrétaire général des Nations Unies sur le retrait de la MINUSMA, Issa Konfourou, Représentant permanent de la République du Mali auprès des Nations Unies à New York, a déclaré que si les Forces armées maliennes étaient attaquées ou empêchées d’accomplir leurs missions elles se verraient dans l’obligation de réagir vigoureusement.

« La détermination du Mali à faire occuper par l’Armée malienne tous les camps qui seront libérés par la MINUSMA ne constitue pas un acte de belligérance ou de rupture du processus de paix. Au contraire, cela s’inscrit dans le processus régulier de rétrocession des emprises de la Mission et dans le respect du cadre juridique en vigueur, notamment l’Accord pour la paix et la réconciliation, ainsi que toutes les résolutions du Conseil de sécurité qui reconnaissent la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali », a clamé l’ambassadeur.

La CMA soutient le contraire. Pour les ex-rebelles, en tenant « coûte que coûte à occuper les emprises de la MINUSMA, y compris celles situées dans les zones sous contrôle de la CMA », Bamako « viole tous les arrangements sécuritaires garantis jusqu’ici par la mission onusienne et la communauté internationale ».

Pour Baba Dakono, Secrétaire exécutif de l’Observatoire citoyen sur la Gouvernance et la Sécurité (OCGS), la question d’une violation ou non aujourd’hui des arrangements sécuritaires devient une « guerre d’interprétation » entre le gouvernement et la CMA.

« À partir de la signature de l’Accord pour la paix, il convient de s’interroger sur le cessez-le-feu de mai 2014, s’il va au-delà de cet Accord, qui prévoit des mécanismes, notamment l’armée reconstituée pour la gestion des zones qui étaient précédemment sous contrôle d’acteurs armés comme la CMA », relève -t-il, précisant qu’il n’y a pas eu d’arrangements sécuritaires sur la rétrocession des emprises de la MINUSMA dans le cadre de son retrait et que les arrangements que la CMA évoque sont ceux de 2014, qui avaient convenu que chaque camp devait rester sur ses positions.

Affrontements en vue ?

Selon Baba Dakono, la poursuite de la rétrocession des camps de la MINUSMA à l’armée malienne dans les régions du nord sera inévitablement jalonnée de tensions entre Bamako et la CMA, parce que la MINUSMA ne peut rétrocéder ses camps qu’à l’armée malienne, ce que conteste la CMA.

Le ministre de la Réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le Colonel-Major Ismaël Wagué, a invité le 28 août 2023 les « frères » des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali à « revenir à la table des négociations dans le processus de paix, en vue de surmonter les défis actuels par la voie du dialogue ». Un « non évènement » du côté de la CMA, où la main tendue du gouvernement semble être rejetée.

« Un communiqué laconique d’appel au dialogue de la part de l’adversaire, publié concomitamment à des frappes aériennes sur tes positions, ne saurait être qu’une pièce d’un jeu préétabli. Celui qui consiste déjà à refuser d’assumer que l’on te vise en déclarant exclusivement cibler des terroristes. La recette est bien facile mais indigeste », a fustigé le 29 août Attaye Ag Mohamed, l’un des porte-voix de la CMA. « Nous avions tellement gardé les mains tendues pour le dialogue qu’elles souffrent encore de crampes », a-t-il ironisé.

Pour la poursuite de la rétrocession des camps de la MINUSMA à l’État malien, notamment dans le fief de la CMA à Kidal, Dr. Mady Ibrahim Kanté, enseignant-chercheur à la Faculté des Sciences administratives et politiques (FSAP) de l’Université des Sciences juridiques et politiques de Bamako, envisage pour sa part trois scénarios. Le premier serait celui, comme dans le cas de Ber, où l’armée malienne récupérerait les camps après des accrochages avec la CMA sans une véritable guerre.

Le deuxième serait un affrontement entre les deux parties, les camps de la MINUSMA revenant à la partie qui prendrait le dessus. Mais, avec un tel scénario, la partie perdante continuerait à harceler l’autre, avec le risque d’une aggravation par la suite de la situation, souligne-t-il.

Le troisième scénario, selon l’universitaire, serait celui de « discussions sous la table », qui seraient par ailleurs déjà en cours. À l’en croire, même si le gouvernement ne fait pas d’annonces, des discussions discrètes sont menées pour aller vers une solution négociée. Discussions qui, si elles aboutissaient, permettraient une entente entre l’armée malienne et la CMA pour éviter la « guerre ».

« Je pense que ce dernier scénario est le plus probable, parce que la guerre n’arrange pas la CMA aujourd’hui. Elle n’a pas la même position de force qu’en 2012, où elle était plus forte que l’armée malienne. Aujourd’hui, c’est le contraire, l’armée malienne a pris le dessus. Par ailleurs, la CMA n’a plus le soutien des populations locales dans certaines régions du Nord, comme en 2012 où elle était soutenue par ces dernières pour mener les combats contre l’État malien », avance Dr Mady Ibrahim Kanté.

Accord compromis

Soumis à plusieurs difficultés dans son application depuis sa signature en 2015, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger n’a jamais autant frôlé la rupture que ces derniers mois.

Selon les analystes, une éventuelle reprise des combats entre la CMA et les Forces armées maliennes sonnerait le glas définitif de cet Accord, déjà bloqué depuis des mois dans sa mise en œuvre suite au retrait des groupes armés signataires réunis au sein du CSP-PSD de tous les mécanismes de son suivi depuis décembre 2022.

« Sauf illusion, il est difficile de croire qu’on puisse revenir à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Je pense que ce qui pourrait être fait aujourd’hui, ce sont de nouvelles discussions ou de nouveaux arrangements pour permettre de rétablir la stabilité dans le Nord du Mali », préconise Baba Dakono.

Ménaka: pourquoi l’EIGS et le GSIM convoitent la région ?

La région de Ménaka est le théâtre d’affrontements, depuis le mois de mars, entre deux nébuleuses terroristes, l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), branche sahélienne du groupe État Islamique, et le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaeda. Les combats ont repris ces derniers jours, avec, selon nos informations, des victimes dans les deux camps. Pourquoi cette région est-elle autant convoitée par les deux groupes rivaux ?

« Des affrontements entre Jnim et Daech signalés cet après-midi au sud-ouest d’Insinsnane », a alerté sur Twitter le 29 octobre Fahad Ag Almahmoud du Groupe d’auto-défense Touareg, Imghad et alliés (Gatia), Président de la plateforme du 14 juin 2014 d’Alger.

À l’en croire, ces affrontements entre les deux organisations, qui « restent extrêmement puissantes sur le terrain et ont reçu des renforts de partout », ont tourné en faveur du GSIM, qui a fait son entrée à Anderamboukane le 30 octobre, alors que les renforts de Daech s’étaient regroupés à Tadjalalte, 30 km à l’ouest.

Zone « libre »

Pour Abdoul Nasir Idrissa de « Kala A Ma Harandi », un collectif de journalistes-militants de la région de Gao, observateur de l’évolution depuis plusieurs mois des conflits entre les deux groupes terroristes dans la zone, les affrontements s’inscrivent une logique de de positionnement. « Chacun des deux groupes veut avoir la mainmise sur Anderamboukane, ce qui fait une entrée directe sur le Niger », soutient celui qui pense que l’intérêt et la convoitise de la région de Ménaka sont dus à la libre circulation qu’elle offre.

« La zone de Ménaka est une zone carrefour, où l’on peut facilement se cacher dans des forêts. À partir de Ménaka, vous avez une ouverture sur Kidal, jusqu’à l’Algérie et également sur le Niger. La zone de Talataye, dans le cercle d’Ansongo, jusqu’à Anderamboukane, est également une zone où l’on peut circuler librement. L’espace est vide, sans présence militaire », explique-t-il.

Assurer l’autofinancement

Dr. Aly Tounkara, Directeur du Centre d’études stratégiques et sécuritaires au Sahel (CE3S) pense pour sa part que la recrudescence des conflits dans la région de Ménaka est en partie due aux mésententes entre groupes armés dans la zone. « Les groupes armés eux-mêmes, qu’ils soient signataires de l’Accord pour la paix ou pas, peinent à s’accorder sur l’essentiel dans la région de Ménaka, contrairement à des localités comme Kidal, où l’on a quand même une prééminence de la CMA », indique-t-il.

Par ailleurs, selon lui, chacun des groupes cherche à contrôler ce territoire parce que lorsque ce contrôle est acquis, « on a par ricochet les populations avec soi, la mainmise sur tout ce qui est mobilité en termes d’escorte, les cartels de la drogue, même les voies clandestines qui mèneraient à la migration irrégulière, des aspects qui permettent entre-autres aux groupes de s’autofinancer ».

Le spécialiste des questions de sécurité souligne que les clivages ethniques et les tensions entre les communautés dans cette région attisent également les affrontements, que ce soit entre l’EIGS et le GSIM ou entre l’un des deux et les groupes armés de la zone.

En avril dernier, au plus fort des affrontements qui opposaient l’EIGS au Mouvement de soutien de l’Azawad (MSA), qui tentait de contrer l’offensive de l’État Islamique, Ibrahim Maiga, spécialiste sécuritaire et ancien chercheur à l’ISS Africa, expliquait dans nos colonnes que ces affrontements se nourrissaient d’une longue conflictualité, qui s’était établie dans cette zone frontalière entre certaines communautés.

Rebondir après Talataye

Pour certains observateurs, la reprise récente des combats entre l’EIGS et le GSIM dans la zone de Ménaka s’expliquerait aussi par une volonté de revanche des hommes d’Iyad Ag Ghaly, suite à leur « défaite » à Talataye, dans le cercle d’Ansongo, début septembre.

Une défaite qui, selon une source citée par l’Agence de presse africaine (APA News), a « terni l’image du GSIM et a consolidé le mythe d’invincibilité de l’EI, d’où une mobilisation du GSIM depuis quelques semaines pour cette grande offensive, pour réarmer moralement ses combattants, affectés par cette défaite ».

