Décès : El Youssoufi, l’homme qui a conduit la gauche au pouvoir au Maroc

L’ancien Premier ministre socialiste, Abderrahmane El Youssoufi, est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi.Qui était Abderrahmane El Youssoufi, cet homme dont la disparition dans la nuit de jeudi à vendredi a attristé les Marocains ? Figure historique de la gauche socialiste, Abderrahmane El Youssoufi est né à Tanger le 8 mars 1924. Lycéen à Rabat, la capitale, il n’a pas vingt ans quand il décide de rallier le Mouvement national, fer de lance de la lutte pour l’indépendance du Royaume chérifien alors sous protectorat franco-espagnol depuis 1912. Cet engagement précoce le propulse, au lendemain de l’indépendance acquise en 1956, au sein du Secrétariat général de l’Union Nationale des Forces Populaires (UNFP), devenue Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) en 1975, une scission menée par l’aile gauche du parti historique indépendantiste Istiqlal.

Brillant intellectuel, El Youssoufi est même promu Rédacteur en chef du journal « Attahrir » (Libération) créé par cette formation alors radicalement ancrée à gauche. Un poste qu’il occupe de 1959 à 1965.

Mais son militantisme lui a valu des ennuis judiciaires. Entre 1960 et 1963, il a fait l’objet de nombreuses arrestations sous le règne du Roi Hassan II, alors au début de son règne.

Abderrahmane El Youssoufi a ainsi été condamné par contumace, avec l’ensemble des membres de la commission administrative de l’UNFP, à deux ans de prison avec sursis pour complot contre le régime.

À la suite de l’assassinat en France du leader socialiste Mehdi Ben Barka en 1965, il se rend à Paris pour participer à l’organisation du procès. C’est alors le début d’un exil de quinze ans en France.

Durant cette période, il est poursuivi par contumace, lors du grand procès de Marrakech tenu entre 1969 et 1975, pour complot. Dans son réquisitoire, le Procureur requiert contre lui la peine de mort.

A la faveur d’une grâce royale, il rentre au Maroc en 1980. El Youssoufi s’installe ensuite au sommet de l’USFP après le décès de son ami Abderrahim Bouabid.

Au courant de cette décennie, en signe de protestation contre la gestion des dernières élections législatives, il repart en exil volontaire à Cannes, dans le sud de la France. A la faveur de négociations secrètes avec le pouvoir, il rentre au Maroc quelques années plus tard et reprend son poste de Premier Secrétaire de l’USFP.

A la suite de nouvelles élections législatives et d’un compromis « historique » avec le Roi Hassan II, il parvient à prendre la tête d’un gouvernement dit d’alternance. Une première pour un opposant au Maroc et dans le monde arabe. Nous sommes en 1998.

Avec un mandat du Roi Hassan II, il présente, le 14 mars de la même année, la liste du gouvernement au Souverain.

Après la mort d’Hassan II, son fils aîné et héritier constitutionnel, Mohammed VI lui renouvelle sa confiance, non sans lui rendre un hommage remarqué.

Reconduit dans ses fonctions de Premier ministre le 6 septembre 2000, Abderrahmane El Youssoufi restera à ce poste jusqu’au 9 octobre 2002. Un an plus tard, il se retire de la direction de son parti et de… la vie politique.

Son nom est à jamais lié à l’histoire du Maroc. Aux yeux d’une bonne frange de la population, son gouvernement est celui ayant mis le Royaume sur les rails du progrès en lançant de nombreux projets politiques et économiques. L’ancien opposant socialiste a réconcilié le grand public avec la politique.

« El Youssoufi était un homme politique exceptionnel », répètent aujourd’hui bon nombre de médias et d’hommes politiques.

Le Roi Mohamed VI, qui l’apprécie particulièrement, a même tenu à inaugurer à Tanger, en 2016, une avenue portant le nom du défunt.

Un hommage rarement rendu au Maroc à un homme de son vivant. Abderrahmane El Youssoufi, qui avait 96 ans, a été enterré dans la journée de vendredi.

Maroc : Abderrahmane El Youssoufi en quelques dates

APA retrace le parcours d’Abderrahmane El Youssoufi, l’ancien chef de gouvernement marocain décédé dans la nuit de jeudi à vendredi.8 mars 1924 : naissance à Tanger d’Abderrahmane El Youssoufi.

1960-1963 : il est arrêté deux fois et jugé par contumace pour complot contre le régime du monarque Hassan II. Il écopera d’une peine deux ans avec sursis.

1975 : exilé en France depuis 1965, Abderrahmane El Youssoufi est, à nouveau, poursuivi par contumace lors du grand procès de Marrakech (1969-1975). Le procureur requiert sa condamnation à mort.  

1980 : cette année marque son retour au Maroc à la faveur d’une grâce royale.

4 février 1998 : il est chargé par Sa Majesté Hassan II de former un « gouvernement d’alternance » censé œuvrer pour la réconciliation avec l’opposition de gauche.

6 septembre 2000 : il est reconduit à son poste de Premier ministre par le Roi Mohammed VI qui vient de monter sur le trône.

9 octobre 2002 : il cède son fauteuil de Premier ministre à Driss Jettou. Ce départ du gouvernement est suivi, quelques mois plus tard, de sa démission de l’USFP, l’Union Socialiste des Forces Populaires, dont il est le Premier Secrétaire pendant une dizaine d’années. Il prend ainsi sa retraite politique.

2016 : le Roi Mohammed VI inaugure une avenue portant le nom d’Abderrahmane El Youssoufi dans sa ville natale de Tanger.

2018 : M’barek Bouderka, figure de la gauche marocaine et artisan de l’instance équité et réconciliation (Organisme ad hoc créé par Mohamed VI au lendemain de son intronisation pour régler les dossiers liés aux violations des droits de l’Homme sous le règne de son père) publie un recueil de conversations avec El Youssoufi intitulé  « Discussions autour de ce qui s’est passé, bribes de mon parcours telles que racontées à Bouderka ».

2020 : El Youssoufi décède à Casablanca dans la nuit de jeudi 28 à vendredi 29 mai.

El Youssoufi : l’homme qui avait l’affection particulière du roi

L’ancien Premier ministre marocain Abderrahmane El Youssoufi, décédé dans la nuit de jeudi à vendredi, bénéficiait d’une affection personnelle du Roi Mohammed VI.L’image avait fait le tour des réseaux sociaux en 2016. Au chevet de son premier chef de gouvernement, le roi Mohamed VI s’était penché pour embrasser la tête du vieil homme militant affaibli par une maladie respiratoire qui aura finalement raison de lui dans la nuit de jeudi 28 à vendredi 29 mai à l’âge de 96 ans.

Ce geste de tendresse royal est une marque de respect et d’affection que les Marocains expriment envers les aînés. L’acte en dit aussi long sur les liens politiques singuliers qui unissaient les deux hommes.

Après son intronisation, en juillet 1999, Mohamed VI, 36 ans seulement à l’époque, est accompagné durant ses premières années par l’expérimenté leader socialiste à qui le Roi Hassan II avait, deux ans auparavant, confié les rênes du gouvernement. Une première pour la gauche dans l’histoire du Royaume qui va marquer la réconciliation définitive entre les socialistes et la monarchie alaouite dont les rapports ont souvent été troublés depuis les premières années ayant suivi l’indépendance du Royaume en 1956.

Mohammed VI fait donc le choix de reconduire le Premier ministre hérité de son père. El Youssef assure la transition pendant plus de deux ans sans que la différence générationnelle ne pose le moindre problème.

Si la relation avec le Roi est restée au beau fixe après le retrait du leader socialiste de la vie politique en 2003, c’est parce qu’elle a été toujours caractérisée « par une grande considération et un respect infini », assurait El Youssoufi, il y a quelques temps.

L’ancien patron de la gauche marocaine ne manquait d’ailleurs aucune occasion pour le souligner : « Mohammed VI m’entoure constamment de son affection et de sa sollicitude et je lui en suis reconnaissant », dira t-il un jour.

Le Roi se préoccupait constamment de son état quand l’ancien leader socialiste commençait à avoir des ennuis de santé.

Initiative rare du vivant d’un homme au Maroc, le Roi Mohammed VI a tenu à honorer son ancien chef de gouvernement en baptisant de son nom, en 2016, une avenue dans sa ville natale de Tanger (nord).

Trois ans plus tard, le Souverain récidive les hommages pour El Youssoufi en faisant de lui le parrain d’une promotion d’officiers dont la cérémonie de sortie a eu lieu à Tétouan (nord-ouest).

L’Egypte veut reprendre les négociations sur le grand barrage éthiopien

L’Egypte a exprimé son intérêt à reprendre les négociations avec l’Ethiopie et le Soudan sur le remplissage du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD).Le changement de position de l’Egypte est intervenu à la suite de discussions à distance tenues jeudi entre le Premier ministre éthiopien, le Dr Abiy Ahmed, et le Premier ministre soudanais Abdala Hamdok.

L’Ethiopie a déclaré qu’elle lancerait le remplissage du réservoir du GERD en juillet, malgré l’insistance de l’Egypte et des Etats-Unis pour que le remplissage de ce barrage controversé se fasse après la conclusion d’un accord entre les trois pays.

Le Service d’information national, citant jeudi le ministère égyptien des Affaires étrangères a indiqué que « l’Egypte est toujours prête à entamer des négociations et à participer aux prochaines réunions pour parvenir à un accord juste, équilibré et global ».

Les PM éthiopien et soudanais, dans leurs discussions, ont convenu de solutions amiables concernant le GERD, pour résoudre les problèmes en suspens et les incompréhensions entre les deux parties.

En réponse à la récente proposition de l’Ethiopie sur le remplissage du barrage, le Soudan s’est rangé du côté de l’Egypte et a demandé un accord entre les trois pays avant tout remplissage.

L’Egypte a récemment adressé une lettre au Conseil de sécurité des Nations Unies pour protester contre le projet de l’Ethiopie de commencer à remplir le barrage.

Selon le bureau du Premier ministre éthiopien, l’inquiétude du Soudan porte sur l’environnement, la sécurité du barrage et les problèmes d’échange de données.

Le bureau a estimé que le Soudan et l’Ethiopie avaient convenu de poursuivre les discussions sur les niveaux techniques, des échanges qui devraient être dirigés par les ministres de l’Eau des deux pays.

La Covid-19, un déclic pour concevoir le « nouvel ordre mondial » (économiste)

La crise inédite résultant de la pandémie du coronavirus devrait inciter les acteurs du monde globalisé à jeter les bases d’un « nouvel ordre mondial », a soutenu l’éminent économiste marocain, Fathallah Oualalou.Le monde essaie de se dégager de l’étreinte du nouveau coronavirus. Pendant ce temps, certains analystes répètent que rien ne sera plus comme avant. L’après Covid-19 représente donc un horizon incertain tant l’infime virus a bouleversé l’équilibre du village planétaire.

« Un ordre nouveau implique non seulement des changements dans le mode de gouvernance mondiale, mais aussi et surtout des refondations et des mutations pour y introduire de nouveaux centres d’intérêt : préservation de la vie, meilleur partage des ressources et sauvegarde de l’environnement », a expliqué le célèbre économiste Fathallah Oualalou dans une chronique intitulée « Mondialisation avancée et imprévisibilité ».

