APSACO 2018: Les opérations de maintien de la paix en question

Il y en a 13 actuellement déployées dans le monde dont 7 en Afrique. Elles font régulièrement la une des actualités, surtout ces dernières années, où les enjeux, les contextes et les acteurs des terrains où elles sont présentes ont changé. De leur impact, de leurs coûts et fonctionnement, de leur réforme, il a été question lors de la 2ème édition de la Conférence annuelle sur la paix et la sécurité en Afrique. Elle s’est tenue les 18 et 19 juin à Rabat, à l’initiative du think tank marocain OCP policy Center.

La plus connue aujourd’hui est la MINUSMA. Elle cristallise tout ce qui fait une opération de maintien de la paix en 2018 : la difficulté du terrain, la multiplicité des acteurs avec lesquels elle doit collaborer, la situation de cible qui est la sienne (la mission malienne est la plus meurtrière avec près de 200 morts en cinq ans), et même la contestation qui entoure son efficacité sur le terrain. Autant de sujets de discussion pour les quelques 150 personnalités qui ont participé pendant deux jours à l’APSACO 2018. Pour Karim El Aynaoui, Directeur de OCP Policy center, la nécessité de cette réflexion était plus que pressante. « La nôtre n’est pas la première. Il existe un processus au niveau des Nations Unies pour revoir la pertinence de la forme actuelle des opérations de maintien de la paix. Notre cadre d’échanges est le lieu de poser les réalités, les analyser sous les prismes des différents acteurs présents et de proposer des pistes pour mieux faire les choses ». Les échanges ont ainsi été menés par des personnalités de premier plan au nombre desquelles plusieurs diplomates mais aussi des acteurs militaires impliqués dans la mise en œuvre des opérations présentes ou passées. La présence de Mahamat Saleh Anadif, cjef de la Minusma, mission de maintien de la paix au Mali, a permis aux participants de mettre les mots sur les défis de cette mission particulière : mandat restreint au maintien de la paix, attaques asymétriques contre la mission et l’Etat, lutte contre le terrorisme, le tout sur fond de tensions socio-politiques internes. « Nous avons besoin de nourrir cette réflexion. Il est important que les gens qui vivent ces réalités sr le terrain  la partagent avec d’autres et que cela ne reste pas seulement des débats entre intellectuels et chercheurs, mais qu’ils poussent à la décision pour que la question de la paix de la sécurité en Afrique puisse trouver solutions », s’est réjoui M. Anadif.

Nécessité de réforme

La majorité des opérations de maintien de la paix qui étaient déployées en Afrique était décidée à New York et la plupart du temps, sans l’avis des africains, a relevé Robert Dossou, ancien  inistre des Affaires étrangères du Bénin. Une évolution positive a été cependant constatée depuis 2002avec la transformation de  l’OUA en Union Africaine. Depuis les consultations sont régulières et il existe même des cadres institutionnalisés entre le Conseil de paix et sécurité de l’UA et le Conseil de sécurité existent, a ajouté le diplomate. La réforme de la nomenclature actuelle des missions de maintien de la paix est d’actualité, a pour sa part affirmé Samuel Gahigi, chef d’équipe Afrique et Sahel au département du Maintien de la paix aux Nations Unies. Pour M. Gahigi, les réalités du terrain mais également les impératifs de mobilisation des acteurs, du financement, etc, obligent à une réflexion sur la question. « Réflexion en  cours, en particulier avec l’Union Africaine qui devrait jouer un rôle plus important voire de premier plan dans l’élaboration et la mise en œuvre des missions sur le continent ». Reste comme principal défi, la question du financement. L’union  africaine, limitée dans ses moyens n’a pas encore réussi à rendre opérationnelles les forces en attente  qu’elle doit positionner sur le continent afin d’intervenir avec célérité, en cas de besoin. Pour Hugo Sada, conseiller spécial du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, « tant qu’elle n’a pas résolu la question du financement, l’appropriation de la question par le continent restera problématique ».  Des avancées sur ce front cependant, comme l’a annoncé le représentant de l’UA à cette rencontre. Grâce à la coopération entre l’Union africaine, les Nations unies et l’Union européenne,  conseil de sécurité, et l’UE, l’organisation panafricaine a annoncé qu’elle sera prête à financer à hauteur de 25% les missions qu’elle diligentera. Le reste devra être mobilisé par les Nations unies.

Les think thanks africains face aux défis contemporains

Du 9 au 11 mai, s’est tenue à Rabat la deuxième édition du sommet des think thanks africains. Trois jours durant de nombreux experts représentant des think thanks africains et d’ailleurs ont échangé sur le rôle et l’avenir de ces centres de réflexion.