Tessit : l’armée annonce avoir neutralisé 44 terroristes

Lundi 29 août, de violents combats ont opposé les FAMa à un groupe armé terroriste probablement l’EIGS dans le secteur de Tessit a annoncé hier mardi dans la soirée l’armée malienne sur ses pages officielles. Toujours selon cette publication, le bilan provisoire des combats est de 2 morts et 8 blessés coté FAMa et 44 combattants terroristes neutralisés dont les corps abandonnés sur places, plusieurs motos incendiées et d’importantes quantité d’armes et munitions récupérées. Le 7 août dernier, l’attaque du camp de Tessit par des terroristes avait fait 42 morts et 22 blessés dans les rangs de l’armée malienne qui avait annoncé avoir neutralisé 37 assaillants. L’armée avait aussi assuré dans un communiqué que les terroristes avaient eu un appui extérieur.

Combats au nord : le Gatia contrôlerait Tabrichatt

En dépit des appels au calme, C’’est à  une véritable escalade que l’on assiste au nord du Mali. Depuis ce matin, les combats ont repris entre Le Gatia et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à  Tabankort. Pour l’instant, aucun bilan n’est communiqué. Selon nos informations, Tabrichatt se trouve désormais sous le contrôle du Gatia, loyal au gouvernement malien. Tabrichatt est une localité située entre Tabankort et Tarkint. Une autre information faisant état d’une avancée du Gatia à  Kidal avec la prise de 4 positions du MNLA a été démentie par les responsables du groupe indépendantiste. Ces accrochages interviennent au moment o๠la Minusma, par l’entremise de son premier responsable au Mali, Mongi Hamdi,a convoqué une réunion extraordinaire les 5 et 6 février à  Alger entre le gouvernement et les groupes armés. l’objectif de cette rencontre urgente consécutive à  la brusque détérioration de la situation sécuritaire dur le terrain, est de geler les positions des groupes armés au nord du Mali. Histoire de déblayer le terrain dans la perspective de la reprise des pourparlers d’Alger. Justement cette situation délétère qui met en scène les mouvements membres de la plateforme et ceux de la coordination risque bien d’hypothéquer le prochain round des pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger censé qui redémarrer dans le courant de ce mois de février. Il faut rappeler que depuis les événements dramatiques du mardi 27 janvier à  Gao, le nord du Mali connaà®t depuis une recrudescence de l’insécurité. Cette situation se caractérise par une multiplication des attaques, vols et pillages. Le village de Kano a ainsi été attaqué le vendredi dernier. Au cours de cette attaque, les assaillants ont enlevé 54 personnes. Ils ont aussi emporté avec eux plus d’une dizaine de motos, une importante quantité d’essence et de gas-oil et plus de 3 millions de francs CFA. Aux dernières nouvelles 50 villageois ont été libérés. Pour l’instant, l’on est sans nouvelle des 4 autres villageois qui restent entre les mains du MNLA de Ber, localité située à  quelques 15 kilomètres de Kano.