Dans cette réflexion transmise à APA, l’ex-ministre marocain de l’Economie et des Finances défend l’idée selon laquelle la sortie de la crise actuelle constitue « un moment de projection sur l’avenir pour en gérer, à court terme, les conséquences et, à partir de là, bâtir un monde nouveau ».

L’Afrique, au vu du rythme de circulation du virus dans le monde, n’est pas le continent le plus impacté. Pour ce penseur, elle doit s’affirmer au moment de la redistribution des cartes. En se présentant comme une opportunité et non un handicap pour un monde en refondation, ce continent pourrait, avec l’Europe, former un nouveau pôle.

A en croire Fathallah Oualalou, cela implique au préalable certains arbitrages, avec idéalisme mais aussi réalisme, entre les enjeux et les défis de l’heure. Pour lui, l’économie mondiale pourrait rebondir dès 2021 à condition que tous les pays réussissent leur déconfinement.

En clair, Oualalou, qui est aussi chercheur au très réputé Policy Center for the New South (PCNS), a fait remarquer que cette crise est unique en son genre puisqu’elle est le produit du confinement appliqué par de nombreux pays afin de juguler le virus dont le berceau est Wuhan (Chine).

« Contrairement à la crise de 2008, elle n’est née ni d’un déséquilibre au niveau de l’offre (pas de surproduction), ni de l’effondrement de la demande. De plus, la situation des banques est aujourd’hui beaucoup plus saine et les taux d’intérêt directeurs se situent à un niveau particulièrement bas », a-t-il ajouté.

Poursuivant son raisonnement, l’universitaire a rappelé que la crise économique de la précédente décennie « a révélé les dérives de la mondialisation par la financiarisation abusive de l’activité économique et l’accentuation des inégalités sociales produites par la suprématie du néo-libéralisme ».

Tout compte fait, M. Oualalou a souligné que le monde a désormais besoin « d’une réelle sérénité, d’un nouvel ordre, d’une nouvelle cohérence et d’une refondation en termes de mode de gouvernance et de centres d’intérêt ».

Toutefois, a-t-il avancé, ce changement de paradigme ne peut s’opérer que si « toutes les parties reconnaissent que le monde de demain doit devenir multipolaire. Son fonctionnement doit tenir compte de l’apport de tous les pays, de toutes les grandes cultures et de toutes les civilisations ».

Selon l’auteur de l’ouvrage « La Chine et nous », si l’on s’appuie sur les idéaux « de partage, de solidarité et d’équilibre », le monde nouveau sera débarrassé des inégalités et des injustices pour être capable « d’anticiper et de maîtriser l’imprévu ».

En outre, l’ancien ministre marocain a indiqué qu’ « en deux décennies, les deux premières du 21e siècle, le règne de l’imprévisible s’est installé, révélant la fragilité de notre monde mondialisé et incapable d’anticipation ».

Dans sa prospective, il a déduit que l’évolution des rapports de force sur notre planète permettra certainement au pôle asiatique d’améliorer sa position. Au sortir de cette crise sans précédent, a prévenu Fathallah Oualalou, les pays ayant démontré une grande cohérence dans la gestion de la pandémie, vont prendre une avance dans la construction du monde de demain.

Se penchant sur le cas de l’Afrique, il a fait savoir que la période post Covid- 19 posera le problème, à court terme, de l’endettement. M. Oualalou est convaincu que sa résolution passe inéluctablement par une concertation avec les pourvoyeurs occidentaux et chinois de financements extérieurs. Dans l’immédiat, le G20 a recommandé la suspension du remboursement des services de la dette. Mais pour une année seulement.

A moyen terme, l’Afrique doit également améliorer ses performances dans le domaine agricole, élargir ses marchés domestiques, mettre en marche la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf), promouvoir l’électrification et réaliser de grands progrès en matière de formation.

Tout cela ne peut se faire sans un bond en avant dans la gouvernance politique des pays. Le challenge essentiel est d’arriver à diversifier les tissus productifs dans toutes les régions du continent avec le but d’avoir un meilleur positionnement dans les chaînes de valeur mondiales.

Dans le cadre de la multipolarité future, une approche de régionalisation avec l’Europe voisine est à explorer parce que la Méditerranée constitue un trait d’union naturel. « Le Maroc, qui appartient à cette aire afro-euro-méditerranéenne, aura certainement à être actif », a analysé M. Oualalou.

Covid-19: l’Egypte prolonge son interdiction des vols internationaux

L’Egypte a annoncé une prolongation de son interdiction de tous les vols internationaux vers le pays, dans le but de renforcer les mesures déjà en place pour contrer la poursuite de la propagation du coronavirus.Mardi, l’Egypte comptait 12.764 cas enregistrés de Covid-19, dont 3.440 cas de guérison et 645 décès.

Le Premier ministre Mostafa Madbouly a déclaré dans un communiqué que tous les passagers internationaux se voyaient interdire de se rendre en Egypte à un moment important de sa lutte avec la maladie, dont le nombre de cas ne cesse d’augmenter.

L’interdiction prolongée des vols se poursuivra indéfiniment, selon le communiqué du PM.

Le 19 mars, l’Egypte a fermé ses aéroports à tous les vols en réponse à cette grande épidémie  de Covid-19 qui a envahi le pays des Pharaons.

La Covid-19 entraîne le report du 18e Sommet de la Francophonie

L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), dans un communiqué reçu mardi soir à APA, informe du report de son 18e Sommet initialement prévu les 12 et 13 décembre 2020 à Tunis (Tunisie).L’OIF soutient que Kais Saied, le président de la Tunisie, a donné son assentiment à cette décision motivée par « la crise sanitaire qui touche aujourd’hui le monde entier et (les) nombreuses incertitudes qui en découlent ». 

Toutefois, rapporte l’organisation dont la Secrétaire Générale est la Rwandaise Louise Mushikiwabo, la Tunisie réaffirme sa volonté d’abriter le 18e Sommet. En outre, ce pays de l’Afrique du nord « propose que celui-ci se tienne à Djerba en 2021, à une date qui sera décidée par les autorités tunisiennes et l’OIF ».

Par conséquent, la Francophonie se félicite de l’engagement de la Tunisie et réitère son intérêt pour le thème « Connectivité dans la diversité : le numérique vecteur de développement et de solidaritédans l’espace francophone ». 

A en croire l’OIF, la pertinence de ce sujet a étérenforcée par la crise sans précédent qui frappel’ensemble des Etats et gouvernements membres de l’organisation. 

L’OIF compte 88 États et gouvernements ayant différents statuts : 54 membres, 7 membres associés et 27 observateurs.

Maroc : Des associations appellent le gouvernement à émettre une licence d’office sur les médicaments liés au traitement du Covid-19

L’Association marocaine de lutte contre le sida (ALCS), l’Association marocaine des droits humains (AMDH) et ITPC-Mena ont appelé le gouvernement marocain à faire valoir son droit d’émettre une licence d’office sur tous les médicaments et technologies susceptibles de traiter le Covid-19.Cet appel intervient dans le sillage de l’annonce faite par laboratoire américain Gilead d’accorder des licences volontaires à cinq génériqueurs d’Inde et du Pakistan pour produire et vendre des versions génériques de son médicament le «Remdesivir» qui suscite beaucoup d’espoir dans la lutte contre le coronavirus.

« Même si le Maroc figure parmi les pays pouvant être approvisionnés par cette licence, la décision de Gilead n’est pas une bonne nouvelle pour notre pays,  déclare Dr Othoman Mellouk, expert en propriété intellectuelle et de l’accès aux médicaments et fondateur d’ITPC-Mena. « Si les essais du médicament « Remdesevir » s’avèrent concluants, une riposte nationale efficace contre la pandémie nécessitera une production locale », a-t-il ajouté.

Pour lui, la dépendance de sources étrangères d’approvisionnement en temps de crise sanitaire mondiale ne se fera pas sans problèmes. Rappelant à cet effet,  les saisies de produits de santé en transit dans de nombreux pays, ou encore avec les masques de protection.

« Ce qui nous a sauvés et qui a hissé le Maroc au rang d’exemple à suivre c’est que nous avons été rapides à produire ce dont nous avions besoin localement» précise dans sa déclaration citée par le quotidien marocain +L’Economiste+.

 Au Maroc, ce médicament est protégé par un brevet accordé par l’OMPIC, qui expire en 2031. Un autre brevet visant à prolonger la durée de protection a également été déposé par Gilead et est actuellement en cours d’examen. Si ce dernier est accordé, la durée de protection sera étendue jusqu’en 2036.

 Même son de cloche chez Pr Mehdi Karkouri, président de l’ALCS qui a exhorté à ce que le gouvernement marocain applique immédiatement la loi à la propriété industrielle relatif aux licences d’office au brevet du médicament « Remdesevir », mais également à tous les produits de santé susceptibles d’être nécessaires à la riposte au Covid-19.

Initialement développé contre le virus d’Ebola, par le laboratoire américain Gilead, le médicament « Remdesevir » est aujourd’hui également testé contre le covid-19. Ce traitement permettrait d’écourter la durée de rétablissement des patients atteints du Covid-19, selon une étude menée par les Instituts de santé américains, devenant le premier médicament ayant prouvé son efficacité contre le coronavirus.

Maroc : Déficit budgétaire de plus de 315 millions de dollars à fin avril

La situation des charges et ressources du Trésor au Maroc dégage un déficit budgétaire de 315,7 millions de dollars (3 milliards de dirhams) à fin avril 2020, contre un déficit budgétaire de 1,63 milliard de dollars (15,5 milliards DH) un an auparavant, selon la Trésorerie Générale du Royaume (TGR).Dans son bulletin mensuel de statistiques des finances publiques d’avril, la TGR attribue ce déficit au solde positif de 22,2 milliards DH (1 dollar = 9,5 DH) dégagé par les comptes spéciaux du trésor  et les services de l’Etat gérés de manière autonome.

Les recettes ordinaires brutes se sont établies à 92,4 milliards DU contre 80,2 milliards DH à fin avril 2019, soit une hausse de 15,2%, relève le bulletin, imputant cette hausse par l’augmentation des recettes non fiscales de 339,9% et des droits de douane de 4,8%, conjuguée à la baisse des impôts directs de 5,8%, des impôts indirects de 2,1% et des droits d’enregistrement et de timbre de 7,8%.

Par ailleurs, les dépenses émises au titre du budget général ont été de 135,6 milliards à fin avril 2020, en hausse de 3% par rapport à leur niveau à fin avril 2019, en raison de la hausse de 8,2% des dépenses de fonctionnement, de 23,5% des dépenses d’investissement et de la baisse de 21,7% des charges de la dette budgétisée.

Le bulletin fait également ressortir que le compte d’affectation spéciale intitulé « Fonds spécial pour la gestion de la pandémie du coronavirus Covid-19 » a enregistré des recettes pour 32,2 milliards DH et des dépenses pour 6,7 milliards DH.

Covid-19: des parlementaires pour l’annulation de la dette des pays pauvres

Plus de 300 parlementaires d’une vingtaine de pays ont demandé mercredi au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale d’annuler la dette des pays pauvres face au contexte de la pandémie de Covid-19.L’annulation de la dette des pays pauvres est « la moindre des choses que la Banque mondiale, le FMI et d’autres institutions financières internationales devraient faire pour empêcher un accroissement inimaginable de la pauvreté, de la faim et des maladies qui menace des centaines de millions de personnes », selon le sénateur américain Bernie Sanders, cité par l’agence Reuters.

