Rentrée scolaire 2025-2026 : plus de 2 000 écoles non fonctionnelles

Au Mali, des milliers d’élèves ont repris le chemin de l’école ce 1er octobre 2025. À Bamako, la cérémonie officielle s’est déroulée à l’école publique de Darsalam, un quartier de la commune III du district de Bamako. L’année scolaire 2025-2026 s’annonce avec des acquis, mais aussi de nombreux défis.

La cérémonie de lancement de la rentrée scolaire 2025-2026 était présidée par le ministre de l’Éducation nationale, accompagné de plusieurs membres du gouvernement, ainsi que des partenaires de l’école, dont l’UNICEF et l’UNESCO. La leçon modèle de cette cérémonie, tenue à l’école publique de Darsalam, portait sur la valorisation du patrimoine culturel comme vecteur de cohésion sociale et d’unité nationale. L’UNICEF a saisi cette occasion pour rappeler son soutien aux autorités afin de garantir un « accès à une éducation équitable » pour tous les enfants du Mali. Cependant, ce combat de longue haleine se heurte depuis plusieurs années à des obstacles importants, rendant cet accès difficile, voire impossible, pour des milliers d’enfants.
Entre progrès et défis
Les investissements dans le secteur de l’éducation ont considérablement augmenté, selon l’UNICEF. De 233 milliards FCFA en 2010, ils sont passés à 558 milliards FCFA en 2025. Ces progrès n’occultent cependant pas les problèmes structurels de l’école malienne, qui se caractérise par une insuffisance des infrastructures scolaires, la répartition inégale des enseignants et les manifestations extrêmes du changement climatique, comme les inondations, les vents violents ou les vagues de chaleur, perturbant le calendrier scolaire. L’insécurité persistante est également un facteur aggravant qui compromet l’éducation des plus vulnérables, surtout dans les zones rurales.
À la veille de cette rentrée scolaire, 108 écoles avaient été endommagées par les pluies et les inondations, d’où la nécessité d’une planification sensible à ces risques climatiques.
En juin 2025, plus de 2 000 écoles restaient non fonctionnelles en raison de l’insécurité, touchant plus de 600 000 élèves et 12 000 enseignants, selon le Cluster Éducation, 2025. Les localités de Bandiagara, Douentza et Ségou étaient les plus touchées.
En outre, en décembre 2024, on dénombrait plus de 400 000 déplacés internes, dont la moitié étaient des enfants, ainsi que plus de 250 000 réfugiés. Certaines écoles demeuraient fermées en raison de leur occupation par des personnes déplacées.
En cette rentrée, l’UNICEF s’est également inquiétée de la baisse des financements mondiaux consacrés à l’éducation. Estimée à 3,2 milliards de dollars, soit une baisse de 24 % par rapport à 2023, cette réduction affecte particulièrement l’Afrique de l’Ouest et du Centre, où 1,9 million d’enfants risquent de perdre l’accès à l’éducation. Le Mali et la Côte d’Ivoire figurent parmi les plus affectés, avec des baisses potentielles de scolarisation estimées respectivement à 180 000 et 340 000 élèves.

UNICEF alerte : six millions d’enfants menacés de déscolarisation d’ici 2026

Dans un rapport publié le 2 septembre 2025, l’UNICEF tire la sonnette d’alarme sur la baisse drastique des financements mondiaux pour l’éducation. L’organisation prévient que six millions d’enfants supplémentaires pourraient être privés d’école, portant à 278 millions le nombre d’élèves non scolarisés à travers le monde.
Selon l’agence onusienne, l’aide publique au développement destinée à l’éducation devrait reculer de 3,2 milliards de dollars d’ici 2026, soit une réduction de 24 % par rapport à 2023. Une contraction budgétaire qui, selon les projections, touchera en priorité les pays les plus fragiles. En Afrique de l’Ouest et du Centre, 1,9 million d’enfants sont menacés de déscolarisation. Le Mali figure parmi les pays les plus exposés, avec près de 180 000 élèves à risque de quitter les bancs de l’école dès cette rentrée, soit une baisse estimée à 4 % des effectifs.
Le rapport insiste sur l’impact particulier au niveau du primaire, où un tiers des financements pourraient disparaître. Cette perte se traduirait par un déficit d’apprentissage généralisé et par une chute estimée à 164 milliards de dollars en revenus futurs pour cette génération d’enfants. Même ceux qui resteront scolarisés ne seront pas épargnés.
L’UNICEF estime que 290 millions d’élèves risquent de voir la qualité de leur enseignement fortement dégradée, faute d’enseignants formés et de moyens pédagogiques suffisants.
Les contextes humanitaires apparaissent comme les plus vulnérables. Dans certaines situations, les coupes budgétaires pourraient atteindre 10 % du financement national de l’éducation. L’exemple le plus marquant cité par l’UNICEF est celui des Rohingyas, dont 350 000 enfants réfugiés pourraient perdre définitivement l’accès à l’école.
Au-delà des chiffres, l’organisation insiste sur la fonction vitale de l’éducation. L’école, rappelle l’UNICEF, n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace qui protège les enfants, leur assure un accès à la nutrition et à la santé, et leur ouvre des perspectives de stabilité. Sa directrice exécutive résume ainsi l’urgence de la situation : « Chaque dollar coupé dans l’éducation n’est pas juste une décision budgétaire ; c’est l’avenir d’un enfant qui s’éteint ».
Massiré Diop

