Raid de Barkhane à Abeibara : Paris et Bamako divisées

La Force Barkhane a mené une opération anti-terroriste dans les alentours d’Abeibara le 23 et 24 octobre dernier faisant 15 morts dont 11 militaires maliens en otage. Les autorités françaises n’ont jamais admises leur responsabilité, alors que le Président IBK soutient dans une interview accordée à Jeune Afrique, parue le dimanche que c’était « bien des otages » maliens.

Le voile est donc levé. Le raid de Barkhane mené le 23 et 24 octobre dernier avait enregistré une quinzaine de victimes. L’opération « a permis de mettre hors de combat 15 membres d’un groupe dépendant d’Ansar Dine », souligne une déclaration du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères datant du 2 novembre. Mais le doute entretenue sur la mort des 11 soldats maliens dans ce raid fini peu à peu par se lever. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, parue le dimanche dernier, le Président Ibrahim Boubacar Keïta, lève toute ambiguïté sur le sort tragique de ces soldats. « Il s’agissait bel et bien des otages des terroristes et il ne faudrait pas qu’il y ait là-dessus la moindre ambiguïté entre nos amis français et nous », a déclaré IBK dans cette entretien. Ces militaires ont été pris en otage dans différents combats ayant eu lieu entre juillet 2016 et mars 2017.

Ce qui divise

Pour l’État-major français, ce sont des terroristes qui ont été mis hors d’état de nuire. « À aucun moment », les renseignements n’ont permis d’établir la présence des militaires maliens sur le lieu de l’opération, soutient l’Etat-major des armées françaises. Hors, le ministre malien de la Défense, Tiena Coulibaly, avait dans un communiqué datant du 31 octobre fait savoir que « des militaires maliens, détenus par des terroristes ont trouvé la mort » dans cette opération. Quelques jours après le raid, le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, dirigé par Iyad Ag Agaly accuse Barkhane d’avoir tué « les onze soldats maliens qui étaient captifs près d’Abeibara ainsi que trois moujahiddin.» Pour le président IBK, cette bavure des forces Barkhane est « un fait regrettable, qui peut hélas survenir dans ce type d’opération », admet-t-il dans l’entretien accordé à Jeune Afrique. Certaines sources françaises pensent que les otages avaient été retournés par les islamistes. Mais selon IBK, on ne doit pas « chercher d’autres raisons qui n’existent pas » a-t-il appuyé.

Les renseignements ayant conduit à mener cette grande opération restent flous. Des questions se posent, vues les moyens techniques et humains dont disposent la force Barkhane, mais ne lui ayant pas permis de distinguer des otages des terroristes. Alors que le général Christan Allavène, commandant de la force Barkhane, s’interrogeait, lors d’une conférence de presse tenue le 21 novembre à Bamako, sur la nécessité d’aborder le sujet, voici qu’il refait surface. Une divergence des points de vue qui crédite les zones d’ombre autour de ce drame.

Les 11 otages maliens seraient morts !

 

 

Ils sont onze  militaires maliens au total à avoir été capturés lors des combats entre juillet 2016 et mars 2017 par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à AQMI et  dirigé par Iyad Ag Agaly. Leur dernière apparition date d’une  une vidéo relayée le 18 octobre passé par l’agence Menastream. Ils sont malheureusement morts.

Les militaires maliens  détenus depuis juin 2016,  par le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans,  dirigé par Iyad Ag Aghaly ont connu d’après nos informations le pire sort. D’abord, c’est le site d’actualités Mauritanienne Alakhbar qui aurait relayé l’information.  Dans un extrait d’un message écrit en arabe on peut lire : « la défense de l’islam et des musulmans déclare la mort des prisonniers de guerre dans un bombardement ». Dans la déclaration publiée, le groupe a annoncé que ces militaires ont été tués lors d’une attaque aérienne menée par les forces françaises le mardi  24 octobre. Le lieu cependant n’a pas été précisé. Toujours selon la déclaration, ce sont des barils d’explosifs sur place qui ont tué les soldats en détention avant le débarquement de  troupes françaises qui se sont affrontées avec le groupe qui tenait la garde. En effet une opération de l’armée française a ciblé lundi soir 23 octobre dans le cercle d’Abeibara  dans la région de Kidal, des membres du groupe islamiste Ansar Dine. Cette intervention qui a abouti à la neutralisation de 15 terroristes, a impliqué des Mirages français, des hélicoptères d’attaques et des forces terrestres selon  un porte-parole des armées françaises. Selon les informations provenant du site Alakhbar, sur lequel la déclaration aurait été publiée, l’annonce faite par l’armée française où elle a «  annoncé l’élimination d’un bataillon des personnes » est sans «  fondement » et qu’il « s’agissait des prisonniers de l’armée malienne et des éléments de l’organisation qui étaient chargés de la surveillance ». Aucune autorité malienne n’a pour l’heure communiqué face à cet acte insoutenable. Une source digne de foi et  très proche du dossier, a confirmé malheureusement la mort des otages sans vouloir en dire plus pour le moment. Il faut rappeler que lors de leur dernière apparition vidéo, ces otages ont appelé à l’aide de chaque malien et du Président de la République en particulier pour leur libération. Si la nouvelle de leur mort dans des circonstances encore non élucidées se confirme officiellement, le choc sera manifeste au vu des espoirs liés à leur libération. Le collectif notamment de soutien aux otages maliens, qui a contribué à la libération d’Amadou Ndjoum est parmi les plus impliqués dans ce dossier et se trouve effondré par cette effroyable perte.

 

 

Otages maliens : Quid des militaires ?

 

 

 

La mobilisation pour la libération des otages maliens se poursuit. « Des », car ils sont effectivement officiellement 6 à être entre les mains de ravisseurs. Amadou Ndjoum est le seul civil. Le sort de ces militaires, s’il n’est pas évoqué par l’armée, est lui aussi au cœur des inquiétudes.

Cela fait 14 mois qu’ils sont aux mains du groupe islamiste Ansar Dine, dirigé par Iyad Ag Ghaly. Ils sont déclarés manquants dans les effectifs de l’armée malienne depuis l’attaque meurtrière de Nampala, le 19 juillet 2016. Depuis, pas vraiment de nouvelles d’eux, hormis la revendication de leur détention par Ansar Dine. Mobilisé pour la libération de l’agent de l’INPS Amadou Ndjoum, un collectif se bat également pour défendre la cause de ces soldats, dont les proches ont bien l’impression que « leur sort n’intéresse pas vraiment ». « Eux, leur cas est pire. Ils sont militaires. Ces gens les considèrent comme des prisonniers de guerre et veulent s’en servir comme monnaie d’échange, voire pire. Il faut agir vite », soupire un parent d’otage qui a requis l’anonymat.  Les familles de militaires ne sont en effet pas autorisées à communiquer sur cette affaire. « On en peut pas dire qu’il ne se passe rien, mais, en tout cas, on n’est au courant de rien », poursuit-il. « Les familles de ces otages sont dans l’expectative quant aux actions concrètes pour leur libération », déplore en effet le « Collectif pour la libération de Amadou Ndjoum et de tous les otages maliens ».

Oubliés ? Non, assure-t-on du côté des autorités. Des actions sont menées pour obtenir leur libération. A l’annonce de la mission de bons offices du Président du Haut Conseil Islamique El Hadj Mahmoud Dicko, les espoirs de le voir obtenir leur retour chez eux avaient fusé, très vite refroidis par la difficulté de la tâche confiée à celui qui avait réussi en 2014 à obtenir la libération des otages après les évènements de Kidal. La dernière fois que l’on a entendu parler « officiellement » d’eux, c’était sur le site d’information mauritanien Al-Akhbar. Une vidéo y était diffusée le 05 août 2016, il y a un peu plus d’un an, les montrant agenouillés devant un drapeau noir tenu par des hommes armés. Ils y déclinaient leur identités, grades et matricules militaires et précisaient les circonstances de leur enlèvement. Le sous-officier et les quatre hommes de rang font partie des « six portés disparus » annoncés par l’armée pendant l’attaque de Nampala et la diffusion de la vidéo. Qui n’a été suivie d’aucune autre preuve de vie.

Deux ex-otages d’AQMI se confient

Libéré en juin 2017 après plus de 5 ans de captivité, l’ex-otage Suédois Johan Gustafsson détenu par Al Qaïda au Mali, a critiqué le paiement des rançons dans les prises d’otage, lors d’une interview à la télévision suédoise. Libéré un mois plus tard, le sud-africain Stephen McGown, a expliqué comment il est « resté positif » afin que sa famille retrouve « un meilleur homme » à sa libération.

« Personnellement, je pense que ce n’est pas bien de payer (une rançon). Cela met en danger d’autres personnes (…) Ce sont d’importantes sommes qui (…) ont un impact énorme sur la guerre. (Les groupes djihadistes) peuvent utiliser cet argent dans leur machinerie de guerre », selon l’ex-otage Johan Gustafson, le 10 août 2017, lors de sa première conférence de presse depuis sa libération.

Le Suédois avait été enlevé le 25 novembre 2011 à Tombouctou, en compagnie d’un Sud-africain, un Néerlandais et un Allemand qui avait été tué en essayant de résister à ses ravisseurs.

Le Néerlandais a été libéré en 2015 par les forces françaises et le Sud-africain libéré par le groupe djihadiste le 29 juillet 2017. Une libération effectuée sans aucun paiement de rançon, selon les autorités sud-africaines.

Stephen McGown, l’ex-otage sud-africain âgé aujourd’hui de 42 ans, évoquant ses techniques d’adaptation lors de sa détention a déclaré : « Parfois vous dormez beaucoup, parfois vous êtes misérable », « j’ai essayé d’échapper à la réalité », « j’ai essayé de voir le meilleur de la situation ». Soutenu dans cette épreuve par son père et son épouse, il a perdu sa mère en mai 2017 pendant sa détention.  Lui, qui voulait simplement faire le tour de l’Afrique à vélo, a dû se résoudre à rester « positif » afin de retrouver sa famille étant « un homme meilleur ». Converti à l’islam, de son propre gré », il avoue que « cela a contribué à « changer les choses de façon spectaculaire ». Même s’il affirme avoir craint pour sa vie à trois reprises, il dit avoir été « bien traité » par ses ravisseurs surtout après s’être converti. Lors de la conférence de presse qu’il a tenu ce 10 août 2017, il avoue que leur situation a été instable durant la première année. Ils étaient « obligés de dormir les mains liées et le visage bandé ». Ils étaient autorisés à marcher mais étaient vite rappelés à l’ordre lorsqu’ils faisaient un pas de trop.