L’ancien candidat aux Primaires démocrates pour l’élection américaine de 2020 est à l’origine de cette initiative avec sa camarade Ilhan Omar, représentante démocrate de l’Etat de Minnesota au Congrès des États-Unis. Parmi les signataires, originaires de tous les continents, figurent aussi l’ancien leader travailliste, Jeremy Corbyn, ou encore l’ancien président de l’Argentine, Carlos Menem.

Ainsi pour Sanders, les pays pauvres doivent pouvoir mobiliser l’ensemble de leurs faibles ressources pour protéger leur population plutôt que de rembourser des « dettes insoutenables » dues aux grandes institutions financières internationales.

Les signataires jugent par ailleurs que le remboursement de la dette des pays les plus pauvres devrait être complètement annulé plutôt que simplement suspendu, comme l’a décidé le G20 en avril.

La Banque mondiale a déclaré qu’elle allait réfléchir aux moyens de renforcer son soutien aux pays les plus pauvres mais que l’annulation des dettes pourrait nuire à sa note de crédit et limiter sa capacité à fournir des financements à moindre coût à ses membres.

Au plan africain, plusieurs leaders d’opinion comme le président sénégalais Macky Sall ont plaidé pour l’annulation de la dette des pays du continent, qui sont parmi les plus pauvres du monde.

Il est soutenu dans cette initiative par son homologue français, Emmanuel Macron.

La Banque Mondiale a indiqué dans un rapport, en avril, que l’Afrique allait vivre cette année sa première récession depuis un quart de siècle, redoutant même une crise alimentaire dans certains pays.

Toutefois, la « coopération » entre les pays pourrait atténuer les « pertes » en bien-être social dues à la pandémie, a souligné Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque Mondiale pour l’Afrique.

Sur plus de quatre millions de cas confirmés de Covid-19 dans le monde et près de 300.000 décès, selon un décompte fait mercredi après-midi depuis le début de la pandémie, le continent dénombre quelque 69.000 malades et plus de 2400 morts.

Covid-19: l’Afrique du du Nord compte 60% des décès en Afrique

Environ 60% des décès dus au Covid-19 en Afrique ont été enregistrés dans le Nord, selon les chiffres compilés jeudi par Sanusi Research & Consulting.Au 7 mai, l’Afrique du Nord avait enregistré 19.093 cas au total, dont 1.175 décès et 6.546 guérisons de cette maladie qui se propage à travers le monde comme une traînée de poudre.

Des décès ont été enregistrés notamment en Algérie (476), en Egypte (469), en Libye (3), en Mauritanie (1), au Maroc (183) et en Tunisie (43).

La région nord de l’Afrique a également le pourcentage le plus élevé de cas totaux (37%) et de guérisons (37%) enregistrés sur le continent.

Sur l’ensemble du continent, l’Afrique de l’ouest arrive en deuxième position pour le taux le plus élevé du nombre total de cas (27%), le nombre total de décès (17%) et le total de guérisons (17%).

L’Afrique australe, orientale et centrale représente respectivement 16%, 12% et 8% du total des cas enregistrés sur le continent.

L’Afrique centrale, avec 7% du total des décès et 7% du total des guérisons, a le taux de mortalité le plus faible parmi les cinq blocs régionaux de l’Afrique.

L’Afrique australe et l’Afrique de l’est représentent respectivement 17% et 15% du total des guérisons, et ces deux régions représentent chacune 8% du total des décès.

L’Afrique a enregistré à ce jour, 51.572 cas, dont 1.950 décès et 17.458 qui sont guéris du virus.

Par ailleurs, le monde a enregistré 3.778.012 cas, sont 261.243 décès et 1.275.296 personnes guéries du Covid-19 depuis le début de la pandémie à la fin de l’année dernière.

Evolution du coronavirus en Afrique

Le nouveau coronavirus provoque une crise sanitaire inédite dans le monde entier et l’Afrique est de plus en plus touchée. Avec cet article, mis à jour régulièrement, APA suit pour vous l’évolution du Covid-19 sur le continent.

NOMBRE DE PAYS TOUCHÉS

 
53

NOMBRE DE CAS RECENSÉS

38.330

NOMBRE DE DÉCÈS

1599

 Afrique du Sud : Cas (5647) – Guérisons (2073) – Décès(103)

La nation arc-en-ciel annonce ce jeudi 297 nouveaux cas de coronavirus.

Algérie : Cas (4006) – Guérisons (1779) – Décès (450)

158 nouveaux tests positifs ont été effectués aujourd’hui. En plus, il y a eu 6 décès.

Angola : Cas (27) – Guérisons (7) – Décès (2)

Luanda ne rapporte rien aujourd’hui.

Bénin : Cas (64) – Guérisons (33) – Décès (1)

L’ex-Dahomey n’indique rien ce jour. 

Botswana : Cas (23) – Guérisons (5) – Décès (1)

Ce pays de l’Afrique australe ne décompte rien ce jeudi.

Burkina Faso : Cas (645) – Guérisons (506) – Décès (43)

Au pays des hommes intègres, il y a quatre nouvelles contaminations.

Burundi : Cas (11) – Guérisons (4) – Décès (1)

Ce pays ne recense rien aujourd’hui.

Cameroun : Cas (1832) – Guérisons (934) – Décès (61)

Au pays de Paul Biya, on signale 26 nouveaux cas.

Cabo Verde : Cas (121) – Guérisons (4) – Décès (1)

Dans cet archipel, le virus est réapparu ces derniers jours. Huit cas de plus sont notés ce jeudi.

Centrafrique : Cas (50) – Guérisons (10) – Décès (0)

Le virus a récemment refait surface en RCA. Mais c’est le statu quo aujourd’hui.

Comores : Cas (1) – Guérisons (0) – Décès (0)

Les îles Comores sont désormais touchées par le coronavirus.Un cas a été détecté ce jeudi.

Congo : Cas (220) – Guérisons (19) – Décès (9)

Ce pays de l’Afrique centrale n’annonce rien.

Côte d’Ivoire : Cas (1275) – Guérisons (574) – Décès (14)

37 cas de Covid-19 ont été notés ce jeudi. 

Djibouti : Cas (1089) – Guérisons (642) – Décès (2)

Douze nouveaux cas sont signalés ce jour. 

Egypte : Cas (5537) – Guérisons (1381) – Décès (392)

Dans ce grand pays de l’Afrique du nord, on note aujourd’hui 269 nouveaux cas et 12 morts.

Erythrée : Cas (39) – Guérisons (26) – Décès (0)

Asmara enchaîne les jours sans cas notifiés. Mieux, sept patients ont recouvré la santé.

Eswatini : Cas (100) – Guérisons (12) – Décès (1)

L’ex-Swaziland rapporte neuf cas aujourd’hui. 

Ethiopie : Cas (131) – Guérisons (59) – Décès (3)

Ce pays, abritant le siège de l’Union Africaine (UA), déclare un cas ce jeudi.

Gabon : Cas (276) – Guérisons (67) – Décès (3)

Le pays d’Ali Bongo annonce 38 contaminations.

Gambie : Cas (11) – Guérisons (8) – Décès (1)

Ce pays enclavé signale un cas aujourd’hui.

Ghana : Cas (2074) – Guérisons (212) – Décès (17)

Accra rapporte aujourd’hui 403 cas et 1 décès.

Guinée : Cas (1495) – Guérisons (329) – Décès (7)

Conakry répertorie aujourd’hui 144 nouveaux cas.

Guinée-Bissau : Cas (205) – Guérisons (19) – Décès (1)

Ce pays lusophone ne déclare pas de cas supplémentaires. 

Guinée équatoriale : Cas (315) – Guérisons (9) – Décès (1)

Malabo ne déclare aucun nouveau cas ce jeudi.

Kenya : Cas (396) – Guérisons (144) – Décès (17)

Ce pays de l’Afrique de l’est a communiqué ce jeudi 12contaminations et 2 décès.

Lesotho : Cas (0) – Guérisons (0) – Décès (0)

Cet Etat enclavé échappe, pour le moment, au virus.

Liberia : Cas (141) – Guérisons (45) – Décès (16)

Monrovia respire ce jeudi.

Libye : Cas (61) – Guérisons (18) – Décès (3)

Aujourd’hui, Tripoli fait part d’un décès.

Madagascar : Cas (128) – Guérisons (92) – Décès (0)

Dans la Grande île, deux guérisons sont confirmées ce jour.

Malawi : Cas (37) – Guérisons (7) – Décès (3)

Rien à signaler aujourd’hui.

Mali : Cas (490) – Guérisons (135) – Décès (26)

Ce pays ouest-africain recense huit infections et un décès aujourd’hui.

Maroc : Cas (4423) – Guérisons (984) – Décès (170)

Ce jeudi, 102 personnes ont contracté le virus dans le Royaume. Deux patients sont morts. 

Maurice : Cas (332) – Guérisons (310) – Décès (10)

Aujourd’hui, quatre malades ont vaincu le virus.

Mauritanie : Cas (8) – Guérisons (6) – Décès (1)

La République islamique ne déclare rien ce jeudi après le cas positif d’hier.

Mozambique : Cas (76) – Guérisons (12) – Décès (0)

Maputo ne constate aucune nouvelle infection. 

Namibie : Cas (16) – Guérisons (8) – Décès (0)

Cet Etat n’a dénombré aucun cas ces derniers jours.

Niger : Cas (719) – Guérisons (452) – Décès (32)

Niamey déclare ce jeudi six nouveaux cas.

Nigeria : Cas (1728) – Guérisons (307) – Décès (51)

196 nouveaux cas et 7 morts recensés dans ce grand pays de l’Afrique de l’ouest. 

Ouganda : Cas (83) – Guérisons (52) – Décès (0)

Kampala constate deux infections.

RD Congo : Cas (500) – Guérisons (65) – Décès (31)

Kinshasa déclare neuf cas supplémentaires et un décès.

Rwanda : Cas (243) – Guérisons (104) – Décès (0)

Le pays de Paul Kagamé déclare 25 contaminations.

Sao Tomé-et-Principe : Cas (14) – Guérisons (4) – Décès (0)

Dans ce pays insulaire du Golfe de Guinée, le virus y a fait son entrée avec quatre cas. Six infections ont été annoncéesaujourd’hui.

Sénégal : Cas (933) – Guérisons (334) – Décès (9)

Ce jeudi, le Sénégal a réalisé 1161 tests dont 51 sont positifs. Il s’agit de 40 cas contacts suivis et de 11 cas issus de la transmission communautaire.

Seychelles : Cas (11) – Guérisons (6) – Décès  (0)

Ce pays n’a pas découvert de cas aujourd’hui.

Sierra Leone : Cas (124) – Guérisons (21) – Décès (7)

Ce pays anglophone indique ce jeudi vingt infections et trois morts.

Somalie : Cas (601) – Guérisons (31) – Décès (28)

Les autorités sanitaires ont déclaré aujourd’hui 19 cas.

Soudan : Cas (442) – Guérisons (39) – Décès (31)

Khartoum annonce 67 nouveaux cas et 3 décès. 