« Approfondir l’expertise et renforcer la durabilité : les défis contemporains des think thanks africains ». C’est autour de ce thème que se sont tenus, les travaux de la deuxième édition du sommet des think thanks africains à Rabat. Trois jours durant (9-11 mai) de nombreux experts représentant des think thanks africains et d’ailleurs ont échangé sur le rôle et l’avenir de ces centres de réflexion. « Ce sommet nous offre l’opportunité unique de définir une nouvelle dynamique pour le développement de l’Afrique » a relevé Karim El Aynaoui, directeur général de l’OCP Policy Center, think thank marocain qui organise l’évènement avec l’Université américaine de Pennsylvanie. Invité à s’exprimer lors de l’ouverture du sommet, l’ancien président du Nigéria Olusegun Obasanjo s’est attardé sur le sujet de l’intégration régionale de l’Afrique. Énumérant en ce sens de nombreux défis qui se posent au continent, il s’est dit persuadé qu’ils peuvent être relevés grâce à l’apport des think thanks. « L’Afrique dispose des meilleurs think thanks au monde » assure-t-il. Avant d’ajouter que ces derniers doivent « par la création de nouvelles directives contribuer de manière analytique à un changement positif du continent ». Pour y arriver, celui que l’on surnomme ‘’Baba’’, préconise aux Think Thanks de « travailler » avec les gouvernements nationaux et les sociétés civiles afin de converger vers le développement. « Les think thanks sont indispensables à la réalisation du plan africain 2063 » affirme t-il.
Plus de financement pour de meilleurs résultats
L’importance de ces centres n’est donc plus à démontrer. Néanmoins, les défis ne manquent pas. Le financement notamment. Comment assurer la viabilité des Think Thanks sans financement ? Conscients des difficultés auxquelles ces entités sont confrontées , les experts ont réclamé un meilleur accompagnement des bailleurs. « Le financement est irrégulier, insuffisant et inégalement réparti entre les États. Les think tanks africains dépendent de la communauté internationale. Les gouvernements doivent voir leur importance et leur accorder le minimum de financement » souligne Obasanjo. James McGann de l’université de Pennsylvanie a recommandé aux think thanks de créer une communauté afin qu’ils puissent d’une « voix unifiée » communiquer avec les bailleurs de fonds et ainsi faciliter leur accès au financement. « Sans financement, pas d’experts haut de gamme », a-t-il ajouté.


Changer le business model
Afin de donner plus de visibilité à leurs études, McGann, qui édite annuellement un classement des think thanks à travers le monde, à proposer d’en finir avec le modèle académique qu’il estime « dépassé ». « Personne ne lit les livrables, le modèle est obsolète. De nouvelles idées doivent émerger, nous devons changer le business model pour profiter des nouvelles technologies » plaide-t-il.

Sahel-Maghreb: la sécurité en question

Les gouvernements d’une vingtaine de pays se sont réunis dans la ville marociane de Rabat pour renforcer la coopération transfrontalière face aux menaces sécuritaires en Afrique du nord. La Conférence sur la sécurité dans le Sahel s’est déroulée le jeudi 14 novembre. Elle a vu la participation des chefs de la diplomatie de nombreux pays, dont la France, qui ont tenté d’amorcer une réponse commune aux terrorisme, trafic de drogues et d’arme, et immigration clandestine qui gangrenent la zone, en particulier en Libye et au Mali, pays o๠gravitent des groupes islamistes. « La région est devenue un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autres groupes qui prospèrent via le trafic d’armes ou la drogue. Cela menace la sécurité régionale », a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. Il faut « renforcer la coopération et la coordination sur la sécurité des frontières » au Maghreb et au Sahel, zone qui fait face a des « défis complexes », a-t-il plaidé. “Les réseaux profitent de la faiblesse des échanges entre les pays de la région”, a ajouté pour sa part le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad. Ce dernier a plaidé pour la création d’“un mécanisme de consultation et d’échange d’informations” et “un mécanisme d’alerte précoce”. M. Mezouar a également rappelé que l’absence de coopération entre le Maroc et l’Algérie est un obstacle à  la lutte contre les réseaux clandestins. Le Sahel est devenu ces dernières années un repère de rebelles islamistes La conférence de Rabat s’inscrit dans le prolongement de la réunion sur la sécurité des frontières qui s’était déroulée en mars 2012 à  Tripoli, quelques mois après la chute de Mouammar Kadhafi. Depuis, la situation s’est empirée, comme l’ont prouvé les événements au Mali ou la prise d’otage du site gazier d’In Amenas en Algérie. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a estimé à  Rabat que « la prise de conscience internationale progressait » autour des problèmes régionaux de sécurité. Au sujet du Mali, , plusieurs mois après l’intervention française visant à  déloger du nord du pays des groupes islamistes liés à  Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi), Paris reconnaà®t que la menace « est encore diffuse ». Laurent Fabius a évoqué la tenue les 6 et 7 décembre d’un sommet à  l’Elysée, et la perspective de la création d’une « force africaine d’intervention rapide, solidement financée ». Un centre de formation régional Les pays réunis dans le cadre de cette conférence ont convenu de mettre en place un centre régional de formation et d’entrainement au profit des officiers en charge de la sécurité des frontières dans les Etats de la région. Ce centre aura pour objectif de tirer profit des expertises d’autres pays et partenaires, ont-ils indiqué dans la ‘Déclaration de Rabat’ qui a sanctionné les travaux de la conférence. Ils ont aussi décidé d’accélérer la constitution d’un secrétariat, prévu par le Plan d’Action de Tripoli et la Déclaration de Rabat, et de mettre en place des groupes de travail sectoriels dans les domaines de la sécurité, des renseignements, des douanes et de la justice pour des propositions dans ces domaines. Les participants ont, par ailleurs, appelé à  mettre en œuvre les projets prioritaires sur la sécurité des frontières. Les pays réunis à  la conférence de Rabat ont également décidé de renforcer les capacités des Etats de la région, en matière d’équipements et de technologies nouvelles, à  même de permettre de mieux sécuriser les frontières. Enfin, des ressources financières seront mobilisées et utilisées pour soutenir les projets et les actions de coopération bilatérale, régionale et inter-régionale.