Quant aux conditions de libération du Suédois, la ministre suédoise des affaires étrangères a déclaré que c’était le résultat de « plusieurs années d’effort » de la part de la police, des politiciens de la diplomatie suédoise et des autorités suédoise et internationale. L’ex-otage a lui-même affirmé qu’il avait été simplement « chassé » dans le désert par ses ravisseurs et que des policiers suédois étaient ensuite venus le chercher et l’accompagner en Suède.

Otages au Sahel : Négociation mode d’emploi

Le 1er juillet 2017, Nusrat Al Islam publiait une vidéo montrant six otages, dont l’humanitaire française de Gao, Sophie Pétronin, appelant les gouvernements des pays de ces ressortissants étrangers à œuvrer à leur libération. Si, officiellement, ces États affirment toujours ne jamais transiger avec les terroristes, des négociations secrètes, avec de nombreux intermédiaires sont souvent initiées, pour, avec du temps et beaucoup d’argent, tenter de faire libérer les captifs.

  « Ce sont des terroristes, des voyous et des assassins […]. Nous mettrons toute notre énergie à les éradiquer », assenait Emmanuel Macron le week-end dernier à Bamako, qualifiant ainsi les ravisseurs de Sophie Pétronin, l’otage française détenue avec 5 autres par AQMI et ses « associés », quelque part dans l’immensité du désert sahélien. Dans une vidéo publiée par le groupe djihadiste le 1er juillet dernier, la Française, coiffée d’un foulard vert, les traits tirés, enjoignait d’une voix monocorde le président français à faire son possible pour la faire libérer.

« Ils exhibent leurs otages pour attirer l’attention des gouvernements et de leurs populations. Les Français par exemple mettront ainsi la pression sur Macron. Pour eux, les otages, ce sont comme des produits mis aux enchères, une vitrine, un atout pour faire chanter un État et qui peut rapporter gros, environ 5 millions d’euros par tête », décrypte un officier touareg très au fait de l’activité terroriste régionale, qui considère que cette vidéo est aussi un camouflet pour les gouvernements et leurs services de renseignements, incapables après des mois voire des années de débusquer ces groupes et de retrouver leurs ressortissants.

Si cette vidéo apporte une preuve de vie des otages, elle n’éclaire en rien sur les revendications proprement dites des ravisseurs. Un homme au visage couvert fait néanmoins, dans la vidéo, référence à de précédentes libérations d’otages et prévient que d’autres dépendront de la volonté politique de leurs gouvernements respectifs. Un appel du pied à peine voilé à ces gouvernements pour prendre contact et négocier le sort des détenus, si toutefois négociations il y aura.

 Source de revenus Bâtir un réseau fiable de négociations avec les ravisseurs dépend d’un seul critère, la confiance. « Les ravisseurs vous acceptent lorsque vous êtes introduits auprès d’eux par une ou plusieurs personnes auxquelles ils font confiance. Votre origine importe peu, il faut surtout être de bonne foi, ne jamais mentir, ne jamais promettre ce que vous ne pourrez pas réaliser. De toute façon, vous gagnerez leur confiance définitivement une fois que les négociations auront abouti », explique cette source qui a déjà « facilité » la libération d’otages au Sahel. « Durant toutes les tractations, ils assurent le minimum pour que les otages restent en vie. En dehors de cela ils n’ont pas une grande considération pour leurs détenus », poursuit-elle. Les transactions peuvent concerner la libération de prisonniers ou de très importantes sommes d’argent, et les négociations peuvent durer longtemps, car les exigences des ravisseurs sont souvent difficiles, voire impossibles à satisfaire. « Les sommes versées aux ravisseurs, telles que rapportées par les médias, paraissent importantes mais ne constituent pas la partie vitale de l’entretien d’une katiba, qui est composée de plusieurs cercles. Ces groupes sont nombreux à se partager ces sommes et il ne faut pas oublier non plus que la vie dans le désert coûte très cher », ajoute la même source.

L’argent des rançons sert généralement à acheter des armes, de l’essence et de la nourriture, ainsi qu’à assurer la sécurité de ces groupes qui vivent dans la clandestinité. Une sorte de forfait d’existence prolongée pour une période indéterminée. « Les rançons, qui financent ces groupes radicaux et dangereux, c’est un moyen efficace de faire perdurer les djihadistes chez nous », lâche ce combattant du MNLA, qui voit aussi dans la lutte contre le terrorisme en Afrique une guerre par procuration de l’Europe.

Alors, négocier ou éradiquer ? La sortie du Président Macron, dimanche 2 juillet, pourrait être un élément de réponse, conforme à la règle française qui est de ne pas négocier avec les terroristes. Mais après la détermination et les coups de menton médiatiques, reste la realpolitik, où il en est souvent autrement. « Ce qui se passera, je l’ignore, mais je suppose que, soucieux de la situation pénible dans laquelle se retrouve l’une de ses citoyennes, l’État français tentera d’y trouver une solution… », conclut, sibyllin, cet ancien intermédiaire, sous anonymat.

Sébastien Pétronin : « Je reste le fils de Sophie et je me bats pour qu’elle sorte de ça »

Sophie Pétronin, enlevée le 24 décembre 2016, est réapparue, dans la nuit du 1er juillet, dans une vidéo diffusée par la coalition djihadiste Nusrat al-islam avec 5 autres otages, quelque part au Sahel. C’est la seule « trace de vie », depuis son rapt, qu’on ait de cette femme de 71 ans qui vivait au Mali, à Gao, où elle consacrait son temps aux enfants orphelins. Sébastien Pétronin, son fils, a livré au Journal du Mali, son sentiment après la publication de cette vidéo et expliqué le combat qu’il mène avec sa famille et, il l’espère, avec les autorités françaises, pour tenter de libérer Sophie Pétronin.

Quel était l’état de santé de Sophie Pétronin, votre mère, avant son enlèvement, car elle évoque dans la vidéo publiée par la coalition terroriste Nusrat Al Islam, une tumeur au sein gauche ?

Cela me préoccupe d’apprendre ça. Je ne l’ai pas vu depuis plus d’une année donc je ne sais pas. Ma mère était extrêmement discrète, elle n’était pas du genre à se raconter, sauf s’il y avait un caractère d’urgence. Donc, il est très possible qu’elle ait eu ce souci à sa connaissance et qu’elle ne nous ait pas informés.

Depuis son enlèvement en décembre 2016 et avant la publication de cette vidéo, aviez-vous eu des preuves de vie de Sophie Pétronin ?

Le dernier contact que j’ai eu avec elle, c’était une demi-heure avant son enlèvement par un échange de mail. Après ça, plus de nouvelles. Puis par la suite on a eu beaucoup de signaux, d’avertissements, comme quoi elle était vivante mais avec un degré de fiabilité relatif. M. Macron a d’ailleurs utilisé les mots parfaits en parlant de « trace de vie » mais ce n’est pas une preuve de vie. Depuis la diffusion de cette vidéo, on est dans un degré de fiabilité beaucoup plus important puisque c’est public et officiel, mais pour nous ce n’est pas encore un soulagement, c’est une bonne direction. J’essaie de rester lucide, ce n’est pas une preuve de vie, je ne lui ai pas touché la main. Elle est en captivité avec une santé qui n’est pas optimale. Cela fait six mois et demi qu’elle est détenue et l’année prochaine elle aura 72 ans. Tous ces éléments me mettent plutôt dans un état d’inquiétude et je ne suis pas serein après avoir vu le visage de ma mère dans cette vidéo.

Vous avez déploré, avec votre famille, l’inaction des autorités françaises dans ce dossier. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Oui, mais a une nuance près, c’est qu’il y a eu un changement de gouvernement. On n’a pas caché le fait qu’on a été très agacé par la position attentiste du gouvernement précédent. Maintenant on est plus du tout dans la même dynamique. On a un échange qui est beaucoup plus marqué, beaucoup plus constructif et évolutif. Je ne peux pas encore vous dire où ça va nous mener mais on a l’impression d’être plus fortement considérés.

Le président Macron a déclaré vouloir « éradiquer » les ravisseurs de Sophie Pétronin, alors que ceux-ci semblent vouloir établir un contact pour une négociation. Ne craignez-vous pas que cette réponse du président Macron soit considérée par eux, comme un refus de la France de vouloir négocier sa libération ?

Je ne veux pas me dérober à cette question parce que j’ai envie d’y répondre. C’était plus difficile avant parce qu’on nous tenait un peu au silence et à la discrétion. Comme on est dans l’émotion, on ne sait pas très bien si ce que l’on fait est bien, s’il faut parler ou s’il vaut mieux rester discret. Mais 6 mois après son enlèvement, on se sent plus à même de parler dans les médias. Donc mon sentiment personnel, c’est que M. Macron affiche sa détermination et ne rentre pas du tout dans cette histoire avec une position inférieure ou soumise dû à la détention de ma mère, et là-dessus je suis en accord avec lui. Je crois qu’il faut afficher sa force et sa détermination. Maintenant je suis aussi son fils, donc on est très anxieux depuis le début et on ne l’est pas plus ou pas moins parce que M. Macron a affiché de la force et de la détermination. Je suis plutôt concentré à essayer de percevoir des perspectives et des solutions, c’est ça qui m’anime. Je pense que M. Macron sait ce qu’il fait, les ministères concernés savent ce qu’ils font. Ils savent aussi peut-être à la virgule près ce qu’il faut dire. C’est quelque chose qui m’échappe, je reste le fils de Sophie et je me bats juste pour qu’elle sorte de ça.

Vous vous êtes récemment déplacé plusieurs fois au Mali et dans des pays de la sous-région. Essayez-vous de votre côté d’établir un lien avec les ravisseurs pour tenter de faire libérer Sophie Pétronin ?

Dans cette histoire, depuis le début, on essaye d’être dans la bienveillance et de ne faire que des choses qui vont l’aider elle et qui vont lui profiter à elle. On a décidé d’un commun accord avec la famille que rester immobile à attendre ce n’était pas possible, pas acceptable. Le gouvernement précédent ne voulant rien faire, nous avons essayé d’avancer, de rencontrer des gens. On s’est mis dans cette dynamique-là. Aujourd’hui le gouvernement a changé, on a plus les mêmes interlocuteurs, donc, nous la famille, on va déjà observer ce que ce nouveau gouvernement est prêt à faire et à mettre en place. Si le travail est fait, évidemment on se retirera. On n’a pas la compétence ni les moyens de la sortir de là tous seuls. Mais c’est clair qu’on a voulu montrer qu’on ne la laissera pas tomber quoiqu’il arrive et tant qu’on peut, on essaiera de faire quelque chose pour la sortir de là.

Avez-vous contacté le gouvernement malien ? Est-il aussi partie prenante dans ce dossier ?