Soudan du Sud : Cas (35) – Guérisons (0) – Décès (0)

Le dernier Etat africain indépendant confirme une infection ce jeudi.

Tanzanie : Cas (480) – Guérisons (167) – Décès (16)

Ce pays n’annonce rien aujourd’hui.

Tchad : Cas (73) – Guérisons (33) – Décès (5)

Cet Etat dirigé par Idriss Déby indique ce jeudi 21 cas et 3 décès.

Togo : Cas (116) – Guérisons (65) – Décès (9)

Les autorités sanitaires annoncent aujourd’hui sept cas et deuxdécès.

Tunisie : Cas (994) – Guérisons (305) – Décès (41)

Tunis indique quatorze infections ce jeudi.

Zambie : Cas (106) – Guérisons (55) – Décès (3)

Lusaka rapporte aujourd’hui neuf contaminations.

Zimbabwe : Cas (40) – Guérisons (5) – Décès (4)

Dans ce pays de l’Afrique australe, il n’y a aucun nouveauporteur du virus ce jour.

L’étude d’impact environnemental, préalable à tout projet de développement en Mauritanie

Le président de la République islamique de Mauritanie Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a engagé ses ministres à procéder systématiquement à la réalisation d’études d’impact environnemental préalablement à l’exécution de tous les projets de développement, selon un communiqué du Conseil des ministres reçu à APA.Lors de la réunion du gouvernement, tenue hier jeudi à Nouakchott, le président Ghazouani a insisté « sur la nécessaire collaboration étroite entre tous les départements ministériels en vue de coordonner leurs actions pour assurer une protection efficace de l’environnement et un développement durable du pays ».

Les instructions du chef de l’Etat portent aussi sur le besoin de sensibiliser les populations autour des questions environnementales afin d’éviter tous les comportements nuisibles à l’environnement et de susciter leur adhésion aux orientions et efforts des pouvoirs publics dans ce domaine sensible.

Pour sa part, Mariem Bekaye, la ministre de l’Environnement et du Développement durable, au cours d’un point de presse, a expliqué que le plan d’actions de son département comporte plusieurs axes avec notamment le renforcement du cadre législatif, les questions de désertification et le suivi de l’impact des sociétés minières sur l’environnement.

Pour elle, il s’agit d’élaborer des études environnementales afin de connaître le volume de l’impact éventuel de l’action de ces entreprises. Mariem Bekaye a aussi annoncé la mise en place prochaine d’un système d’informations environnementales visant à adopter des stratégies durables, non sans souligner l’importance du renforcement du dialogue entre les acteurs clés des secteurs concernés pour préparer un programme de sensibilisation en matière environnementale.

Une douzaine de morts dans un accident de la route en Mauritanie

Quelque 12 personnes ont trouvé la mort mercredi matin dans un accident de la route à quelque 340 kilomètres au nord de Nouakchott, a-t-on appris de sources sécuritaires et médicales dans la capitale mauritanienne.Au moins 3 autres personnes ont été sérieusement blessées dans l’accident causé par la collision entre un bus de transport venant de Nouadhibou et un camion stationné au bord de la route.

La violence du choc a été telle que le bus est entré sous le camion, compliquant ainsi le retrait des passagers.

Selon les mêmes sources, une partie des victimes n’ont pas été tuées sur le coup mais ont succombé à leurs blessures parce qu’elles n’ont reçu aucun soin primaire dans une zone ne contenant aucune structure sanitaire.

Le nouveau ministre de la Santé mauritanien a annoncé récemment une décision consistant à placer des véhicules d’ambulance dans de nombreux points des axes routiers interurbains dans le but de venir en secours aux accidentés.

Son collègue de l’Intérieur a lancé une campagne de sensibilisation à l’endroit des usagers de la route pour limiter les excès de vitesse et faire respecter le code de la route.

La Mauritanie connait depuis quelques années un nombre croissant d’accidents de la route mortels dus à l’état des routes selon les usagers et aux comportements de ceux-ci selon les autorités.

Biram Dah Abeid pour une enquête onusienne sur l’esclavage en Mauritanie

Le président de l’Initiative pour la résurgence de l’abolitionnisme en Mauritanie (IRA), Biram Dah Abeid, a appelé à l’ouverture d’une enquête onusienne sur l’esclavage dans son pays, au motif que ses compatriotes juges ne font rien pour combattre cette pratique.Les juges mauritaniens continuent de fermer les yeux sur les agissements des esclavagistes alors même que leurs agissements se font de plus en nombreux, a dénoncé Dah Abeid, au cours d’une conférence de presse, lundi à Nouakchott.

Pour le chef d’IRA, la complaisance des autorités mauritaniennes à l’égard des esclavagistes ne sert ni l’intérêt de la société ni celui de la justice mauritanienne. Face à cette situation, l’élite du pays doit contribuer au combat contre l’esclavage, a-t-il martelé.

Officiellement aboli en Mauritanie en 1980, l’esclavage a été incriminé et réprimé par la loi en 2007 avant d’être qualifié « crime contre l’humanité » et jugé «imprescriptible » par une nouvelle législation en 2015.

Député à l’Assemblée nationale et deuxième à l’élection présidentielle de juin dernier, Biram Dah Abeid n’est pas moins familier des prisons mauritaniennes où il a séjourné pendant plusieurs périodes pour avoir participé à des activités jugées illégales.

Il est aussi lauréat de nombreux prix, notamment celui des héros contre l’esclavage et la traite des personnes décerné par le Congrès américain et celui de l’ONU des droits de l’Homme pour son « combat non violent contre l’esclavage en Mauritanie ».

Ahmed Gaïd Salah, l’incarnation du pouvoir kaki algérien

Le général Ahmed Gaïd Salah, un des caciques de l’armée algérienne, a incarné jusqu’à sa mort survenue ce lundi des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 79 ans, la mainmise du pouvoir kaki sur le pays. Dernier exemple de « faits d’armes »  du Général : il a pris en avril 2019 la place d’Abdelaziz Bouteflika, chassé du pouvoir par la rue, pour s’investir corps et âme l’organisation de la présidentielle du 12 décembre ayant abouti à la victoire au premier tour d’Abdelmadjid Tebboune.

« Mission accomplie ! Chapeau bas Général ». Telle est l’exclamation pleine d’admiration d’un journaliste sénégalais à l’annonce de sa mort. Il est vrai que personne ne s’attendait à voir de sitôt disparaitre de la scène politique algérienne le désormais défunt vice-ministre de la Défense et chef d’Etat-major de l’Armée. Même si cet homme moustachu au visage pâle avait l’habitude de cacher ses quelques rides et son pénétrant regard derrière des verres correcteurs.

Il y a quatre jours Gaïd Salah assistait devant un parterre de dignitaires et hauts gradés de l’armée à l’investiture de l’ex-Premier ministre Tebboune, 74 ans, élu au premier tour du scrutin contesté du 12 décembre avec 58,13 % des suffrages.

Malgré l’élection du nouveau président de la République, beaucoup continuaient de considérer Gaïd Salah,  figure emblématique du « système » en Algérie, comme le véritable homme fort du pays.

Assumant ce choix, il s’est mis en avant depuis avril dernier à travers le haut commandement militaire, bravant le « Hirak » qui inlassablement organise les manifestations pacifiques, chaque mardi et vendredi.

 Après avoir poussé à la démission Bouteflika, candidat à un cinquième mandat, le « hirak » a voulu réserver le même à tous les dignitaires de l’ex-régime, dont sont issus les cinq candidats de la dernière présidentielle. Malgré la menace pesant sur la tenue du scrutin, Ahmed Gaïd Salah a su faire face en organisant le scrutin, au demeurant boycotté par 60% des inscrits.

Influent Général

Dans une précédente interview avec APA, Kader Abdelrahim, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et spécialiste du Maghreb avait vu juste en soutenant que l’élection présidentielle aurait lieu « parce que le régime et principalement son chef d’état-major, le vice-ministre de la Défense, Gaïd Salah, n’a pas face à lui une opposition structurée et organisée ».

Suffisant ainsi pour se faire une idée de la toute-puissance de cet homme, propulsé chef de l’état-major en 2004 par l’ancien président Bouteflika dont il faisait partie du pré carré de ses fidèles.

Ex-maquisard de l’Armée de libération nationale (ALN), Gaï Salah a, en 2014, joué de son influence pour baliser la voie d’un quatrième mandat à Bouteflika, pourtant victime d’un  AVC depuis avril 2013. Toujours fidèle à son mentor, Gaïd Salah l’a ensuite adoubé pour un cinquième mandat avant de changer de fusil d’épaule, un mois après le début de la révolution de rue du 22 février 2019.

Parallèlement à son cheminement aux côtés de Bouteflika, il a eu un riche parcours militaire jalonné par le grade de Commandant de groupe d’artillerie, puis de Commandant de brigade avant celui de général major en 1993. Devenu Commandant des forces terrestres l’année suivante, il est nommé le 3 août 2004 chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire. Il lui faudra attendre 2006 pour être promu général de corps d’armée et enfin vice-ministre de la Défense le 11 septembre 2013.

Après l’avoir qualifié de « moudjahid (martyr) », le communiqué de la présidence de la République signé du chef suprême des forces armées, Abdelmadjid Tebboune, a pour marquer l’évènement « décrété un deuil national de trois jours et de sept jours pour l’institution de l’Armée nationale populaire (ANP ».

Dans la même foulée, Gaïd Salah est remplacé par le général-major Said Chengriha, Commandant des forces terrestres, au poste de chef d’état-major par intérim de l’Armée nationale populaire (ANP).

L’armée reste influente sur la politique algérienne, malgré le décés de Gaïd Salah (journaliste)

La mort, ce lundi à Alger, du très influent Général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), ne va rien changer à la place centrale qu’occupe l’armée dans le système politique algérien. C’est ce que soutient, notamment, le journaliste et écrivain algérien Adlène Meddi, dans cet entretien exclusif à APA.APA : Estimez-vous que le Général Ahmed Gaïd Salah a accompli sa mission avant de mourir ?

Adlène Meddi : Objectivement parlant, il avait tracé un plan depuis la chute de Bouteflika qui est le retour à l’ordre institutionnel entre guillemets. Sur ce plan-là il a réussi. Le deuxième défi qu’il avait c’était de maintenir une sécurité dans le pays qui connait des manifestations massives, et pendant des mois, malgré quelques incidents, il n’y a pas eu de gros dérapages comme on a pu le voir dans les scénarios Irakiens, récemment là où l’armée a tiré vraiment sur les gens, donc sur ce ton là on peut dire qu’il a mené sa mission, objectivement parlant.

APA : Comment envisagez-vous l’après-Gaïd Salah ?

Adlène Meddi : Gaïd Salah a été le chef d’une armée et dans l’armée la première consigne c’est la discipline et une hiérarchie très forte. Je pense sincèrement que l’Etat-major ne va pas beaucoup dévier de la ligne de Gaïd Salah qui est celle de soutenir le (nouveau) président élu Abdelmadjid Tebboune et de maintenir ce retour d’une normalité institutionnelle. Je pense que cela ne va pas beaucoup bouger notamment que l’actuel remplaçant de Gaid Salah est le Général-Major Saïd Chengriha. C’est un peu l’école de Gaid Salah ils se connaissent depuis très longtemps. C’est le chef des forces terrestres, donc un corps très sensible en Algérie. Alors, je pense qu’il y aura une certaine continuité que ça soit en politique ou stratégique.

