Ethiopie: au moins 200 personnes massacrées par des groupes rebelles

Au moins 200 personnes de l’ethnie Amhara ont été massacrées par les rebelles dans l’Etat d’Oromia, dans l’ouest de l’Ethiopie, a affirmé le gouvernement régional dans un communiqué parvenu à APA mardi.L’institution a déclaré que les rebelles du Front de libération Oromo, connu sous le nom de « OLF Shene », ont perpétré les meurtres dans le district de Guliso dans la localité de Qanqa.

Les familles des victimes qui ont échappé à la violence ont déclaré aux médias locaux que les hommes armés ont rassemblé des résidents de l’ethnie Amhara et leur ont tiré dessus sans discernement pendant au moins une heure.

Les massacres, que les forces de l’opposition ont qualifiés de génocide, se sont produits peu après que des membres de la force de défense nationale ont quitté la région.

Les assaillants auraient utilisé des grenades et des mitrailleuses pour faucher les habitants avant de brûler leurs maisons, selon des témoins oculaires.

« Ils nous ont rassemblés et ont dit qu’ils voulaient discuter avec nous ». Soudain, ils ont commencé à tirer à volonté. Même les enfants et les femmes n’ont pas été épargnés, beaucoup ont été abattus à bout portant », a déclaré un témoin parlant sous le couvert de l’anonymat.

Le Premier ministre Aby Ahmed a exprimé son choc et son indignation face à ces assassinats.

« Les ennemis de l’Éthiopie font tout leur possible pour gouverner le pays ou le ruiner. Un de leurs objectifs est d’apporter le désespoir à notre peuple », a ajouté le Premier ministre visiblement désemparé.

Otages au Mali : les dessous d’une libération

L’opposant malien Soumaïla Cissé et l’humanitaire française Sophie Pétronin ont été libérés des mains des jihadistes. APA vous explique comment.Plus de six mois pour l’un, quatre pour l’autre. L’ancien ministre malien Soumaïla Cissé et la Française Sophie Pétronin, qui étaient détenus par les jihadistes dans le nord du Mali, ont été libérés ce jeudi 8 octobre 2020 à Tessalit, dans la région de Kidal, au nord du Mali.

Les deux otages étaient détenus par le JNIM, acronyme en langue arabe du Groupe de soutien pour l’Islam et les Musulmans, lié à Al-Qaïda et dirigé par le Malien Iyad Ag Ghali. Un ancien chef rebelle touareg dans les années 90 et qui fut un moment conseiller à la présidence à Bamako avant de se convertir au jihadisme.

Ils devraient arriver à Bamako dans la soirée en compagnie de deux Italiens, Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli, un prêtre enlevé au Niger en 2018. Ces derniers étaient également détenus par les islamistes.

La libération de l’homme politique malien et de l’humanitaire française était attendue depuis plusieurs jours, suite à un accord conclu il y a plusieurs semaines entre les autorités maliennes et les jihadistes du Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM).

Leur remise en liberté était prévue dans la journée de lundi après l’acheminement durant le week-end par Bamako vers Tessalit de plusieurs dizaines de détenus jihadistes ou présumés tels.

Selon certaines sources, cette libération devrait être accompagnée d’une importante rançon. Mais le processus semblait entretemps bloqué. Des détenus placés en tête de liste et réclamés par les jihadistes n’ont finalement jamais quitté Bamako.

Parmi eux, Mimi Ould Bana Ould Cheikh, fils du maire de Tarkint, dans la région de Gao. Il est considéré comme l’organisateur des attaques contre un complexe touristique à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire et le Splendid Hôtel à Ouagadougou, au Burkina Faso.

La mort d’un évangéliste américain résidant à Ouagadougou dans cette dernière attaque a valu au fils de Baba Ould Cheikh d’être recherché par la justice américaine qui l’a d’ailleurs condamné lors d’un procès par contumace.

Selon des sources maliennes, les pressions du gouvernement américain ont finalement empêché sa libération et donc retardé la remise en liberté des otages.

En guise de compensation pour les jihadistes face à cette impossible libération d’un des leurs, une augmentation du montant initial de la rançon aurait été, selon certaines confidences, consentie pour qu’elle atteigne la somme d’un milliard 650 millions F CFA, soit 10 millions d’euros.

Initiées par Bamako au lendemain de l’enlèvement du chef de file de l’opposition, alors en pleine campagne pour les législatives en mars dernier, les négociations portaient au départ sur son seul cas.

Jusqu’au mois de juillet, aucune avancée notable n’était enregistrée. C’est avec l’entrée d’une nouvelle équipe de négociateurs que les discussions ont commencé à évoluer dans le bon sens. À sa tête, un habitué de ce genre de mission. Ahmada Ag Bibi qui, par le passé, avait déjà réussi à libérer plusieurs dizaines d’otages occidentaux des mains de différents groupes islamistes installés dans le nord du Mali.

Cet ancien rebelle touareg, issu de la puissante tribu de Ifoghas, était jusqu’au coup d’État du 18 août dernier contre le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) un influent député de la majorité parlementaire sortante.

Il était très vite parvenu à conclure un accord de principe avec les islamistes sur la libération de son compatriote. Il ne restait plus qu’à convenir des modalités de son exécution. C’est alors que les autorités maliennes ont eu l’idée d’essayer d’obtenir la libération de l’humanitaire bordelaise.

Après un premier refus, les jihadistes ont finalement accepté de la relâcher en exigeant le rajout de plusieurs dizaines de noms à leur liste de détenus à libérer des prisons maliennes. Au total, ils seraient plus de 200 détenus liés aux groupes jihadistes qui auraient été libérés par Bamako, mais aussi au Niger voisin.

La Cedeao lève les sanctions contre le Mali

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a procédé, lundi 5 octobre, à la levée des sanctions prononcées contre le Mali suite au coup d’Etat du 18 août dernier.C’est un grand ouf de soulagement ! Isolé depuis le renversement par l’armée du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), l’ancien Soudan français peut enfin se remettre en marche. Puisque dans une Déclaration des chefs d’Etat et de gouvernement, la Cedeao a décidé de « la levée des sanctions » dont la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec les autres pays de l’espace communautaire mais aussi la suspension des flux financiers. 

 Par conséquent, l’organisation régionale appelle « tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir » ce vaste pays en proie à la menace jihadiste. La Cedeao a motivé sa décision par les « avancées notables vers la normalisation constitutionnelle ». 

 En effet, les présidents ouest-africains avaient exigé, entre autres, la limitation des responsabilités du vice-président de la transition, le retrait des dispositions lui permettant de remplacer le président de la transition et la précision de la durée de la période transitoire.

 Dans ce document signé par le chef de l’Etat ghanéen, Nana Akufo-Addo, par ailleurs président en exercice de la Cedeao, l’institution régionale a indiqué avoir reçu, le 1er octobre dernier, la Charte de la transition qui « prend en compte » ses recommandations. 

 De ce fait, les chefs d’Etat et de gouvernement « ont pris acte » de l’investiture de Bah N’daw en tant que président de la transition et de la nomination de Moctar Ouane comme Premier ministre.

 Toutefois, la Cedeao a demandé aux autorités de la transition « de mettre en œuvre rapidement les autres décisions du Sommet d’Accra (Ghana), en particulier la libération de tous les officiels militaires et civils arrêtés depuis le 18 août 2020 et la dissolution du CNSP (Conseil National pour le Salut du Peuple) ».

Mali : la Cedeao ne cède pas devant la junte

La junte au pouvoir à Bamako depuis un mois doit renoncer à la direction de la transition politique selon la Cedeao.La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) serre la vis. L’organisation régionale, dans le communiqué du mini-sommet tenu mardi 15 septembre au Ghana, a conditionné la fin des sanctions contre le Mali à la désignation de deux civils aux postes de président et de Premier ministre de la transition.

Au lendemain de cette réunion à huis clos à laquelle a participé le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), la junte militaire au pouvoir suite au renversement, le 18 août dernier, du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a officiellement réagi mercredi lors d’une conférence de presse organisée à Kati, leur quartier général situé à une vingtaine de kilomètres de la capitale Bamako.

Le Colonel-Major Ismaël Wagué, porte-parole du CNSP, raconte les négociations avec les chefs d’État ouest-africains : « Nous avons demandé la levée ou l’allègement des sanctions. Il nous ont répondu qu’ils prendront une décision dès la mise en œuvre des mesures nécessaires ».

Le porte-parole de la junte de Bamako a précisé aussi que « nous avons clairement dit à la Cedeao que nous sommes au service du peuple. Étant donné que la majorité a parlé d’une transition militaire, nous avons suggéré que l’on puisse aller dans ce sens. Notre option avouée est d’être du côté de la majorité. La Cedeao a refusé. Nous ne pouvions pas décider sur place. Nous avons donc promis de revenir et discuter conformément à ce qui il y a dans la charte (de la transition) ».

Ce document de base, adopté au terme des « journées de concertation nationale », permet aussi bien à un civil qu’à un militaire de diriger la transition politique.

L’ultimatum de la Cedeao est arrivé à expiration mais la junte militaire prévoit d’entamer, « dès aujourd’hui, la mise en place d’un collège pour installer les organes et choisir les personnalités de la transition ».

Mali : La CEDEAO donne 18 mois à la junte pour achever la transition politique

L’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a donné aux militaires maliens 18 mois maximum à compter du 15 septembre 2020 pour achever le programme de transition politique.Le communiqué publié à l’issue du mini-sommet entre huit chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO et les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), mardi à Aburi, au Ghana par la Commission de la CEDEAO, a déclaré : « Une fois qu’une transition dirigée un civil est mise en place, l’instance sous-régionale  accompagnera pleinement la République du Mali vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel, conformément aux protocoles pertinents de l’organisation.

« En ce qui concerne les sanctions, conformément aux décisions de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, ces sanctions seront levées immédiatement lorsque le président de transition et le Premier ministre seront effectivement désignés ».

Le communiqué indique que le mini-sommet a pris note de la présentation par le CNSP des résultats du forum consultatif national sur l’architecture de la transition politique et a déclaré que « cette transition politique sera dirigée par un civil, conformément aux décisions de l’Autorité de la CEDEAO. A cet égard, aussi bien le Président que le Premier Ministre de la transition seront des civils pendant toute la période. La nomination de ces deux personnalités clés se fera immédiatement.

« Le vice-président de transition prévu dans la Charte de transition ne remplacera en aucun cas le président de transition. Le CNSP sera dissous dès que la transition civile sera mise en place.

Selon le même communiqué, les chefs d’Etat et de gouvernement ont exprimé leur gratitude au Dr Goodluck Ebele Jonathan, ancien président de la République fédérale du Nigeria et médiateur de la CEDEAO sur la crise politique au Mali et l’ont encouragé à poursuivre ses efforts de médiation et à accompagner l’Administration transitoire dirigée par un civil pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Mali.