J’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères à Bamako. J’ai rencontré plusieurs fois le gouverneur de Gao et différents officiels. J’ai été très étonné de la façon dont nous a reçu le ministre des Affaires étrangères parce qu’il était très ému. Je pense que les Maliens ne considéraient pas ma mère comme une ressortissante étrangère qui venait donner un coup de main. Elle était un peu plus que ça pour eux et pour la population de Gao notamment. Ça s’est ressenti en tout cas dans l’accueil que j’ai pu recevoir à Bamako et à Gao, que ce soit avec des officiels, des non-officiels, avec des gens qui la connaissait ou pas, avec des enfants ou des adultes. Il y a eu beaucoup de chaleur. Oui, je crois que les Maliens font quelque chose pour ma mère.

Sophie Pétronin craignait-elle d’être enlevée ou qu’on attente à sa vie, vu la situation sécuritaire qui s’est dégradée au Mali ces dernières années ?

Elle était parfaitement consciente du danger. On en a parlé de vive voix la dernière fois qu’on s’est vu à mon domicile. Je dirai qu’il n’y avait pas de peur, c’était plutôt un risque accepté, mesuré et puis pour elle qui travaillait avec les enfants orphelins à Gao. La vie d’un enfant ça valait tous les risques. 15 jours avant son enlèvement elle a sauvé deux bébés qu’elle a trouvé dans une poubelle. C’était risqué, elle le savait, je le savais, on l’acceptait et si c’était à refaire, on le referait.

Al-Qaeda au Mali rend publique la vidéo de six otages dont une Française

La branche d’Al-Qaeda au Mali a publié une vidéo de six otages étrangers, dont l’Australien Arthur Kenneth Elliott, âgé de 82 ans, et la Française Sophie Pétronin, a annoncé SITE, un centre américain spécialisé dans la surveillance en ligne de la mouvance jihadiste. La vidéo de 16 minutes et 50 secondes, non datée, a été publiée samedi via la messagerie sur internet Telegram par le «Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans», une organisation jihadiste.

Les quatre autres otages sont le Sud-Africain Stephen McGown, enlevé par Al-Qaeda dans le nord du Mali en novembre 2011, le Roumain Iulian Ghergut, enlevé en avril 2015 au Burkina Faso, la missionnaire suisse Béatrice Stockly, kidnappée en janvier 2016 par le groupe jihadiste Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) et la religieuse colombienne Gloria Cecilia Narvaez Argoti, enlevée en février 2017 au Mali. Le chirurgien Arthur Kenneth Elliott et son épouse Jocelyn Elliott ont été enlevés au Burkina Faso en janvier 2015. Jocelyn Elliott a été libérée en février 2016. La Française Sophie Pétronin, à la tête d’une association d’aide à l’enfance, a été enlevée en décembre 2016 par des hommes armés à Gao, dans le nord du Mali. Aucun groupe n’avait jusqu’à présent revendiqué ce rapt.

Les otages sont présentés séparément dans la vidéo par un homme qui indique qu’il n’y a pas eu jusqu’à présent de négociations pour leur libération. A la fin de la vidéo, et sans formuler aucune demande, cet homme assure aux familles des otages qu’«aucune véritable négociation n’a commencé» pour leur libération, tout en affirmant que des discussions sont «toujours actives».

Le Sud-Africain Stephen McGown, premier à apparaître dans la vidéo, y déclare: «Maintenant nous faisons une nouvelle vidéo, mais je ne sais pas quoi dire. Tout a été dit par le passé. Tout a été dit dans les vidéos précédentes que j’ai faites», selon le transcript de SITE.

Concernant Sophie Pétronin, il est précisé qu’elle espère que le président français Emmanuel Macron, qui est arrivé au Mali dans la nuit de samedi à dimanche pour soutenir la lutte contre les groupes jihadistes, aidera à son retour auprès de sa famille, selon SITE.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaeda. Les jihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

CICR : les circonstances de la libération

Portés disparus le 16 avril, les otages sont arrivés hier vendredi à  8h du matin dans leur propre véhicule. L’un des otages, au nombre de 4, avait été libéré dimanche dernier avec un message du groupe islamiste Ansar Dine, qui a revendiqué leur enlèvement jeudi 21 avril, réclamant la libération du guide arrêté par la force française Barkhane. Moins de 24 h plus tard, les 3 otages libérés sont arrivés à  Kidal aux environs de 8h du matin avec le véhicule qu’ils utilisaient avant d’être intercepté par les djihadistes. « C’est Malick, l’otage qui a été libéré dimanche dernier qui est parti les chercher. à€ leur arrivée, ils sont directement allés dans les locaux du CICR o๠ils sont restés environ 30 minutes et après ils ont été autorisés à  retrouver leurs familles. Ils ont dit avoir été très bien traité », indique un habitant. Selon nos informations, le CICR a pris attache avec les chefs communautaires et religieux pour essayer de faire libérer leurs employés. ils sont allés ensuite s’assurer que les personnes détenues par Barkhane étaient bien traitées. Malick, qui est par ailleurs le frère de Zeina Wallet Ilady la femme de Cheick Ag Aoussa, serait allé jeudi donner des nouvelles aux djihadistes qui lui aurait remis en retour les trois otages. La libération des trois membres du CICR aurait été grandement facilité grâce à  l’influence de Cheick Ag Aoussa, le N°2 du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad. à€ l’heure actuelle on ne sait pas si Miyatene Ag Mayaris, le guide dont la libération avait été réclamé en échange de l’équipe du CICR, a été libéré. Ce dernier est un personnage important pour le groupe terroriste car il est le seul interlocuteur entre les populations de la zone, les ONG et les djihadistes. Il avait la confiance du groupe Ansar dine et agissait comme une interface pour les ONG qui travaillent dans cette partie du Nord-Mali. « Dans cette zone sensible, les gens ne peuvent pas aller là -bas comme ils veulent, les djihadistes ne souhaitent pas que l’on divulgue des informations sur eux, leur positionnement etc. C’est pour cela qu’ils ont choisi Miyatène. Il a certainement été arrêté car il sait beaucoup de choses sur les djihadistes », révèle une source locale. Pour rappel, la force Barkhane, après la mort de 3 militaires français décédés suite à  l’explosion d’une mine, a déclenché une vague d’arrestations dans la région de Kidal. Ils ont libéré vendredi 4 personnes qui avaient été interpellées la semaine dernière. D’autres personnes sont toujours détenues à  Gao o๠elles sont interrogées.

Ansar Dine affirme détenir l’équipe du CICR dans le Nord-Mali

L’enlèvement des quatres travailleurs (3 humanitaires originaires de la région + 1 chauffeur) le 16 avril dernier a été revendiqué par un responsable du groupe islamiste Ansar Dine. Les islamistes ont libéré dimanche dernier, l’un des otages, au nombre de 4, qui se trouve être chef de mission au CICR. Cet otage a été libéré avec un message destiné à  la force Barkhane, demandant la libération du guide qui accompagnait les travailleurs du Comité international de la Croix-rouge (CICR), arrêté par Barkhane le jour de l’enlèvement, car soupçonné de connivence avec Ansar Dine. Le message promettait la libération des otages du CICR en échange du guide. Le chef de mission du CICR comme le guide sont des parents du numéro 2 du haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), Cheick Ag Aoussa. Ce dernier est un notable puissant et craint à  Kidal. De 2012 à  2013, il était le numéro 2 du groupe terroriste et commandait les forces d’Ansar Dine à  Aguel’hoc, il est maintenant chef militaire et numéro 2 du HCUA. Sa réputation et sa grande fortune lui assurent l’allégeance des jeunes et des vieux Touaregs de Kidal. Lors de son arrestation, le guide était accompagné d’un jeune homme, lui aussi arrêté. Selon nos informations, le CICR est actuellement en négociation pour libérer les otages, ils ont pris attache avec Cheick Ag Aaoussa et Barkhane pour favoriser ces négociations. Sollicité par le Journal du Mali, le CICR n’a pas souhaité répondre à  nos questions concernant les revendications d’Ansar Dine, la libération d’un des otages et l’arrestation du guide de l’équipe.

Libération de Wadoussène : Mohamed Ali Bathily s’explique

Afin de calmer la polémique et mettre fin aux supputations en tous genres, le ministre malien de la justice, Mohamed Ali Bathily, après s’être confié à  la chaà®ne française France 24, sur les circonstances de la libération de l’otage français Serge Lazarevic, a convoqué la presse nationale, dans la salle de conférence de son département, pour expliquer la position du Mali dans cette affaire. Pour rappel, quatre terroristes dont Mohamed Aly Ag Wadoussène, ont été libérés en échange de l’otage français Serge Lazarevic. Le ministre explique la chose ainsi :  » Les négociations qui ont abouti à  la libération de l’otage français ont été menées par d’autres pays(France-Niger). Ce sont ces états dont la France, qui nous ont fait par des conclusions de cette proposition qui demandait la libération de ces terroristes pour que l’otage français puisse avoir la vie sauve ». Dès lors, on imagine bien que le Mali ne pouvait refuser une telle demande, justifie Bathily, qui ajoute, que notre pays a eu à  utiliser le même genre de procédés :  » Dans le passé, nous avons procédé à  la même démarche pour sauver la vie de nos compatriotes ». Bathily fait ici référence à  la trentaine de fonctionnaires prisonniers détenus en Mai dernier au gouvernorat de Kidal, lors de la très controversée visite de Moussa Mara sur place et grâce à  la médiation de la Minusma. Cette fois, c’était un échange entre rebelles et fonctionnaire maliens. Pour autant, les explications de Bathily, déplorent beaucoup, viennent tard et après les médias internationaux. Mais mieux tard que jamais. Enfin, il n’est pas inconnu que le rôle joué par la France dans la lutte contre le terrorisme dans le nord de pays, a certainement infléchi la décision des autorités maliennes, de libérer dans la nature de dangereux terroristes, pour ensuite vouloir les traquer. Afin de mettre les choses au clair, Bathily souligne qu’à  aucun moment, le Mali n’a été contraint à  quoi que ce soit. Le geste consenti n’est qu’une reconnaissance éternelle du Mali à  l’égard des français. « Refuser de libérer Wadoussène aurait été assimilé à  un acte d’ingratitude à  l’égard de nos amis français et un déshonneur pour le peuple malien qui sait reconnaà®tre ses bienfaiteurs dont la France ». La reconnaissance est une valeur bien malienne, mais il faut surtout rappeler que nous avons encore besoin de l’appui militaire de la France, à  défaut d’une armée efficiente, face aux groupes djihadistes qui opèrent dans le Sahel et par extension dans le nord du Mali.