Comment le Mali a perdu Kidal : le film de la bataille du 21 Mai

Le samedi 17 mai 2014, le Premier Ministre Moussa Mara débarque à  Kidal. Il n’ignore pas le danger auquel il s’expose. La veille, à  Gao, ses services lui ont décrit l’atmosphère malsaine de Kidal, le nombre réduit des soldats maliens présents au camp n° 1 de la ville et, surtout, la volonté affichée du MNLA, le mouvement séparatiste touareg, d’empêcher toute visite gouvernementale à  Kidal avant la fin des négociations entamées sous l’égide de la communauté internationale. La MINUSMA, force onusienne, et la force française Serval ne s’enthousiament pas, elles non plus, de cette visite qui pourrait ouvrir un engrenage. Conscient du danger qui rôde à  Kidal, Soumeylou Boubèye Maiga, ministre de la Défense, préfère rester à  Gao au lieu d’accompagner le Premier Ministre dans la capitale des Ifoghas. Même refus des deux députés de Kidal, pourtant issus des groupes armés. Visite risquée de Mara à  Kidal Au matin du samedi 17 mai, une foule d’agitateurs à  la solde du MNLA occupe l’aéroport de Kidal, bien décidée à  s’opposer à  l’atterrissage de l’avion de Mara. Elle pense rééditer le coup qui a, quelques mois auparavant, contraint l’ex-Premier Ministre, Oumar Tatam Ly, de rebrousser chemin. Mara passe outre aux mises en garde. Il n’a pas, en effet, le tempérament réservé d’Oumar Tatam Ly; de plus, ancien rival politique nommé Premier Ministre au détriment du parti majoritaire, le RPM, Mara tient, davantage que son prédécesseur, à  donner des gages de loyauté et d’efficacité au président IBK. Ne vient-il pas, d’ailleurs, de s’illustrer, sur les ondes nationales et devant les députés, dans la défense acharnée de l’achat du très polémique avion présidentiel ? Mara emprunte donc un hélicoptère de la MINUSMA qui, après une escale au camp n° 2 de Kidal, siège de la force onusienne, le dépose à  la garnison malienne de la ville. Vêtu d’un boubou et d’un bonnet, accompagné d’une forte escorte militaire et d’une foule de badauds qui scandent son nom, le Premier Ministre se rend au gouvernorat. Là  l’attendent les administrateurs civils de la région: le colonel d’aviation Adama Kamissoko, nommé gouverneur le 2 mai 2013; les préfets et sous-préfets en grand uniforme kaki. Le chef du gouvernement leur tient un discours martial, sous l’oeil des caméras de l’ORTM A l’entendre, Mara n’admet pas que Kidal passe, de fait, pour une principauté étrangère: « Qu’on nous dise Kidal fait ou non partie intrégrante du Mali! ». l’allusion à  la France et à  la MINUSMA est manifeste: celles-ci passent pour aider le MNLA à  perpétuer leur mainmise sur Kidal, en violation de toute légalité. Mara promet de remettre la région sous l’autorité de l’Etat, d’y redéployer l’administration et d’y assurer la sécurité des biens et des personnes. Comme partout au Mali. Les premiers coups de feu éclatent alors que la réunion se poursuit. Dehors, des combattants rebelles touaregs veulent gâcher la fête en organisant l’invasion du gouvernorat. Il faut, de toute urgence, évacuer la délégation primatoriale. Il ferait beau voir qu’un groupe rebelle s’empare de la personne du chef du gouvernement ! Comme tout le monde ne trouve pas place dans les véhicules présents, Mara, ses ministres, ses plus proches collaborareurs et l’état-major militaire qui l’accompagne sont conduits au camp militaire malien. s’il n’a pas voulu venir au gouvernorat dans un véhicule de la MIUNUSMA, Mara rentre, en revanche, au camp malien à  bord d’un engin blindé onusien. Un petit groupe de soldats maliens monte fébrilement la garde devant le gouvernorat. Il est facilement décimé par les rebelles touaregs qui investissent l’édifice de vive force. Les 24 fonctionnaires présents dans le bâtiment sont pris en otages. Pour bien montrer leur détermination et, accessoirement, ressusciter dans le subconscient malien le terrible syndrome d’Aguelhok, les assaillants égorgent 5 représentants de l’Etat et 3 personnalités civiles. Il s’agit de Mory Diarra, préfet de Tin-Essako; Amadou Belco Bah, préfet de Kidal; Sékou Sissouma, préfet adjoint de Tessalit; Paul-Marie Sidibé, préfet de Tinzawaten et Mahamane B. Touré, sous-préfet de Boureissa. Aghaly Ag Inamoud Yattara, préfet adjoint de Kidal, est annoncé parmi les victimes; son épouse prend les habits de deuil mais, par miracle, l’intéressé survécu: les bourreaux rebelles l’ont laissé en vie en lui rappelant qu’il était, en tant que Belha, leur esclave. Les corps des victimes sont jetées dans la rue par les tueurs, ramassées par une patrouille de la MINUSMA puis remises aux militaires maliens. Les malheureux administrateurs sont inhumés à  Kidal, en présence du gouverneur Kamissoko. l’odieux crime suscite l’ire de la communauté internationale. Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali et patron de la MINUSMA, Albert Koenders, martèle : «Ce crime barbare est totalement inacceptable et les responsables devront répondre de leurs actes. Une enquête doit être menée rapidement afin de vérifier les faits et de traduire les responsables devant la justice, la MINUSMA soutiendra tous les efforts dans ce sens ». Les 5 administrateurs civils ne sont pas les seules victimes des affrontements au gouvernorat: selon un communiqué du gouvernement, le Mali déplore 8 morts et les rebelles 28. Les chiffres réels sont-ils plus élevés ? On ne sait. Mara tente de quitter Kidal dans la nuit. Il n’y arrive pas : le temps orageux empêche tout mouvement de l’hélicoptère de la MINUSMA. La force onusienne lui propose de venir passer la nuit à  son camp: le Premier Ministre, par accès de fierté, refuse; il préfère rester au camp malien. Ce n’est que dimanche qu’il décolle de Kidal. Il ne se prive pas, chemin faisant, de dénoncer la « passivité » des forces étrangères présentes à  Kidal, affirme que le Mali est désormais « en guerre » et que « notre risposte sera à  la hauteur de l’attaque » rebelle. Parle-t-il sous l’effet de la colère ou de son jeune âge (39 ans) ? Personne ne se pose la question tant son attitude plaà®t aux Maliens qui, dans leur immense majorité, jugent urgent d’en découdre avec la poignée de rebelles qui fait la loi à  Kidal et inutile d’attendre, à  cette fin, un feu vert français. Et puis, le discours du Premier Ministre panse, ne serait-ce que superficiellement, l’honneur du Mali brisé, en 2012, par la défaite militaire et l’occupation du nord par les hordes jihado-séparatistes. Accueilli en héros à  l’aéroport de Bamako-Sénou par une foule qui crie « Mara, président ! », le chef du gouvernement se rend à  Sébénicoro pour rendre compte de sa mission au chef de l’Etat. Moussa Mara désavoué par IBK En déclarant ouvertement la guerre avant même son retour dans la capitale, le Premier Ministre se taille un instant de gloire. Cependant, il plonge le président IBK dans le plus vif embarras. D’abord, Moussa Mara n’a pas qualité pour déclarer la guerre, ce pouvoir étant dévolu au chef de l’Etat, chef suprême des armées, par l’article Article 71 de la Constitution qui dispose : « La déclaration de guerre est autorisée par l’Assemblée Nationale réunie spécialement à  cet effet. Le Président de la République en informe la Nation par un message ». Ensuite, Mara met IBK devant le fait accompli: soit le président le suit dans son élan guerrier, auquel cas Mara en tire tout le bénéfice politique pour avoir été le catalyseur de la guerre; soit le président le désavoue, auquel cas Mara passe, dans l’opinion, pour le justicier empêché de pourfendre l’ennemi par un président faible. Limoger Mara ? Ce serait la pire chose de la part d’un président dont l’opinion fustige de plus en plus bruyamment l’attentisme. En tout état de cause, C’’est Mara, et non IBK, qui sort politiquement gagnant du bras de fer o๠il a engagé le pays. Des partisans du président IBK, voyant le Premier Ministre voler la vedette à  leur champion, subodorent une déloyauté : « Mara a probablement un agenda personnel; IBK devrait dorénavant s’en méfier ! ». Enfin, les déclarations de Mara désobligent les officiels français et onusiens tout en bouleversant le processus de négociations repris, sur injonction de la communauté internationale, par IBK. Comment corriger le tir ? Le président IBK est longuement entrepris par François Hollande (avec lequel il a une conversation téléphonique d’une heure); Hélène Legal, conseillère de François Hollande dépêchée d’urgence à  Bamako; Bert Koenders, chef de la MINUSMA; l’ambassadeur français à  Bamako, Gilles Huberson; et l’ambassadrice américaine à  Bamako, Mary Beth Leonard. Les présidents burkinabè, Blaise Compaoré, et ivoirien, Alassane Ouattara, ne sont pas en reste. Tous pressent le chef de l’Etat malien de calmer le jeu et de ne pas s’engouffrer, malgré la gravité de l’heure, dans la voie guerrière ouverte par le Premier Ministre Moussa Mara. IBK n’a pas le choix. La mine sombre, il apparaà®t, dimanche soir, au petit écran. Ses paroles sont lourdes de sens. Il condamne l’assassinat des administrateurs, dénonce la prise d’otages au gouvernorat, s’engage à  traduire devant la justice internationale les criminels et annonce que plus jamais, aucune délégation officielle malienne ne sera empêchée d’entrer à  Kidal. IBK n’oublie pas de louer le « patriotisme » de Moussa Mara: « Mara a l’amour de ce pays ».Mais concluant son propos, le chef de l’Etat assure que les négociations restent de mise et que le Mali se doit d’honorer sa signature apposée sur l’accord préliminaire de Ouagadougou. La morale de l’histoire ? Mara est adroitement désavoué: lui déclare la guerre, le président IBK la paix. Le désaveu infligé à  Mara se traduit d’ailleurs, à  Kidal, par l’interdiction faite aux troupes de s’attaquer aux rebelles. Quand un petit détachement militaire parti chercher des denrées en ville réplique à  des tirs du MNLA, il reçoit une sévère mise en garde des hauts galonnés consignés à  la base malienne. Se sentant abandonné par son chef, le Premier Ministre aurait offert sa démission, laquelle aurait été refusée par IBK qui n’aimerait pas joindre à  une crise militaire une crise politique: il vient à  peine de perdre un premier chef du gouvernement (Oumar Tatam Ly) et se dépêtre encore difficilement du scandale né de l’achat d’un nouvel avion présidentiel. Envoi de renforts Le climat ne cesse pas, pour autant, de s’épaissir à  Kidal. Pour ne pas se laisser prendre au dépourvu, l’armée y dépêche des renforts. Commandée par le lieutenant-colonel Oumar Sérémé, une bonne partie des 600 soldats du Groupement tactique « Balanzan » stationnés à  Anéfis, issus de la quatrième promotion de formation européenne à  Koulikoro, font mouvement vers Kidal. Deux vagues de bérets rouges venus du camp des parachutistes de Djikoroni les imitent: la première, forte de 300 commandos, quitte Bamako dans la nuit du dimanche 18 mai 2014, la seconde le lendemain matin. Un contingent de bérets verts prend le départ à  Kati, le même jour, pour Kidal. Déjà  présents au camp n° 1 de Kidal, 200 soldats prennent position dans les alentours. D’autres forces rejoignent Kidal à  partir de Gao. Pour encadrer tout ce beau monde, l’état-major opérationnel débarque au grand complet dans la capitale des Ifoghas.Parmi ces officiers qui se préparent à  la guerre figurent le colonel-major Abdoulaye Coulibaly, chef d’Etat-major adjoint de l’armée de terre et chef du poste de commandement opérationnel pour tout le théâtre du nord; le général Didier Dacko, chef d’état-major général adjoint des armées; et le général Alladji Gamou, chef de l’unité « Delta », composée de combattants touaregs lourdement armés. Mardi 20 mai 2014, la ville de Kidal déborde d’hommes en uniforme. Les 2.000 officiers et soldats maliens bombent le torse. Contrairement à  une période récente, ni la France, ni la MINUSMA ne se sont opposées à  leur entrée à  Kidal. De plus, le matériel de combat se trouve au rendez-vous: la garnison malienne est remplie à  ras bord d’armes lourdes et de munitions. Une dizaine de BRDM, redoutables semi-blindés de fabrication russe, sont de la fête. Pour tout arranger, les renseignements militaires prêtent des effectifs squelettiques au MNLA et à  ses acolytes : 250 hommes au total, soit quelque 10% des effectifs maliens. l’offensive malienne Mercredi 21 mai 2014, l’armée malienne déclenche les hostilités. Objectif: prendre le contrôle de la ville de Kidal et neutraliser individuellement les chefs rebelles, même ceux tapis dans les résidences privées. Le fer de lance de la grande offensive malienne ? Les commandos parachutistes (bérets rouges), chargés d’investir le gouvernorat, o๠sont tapis des dizaines de rebelles, et de fouiller les quartiers. Chaque béret rouge dispose d’un kit de combat composé, entre autres, d’un bidon d’eau, d’un paquet de nourriture, de couteaux, d’un fusil d’assaut Kalachnikov et d’une cartouchère de 250 balles. Les commandos, troupes de choc féroces, sont soutenus, à  l’arrière, par des fantassins bérets verts ayant pour mission de renouveler, en cas de besoin, les munitions de combat et les provisions alimentaires; de ramasser les blessés et d’assurer l’intendance. Au niveau de la garnison malienne siège l’état-major opérationnel chargé de collecter les renseignements, de coordonner la progression des soldats et de leur donner les ordres tactiques nécessaires. Les premiers affrontement tournent en la faveur des militaires maliens. Encouragé par les informations en provenance du front, le gouvernement publie un communiqué confirmant la mise en oeuvre d’une « opération de sécurisation des personnes et des biens à  Kidal ». Les commandos foncent sur le gouvernorat à  allure régulière. Il sont accueillis par un feu nourri des occupants rebelles. Lesquels se replient vers leur base appelée « Luxembourg », située dans un quartier de Kidal et o๠stationne le gros des troupes et du matériel rebelles. Vers 13 heures, le mercredi, en plein conseil des ministres, le ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké, souffle à  l’oreille du président IBK que Kidal est tombée sous le contrôle des forces maliennes et que le MNLA, en déroute, demande un cessez-le-feu immédiat. Joyeux, le chef de l’Etat annonce la bonne nouvelle. Toute l’assemblée se lève pour applaudir. Quelques ministres font les difficiles en suggérant de refuser le cessez-le-feu et de détruire les derniers bastions rebelles au nord. Sage réplique d’IBK: « Il faut toujours accepter le cessez-le-feu et négocier quand on est en position de force ». Dans la foulée, un communiqué est préparé par le gouvernement et promis à  la lecture dans la soirée: il salue la reprise de Kidal par l’armée et ordonne le cessez-le-feu. Le conseil des ministres prend fin après avoir approuvé une vague de nominations à  des postes administratifs. La défaite malienne Deux heures plus tard, les mauvaises nouvelles commencent à  tomber. Les recoupements permettent d’établir que les troupes déployées en soutien aux bérets rouges ont, les premières, pris la fuite. Ayant essuyé un déluge de feu, elles ont cru déjà  morts les bérets rouges qui constituaient l’avant-garde de l’offensive. Apercevant leurs hommes en débandade, les officiers de l’état-major prennent, à  leur tour, la fuite. Direction: le camp de la MINUSMA, sis à  quelque 800 mètres de la garnison malienne. A bord d’une colonne de 20 véhicules 4X4, le général Didier Dacko, le colonel-major Abdoulaye Coulibaly et autres se présentent à  une telle allure devant la garnison onusienne que les casques bleus manquent de leur tirer dessus, croyant à  une attaque armée. Comprenant qu’il s’agit, en réalité, de l’état-major malien en fuite, ils lui livrent précipitamment le passage. Les officiers ainsi réfugiés sont exactement au nombre de 40, selon le compte-rendu de la MINUSMA à  sa hiérarchie. Ils seront transportés par hélicoptère onusien à  Gao. Quant au général Alladji Gamou, il connaà®t mieux le terrain que ses pairs noirs : à  la tête d’une colonne de son unité spéciale, il pique à  travers la brousse et rallie Anéfis. Là , il tombe nez à  nez avec les renforts maliens envoyés de Kati. Après des échanges de signaux, les deux groupes parviennent à  s’identifier, font leur jonction et rejoignent ensemble Gao. l’adjoint de Gamou, le colonel Fayçal Ag Kiba,a beaucoup moins de chance: en route, seul, vers son village situé près d’Intadéni, dans la région de Kidal, il est rattrapé par ses poursuivants qui lui logent plusieurs balles dans la tête. En vérité, les rebelles mènent une chasse aux hauts galonnés maliens dont la mort acheverait d’annihiler le moral de l’armée. Seul Fayçal y laisse la peau. Les commandos parachutistes, abadonnés à  leur sort, se rendent compte trop tard de la fuite des autres troupes maliennes: ils paient le plus lourd tribut à  la bataille de Kidal. Qui commandait les rebelles ? Les forces touarègues sont conduites, à  Kidal, par Cheick Ag Haoussa, cousin d’Iyad Ag Ghali et numéro 2 du groupe islamiste Ançar Dine.Il est secondé par un ex-colonel de l’armée malienne: Assalat Ag Habbi, dont les aptitudes militaires sont connues. Autre tacticien rebelle, Haroun Ag Dawoud dirige, depuis longtemps, le camp du MNLA à  Ambobar, à  7 km de Tessalit. Près d’Anéfis, un autre état-major rebelle dépend du Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA). Redoutables guerriers, les Arabes prennent le relais du MNLA et du Haut Conseil Unifié de l’Azawad (HCUA) pour prendre en chasse les soldats maliens éparpillés dans le désert. Une étroite coordination lie les différents groupes. Le triomphe des rebelles à  Kidal est dû, non à  leur équipement (celui de l’armée est meilleur) mais à  une plus grande ardeur au combat, à  une meilleure connaissance du terrain et à  une meilleure tactique. Pour prendre à  revers l’armée malienne à  Kidal, les rebelles ont surgi de leur base en formation triangulaire: un premier groupe pique à  gauche pour barrer la route aux bérets rouges; un second fond comme un vautour sur les bérets verts qui servent de force de soutien aux commandos; un troisième et dernier groupe rebelle fonce sur la garnison malienne o๠il met en fuite l’état-major. Après sa conquête, Kidal est laissée aux mains du MNLA et du HCUA: ce dernier groupe est dirigé par le patriarche des Ifoghas, Intallah Ag Attaher, dont le fils aà®né, Algabass, siège à  l’Assemblée nationale du Mali sous les couleurs du RPM. Kidal conquise, les rebelles se lancent à  la poursuite des soldats maliens. Leur but : conquérir des espaces susceptibles, plus tard, de garantir l’accès de leur fameux « Azawad » au fleuve Niger. Ainsi mettent-ils, en autres, la main sur Tessalit, Ménaka, Anéfis, Bourem et Ansongo. A Tessalit, ils se contentent de contrôler la ville et ne progressent pas jusqu’au camp malien, de peur d’une riposte des casques bleus tchadiens. A Bourem, ville natale de Chato, l’ex-candidate à  la présidentielle, les combattants rebelles sont priés de refluer par la force Serval qui, pour sécuriser Gao, centre névralgique des troupes françaises, dépêchent une centaine de soldats.D’Ansongo, ville riveraine du fleuve, les rebelles sont également contraints de se retirer par les troupes françaises. La panique, entre-temps, s’installe à  Gao et Tombouctou: les Français doivent s’employer, par des messages radiodiffusés, pour apaiser la population et prévenir un exode général. Des terroristes ont-ils pris part aux combats? Selon le gouvernement malien, des groupes jihadistes d’AQMIet du MUJAO ont participé aux combats aux côtés des mouvements armés reconnus légitimes par la communbauté internationale: MNLA, MAA et HCUA. Des sources proches du pouvoir citent parmi les assaillants des terroristes d’AQMI comme Abdelkrim Al-Targui, un Touareg apparenté à  Iyad Ag Ghali et chef de la katiba « Al-Ansar« ; et Abou Abdel Hakim Al-Kidali, chef de la katiba « Youssef Ibn Tachfin ». Dans son numéro du vendredi 23 mai 2014, Jeune Afrique soutient, pour sa part, que les troupes rebelles ont reçu des renforts terroristes. Ces informations sont à  prendre avec des pincettes en raison de la tendance permanente du gouvernement malien à  manipuler l’opinion publique et des accointances notoires du régime d’IBK avec Jeune Afrique. s’il ne faut pas exclure l’hypothèse de renforts terroristes en provenance d’Algérie ou de Mauritanie, rien n’indique que l’on n’a pas confondu « terroristes » et « jihadistes ». En effet, de nombreux jihadistes figurent, bien avant le conflit de Kidal, dans les rangs des 3 groupes armés reconnus comme interlocuteurs par le gouvernement malien: le MNLA, le HCUA et le MNLA. Depuis belle lurette, le HCUA a intégré dans ses rangs une bonne partie du groupe jihadiste malien Ançar Dine, le chef de ce groupe, Iyad, faisant l’objet de recherches françaises; le MNLA, pour renforcer ses effectifs, a recyclé lui aussi des jihadistes; quant au MAA, il a toujours été animé par des Arabes attachés à  la charia islamique. Le bilan des combats Les combattants rebelles font une impressionnante moisson à  Kidal. Tout le matériel de combat leur est abandonné. Il y a là  des dizaines de véhicules neufs, des armes lourdes et quelque 600 mitrailleuses. Le tout est transporté à  leur quartier général. Comme à  l’accoutumée, les rebelles mettront, à  bref délai, le feu aux BRDM capturés qu’aucun d’entre eux ne sait conduire. Le bilan humain est d’une lourdeur exceptionnelle que par pudeur, nous nous gardons de révéler. La MNINUSMA fut mise à  contribution par les rebelles pour ramasser les cadavres maliens dispersés à  travers la ville. En parlant de 20, puis de 30 morts, le gouvernement malien minore assurément les chiffres. 120 soldats maliens sont faits prisonniers. Répartis sur deux sites, ils sont sous la garde du MNLA et du MNLA.