Il a également été demandé au Médiateur d’entreprendre une mission à Bamako dans un délai d’une semaine pour évaluer l’état de mise en œuvre des mesures ci-dessus.

Le mini-sommet a rappelé la décision de l’Autorité sur le Comité de suivi, composé du Médiateur, du Président du Conseil des Ministres, du Président de la Commission de la CEDEAO et des Représentants de l’Union africaine et des Nations Unies au Mali et a appelé à sa mise en place rapide.

Le mini-sommet a également appelé toutes les parties prenantes maliennes à travailler ensemble pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au Mali.

Les chefs d’Etat et de gouvernement ont également exprimé leur gratitude au président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, et président de l’Autorité des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), pour avoir organisé la rencontre.

Mali : la Cedeao maintient les sanctions

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) lie la levée des sanctions contre le Mali à la direction civile de la transition.Le flou persistant sur l’identité des personnes chargées de mener la transition politique au Mali joue en défaveur de la junte militaire ayant renversé, le 18 août dernier, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK).

Ce mardi 15 septembre, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), lors d’une réunion consultative sur la situation politique au Mali, est restée ferme sur ses positions.

À l’issue de cette rencontre à huis clos tenue à Aburi, dans l’est du Ghana, Kalla Ankouraou, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Nigériens de l’Extérieur, a déclaré : « Nous pensons que ce sommet (sur le Mali) va être le dernier parce qu’il ne restait qu’un seul point (la direction de la transition) par rapport auquel la junte a demandé de lui donner le temps d’aller faire un compte rendu aux autres acteurs maliens. Ils ont demandé à ce que l’embargo soit progressivement levé, et le sommet a dit (que ce sera fait) dès demain (mercredi) à minuit s’ils désignent des civils aux postes de président et de Premier ministre de la transition ».

Poursuivant, M. Ankouraou a rapporté que « les décisions prises par le dialogue malien (journées de la concertation nationale) sont assez proches de celles de la Cedeao ». Toutefois, les présidents ouest-africains ont insisté pour que « les dirigeants délégués par la junte puissent faire le nécessaire pour convaincre l’opinion malienne et surtout les membres de la junte à faciliter la tâche de la Cedeao ».

L’organisation régionale, lors de son 57e Sommet ordinaire organisé la semaine dernière à Niamey (Niger), avait exigé des putschistes le choix, au plus tard ce 15 septembre, de deux personnalités civiles pour diriger la transition politique.

Le dialogue intermalien initié par le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), la structure de la junte au pouvoir, a abouti sur l’adoption de la Charte de la transition d’une durée de 18 mois. Ce document dispose que la direction de la transition peut être confiée à un civil ou à un militaire.

Sur Twitter, le chef de l’État du Sénégal, Macky Sall, a salué les « décisions consensuelles » issues de ce sommet restreint. Outre le président sénégalais, Alpha Condé (Guinée), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Faure Gnassingbé (Togo), Mahamadou Issoufou (Niger) et Yemi Osinbajo, le vice-président du Nigeria ont répondu à l’invitation de leur homologue ghanéen, Nana Addo Akufo-Addo, président en exercice de la Cedeao.

Dans un communiqué sanctionnant ce mini-sommet, l’organisation régionale recommande que le CNSP soit dissout « dès le démarrage de la transition civile ».

La Cedeao doit prévoir la limitation des mandats présidentiels (expert)

Le fondateur du think tank sénégalais Afrikajom, Alioune Tine, appelle la Cedeao à inscrire dans son agenda la question de la limitation des mandats présidentiels pour éviter les tensions sociopolitiques causant des morts.« Je pense qu’il faudra aujourd’hui réinscrire dans l’agenda du sommet de la Cédéao la question de la limitation du mandat et la régler pour de bon. Et moi, j’ai été extrêmement satisfait d’avoir entendu le président Buhari interpeller ses collègues chefs d’État pour dire: que nous autres, quand même leaders des États membres de l’Afrique de l’Ouest, nous devions respecter notre Constitution », a salué l’un des principaux leaders de la société civile sénégalaise dans une interview avec RFI, faisant savoir son appréciation pour ce « bon début ».

Alioune Tine rappelle par ailleurs que l’organisme sous-régional s’était déjà lancé dans cette voie, mais qu’il n’avait pas eu les résultats escomptés. « Il y avait un sommet en 2015 pour que la limitation du mandat soit inscrite dans le protocole additionnel sur la gouvernance et la démocratie. Il y a deux pays qui étaient contre, c’était la Gambie et le Togo ». 

Depuis lors, Banjul a connu un changement de régime avec l’arrivée au pouvoir en 2016 d’Adama Barrow à la place de Yaya Jammeh, après qu’il fut forcé de partir par la Cedeao. A Lomé cependant, Faure Gnassingbé est l’indéboulonnable président depuis la mort de son père en 2005.

Ainsi pour Alioune Tine, il urge d’aller vers la limitation des mandats présidentiels, ne serait-ce que pour sauver des vies dans les pays touchés par cette question d’actualité.

Le think tank qu’il dirige a récemment produit un rapport annuel passant au crible « les nouvelles pathologies de la démocratie en Afrique de l’ouest », marquées notamment par la crise de l’Etat de droit, la démocratie représentative et la gouvernance. Ce document souligne que ce sont les troisièmes mandats qui font aujourd’hui des morts mais pas les coups d’État militaires. 

« Le coup d’État réparateur au Niger en 2009-2010 n’a fait aucun mort. Au Mali, le coup d’État a fait quatre morts, mais quand le président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire dit qu’il va participer à l’élection présidentielle pour un troisième mandat, il y a eu immédiatement des manifestations, des violences qui ont fait 26 morts, beaucoup de blessés, et avec beaucoup d’opposants et d’activistes des droits humains qui sont aujourd’hui en prison. Cela rappelle les vieux démons de la Côte d’Ivoire en 2010. Le risque de rechute, il est réel », analyse M. Tine.

« Nous pensons qu’en Côte d’Ivoire, aujourd’hui, il faut absolument reporter l’élection présidentielle et discuter, débattre du processus électoral qui est contesté », préconise-t-il, appelant en outre les chefs d’État à examiner la question du troisième mandat qui embrase également la Guinée de Alpha Condé.

« Depuis le début, quand on a planifié le referendum et les élections législatives et les manifestations, ça a fait plus de 50 morts, des dizaines de personnes qui sont en prison. Je pense que c’est extrêmement grave pour que la Cédéao et la communauté internationale commence à opiner là-dessus, pour créer les conditions d’une sanction pour des présidents qui sont des présidents qui sont des présidents dérégulateurs », a dit l’ancien directeur d’Amnesty International en Afrique de l’Ouest.

Outre ces pays, au Niger le président Mahamadou Issoufou réaffirme à chaque fois sa volonté de ne pas briguer un troisième mandat. Il a même fait emprisonner des proches qui l’encourageaient à emprunter cette piste.

Pour son homologue sénégalais Macky Sall, sa dernière réponse sur la question fut « ni oui ni non », suscitant ainsi des doutes auprès de l’opinion et ses adversaires qui ruent dans les brancards. Alioune Tine tempère toutefois : « Je peux comprendre le président avec son gouvernement et les ambitions qu’il y a au sein de son parti pour dire +écoutez, on travaille et que les gens qui ont envie de faire campagne n’ont qu’à quitter mon gouvernement pour y aller+ ». 

« Cela dit, tous les présidents du Sénégal ont enlevé la limitation du mandat. Senghor l’a enlevé, Diouf en 1999 l’a enlevé, mais il a été battu par Wade en 2000. Wade l’a enlevé, il a été battu aussi en 2012. Donc, le président Macky Sall n’a pas le droit à l’erreur. Et également son rôle historique, aujourd’hui, c’est de respecter la limitation du mandat et se l’appliquer à lui-même », a indiqué le fondateur de Afrikajom.

Mali : le M5-RFP rejette le plan de transition de la junte

Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) prend le contre-pied de la charte de la transition adoptée à l’issue « des journées de la concertation nationale ».Les dissensions se font jour au Mali. Dans une déclaration datée du 12 septembre, le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) « se démarque du document produit (la charte de la transition) qui ne reflète pas les points de vue et les décisions du peuple malien ».

Pour ce collectif d’opposants politiques, d’activistes de la société civile et de religieux dont les nombreux rassemblements à la Place de l’indépendance de Bamako ont précipité le renversement par l’armée du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), « le document final lu lors de la cérémonie de clôture (des journées de la concertation nationale) n’était pas conforme aux délibérations issues des travaux des différents groupes ».

Parmi les points essentiels non inscrits dans la charte de la transition figurent « la reconnaissance du rôle du M5-RFP et des martyrs dans la lutte du peuple malien pour le changement, le choix majoritaire d’une transition dirigée par une personnalité civile et le choix d’un Premier ministre civil ».

Le Comité stratégique du M5-RFP « dénonce aussi les rajouts à la charte qui n’ont jamais été soumis à débats ». Ils sont relatifs aux prérogatives du vice-président de la transition, à la composition et au mode de désignation des membres du collège devant choisir le président de la transition et à l’acte fixant la clé de répartition entre les composantes du Conseil national de la transition.

Dans son réquisitoire, le M5-RFP « condamne la non prise en compte de nombreux points qui n’avaient fait l’objet ni de rejet ni même de réserve dans aucun groupe (de discussions) ». C’est le cas notamment des Assises nationales, de l’organe de gestion du mécanisme de veille sur la transition et de la Cour constitutionnelle.

En définitive, le M5-RFP voit dans cette démarche une « volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir au profit du CNSP », le Comité National pour le Salut du Peuple créé par la junte militaire ayant destitué IBK et qui dirige le pays depuis le 18 août dernier.

Le mouvement contestataire remarque que ses membres font l’objet « d’intimidations » mais entend combattre « les pratiques antidémocratiques et déloyales contre lesquelles la lutte pour le changement et la refondation a été enclenchée ».

La charte de la transition a été approuvée samedi 12 septembre à l’issue de trois jours de concertations nationales au Centre International de Conférences de Bamako (CICB). Ce document de base fixe à dix-huit mois la durée de la transition politique et permet au CNSP de former un comité chargé de choisir « un président civil ou militaire » pour mener la transition.

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) avait, lors de son dernier Sommet ordinaire tenu la semaine dernière à Niamey (Niger), exigé la désignation de deux personnalités civiles aux postes de président et de Premier ministre de la transition.

Une délégation de la junte malienne doit se réunir, mardi 15 septembre, avec les dirigeants de l’organisation régionale dans le but de les convaincre d’accompagner la transition envisagée et de lever les sanctions prononcées contre Bamako au lendemain du putsch, dont la suspension des flux financiers et la fermeture de toutes les frontières des pays membres avec le Mali.