Libération d’otages au Mali : les aveux tardifs d’IBK …

« « J’aurais préféré mille fois le garder en prison » ! C’’est en marge du Forum sur la Paix et la Sécurité de Dakar, les 15 et 16 décembre, que le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a lâché cette petite phrase qui a fait mouche. Une fois de plus, IBK, s’est exprimé sur les ondes d’une chaà®ne internationale. Et C’’est un nouveau prétexte à  polémiquer, après la libération de Serge Lazarevic en échange de la relaxe de Mohamed Ali Ag Wadoussène, responsable de la mort d’un surveillant de prison malien. Des associations de défense des droits de l’homme s’étaient ensuite indignées, et avaient tiré la sonnette d’alarme, mettant à  cause, la faiblesse des autorités maliennes et l’impunité judiciaire au Mali. Mais IBK semble bel et bien s’assumer dans cette opération d’échanges de prisonniers, qui a outré l’opinion malienne ; « ce n’est pas un déni de justice ». De libérer des terroristes ? Quant à  Lazarevic, précise le chef de l’Etat malien : « ce n’est pas seulement » parce que la France a envoyé ses soldats au Mali en janvier 2013 pour stopper l’offensive des groupes affiliés à  AQMI, C’’est aussi parce « qu’on n’a pas le droit de garder en captivité, entre les mains d’un groupe terroriste », un innocent. Serge Lazarevic était détenu depuis trois ans par une katibat d’Aqmi. Il avait été enlevé dans la ville de Hombori, au nord du Mali. Et pour rassurer l’opinion, déjà  choquée, le président promet de traquer ces djihadistes en fuite, dont la position actuelle, n’est très certainement pas « inconnue » des services secrets amis… Pourquoi libérer des terroristes pour ensuite les traquer, voilà  qui interloque l’opinion… En outre, si le ministre de la justice, Mohamed Ali Bathily, sur les ondes d’une autre chaà®ne internationale, très regardée des Maliens, a plus ou moins, admis que l’échange avait bien eu lieu entre Serge Lazarevic et Wadoussène et ses complices, il n’en fallait pas plus pour agiter les « grins » et autres réseaux sociaux, sur la difficulté du gouvernement à  communiquer clairement ou du moins, à  accorder ses violons sur une affaire de cette gravité. Ne pas communiquer est une forme de communication comme le fait la France dans cette affaire. Mal communiquer et tout le travail de confiance au sommet est sapé. Les autorités maliennes s’assument-elles devant le peuple malien? Ou se justifient-elles en permanence devant les alliés internationaux et notamment, la France, à  qui le Mali, ne sera jamais assez reconnaissant, de l’avoir libéré du joug des terroristes et autres djihadistes, un 13 janvier 2013 à  Konna…

RDC: triple attaque à Kinshasa, appel au calme

Quarante assaillants ont été tués ce lundi à  Kinshasa au cours d’une prise d’otage à  la télévision publique, et des tirs ont été entendus à  l’aéroport international et à  l’état-major général, situé au camp de Tshatshi, selon le gouvernement. « Il y en a eu 16 qui sont tombés à  l’aéroport, huit qui sont tombés à  la RTNC (Radio-Télévision Nationale Congolaise ) et 16 à  l’état-major général. Il n’y a aucune victime civile rapportée, et aucune victime parmi les forces de sécurité », a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement. Lundi matin, des hommes armés « de machettes et d’armes » à  feu ont forcé l’entrée de la RTNC, selon la police. Peu après, le signal a été coupé et des tirs ont été signalés à  l’aéroport international de Ndjili, dans le nord-est de la ville, ainsi qu’au camp militaire Tshatshi, siège de l’état-major général, situé à  une dizaine de kilomètres de la RTNC. Les preneurs d’otages ont affirmé agir pour le compte d’un pasteur, ex-candidat à  la présidentielle de 2006, remportée par l’actuel président, Joseph Kabila, selon un journaliste de la RTNC. Dans une lettre ouverte datée du 5 décembre, le pasteur Joseph Mukungubila Mutombo avait fait part de son amertume quant à  la gestion du pays et tenu un discours haineux à  l’encontre du Rwanda voisin, dont il rappelait les agressions contre la RDC et avec qui, selon lui, le président Kabila pactise. Appel au calme Lambert Mende, porte-parole du gouvernement a expliqué que les auteurs de l’attaque n’étaient pas encore identifiés et estimé que cette « agression » visait à  terroriser la population. « Nous n’avons pas l’impression que les assaillants aient eu un autre objectif -avec un nombre aussi pauvre, avec un armement aussi pauvre- (que) de vouloir (…) semer la panique et la terreur à  la veille des célébrations des fêtes de Nouvel an », a-t-il souligné. Il s’exprimait sur les ondes de la RTNC. Un important dispositif sécuritaire a été déployé. Il comptait des policiers, militaires, ainsi que des gardes républicains, chargés de la protection du président Joseph Kabila. La circulation était fortement réduite et, par endroits dans la matinée, on pouvait sentir une forte odeur de poudre. Le gouvernement a appelé les Kinois à  reprendre leurs activités normales, en leur demandant de ne pas s’inquiéter du renforcement des mesures de sécurité, a ajouté M. Mende.

Il reste encore un otage au Mali

Quatre Français ont été libérés mais Serge Lazarevic, lui, est toujours otage. Parce il n’était pas salarié d’un grand groupe, estime sa fille. A l’heure o๠les quatre otages Français ont pu regagner la France, Diane, la fille de Serge Lazarevic, crie son amertume : « Je suis très en colère contre le gouvernement qui m’a assuré il y a deux mois que s’il y avait libération il y aurait libération des otages d’Areva et de mon père, le négociateur en place négociait pour les cinq », a-t-elle déclaré mercredi matin sur Europe 1. D’après leurs proches, Philippe Verdon et Serge Lazarevic étaient en voyage d’affaires au moment de leur enlèvement et travaillaient sur un projet de cimenterie dans la région d’Hombori. Mais Aqmi avait présenté les deux hommes comme des agents du renseignement français. Ce qui a peut-être influé sur la différence de traitement entre les quatre otages libérés ce mardi et Serge Lazarevic. Rançon : deux poids deux mesures ? Mais pour la fille de ce dernier, ainsi que pour le président du comité de soutien de l’otage, la raison est bien différente. « On est heureux de cette libération, mais c’est une catastrophe pour nous », déclare Pascal Lupart. « On se doute bien que c’est Areva qui a payé pour la libération des otages d’Arlit », indique-t-il. « Ceux qui restent aujourd’hui détenus au Mali, poursuit Pascal Lupart, sont des indépendants, des sans-grades qui n’ont pas derrière eux d’entreprise capable de disposer d’une manne financière pour les faire libérer », évoquant également le cas d’un autre Français, Gilberto Rodriguez Leal, enlevé fin novembre 2012 également au Mali. « Ces deux otages-là  sont donc condamnés à  mourir », estime Pascal Lupart. « Mon père est un anonyme! Il est toujours plus important pour le président de faire libérer quatre otages qui sont super-médiatisés, avec une entreprise derrière… Mon père est un anonyme, il n’est rien », insiste Diane Lazarevic, avançant elle-aussi l’hypothèse d’un défaut de paiement de rançon. « Je pense qu’il n’y a pas eu de négociations pour mon père » explique la jeune femme. « Le Quai d’Orsay m’a dit il y a deux mois que la France ne verse pas de rançon, mais qu’Areva le ferait sûrement. Ce sont les mots du Quai d’Orsay », affirme-t-elle, assurant être, par ailleurs, sans nouvelles de son père. « Je n’attends pas qu’on me raconte tout, je sais qu’il y a des choses secrètes. Mais ça ne coûte rien de me dire o๠il est, dans quel pays… »

Libération des otages : une petite lueur d’espoir dans le Sahel

Le président nigérien Mahamadou Issoufou serait l’un des artisans acharné de la libération des 4 otages français, Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe et Pierre Legrand enlevés le 16 septembre 2010 à  Arlit au Niger. Mais il a le triomphe modeste. Si François Hollande a annoncé cette bonne nouvelle, les questions demeurent quant aux conditions de libération de ces 4 hommes, détenus depuis près de trois ans. Nul n’ignore la barbarie et l’intransigeance des dirigeants d’Aqmi, dont l’un des leaders Abou Zeid, avait été tué lors de l’opération Serval. Nul ne peut aussi oublier, l’immense carnage du site gazier d’In Amenas en Algérie, il y a quelque mois, o๠l’une des plus puissantes katibats d’Aqmi avait mené l’opération, sacrifiant combattants et victimes. Qu’a t’il bien se passer pour que ces fous du désert laissent partir 4 otages, français de surcroà®t, et sans aucune rançon ? Cette libération profite t-elle de la réorganisation de la branche du groupe terroriste affaiblie par l’intervention des français ? Abou Zeid vivant, les 4 otages auraient-ils eu la vie sauve ? « Il peut ne pas y avoir eu de rançons mais des compensations données à  des négociateurs impliqués dans la libération des otages, et il faut quand même que les ravisseurs y trouvent une contrepartie. Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement est tenu au secret sur cela… », précise Slimane Zeghidour, spécialiste de la question. Des négociateurs auraient particulièrement été impliqués dans la libération, le touareg Mohamed Akotey et Jean-Michel Chéreau, ex-adjoint du renseignement militaire et actuel directeur de protection du groupe Areva. D’après nos confrères d’Afrik.com, le groupe Areva aurait payé pour la libération des quatre français. « Une somme qui se chiffre en millions d’euros ». Les négociateurs percevraient eux aussi d’importantes sommes, 20% à  50% du montant de la rançon. On le sait les Français travaillaient activement à  cette libération parfois en étroite corrélation avec certains groupes armés du Nord qui affirmaient détenir des informations sur les otages, enlevés au Niger, mais détenus dans l’Adrar des Iforas au Nord du Mali. En plus de l’opération Serval et de Panthère pour débusquer les terroristes de leurs grottes, n’oublions pas que nos amis français recherchaient aussi leurs otages, en faisant de ces montagnes hostiles, leur chasse gardée. L’opération Hydre, est-elle aussi en lien avec cette libération ? Mais si nous sommmes loin de la compromission d’ATT, n’oublions pas que les djihadistes, même s’ils laissent partir 4 otages, n’ont certainement pas dit leur dernier mot…

Otages français au Niger: enfin libres!