Nigéria: que s’est-il passé à Baga?

187 morts et près de 80 personnes encore dans un état grave à  l’hôpital. Voila le bilan des affrontements entre armée et islamistes à  Baga (nord-est). C’est le plus lourd bilan en un jour depuis le début de l’insurrection islamiste dans la région nord du pays. La communauté internationale et en particulier les à‰tats Unis ont vivement condamné « la mort de tant de civils innocents ». Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est déclaré « choqué » par le bilan des victimes et a appelé « tous les groupes extrémistes à  cesser leurs attaques ». Bain de sang Le président nigérian Goodluck Jonathan a ordonné une enquête approfondie pour établir ce qui a conduit à  tel bain de sang, le 19 avril à  Baga, un village de pêcheurs sur les rives du Lac Tchad. La localité est aujourd’hui en ruines, plus de la moitié de ses habitations ont été détruites par les flammes. Baga est situé à  150 kilomètres de la ville de Maiduguri, considérée comme le berceau du groupe Boko Haram. Selon de premières informations, les combats ont commencé lorsque des soldats ont encerclé une mosquée o๠des insurgés étaient cachés. Mais selon un habitant, les violences ont en fait éclaté quand des militants armés de Boko Haram ont voulu rentrer dans un centre o๠des habitants ont l’habitude de « regarder des matchs de football ». Les islamistes auraient ensuite tiré dans la foule paniquée qui tentait de fuir, toujours selon le récit de cet habitant. Des soldats qui se trouvaient à  proximité sont intervenus avant de se replier face à  des insurgés lourdement armés. Des habitants ont affirmé que les hommes de Boko Haram étaient armés de lance-roquettes anti-char. Des soldats sont ensuite revenus avec des moyens militaires renforcés. Des insurgés tués mais aussi de nombreux civils Ensuite, des soldats ont « commencé à  tirer et à  incendier les maisons. Ils ont ouvert le feu sur tout ce qui bougeait. Les femmes, les enfants et les personnes âgées n’ont pas été épargnés », a déclaré cet habitant sous couvert de l’anonymat. A Washington, le porte-parole du département d’Etat, Patrick Ventrell, a déclaré que les Etats-Unis condamnent ces violents affrontements et mis en garde les autorités contre le seul recours à  la force armée. Washington soutient pourtant Abuja dans sa lutte contre Boko Haram mais estime que les autorités nigérianes doivent comprendre que « l’extrémisme violent nécessite plus que la simple réponse sécuritaire » et doivent « répondrent aux problèmes des communautés vulnérables », selon M. Ventrell. Depuis 2009, les attaques de Boko Haram dans le centre et le nord du Nigeria, et leur répression par l’armée, ont fait au moins 3.000 morts.

Combats meurtriers au Nord Mali

Accrochages meurtriers, attaques de ville avec des combattants infiltrés, kamikaze se suicidant au coeur des forces de la coalition créée autour de l’armée malienne : tous les dispositifs de la guerre asymétrique sont désormais à  l’oeuvre et les premières pertes en témoignent. Après un soldat français, le 19 février, 13 militaires tchadiens ont été tués dans un engagement avec les combattants proches d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), vendredi 22 février, au cours duquel 65 rebelles auraient été tués, selon l’état-major tchadien. C’est la plus grosse perte enregistrée par les forces coalisées contre les rebelles islamistes depuis le début de la guerre au Mali, et ce n’est pas un hasard. Bien que ne faisant pas partie de la Misma, la force africaine avec un soutien international qui tente de se former à  grand-peine, les forces tchadiennes (quelque 2 000 hommes) sont déployées dans des zones o๠a lieu, à  présent, l’essentiel des opérations militaires françaises dans le nord du pays. Quelques semaines après avoir abandonné presque sans combattre les villes du Mali o๠ils étaient implantés, les groupes armés liés à  AQMI sont désormais au contact. Dans ce qu’une source locale décrit comme une « embuscade », les troupes tchadiennes ont combattu les rebelles dans l’Adrar des Ifoghas, une large région qui couvre à  peu près les villes de Kidal, Tessalit, Aguelhoc et Tin Zaouatène, à  la frontière avec l’Algérie. ATTAQUE DU MUJAO à€ GAO Plus précisément, les actions des derniers jours étaient concentrées dans une zone plus petite, l’Adrar Tighargar, dans un périmètre qui fait office de « château d’eau local, et donc de refuge », selon une source militaire française, qui décrit comme un « carré de 75 kilomètres de côté » la zone o๠sont concentrés les rebelles contre lesquels est engagée une partie des moyens terrestres et aériens de l’opération. Face à  cette pression accrue sur leurs bastions du Nord, les rebelles ont eu le temps, ces dernières semaines, de préparer leur riposte. En l’espace de deux jours, deux attentats-suicides ont ciblé des troupes à  Kidal, puis à  In Khalil, une petite localité proche de la zone frontalière avec l’Algérie. Ces deux attentats visaient les forces tchadiennes et celles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion touareg qui a offert ses services pour combattre les alliés d’AQMI. Même si ses combattants n’ont pas encore été engagés aux côtés des forces françaises et tchadiennes, ils sont désormais traités en ennemis par les rebelles islamistes parmi lesquels se trouvent des transfuges du mouvement touareg (dans les rangs d’Ansar Eddine). Parallèlement, une nouvelle attaque menée par des éléments du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a eu lieu jeudi à  Gao, la grande ville du bord du fleuve o๠se trouve le commandement opérationnel de l’armée française. INFILTRATIONS PAR PIROGUE Cette nouvelle infiltration de combattants en plein centre-ville a déclenché une guerre de rue et la destruction de bâtiments administratifs o๠les rebelles, dont le nombre pourrait avoir atteint plusieurs dizaines, s’étaient retranchés. Une intervention de l’armée française a mis fin à  l’attaque, mais la démonstration faite par les rebelles est lourde de sens : les hommes du Mujao, d’AQMI ou de leurs alliés sont capables de monter ce qu’une source militaire française nomme des « attaques complexes », avec kamikaze, tireurs infiltrés et attaques sur plusieurs axes. C’est la seconde fois que des combats de ce type ont lieu dans Gao, o๠la surveillance, de toute évidence, laisse à  désirer, puisqu’une partie des infiltrations a été organisée à  nouveau par pirogue depuis le fleuve, à  partir de poches tenues par les rebelles dans les environs en dépit d’opérations de ratissage. D’autres attaques similaires pourraient être organisées, dans le nord du Mali ou dans les régions voisines, o๠de nombreux groupuscules se sont éparpillés. « La stratégie de ces groupes est de disperser les forces de la coalition. D’abord, il s’agit d’obliger à  être sur plusieurs fronts à  la fois. Mais on peut aussi redouter de voir des incursions se produire dans des pays voisins », commente un bon connaisseur du dossier, qui conclut : « J’ai bien peur qu’ils soient présents dans de très nombreux endroits. »