Mali : un grand pas vers l’ordre constitutionnel

Au terme de trois jours de concertation nationale, le Mali a adopté une charte pour une transition politique de 18 mois.Est-ce le bout du tunnel pour le Mali ? Rien n’est moins sûr mais ce samedi 12 septembre, clôture « des journées de la concertation nationale », une charte a été approuvée. Ce texte détermine une période transitoire d’un an et demi et octroie à la junte au pouvoir la prérogative de mettre sur pied un comité chargé de choisir un président civil ou militaire pour mener la transition.

La charte dispose également que trois organes sont essentiels durant cette période. Il s’agit du président et de son vice-président ; du Conseil national de transition où siégeront 121 personnes issues notamment du M5-RFP (Mouvement du 5 juin- Rassemblement des Forces Patriotiques), les partis politiques, les journalistes, la société civile, les religieux, la diaspora, les jeunes et les femmes ; et d’un Premier ministre à la tête d’un gouvernement de 25 membres.

Dans son discours final, le colonel Assimi Goïta, le président du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), s’est engagé « à mettre en oeuvre l’ensemble de ces résolutions pour le bonheur du peuple malien ».

Quelques heures plus tôt, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (Cmas) a posté un message aux allures de mise en garde sur le réseau social Facebook : « Les Maliens ont opté pour une transition civile ». Une publication aussitôt suivie de nombreux commentaires de Maliens qui mettent à nu les divergences entre les défenseurs d’une transition civile et les partisans d’une transition militaire.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), lors de son dernier Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement tenu à Niamey (Niger), a réaffirmé sa position. L’organisation régionale a lancé un ultimatum à la junte militaire pour la désignation, au plus tard ce 15 septembre, de deux personnalités civiles qui occuperont les postes de président et de Premier ministre de la transition.

Crise sociopolitique : le Mali joue son avenir

La junte militaire au pouvoir recueille les points de vue des différentes composantes de la nation malienne pour asseoir la transition politique.Où va le Mali ? Trois semaines après la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), les Maliens cherchent encore une issue pour retrouver la voie censée les ramener vers un ordre constitutionnel normal. Les militaires, qui tiennent les rênes du pays depuis le 18 août, subissent la pression de forces intérieures comme le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), et de communauté internationale pour garantir les conditions d’une transition politique conduite par un civil.

Ce jeudi 10 septembre, le Centre International de Conférence de Bamako (CICB) a abrité les travaux sur la préparation de la transition dans le cadre des « journées de concertation nationale ». Une rencontre ouverte personnellement par le colonel Assimi Goïta, président du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP).

D’emblée, le chef de la junte de Bamako a rappelé à ses compatriotes qu’ils sont « condamnés à réussir pour les futures générations ». Selon le colonel Goïta, le Mali se trouve à « un tournant important de (son) histoire ». C’est pourquoi, dit-il, toutes les forces vives de ce pays indépendant en 1960 doivent « laisser (leurs) différends de côté et saisir cette opportunité pour bâtir les jalons d’un Mali refondé sur le travail, l’efficience et la justice sociale, un Mali paisible, créatif et solidaire où il fait bon vivre ».

Lundi dernier, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a tenu, à Niamey (Niger), son 57e Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement. L’organisation régionale a fixé un ultimatum à la junte militaire pour la nomination de deux civils, au plus tard ce 15 septembre, aux postes de président et de Premier ministre de la transition.

À cinq jours de la date butoir, Assimi Goïta a renouvelé la volonté de la junte « à participer à la mise en place d’une architecture de la transition. Et cela dans le strict respect de la volonté du peuple malien ».

Il a fait appel, pour atteindre cet objectif, à « l’esprit patriotique de tout un chacun » afin que soient adoptées « les bases des réformes politiques et institutionnelles nécessaires à la refondation » de la nation.

Pour le président du CNSP, « cette nécessité de refondation se justifie par la recherche d’une bonne gouvernance ». Et celle-ci placera les citoyens « au centre des politiques publiques ».

Au terme de trois jours d’échanges, une Charte de la Transition, dans laquelle seront consignées la nature (civile ou militaire) et la durée de la transition, doit être adoptée.

Le renversement d’Ibrahim Boubacar Keïta a plutôt bien été accueilli par de nombreux Maliens qui lui reprochaient sa gestion de la guerre contre le jihadisme, l’extension de la violence intercommunautaire, et son incapacité à apporter des réponses structurelles aux difficultés économiques de ce pays dépourvu de façade maritime et classé par l’Organisation des nations unies (Onu) parmi les plus pauvres du monde.

En ce qui concerne la durée de la transition, les putschistes auraient souhaité trois années correspondant au reste du mandat du président déchu. Une éventualité balayée d’un revers de main par la Cedeao qui réclame un retour à l’ordre constitutionnel au bout de douze mois au maximum.

En interne, le Mali semble divisé sur la durée et nature de la transition. Il y a d’un côté, les défenseurs d’une transition courte menée par un civil, et de l’autre les partisans d’une transition longue confiée aux militaires. Les uns craignent que la junte ne veuille se maintenir au pouvoir, les autres pensent qu’il faut du temps et de l’autorité pour redresser un pays malade.

Le temps est compté pour le Mali qui fait l’objet d’un embargo de la Cedeao sur les flux commerciaux et financiers.

Mali : la junte militaire a « une marge de manoeuvre très réduite » (spécialiste)

Boubacar Haïdara, jeune universitaire malien, analyse pour Apa News la décision récente de la Cedeao de lancer un ultimatum à la junte de Bamako pour désigner un gouvernement de transition dirigé par des civils.La Cedeao exige la nomination d’un président et d’un chef de gouvernement civils d’ici le 15 septembre pour gérer la transition vers un retour à l’ordre constitutionnel après le renversement par l’armée du président Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK le 18 août dernier. Comment cette exigence a-t-elle été reçue au Mali ?

Cette exigence est reçue différemment selon qu’on soit pour ou contre une transition dirigée par les militaires. On constate que les Maliens sont aujourd’hui divisés sur la question. Compte tenu du fait que les acteurs politiques sont globalement jugés, à tort ou à raison, comme étant tous responsables de la faillite de l’État, une partie des Maliens se prononce en faveur d’une transition militaire, car estimant que seuls les militaires sont à mêmes de redresser le pays. D’ailleurs, ce 8 septembre a eu lieu sur la place de l’indépendance, à Bamako, une manifestation de soutien au Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) organisée par le « mouvement du 4 septembre ».

Dans le contexte politique malien actuel, cette exigence est-elle réaliste ?

La Cedeao n’a pas d’autre choix que d’exiger le retour des civils au pouvoir. Il s’agit d’une de ses règles. Sa demande a toujours été très claire : « aucune structure militaire ne doit être au-dessus du président de la transition ». C’est d’ailleurs aussi ce qui est exigé par la communauté internationale dans son ensemble : la France, l’Onu etc. La démarche de la Cedeao consiste surtout à décourager une éventuelle propension des coups d’État dans son espace, le cas malien pouvant donner des idées ailleurs.

La junte, qui a pris le pouvoir le 18 août dernier, dispose-t-elle d’une marge de manœuvre face à la pression de la Cedeao ?

La junte ne dispose que d’une marge de manœuvre très réduite face à la Cedeao. Elle pourrait n’avoir d’autre choix que de céder le pouvoir aux civils, dans la mesure où la Cedeao en fait la condition de la levée des sanctions. Si tel n’est pas le cas, les effets des sanctions économiques ne tarderont pas à se faire sentir au sein de la population, ce qui ne sera pas une bonne chose pour le CNSP qui risquera alors d’avoir le peuple contre lui. Le Mali aura beaucoup de mal à se passer de ses relations avec les autres États membres de la Cedeao. La situation devient davantage difficile pour le CNSP, car la classe politique dans son ensemble (opposition et majorité) exige un pouvoir civil durant la transition.

Libye: découverte d’un autre charnier en Libye

Un autre charnier a été découvert dans la ville de Tarhouna (ouest) qui était un bastion des forces rebelles fidèles au général renégat Khalifa Hafter, a appris APA jeudi.Selon le porte-parole de l’Autorité publique pour la recherche et l’identification des personnes disparues, Abdulaziz Al-Jaafari, un corps a été retrouvé sur le site non loin de la ville.

 Dans un communiqué, M. Jaafari a déclaré que les équipes de recherche avaient déterré les restes de la tombe.

 Une opération de recherche est actuellement en cours pour trouver d’autres corps suspects enterrés sur le site, a-t-il ajouté.

 Cette nouvelle découverte survient plus de deux mois après qu’un charnier a été découvert dans la ville à la suite d’une retraite des troupes de Hafter après un assaut réussi des forces soutenant le gouvernement d’union national reconnu par la communauté internationale.

 Jusqu’à leur retraite, Tarhouna était le principal bastion des forces de Hafter dans l’ouest de la Libye.

Mali : formation d’un gouvernement restreint

Le chef de l’État malien, Ibrahim Boubacar Keïta, a signé ce lundi soir le décret de nomination de six ministres.Conformément aux recommandations du sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) tenu aujourd’hui par visioconférence, le président IBK a nommé six ministres qui vont s’occuper des affaires courantes du pays en attendant la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

Le Général de Division, Ibrahima Dahirou Dembélé occupe le poste de ministre de la Défense et des Anciens combattants. Le département de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a été confié à Boubacar Alpha Bah. Le Général de Division, M’Bemba Moussa Keïta aura en charge la Sécurité et la Protection civile.

Kassoum Tapo est le ministre de la Justice et des droits de l’Homme tandis que Tiébilé Dramé gère les Affaires étrangères et la Coopération internationale. Enfin, Abdoulaye Daffé est aux commandes du ministère de l’Économie et des Finances.

Cette nouvelle équipe, dirigée par le Premier ministre Boubou Cissé, a pour principale mission de négocier la formation d’un gouvernement d’union nationale, précise la Présidence de la République du Mali.

Mali : les chefs d’Etat de la CEDEAO recommandent la mise en place d’un gouvernement d’union

Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont tenu lundi par visioconférence un sommet extraordinaire à l’issue duquel ils ont recommandé la mise en place d’un gouvernement d’union nationale au Mali avec la participation de l’opposition et de la société civile.L’information a été donnée par Mahamadou Issoufou, le président nigérien, par ailleurs président en exercice de cette institution qui rapportait le communiqué final de cette rencontre extraordinaire sur la situation sociopolitique au Mali.

 Plusieurs autres recommandations ont été faites par les chefs d’État à cette occasion. Il s’agit entre autres, de la mise en place d’une commission d’enquête pour situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé des décès, des blessés et des dégâts dans ce pays les 10,11 et 12 juillet derniers.

La recomposition de la Cour constitutionnelle, la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée et la mise en place d’un régime de sanction contre ceux qui poseront des actes contraires au règlement de cette crise politique, figurent également sur la liste des recommandations.

Poursuivant, le président nigérien  a dit l’engagement des chefs d’État de la CEDEAO à promouvoir la paix et la stabilité au Mali.