Plus de mille jours après leur enlèvement, Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe et Pierre Legrand ont enfin retrouvé la liberté. Ils ont été libérés ce mardi 29 octobre après trois ans passés aux mains des hommes d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Un calvaire pour les otages et leurs proches Pendant ces trois ans de captivité, leurs proches n’ont pas baissé les bras. La mobilisation pour demander leur libération n’a pas flanché malgré la crainte du pire. L’annonce du président français cet après-midi de ce mardi depuis la Slovaquie a donc été un soulagement pour tous. «Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe et Pierre Legrand étaient détenus depuis le 16 septembre 2010, a rappelé François Hollande. Trois ans d’épreuve pour ces ressortissants capturés et détenus par des geôliers sans scrupules. Trois ans de souffrance pour des familles qui vivaient un calvaire». «Je veux exprimer toute ma gratitude au président du Niger qui a obtenu la libération de nos compatriotes», a-t-il ajouté. les ministres des affaires étrangères, Laurent Fabius, et de la défense, Jean-Yves Le Drian, sont dans la capitale nigérienne, Niamey, « pour faire en sorte que nos quatre concitoyens désormais libres puissent revenir vers la France ». Arlit, le 16 septembre 2010… Les désormais ex-otages français ont été enlevé cette nuit-là . Un commando faisait irruption dans la ville minière dans le nord du Niger, et enlevait sept personnes à  leur domicile, travaillant pour Areva ou Sogea-Satom, une filiale du groupe Vinci. Dans les environs d’Arlit, on extrait l’uranium qui fait tourner une partie des centrales nucléaires françaises. La sécurité devrait y être particulièrement soignée. Mais, comme le rapelle le site internet du journal LeMonde.fr, quelque chose n’a pas tourné rond, ce soir-là . Le préfet de la région avait pourtant averti de la présence d’un groupe appartenant à  AQMI dans la région, loin de leurs bases du nord du Mali. Or, le groupe des ravisseurs pénètre dans le périmètre théoriquement protégé par des gardes armés nigériens, mais se rend aux domiciles des otages, s’en saisit, puis sort à  grand-peine de ce lotissement en se trompant plusieurs fois, sans essuyer de tirs ou de réactions. Une victoire pour le Niger En début de soirée, le président nigérien déclarait que «depuis l’enlèvement des otages il y a trois ans, le Niger s’est employé aux conditions de leur libération. Aujourd’hui, C’’est chose faite. On s’en félicite». Mahamadou Issoufou a accueillait les quatre hommes dans l’enceinte de l’aéroport de Niamey.Quelques minutes plus tôt, il accueillait avec le ministre français des Affaires étrangères les quatres ex-otages. «Ils sont en très bonne forme» a affirmé Laurent Fabius qui n’a pas voulu en dire davantage sur les conditions de leur libération, notamment sur la question de savoir s’ils avaient été libérés par la force ou par la négociation.

La vraie-fausse vidéo des otages d’Arlit ? ANI

Ces derniers, dont quatre Français – Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe -, seraient «visiblement en bonne santé » et appellent leurs pays à  «négocier leur libération ». « les otages français précisent » dans cette vidéo s’exprimer « le 27 juin 2013 », rapporte également l’agence. Cela fait trois ans que les otages d’Arlit sont détenus. Depuis quelques temps, l’agence sert de relais pour les djihadistes du Sahel, lorsqu’ils veulent diffuser des messages à  l’endroit des autorités ou des familles des otages qu’ils détiennent. Un peu comme pour la chaà®ne Al Jazeera qui servait de relais médiatique à  la nébuleuse terroriste Al Qaeda. Lors de la prise d’otages d’In Amenas en Algérie en janvier 2013 déjà , l’agence s’était déjà  fait connaà®tre par la proximité qu’elle entretenait avec les preneurs d’otages. Depuis, l’ANI se traà®ne une réputation de « canal de communication des groupes terroristes ». Le Huffington Post s’interroge lui sur l’agence mauritanienne ANI et écrit :  » Difficile de trouver des informations sur l’ANI. Sur son site internet, un court texte ressemblant plus à  une profession de foi qu’à  une présentation classique, présente l’agence et met en avant la fiabilité de ses informations. « ANI cherche à  combler le vide dont souffre la famille médiatique indépendante en Mauritanien en l’absence de sources fiables d’informations libres, traitées avec professionnalisme, objectivité et rapidité, dans le souci d’apporter une information sûre et sans déformation ni affabulation au lecteur là  o๠il est, aussi bien en langue arabe qu’en français. » Selon Mohamed Ould Khattat un journaliste agencier travaillant à  l’ANI, contacté par Le HuffPost, l’Agence Nouakchott d’Informations (de Nouakchott, la capitale de la Mauritanie) a été créée il y a cinq ans par le groupe de presse mauritanien MAPECI qui possède deux autres journaux Nouakchott Info (en français) et Akhbar Nouakchott (en arabe). à‰ditée en deux langues: arabe et français, elle emploierait une dizaine de journalistes. Formé à  l’agence de presse sénégalaise, Mohamed Ould Khattat travaille à  l’ANI depuis sa création, il est aussi à  la tête du journal Nouakchott Info. L’ANI est dirigée par un certain Mohamed Mahmoud Ould Aboul Maali, suspecté d’avoir des liens très étroits avec Aqmi. Une agence pointée du doigt en Mauritanie et en Afrique L’agence a en effet été à  plusieurs reprises mise en cause pour ses relations privilégiées avec les groupes terroristes et Aqmi en particulier. Après la prise d’otages d’In Aménas, l’ANI a été convoquée par la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel de Mauritanie (HAPA) pour qu’elle s’explique sur une couverture médiatique qui « s’est transformée en une propagande en faveur des preneurs d’otages et de leurs actions ». Une couverture médiatique également vivement critiquée par le journal algérien El Watan. Contactée par les preneurs d’otages et Mokhtar Belmokhtar que l’ANI avait interviewé en 2011, l’agence a accepté de publier leurs communiqués de presse pendant toute la durée de l’attaque. à€ l’ANI, Mohamed Ould Khattat balaie d’un revers de la main ces accusations « La couverture de la prise d’otages d’In Amenas a été un grand coup médiatique qui a renforcé notre sérieux, notre professionnalisme sachant que nous avons publié en même temps les informations du côté algérien, notamment de l’agence de presse algérienne qui est la voix autorisée, explique t-il au HuffPost. Nous avions refusé toute manipulation par les terroristes, comme accepter de donner la parole aux otages puisqu’ils sont sous pression, et parce que nous respectons les sentiments de leurs familles. » Comment l’ANI est-elle entrée en contact avec les terroristes d’Aqmi? Mohamed Ould Khattat ne répondra pas. L’interview de Mokhtar Belmokhtar sur le site de l’ANI Prudence, prudence donc. Si pour l’instant, aucune information publiée par l’ANI n’a été formellement démentie (si ce n’est lorsque le site a été piraté), l’opacité qui entoure les méthodes et les réseaux de cette agence de presse incite les médias et le public à  prendre toute information délivrée avec beaucoup de précaution.

Libération des otages: une « bonne nouvelle » pour Hollande

Deux mois jour pour jour après leur enlèvement, ils sont arrivés en fin de matinée dans la capitale camerounaise et ont été conduits à  l’ambassade de France.Tanguy Moulin-Fournier, le père de famille, a déclaré que ses « enfants vont bien ». Les quatre garçons âgés de 5 à  12 ans avaient été enlevés avec leurs parents « Nous sommes tellement heureux de retourner au Cameroun, de pouvoir retrouver tous nos amis et tous nos frères camerounais, c’est avec les larmes que je vous le dis », a confié l’homme au visage amaigri, portant une longue barbe, à  son arrivée à  l’ambassade à  Yaoundé. Il n’a fait aucun commentaire sur les conditions de la libération. Les autorités françaises et camerounaises ne les ont pas évoquées non plus. C’est par un communiqué que la présidence camerounaise a annoncé dès vendredi matin la libération de la famille des sept otages français, par un communiqué lu à  la télévision nationale. Les otages ont été libérés dans la nuit de jeudi à  vendredi « dans une zone entre le Nigeria et le Cameroun », a simplement confirmé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, en route vers Yaoundé. « Ils vont bien. Nous allons procéder à  des examens médicaux parce qu’ils ont vécu pendant deux mois dans des conditions extrêmement difficiles », a poursuivi M. Fabius. Joie et soulagement A Paris, le président français François Hollande a exprimé vendredi son « immense fierté » pour la « bonne nouvelle », précisant qu’il avait eu au téléphone M. Moulin-Fournier, et lui avait fait part de son « immense soulagement ». « M. Tanguy Moulin-Fournier, son épouse Albane, son frère et les quatre enfants sont sains et saufs », avait précisé la présidence camerounaise, remerciant « les gouvernements du Nigeria et de la France pour leur aide ». Aucune rançon n’a été versée selon Paris « Ils sont libres, enfin libres ! C’est formidable ! Après ces deux mois d’attente interminable… », a réagi un proche de la famille, tandis que de nombreux membres du comité de soutien ont aussitôt annoncé la nouvelle sur Twitter et posté des messages de joie sur la page Facebook du comité. Le père, la mère et leurs quatre garçons résidaient depuis 2011 à  Yaoundé o๠Tanguy Moulin-Fournier est employé expatrié du groupe GDF Suez. Cyril Moulin-Fournier, le frère de Tanguy, qui vit en Espagne, les avait rejoints pour des vacances. Tous avaient été enlevés dans l’extrême nord du Cameroun o๠ils étaient allés visiter un parc national. Leurs ravisseurs se réclamaient de la secte islamique Boko Haram, active dans le nord du Nigeria, une zone troublée depuis plusieurs années par des attentats et des assassinats, réprimés dans le sang par les forces de sécurité nigérianes. Dans une vidéo diffusée fin mars, l’un d’eux avait affirmé: « Nous affirmons au monde que nous ne libérerons pas les otages français tant que les membres de nos familles sont emprisonnées au Nigeria et au Cameroun. La force ne servira pas à  les libérer, nous sommes prêts à  nous défendre avec force ». Ces revendications avaient été jugée « hors de portée de la France », par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui avait toutefois effectué un voyage au Cameroun à  la mi-mars, et avait rencontré le président Paul Biya ainsi que la communauté française.