APA : Peut-on attendre du successeur de Gaïd Salah la même influence sur le système politique algérien ?

Adlène Meddi : C’est très compliqué de parler du rôle de l’armée dans la vie politique. L’armée est intervenue en 92 et 99, et récemment pour de bonnes causes parce qu’en face d’elle, il y a eu un effondrement du système institutionnel civil qui n’est pas assez mûr par manque de démocratie, de transparence et de respect de l’institution. Donc, l’armée colmate des brèches, mais son rôle est d’agir dans l’urgence et son urgence à elle, c’est de retourner à la caserne parce que c’est très dérangeant et très perturbant pour elle de faire de la politique alors que les défis sécuritaires, militaires et terroristes de l’Algérie sont immenses. Je pense que les militaires eux-mêmes le perçoivent comme ça. Nous sommes cependant dans une situation encore délicate, on a des citoyens qui manifestent toujours à Alger et on a une opposition qui n’arrive pas à formuler clairement sa conception du futur du pays. On a aussi des tentatives de déstabilisation qui ne sont pas de la paranoïa. Donc, tant que ces défis-là sont là, l’armée sera toujours déployée politiquement entre guillemets.

La place centrale qu’occupe l’armée dans le système politique algérien ne peut pas changer. Vous savez, nous avons créé notre armée et nos services secrets avant de créer notre propre Etat. On a eu l’armée avant d’avoir des institutions, donc c’est un peu l’ADN même du système algérien.

Cela constitue un problème parce que les institutions civiles n’arrivent pas à murir pour devenir de vraies institutions démocratiques et représentatives. Et ça, c’est un grand problème. Tant qu’on n’arrive pas à asseoir une vraie démocratie, on laissera la porte ouverte aux militaires d’autant plus qu’ils doivent intervenir.

Le travail des militaires, c’est de protéger et de s’assurer qu’il n’y ait pas un effondrement total de l’Etat algérien. Cela n’est pas le pouvoir en soi. C’est cet équilibre-là qu’il faut trouver : des institutions démocratiques fortes et une armée qui ne s’occupe que des questions militaires.

Maroc : Le festival du film documentaire sur la culture et l’histoire sahraouie s’invite à la prison Laâyoune

Les détenus de la prison civile de Laayoune, chef-lieu des provinces du sud du Maroc, ont été, samedi, invités à un rendez-vous inédit qui les a fait sortir de leur univers clos pour s’ouvrir sur le 7ème art et côtoyer des stars du cinéma marocain.Par Hicham Alaoui

Première du genre, cette initiative, organisée par le Centre Cinématographique Marocain (CCM) en marge du festival de la 5ème édition du festival du film documentaire sur la culture, l’histoire et l’espace sahraoui hassani, qui se tient à Laayoune du 19 au 22 décembre, a permis aux détenus du pénitencier local de la ville d’être les spectateurs du film « Korsa », réalisé par Abdallah Ferkouss.

Le moment fort de cet événement était sans nul doute la présence de stars du grand écran en l’occurrence Mohamed Khouyi, Azelarab Kaghat et Bouchra Ahrich, qui a joué le rôle principal dans le long-métrage projeté.

C’est ainsi qu’un vibrant hommage a été rendu à ces grands acteurs connus des téléspectateurs et qui se sont illustrés dans divers rôles au cinéma, au théâtre et à la télévision, sous les applaudissements et l’excitation palpable des détenus de la prison.

Des prix leur ont été remis à cette occasion, qui coincide avec la célébration de la journée nationale du détenu qui vise à sensibiliser davantage la société marocaine à la nécessité d’œuvrer pour la réinsertion sociale et professionnelle des détenus en vue de préserver leur dignité et de les préparer à mieux assumer leurs responsabilités personnelle, familiale et sociale en les faisant bénéficier de programmes d’éducation et de formation et en leur apprenant des métiers pouvant leur assurer une vie décente.

Visiblement émus, ces cinéastes talentueux ont tenu à remercier le CCM qui a initié cette rencontre avec les pensionnaires de la prison, laquelle s’inscrit dans le cadre d’une convention signée en 2018 entre le CCM et la Délégation générale de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR), soulignant que le cinéma permet de changer le comportement des personnes, de se tourner vers l’avenir et d’éviter de récidiver et de retomber dans la criminalité.

« Éprouver de la compassion pour ceux qui souffrent d’absence de liberté peut être ce geste qui aidera le prisonnier à qui on rendra visite à se relever et à prendre un autre chemin de vie », ont-ils lancé à l’adresse des détenus présents dont la majorité des mineurs.

Commentant cette initiative humaniste, le Directeur de la prison locale de Laayoune, Hassan Bachir a indiqué que cette action intervient dans le cadre des activités culturelles organisées du 9 au 20 décembre par cet établissement pénitencier à l’occasion de la célébration des journées nationales du détenu.

Ces activités, qui ont vu la participation de 140 détenus, dont 66 mineurs et 13 femmes, reflètent le climat de fraternité et de convivialité qui lient les pensionnaires de l’espace carcéral et leur environnement extérieur, a-t-il déclaré à APA, ajoutant que cette initiative permet l’humanisation des conditions d’incarcération et la préparation des détenus à la réinsertion.

Une initiative louable que le CCM compte perpétuer au profit des détenus chaque fois qu’un festival du cinéma est organisé, l’objectif étant d’associer les pensionnaires des prisons aux activités culturelles éducatives et de les faire participer à la vie sociale, une action qui se veut porteuse de sens pédagogique, de raffermissement de la relation avec le monde extérieur et partant de contribuer à la préparation du détenu à une réinsertion aisée dans les tissus économique et social.

Revenant au film « Korsa » projeté à cette occasion, il relate l’histoire du propriétaire (Maati) d’un corbillard, chargé par une famille de transporter le corps de leur proche de la ville de Marrakech à celle de Tétouan (Nord) pour son inhumation suite à son testament.

Accompagné par sa femme enceinte, Maati va faire face à des événements tragi-comiques et des situations contradictoires au cours de ce voyage. Le couple s’aperçoit de la cupidité et l’égoïsme de la famille du défunt qui n’ont pour but que le partage de l’héritage.

La France veut «changer» ses relations avec l’Afrique, affirme Macron à Abidjan

La France veut « changer » ses relations avec l’Afrique et aider le continent à bâtir des projets dans la culture, l’économie, l’entrepreneuriat et le sport pour donner les moyens à la jeunesse de construire ses rêves, a dit samedi Emmanuel Macron, lors de l’inauguration d’une agora à Koumassi, une commune dans le Sud d’Abidjan.A travers ces projets « c’est de changer la relation avec le continent africain et l’aider à bâtir des projets dans la culture, l’économie, l’entrepreneuriat et aussi le sport (qui sont) les moyens qu’ on donne à la jeunesse africaine de construire ses rêves », a déclaré Emmanuel Macron, à l’inauguration d’une agora,  complexe sportif à Abidjan. 

A cette cérémonie, étaient présents plusieurs membres des gouvernements ivoirien et français,  ainsi que le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Kablan Duncan et  M. Amadou Gon Coulibaly, le Premier ministre ivoirien, en charge du Budget et du portefeuille de l’Etat.

Avant de dévoiler la stèle inaugurale, M. Macron a donné le coup d’envoi d’un match de football avec à ses côtés l’icône du football Didier Drogba. Il s’est dit heureux d’inaugurer cette première agora, un « grand projet du président Ouattara et tout le gouvernement ».

Le président français a annoncé la construction de « 90 agoras (espace de rassemblement social, politique et mercantile de la cité) qui vont se déployer à travers tout le pays », la France étant «partenaire »  dans ce projet avant d’ajouter qu’une dizaine d’autres devraient être bâties à nouveau.

Ces agoras,  dira-t-il, sont « une chance donnée à la jeunesse africaine d’être fière d’elle-même et de construire ses rêves ». Ce qui devrait éviter aux jeunes de prendre des risques en tentant de traverser la méditerranée où plusieurs perdent la vie.

Ce projet vise à permettre à la jeunesse d’accéder au sport et de se former aux disciplines sportives, et aussi à la culture. Et « il y aura des résidences d’artistes, la formation, l’entrepreneuriat avec du micro-crédit » et l’accès à des services, a fait savoir M. Macron.

« C’est pour ça que nous avons voulu être les partenaires de ce projet d’agora », car « l’intuition qui est derrière est que ce qu’ on présente souvent comme un défi pour les uns et une menace pour les autres, une peur et une formidable richesse, c’est la jeunesse du continent africain », a-t-il souligné.

« La responsabilité qui est la nôtre et de tous les dirigeants,  est de donner les moyens à la jeunesse de bâtir ses rêves », a poursuivi le président Macron. 

En Côte d’Ivoire, le vice-président Kablan Duncan, a d’ailleurs rappelé que « 77,7% de la population a un âge égal ou inférieur à 36 ans ».

La France veut « apporter des possibilités aux jeunes africains d’accéder à ces agoras » et de s’offrir des chances d’une transformation sportive, culturelle, entrepreneuriale, ainsi que des services pour leur bien-être ». 

Cet accompagnement de la France illustre la poursuite de la mise en œuvre des engagements pris par M. Macron lors d’un discours à Ouagadougou en novembre 2017, qui a posé le cadre et les ambitions du président de la République dans la relation de la France avec le continent africain.

L’ambition est de mettre la jeunesse au cœur de la relation entre la France et le continent africain. Ce projet s’inscrit également dans l’esprit qui sera celui du Sommet Afrique France sur la ville durable à Bordeaux du 4 au 6 juin 2020.

Mauritanie : l’ex président Aziz avertit contre la tentation du Parti-Etat

L’ancien président de la République islamique de Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, a mis en garde contre la tentation pour l’Union Pour la République (UPR, au pouvoir) de s’ériger en Parti-Etat, estimant qu’une telle démarche serait une menace pour la démocratie mauritanienne.« Le président de la République ne peut pas être le président d’un parti », a soutenu Mohamed Ould Abdel Aziz lors d’un point de presse tenu jeudi soir dans son domicile, à Nouakchott.

L’ancien chef de l’Etat, visiblement en froid avec son successeur, a indiqué que « Mohamed Ould Ghazouani n’est même pas membre de l’UPR et sa candidature à l’élection présidentielle ne s’était pas faite sous (les) couleurs » de cette formation politique.

En tout cas, Mohamed Ould Abdel Aziz et Mohamed Ould Ghazouani semblent se disputer le contrôle de l’UPR. En effet, de retour d’un long voyage après la présidentielle, l’ancien président a convoqué une réunion du Comité de gestion de l’Union Pour la République afin de se proclamer chef du parti.

Cette initiative a aussitôt provoqué de vives protestations de la part de nombreux élus du parti au pouvoir qui, à travers des communiqués et des réunions, ont fait savoir qu’Ould Ghazouani est la seule « référence » de l’UPR.

Dans son propos, Mohamed Ould Abdel Aziz a signalé avoir subi de multiples tracasseries dans l’organisation de son point de presse que des hôtels ont refusé d’abriter, sans compter que les télévisions locales n’ont pas voulu le retransmettre en direct.