VIDEO : Images des violents combats à l’arme lourde à Gao

Gao, devenue symbole de cette guerre. Dans la nuit, des tirs à  l’arme lourde ont été entendus pendant plusieurs heures aux entrées nord et sud de la ville. Trois islamistes auraient été tués pendant ces combats avec les soldats nigériens. A 1 200 km au nord-est de Bamako, la ville avait été reprise aux islamistes liés à  Al-Qaà¯da le 26 janvier par les soldats français et maliens. Mais par la suite, les 8 et 9 février, Gao a été le théâtre des deux premiers attentats-suicides de l’histoire du Mali commis par deux kamikazes morts en se faisant exploser contre un poste de contrôle de l’armée malienne. Le lendemain, de violents combats de rue avaient eu lieu dans le centre-ville entre des soldats français et maliens et des combattants jihadistes, faisant au moins cinq morts et 17 blessés.

Les combats se poursuivent à Gao

Des combats se déroulent Gao, dans le centre du Mali. Après avoir impliqué dans la nuit des soldats nigériens, ils opposaient à  la mi-journée des soldats maliens à  « une quarantaine d’islamistes » venus de villages proches de Gao, selon une source militaire malienne. Ils ont lieu près de la mairie et du palais de justice, selon la correspondante de l’AFP, mais également aux entrées Nord et Sud de la ville. Un groupe islamiste armé, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui tenait la ville avant l’intervention française, a affirmé avoir envoyé des combattants à  Gao. « Nos troupes ont reçu l’ordre d’attaquer. Si l’ennemi est plus fort, nous allons reculer pour mieux revenir, jusqu’à  la libération de Gao », a déclaré à  l’AFP Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao, sans préciser le nombre de jihadistes envoyés. Le marché principal a été fermé et les rues sont désertées par les habitants, a-t-elle constaté. »Nos troupes font face actuellement aux djihadistes vers la mairie de Gao. Ils ont infiltré la ville, nous ripostons actuellement », a déclaré le capitaine Amadou Diarra de l’armée malienne, interrogé depuis Bamako. Des tirs à  l’arme lourde avaient été entendus pendant plusieurs heures dans la nuit de mercredi à  jeudi à  Gao, aux entrées Nord et Sud de la ville. Trois islamistes tués Trois islamistes ont été tués pendant ces combats avec les soldats nigériens, selon la source militaire malienne de Gao. Gao, située à  1200 km au nord-est de Bamako, a été reprise aux islamistes armés liés à  Al-Qaà¯da le 26 janvier par les soldats français et maliens. Les 8 et 9 février, la ville a été le théâtre des deux premiers attentats-suicides de l’histoire du Mali, commis par deux kamikazes morts en se faisant exploser contre un poste de contrôle de l’armée malienne. Le lendemain, de violents combats de rue ont eu lieu dans le centre de la ville entre des soldats français et maliens et des combattants jihadistes infiltrés dans la ville, qui ont fait au moins cinq morts et 17 blessés. Une voiture explose près d’un camp français à  Kidal A Kidal, à  1500 km au nord-est de Bamako, un « véhicule est arrivé en filant vers le sud-ouest » de la ville et « a explosé à  environ 500 mètres du camp occupé par les Français et les Tchadiens. Deux civils ont été blessés, ils sont à  l’hôpital », a déclaré à  l’AFP un élu de Kidal, information confirmée de source sécuritaire malienne à  Bamako.

Nouvelle exploision à Gao ce lundi

Une violente explosion a de nouveau retenti à  l’aube ce lundi dans la ville de Gao. Il était environ 4 heures du matin et selon des soldats maliens, elle semblait venir du nord de la ville, « peut-être du check-point sur la route de Bouren » qui avait été attaqué vendredi matin par un kamikaze islamiste, puis de nouveau samedi soir, également par un kamikaze. L’attaque de ce poste de contrôle survenue samedi soir aurait permis l’infiltration du commando qui a harcelé les troupes maliennes dimanche. Attaque kamikaze et combats armés au centre-ville La sécurité du poste de contrôle avait été fortement renforcée depuis qu’un homme portant un uniforme de le gendarmerie malienne s’était fait exploser vendredi à  proximité, dans le premier attentat-suicide enregistré au Mali et revendiqué par le Mujao. Deux tentatives ont suivi cette première, évitées grâce à  l’interpellation des kamikazes. Par ailleurs en ville, des combats de guérilla urbaine se sont déroulés au centre-ville de Gao pendant l’après midi du dimanche 10 février. Les échanges de tirs entre soldats maliens et islamistes ont éclaté dimanche en début d’après-midi au C’œur même de la ville, près du commissariat central, qui était le siège de la police islamique quand les jihadistes occupaient Gao. Ils n’ont pris fin qu’à  la tombée de la nuit, les forces françaises et maliennes ayant a priori éliminé le groupe islamiste qui les harcelait dans le centre de Gao. Des sources françaises et maliennes ont toutefois confié leur crainte de la poursuite de la présence de francs-tireurs dans la ville. Bombardement de positions islamistes L’armée française a en fait bombardé dans la nuit de dimanche à  lundi le commissariat de la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, o๠se trouvaient des islamistes armés qui avaient affronté des soldats de l’armée malienne, ont indiqué des témoins à  l’AFP. Plusieurs témoins ont dit avoir vu « un hélicoptère » de l’armée française bombarder le batiment, totalement détruit, a constaté un journaliste de l’AFP qui a également vu des débris de corps aux alentours. Un témoin a affirmé de son côté qu’un des islamistes qui se trouvait à  l’intérieur du commissariat.

Nouvelle explosion à Gao, des journalistes évacués

Une violente explosion a de nouveau retenti à  l’aube ce lundi dans la ville de Gao. Il était environ 4 heures du matin et selon des soldats maliens, elle semblait venir du nord de la ville, « peut-être du check-point sur la route de Bouren » qui avait été attaqué vendredi matin par un kamikaze islamiste, puis de nouveau samedi soir, également par un kamikaze. L’attaque de ce poste de contrôle survenue samedi soir aurait permis l’infiltration du commando qui a harcelé les troupes maliennes dimanche. Attaque kamikaze et combats armés au centre-ville La sécurité du poste de contrôle avait été fortement renforcée depuis qu’un homme portant un uniforme de le gendarmerie malienne s’était fait exploser vendredi à  proximité, dans le premier attentat-suicide enregistré au Mali et revendiqué par le Mujao. Deux tentatives ont suivi cette première, évitées grâce à  l’interpellation des kamikazes. Par ailleurs en ville, des combats de guérilla urbaine se sont déroulés au centre-ville de Gao pendant l’après midi du dimanche 10 février. Les échanges de tirs entre soldats maliens et islamistes ont éclaté dimanche en début d’après-midi au C’œur même de la ville, près du commissariat central, qui était le siège de la police islamique quand les jihadistes occupaient Gao. Ils n’ont pris fin qu’à  la tombée de la nuit, les forces françaises et maliennes ayant a priori éliminé le groupe islamiste qui les harcelait dans le centre de Gao. Des sources françaises et maliennes ont toutefois confié leur crainte de la poursuite de la présence de francs-tireurs dans la ville. Bombardement de positions islamistes, évacuation des journalistes L’armée française a en fait bombardé dans la nuit de dimanche à  lundi le commissariat de la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, o๠se trouvaient des islamistes armés qui avaient affronté des soldats de l’armée malienne, ont indiqué des témoins. Plusieurs témoins ont dit avoir vu « un hélicoptère » de l’armée française bombarder le bâtiment, totalement détruit, a constaté un journaliste de l’AFP qui a également vu des débris de corps aux alentours. Un témoin a affirmé de son côté qu’un des islamistes qui se trouvait à  l’intérieur du commissariat s’était également fait explosé. Les militaires français ont également procédé à  l’évacuation d’une cinquantaine de journalistes qui se trouvaient dans la ville. Depuis la libération de la ville, des dizaines de journalistes maliens et internationaux y avaient afflué.