Mali : Aqmi annonce l’exécution de l’otage Philippe Verdon

Philippe Verdon, un Français enlevé en novembre 2011 dans le nord du Mali, a été exécuté «en réponse» à  la guerre menée par la France au Mali, a affirmé un homme présenté comme un porte-parole d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) à  l’Agence Nouakchott Information (ANI). Cette agence privée mauritanienne a cité mardi soir un dénommé «Al-Qairawani», présenté comme un porte-parole d’Aqmi, qui a affirmé que Philippe Verdon, qualifié d’«espion», a été exécuté «le 10 mars en réponse à  l’intervention de la France dans le nord du Mali». «Le président français (François) Hollande est responsable de la vie des autres otages français», a-t-il menacé. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, a déclaré à  l’AFP : «Nous vérifions, nous n’en savons pas plus pour le moment.» Interrogé par l’AFP, l’Elysée n’a pas confirmé la mort de l’otage. Même prudence du côté du comité de soutien à  Philippe Verdon, qui a fait savoir mercredi matin que le Quai d’Orsay les a incités à  prendre l’information de l’agence mauritanienne avec «réserves». Le président du comité, Pascal Lupart, souligne donc que «rien n’est confirmé» et que le Quai d’Orsay avait appelé les proches de Serge Lazarevic, enlevé en même temps que Philippe Verdon, pour les «rassurer» et leur dire que celui-ci «n’était pas concerné» par cette information. Le père de Philippe Verdon, pour sa part, a simplement déclaré ne se faire «aucune illusion» sur le sort de son fils, tout en disant «attendre confirmation». l’interlocuteur de l’agence ANI s’est par ailleurs refusé à  confirmer ou infirmer la mort, annoncée début mars par le Tchad, d’un des principaux chefs d’Aqmi, l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid – mort jugée «probable» par Paris -, et d’un autre responsable islamiste, Mokthar Belmokhtar. Ces deux décès n’ont pas été confirmés jusque-là . Dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été enlevés dans leur hôtel à  Hombori (nord-est du Mali). Ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie, selon leurs proches, qui ont démenti tout lien avec des mercenaires ou des services secrets. Aqmi avait rapidement revendiqué l’enlèvement et publié leurs photos. Le 10 août 2012, Philippe Verdon parlait de ses «conditions de vie difficiles» dans une vidéo diffusée par le site mauritanien Sahara Medias. l’armée française est engagée depuis le 11 janvier dans une opération militaire, en appui à  l’armée malienne, contre les groupes islamistes armés, dont Aqmi, qui occupaient le Nord malien depuis l’an dernier. Les troupes franco-africaines ont rapidement repris les grandes villes de la zone et les combats se concentrent désormais dans l’extrême Nord-Est, dans le massif des Ifoghas, entre soldats français et tchadiens d’un côté, jihadistes de l’autre. Cette guerre a reposé avec une nouvelle acuité la question du sort des otages français au Sahel, et les familles ont de plus en plus exprimé leur inquiétude ces dernières semaines. Selon l’épouse d’un otage français citée par le quotidien Le Monde, la présidence française refuse désormais de verser des rançons à  des organisations contre lesquelles elle est «en guerre». Quinze Français, y compris Philippe Verdon dont le décès reste à  confirmer, sont otages dans le monde, tous en Afrique, ce qui fait de la France le pays au plus grand nombre de ressortissants enlevés, devant les Etats-Unis. Philippe Verdon fait partie des six Français dont les rapts ont été revendiqués par Aqmi.

Otages français au Cameroun: le joli plantage des autorités françaises

C’est ce qui s’appelle un buzz. Un buzz sur une fausse nouvelle. Les médias se sont emballés ce jeudi matin, en annonçant à  grands renforts d’«URGENT», la libération des sept Français enlevés le 19 février, dans l’extrême-nord du Cameroun. La vraie-fausse nouvelle indiquaient que les membres de la famille avait été retrouvés sains et saufs par la police nigériane, dans la localité de Dikwa (nord du Nigeria, à  une centaine de kilomètres du Niger, donc, loin de la frontière avec le Cameroun). l’information a d’abord été donnée par l’AFP qui a cité des sources militaires camerounaises. «Les otages sont sains et saufs et sont aux mains des autorités nigérianes. Ils ont été retrouvés abandonnés dans une maison dans la localité de Dikwa», a affirmé à  l’AFP un officier supérieur de l’armée camerounaise. Seulement, le doute est très vite apparu, face aux démentis de l’ambassade de France à  yaoundé, la capitale camerounaise. les plus contradictoires circulent sur cette affaire. En réalité, tout ça n’était qu’un canular. Edouard Tamba, un journaliste camerounais indique sur son compte Twitter qu’il s’agit d’une «plaisanterie de mauvais goût faite par un officier camerounais farceur». Lire la suite sur www.slateafrique.com http://www.slateafrique.com/103649/liberation-otages-francais-cameroun-confusion

Cameroun : sept Français, dont quatre enfants, enlevés et emmenés au Nigeria

«Il s’agit de trois adultes et de quatre enfants», a affirmé par téléphone à  l’AFP une responsable sur place, qui venaient de visiter le parc naturel de Waza (nord), une réserve de biosphère classée à  l’Unesco. De Grèce, François Hollande a confirmé qu’il s’agissait bien trois adultes et quatre enfants d’une même famille, appelant les touristes français à  la prudence et précisant que les auteurs de l’enlèvement était un groupe de terroriste identifié au Nigeria. Jointe à  Yaoundé par leParisien.fr, l’ambassade de France au Cameroun affirme que les recherches sont en cours. Interrogé par leParisien.fr à  15 heures, le Quai d’Orsay refusait pour l’instant de confirmer ou d’infirmer l’information, assurant que «le ministère des Affaires étrangères était en lien avec l’ambassade de France au Cameroun» et que «des vérifications supplémentaires devaient encore être menées». C’est la première fois que des touristes occidentaux sont enlevés au Cameroun, bien que des prises d’otages au large des cotes camerounaises surviennent régulièrement, la dernière en date étant survenue le 8 février. Lundi, le groupe islamiste nigérian Ansaru a revendiqué l’enlèvement ce week-end de sept employés étrangers de la société de construction libanaise Setraco, la plus importante prise d’otages jamais réalisée dans le nord du Nigeria. Les kidnappings ont eu lieu pendant la nuit de samedi à  dimanche à  Jama’are, à  environ 200 kilomètres de Bauchi, capitale de l’Etat du même nom, dans le nord du Nigeria, une région souvent secouée par des attaques menées par des groupes islamistes mais o๠peu d’enlèvements se sont produits. A l’heure actuelle, rien ne permet de dire qu’Ansaru est responsable de l’enlèvement des Français au nord du Cameroun ce mardi. Le groupe est considéré comme relativement nouveau et en pleine expansion depuis sa revendication de l’enlèvement d’un ressortissant français en décembre. Certains pensent qu’il est directement lié à  la secte extrémiste Boko Haram, dont les actions violentes ont fait des centaines de morts dans le nord et le centre du Nigéria depuis 2009.

Mali : l’atout touareg pour libérer les otages français

Mohammed Moussa Ag Mohammed et Oumeà¯ni Ould Baba Akhmed. Les deux hommes ont été arrêtés dimanche près de la frontière algérienne. Non par l’armée malienne, ni par l’armée française, mais par le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). Du moins le groupe indépendantiste touareg le revendique-t-il. Tout comme il affirme vouloir les mener dans la ville de Kidal, o๠sont actuellement positionnés à  la fois combattants touaregs et militaires français. Une étrange cohabitation, peut-être même une collaboration, dont les termes sont pour le moment très flous. Des renseignements précieux pour Paris «C’est le hasard des événements, déclarait lundi sur RFI le député malien Ibrahim Ag Mohammed Assaleh, en charge des relations extérieures du MNLA. Les militaires français savaient que nous étions à  Kidal lorsqu’ils sont arrivés. C’est comme ça que les choses ont avancé.» Aucun accord officiel, donc, mais «je pense bien qu’il devrait y avoir des opérations communes, du partage de renseignements, d’informations.» Un échange qui pourrait commencer très vite, puisque le MNLA semble disposé à  remettre ses prisonniers de marque aux Français. Les captifs pourraient détenir des renseignements précieux pour Paris, notamment sur les otages retenus au Sahel. «Le moment est venu de les libérer»,a lancé François Hollande aux ravisseurs samedi, lors de sa visite au Mali. Sans négocier, a-t-il pré­cisé sur un ton qui sonnait comme une menace. C’est que, justement, les sept otages français, enlevés par Acmi et le Mujao, pourraient se trouver au nord de la ville de Kidal, plus précisément dans le massif des Ifoghas, fief des combattants touaregs du MNLA. Une hypothèse «probable», selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves le Drian. Et qui pourrait expliquer à  la fois la présence et la discrétion des forces françaises dans cette ville, aux confins du Nord-Est désertique malien. Chasser les groupes islamistes armés Dans le sud du pays, o๠l’intervention française menée à  Kidal sans associer l’armée malienne passe mal, tout le monde croit à  un accord entre Paris et le MNLA: la France servirait de médiateur entre le groupe rebelle et Bamako, en échange de son aide pour obtenir la libération des otages. Rien ne permet d’affirmer qu’un tel accord existe. François Hollande s’en est défendu samedi, à  Bamako: «La France n’a pas vocation à  s’ingérer dans le processus politique malien, a-t-il déclaré. Il ne nous appartient pas de faire des choix politiques pour le Mali.» Mais, même sans accord, il est clair que la promptitude du MNLA à  soutenir les efforts français dénote à  tout le moins une volonté de se faire bien voir de Paris. Depuis dès mois, les indépendantistes touaregs – qui demandent aujourd’hui un nouveau «statut» pour le nord du Mali, et non une indépendance immédiate – clament leur disponibilité à  combattre au côté des forces libératrices pour chasser les groupes islamistes armés. Une proposition qui n’avait jamais reçu de réponse officielle mais qui semble aujourd’hui prendre forme. «Tout prêt» des sept captifs C’est autour de Kidal, dans le massif des Iforas, que seraient détenus les sept otages français au Sahel, selon Paris. à‰voquant leur sort samedi, François Hollande a jugé que «les ravisseurs doivent comprendre que le moment est venu de libérer les otages», ajoutant que les forces françaises au Mali en étaient désormais «tout près». Le président nigérien Mahamadou Issoufou a aussi jugé dimanche que les quatre Français enlevés au Niger en septembre 2010 étaient «vivants» et «probablement» dans le nord du Mali, «vers la frontière avec l’Algérie, dans les montagnes des Iforas». Enfin, lundi, le général nigérian Shehu Abdulkadir, commandant en chef de la Mission africaine (Misma), a évoqué sur BFMTV une opération franco-africaine de libération des otages: «La Misma est en train de préparer quelque chose. (…) Nous y travaillons. Je ne veux pas vous révéler la teneur de nos plans. On garde ça pour nous, pour l’instant.»