Guinée : Le CNDD tend la main à l’opposition

De retour de Rabat(Maroc) o๠il a passé une semaine, le Général Sékouba Konaté qui assure l’intérim de la Junte au pouvoir (CNDD) en l’absence du Capitaine Moussa Dadis Camara, a assuré la population Guinéenne de l’état de santé du capitaine. Dadis « n’est pas en danger » C’est en substance ce qu’a déclaré le Général Sékouba Konaté à  la RTG, la télévision Guinéenne, après sa visite d’une semaine au chevet du capitaine Dadis hier mercredi.  » Simplement, a t-il ajouté, la convalescence prend du temps, mais le capitaine n’est pas en danger ». Une information qui vient essoufler les rumeurs sur l’état de santé de Dadis Camara, que d’aucuns croyaient mort ou dans un état désespéré, quant d’autres parlaient d’état quasiment végétatif : » On ne se rétablit pas facilement après une blessure par balles à  la tête », jugeait un observateur politique. Et si tel est le cas, la convalescence sera bien longue ». Et Cherif Idriss porte parole du Gouvernement faisait lui l’acrobate pour démentir rumeurs et spéculations. Reste à  savoir si Dadis peut revenir au pouvoir ou tout au moins y participer après une telle atteinte. La question ne se pose plus ou presque. Sékouba Konaté, l’ex N°2 de la junte vient de faire une déclaration dont se félicite la CEDEAO et son médiateur désigné, Blaise Compaoré. Le militaire a en effet tendu la main à  l’opposition pour un gouvernement de consensus. Le CNDD tend la main à  l’opposition Le Général Sékouba Konaté, au nom de la junte et du CNDD, se dit près à  accepter un « premier ministre » issu et désigné parmi les rangs de l’opposition guinéenne pour diriger un large gouvernement de transition et d’Union Nationale en vue d’élections « crédibles ». On se rappelle que sous Dadis, les négotiations piétinaient à  Ouagadougou et chacun(junte et forces vives de la nation )campait sur ses positions, notamment face à  l’injonction, il y a quelques temps de l’opposition guinéenne, d’exclure le capitaine du processus électoral. Toumba Diakité, toujours en fuite, s’est depuis chargé de l’affaire en mettant Dadis hors circuit. Ce dernier lui pardonnera t-il un jour s’il recouvre tous ses esprits ? En attendant l’opposition semble plus malléable face à  un Sékouba moins agité qu’un Dadis imprévisible et hâbleur.  » Il est donc temps que les négotiations reprennent », juge la CEDEAO. Le satisfecit est général face à  la déclaration du Général Konaté. A présent, le calme et la sérénité doivent régner à  Conakry, une ville qui se remet lentement de violents soubresauts. Cette main tendue du CNDD vers l’opposition est-elle la voie vers un processus électoral mature en Guinée ? La Guinée peut-elle encore avancer avec les militaires dans les arènes du pouvoir ? Qu’en sera t-il du Général Konaté et de l’avenir de l’intérim ? Autant de questions qui cherchent des réponses fiables et chez les Guinéens en premier lieu.