Batailles furtives au milieu des rizières près de Diabali

Bamako n’est qu’à  400 kilomètres, mais si loin de cette ville sous contrôle gouvernemental, la dernière avant Diabali, prise lundi par la coalition réunie autour d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). C’est vers cette zone qu’ont convergé des forces françaises, dont quelques éléments à  bord de VAB (transports de troupes blindés) sont encore visibles sur la route de Bamako. A quelques dizaines de kilomètres, en direction du nord, les pick-up de la coalition djihadiste (AQMI, Ansar Eddine et sans doute le Mujao) ont reçu des renforts mardi 15 janvier. Depuis, ils y ont subi des frappes et s’installent dans les maisons, ainsi que, dans la mesure du possible, aux environs. Diabali est presque une à®le au milieu de l’Office du Niger, vaste zone irriguée o๠pousse riz et canne et sucre. Quelque part entre champs et canaux, il y a aussi des troupes françaises, avec des forces spéciales. Entrées dans Niono la veille, ces troupes ont été acclamées en ville, avant de disparaà®tre dans la nature. Sans doute sont-elles en train de s’approcher de la zone de regroupement des combattants d’AQMI et d’Ansar Eddine. Ces derniers, en bonne logique, n’ont aucune raison de servir de cible en restant groupés au centre de Diabali. Vont-ils faire mouvement ? Niono tremble à  l’idée d’être leur prochaine étape. Des rafales tirées par un militaire malien Mercredi 16 janvier, en fin d’après midi, la ville a cru voir arriver ceux qu’on appelle ici « les djihadistes » et cédé à  la panique.  » Le bruit a couru que les djihadistes sont à  la lisière , avec des velléités, s’exaspère le préfet de Niono, mais il n’y a rien ! » On a entassé hommes, bêtes et marchandises dans tous les minibus disponibles pour s’éloigner vers les villes voisines, de Markala à  Ségou. Pour couper la route d’une éventuelle progression, à  18 heures, les autorités ont fait relever le vieux pont Robert. L’ouvrage, antédilluvien, permet aux chalands qui naviguent sur le canal longeant la ville de passer. En cas d’inquiétude, c’est ainsi qu’on ferme la porte nord de Niono. Et puis l’attente a repris dans la ville en partie vidée. En fait d’offensive, il n’y avait eu, vers 16 heures, qu’une série de rafales tirées par un soldat malien qui avait confondu des bergers avec des rebelles. Cela a suffi pour que la population prenne un coup de sang, et que le reste du Mali, prévenu par téléphone, imagine déjà  les rebelles à  Niono. L’armée malienne présente en ville a coiffé ses casques lourds, et tâché de participer à  l’opération éventuelle, dans un grand état d’agitation. « C’est la recherche de la domination par la religion Il faut voir, dans son bureau, le préfet Seydou Trahttp://journaldumali.com/private/article.php?id=5809oré garder la tête froide, gérer la défense et la panique, enchaà®ner les coups de fil et répondre à  une pléiade d’autorités, jusqu’à  Bamako que non, on ne se bat pas à  Niono et, du reste, « non et non », pas non plus « au corps à  corps dans les rues » à  Diabali. Le préfet, militaire, a suivi les rébellions précédentes depuis les années 1990, et sait comment on traite normalement le mal de la guerre au Mali :  » par des négociations. » Cette fois-ci, selon lui, on a encore traité la nouvelle galaxie rebelle de la même façon : « On les a caressés dans le sens du poil, mais ce n’est pas une rébellion, c’est une agression, c’est la recherche de la domination par la religion ! » Entre deux sonneries, le préfet soupire : « A ce rythme, on va se battre entre nous avant que les premiers coups de feu contre les djihadistes aient été tirés. » Un autre fonctionnaire propose de décréter une « mobilisation générale » de la population dans la ville et de chercher les  » collabos  » des islamistes afin de « les éliminer pour l’exemple ». Hypothèse aussitôt oubliée. Lire la suite sur Lemonde.fr (merci de copier l’url suivante) http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/01/17/mali-batailles-furtives-au-milieu-des-rizieres-pres-de-diabali_1818248_3212.html

Mali: des dizaines de morts depuis vendredi dans les combats islamistes-touareg près de Gao

C’est un véritable carnage, il y a eu des dizaines de morts, a affirmé une source sécuritaire malienne, information confirmée par des témoins sur place et par les groupes armés qui se sont combattus, Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Les combats se sont concentrés dans la zone de Ménaka, ville située à  l’est de Gao, près de la frontière avec le Niger. Il faut une véritable enquête internationale pour savoir ce qui s’est passé à  Ménaka, a déclaré la source sécuritaire malienne, en affirmant que des corps étaient toujours visibles dans la ville. Bajan Ag Hamatou, député de la localité de Ménaka, a indiqué que des membres de sa tribu (touareg) qui défendaient la ville contre le Mujao, ont été tués, dont Alwabégat Ag Salakatou, président d’un conseil d’élus et de notables de la ville et six de ses compagnons. Selon le député, ces notables tués avaient l’étiquette MNLA, mais en réalité, ils étaient des patriotes locaux qui voulaient défendre leur ville contre les islamistes. Dans plusieurs communiqués diffusés depuis vendredi, le MNLA a donné un bilan global de 65 morts dans les rangs du Mujao et d’Al-QaIda au Maghreb islamique (Aqmi), venu en renfort, et de un mort et treize blessés dans les siens. De son côté, le porte-parole du Mujao Abu Walid Sahraoui a affirmé que son mouvement avait tué plus de cent éléments du MNLA et fait vingt prisonniers.

Gao : le QG du MNLA aux mains des islamistes

Les habitants de la ville de Gao (nord-est du Mali) ont passé la journée terrés chez eux. Pour cause, les combats qui ont fait rage pendant plusieurs heures entre les hommes du MNLA et les islamistes. Selon l’AFP, ceux-ci ont fini par prendre le contrôle du quartier général des rebelles touareg sis au gouvernorat de la ville. Des témoins ont affirmé qu’il y a plusieurs morts dans les rangs des rebelles ainsi que des prisonniers. « Laissez nous chasser le MNLA Ce sont les hommes du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) qui ont mené l’attaque de ce mercredi. Ils avaient dans un premier temps demandé à  la population qui s’apprêtait à  nouveau à  manifester suite à  l’assassinat d’un élu le lundi dernier, de ne pas sortir de chez elle. « Ils nous on dit de les laisser arrêter les coupables du meurtre et chasser le MNLA » rapporte un jeune membre du Collectif « Nous Pas Bouger » joint par téléphone à  Gao. Des tirs à  l’arme lourde ont ensuite été entendus une bonne partie de la journée. Il y a quelques heures maintenant, les islamistes « sont entrés à  l’intérieur du gouvernorat et les combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad ont fui, d’autres ont été tués, d’autres arrêtés », selon le récit fait à  l’AFP par le propriétaire de la station-service qui jouxte le gouvernorat. Des témoins ont affirmé qu’après avoir pris QG du MNLA, les « moudjahidines » se sont dirigés vers un camp militaire tenu par le MNLA situé près de l’aéroport de Gao. Gao sous la coupe des islamistes « Le Mujao contrôle actuellement le terrain » affirme un témoin selon qui la tension est encore très vive dans la ville. « Les gens sont terrés chez eux. Même pendant les combats entre le MNLA et l’armée malienne en mars, on n’avait pas vu ça » ajoute-t-il. Si la prise de la ville de Gao se confirme, ce sera la deuxième ville a échappé au MNLA après Tombouctou qui est sous contrôle d’Ançar Dine et ses alliés depuis le mois d’avril. Les islamistes avaient combattu aux côtés des rebelles touareg pour la conquête des principales villes du nord Mali, fin mars-début avril. Mais depuis, ils s’opposent sur les objectifs de leur action. Le MNLA ayant des ambitions indépendantistes mais laà¯ques, les islamistes instaurant la charia, la loi islamique, dans les localités qu’ils contrôlent.

Des milliers de réfugiés chez les voisins du Mali

Depuis le 17 janvier, d’intenses combats opposent l’armée malienne aux rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) qui réclame l’autonomie de la région nord du pays. Prises entre deux feux, les habitants des villes théâtres de combats essaient de fuir les zones d’affrontements et se réfugient o๠ils peuvent. Alors que pour l’instant la situation ne semble pas s’apaiser, les organisations humanitaires attirent l’attention de l’opinion sur le sort des milliers de maliens qui ont fui les zones de conflits pour se réfugier dans les pays voisins. Ainsi, selon le Comité International de la Croix-Rouge, ils sont plus de 10 000 à  avoir trouvé refuge au Niger. La Mauritanie annonce également un afflux sur son territoire. Selon des sources officielles, les wilayas de l’est du pays ont connu depuis le début des combats au Mali, une importante affluence de réfugiés touareg. Et les mêmes sources de préciser que plus de 4500 personnes dont des femmes et des enfants se trouvent actuellement dans la ville de Fassala (Néma). Au Burkina Faso,les autorités font état de 1500 personnes ayant traversé la frontière pendant la semaine écoulée et le nombre de déplacés ne cesse d’augmenter. Entre 500 et 600 personnes se trouvent présentement dans la ville frontalière de Djibo. l’Algérie, o๠se déroule des discussions de paix, a également fait part de l’installation d’un camp à  Khamsin pour accueillir les familles qui arrivent à  sa frontière avec le Nord Mali. Conditions de vie extrêmement précaires Dans les différents pays d’accueil, la situation des personnes déplacées est catastrophique. La plupart ont fui leur village et campement sans rien emporter. Les infrastructures de prise en charge n’ayant pas encore été mise en place, C’’est à  une véritable lutte pour la survie que se livrent ces populations. Malgré cette détresse, l’aide tarde à  se déployer, tandis que la crise a interrompu les échanges entre Chinégodar(Niger) et la région malienne de Menaka, principale source de ravitaillement en produits de première nécessité. C’’est la solidarité des populations autochtones qui permet pour le moment à  certaines familles de se loger et d’avoir un peu à  manger. Mais tous n’ont pas cette chance. Déja, des cas de malnutrition, de diarrhées et de pneumonie ont déjà  été enregistrées. Pour l’heure, la mairie de Cinégodar a offert 500 kg de céréales, MSF a apporté quelques cartons de médicaments et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) travaille à  la fourniture en eau. Si l’aide ne se met pas rapidement en place, on pourrait assister dans les prochains jours à  une véritable une crise humanitaire, car selon le CICR, les conditions de vie des populations sont « extrêmement précaires ». Certains réfugiés en Mauritanie sont venus de Bamako et de Kati o๠le mercredi et le jeudi dernier, ils ont été victimes de la vindicte populaire. Ils affirment avoir tout perdu à  l’instar d’Haletine Ag El Mehdi, dont la famille possédait un complexe médical et une clinique à  Kati, biens saccagés et brûlés pendant les manifestations. Les gens ont fui parce qu’ils ont « peur que les mêmes assassinats des années 1990 se répètent » a confié une réfugiée touareg à  des journalistes. Situation critique pour les populations restées sur place Pour ceux qui n’ont pas pu quitter le pays, la situation est encore plus catastrophique. Selon Médecins du Monde(MdM) qui intervient dans les régions du Nord Mali , « pour tous ceux qui ne sont pas déjà  en Algérie ou en Mauritanie, on parle “d’errance” de puits en puits ». Des familles se sont éloignées des villes o๠se déroulent les combats et sont aujourd’hui dans la brousse sans assistance aucune. Pas de nourriture, pas d’eau et encore moins de services de soins alors que parmi eux se trouvent des femmes et des enfants et parfois même des personnes civiles blessées pendant les affrontements. « l’intensité des combats dans la ville a entrainé une psychose des habitants et des travailleurs locaux. Cette psychose est responsable du départ massif des populations nomades vers la brousse et l’Algérie et de celui d’une partie des personnels de santé vers le sud du pays en direction de Gao » confie un médecin de MdM. Ce dernier ajoute que même pour ceux qui sont restés en ville, les choses deviennent inquiétantes puisque les villes du Nord qui étaient approvisionnées à  partir de l’Algérie ne sont plus guère ravitaillées. Une pénurie de nourriture est en train de s’installer et l’intensification des combats n’augure pas d’une amélioration de la situation. Par ailleurs, les organisations non gouvernementales se retirent de la région. C’’est le cas de MdM qui a annoncé hier suspendre ses activités au Nord à  cause de la dégradation de la situation sécuritaires. l’ONG déplore le fait de devoir prendre cette décision alors que la zone était déjà  en situation d’urgence alimentaire. Ce conflit « fragilise davantage le tissu socio-économique et sanitaire de la région dans un contexte de crise alimentaire annoncée » s’inquiète MdM.