« La CEDEAO sera toujours présente aux côtés du Mali», a assuré M. Issoufou précisant que les décisions de ce sommet devraient être mises en oeuvre au plus tard le 31 juillet prochain.

Le Mali est confronté depuis plusieurs mois à une violente crise politique où les adversaires du  pouvoir réclament de plus en plus la démission du président Ibrahim Boubacar Kéïta dit IBK.

Soudan : découverte d’une « fosse commune des putschistes de 1990 »

Une fosse commune contenant les restes de 28 officiers de l’armée accusés d’avoir exécuté un coup d’Etat avorté contre l’ancien président Omar el-Béchir il y a trente ans a été découvert, ont indiqué les autorités soudanaises.Selon un communiqué du procureur général, le site a été sécurisé par les forces de l’ordre alors qu’une enquête est en cours pour découvrir les circonstances exactes qui ont mené à cette découverte macabre.

 L’ancien président Omar el-Béchir avait écrasé une révolte militaire qui s’était transformée en coup d’État avorté en 1990, et certains de ses architectes auraient été tués après avoir été arrêtés.

 Il était au pouvoir depuis un an après avoir réussi son propre coup d’État en 1989.

Agé de 76 ans, il a continué à diriger le Soudan jusqu’à ce que des officiers militaires le chasse à son tour l’année dernière. Il est accusé de trahison pour son coup d’État de 1989 et risque la peine de mort s’il est reconnu coupable.

 La Cour pénale internationale a inculpé M. el-Béchir en 2009 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la région du Darfour, au Soudan.

 Les nouvelles autorités soudanaises affirment qu’il est peu probable qu’il soit remis à la CPI étant donné la compétence de leurs tribunaux pour juger l’ancien chef militaire.

Mali : statu quo dans le règlement de la crise sociopolitique

La médiation des cinq chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) achoppe sur le maintien d’Ibrahima Boubacar Keïta au pouvoir.A l’évidence, le désaccord entre le président malien et le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) est abyssal. La mission de haut niveau, menée par les présidents Macky Sall (Sénégal), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Mahamadou Issoufou (Niger), Nana Akufo-Addo (Ghana) et Muhammadu Buhari (Nigeria), s’en est rendue compte ce jeudi à Bamako. Car elle n’a pu pousser les différentes parties à trouver un terrain d’entente au terme d’une longue journée de pourparlers.

Malgré cet échec faisant écho à celui de la mission de médiation de la Cedeao conduite par l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, la sous-région n’abandonne pas le Mali à son sort puisqu’elle va tenir,  le 27 juillet prochain, un Sommet extraordinaire par visioconférence.

« J’espère qu’à l’issue de ce sommet des décisions fortes vont être prises par la Cedeao pour apporter une contribution à la mise en place d’une solution de sortie de crise », a déclaré le Nigérien Mahamadou Issoufou, par ailleurs président en exercice de la Cedeao.

Sans fard, il a indiqué que « le départ du président IBK est une ligne rouge pour la Cedeao régie par un protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance (qui) prévoit qu’il n’y a pas de changement anticonstitutionnel du pouvoir ».

Si un accord n’a pas été entériné aujourd’hui, c’est parce que le M5-RFP, selon l’influent imam Mahmoud Dicko, a refusé qu’on lui « impose des solutions ». Les farouches membres de cette structure inédite ne veulent pas imaginer l’avenir de leur pays avec Ibrahima Boubacar Keïta à sa tête. 

Fragilisé par la contestation, le chef de l’Etat malien s’est laconiquement félicité, sur le compte Twitter de la Présidence de la République, « de la forte implication de l’organisation sous-régionale et de sa qualitative contribution au règlement de la crise sociopolitique ».

Au cours des dernières années, le leadership d’IBK s’est effrité à cause notamment de la crise sécuritaire dans le nord ou encore de heurts ethniques au centre. Mais les dernières élections législatives, tenues en mars et avril 2020, sont la goutte d’eau ayant fait déborder le vase. La Cour constitutionnelle est accusée par l’opposition d’avoir agi en faveur de 31 députés de la mouvance présidentielle.

Acculé, le président malien s’est résolu à dissoudre cette haute juridiction avant de demander la désignation d’autres membres par les autorités compétentes pour que « la Cour constitutionnelle reconstituée aide à trouver des solutions au contentieux (électoral) ».

Par la suite, la Mission de médiation de la Cedeao dirigée par Goodluck Jonathan a recommandé que « la Présidence de la République et le Conseil Supérieur de la Magistrature nomment chacun trois membres ». Cela permettrait à la Cour Constitutionnelle de réexaminer les résultats des élections législatives. 

Après la résolution du contentieux électoral, I’Assemblée nationale pourra, sur une base consensuelle, nommer ses trois membres pour compléter la formation de la nouvelle Cour Constitutionnelle.

La Cedeao avait également proposé la mise sur pied d’un gouvernement d’union nationale avec 50 % des membres provenant de la coalition au pouvoir, 30 % de l’opposition et 20 % de la société civile.

Tout compte fait, le chemin pour y arriver risque d’être long à moins que les différentes parties accordent enfin leurs violons.

Sahel: l’ONU s’attend à plus de 15 millions cas de malnutrition aiguë

En Afrique de l’Ouest et du Centre, 15,4 millions de cas de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans (dont un tiers de sa forme sévère) sont attendus en 2020, si des mesures adéquates ne sont pas mises en place dès maintenant, ont alerté vendredi des agences onusiennes.« Cela représente une augmentation de 20% par rapport aux estimations précédentes de janvier 2020, selon une analyse de l’impact de l’insécurité alimentaire combiné à celui de la Covid-19 sur la malnutrition aiguë dans 19 pays de la région », écrivent le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) dans un communiqué conjoint.

Selon ces deux agences de l’ONU, les conflits et la violence armée ont entraîné des déplacements massifs de population et limité considérablement l’accès aux services sociaux de base, ce qui a augmenté les cas de malnutrition infantile à des niveaux sans précédent.

« La maladie à coronavirus exacerbe les contextes fragiles en Afrique occidentale et centrale, notamment au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger, au Sénégal et au Tchad, qui étaient déjà frappés par l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Selon les prévisions datant d’avant la pandémie du coronavirus, 4,5 millions de cas de malnutrition aiguë étaient anticipés en 2020, dans ces 6 pays. Aujourd’hui, avec l’insécurité croissante et la Covid-19, ce nombre est passé à près de 5,4 millions de cas », ajoutent-elles.

Ce qui fait dire à Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, que « les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère sont plus exposés aux complications liées à la Covid-19. Alors qu’une bonne nutrition pour les enfants, dès leurs premiers jours, les protège contre les maladies et les infections, et favorise leur rétablissement lorsqu’ils tombent malades ».

Plusieurs facteurs menacent l’état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans en Afrique de l’Ouest et du Centre. Il s’agit notamment de l’insécurité alimentaire des ménages, de mauvaises pratiques de nutrition et d’alimentation des mères et des nourrissons, des conflits et de la violence armée, des déplacements de population, des taux élevés de maladies infantiles et de maladies d’origine hydrique telles que la diarrhée, de la fragilité des systèmes de santé, du manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, et de la pauvreté chronique.

« En plus de ces facteurs déterminants de la malnutrition, les mesures visant à limiter la propagation de la pandémie Covid-19 ont entraîné des perturbations dans la production et la distribution des aliments, dans les chaînes d’approvisionnement sanitaires et humanitaires, ainsi qu’un ralentissement des activités économiques. La pandémie a eu des effets négatifs indirects sur les systèmes alimentaires, les revenus et la sécurité alimentaire des ménages, ainsi que sur la disponibilité et l’accès aux services de traitement contre la malnutrition », notent le PAM et l’UNICEF.

L’Egypte menace d’intervenir militairement en Libye

L’Egypte ne restera pas les bras croisés face à l’intervention de puissances étrangères dans le conflit libyen et qui pourraient menacer sa sécurité intérieure, a averti le président, Abdel Fattah al-Sissi.S’adressant aux parlementaires, hier jeudi au Caire lors d’une visioconférence, le président al-Sissi a clairement expliqué la position de son pays dans la crise libyenne, affirmant qu’il réagira de manière appropriée si sa sécurité est menacée par le conflit qui fait rage chez son voisin.

L’Egypte soutient les rebelles dirigés par Khalifa Haftar qui luttent pour arracher le contrôle de la capitale libyenne, Tripoli, au gouvernement d’entente nationale (GNA) soutenu par la communauté internationale.

Selon al-Sissi, ses troupes sont en mesure de changer l’évolution de la situation militaire en Libye, si son pays est poussé à le faire, du fait de l’intervention de la Turquie en appui au GNA.

Ce vendredi, un avion-cargo turc a atterri sur la base aérienne libyenne d’Al-Watiya, à 125 km à l’ouest de Tripoli, avec des chasseurs et du matériel militaire destiné aux troupes du GNA.

Les alliés de Haftar basés à Benghazi se seraient rendus au Caire et auraient demandé au président al-Sissi d’intervenir en Libye en leur nom et de « chasser les Turcs ».

Depuis le début du mois de juillet, les forces égyptiennes participent à des exercices militaires près de la frontière avec la Libye.

Pour certains analystes, ces manœuvres constituent un moyen pour la puissance nord-africaine de fourbir ses armes pour un éventuel déploiement de ses troupes chez son voisin en proie à la violence.

L’Egypte craint que des combattants du GNA basés à Tripoli avec le soutien de la Turquie ne planifient une offensive sur la ville de Syrte et sur une des bases aériennes dans la ville d’Al-Jufra, adjacente à son « croissant pétrolier ».

Cette dernière déclaration belliqueuse du Caire semble être une réponse à la Turquie qui continue d’envoyer plus de mercenaires et d’équipements militaires en Libye pour soutenir le GNA, notamment des avions de transport.

Les troupes fidèles au GNA avec l’aide de la Turquie ont repoussé une invasion de Tripoli par les forces de Haftar et sont depuis lors entrées dans la contre-offensive, notamment dans le sud-est de la Libye.

La Russie et les Emirats arabes unis sont du côté de l’Egypte dans leur soutien à Haftar, fournissant à ses forces des armes et d’autres formes d’aide militaire pour poursuivre le conflit contre le GNA.

La Libye est plongée dans l’anarchie peu de temps après le renversement et l’assassinat de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

Barrage de la renaissance : Fin des négociations tripartites

Mohamed Fayed – Par Les négociations tripartites entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan sur le géant barrage de la Renaissance se sont achevés lundi et chaque pays devra soumettre un rapport à l’Afrique du Sud, qui assure la présidence tournante de l’Union africaine.Ces négociations, ayant duré 11 jours, ont été tenues à l’initiative de l’Afrique du Sud et l’Union africaine, en présence de onze observateurs, dont les Etats-Unis et l’Union européenne.

