Championnat national : la reprise repoussée d’une semaine

Le championnat national 2023-2024 qui devait débuter ce 7 octobre a été repoussé d’une semaine à la demande des clubs de Ligue 1 selon la fédération. Mais, la course à la succession de l’AS Réal qui a mis fin à plus de trois décennies d’hégémonie Djoliba AC – Stade Malien est déjà lancée. Et les deux plus grands clubs du Mali comptent lutter de nouveau pour le titre.

Le Djoliba AC est très revanchard après avoir perdu le titre de trois points la saison dernière. Le Djoliba AC qui a recruté plusieurs nouveaux joueurs annonce les couleurs pour cette saison. Les principaux responsables du club promettent une vague rouge sur le championnat alors que l’équipe de Hérémakono débute sa saison ce samedi face à l’US Bougouni, huitième lors du dernier exercice. Son rival honni, le Stade Malien de Bamako doit se faire pardonner une saison galère. Neuvième du championnat en 2022-2023 avec seulement 41 points pris en 30 journées, les Blancs de Bamako dont la saison est lancée depuis plus d’un mois ont déjà engrangé de la confiance. Le 23 septembre dernier, le Stade Malien a remporté la supercoupe du Mali en venant à bout de l’AS Réal 2-0. Le week-end dernier, en dépit d’une grosse frayeur, le Stade Malien a réussi à se qualifier pour la phase de groupe de la Coupe CAF. Victorieux à l’aller à Bamako 2-0, les Blancs ont perdu au retour 1-3 face aux Aigles noirs du Burundi, mais le but à l’extérieur a fait toute la différence. Si pour le Stade Malien, les perspectives semblent bonnes, le champion en titre, l’AS Réal a beaucoup moins de certitude. Après avoir perdu la supercoupe, les Scorpions ont été éliminés de la course à la phase de groupe de la ligue des champions par les Mauritaniens du FC Nouadhibou. Une défaite amère alors que l’AS Réal voulait écrire l’histoire en devenant le premier club malien à se qualifier pour la ligue des champions sous ce format.

Plus de gains

Une semaine avant la reprise du championnat, la fédération a revu à la hausse les gains pour les clubs qui seront sur le podium. Le champion recevra désormais 30 millions de FCFA au lieu de 20 millions précédemment. Le deuxième du championnat percevra 15 millions de FCFA (10 millions avant) et le troisième aura 10 millions de FCFA au lieu de 5 millions FCFA. Les récompenses pour le football féminin ont également été revues.

Berthé – Diarra : le virtuose et l’athlétique

Les basketteurs Souleymane Berthé et Aliou Diarra ont porté le Stade Malien à bout de bras lors de la Basket Africa League. Ils visent désormais plus haut.

L’histoire du basket est meublée de grands duos déterminants pour leurs équipes. Magic Johson – Kareem Abdul Jabbar, Michaël Jordan – Scottie Pipen ou plus récemment Lebron James – Kyrie Irving, pour ne citer qu’eux. Même s’ils sont encore bien loin du niveau et de l’efficacité de ces illustres joueurs, Souleymane Berthé et Aliou Diarra ont permis au Stade Malien de terminer 1er de la Conférence Sahara lors de la Basket Africa League. Évoluant au sein d’une équipe bien équilibrée, avec des « pigistes » américains et nigérians, les deux jeunes maliens ont crevé l’écran avec une ligne de statistiques bien remplie. Berthé a bouclé la compétition avec une moyenne de 20 points et 4 rebonds par match. Son compère Diarra affiche 18 points de moyenne et 13 rebonds. Il a même gagné le surnom de « Mister Double – Double ». « Leurs performances sont tout simplement incroyables » s’extasie leur entraîneur Kaba Kanté. L’expérimenté coach, qui a déjà dirigé des équipes de jeunes, confie être agréablement surpris par l’évolution express de joueurs qui ne « cessent de progresser à chaque étape et défi ». Sa vitesse et sa force dans la raquette font de Diarra l’un des meilleurs pivots de sa génération. Les qualités athlétiques de l’ancien du Sigui de Kayes sont également très appréciées et il est suivi par de nombreux clubs, confie son entraîneur. Souleymane Berthé est décrit comme un talent inné qui fait des émules à 22 ans. Ses trois sœurs cadettes ont également embrassé une carrière dans le basket et évoluent dans les sélections de jeunes du Mali. Jouant au poste d’ailier, Berthé peut également se muer en meneur, sa vision de jeu et ses capacités de passes aidant. Le joueur du Stade Malien est également très adroit avec des tirs à mi-distance et à trois points d’une grande précision.