Nord Mali : Les populations prises en otages

Ceux-ci peuvent poussés un ouf de soulagement. Ils ont 90 à  avoir échappé au pire et être évacuer d’Aguelhok vers la ville de Kidal par la représentation locale du Comité international de la Croix-Rouge. La majorité des évacués est constituée d’enseignants, d’élèves-maà®tres de l’Institut de formation de maà®tres (IFM), d’élèves et d’autres civils qui se sont retrouvés dans la même galère. Ils sont arrivés dans la ville de Kidal, entassés dans un camion de transport de marchandises, après 5 heures de route à  travers le désert. Ces rescapés d’Aguelhok ont vécu, selon leurs dires, une semaine cauchemardesque, pris dans le piège des affrontements entre les forces armées et de sécurité et les assaillants. Ces derniers se sont même servis d’eux par moment comme boucliers humains face à  aux militaires. Traumatisés mais soulagés Quand ils ont débarqué à  Kidal, l’on pouvait lire sur les visages, la fatigue, l’angoisse, le traumatisme, mais aussi, et bien évidemment, le soulagement d’être toujours en vie. Dans leur odyssée, les infortunés ont été accompagnés à  Inamzil par Abinadji Ag Abdallah, le maire de la commune rurale du même nom. Inamzil est un campement nomade. Le théâtre d’opération se trouvait à  environ 13 km de là . « Nous avons fait ce trajet à  pied, explique une élève-maà®tre. Même arrivés dans le campement sous la protection du maire, nous n’étions pas en sécurité. Des assaillants venaient rôder autour de nous. Certains d’entre eux voulaient commettre un massacre. Mais un membre du groupe, apparemment un salafiste, s’est opposé à  leur sinistre dessein». Un autre enseignant assure qu’il y avait deux groupes armés. l’un se réclamait du « Mouvement national de libération de l’Azawad » tandis que l’autre dit combattre au nom d’Allah. Le premier groupe s’est comporté en véritable bande de pillards alors que ceux qui sont supposés être des salafistes se sont contentés de vérifier s’il n’y avait pas de militaires parmi les civils. D’autres opérations d’évacuation sont annoncées. Le CICR entend continuer à  porter secours au reste des civils regroupés ou éparpillés dans le désert En attendant, les premiers rescapés seront conduits à  Gao. Les forces armées continuent de ratisser la zone

Calme précaire à Abidjan

16h41 Le calme semble revenu dans la capitale économique Abidjan. Cependant, selon plusieurs témoins cités sur le site de la chaà®ne France 24, des tirs sont entendus dans les quartier de Cocody et du Plateau, faisant pensant à  une ultime résistance des forces pro-Gbagbo. Des pillages sont aussi signalés dans le quartier de la Riviera, près de l’Hôtel du Golf. 16h39 Selon une information de l’AFP, reprise par le journal Le Monde, « l’entrée Nord d’Abidjan est jonchée de cadavres ». 16h15 Les hélicoptères de la force française Licorne ont détruit une dizaine de blindés et quatre canons anti-aériens des forces pro-Gbagbo, lors des opérations lancées lundi soir à  Abidjan, indique le ministre de la Défense Gérard Longuet devant les députés. 16h05 Le Nigeria estime que les Nations Unies devaient user de tous les moyens nécessaires pour protéger les civils de la violence en Côte d’Ivoire, à  la suite de l’engagement des forces de l’Onuci et des soldats de la mission française Licorne dans les combats à  Abidjan. 15h45 Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, déclare devant l’Assemblée: « Des tractactions sont en cours pour négocier le départ de Gbagbo et de sa famille. Ces conditions ne sont pas arrêtées. Nous exigeons que le départ de Gbagbo soit précédé par la publication d’un document sous sa signature dans lequel il renonce au pouvoir. Toutes les dispositions doivent être prises pour sécuriser physiquement Gbagbo et sa famille ». 15h41 La France et l’ONU devaient-ils intervenir en Côte d’Ivoire? La suite sur le site de France 24. 15h27 La confusion est patente en ce qui concerne les négociations de départ du président sortant Laurent Gbagbo. Sur France 24, le porte-parole du gouvernement Gbagbo affirme qu’il n’y a pas de négociation en vue du départ de Gbagbo. Il a en revanche confirmé le cessez-le-feu. 15h21 L’envoyé spécial de France 24, cité par Jeuneafrique.com, à  Abidjan affirme que les armes ont cessé de tonner depuis « quatre à  cinq heures ». Selon le commandant des FRCI qu’il a interrogé, ses hommes tiennent des positions à  Abobo, Yopougon et Adjamé. Ils auraient fait une incursion au Plateau cette nuit mais ne contrôleraient ni la résidence présidentielle ni le palais présidentiel. 14h59 Le président des Etats-Unis Barack Obama déclare soutenir « fermement » les actions entreprises par l’ONU et la France contre le régime du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, qu’il a appelé à  « démissionner immédiatement ». 14h00 Le premier ministre François Fillon annonce, devant l’Assemblée nationale, que deux généraux proches de Gbagbo sont en train de négocier les conditions de sa reddition, selon l’AFP. 13h37 Les négociations se précisent, rapporte Lemonde.fr: Laurent Gbagbo engage des discussions sur un possible départ avec le président de la Mauritanie, pays qui exerce actuellement la présidence tournante de la Commission pour la paix et la sécurité de l’Union africaine, selon le commissaire de cette organisation. Prié de dire si le président sortant de Côte d’Ivoire est prêt à  se retirer, Ramtane Lamamra répond que c’est ce que le président mauritanien, qui a été en contact personnel avec lui, a compris. 13h14 Le ministre de la Défense Gérard Longuet estime que « tout peut se dénouer dans les quelques heures qui viennent » en Côte d’Ivoire, à  l’issue d’un entretien à  Paris avec son homologue allemand. 12h57 « La guerre est finie et on va négocier le reste », déclare le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, selon TV5Monde sur Twitter. 12h45 Laurent Gbagbo est en train de négocier son départ, annonce le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. « On est au courant. […] S’il y a des possibilités de le voir quitter le pouvoir, nous sommes prêts », ajoute le ministre. Selon lui, la France est à  « deux doigts » de convaincre Gbagbo de quitter le pouvoir. Alcide Djédjé, ministre des affaires étrangères de Laurent Gbagbo réfugié en début d’après-midi chez l’ambassadeur de France à  Abidjan, déclare à  RFI être en train de négocier les termes du cessez-le-feu, rapporte Reuters. 12h27 Laurent Gbagbo est « retranché » dans un « bunker », au sein de sa résidence de Cocody, annonce le porte-parole de la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), Hamadoun Touré. 12h04 Le président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef d’Etat équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, condame à  Genève les interventions étrangères en Côte d’Ivoire et en Libye. De son côté l’Afrique du Sud, exprime ses réserves face aux attaques de l’ONU et de la France, et insiste sur la nécessité de trouver « une solution pacifique » au conflit. 11h53 Le seul objectif des opérations militaires de la France en Côte d’Ivoire est d’aider la Mission de l’ONU (Onuci) à  « neutraliser les armes lourdes détenues par les forces » du président sortant Laurent Gbagbo, assure le Quai d’Orsay. « L’intervention de la France se terminera dès lors que la mission de l’Onuci sera remplie », déclare à  la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Par ailleurs, ce dernier indique que 2000 personnes sont actuellement réfugiées à  la base militaire française de Port-Bouà«t, près de l’aéroport d’Abidjan. Parmi ces personnes se trouvent 7 à  800 Français et plus de 600 Libanais, a précisé le porte-parole. 11h26 « Nous avons arrêté les combats » vient d’indiquer le chef de l’armée de Gbagbo. « Nous avons demandé au général commandant l’Onuci un cessez-le-feu », ajoute-t-il. Selon l’AFP, le chef de l’armée de Laurent Gbagbo serait Philippe Mangou, ce même militaire qui avait fait défection la semaine dernière, mais qui avait repris contact avec le président sortant ce lundi. Ce cessez-le-feu doit permettre de « protéger les populations, les militaires, partant la Garde républicaine commise à  la sécurité du président de la République, le président de la République lui-même et sa famille, et les membres du gouvernement » de son Premier ministre Gilbert Aké N’gbo, poursuit Philippe Mangou. « Nous demandons à  l’Onuci de faire en sorte qu’il n’y ait pas de pillages et de chasse aux sorcières », conclut-il. 11h10 La Russie dit « étudier la légalité » des frappes de l’ONU et de la France: « Nous étudions la question de la légalité de cette décision parce que le mandat des forces de maintien de la paix implique leur neutralité et leur impartialité », déclare le ministre russe des Affaires étrangères Sergue௠Lavrov, lors d’une conférence de presse. 10h41 Le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, s’est réfugié chez l’ambassadeur de France. Laurent Gbagbo se trouverait bien avec sa famille dans sa résidence qui est en train d’être attaquée par les forces d’Alassane Ouattara (depuis plusieurs jours, Laurent Gbagbo gardait le silence, et l’incertitude demeurait sur sa localisation et ses intentions). 10h21 Le gouvernement Gbagbo affirme toujours contrôler le palais, la résidence du président sortant, et le camp d’Agban. Laurent Gbagbo « est étonné que la France attaque directement la Côte d’Ivoire », affirme le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo, alors qu' »il n’a jamais fermé la porte au dialogue », notamment dans le cadre de l’Union africaine (UA), a ajouté à  l’AFP le porte-parole M. Ahoua Don Mello. Interrogé sur une possible reddition du président sortant, le porte-parole a répondu: « pour le moment, il n’en est pas là « . 10h00 Polémique sur le nombre de victimes à  Abidjan depuis l’offensive des pro-Ouattara, appuyée depuis ce lundi par les frappes de la France. Les « bombardements » de l’ONU et de la France sur des cibles militaires à  Abidjan ont fait « beaucoup de morts », affirme le porte-parole du gouvernement du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. De son côté, le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme fait état de « dizaines de morts » dans les combats à  l’arme lourde qui se sont déroulés ces derniers jours dans la capitale économique ivoirienne Abidjan. La situation humanitaire est « absolument dramatique », ajoute le haut commissaire. 9h30 Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Alain Juppé et Gérard Longuet, seront auditionnés ce mardi à  17H15 en commission à  l’Assemblée nationale sur la Côte d’Ivoire, lors d’une réunion ouverte à  la presse, annonce son président Bernard Accoyer. 9h47 L’état-major français vient d’annoncer qu’il n’y avait pas de nouvelles attaques françaises en cours ce matin à  Abidjan. 7h35 Un gendarme français du GIGN assurant la protection de la résidence de l’ambassadeur de France à  Abidjan a été blessé à  la cuisse par des éclats de balle ou de roquette lundi soir, a-t-on appris mardi auprès de la gendarmerie à  Paris. 6h40 Gbagbo sur le point de se rendre? Le président sortant de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo « serait en négociations pour se rendre », a affirmé mardi sur Radio France Internationale (RFI) Ali Coulibaly, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France nommé par son rival Alassane Ouattara. 5h50 Sur le terrain, des tirs à  l’arme lourde étaient entendus mardi matin dans Abidjan, o๠les forces pro-Ouattara affrontent celles de son rival. Les tirs étaient entendus depuis le quartier du Plateau, o๠se situe le palais présidentiel. Ils interviennent au deuxième jour d’une offensive des combattants pro-Ouattara contre les ultimes bastions de Laurent Gbagbo, qui s’accroche toujours au pouvoir. Les forces d’Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, doivent lancer l' »assaut final » contre le palais présidentiel et la résidence de M. Gbagbo dans la nuit. Les évènements de ce lundi en Côte d’Ivoire Plus de quatre mois après le début d’une crise post-électorale qui a dégénéré en guerre civile, les Nations unies et l’ex-puissance coloniale française ont frappé lundi dans la soirée à  Abidjan les derniers bastions du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, soit quatre sites qu’avaient échoué à  prendre ces derniers jours les combattants pro-Ouattara. L’Onuci et la force française Licorne ont tiré sur les camps militaires d’Agban et d’Akouédo ainsi que sur le palais et la résidence présidentielle, tout en indiquant que leur but était de « protéger les populations en mettant hors d’état de nuire les armes lourdes », en application de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU. Les frappes ont résulté d’une demande « urgente » du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon au président français, selon des responsables des Nations unies. Les bombardements sont intervenus le jour o๠les forces pro-Ouattara sont passées à  l’offensive dans Abidjan, livrée au chaos depuis les combats qui ont suivi leur entrée jeudi soir dans la ville, après leur conquête du reste du pays en quatre jours. Le camp Gbagbo condamne l’entrée en guerre de la France Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo en Europe, a condamné ce lundi à  Paris des « actes illégaux », « des actes de guerre ». « La finalité de cette action, c’est l’assassinat du président Gbagbo », a-t-il déclaré. Etrangers regroupés en trois points de la ville La France a entamé lundi matin le « regroupement » de ses ressortissants en trois points de la ville, notamment le camp de Licorne à  Port-Bouà«t. Quelque 1900 étrangers étaient lundi soir sous protection de l’armée française et 447 autres ont quitté Abidjan depuis dimanche, selon Licorne. Le Quai d’Orsay évalue à  quelque 12 200 le nombre de Français actuellement en Côte d’Ivoire, dont 11 800 à  Abidjan. Quelque 7300 ont la double nationalité.