À l’issue de la réunion, les ministres de l’eau des trois pays ont convenu que chaque pays soumettrait mardi son rapport final sur la voie des négociations à l’Afrique du Sud en tant que président actuel de l’Union africaine en vue de la tenue du mini-sommet africain.

Il convient de noter que les réunions les plus récentes des comités techniques entre les trois pays ont eu pour objectif de parvenir à un accord sur les points d’achoppement dans les deux voies. Les négociations ont toujours buté sur les divergences persistantes sur les principales questions concernant les règles de remplissage et de fonctionnement du barrage de la Renaissance.

Appelé à devenir le plus grand édifice hydroélectrique d’Afrique avec une capacité de production de plus de 6 000 mégawatts, le chantier a provoqué de vives tensions entre l’Ethiopie et ses voisins égyptien et soudanais.

Khartoum et Le Caire craignent que le barrage de 145 mètres de haut ne restreigne leur accès à l’eau lorsque le réservoir commencera à être rempli en juillet, selon la date initialement indiquée par l’Ethiopie.

Le 26 juin dernier, l’Egypte et le Soudan avaient assuré que la mise en eau serait reportée jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé. Mais l’Ethiopie a réaffirmé le lendemain sa volonté de commencer à remplir le réservoir de son gigantesque barrage « dans les deux prochaines semaines », tout en s’engageant à essayer de conclure un accord définitif avec l’Egypte et le Soudan pendant cette période, sous l’égide de l’UA.

Le 20 juin, alors que des négociations qui avaient repris se trouvaient au point mort, Le Caire avait appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir. L’Egypte considère ce projet comme une menace « existentielle » et le Soudan a mis en garde contre des « grands risques » pesant selon lui sur la vie de millions de personnes. L’Ethiopie voit la construction de cet ouvrage comme essentiel à son développement et à son électrification.

Le remplissage du barrage de la renaissance de façon unilatérale pourrait envenimer les tensions (ministre égyptien AE)

Par Mohamed Fayed – Le remplissage du barrage de la renaissance par l’Ethiopie de façon unilatérale est de nature à envenimer les tensions et les conflits qui pourraient menacer la stabilité dans la région, a mis en garde le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Shoukri.Intervenant lundi lors d’une visioconférence publique du Conseil de sécurité de l’ONU sur le conflit entre l’Ethiopie, l’Egypte et le Soudan autour de la mise en eau du grand barrage de la renaissance (GERD) de l’Ethiopie sur le Nil, le chef de la diplomatie égyptien a souligné que la question du barrage de la renaissance est très préoccupante pour le peuple égyptien, qui nécessite d’adhérer à l’esprit de coopération et de reconnaître que les nations « ne vivent pas dans des îles isolées, mais appartiennent tous à une communauté liée par un destin commun ».

Pour lui, le barrage éthiopien de la Renaissance, construit sur le Nil bleu pourrait mettre en danger la sécurité et la survie d’une nation entière en « la mettant en danger et en menaçant sa seule source de vie ».

En appréciant l’importance de ce projet gigantesque dans la réalisation des objectifs de développement du peuple éthiopien, « objectifs que nous soutenons du fait qu’il permet la production à grande échelle de l’énergie hydroélectrique, il est à souligner que cet ouvrage menace la présence de millions d’Égyptiens et de Soudanais.

Par conséquent, le remplissage et l’exploitation du barrage unilatéralement, sans parvenir à un accord comprenant les mesures nécessaires pour protéger les communautés dans les pays en aval et pour prévenir de graves atteintes à leurs droits, augmenteront les tensions et pourraient déclencher des crises et des conflits qui menacent la stabilité dans une région déjà en difficulté.

L’exploitation unilatérale de ce barrage géant peut avoir des effets sociaux et économiques dévastateurs qui affecteront tous les aspects de la sécurité humaine des Égyptiens, a-t-il prévenu.

Par conséquent, le Conseil de sécurité et la communauté internationale doivent déployer tous leurs efforts et soutenir toute initiative qui pourrait contribuer à « éliminer ce danger imminent et à accroître cette menace imminente ».

« Nous lançons un appel au Conseil de sécurité pour qu’il exhorte les parties à négocier de bonne foi pour parvenir à un accord sur le barrage de la Renaissance et à s’abstenir de toute mesure unilatérale jusqu’à la conclusion de cet accord », a-t-il lancé.

Le projet éthiopien de méga-barrage sur le Nil bleu suscite des tensions régionales, notamment avec l’Égypte qui dépend à 97% du fleuve pour son approvisionnement en eau.

Avec ses 6.695 kilomètres, le Nil est, à égalité avec l’Amazone, le plus long fleuve du monde et une source d’approvisionnement en eau et énergie hydraulique vitale dans une région d’Afrique largement aride.

Le bassin du Nil couvre plus de trois millions de km2, soit 10 % de la superficie du continent africain. Il s’étend sur dix pays : Burundi, République démocratique du Congo, Égypte, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Rwanda, Soudan du Sud, Soudan et Tanzanie. Son débit annuel est estimé à 84 milliards de m3.

Le Nil Bleu, qui prend sa source en Éthiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Égypte avant de se jeter en Méditerranée.

Lancé en 2011 par l’Éthiopie pour un montant de 4 milliards de dollars, le projet vise à construire le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique, avec une capacité de production de plus de 6.000 mégawatts.

Situé sur le Nil Bleu, à une trentaine de kilomètres de la frontière soudanaise, le Grand barrage de la Renaissance (GERD) est long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres.

L’Éthiopie veut commencer la mise en service du barrage et remplir son réservoir dès juillet, avec ou sans l’accord de l’Égypte et du Soudan.

L’Égypte, pays aride de près de 100 millions d’habitants, dépend du Nil pour environ 97 % de ses besoins en eau, y compris pour son agriculture.

Le Caire évoque un « droit historique » sur le fleuve, garanti par une série de traités depuis 1929. A l’époque, l’Égypte avait obtenu un droit de veto sur la construction de projets sur le fleuve.

En 1959, après un accord avec Khartoum sur le partage des eaux, l’Égypte s’attribue un quota de 66 % du débit annuel du Nil, contre 22 % pour le Soudan.

Mais, en 2010, un nouveau traité est signé par les pays du bassin du Nil, en dépit de l’opposition de l’Égypte et du Soudan. Il supprime le droit de veto égyptien et autorise des projets d’irrigation et de barrages hydroélectriques.

L’Éthiopie, puissance régionale émergente, pour qui le projet est essentiel à son développement, affirme que le barrage ne perturbera pas le débit de l’eau.

L’Égypte s’inquiète, elle, du rythme de remplissage du réservoir géant du GERD, d’une capacité de 74 milliards de m3. Si le réservoir est rempli sur une période courte, l’écoulement de l’eau du Nil à travers l’Égypte pourrait fortement baisser.

Après neuf années de blocage dans les négociations, les États-Unis et la Banque mondiale ont parrainé à partir de novembre 2019 des discussions visant à trouver un accord, qui ont échoué.

Le 20 juin, alors que des négociations qui avaient repris se trouvaient au point mort, Le Caire a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à intervenir. L’Égypte considère ce projet comme une menace « existentielle » et le Soudan a mis en garde contre des « grands risques » pour la vie de millions de personnes.

Tout en se disant disposée à conclure un accord, l’Éthiopie a confirmé samedi son intention de commencer à remplir le réservoir du barrage « dans les deux prochaines semaines ».

Mali : Deux Casques bleus tués dans une attaque

Deux soldats de la Mission des Nations-unies au Mali (Minusma) ont été tués, samedi soir, par des hommes armés dans la commune de Tarkint, au nord-est de Gao en proie aux attaques terroristes.Alors que le convoi effectuait la liaison Tessalit-Gao, des individus armés non identifiés ont attaqué samedi vers 19h GMT le convoi logistique qui était à l’arrêt, et tué deux soldats de la paix. Les Casques bleus de la MINUSMA ont riposté avec fermeté et mis en fuite les assaillants. 

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali et chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, a condamné cette « attaque meurtrière ».

« Je tiens à exprimer mon indignation et ma profonde peine suite à l’attaque d’hier soir contre les forces de maintien de la paix des Nations Unies au Mali », a déclaré dimanche M. Annadif.

Ces Casques bleus sont « morts au service de la paix au Mali », a rappelé le chef de la Minusma, qui a également fermement condamné des « actes lâches qui ont pour but de paralyser les opérations de la Mission sur le terrain.

« Nous devrons conjuguer tous les efforts afin d’identifier et d’appréhender les responsables de ces actes terroristes pour qu’ils répondent de leurs crimes devant la justice,” a-t-il conclu.

 

Le Soudan exclut toute attitude conflictuelle avec l’Ethiopie

Le Premier ministre soudanais, Aballa Hamdok, a indiqué que son pays n’avait aucune intention d’entrer en conflit avec son voisin éthiopien.Les propos de M. Hamdok font suite à la mort la semaine dernière d’un officier de l’armée et d’un enfant soudanais dans des attaques transfrontalières qui seraient perpétrées par des forces armées et milices éthiopiennes.

Selon le Brigadier général Amer Mohamed al-Hassan, porte-parole de l’armée soudanaise, l’attaque est intervenue quand des militaires soudanais avaient interdit à des milices éthiopiennes de chercher de l’eau dans la rivière Atbara au Soudan.

Le Premier ministre s’exprimait à l’occasion d’un événement organisé vendredi en mémoire aux civils tués par des forces de défense et de sécurité soudanaises lors des manifestations qui avaient mené à l’éviction de l’ancien président Omar Al Béchir.

« Le Soudan entretenait auparavant des relations inamicales avec ses voisins, mais aujourd’hui il n’est pas dans une posture de conflit avec son voisin éthiopien », a déclaré le chef du gouvernement soudanais cité par la presse éthiopienne.

Les relations fraternelles entre le Soudan et l’Ethiopie reposent sur un socle culturel, historique et géographique, et de bon voisinage de leurs peuples frères.

« Nous avons une approche stratégique qui puisse nous aider à résoudre nos problèmes dans la paix chaque fois qu’il y aura un malentendu entre nous », a ajouté le Premier ministre.

L’Ethiopie et le Soudan se sont accusés mutuellement d’attaques pour des différends frontaliers.

La Guinée Bissau en quelques dates : 40 ans d’instabilité

Voici quelques dates majeures qui ont marqué l’histoire contemporaine de la Guinée Bissau, où se déroule ce dimanche 29 décembre le second tour d’une élection présidentielle cruciale pour l’avenir de cette ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest:1963-1974 : Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) déclenche une guerre d’indépendance de ces deux colonies portugaises d’Afrique de l’Ouest.

1973 : Assassinat d’Amilcar Cabral, leader historique du PIAGC dans son quartier général à Conakry par des membres de la branche militaire du parti, en relation avec des agents portugais.

10 septembre 1974 : La Guinée-Bissau est officiellement indépendante.