Carcela, Amallah, Saadi.. Les Maghrébins brillent en Belgique

Mehdi Carcela, Selim Amallah et Idriss Saadi font les beaux jours du championnat belge. Les trois joueurs maghrébins performent en Jupiler Pro League; de quoi motiver les amateurs de foot à se pencher plus précisément sur ce championnat, encore méconnu !Le championnat belge accueille, saison après saison, des joueurs de tous les pays d’Afrique. Si les Sénégalais sont très présents en Jupiler Pro League, trois joueurs algériens ou marocains se distinguent dans les terres du royaume de Belgique ces derniers temps.

En effet, au Standard de Liège, on fait très souvent confiance à deux joueurs marocains pour animer l’attaque liégoise, une tendance qui affecte également la Fédération belge de Football. Le premier à mettre en lumière est, assurément, Selim Amallah. gé de seulement 23 ans, le jeune milieu offensif d’1m87 fait énormément de mal dans le championnat. Très technique, plutôt rapide, et très à l’aise devant le but, le natif d’Hautrage, en Belgique, fait des fureurs dans l’axe. Le belgo-marocain a, en effet, inscrit 6 buts et délivré 3 passes décisives en 17 matchs de championnat. En Ligue Europa aussi, il a réussi de belles prestations avec 2 buts en 5 apparitions.

Mehdi Carcela fait, lui aussi, le bonheur du Standard. Plus âgé que son compatriote, l’ailier droit de 30 ans, sous contrat jusqu’en juin 2021 avec Liège, a connu des réussites diverses tout au long de sa carrière, que ce soit à l’Anzhi Makahskala, le SL Benfica, Grenade, l’Olympiakos, avant son retour au Standard de Liège en 2018. Cette saison, l’ailier affiche une régularité importante en championnat avec 1 but et 5 passes décisives en 17 matchs (923 minutes). En Ligue Europa et en Coupe de Belgique aussi, il a disputé 8 rencontres. Dans l’effectif liégeois, il apporte une certaine expérience non-négligeable, lui qui est le meilleur passeur du club. De quoi faire le bonheur de Michel Preud’homme, le manager du club. Grâce à ses deux talents offensifs, il est clair que le Standard est un outsider sérieux dans les paris sportifs pour remporter la Jupiler Pro League. 

Enfin, du côté du Cercle Bruges, on s’appuie énormément sur Idriss Saadi. L’attaquant algérien de 27 ans est prêté pour cette saison dans le club belge et rend de très bons services au club. Après une année compliquée à Strasbourg, où il n’a disputé que très peu de matchs, Saadi renait de ses cendres en Jupiler Pro League avec 3 buts en 16 matchs de championnat (812 minutes). Il est ainsi décisif toutes les 271 minutes (1 but tous les 3 matchs). 

Toutefois le Cercle Bruges va avoir d’énormes difficultés à arracher son maintien dans l’élite. En effet, le club belge est actuellement dernier du championnat (16ème) avec seulement 8 points (2 victoires, 2 nuls), et 15 défaites. Même si trois petits points séparent les Vert-et-Noir de Waasl Beveren, le club satellite de l’AS Monaco a très mal débuté la saison, la faute aux mauvaises prestations de leur entraîneur Fabien Mercadal. Le coach, qui a déjà emmené Caen en Ligue 2 la saison passée, n’avait remporté qu’un seul de ses 10 premiers matchs à la tête du club. Résultat, il a vite été licencié par ses dirigeants.

Afrique: comment le changement climatique limite les opérations militaires ?

Au-delà des impacts économiques et sociaux, la dégradation de l’environnement dû aux effets du changement climatique pose un problème crucial à l’efficacité des opérations militaires, notamment dans les régions désertiques comme le Sahel.« Le changement climatique rend les opérations militaires très difficiles parce que les effectifs à déployer dans les zones infestées de terroristes sont très importants, en plus de leur équipement », a déclaré à APA, le général de brigade à la retraite, Saleh Bala des forces armées nigérianes, en marge de la 4ème édition de l’Africa Security Forum tenue à Rabat du 1er au 3 décembre.

L’ancien chef d’état-major de l’infanterie de l’armée nigériane estime que la lutte contre le terrorisme dans les régions désertiques est très complexe, car il est difficile de déployer toute la logistique nécessaire à la préparation au combat dans ces zones.

« Ce n’est pas comme lancer une opération militaire dans la forêt où vous êtes couverts », a-t-il dit, soulignant que la dégradation de l’environnement est très préjudiciable à la subsistance des communautés et favorise le déclenchement de conflits internes et transnationaux.

« Plus les ressources s’amenuisent, plus les besoins existentiels des êtres humains sont menacés, tout comme la concurrence pour les ressources rares », a déclaré le Général Bala, reconnaissant du coup, les menaces induites par le changement climatique.

Si aucune mesure urgente n’est prise pour atténuer les impacts du changement climatique, « l’Afrique sera plongée dans des conflits interétatiques et multi-étatiques sur les ressources en eau et en terres, en plus de l’explosion démographique et d’une demande énergétique plus élevée », a-t-il averti.

Parmi les actions à mener, figure, selon lui, l’achèvement de l’Initiative de la Grande Muraille Verte avec un financement de quatre milliards de dollars pour régénérer la végétation comme barrière à l’empiètement du désert et pour bâtir des communautés résiliantes à travers toute la bande sahélienne.

L’autre proposition consiste à recharger la nappe du Bassin du Lac Tchad qui a subi une baisse drastique, pour une valeur de 50 milliards de dollars, car les pays de la région et les bénéficiaires de ses affluents et de ses versants sont actuellement tous enlisés dans les conflits, et subissent différents types de dégradation de l’environnement (RD Congo, Cameroun, Sud Soudan, Tchad, Niger, Nigeria et Libye).

Cependant, le général nigérian, par ailleurs président de l’Institut White Ink pour la stratégie de l’éducation et de la recherche (WISER), a déclaré que la Grande Muraille Verte et le chargement du Lac Tchad ne pouvaient réussir que si les menaces terroristes sont enrayées, et l’environnement assaini et stabilisé.

Les militaires comme solution !

Le général Bala, par ailleurs président directeur général de White Ink Consult, une société privée de conseils en recherche et défense, en communication stratégique et en formation, souligne que même si l’armée soit un instrument de guerre, elle peut toutefois s’adapter à la paix et au développement.

« Les opérations de lutte contre l’insurrection ou le terrorisme doivent aller de pair avec les opérations de stabilisation post-conflit », a-t-il déclaré.

L’implication des militaires dans l’exécution de projets est moins coûteuse et leur réalisation est plus efficiente puisqu’ils constituent en eux-mêmes des garants de sécurité pour l’environnement du projet.

Citant des exemples africains réussis d’utilisation du génie militaire, l’officier supérieur de l’armée a salué les efforts déployés par l’armée sénégalaise pour faire avancer la Grande muraille verte et la perspective du déploiement par la Gambie de ses soldats pour s’impliquer dans l’agriculture.

Néanmoins, les décideurs doivent toujours se rappeler que l’instrument militaire est un couteau à double tranchant applicable à la construction ou à la destruction.

« Les militaires doivent être déployés avec beaucoup de prudence, et en raison du contrôle politique et de la coordination diplomatique, pour éviter que ces derniers n’enveniment la situation, en particulier en cas de pillage de ressources ou de braconnage », a-t-il averti.

 Le commerce illicite, « bailleur » du terrorisme.

Les mauvais systèmes de gouvernance de la sécurité des frontières nationales et régionales contre la réalité de l’extrême pauvreté, l’injustice sociale et économique, la répression violente et la sur-réglementation ont exacerbé les taux de crimes transnationaux.

Face à une telle situation, les groupes d’insurgés au Sahel ou en Afrique centrale profitent de cette fragilité des frontières, à travers des actions criminelles (vol de pétrole, braconnage, exploitation abusive des forêts pour du charbon de bois).

En conséquence, le Vice-président de Philip Morris international pour la prévention du commerce illicite Alvise Giustiniani recommande un meilleur contrôle des frontières transnationales.

« La plupart des groupes terroristes financent leurs opérations par le commerce illégal et la contrebande pour acheter des armes et recruter des jeunes », a-t-il confié à APA en marge de l’Africa Security Forum 2019 de Rabat placé sous le thème : « L’impact du changement climatique sur la sécurité en Afrique ».

Il a en outre souligné la nécessité d’une meilleure surveillance des flux monétaires et des produits contrefaits, grâce à une étroite collaboration internationale et à la formation.

Selon lui, la cyber-sécurité est une réalité, en particulier lorsque les terroristes utilisent cet instrument pour affiner leurs stratégies en vue d’un commerce illicite transnational plus important.

« Une décrispation du climat politique est une urgence » (Analyse)

Journaliste indépendant et analyste politique, l’Algérien Akram Kharief analyse pour APA la victoire d’Abdelmadjid Tebboune à la présidentielle du 12 décembre en Algérie.APA-Malgré une forte mobilisation du hirak, ce mouvement populaire hostile au pouvoir, l’élection présidentielle a quand même eu lieu jeudi 12 décembre. Est-ce une défaite pour les contestataires ?

AK-Ce n’est ni une défaite, ni une victoire. C’est une sorte de match nul. Le Hirak a remporté une première manche. Quand ce mouvement était apparu en février dernier, son but était d’empêcher le président Abdelaziz Bouteflika au pouvoir depuis 1999 à se présenter pour un cinquième mandat. En moins d’un mois de mobilisation, le hirak a obtenu la démission de Bouteflika sous la pression de l’armée. Il a ensuite obtenu la démission des principales figures du régime du président déchu dont beaucoup sont aujourd’hui emprisonnés et certains lourdement condamnés par les tribunaux. Le Hirak a aussi réussi à obtenir le report de la présidentielle que le pouvoir voulait organiser coûte que coûte au lendemain de la chute de Bouteflika. Il est également parvenu à occuper la rue durant de longs mois, ce qui est inédit dans le pays. Son échec à empêcher la tenue de l’élection présidentielle jeudi 12 décembre n’est pas une défaite à proprement parler, même si le régime voudrait faire passer la tenue de ce scrutin pour une victoire. En parvenant à l’organiser, le pouvoir rééquilibre en quelque sortie le rapport de force. Il faut attendre la suite du processus qui doit commencer après cette élection pour voir quel est le vainqueur final de la confrontation entre le hirak et le régime.

APA-Le nouveau président est présenté comme le favori de l’armée. Est-ce un avantage ou un handicap ?

AK-On ne peut pas dire qu’il était le seul favori de l’armée. Son rival et ancien collaborateur au gouvernement, Azeddine Mijoubi a été aussi présenté comme tel, surtout après les défections en pleine campagne électorale de plusieurs soutiens initiaux de Tebboune.

Ancien commis de l’Etat, son passage plusieurs fois comme ministre puis chef de gouvernement et son âge, 74 ans, lui donnent l’image d’une personnalité dotée d’une certaine crédibilité. Ce qui n’est pas peu pour un président qui sait qu’il est très attendu par ses adversaires pour décrisper le climat politique.

APA-Quel est le programme du nouveau président? Quelles pourraient être ses priorités ?

AK-Tebboune comme tous ses adversaires lors de cette élection présidentielle n’a pas jugé utile de s’attarder sur un programme précis. L’enjeu pour tous était de convaincre les Algériens de la crédibilité du scrutin.