L’avenir du Mali ?

Le Mali a toujours su compter sur de jeunes joueurs talentueux. Mais le saut vers les seniors est toujours délicat. Après le boycott des matchs pour primes impayées en juillet 2022, plusieurs joueurs ont été écartés et la sélection est en reconstruction. Berthe et Diarra font déjà partie des éléments qui serviront à bâtir une équipe solide. Kaba Kanté, également sélectionneur du Mali, les a déjà prévus pour les échéances à venir.

Stade malien de Bamako : un géant qui vacille

Eliminé des coupes africaines, la ligue des champions et la coupe CAF, le Stade malien de Bamako connait également des difficultés en championnat national ligue 1 orange cette saison. 7ème au classement après huit journées (un match en retard), le club le plus titré du Mali est loin d’être à son meilleur niveau.

3 Victoires, 3 défaites, 1 match nul. 7 buts marqués, 5 encaissés et 10 points seulement sur 21. C’est le bilan peu reluisant du Stade malien de Bamako en championnat national en ce début de saison 2021-2022.

A cela s’ajoute les déconvenues face au Horoya AC de Guinée au 2ème tour préliminaire de la ligue des champions (0-1 ; 2-1) et surtout l’élimination au tour de cadrage de la coupe CAF par le club libyen Al Ahly Tripoli.

Que ce soit sur le plan continental ou national, rien ne va pour les blancs de Bamako cette saison. Pour le consultant sportif, Mohamed Soumaré, le stade malien fait face à une fin de cycle, après avoir régné sans partage sur le football national sur les dix dernières années.

Départ des cadres et instabilité sur le banc de touche

« On ne peut pas passer tout le temps à battre toutes les autres équipes. A un moment donné vous devenez aussi l’équipe à abattre.  Après tout ce succès et après le départ des cadres, il fallait s’attendre à un petit chamboulement. Le stade est actuellement à ce tournant », relève M. Soumaré.

Alassane Cissouma, journaliste sportif, abonde dans le même sens. Pour lui, en plus du départ des joueurs cadres à l’instar de Djigui Diarra, Sadio Kanouté, Demba Diallo, Issiaka Samaké entres autres,  qui  sont partis sans remplaçants au même niveau, il y a également l’instabilité sur le banc de touche, en ce qui concerne les entraîneurs.

Une instabilité pour laquelle beaucoup de supporteurs des Blancs pointent la gestion du club par le président actuel du comité exécutif, Cheick Diallo qui, selon eux, aurait de surcroît réveillé beaucoup de conflits internes au sein du club dès sa prise de fonction et fait certains mauvais choix.

Les limogeages des anciens entraîneurs  Djibril Dramé et Nouhoum Diané et la signature du technicien français Jean-Christophe Gratecap, passent mal. D’ailleurs ce dernier a fait les frais des mauvais résultats du stade malien et a été remercié à son tour.

« Tant que les humains feront des choix, ils vont se tromper, c’est clair. Ce n’est pas propre qu’au stade malien, c’est le cas dans beaucoup de clubs. Le choix de l’entraineur ne se fait pas en fonction de sa nationalité, de sa couleur de peau ou autres. Cela se fait en fonction d’un profil. Le stade malien est un club à pression où les supporteurs sont là tous les jours pour suivre les résultats. Même sur le plan local il n’est pas facile pour beaucoup entraîneurs d’y réussir même s’ils sont bons », relativise Mohamed Soumaré.