14 novembre 1980 : Le président Luis Cabral est renversé par coup d’Etat dirigé par Joao Bernardo Vieira dit « Nino ».

1984 : Adoption d’une nouvelle constitution

1984 : Nino Vieira est élu président du Conseil d’Etat par l’Assemblée.

1985 : tentative de coup d’État contre Nino, le général Batista Tagme Na Waie est accusé

1991 : Adoption du multipartisme

1994 : première élection présidentielle pluraliste : Nino Viera élu par 52,02 % des voix contre 47,98 % pour Kumba Yalá.

Juin 1998 : tentative de coup d’État menant à une courte guerre civile

Novembre 1998 : signature d’un accord de paix en vue d’un gouvernement d’union nationale de transition

7 mai 1999 : Nino Vieira est renversé par un coup d’État mené par le Général Ansumane Mané. Malam Bacaï Sanha est nommé président de transition.

Janvier 2000 : Election de Kumba Yala à la présidence de la république.

Novembre 2000 : Assassinat du Général Ansumane Mané

Novembre 2002 : Dissolution de l’Assemblée nationale par Kumba Yalá

Septembre 2003 : Coup d’État contre Kumba Yalá

Mars 2004 : Victoire du PAIGC aux élections générales

Juillet 2005 : Election présidentielle, Vieira de nouveau président

Décembre 2017 : Loi d’amnistie pour les auteurs des violences politiques entre 1980 et 2004

Novembre 2008 : Elections législatives : victoire du PAIGC au pouvoir. Carlos Gomes Junior est nommé chef du gouvernement

Août 2008 : Dissolution de l’Assemblée nationale par le président Nino Viera

Novembre 2008 : Coup d’état manqué contre Nino Viera

1er mars 2009 : Assassinat du général Batista Tagme Na Waie, dans un attentat à la bombe.

2 mars 2009 : Assassinat du président Nino Vieira par des militaires

26 juillet 2009 : Election au second tour de Malam Bacaï Sanha à la présidence.

1er avril 2010 :  Tentative de coup d’État menée par le Général Antonio Indjai; arrestation éphémère du Premier ministre Carlos Gomes Júnior

9 janvier 2012 : Mort du président Malam Bacaï Sanha à Paris, en France ; Raimundo Pereira devient le président par intérim

18 mars 2012 : premier tour de la présidentielle ; le Premier ministre Carlos Gomes Junior annoncé victorieux face à l’ex-président Kumba Ialá.

12 avril 2012 : Attaque contre le domicile du Premier ministre ; l’armée procède à son arrestation, en compagnie du président par intérim Raimundo Pereira.

17 avril 2012 : l’Union Africaine suspend la Guinée Bissau de l’Union Africaine ; création d’un Conseil national de transition (CNT)

18 avril 2012 :  Manuel Serifo Nhamadjo est choisi comme président de transition.

Octobre 2012 : Coup d’Etat manqué mené par le Capitaine Pansau N’Tchama ; bilan : 7 morts

Mai 2014 : Second tour présidentielle, victoire de José Mario Vaz du PAIGC, avec 61,90 % des suffrages face Nuno Gomes Nabiam soutenu par l’armée.

Juillet 2014 : Nomination de Domingos Simões Pereira au poste de Premier ministre

Août 2015: dissolution du gouvernement de Pereira par le président Vaz qui nomme Baciro Dia Premier ministre

Novembre 2016 : Umaro Sissoco Embalo devient le 5è Premier ministre en presque un an

Octobre 2016 : Signature des Accords de Conakry sous l’égide du président guinéen Alpha Condé

Juin 2017 : Départ de Bissau du premier contingent de la mission de la Cédeao en Guinée Bissau (Ecomib)

14 janvier 2018 : Démission du Premier ministre Emballo

30 janvier 2018 :  le président Vaz nomme un nouveau Premier ministre, Augusto Antonio Artur da Silva,

Février 2018 : Sanction de la Cédeao contre 19 personnalités bissau-guinéenes pour non-respect aux Accords de Conakry

Avril 2018 : le président Vaz nomme Aristides Gomes au poste de Premier ministre, le 7è du genre en 4 ans.

Mars 2019 : Elections législatives, victoire du PAIGC

29 août 2019 : Le président Vaz annonce sa participation à la présidentielle du 24 novembre pour un second mandat.

Sahel: « Takuba », la future force européenne déjà controversée

A peine annoncée début novembre dernier, la future force spéciale européenne attendue au Mali en 2020 est déjà critiquée.« Takuba », le Sabre en Tamachek (la langue touarègue), est le nom que devra porter la future forces spéciales européenne qui sera déployée au Mali pour aider à lutter contre le terrorisme. L’arrivée de cette nouvelle force a été annoncée par Florence Parly, la ministre française des armées lors d’une visite aux troupes de la force tricolore Barkhane le 06 Novembre dernier dans la ville malienne de Gao.

« La force Takuba complète Barkhane et dessine le nouveau visage de la lutte contre le terrorisme au Sahel… » Si les intentions qui sous-tendent la création de cette force sont bonne, c’est plutôt la manière qui dérange à Bamako.

Ousmane Dembélé, politologue malien estime que la décision « unilatérale »  de Paris de lancer une force au Sahel sans au préalable consulter  les populations de ces pays ne peut que « braquer » celles-ci  face à ce qu’elles considèrent comme une « arrogance ».

«  Annoncer une telle décision capitale à Gao face aux forces françaises après avoir quitté le palais présidentiel à Bamako et accordé une interview à la télévision nationale sans en piper un mot, dénote clairement du mépris des autorités françaises à l’endroit du peuple malien en particulier et ceux du Sahel en général » deplore le journaliste, Issa Maïga spécialiste des questions sécuritaires.  

Malgré la présence sur le sol malien de  4500 soldats de la force Barkhane, 13 mille hommes de la Minusma et des troupes des cinq pays membres du G5 Sahel (Tchad, Niger, Burkina, Mauritanie et allot), le terrorisme gagne chaque jour un peu plus du terrain. Les récentes attaques des camps de Boulikessy et Indélimane au Mali qui ont fait plus de 100 soldats maliens tués et la collision de deux hélicoptères français qui a fait 13 morts lors de combats avec ces mêmes terroristes illustrent cette situation. 

« La solution de la crise n’est pas dans le déploiement d’une nouvelle force, mais plutôt que celles qui sont déjà sur le terrain jouent franc jeu entre elles et coordonnent les actions. Tant que ce n’est pas le cas, on aura toutes les forces du monde au Sahel et le terrorisme continuera à gagner du terrain » confie un officier de l’armée malienne qui a requis l’anonymat.

Si les drones français qui survolaient le désert malien avec des objectifs d’observation, des Reapers américains viennent d’être déployés par la France en vue de mener cette fois-ci des « opérations de renseignement mais aussi effectuer des frappes » a annoncé  la ministre de la défense, Florence Parly. Selon elle, « chaque drone transportera deux grosses bombes à guidage laser ».

Une nouvelle bien accueillie par l’opinion. Mais pas aussi rassurante au point de faire oublier le raid mené dans la nuit du 23 au 24 Octobre 2017 par la force française Barkhane et qui a couté la vie à 11 soldats maliens retenus prisonniers par des terroristes.

Initialement prévue pour le 16 Décembre dernier, la rencontre de « clarification » entre le président français et ses homologues du G5 sahel au sujet du « sentiment anti- français » dans les pays de la région a été reportée au 13 Janvier suite à l’attaque terroriste qui a visé le camp de Inates au Niger et qui a fait plus de 70 morts.

La réunion du 13 Janvier est donc attendue par les opinions publiques du Sahel pour savoir ce que sera réellement le projet de la nouvelle force européenne « Takuba » dont on espère qu’elle ne sera pas un énième « vœu pieux ».

Le G5 Sahel toujours en proie au terrorisme

L’année 2019 a été très meurtrière au Sahel et dans les régions du Lac Tchad en raison de la multiplication des actes des groupes terroristes.L’endiguement de la menace terroriste restera un défi en 2020 pour les cinq pays du G5 Sahel dont la Mauritanie. Après une année 2019 macabre au Burkina Faso et au Mali, le Niger et le Tchad semblent clôturer ce cycle annuel pour avoir enregistré 14 et 70 morts entre le 11 et le 17 décembre.

La dernière attaque au Niger illustre bien la situation chaotique dans ces pays de la bande sahélienne regroupés dans le cadre d’un G5 Sahel fondé en 2014 pour lutter contre les mouvements terroristes. Ces derniers continuent de lancer leurs assauts autour du Lac Tchad, que partagent le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Tchad, au grand désarroi des soldats et des populations riveraines.

Pour le Tchad et le Niger, l’ennemi est sans équivoque Boko Haram. Chaque mois, si ce n’est le Tchad qui est visé, c’est l’armée nigérienne qui subit une attaque de cette secte. Les assauts « des illuminés » de Boko Haram sont toujours suivis de lourdes conséquences, soit la perte de soldats soit des populations massacrées.

Malgré le déploiement de soldats le long des frontières autour des eaux de ce lac, le Tchad n’a pas encore éradiqué cette menace. En mars, 23 soldats tchadiens ont été tués dans l’attaque de leur base située sur l’une des rives du Lac Tchad. D’autres militaires mourront le mois suivant à la suite d’une autre attaque.

Au sein du G5 Sahel, le même constat semble prévaloir, avec des attaques récurrentes ayant touché les armées et la population du Burkina Faso, du Niger et du Mali.

Par ailleurs, la Mauritanie peut se réjouir de son accalmie même si des spécialistes préviennent qu’elle n’est pas à l’abri de « menaces djihadistes », comme le vivent actuellement ses voisins du G5 Sahel. Dans cette zone, les attaques sont également attribuées à des groupes djihadistes affiliés à Al Qaida ou à l’État Islamique. Selon des médias locaux, les attaques terroristes auraient fait près de 600 morts.

Malgré la situation difficile, les pays du G5 Sahel semblent bien s’organiser dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Depuis novembre 2017, l’organisation a lancé des opérations militaires même si la réalité est tout autre sur le terrain.

L’insécurité est plus palpable cette année au Mali où plusieurs groupes sont à la base d’attaques meurtrières en dépit de la présence des forces étrangères qui contribuent à la lutte contre le terrorisme. Début novembre, 24 soldats ont été tués dans une attaque terroriste.

Le Burkina Faso aussi n’a pas été épargné par les attaques terroristes en 2019. En novembre, on a recensé la mort de 38 personnes membres d’un convoi minier, sans compter les assauts meurtriers qui se sont poursuivis jusqu’en décembre. Selon un décompte fait par des médias, le pays a enregistré près de 500 victimes de janvier à novembre, faisant de 2019 l’année la plus meurtrière à cause du terrorisme.