Guinée : Dadis serait dans un état désespéré

Le doute persiste On se rappelle que le 3 décembre dernier, le chef de la junte guinéenne, le capitaine Dadis, avait reçu une balle dans la tête de la part de son aide de camp, le lieutenant Toumba diakité. Au lendemain de la tentative d’assassinat, Dadis a été évacué sur le Maroc. Ainsi, depuis son hospitalisation à  l’hôpital militaire de Rabat, personne n’a vu ni entendu le capitaine président. Plusieurs informations contradictoires ne cessent d’être véhiculées sur l’état de santé du chef du conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). Et ces contradictions sont faites au sein même du CNDD. Entre ses membres qui pour certains, affirment que le chef se porte comme un charme et pour d’autres, qu’il est dans un état désespéré. Dadis entendu au téléphone ? La présidente des syndicalistes guinéens, Mme Rabiatou Séra Diallo, expliquait à  la fin de semaine dernière, qu’elle avait communiqué avec le capitaine Dadis mais qu’elle ne pourrait garantir qu’il s’agit bien de l’homme. Elle explique « C’’est le chargé de communication du gouvernement guinéen, Mr Idrissa Chérif, qui m’a mis en ligne avec, comme il l’affirmait, Mr Dadis. Nous avons discuté et il m’a souhaité ses vœux de bonne année. Je lui ai dit que cela nous faisait très plaisir qu’il nous appelle pour nous donner de ses nouvelles mais, qu’il serait préférable de le faire à  la télévision pour que tout le monde puisse le voir et l’entendre. Je ne peut pas certifier qu’il s’agissait bien de lui ou non puisque je n’avais pas de visage sous les yeux. » Cependant, cette syndicaliste n’est pas la seule à  avoir « parlé à  Dadis. » Le reggà¦man et musicien ivoirien Tiken Jah Facoly, affirme avoir discuté pendant longtemps avec le capitaine Dadis au téléphone. Il affirme que ce n’est pas un canular et que le chef du CNDD est bel et bien vivant. Cependant, si Dadis est bien vivant et bien portant comme l’affirme certains, pourquoi reste-il silencieux un mois après son hospitalisation ? Est-il toujours en vie ou essaye-ton simplement d’endormir les esprits et mieux préparer psychologiquement les peuple à  son éventuel décès ? La question reste posée et suscite de nombreuses interrogations.

Guinée : Le Général Sékouba à Rabat, Dadis toujours en vie ?

Un silence pesant Depuis la tentative d’assassinat du 3 décembre à  laquelle il a échappé, le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa Camara, n’a donné aucun signe de vie. La junte faisant l’impossible pour rassurer la population en affirmant que son chef parle, mange et est parfaitement conscient. Cependant, ces paroles ne rassurent guère puisqu’il n’a jusqu’à  présent pas été vu. Aucune image ou déclaration du chef de la junte, n’a pu être vue ou entendue et qui pourrait calmer les spéculations qui vont bon train sur son état. Dadis, mort ou vivant ? C’’est ce silence qui amène beaucoup à  imaginer que Dadis est soit mort, soit dans un état vraiment critique. Sékouba au chevet de Dadis Ainsi, alors cela fait trois semaines à  peu près qu’il est au Maroc, le général Sékouba Konaté qui assure l’intérim, s’est rendu ce lundi au chevet de son compagnon de lutte. Le ministre de la communication, Idrissa Chérif affirme que les deux hommes se sont entretenus pendant longtemps. Et que Dadis se porte comme un charme. Contrairement aux propos d’un membre de la délégation guinéenne qui affirme que «Â Dadis est dans un état désespéré. Il n’y a plus rien à  tirer de lui. » Dadis, toujours en vie ? Ce lourd silence sur l’état de santé du capitaine inquiète beaucoup les guinéens qui craignent que le général soit parti au Maroc dans l’intention de ramener le « corps de leur président. ». Par ailleurs, le général Sékouba aurait vu Dadis et lundi soir dès son arrivée, et le mardi dans la journée. Aucune déclaration officielle n’a cependant suivi ces entretiens. Une démarche qui suscite donc beaucoup d’interrogations de la part de tous. Personne ne peut dire avec certitude que le chef du conseil national pour le développement et la démocratie, le capitaine moussa Dadis Camara est mort ou vif. l’avenir de la Guinée reste incertain avec un CNDDD en perte de crédibilité. Qu’adviendra de ce pays en quête de stabilité ? Qui est vraiment apte sortir la Guinée du gouffre dans lequel elle est plongée depuis des années ? Sékouba, relèvera t-il le défi en cas de décès du Capitaine Dadis ?