UNICEF alerte : six millions d’enfants menacés de déscolarisation d’ici 2026

Dans un rapport publié le 2 septembre 2025, l’UNICEF tire la sonnette d’alarme sur la baisse drastique des financements mondiaux pour l’éducation. L’organisation prévient que six millions d’enfants supplémentaires pourraient être privés d’école, portant à 278 millions le nombre d’élèves non scolarisés à travers le monde.

Selon l’agence onusienne, l’aide publique au développement destinée à l’éducation devrait reculer de 3,2 milliards de dollars d’ici 2026, soit une réduction de 24 % par rapport à 2023. Une contraction budgétaire qui, selon les projections, touchera en priorité les pays les plus fragiles. En Afrique de l’Ouest et du Centre, 1,9 million d’enfants sont menacés de déscolarisation. Le Mali figure parmi les pays les plus exposés, avec près de 180 000 élèves à risque de quitter les bancs de l’école dès cette rentrée, soit une baisse estimée à 4 % des effectifs.
Le rapport insiste sur l’impact particulier au niveau du primaire, où un tiers des financements pourraient disparaître. Cette perte se traduirait par un déficit d’apprentissage généralisé et par une chute estimée à 164 milliards de dollars en revenus futurs pour cette génération d’enfants. Même ceux qui resteront scolarisés ne seront pas épargnés. L’UNICEF estime que 290 millions d’élèves risquent de voir la qualité de leur enseignement fortement dégradée, faute d’enseignants formés et de moyens pédagogiques suffisants.
Les contextes humanitaires apparaissent comme les plus vulnérables. Dans certaines situations, les coupes budgétaires pourraient atteindre 10 % du financement national de l’éducation. L’exemple le plus marquant cité par l’UNICEF est celui des Rohingyas, dont 350 000 enfants réfugiés pourraient perdre définitivement l’accès à l’école.
Au-delà des chiffres, l’organisation insiste sur la fonction vitale de l’éducation. L’école, rappelle l’UNICEF, n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace qui protège les enfants, leur assure un accès à la nutrition et à la santé, et leur ouvre des perspectives de stabilité. Sa directrice exécutive résume ainsi l’urgence de la situation : « Chaque dollar coupé dans l’éducation n’est pas juste une décision budgétaire ; c’est l’avenir d’un enfant qui s’éteint ».

Mali – FMI 2025 : Vers des réformes indispensables pour un développement durable

Le Fonds monétaire international (FMI) a clôturé ses consultations annuelles avec le Mali le 30 juillet 2025. Malgré une croissance économique estimée à 5%, plusieurs réformes structurelles sont indispensables pour assurer un développement équitable et résilient face aux défis actuels.

Selon le FMI, « l’économie malienne affiche une certaine résilience malgré des vents contraires majeurs ». La croissance prévue pour 2025 est soutenue par la bonne performance du secteur agricole, le démarrage progressif de l’exploitation du lithium, ainsi qu’une bonne dynamique dans les services.

Cependant, ces perspectives positives sont fragilisées par des contraintes immédiates, telles que la baisse de l’aide extérieure, la chute de la production aurifère et la fermeture de la plus grande mine d’or. La normalisation des activités pourrait toutefois favoriser un rebond de la croissance à 5,4% en 2026.

Au plan budgétaire, le déficit est anticipé à 3,4% du PIB en 2025, affecté par les dépenses liées à la gestion des inondations persistantes.