Dans l’absolu, il ne faut pas s’attendre à une rupture avec le système dont il est une parfaite incarnation. S’il doit décider d’innover par rapport à ses prédécesseurs, ce sera sans doute en essayant de décrisper le climat politique en se montrant plus ouvert à l’opposition et à la société civile. Cela pourrait commencer par la convocation d’une conférence nationale et l’organisation d’élections législatives et locales anticipée avec des garanties de transparence acceptables par l’ensemble de la classe politique ou sa majorité.

Algérie : Tebboune, l’apparatchik favori de l’armée, élu président

Le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, était le favori parmi les cinq autres candidats tous issus du système au pouvoir dont le mouvement de protestation massif qui secoue l’Algérie depuis dix mois réclame la chute. Portrait.Si une longue expérience du pouvoir suffit à faire un bon président, l’Algérie tient le sien. Ce vaste pays nord-africain aux quarante millions d’habitants et riche en hydrocarbures a un futur nouveau président à la carrière gouvernementale solide : Favori présumé du général Gaïd Salah, patron de l’armée et homme fort de facto du pouvoir algérien, Abdelmadjid Tebboune, un apparatchik du régime de 74 ans, a été déclaré vendredi par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) vainqueur dès le premier tour de l’élection présidentielle organisé la veille, jeudi 12 décembre. 

Avec 58,15% des suffrages il n’a laissé que des miettes à ses quatre adversaires selon les chiffres provisoires annoncés par l’ANIE. Ses rivaux, tous comme lui « des enfants du système », ont recueilli respectivement 17,38 pour Abdelkader Ben Krina, 10,55% pour Ali Benflis, 7,26% pour Azeddine Mihoubi et 6,66 pour Abbdelaziz Belaid,

Diplômé de l’Ecole nationale d’administration en 1969, cet ancien Wali (Gouverneur) incarne la vieille administration d’Etat, qui avec l’armée constitue l’un des milliers majeurs du système au pouvoir en Algérie depuis l’indépendance. Le natif de Mechria, dans l’ouest du pays, qui a été wali de plusieurs régions comme Adrar, Batna, Tiaret et Tizi-Ouzou, est entré au gouvernement pour la première en 1991 lors qu’il avait été désigné ministre délégué aux collectivités locales par le Chadli Bendjedid, Après une longue traversée du désert qui a duré sept ans, il est rappelé en décembre 1999 par Abdelaziz Bouteflika, élu comme président huit mois auparavant, au  poste de ministre de la Communication et de la Culture. Six mois plus tard, il retourne au poste de ministre délégué chargé des Collectivités locales. 

Nommé en 2001 ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, il est remercié en 2002. Ce départ du gouvernement ne l’empêche, cependant, pas d’être plusieurs fois désigné par le président Bouteflika pour le représenter à l’étranger. De retour en 2012 au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, il est ensuite nommé en janvier 2017 ministre du Commerce à titre intérimaire, avant d’être promu quatre mois plus tard comme Premier ministre. 

Selon les médias algériens, sa volonté d’assainir alors certains secteurs de l’administration et de l’économie a poussé ses adversaires à réclamer départ. Les services de la présidence de Bouteflika qui a fini par le remercier au bout de seulement trois mois a justifié sa destitution par son « harcèlement contre les hommes d’affaires. Deux mois après sa prise de fonction, le chef de gouvernement au plus court règne dans l’histoire de l’Algérie, avait adressé plusieurs mises en demeure à de grandes entreprises locales et étrangères adjudicataires d’importants marchés publics d’infrastructure les menaçant de résilier les contrats pour des chantiers en retard. Parmi elles, une entreprise appartenant à Ali Haddad, un jeune homme d’affaires qui dirige le puissant Forum des chefs d’entreprises (FCE), une organisation patronale très proche de Saïd Bouteflika, frère et conseiller très écouté du chef de l’État.

Ces mesures lui ont valu une certaine sympathie au sein d’une partie de de l’opinion publique.

Cette posture de « casseur des oligarques » et de « Monsieur Propre ne l’a pourtant pas empêché de s’afficher comme un fervent défenseur d’une candidature pour un cinquième mandat de Bouteflika avant que le veux président affaibli par la maladie depuis plusieurs années ne soit contraint d’y renoncer puis d’être « démissionné » par l’armée sous la pression de ce qui deviendra plus tard le hirak: ce mouvement populaire massif qui depuis février secoue l’Algérie réclamant un changement radical du pouvoir et qui a tout fait pour empêcher le déroulement de cette élection présidentielle à l’issue de laquelle Tebboune a été déclaré élu vendredi. .

Sans que cela soit de manière directe et personnelle, le futur nouveau président algérien est lui-même touché par des histoires « d’argent sale ». En pleine campagne électorale, un de ses proches soutiens a été arrêté et emprisonné pour des faits présumés de corruption. Son propre fils est détenu dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent impliquant un homme lié à une importante saisie de cocaïne effectuée en mai 2018 dans le port d’Oran, dans l’ouest du pays. 

Des dossiers parmi d’autres, sur lesquels celui qui lors de son éphémère passage à la tête du gouvernement disait qu’il voulait « séparer la politique et les affaires » sera sans doute très surveillé.

Algérie: la nuit la plus longue de l’élection la plus courte (Chronique)

Surprise ! Un ancien Premier ministre de Bouteflika, qui n’a ni parti ni popularité ni soutiens officiels, est proclamé 11ème Président de la jeune république algérienne. Récit de cette nuit du douzdouz, où tout s’est joué, et des réactions violentes qui vont suivre. Une chronique exclusive pour APA du célèbre journaliste et écrivain algérien Chawki Amari.Alors que tout était une forte abstention et tout allait vers des résultats plus ou moins équivalents pour les 5 candidats avec une victoire du candidat du consensus, Azzedine Mihoubi, c’est Abdelmadjid Tebboune, qui est élu au premier tour, avec 58,15% des voix.

Naturellement, la nuit la plus longue est le 21 décembre, équinoxe d’hiver du à l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre. Mais tout le monde le sait, la planète bleue a déjà tourné au rouge et elle ne tourne plus bien rond, à cause entre autres du dérèglement climatique. A Alger, un peu en avance cette année sur les contestations mondiales, la nuit la plus longue fut celle du 12 au 13 décembre, pas vraiment froide mais avec des rafales de vents tournantes.

19h

 Heure officielle de fermeture des bureaux de vote. De l’avis général, des sondeurs, observateurs, militants de partis et coiffeurs assermentés, la participation est faible, entre 10 et 20%, semblable à celle des Algériens de l’étranger, annoncée officiellement à moins de 10%. « On ne les aime pas vraiment parce qu’ils sont censés vivre mieux que nous », explique un mécanicien d’Alger qui attendait le second tour pour voter, « mais ce sont quand même des Algériens. » En effet, il est plus difficile de truquer un scrutin à l’étranger qu’ici. En Algérie, peu de votants, des manifestations permanentes, qui ont, le soir même du vote, nuit tombée, dégénéré en affrontements directs avec les forces de sécurité à Alger.

20h

Tout le monde attend le taux de participation officiel, en général donné toutes les deux heures par les officiels et le soir même du scrutin. A 17h, il était annoncé à 20%. On commence à sentir l’entourloupe. Pourtant, l’ANIE, Autorité nationale et indépendante des élections, mise en place pour sécuriser le scrutin, explique l’impossibilité de la fraude « grâce à des nouveaux moyens informatiques » selon son directeur Mohamed Chorfi, ancien ministre de la justice de Bouteflika. Il a donné, verbalement, toutes les garanties, mais son Autorité est essentiellement composée d’apparatchiks du sérail qui préfèrent le poste aux postures. De quoi douter de l’Intelligence Artificielle, du futur numérique et de la validité du scrutin, les Algérien(ne)s aimant les traditions, la vérité et le soleil du jour.

21h

Le calme revient à Alger, chacun est rentré chez lui en attendant les résultats officiels. Des mouvements de véhicules noirs sont visibles, une effervescence inhabituelle et des rumeurs contradictoires. La participation aux élections est annoncée à 39%, soit 10 millions de votants sur 24. Le doute s’installe. Les Algérie(ne)s aiment les rumeurs et dormir la nuit.

Minuit

Il était le favori du régime, mais vieillissant, âgé de 71 ans, directement impliqué dans la gestion Bouteflika dont il a été ministre et même Premier ministre, il est surtout empêtré dans une histoire de cocaïne. Son propre fils, lié à l’importation d’énormes quantités de drogue mélangées dans des containers de drogue dure à destination de l’armée, 10 milliards de dollars par an de budget, le seul en hausse encore cette année, a été mis en prison, puis relâché sous conditionnelle, et régulièrement entendu par la justice. Une affaire toujours pas réglée, qui empoisonne son profil et le fait passer pour un mafieux.

Le Général Gaïd Salah se réunit sur les hauteurs d’Alger avec le ministre de l’intérieur, Nourredine Bedoui, qui roulait pour Mihoubi, en compagnie d’autres convives importants dans le dispositif. La nuit sera longue, le FLN et le RND, partis conservateurs et nationalistes au pouvoir, assistés des organisations satellites, ont tous appelé à voter Azzedine Mihoubi, plus jeune, moins marqué par l’ère Bouteflika, poète mais d’une soumission totale à la puissance dominante. C’est pendant ces quelques heures que le destin bascule.

8h

C’est vendredi, jour férié de repos hebdomadaire, équivalent du dimanche chez les Chrétiens mais point d’achoppement avec les Musulmans : » Dieu a créé la Terre en 6 jours et s’est reposé le 7ème, c’est-à-dire le dimanche ? » s’interroge une infirmière partisane de Gaïd Salah, « ce n’est donc pas un Dieu s’il doit se reposer. » Pour l’élection algérienne, il n’y a eu effectivement aucun repos et le Général Gaïd Salah n’a pas dormi. Mais il a pris sa décision et a convaincu les autres.

9h

On est déjà le 13/12 et le « douzdouz » est derrière, ce jour est le lendemain du vote, un vendredi 13. L’APS, agence officielle, annonce étrangement des résultats pour l’élection dans une semaine, précisant que le deuxième tour aura lieu entre la fin décembre et le début janvier. Pourtant, des fuites annoncent Abdelmadjid Tebboune Président, au premier tour.

10h

Alors que l’Algérie Presse Service (service public) ne donne toujours rien, pas même la tenue d’une conférence de presse ou de résultats préliminaires, quelques médias non officiels sur internet annoncent une conférence de presse à 11h du président de l’ANIE, l’autorité de surveillance des élections.

 11h

L’agence officielle ne publie toujours rien, mais à 11h et quelques, Mohamed Chorfi, directeur de l’ANIE, annonce d’une voix froide la victoire de Abdelmadjid Tebboune, au premier tour, à 58,15%. C’est l’étonnement, pas même de 2ème tour. Dialogue rapide dans un café abasourdi, « le 2ème tour n’est pas dans nos traditions », ce à quoi lui répond un opposant, très déçu ; « Les élections ne sont pas dans nos traditions. » 

Débat sur l’Algérie profonde, « ils ont voté Tebboune », même si personne ne l’apprécie au fond, ce à quoi on répond que non, « la profondeur n’est pas la stupidité », le trucage semble évident, malgré les promesses et presque un an de Hirak.