Si certains spécialistes qualifient le Burkina de « maillon faible » du G5 Sahel, le président Roch Marc Christian Kaboré rassure. Pour lui, le défi de l’Etat burkinabè est de faire en sorte que l’armée puisse être partout : « Et de ce point de vue, le Burkina Faso doit travailler à assurer ses propres responsabilités qui sont celles de pouvoir défendre les frontières ».

Le président du Faso ajoute que « nous devons travailler ensemble, chacun dans son pays et également aux abords de nos frontières, pour réduire les distances de circulation des terroristes ».

Afrique: comment le changement climatique limite les opérations militaires ?

Au-delà des impacts économiques et sociaux, la dégradation de l’environnement dû aux effets du changement climatique pose un problème crucial à l’efficacité des opérations militaires, notamment dans les régions désertiques comme le Sahel.« Le changement climatique rend les opérations militaires très difficiles parce que les effectifs à déployer dans les zones infestées de terroristes sont très importants, en plus de leur équipement », a déclaré à APA, le général de brigade à la retraite, Saleh Bala des forces armées nigérianes, en marge de la 4ème édition de l’Africa Security Forum tenue à Rabat du 1er au 3 décembre.

L’ancien chef d’état-major de l’infanterie de l’armée nigériane estime que la lutte contre le terrorisme dans les régions désertiques est très complexe, car il est difficile de déployer toute la logistique nécessaire à la préparation au combat dans ces zones.

« Ce n’est pas comme lancer une opération militaire dans la forêt où vous êtes couverts », a-t-il dit, soulignant que la dégradation de l’environnement est très préjudiciable à la subsistance des communautés et favorise le déclenchement de conflits internes et transnationaux.

« Plus les ressources s’amenuisent, plus les besoins existentiels des êtres humains sont menacés, tout comme la concurrence pour les ressources rares », a déclaré le Général Bala, reconnaissant du coup, les menaces induites par le changement climatique.

Si aucune mesure urgente n’est prise pour atténuer les impacts du changement climatique, « l’Afrique sera plongée dans des conflits interétatiques et multi-étatiques sur les ressources en eau et en terres, en plus de l’explosion démographique et d’une demande énergétique plus élevée », a-t-il averti.

Parmi les actions à mener, figure, selon lui, l’achèvement de l’Initiative de la Grande Muraille Verte avec un financement de quatre milliards de dollars pour régénérer la végétation comme barrière à l’empiètement du désert et pour bâtir des communautés résiliantes à travers toute la bande sahélienne.

L’autre proposition consiste à recharger la nappe du Bassin du Lac Tchad qui a subi une baisse drastique, pour une valeur de 50 milliards de dollars, car les pays de la région et les bénéficiaires de ses affluents et de ses versants sont actuellement tous enlisés dans les conflits, et subissent différents types de dégradation de l’environnement (RD Congo, Cameroun, Sud Soudan, Tchad, Niger, Nigeria et Libye).

Cependant, le général nigérian, par ailleurs président de l’Institut White Ink pour la stratégie de l’éducation et de la recherche (WISER), a déclaré que la Grande Muraille Verte et le chargement du Lac Tchad ne pouvaient réussir que si les menaces terroristes sont enrayées, et l’environnement assaini et stabilisé.

Les militaires comme solution !

Le général Bala, par ailleurs président directeur général de White Ink Consult, une société privée de conseils en recherche et défense, en communication stratégique et en formation, souligne que même si l’armée soit un instrument de guerre, elle peut toutefois s’adapter à la paix et au développement.

« Les opérations de lutte contre l’insurrection ou le terrorisme doivent aller de pair avec les opérations de stabilisation post-conflit », a-t-il déclaré.

L’implication des militaires dans l’exécution de projets est moins coûteuse et leur réalisation est plus efficiente puisqu’ils constituent en eux-mêmes des garants de sécurité pour l’environnement du projet.

Citant des exemples africains réussis d’utilisation du génie militaire, l’officier supérieur de l’armée a salué les efforts déployés par l’armée sénégalaise pour faire avancer la Grande muraille verte et la perspective du déploiement par la Gambie de ses soldats pour s’impliquer dans l’agriculture.

Néanmoins, les décideurs doivent toujours se rappeler que l’instrument militaire est un couteau à double tranchant applicable à la construction ou à la destruction.

« Les militaires doivent être déployés avec beaucoup de prudence, et en raison du contrôle politique et de la coordination diplomatique, pour éviter que ces derniers n’enveniment la situation, en particulier en cas de pillage de ressources ou de braconnage », a-t-il averti.

 Le commerce illicite, « bailleur » du terrorisme.

Les mauvais systèmes de gouvernance de la sécurité des frontières nationales et régionales contre la réalité de l’extrême pauvreté, l’injustice sociale et économique, la répression violente et la sur-réglementation ont exacerbé les taux de crimes transnationaux.

Face à une telle situation, les groupes d’insurgés au Sahel ou en Afrique centrale profitent de cette fragilité des frontières, à travers des actions criminelles (vol de pétrole, braconnage, exploitation abusive des forêts pour du charbon de bois).

En conséquence, le Vice-président de Philip Morris international pour la prévention du commerce illicite Alvise Giustiniani recommande un meilleur contrôle des frontières transnationales.

« La plupart des groupes terroristes financent leurs opérations par le commerce illégal et la contrebande pour acheter des armes et recruter des jeunes », a-t-il confié à APA en marge de l’Africa Security Forum 2019 de Rabat placé sous le thème : « L’impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique ».

Il a en outre souligné la nécessité d’une meilleure surveillance des flux monétaires et des produits contrefaits, grâce à une étroite collaboration internationale et à la formation.

Selon lui, la cyber-sécurité est une réalité, en particulier lorsque les terroristes utilisent cet instrument pour affiner leurs stratégies en vue d’un commerce illicite transnational plus important.

Signature à Abidjan d’une convention pour construire la plus grande centrale électrique à biomasse de l’Afrique de l’ouest

Le ministre ivoirien du pétrole, de l’énergie et des énergies renouvelables, Abdourahmane Cissé a signé lundi à Abidjan une convention avec la société Biovea Énergie pour la construction à Aboisso ( Sud-Est ivoirien) de la plus grande centrale électrique à biomasse de l’Afrique de l’ouest d’un coût d’environ 129 milliards FCFA, a constaté APA sur place.La pose de la première pierre de ce projet qui impactera positivement près de 12 000 planteurs aura lieu au troisième trimestre 2020 et les travaux dureront 3 ans.

 Situé dans le Sud Comoé, « ce projet est très important. C’est la plus grande centrale à Biomasse d’Afrique de l’Ouest. Donc la Côte d’Ivoire à travers ce projet imprime sa marque et son positionnement en tant qu’acteur majeur de la production d’énergie en Afrique », a expliqué le ministre Cissé après la signature de cette convention. 

C’est un projet qui est situé dans le Sud Comoé. C’est un projet de 46 mégawatts à base de résidu de palmier à huile qui permettra de créer au moins 500 emplois directs en phase de construction et environ 1000 emplois directs et indirects en phase d’exploitation.

« C’est un projet qui est très important avec environ 129 milliards FCFA qui seront investis. Le prix de l’énergie qui sera produite sera de 61, 99 FCFA le KWh. Il  permettra à la Côte d’Ivoire d’atteindre ses objectifs en matière de développement d’énergies renouvelables », a ajouté M. Cissé.

 Le projet commencera l’année prochaine au troisième trimestre 2020. « Nous allons ensemble procéder à la pose de la première pierre et nous espérons que les délais seront respectés de sorte à ce que nous puissions mettre en service cette centrale en 2023», a-t-il poursuivi.

 « La construction de cette centrale électrique à base de biomasse  permettra d’alimenter l’équivalent de 315 000 foyers, soit plus de 1 700 000 personnes. Mais au-delà d’un projet, Biovea énergie, c’est aussi un projet d’énergie circulaire avec un impact environnemental et social important et qui s’inscrit dans la durée. C’est 4,5 millions de tonnes de CO² évités en 25 ans d’exploitation»,  a indiqué pour sa part Raphaël Ruat, le directeur général de Biovea Énergie.

Poursuivant, il a assuré que cette signature de convention marque avec la Côte d’Ivoire le début d’une « longue coopération ». La Côte d’Ivoire ambitionne d’atteindre un taux de mix énergétique de 42% à l’horizon 2030.

L’UA salue la signature de l’accord de transition au Soudan

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, s’est félicité de la signature du Document constitutionnel de la période transitoire par le Conseil militaire de transition et les Forces pour la liberté et le changement au Soudan.« Cette évolution jette les bases d’une transition démocratique avec un gouvernement dirigé par des civils et constitue une réalisation importante pour l’Afrique dans sa volonté de résoudre ses propres problèmes », a déclaré lundi le président de la Commission de l’Union Africaine dans un communiqué.

M. Mahamat a également saisi cette occasion pour féliciter les acteurs politiques, tant civils que militaires, qui ont surmonté leurs divergences en plaçant les intérêts du pays au-dessus de toute autre considération.

Il a en outre exhorté tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à redoubler d’efforts pour fournir au Soudan et à ses autorités de transition le soutien nécessaire au cours de cette phase clé de l’histoire du pays.

Le président de la Commission de l’UA a également réitéré l’engagement constant du bloc régional à soutenir le peuple et les autorités soudanaises dans leur quête de paix, de réconciliation et de prospérité.

De même, les États-Unis se sont félicités de la signature du Document constitutionnel de la période de transition.

L’adjoint au président pour les affaires de sécurité nationale (NSA), John Bolton, a qualifié l’accord d’excellent et a déclaré sur Twitter : « C’est formidable que les parties soudanaises aient fait des progrès significatifs vers une déclaration constitutionnelle ».

« Le peuple soudanais a lutté pour un gouvernement de transition dirigé par des civils et cet accord doit répondre aux exigences du peuple soudanais », a-t-il ajouté.

Mozambique : le Frelimo et la Renamo signent un « dernier accord » de paix

Sous un grand chapiteau installé sur un terrain de football pris d’assaut au pied de la montagne de Gorongosa, le président mozambicain Filipe Nyusi et le chef de la Renamo, principal parti d’opposition, Ossufo Momade, ont signé jeudi un accord mettant fin à près d’un demi-siècle d’hostilités qui ont couté la vie à plus d’un million de personnes.Des diplomates étrangers, notamment des courtiers et des experts internationaux de la paix, de hauts responsables politiques et des officiels locaux ont assisté à la cérémonie de signature marquée par des cris de la foule rassemblée à Gorongosa, le fief-lieu de la Renamo dans la province centrale de Sofala, à 1239 km au nord-est de la capitale Maputo.

Selon des analystes, les deux parties au conflit de faible intensité qui a pris racine dans les années 1970 semblent se lasser de nouveaux conflits, surtout à un moment où le Mozambique se prépare pour les élections générales de l’année prochaine.

Le Frelimo (au pouvoir) et la Renamo pèsent ainsi leurs chances dans les sondages. Et avant cette signature historique, divers accords ont été signés et rompu par les deux poids lourds politiques du Mozambique.