Des réformes prioritaires à engager

L’objectif est de ramener le déficit budgétaire à 3%, conformément aux critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Le FMI recommande au gouvernement malien de se concentrer sur l’amélioration des recettes internes et une gestion rigoureuse des ressources pour préserver l’investissement public.

Un enjeu humanitaire majeur nécessite également une attention urgente. Environ 6 millions de Maliens, selon l’UNICEF, auraient besoin d’assistance en raison de situations de fragilité, notamment parmi les populations déplacées. La lutte contre la pauvreté et la protection sociale demeurent des priorités pressantes.

Le FMI salue les progrès accomplis, comme la sortie récente du Mali de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), valorisant les actions contre le blanchiment d’argent. Il encourage la poursuite de l’assainissement du climat des affaires, avec un accent sur la lutte contre la corruption, le renforcement des déclarations de patrimoine, une meilleure régulation du secteur minier et un contrôle accru des entreprises publiques.

Pour réaliser les ambitions du programme national « Mali 2063 », visant une croissance annuelle de 10% à partir de 2030, le pays doit lever les goulets d’étranglement à la croissance. Cela passe par des réformes audacieuses dans la gestion publique, une adaptation renforcée au changement climatique et une diversification accrue de l’économie.

Aujourd’hui, plus de 45% des Maliens vivent sous le seuil de pauvreté. Selon le plan de réponse humanitaire, 6,4 millions de personnes, soit 27,7% de la population, nécessitent une aide multisectorielle.

Fatoumata Maguiraga

Indicateurs clés 2025

– Croissance du PIB : 5%

– Inflation : 3,5%

– Dette publique : 50,5% du PIB

Enregistrement des naissances : De lents progrès

L’enregistrement des naissances a connu une augmentation, bien qu’il reste des défis à relever. En effet, 13% des enfants au Mali ne sont pas enregistrés à la naissance, selon le rapport de l’UNICEF intitulé « Un bon départ dans la vie ».

Cette situation prive des millions de filles et de garçons d’une identité juridique, les exposant ainsi à des vulnérabilités. C’est pourquoi le Comité des droits de l’enfant incite les autorités à adopter des mesures telles que la numérisation des enregistrements ou des dispositions spécifiques concernant les enfants réfugiés et les déplacés internes.

Dans son état des lieux de l’enregistrement des naissances dans le monde, l’UNICEF estime que plus de 500 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans ont été enregistrés à la naissance au cours des cinq dernières années. Bien que le taux mondial d’enregistrement des naissances ait atteint 77%, contre 75% en 2019, environ 150 millions d’enfants de moins de 5 ans n’ont pas été déclarés et demeurent invisibles pour les systèmes gouvernementaux, selon le fonds.

Par ailleurs, plus de 50 millions d’enfants dont la naissance a été déclarée ne possèdent pas d’acte de naissance. Cet acte fondamental garantit pourtant à l’enfant une reconnaissance juridique, lui conférant une protection contre les mauvais traitements et l’exploitation, ainsi que l’accès à des droits essentiels, tels que l’éducation et la santé.

Redoubler d’efforts

Si l’UNICEF se félicite des progrès réalisés, l’organisation invite les décideurs à redoubler d’efforts afin que chaque enfant, partout dans le monde, soit enregistré à la naissance. Les progrès et les améliorations varient considérablement dans les régions d’Afrique subsaharienne. Alors que l’Afrique australe enregistre un taux de 88%, l’Afrique de l’Ouest a connu la meilleure amélioration en 15 ans, atteignant un taux de 63%, tandis que l’Afrique de l’Est est à la traîne avec seulement 41%.

Au Mali, 87% des enfants de moins d’un an sont enregistrés à la naissance. Bien que cette amélioration soit significative, elle présente des disparités qui nécessitent un suivi pour relever les défis restants. Depuis 2022, l’UNICEF accompagne les initiatives du gouvernement pour numériser l’enregistrement des naissances. Ce processus a connu des avancées grâce à l’approbation d’un projet de plateforme regroupant les principaux événements de l’état-civil (naissance, mariage, décès). Cette plateforme, conçue après consultation des parties prenantes du système des faits d’état-civil, constitue la première entièrement dédiée, répondant aux besoins des usagers et aux normes internationales ainsi qu’au cadre légal. Le système pilote a été mis en place dans 10 zones regroupant les centres d’état-civil, les structures de santé et les tribunaux. Selon le représentant de l’UNICEF au Mali, cette étape permettra d’accélérer les efforts vers l’enregistrement universel.