« En voulant fustiger souvent le management de nos clubs, on ne s’attaque pas à la racine du problème.Il va falloir qu’on revoit aussi la politique de financement à travers la parafiscalité, l’encouragement des entreprises et autres. Je pense que ce procès qu’on fait en général aux dirigeants des clubs ici est à revoir parce que le financement du football va au-delà de la gestion du club et va jusqu’au niveau de la politique de l’Etat pour encourager le sport», ajoute-t-il.

Redresser la barre                                                                           

Si le champion en titre de la ligue 1 connait des débuts difficiles cette saison, rien n’est pour autant joué dans le championnat national où les Blancs peuvent encore remonter la barre.

C’est cela l’objectif des dirigeants du club de Sotuba pour le reste de la saison. Et il est encore atteignable, étant donné que le championnat n’est qu’à la 8ème journée et que le leader actuel, le Djoliba n’a pris que 15 points sur 24 possibles.

« Les positions sont très serrées. Il n’y a que 5 points entre le leader actuel et le Stade malien. Cela veut dire que le championnat n’a pas encore livré son verdict. Le stade peut rebondir  au cours de la saison », pense Mohamed Soumaré.

Un point de vue que partage Alassane Cissouma. « Si le Stade gagne son match en retard, il reviendra à 2 points du Djoliba sachant que le week-end prochain aura lieu le clasico entre ces deux équipes. Une possible victoire des Blancs leur donnerait les rennes du championnat », souligne-t-il, rappelant que la saison passée, le club avait démarré très timidement avant de finir champion et remporter la coupe du Mali.

Ligue des champions CAF : le plafond de verre

Pour la énième fois, une équipe malienne s’arrête aux portes de la Ligue africaine des champions, après l’élimination du Stade malien le 6 janvier 2021. Un mur qu’aucun club malien n’a encore escaladé.

L’espoir n’aura duré que 46 minutes, le temps pour le Stade malien de Bamako d’encaisser deux buts contre le Wydad de Casablanca. Un troisième viendra sceller la rencontre et le sort des Blancs, une nouvelle fois éliminés de la Ligue des champions de la CAF. Le Stade, victorieux à l’aller, nourrissait de grandes ambitions, joueurs et staff promettant une qualification historique. Mais ce fut la désillusion. Une nouvelle fois, les clubs maliens n’arriveront pas à briser le signe indien. Depuis l’avènement de la Ligue des champions CAF, en 1997, succédant à la Coupe des clubs champions, aucune équipe malienne n’a réussi à atteindre la phase de groupes. C’est déjà la 16ème élimination du Stade, contre 10 pour son rival du Djoliba AC. Rien d’étonnant pour le consultant sportif Mohamed Soumare. « Nos clubs tombent souvent contre des équipes historiques, ou qui ont beaucoup plus de moyens et ils se font éliminer. Cela est normal ». Les équipes du Maghreb notamment, mieux structurées et disposant d’installations de qualité. Mais pas que. Pour les 16 éliminations des Blancs, seules 5 l’ont été contre des formations d’Afrique du nord. Soumare regrette qu’à chaque élimination les clubs fassent porter la couronne d’épines à un bouc émissaire, sans s’attaquer à la racine du problème. « Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Nous avons en face de nous des clubs qui ont des stratégies à long terme, alors que nos équipes se préoccupent juste du lendemain. Il n’est pas possible des sauter les étapes et d’espérer le Graal ».

Lancinante crise

Pour ne rien arranger, le football malien est depuis cinq ans embourbé dans une crise dont les maux sont toujours visibles. Les meilleurs joueurs s’expatrient pour la suite de leur carrière, affaiblissant leurs équipes. Ceux qui sont restés ont longtemps manqué de compétition et le niveau de jeu a décliné. Un paradoxe révélateur pour le football malien, dont deux clubs ont disputé les deux premières finales de la Coupe des clubs champions africains. Le Stade malien en 1965 et l’AS Réal un an plus tard.