Malgré la fin officielle de la guerre civile il y a 27 ans, la Renamo avait maintenu un groupe de milices armées accusé d’une série d’escarmouches avec les forces gouvernementales, notamment dans la province de Sofala.

Les Mozambicains sont donc prudents face au dernier accord de paix qui bannirait une fois pour toutes les résidus de la guerre civile.

Cependant, le président Nyusi a fait le choix de regarder du côté positif. « La paix est là pour rester et le Mozambique ouvre un nouveau chapitre plus prometteur, libéré de la guerre et du conflit qui avait ralenti son développement. Gorongosa n’est plus associé à la violence », a-t-il déclaré à une foule de plus de 1.000 personnes rassemblées pour la cérémonie de signature.

La Renamo a combattu le gouvernement socialiste du Frelimo durant une guerre civile de 16 ans, avant qu’un cessez-le-feu ne mette fin à l’effusion de sang en 1992.

Cependant, des violences ont sporadiquement éclaté au cours des années qui ont suivi les résultats controversés des élections générales de 2014 qui, selon la Renamo, ont été truqués en faveur du Frelimo.

Le pacte de paix de jeudi précède un processus qui aboutira à la signature d’un accord plus large à Maputo la semaine prochaine, et qui devrait être organisé en grande pompe, mais dont l’efficacité reste à démontrer.

Pour la Renamo, qui participera pour la cinquième fois aux élections générales du 15 octobre prochain et qui devrait gagner un certain nombre de provinces, un traité de paix aiderait à affirmer son statut de parti politique légitime.

Le dirigeant de la Renamo, Momade, qui a remis un fusil AK47 au président Filipe Nyusi pour symboliser son engagement à mettre fin aux hostilités, a déclaré que son parti était désormais déterminé à faire en sorte que les élections soient libres, justes et transparentes.

« Avec cet accord pour la cessation définitive des hostilités militaires, nous souhaitons faire comprendre à notre peuple que nous avons évité la logique de la violence comme moyen de résoudre nos différends », a indiqué Momade.

Poursuivant sous des applaudissements nourris de la foule, il ajoute : « De cette nouvelle page, nous pensons que la paix est là pour rester et que la coexistence multipartite sera la marque des partis politiques. Nous pensons qu’avec cet accord, on peut parler du Mozambique de manière favorable par-delà les frontières ».

La signature a mis fin à un long processus de négociations de paix initié par le chef historique de la Renamo, Alfonso Dhlakama, décédé en mai dernier.

A partir du milieu des années 1970, la Renamo a mené une guerre civile brutale qui a duré 16 ans contre le gouvernement du Frelimo, faisant un million de morts avant la fin des hostilités en 1992.

Malgré la fin de la guerre civile et la transformation du mouvement en parti politique, cette formation conserve une branche armée.

De nouveaux affrontements avaient à nouveau éclaté entre les forces gouvernementales et les soldats de la Renamo de 2013 à 2016.

 

Droits des enfants et conflits : Accroître la surveillance

Déjà vulnérables, des milliers d’enfants continuent d’être les victimes de la crise sécuritaire que traverse le Mali depuis 2012. Survie,  développement, protection ou encore  participation, leurs droits les plus essentiels continuent  de subir de graves violations. En attendant de pouvoir y mettre fin, l’État et ses partenaires essayent de répondre à l’urgence et surtout s’engagent à prévenir les violations, même en période de crise.

« Au Mali, ce sont le recrutement et l’utilisation des enfants, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, les meurtres et les mutilations des enfants et les violences sexuelles envers les enfants qui demeurent les plus préoccupants », selon Madame Virginia Gamba, la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés.

Il y a deux ans, en 2017, 159 cas de recrutement et d’utilisation d’enfants ont été vérifiés, pour une trentaine de meurtres, 9 violences sexuelles, 42 attaques contre des écoles, 9 contre des hôpitaux, 2 enlèvements et 132 dénis d’aide humanitaire.

En 2018, ces violations graves des droits des enfants se sont poursuivies et même amplifiées, selon la Représentante spéciale. Si le recrutement et l’utilisation des enfants, 110 cas, ont connu  une légère diminution, c’est grâce à des « discussions entamées avec certaines parties et la mise en œuvre du Plan d’action convenu avec d’autres  figurant initialement sur la liste du Secrétaire général ». Une liste établie par le Secrétaire général des Nations Unies pour désigner les parties à un conflit,  impliquées dans ces violations graves des droits des enfants et aussi permettre de mener des actions afin de mettre fin à ces violations. Les parties listées par le Secrétaire général sont au nombre de quatre au Mali : Ansar Eddine, le Mouvement pour l’unification du jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), la Plateforme et la CMA.

Parmi elles, la CMA a signé un Plan d’action pour mettre fin au recrutement et actuellement le bureau de la Représentante spéciale travaille à ce que sa mise en œuvre soit effective. La signature d’un tel plan est aussi attendue avec la Plateforme, précise la Représentante spéciale.

Au cours de la même période, 102 enfants (garçons et filles) ont été réintégrés par l’UNICEF à la vie civile et la détention de 13 garçons pour association à des groupes armés a été vérifiée. 129 enfants ont été tués ou mutilés et 20 incidents de violences sexuelles ont été relevés.

Quant aux attaques contre les hôpitaux et les écoles, « elles ont augmenté de façon terrible ». 81 attaques contre des écoles ont été vérifiées, soit le double de celles enregistrées l’année précédente, précise Madame Gamba.  21 attaques contre des hôpitaux et 8 enlèvements, ainsi que 170 incidents de déni d’accès humanitaire ont aussi été enregistrés. 827 écoles étaient fermées en décembre 2018 à cause de la violence et de la peur.

« Agir pour protéger »

Malgré l’existence de nombreux textes internationaux relatifs à la protection des droits des enfants, dont la Convention spécifique des Nations Unies, adoptée il y a 30 ans cette année, des milliers d’enfants sont privés de leurs droits à l’éducation, des dizaines tués, des dizaines utilisés par les groupes armés. C’est face à cette urgence que les Nations Unies ont lancé la campagne « Agir pour protéger les enfants affectés par les conflits ».

Une campagne de sensibilisation destinée « à redynamiser notre engagement à protéger les enfants utilisés et maltraités, dans, par et pour les conflits armés », a précisé la Représentante spéciale du Secrétaire général lors de son lancement, le 12 juillet 2019 à Bamako.

Cette campagne est tout d’abord un long processus de communication pour rassembler les parties prenantes d’un conflit autour de l’objectif sacré de la protection des enfants. Elle permettra aussi de favoriser la collecte d’informations sur 6 graves violations de droits : le recrutement et l’utilisation des enfants, les violences sexuelles envers les enfants, les attaques contre les écoles et les hôpitaux, le déni d’assistance humanitaire aux enfants, les meurtres ou les atteintes à l’intégrité physique et  les enlèvements d’enfants.

Actuellement, 20 situations de conflits sont à l’agenda de la Représentante spéciale, dont 7 en Afrique. L’objectif final de la campagne, qui prendra fin en 2022, est d’obtenir la fin de toutes les violations et de prévenir de futures violations.

La prévention, désormais l’unique cheval de bataille inscrit dans un mandat spécial depuis 2018, doit aboutir notamment à l’élaboration de Plans d’action national et régional, comme au niveau de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou de l’Union Africaine.

Assurer la continuité de l’éducation

Pour y arriver, tous les acteurs sont convenus de la nécessité de continuer à transmettre à ces enfants des valeurs positives pour en faire des adultes meilleurs.

« Avant la crise de 2012, qui a amené beaucoup d’enfants dans la rue, le Mali connaissait déjà un nombre important d’enfants hors école. C’est pourquoi, en 2004, à la suite d’une étude, la fondation Strome a décidé d’offrir des opportunités à ces enfants pour aller à l’école ou pouvoir y retourner », explique Monsieur Mamadou Kanté, Directeur national adjoint de l’Enseignement fondamental.

Étape essentielle à la construction de l’adulte de demain, l’école est devenue la cible privilégiée des extrémistes de tous bords. La crise, qui a entraîné la fermeture de plusieurs écoles, estimées à 926 en juin 2019, a amené les autorités à développer la stratégie des Centres de stratégies de scolarisation accélérée (CSSA), dans les zones où des groupes extrémistes s’en sont pris aux  symboles de l’État, afin que les enfants continuent d’aller à l’école. Ainsi, « sous la houlette de l’État, plusieurs partenaires ont créé des structures alternatives », ajoute M. Kanté. Cette stratégie consiste à recruter les enfants âgés de 8 à 12 ans au sein d’un centre où ils reçoivent un « programme condensé des 3 premières classes durant 7 à 8 mois. Ils sont ensuite réinsérés dans le système classique en fonction de leurs résultats ».

Un programme dans lequel s’inscrit l’association Programme intégré pour le Développement (APIDEV), à travers le Programme d’appui à la scolarisation des enfants vulnérables (PASEV), depuis quelques années. Dans sa zone d’intervention, les cercles de Bandiagara et Koro dans la région de Mopti, outre la scolarisation des enfants vulnérables, les autres besoins pris en charge sont les cantines scolaires, la fourniture des matériels didactiques et le transport des enfants dans les centres d’examens. Malgré des résultats importants, comme  la réinsertion dans le système scolaire de 7 884 enfants au cours de l’exercice précédent, l’organisation doit faire face à des difficultés comme « l’insuffisance et la mauvaise qualité des structures d’accueil, des matériels didactiques et des enseignants, le déplacement massif des enfants suite à la dégradation de la situation sécuritaire et l’absence d’extraits de naissance pour certains », explique M. Souleymane N’Diaye, responsable de l’ONG.

Financer la réinsertion

Depuis 2012, l’État a institué par lettre circulaire le recrutement des enfants scolarisés déplacés dans leurs lieux de résidence dans les classes correspondantes, sur simple demande des parents. Ainsi, les élèves en classe d’examen déplacés vers des lieux plus sûrs sont pris en charge par les autorités, notamment dans la région de Koulikoro. Mais ces mesures alternatives ne peuvent être que transitoires, car le vrai défi reste la réouverture des classes, selon les acteurs. Parce qu’à chaque fois que des écoles sont fermées, non seulement c’est le droit à l’éducation qui est violé, mais « ces enfants deviennent aussi des proies faciles », relève M. Harouna Samaké, chef de division à la Direction de la promotion de l’enfant et de la famille.

Chargée d’assurer une synergie d’action entre les acteurs, la direction a aussi la responsabilité d’élaborer la politique de protection et de définir les besoins dans le cadre du plan de réponse humanitaire. Mais l’efficacité de la politique dépend aussi  de « l’arsenal juridique, qui est l’un des outils de la prévention », ajoute M. Samaké. Le sous-financement du secteur et l’adaptation des formations de réinsertion sont aussi des défis majeurs.