Otages en Algérie : Riposte impitoyable pour les autorités

Il faut croire que l’Algérie a ses méthodes et ne tergiverse pas dans des discussions stériles quant il s’agit de traiter avec les terroristes. Une quarantaine de morts dans le pilonnage ou faut-il dire, tentative de libération des otages d’In Aménas, le site gazier de British Pétroleum et qui n’a laissé aucun choix aux autorités algériennes face aux jihadistes de Mokhtar Belmokhtar. Si l’un des émirs d’AQMI, destitué récemment par Droukdel, le grand chef, s’était remis en pleine lumière, le prix à  payer aura été lourd. Et pour ses hommes et pour la vie des otages pris dans le feu d’une folie destructrice. D’après les dernières informations de l’agence de presse mauritanienne ANI, il y aurait 34 otages morts dans l’assaut des forces algériennes et 12 ravisseurs tués. Un bilan déséquilibré, injuste et dramatique pour ces pauvres travailleurs d’un site d’exploitation britannique, qui ne s’attendaient sans doute pas à  avoir débarquer les combattants d’AQMI sur leur site. «Trente-quatre otages et quinze des ravisseurs ont été tués dans un raid (aérien) de l’armée algérienne», a déclaré le porte-parole, selon qui le chef du groupe islamiste responsable de la prise d’otage, un certain Abou Al-Baraa, figure parmi les tués. Arrêt des frappes au Mali… Principale revendication des ravisseurs d‘AQMI aujourd‘hui démembrés : obtenir l’arrêt des frappes françaises au Mali. Qui n’ont aucune incidence puisqu‘elles se poursuivent à  Konna et Diabali. Belmokhtar, chef de cette opération a-t-il agi seul ? Ou a-t-il œuvré de mèche avec ses pairs terroristes comme Abou Zeid ? Il est certain que cette prise d’otages est l’une des conséquences indirectes ou directes diront d’autres, de l’intervention militaire française au Mali. On s’était demandé si l’Algérie allait davantage s’impliquer dans la riposte au Mali, mais sa frappe rapide et désordonnée sur son propre sol, montre sa volonté de régler le problème seul. Pour le moment en tout cas.

Les otages algériens réclament leur libération

Dans une vidéo mise en ligne hier par Alakhbar, une agence de presse mauritanienne, les trois diplomates algériens, vêtus de tenues afghanes et portant une barbe de plusieurs jours, se sont exprimés brièvement dans cette vidéo de moins de deux minutes. “Nous sollicitons le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour trouver une solution à  notre situation et répondre aux demandes du groupe pour que nous puissions rentrer chez nous”, a lancé l’un des otages. “On avait une chance de quitter la ville de Gao mais on a exécuté les demandes du ministère des Affaires étrangères et on est resté pour s’occuper de notre communauté”, a-t-il ajouté. 9 mois de captivité Aussitôt, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a réagi en affirmant que l’à‰tat algérien est “pleinement” mobilisé pour libérer ses diplomates enlevés à  Gao (Mali), avant de préciser que les contacts avec différents interlocuteurs et via différents canaux “se poursuivent”. Tout en refusant de commenter la vidéo, Amar Belani a affirmé que “je vous confirme que l’appareil de l’à‰tat algérien est pleinement mobilisé pour obtenir le retour sains et saufs de nos compatriotes”. Pour rappel, le consul d’Algérie à  Gao (Mali) et ses six collaborateurs avaient été enlevés le 5 avril 2012. Trois d’entre eux ont été libérés en juillet dernier. En septembre, le Mujao avait annoncé l’exécution d’un des otages, en l’occurrence le vice-consul algérien, Taher Touati, après un ultimatum de huit jours donné au gouvernement algérien pour libérer des terroristes d’Aqmi. Les autorités n’ont toujours pas confirmé l’exécution. La publication de cette vidéo intervient dans un contexte o๠une intervention militaire dans cette région a été adoptée par le Conseil de sécurité et vise à  mettre davantage de pression sur l’Algérie. Menaces des ravisseurs Même si la dernière vidéo ne comporte pas d’ultimatum, il est clair que les ravisseurs des diplomates algériens tentent de forcer la main au gouvernement algérien, par tous les moyens. Mais, il y a lieu de faire remarquer que la prise d’otages, devenue un commerce fort lucratif dans le Sahel, ne concerne pas uniquement les diplomates algériens. Plusieurs ressortissants européens sont, en effet, retenus, depuis longtemps, en otage, dans la même région, et c’est le même procédé que les ravisseurs utilisent avec tout le monde. à€ la différence que l’Algérie a toujours été farouchement opposée au paiement des rançons au profit des groupes terroristes.

AQMI : Abou Zeid refait surface

L’un des dirigeants d’AQMI, Abou Zeid s’est exprimé dans un message vidéo, délivré par l’agence de presse mauritanienne Sahara Médias. Il pointe la France du doigt notamment, en accusant Paris de bloquer les négociations concernant la libération des 4 otages français détenus au nord Mali.

Otages : les familles doivent elle intervenir ?

C’’est le monde à  l’envers, cadré à  la poitrine sur un plan fixe, un jeune homme barbe et cheveux longs s’adresse d’un ton monocorde au chef du groupe qui détient 4 français au Nord du mali. Comme une image inversée des vidéos réalisées par les ravisseurs, pour démontrer que les otages n’ont pas été assassinés. «Si nous choisissons aujourd’hui de nous adresser à  vous, C’’est que nous ne comprenons pas pourquoi tout est bloqué», lance Clément Legrand, le frère de Pierre Legrand, enlevé il y a plus de deux ans, à  Arlit, avec trois autres employés des sociétés Areva et Satom. «Nous tenons à  vous dire que nous, les familles, faisons tout notre possible auprès du gouvernement, des entreprises mais aussi des Français pour que soit déclenchée une réelle négociation» Impuissance ? Terrible message qui dit l’impuissance des familles, mais qui est aussi une critique ouverte des méthodes de négociations adoptées par les autorités. Par ailleurs d’autres familles ont manifesté leur désaccord, devant cette initiative privée. Dans les affaires de prises d’otages l’attitude des gouvernements est toujours la même, « surtout pas de vagues », ont dit aux familles qu’on s’occupe de tout et qu’elles seront régulièrement informées. Sauf que les Legrand se plaignent de ne pas avoir de nouvelles depuis deux mois. Or si les familles ne sont pas ou peu informées, du moins de leur point de vue, C’’est soit qu’il ne se passe rien, soit que les négociations sont si difficiles qu’une seule fuite dans la presse pourrait tout compromettre. Faut-il se mobiliser ? On se repose la question à  chaque fois : faut-il mettre des affiches organiser des manifestations, citer les noms à  la télévision ? En France les télévisions ont choisis le mercredi pour rappeler une fois par semaine l’existence de ces otages , mais on n’est plus à  l’époque de Jean Paul Kaufmann et des otages au Liban, o๠tous les jours les photos ouvraient le journal télévisé. On ne sait pas si ça a eu un impact, mais on sait en revanche que quand les otages apprennent qu’on se mobilise pour eux, ça leur fait du bien, C’’est déjà  ça ! Quant aux négociations, elles concernent avant tout la rançon, son montant et les modalités de remise. Dans le cas des otages d’AQMI, (Al quaà¯da au Maghreb islamique), deux éléments compliquent les choses. Le soutien de la France à  une reconquête militaire du nord Mali, et la disparition de Kadhafi qui a souvent servi d’intermédiaire. Hé oui…Qui aurait cru qu’un jour, on le regretterait ?

Campagne agricole : de bonnes pluies ne font pas tout !

l’enquête agricole de conjoncture va-t-elle déjouer les pronostics d’une campagne qui a déjà  atteint ses objectifs en termes de superficie cultivable ? Du côté de la direction nationale de l’agriculture (DNA), on préfère rester prudent, même si un dispositif rigoureux de suivi de la campagne est en branle. Pluviométrie satisfaisante La principale bonne nouvelle est celle de la pluviométrie. Le directeur national de l’agriculture, Daniel Siméon kelema, relève que des pluies précoces et bien réparties dans les différentes zones agricoles sont tombées ces derniers mois. Il n’a pas été nécessaire au cours de cette campagne 2012-2013 d’avoir recours au système de pluies provoquées. «Â On n’a pas connu de poche de sécheresse sévère », se réjouit M. Kelema. L’année précédente, plusieurs région savaient été affectées par l’arrêt précoce de la pluie. Plus d’un milliard de FCFA avait dû être débloqué pour fourrnir des semences aux agriculteurs. Concernant les intrants, l’Etat s’est engagé à  payer les arriérés et à  accorder des subventions à  hauteur de 38 milliards de FCFA au titre de la campagne 2012-2013. Cette aide devrait couvrir les besoins en engrais et en semences de maà¯s hybride à  hauteur de 50%. Ces bonnes pluies ont logiquement entraà®né de bonnes premières récoltes dans les régions méridionales. Les 545 000 hectares de coton ont été dépassés. Idem pour le maà¯s. «Â On s’attend vraiment à  de bonnes récoltes », commente un expert de l’Office riz de Ségou. Prudence Pour autant des menaces persistent, telles que les inondations et les acridiens. «Â Ces phénomènes peuvent porter préjudice au rendement », souligne M. Kelema, qui ajoute qu’un dispositif est déjà  mis en place pour prévenir ces risques. La production saura-t-elle résorber le choc provoqué par la crise alimentaire dans certaines localités du Mali ? « La gestion de la crise alimentaire est très complexe », répond le directeur national de l’agriculture. « Ce serait trop de dire que la seule production de cette campagne pourra éradiquer la crise alimentaire. La production malienne n’est pas destinée au seul marché interne, et nous sortons d’une campagne déficitaire. » Le Nord inaccessible et démuni Mais le principal souci concerne évidemment les régions occupées par les groupes armés. Selon Daniel Kelema, les régions concernées contribuent pour 10% à  la production agricole nationale. Pour atteindre ses objectifs, la Direction Nationale de l’Agriculture a pris des dispositions particulières en envoyant à  Sévaré et Mopti deux équipes techniques chargées de permettre aux producteurs de disposer et d’utiliser les engrais subventionnés. Certains partenaires tels les Pays-Bas, la FAO et la GIZ ont appuyé les producteurs du septentrion en intrants et en gazoil. Sans compter que même si les oiseaux ne constituent pas une menace phytosanitaire de premier ordre cette année, la menace acridienne qui plane depuis des mois sur la campagne inquiète toujours, en particulier dans la région de Kidal.