Côte d’Ivoire : Les civils pris en otages

Alors que le Premier Ministre d’Alassane Ouattara, Guillaume Soro affirmait ce dimanche que « la situation est « désormais mûre » pour que l`offensive sur Abidjan des forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara « soit rapide » », les ivoiriens vivent un véritable cauchemar. Après plus de trois mois de tergiversations et de négociations vaines menées par la communauté internationale, les armes ont désormais la parole. Depuis maintenant 5 jours, la capitale économique ivoirienne, Abidjan est le théâtre de tirs à  l’arme lourde, de combats dans les rues avec son corollaire de victimes civiles innocentes, dont bon nombre sont touchées par des balles perdues à  l’intérieur même de leur maison o๠tout le monde vit terré depuis le début des combats. Un couvre-feu drastique a été mis en place mais même en dehors des heures o๠il est en vigueur, il est dangereux de s’aventurer dans les rues. Selon plusieurs sources (ONU, HCR, Croix-Rouge), les combats ont déjà  fait six cents morts et plusieurs centaines de blessés. Le nombre de déplacés a atteint le million, dont près de la moitié a fui la capitale Abidjan, o๠les Forces de défense et de sécurité(FDS, loyales à  Laurent Gbagbo) sèment une véritable terreur dans les quartiers pro-Ouattara. En l’espace de deux semaines, le nombre de réfugiés au Liberia voisin a explosé, passant de 95000 à  presque 300 000, selon un récent rapport du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’Organisation des Nations unies (ONU). Le nombre de déplacés à  l’intérieur du pays s’est lui aussi accru. La prise mardi 29 mars par les combattants d`Alassane Ouattara de Duékoué, important carrefour de l`Ouest ivoirien, s`est accompagnée de massacres à  grande échelle, les bilans variant de 330 tués à  un millier de « morts ou disparus ». Le CICR évoque « au moins 800 morts » pour la seule journée du 29 mars, parlant de « violences intercommunautaires », et l`ONG catholique Caritas fait état d` »un millier de morts ou disparus » entre les 27 et 29 mars. Selon l`Onuci, « la plupart » des 330 morts de Duékoué ont été tués par des combattants de M. Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, les autres l’ayant été essentiellement par des miliciens et mercenaires libériens pro-Gbagbo. Le camp Ouattara a vivement contesté ces « allégations », affirmant que tous les tués étaient des « miliciens » et non des « civils ». Le Secrétaire général adjoint de l`ONU chargé des droits de l`homme, Ivan Simonovic, est à  Abidjan pour « évaluer la situation générale » après le massacre dans l`ouest de la Côte d`Ivoire de plusieurs centaines de personnes, a indiqué ce lundi la mission onusienne à  Abidjan. A son arrivée dimanche, il « a exprimé sa vive préoccupation par rapport à  la détérioration de la situation des droits de l`homme entachée de massacres à  l`Ouest et de nombreuses exactions contre les populations civiles », selon un communiqué de la Mission de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci). Pendant ce temps, les protagonistes parlent stratégie millitaire. « La stratégie était d`encercler la ville d`Abidjan, ce que nous avons réussi parfaitement. Nous avons envoyé des soldats à  l`intérieur de la ville pour faire du harcèlement des troupes pro-Gbagbo, des miliciens et mercenaires. Nous constatons à  la suite de ce harcèlement une panique généralisée des troupes (du président sortant Laurent) Gbagbo. La situation est désormais mûre pour que l`offensive soit rapide. Ne vous inquiétez surtout pas. Les Ivoiriens doivent faire confiance aux Forces républicaines » de M. Ouattara, a déclaré M. Soro, Premier Ministre.

Sud Soudan : Des violences dans la région de Fangak

Depuis plusieurs jours, des combats opposent des hommes armés de la tribu arabe nordiste des Misseriyas, et des Dinkas Ngok, tribu sudiste. Au moins 70 personnes ont été tuées, et deux villages rasés. Philip Aguer est le porte-parole de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), composée des ex-rebelles aujourd’hui à  la tête de l’armée de la région semi-autonome du Sud-Soudan. Selon lui, ces affrontements opposent les forces de la région semi-autonome sudiste au groupe d’un chef sudiste local, le général George Athor, entré en rébellion après avoir perdu les élections pour le poste de gouverneur de Jonglei. « Athor dit avoir tué plus de 80 de nos soldats, mais cela n’est pas exact (…). Il y a eu environ 40 soldats de la SPLA tués », a ajouté M. Aguer. Mercredi matin, des hommes armés se présentant comme membres des Misseriyas ont mis le feu aux villages dinkas, Maker et Wungok, dans le nord de l’Abyei, a affirmé Barnaba Marial Benjamin, ministre sudiste de l’information. « Ils ont été brûlés et complètement détruits », a-t-il dit à  la presse. « Nous craignons d’autres attaques ». Les habitants du village avaient fui avant l’assaut, selon les autorités. Deng Arop Kuol, administrateur en chef d’Abyei, a affirmé que les combats étaient appuyés par des soldats de l’armée régulière du Nord (SAF). En vertu de l’accord de paix de 2005, qui a mis un terme à  plus de deux décennies de guerre entre le Nord et le Sud, la SPLA et la SAF ne sont pas autorisées à  avoir des troupes à  Abyei. Le Nord et le Sud accusent mutuellement l’armée de l’autre camp de soutenir les attaques à  Abyei. Au moins 37 personnes sont mortes en janvier lors de heurts entre Dinkas Ngok et Misseriyas à  Abyei, o๠un référendum sur l’annexion au Nord ou au Sud-Soudan a été repoussé sine die après un désaccord sur la participation des Misseriyas.