Midi

L’islamiste Bengrina serait en tête et aurait faussé le scrutin et provoqué la décision de le changer. Ce à quoi on répond qu’il n’a aucune chance, l’Algérie, bien que traditionaliste et plus ou moins religieuse, est vaccinée contre l’islamisme politique. Mais ce qui justifie pour d’autres le trucage en faveur de Tebboune. C’est donc bien un alibi, le même.

 13h

Les hélicoptères entament leur survol des grandes villes du Nord, où la population est la plus dense et la plus hostile à ces élections.

 14h

C’est la sortie de la grande prière hebdomadaire, heure traditionnelle où les manifestants du matin rencontrent les manifestants de l’après-midi. Pratiquants et non pratiquants fusionnent, occasionnant d’immenses rassemblements contre les élections, des millions, contre le général Gaïd Salah, contre tous ceux qui sont liés de près ou de loin au régime Bouteflika, et pour un état civil, non militaire. Et évidemment contre Tebboune, le nouveau Président.

15h

C’est en tous cas la première fois qu’un Président, soutenu officiellement par le FLN, n’est pas élu.  Ce qui signe la fin de ce parti historique et inaugure d’une nouvelle reconfiguration de l’échiquier politique.

Dehors, il y a foule, les manifestants sont très en colère et la police ne sait pas quoi faire. Des affrontements sont à prévoir, à ce moment personne ne sait où tout cela va aller. La promesse pacifiste des manifestants de tout le pays, qui en avait fait un modèle mondial, est en train d’être touchée par une forme nécessaire de la violence, pendant que plusieurs parties, elles aussi partisanes de la méthode de pression douce, sont contaminées par l’idée de Lénine, « la guerre est un accélérateur d’Histoire. » La nuit d’hier a été longue. Pourtant, elle n’a accouché d’aucune lueur de l’aube.

Le général Haftar ordonne « l’assaut final » sur Tripoli

Le général Khalifa Haftar a ordonné aux troupes de l’armée nationale libyenne sous son commandement de lancer un dernier assaut sur Tripoli pour mettre fin à l’impasse militaire de huit mois et pour prendre le contrôle de la capitale aux forces fidèles au gouvernement issu de l’Accord national.Dans une allocution télévisée, jeudi soir, Haftar a affirmé que l’heure zéro était proche pour toutes les unités militaires sous son commandement de marcher sur Tripoli.

« Aujourd’hui, nous annonçons la bataille décisive et les progrès vers le cœur de la capitale », a-t-il déclaré depuis son quartier général à l’est de la Libye, coupé administrativement du reste du pays où d’autres milices dictent leur loi.

« Avec l’entrée en action de notre armée nationale, nous arrachons la Libye des griffes du terrorisme et des traîtres, et aujourd’hui nous annonçons une bataille décisive et progressons vers le cœur de la capitale pour briser ses liens, mettre fin à sa capture et procurer de la joie à peuple », a-t-il lancé.

Jusqu’au moment de cette annonce, il y a eu une accalmie dans la lutte pour la capitale, un conflit qui a commencé en avril dernier lorsque Haftar a ordonné l’invasion de la ville qui est sous le contrôle du gouvernement soutenu par la communauté internationale.

Plus de 1000 personnes, pour la plupart des civils, sont mortes depuis que la bataille de Tripoli a éclaté, forçant des centaines de milliers de personnes à quitter la ville et ses environs.

Haftar, le chef suprême de ce qui reste de l’armée nationale libyenne est considéré comme l’homme fort de l’est du pays.

Mauritanie : dix ans de prison pour le violeur d’une fillette de sept ans

Un quinquagénaire a été condamné par la Cour criminelle de Nouadhibou à dix ans de prison et à une amende 100.000 ouguiyas (2.632 dollars) pour viol d’une fillette de sept ans.Prononcé jeudi, ce verdict apaise en partie les parents de la victime et les organisations de défense des droits de l’homme qui ont organisé plusieurs marches de protestation pour que se tienne au plus vite le procès.  

Enlevée sur le chemin de l’école, la fillette avait ensuite été violée par son kidnappeur, provoquant une onde de choc au sein de la société mauritanienne.

Lors de la lecture de la sentence, la police a dû évacuer la salle du tribunal et le public, nullement découragé, s’est rassemblé devant la juridiction pour suivre le verdict que beaucoup de personnes ont qualifié de complaisant.

Présidentielle algérienne: Abdelmadjid Tebboune élu au 1er tour avec 58,15%

L’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Algérie du jeudi 12 décembre avec 58,15 % des voix, a annoncé vendredi le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi.Abdelmadjid Tebboune, 74 ans et candidat indépendant, devance largement ses concurrents, respectivement Abdelkader Bengrina (17,38 %), Ali Benflis (10,55 %), Azzedine Mihoubi (7,26 %) et Abdelaziz Belaïd avec 6,66 %.

Tebboune succède ainsi à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril dernier par un vaste mouvement de protestation contre le système en place.

Par ailleurs, le scrutin a enregistré un très faible taux de participation (39,83 %), même si le président de l’Anie a salué « l’ambiance de fête » dans lequel il s’est déroulé, sans omettre de remercier l’armée.

Présidentielle algérienne : le taux de participation est de 20,43% à la mi-journée

Le taux de participation à la présidentielle de jeudi en Algérie était de 20,43% à 15H00 (14H00 GMT), a indiqué le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi.Les Algériens votent aujourd’hui pour élire le successeur du président Abdelaziz Bouteflika emporté par une contestation populaire massive.

Selon l’Anie, ce taux se situait à un peu moins de 8% à 11h. Dans les 48 Wilayas, ce chiffre était estimé au plus fort à 15,51% à Tamanrasset et 0,02% à Tizi-Ouzou en Kabylie connue pour ses vastes mobilisations anti-régime.

Ce scrutin présidentiel perçu comme une manoeuvre de survie du régime est sans doute boycotté par les Algériens et Algériennes qui manifestent tous les mardis et vendredis, depuis dix mois, contre le « système » en place et l’organisation de cette élection.
Le «Hirak», mouvement anti-régime né le 22 février et ayant obtenu la démission en avril du président Bouteflika, reste farouchement opposé à ce scrutin que le pouvoir, aux mains de l’armée, veut organiser coûte que coûte.

D’ailleurs, une journée du Hirak a été improvisée dans la matinée dans plusieurs grandes villes, nécessitant l’intervention de la police.

Le mouvement dénonce une « mascarade électorale » et exige la fin du « système » au pouvoir depuis l’indépendance en 1962 et le départ de tous ceux qui ont soutenu ou pris part aux 20 ans de présidence de Bouteflika.

Les cinq candidats à la présidentielle sont tous considérés par la contestation comme des enfants de ce « système » et accusés de lui servir de caution.

Les quelque 61.000 bureaux de vote ont ouvert depuis 08H00 (07H00 GMT) à travers le pays et doivent fermer à 19H00 (18H00 GMT), mais aucun chiffre ne devrait être disponible immédiatement.

Présidentielle algérienne : un scrutin contesté

Le pouvoir n’a pas lésiné sur les arguments pour que les Algériens participent massivement à la présidentielle de jeudi 12 décembre, mais…Quel que soit le nombre d’Algériens qui ira finalement voter, on pourra tout reprocher à l’homme fort d’Alger, le général Gaïd Salah, chef d’état-major des armées et vice-ministre de la Défense, sauf de ne pas avoir tout fait pour pousser ses compatriotes à participer à la présidentielle du jeudi 12 décembre. À coup de discours télévisés adressés au grand public et de réunions avec les différents corps de l’Etat, le patron de l’armée algérienne n’a pas lésiné sur les arguments pour que les Algériens participent massivement à cette élection qui, selon lui, serait le « parachèvement irrévocable du parcours du 1er novembre 1954 », date du déclenchement de la guerre de libération nationale qui aboutira à l’indépendance du pays en 1962.

L’insistance répétée du chef de l’armée algérienne pour que ses compatriotes se rendent « massivement (…) aux urnes » infliger « une gifle cinglante à tous ceux qui s’attaquent à l’Algérie », traduit une profonde inquiétude: celle de voir ce scrutin se traduire par un fiasco alors qu’il y tient personnellement pour «normaliser » la présidence après la démission forcée du président Abdelaziz Bouteflika.

Imposée sans consultation avec ses opposants, ce scrutin est vivement contesté par une grande partie des Algériens. Depuis le 22 février dernier, partout dans ce vaste pays aux quarante millions d’habitants, ils sont des milliers à battre le pavé chaque vendredi après la grande prière réclamant une « véritable transition démocratique » censée démanteler le système au pouvoir depuis l’indépendance.

« Organisé » dans le cadre d’un Hirak (mouvement en arabe), les Algériens étaient initialement sortis dans la rue pour protester contre une candidature à un cinquième mandat alors envisagé par le président Bouteflika dont l’état de santé était manifestement incompatible avec la fonction de chef de l’Etat.

Après plusieurs semaines de manifestations pacifiques, le Hirak avait obtenu une première victoire. C’était le 26 mars. Ce jour-là, Bouteflika dont l’élection était assurée le 18 avril est « démissionné » par l’armée. Son chef, le général Gaïd Salah, jusqu’alors réputé proche du président oblige le Conseil constitutionnel à constater l’empêchement du chef de l’Etat et à procéder à l’application des dispositions prévues dans ce cas par la constitution. Abdelkader Bensalah président du Conseil de la nation (Sénat) le remplace. Mais le Hirak ne veut pas de ce proche du président déchu. Mieux : il réclame la démission de l’ensemble des figures du régime de Bouteflika et au-delà le démantèlement de tout le système de pouvoir en place depuis l’indépendance.

L’armée croit pouvoir calmer la situation en ordonnant l’arrestation des principales figures du régime du président déchu: Anciens ministres, conseillers, hommes d’affaires et personnalités proches dirigeants d’entreprises, entourage familial du président Bouteflika etc., la purge est massive mais elle ne calme pas les manifestants.

En juin, le Hirak obtient une seconde victoire. Sous sa pression, l’élection présidentielle prévue pour le 4 juillet est annulée par le Conseil constitutionnel qui déplore « l’impossibilité de tenir l’élection du président de la République, le 4 juillet 2019 » et demande « la réorganisation de celle-ci ».

Deux mois plus tard, le général Gaïd Salah fixe un nouveau calendrier. Cette fois, il semble décidé à faire aboutir son agenda. Sous son influence, Abdelkader Bensalah, le président par intérim, signe le décret de convocation du collège électoral et fixe la présidentielle au 12 décembre.

Cette fois, ce sont 23 candidats qui déposent leurs dossiers devant l’ANIE,  l’Autorité nationale indépendante des élections, en charge de l’organisation du scrutin nouvellement créée. Cinq seulement sont retenus: les anciens Premiers ministres Abdelmadjid Tebboune et Ali Benflis, l’ancien ministre de la Culture Azzeddine Mihoubi, l’ex-ministre du Tourisme Abdelkader Bengrina et d’Abdelaziz Belaïd, président du Front el Moustakbal. Tous ont en commun d’avoir été collaborateurs ou soutiens du président Bouteflika. Une lourde étiquette dont le vainqueur parmi ces« enfants du système » aura bien du mal à se débarrasser sans grand dommage.