Otages au Mali: Paris pris dans le piège d’al-Qaida

Dimanche marquera l’anniversaire des deux années de captivités pour quatre hommes, quatre Français otages aux confins du désert malien d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Deux ans qui sonnent comme le symbole d’une certaine impuissance de la France à  endiguer l’expansion des idées djihadistes dans le Sahel. Car, depuis leur capture dans la nuit du 16 septembre 2010 à  Arlit, au Niger, o๠ils travaillaient pour la société Areva ou pour Sogea-Satom, peu d’avancées ont été enregistrées sur le sort et l’avenir de ces détenus. «On vit un enfer», raconte René Robert, le grand-père de l’un des séquestrés qui reconnaà®t «ne pas savoir grand-chose». Aqmi a pignon sur rue au Mali Pierre Legrand, Marc Ferret, Daniel Larribe et Thierry Dol sont aux mains d’Abou Zeid, un islamiste algérien, chef d’une des principales brigades d’Aqmi au Mali. «C’est un vrai intégriste, très décidé mais très versatile, ce qui ne facilite pas les choses», souligne un négociateur ouest-africain. La libération en février 2011 de Françoise, l’épouse de Daniel Larribe, et deux codétenus de nationalité togolaise et malgache pris eux aussi à  Arlit avait soulevé un peu d’espoir, vite douché. Les ravisseurs n’ont fait qu’espacer les nouvelles jusqu’au 8 septembre dernier et la diffusion par un site Internet mauritanien d’une vidéo. Ce film, datant du 29 août, montre les otages fatigués mais vivants. «C’est le signe que les négociations sont en ce moment bloquées», explique Mohammed Mahmoud Abou el-Maali, un journaliste mauritanien bon connaisseur de la nébuleuse islamiste. Pour lui, le fait qu’aucun ultimatum n’ait été posé est un «bon signe». Mais l’homme se garde de pousser plus loin l’analyse. Car ces derniers mois, la situation du Mali, et donc celle des otages, a radicalement changé. L’effondrement, fin mars 2012, du régime du président malien Amadou Toumani Touré puis l’irruption d’une rébellion au Nord a brouillé les cartes. «Cela gêne beaucoup la France dans les négociations. Les intermédiaires classiques, comme les Touaregs ou certains responsables maliens, ne sont plus efficaces», assure Abou el-Maali. Dans le même temps la puissance d’Aqmi s’est multipliée. à‰normité de la rançon demandée Les islamistes contrôlent maintenant directement ou au travers d’Ansar Dine et du Mouvement unicité et djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) tout le nord du pays et les villes de Gao, Kidal et Tombouctou, dont Aqmi a fait sa capitale. Le groupe qui ne comptait que quelques centaines de combattants peut maintenant disposer de plusieurs milliers d’hommes et d’un armement considérable. «Dans sa fuite l’armée malienne a abandonné un véritable arsenal. Les islamistes possèdent maintenant plus de matériel que le Burkina, le Niger et la Côte d’Ivoire réunis», assure-t-on dans l’entourage d’un dirigeant ouest-africain. Au final, Abou Zeid, l’ancien djihadiste traqué, s’est mué en un homme de poids. «Il a une adresse et un numéro de téléphone. Il faut cesser de le considérer comme un paria et négocier avec lui», affirme même un dirigeant arabe malien. Dans ce contexte, la diffusion de la vidéo a laissé perplexe. «Soit les gens d’Aqmi ont besoin d’argent pour financer leur extension, soit ils cherchent simplement à  replacer les otages dans le jeu médiatique pour faire pression sur le gouvernement français et s’en servir comme bouclier humain», explique un spécialiste. L’énormité de la rançon demandée, près de 100 millions d’euros, plaide pour la première hypothèse. Mais la France peut-elle payer, même une somme plus modeste, au moment o๠elle soutient l’option d’une intervention armée africaine contre Aqmi et ses alliés? Pour Paris, le dossier des otages maliens ressemble de plus en plus à  un piège.

Diffusion d’une nouvelle vidéo des otages d’AQMI

Les trois hommes sont apparus ce mardi soir dans une vidéo dans laquelle ils ont appelé leurs gouvernements respectifs à  intervenir « rapidement et efficacement » pour les faire libérer. Dans la vidéo, diffusée sans le son, les trois hommes, présentés par Al-Jazeera comme étant Stephen Malcolm, un Britannique et Sud-africain, Johan Gustafson, un Suédois, et Sjaak Rijke, un Néerlandais, apparaissent assis sur des tapis dans le désert. Ils semblent être en bonne santé, vêtues de boubous, la tête entourée d’un turban et ayant la barbe fournie. Les otages demandent à  leurs pays mutuels à  engager des négociations rapides et efficaces avec leurs ravisseurs pour obtenir leur libération. Le 25 novembre 2011, les trois hommes avaient été enlevés à  Tombouctou et un quatrième, un Allemand, avait été tué en tentant de résister à  son enlèvement. Quelques heures auparavant, deux Français avaient été enlevés dans le nord du Mali. Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI), un groupe actif au Sahel, avait revendiqué ces cinq enlèvements. Un mois et demi plus tard, l’organisation terroriste avait menacé de tuer ses otages si la France et ses alliés tentaient une opération militaire pour les libérer. Selon AQMI, l’enlèvement des cinq Européens était une « réponse aux agressions répétées de la France contre les musulmans des pays du Sahel ».

Aqmi dévoile une vidéo des deux otages français au Mali

C’est une première preuve de vie depuis les photos qu’avaient diffusées leurs ravisseurs en décembre dernier. Al-Qaida au Maghreb islamique a fait parvenir aux autorités du Burkina Faso qui l’auraient transmise au gouvernement français une vidéo montrant les deux otages français enlevés au Mali en novembre dernier. Le film tourné le 22 février montre les Français assis sur le sable devant une tente, le visage entouré d’un turban, indique l’AFP, qui a pu visionner la vidéo. Le Quai d’Orsay s’est refusé, samedi après-midi, au moindre commentaire. Kidnappés depuis 150 jours, on ne sait pas si Philippe Verdon et Serge Lazarevic se trouvent encore au Mali. Visiblement affaibli, mais parlant d’une voix claire, Philippe Verdon dit vivre «dans le désert avec Aqmi dans des conditions extrêmement difficiles, notamment pour des raisons de santé». Il lance un appel à  Nicolas Sarkozy pour «faire tout ce qui est en sa possibilité pour essayer de dénouer cette situation». Les hommes d’Aqmi nous disent que les portes ne sont pas fermées dans les discussions et les négociations», ajoute-t-il. «Ils me disent qu’il y a des moudjahidine qui sont emprisonnés en Mauritanie et au Mali. Il y a une volonté d’apaisement de la part d’Aqmi, qui soit dans l’intérêt de toutes les parties», affirme-t-il. Serge Lazarevic fait le même constat. «Je demande à  la France, au président Sarkozy, aux associations françaises, internationales et au peuple français, s’ils peuvent nous aider. Toute aide est la bienvenue, Aqmi est ouvert à  la négociation», souligne l’homme qui paraà®t mieux se porter que Philippe Verdon. Les otages saluent également leurs familles. Un comité de soutien inquiet Les deux hommes ont été enlevés dans leur hôtel, le 24 novembre 2011, à  Hombori. Présentés comme géologues, leur réputation a néanmoins fait l’objet de nombreuses spéculations. Aqmi les a présentés comme des agents des renseignements français. Le passé de Philippe Verdon a entretenu la confusion. Philippe Verdon s’est souvent trouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Il a été emprisonné au début des années 1990 par le Spla, les séparatistes du Soudan du Sud après un atterrissage forcé dans une zone de guérilla. Aux Comores, il a été accusé de fomenter un coup d’à‰tat, mais les charges à  son encontre sont abandonnées. Une réputation supposée de barbouze qui ulcère leurs familles. Selon leurs proches, les deux hommes étaient en voyage d’affaires et travaillaient sur un projet de cimenterie dans la région. «Mon fils a été présenté comme James Bond ou comme un escroc international, mais il n’est ni l’un ni l’autre. Il est juste un homme d’affaires atypique sans la moindre expérience militaire», avait expliqué son père Jean-Pierre Verdon. Cette vidéo ne rassure pas le comité de soutien des deux hommes qui veut une preuve de vie plus récente. Début avril, l’organisation avait exhorté la France et les candidats à  l’Elysée de ne pas les oublier. «Il faut tout faire pour les sortir de là », insistait Pascal Lupart, qui fustigeait «le peu de discernement des autorités françaises et maliennes» dans cette affaire. Le président du comité de soutien redoutait que la rébellion touaroueg dans le Nord-Mali, la confusion qui règne autour des «intentions des groupes armés islamistes» ne nuisent un peu plus aux otages. Outre Philippe Verdon et Serge Lazarevic, Aqmi détient quatre autres Français, collaborateurs du groupe nucléaire français Areva et de son sous-traitant Satom, ont été capturés au Niger le 16 septembre 2010. Au total, Aqmi et un groupe considéré comme dissident, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), retiennent en otages vingt personnes, treize occidentaux et sept Algériens.

La tentative d’évasion ratée de deux otages d’AQMI

Alors que la rébellion nous avait presque fait oublier le sort des six otages retenus par AQMI, la branche maghrébine d’Al Qaeda, l’on apprend que deux d’entre eux, ont tenté de s’échapper en début février. D’après les sources, ces deux français retenus par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) ont bien failli échapper à  leurs ravisseurs, au nord du Mali. L’on se demande pourquoi c’est maintenant que cette information filtre à  travers la toile. « Ce jour-là , en plein désert, une patrouille de rebelles touareg circulant en 4 à— 4 tombe sur un campement du groupe d’Abou Zeid, l’un des « émirs » d’Aqmi. Une escarmouche s’engage aussitôt. approte le journal L’Exrpess. « Les échanges de tirs ont duré trois heures. Deux otages sont parvenus à  s’enfuir en profitant de la confusion, rapporte une source touareg à  L’Express. Ils se sont cachés toute la nuit dans le désert. » Les deux otages ont finalement été repris le lendemain, à  environ 80 kilomètres au nord-est de Kidal. L’on ne sait toutefois pas qui sont les deux otages précisément. L’information, confirmée par une source du renseignement français, indique qu’au moins une partie des otages d’Aqmi est toujours détenue dans le nord du Mali. La france bloquée Si ces otages ont tenté de s’enfuir, c’est bien parce que la France n’arrive pas à  envisager une opération de libération comme elle l’avait fait pour l’otage Pierre Camatte, que le président Sarkozy était personnellement venu récupérer à  Bamako. Camatte que l’on qualifié d’espion a bel et bien échappé à  ses ravisseurs contre la libération de quatres islamistes d’AQMI. Bien mal en a fallu au président malien que l’on avait accusé de laxisme dans la gestion de cette opéaration. Pour Michel Germaneau, le sort en a décidé autrement. Après un raid conjointement mené par la France et la Mauritanie, sur le sol malien, l’otage français de 74 ans a perdu la vie peu après alors que des éléments d’AQMI ont été tués. Exécuté par ses ravisseurs comme le britannique Edwyn Dwyer en 2008 a lui aussi hélas eu un triste sort. Il faut dire qu’il n’est pas aisé de négocier avec AQMI dont le montant des rançons atteint parfois la centaine de millions de dollars. Négotiation, médiation ou raids militaires, la France semble pour le moment bloquée dans ses initiatives et la rébellion au Nord du pays n’est pas pour arranger les choses.