Ligue des champions africaine : Le Stade malien à la trappe

Une nouvelle fois, l’aventure s’arrête au stade des tours préliminaires. La rêve de voir une équipe malienne se qualifier pour la première fois de l’histoire en phase de groupe de Ligue des champions africaine, s’est dissipé hier dimanche à Conakry. Le Stade Malien de Bamako s’est incliné face au Horoya AC, champion de Guinée (1-0). Après le nul du match aller (1-1) les Blancs devaient faire mieux que le résultat obtenu à Bamako. Mené dès la 26ème, après le but sur coup-franc du Burkinabé Dramane Nikiema, le joueurs de Djibi Dramé n’ont pas su égaliser, en dépit de toute la bonne volonté qui animait l’équipe. La logique du football a finalement été respecté avec cette victoire du Horoya AC, plus compétitive qu’un Stade malien qui vient de reprendre le championnat. Les Guinéens affronteront le JS Kabylie d’Algérie au prochain tour.

Finale de la Coupe du Mali : Le match des entraineurs

Djoliba AC- Stade Malien, les deux ogres du football malien vont se disputer la couronne 2018. Une énième finale de coupe du Mali pour les deux équipes, qui se sont difficilement venues à bout de leurs adversaires en demi-finales. Les Blancs de Bamako se sont arrachés pour l’emporter aux tirs au but devant le Club Olympique de Bamako (1 – 1, 10 – 9 tab), tandis que les Rouges ont souffert pour gagner devant l’Afrique Football Élite (1 – 0). Avant la finale, les deux entraineurs se confient sur cette rencontre décisive.

Nouhoum Diané, entraineur du Stade malien

Comment allez-vous aborder cette finale ?

D’un point de vue état d’esprit, je pense que les choses vont évoluer. Nous n’allons pas préparer ce match comme nous l’avons fait pour les autres. C’est tout d’abord un derby malien, deuxièmement c’est une finale de Coupe qui nous permettra, si on gagne, de nous qualifier pour la Ligue des champions africaine. À partir de ce moment, énormément de choses vont changer dans la préparation. En plus de cela, les matchs que nous fait avant la demi-finale étaient techniquement bien, mais nous avons eu énormément de difficultés face au Club Olympique de Bamako (COB). Ce match nous permettra de revoir certaines choses. Nous allons très bien préparer la rencontre en gommant les manques que nous avions lors du dernier match.

Les deux équipes se connaissent parfaitement. Est-ce un avantage ou un inconvénient ?

Notre qualification a été fatigante à tous les niveaux. Sur les plans physique et moral, notre dernier match a été terrible. Après, les joueurs seront-ils plus motivés? Nous jouons une finale de Coupe du Mali, mais l’enjeu, derrière, c’est la Ligue des champions. C’est un derby, donc je pense que les joueurs seront motivés pour jouer ce match.

Il faut plutôt voir le côté positif. C’est un match que nous devons gagner et je vais tout mettre en œuvre pour qu’on y arrive. Après, pour le reste, il faut faire attention et ne pas trop nous mettre de pression, ce qui pourrait négativement impacter l’équipe. Moi je vois le positif. Je vais préparer les joueurs afin qu’ils gagnent un match de football. Il est vrai que c’est une affiche Stade – Djoliba, donc nous allons tout mettre en œuvre pour gagner.

 

Fagnéri Diarra, entraineur du Djoliba AC

Comment allez-vous aborder cette finale ?

De la même manière que nous abordé les autres rencontres. Mais aucun match ne ressemble à un autre, chacun a sa réalité. C’est la dernière ligne droite et nous ferons tout pour nous donner les moyens de l’emporter. Nous serons concentrés pour bien terminer la saison. Chacune des deux équipes convoite la Ligue des champions. Avec ce que nous avons pu réaliser cette année malgré toutes les difficultés rencontrées, nous sommes confiants.

Vous avez dû batailler ferme pour atteindre la finale. Cela vous donne-t-il plus de motivation ?

Disons que le match a été joué de bout en bout. Je ne dirai pas que nous avons été bousculés. Dans une interview récente, j’ai dit que les jeunes se sont fait plaisir et que de notre côté nous avons fait le boulot. C’est une nouvelle équipe, qui n’a même pas encore accédé à la première division. Nous sommes des habitués, donc nous ne pouvons jouer dans la même cour. Mais il ne faut pas oublier qu’en Coupe  toutes les équipes partent à chances égales.