Coopération : l’Allemagne quitte la MINUSMA mais maintiendra son aide au Mali

Avec quelque 1400 soldats, l’Allemagne est la plus importante contributrice de l’Union européenne au sein de la MINUSMA. Mais depuis l’arrivée des russes au Mali, Berlin considère que les conditions ne sont plus réunies pour continuer à participer à la MINUSMA. En visite à Bamako jeudi et hier vendredi, son ministre de la défense affirme pourtant que l’Allemagne ne veut pas claquer la porte. « Le Président de la transition a dit que non seulement il appréciait énormément l’engagement de l’Allemagne ici, mais aussi la manière dont cet engagement a eu lieu dans le pays, c’est-à-dire sur un pied d’égalité et entre partenaires. Ceci nous confirme dans notre travail, dans notre coopération et nous allons continuer cette coopération avec le pays » a assuré le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius. Tablé sur neuf à douze mois pour le retrait de ses soldats de la MINUSMA, le Ministre précise qu’avec le Mali, les ponts ne sont pas entièrement rompus dans le domaine militaire, mais aussi à l’aide au développement. « Vous savez que nous retirerons nos forces armées de la MINUSMA l’année prochaine. Nous avons parlé des raisons pour ce retrait, mais de toute façon, une coopération, nous voulons la continuer sous une autre forme. Nous pensons à la formation militaire et nous aurons toujours des conseillers militaires sur place, et nous voulons continuer notre échange » a t-il ajouté.

L’Allemagne envisage de déployer au Mali son système de défense MANTIS

L’armée allemande  envisage de déployer MANTIS,  le système de protection à  très courte portée , développé , pour se protéger contre les tirs d’artillerie , de   mortiers  et roquettes (C-RAM) , pour la première fois au Mali

Le déploiement de MANTIS est prévu  en novembre, a déclaré l’armée  au journal Jane. Le déploiement de MANTIS  va contribuer à améliorer  la sécurité des soldats au Mali, où la menace des roquettes, les tirs  d’artillerie et de mortiers est en croissance, a expliqué l’armée.

Ce système modulaire automatique de ciblage et d’interception de courte portée MANTIS (Modular Automatic and Network capable Targeting and Interception System) est développé par Rheinmetall depuis 2007.  Il était initialement destiné à être déployé en Afghanistan, afin de protéger les soldats contre toute attaque aérienne (avions, missiles, drones, roquettes) ou de tirs de mortiers.

La ministre française des armées et son homologue allemande en visite au Sahel

La ministre française des armées Florence Parly a entamé lundi 31 juillet 2017 une tournée au Sahel par la capitale Tchadienne qui abrite le commandement de la force Barkhane. Une force de 4000 hommes déployée au Sahel par la France et qui a pour mission de lutter contre le terrorisme.

« Les 4000 Hommes de la force Barkhane auront les moyens de leur mission », a déclaré la ministre. Une déclaration destinée, selon les observateurs à rassurer les armées françaises de la mise à disposition des moyens malgré le changement intervenu à la tête des forces armées françaises.

La ministre française et son homologue allemande de la défense ont aussi rencontré les autorités Nigeriennes ce 31 juillet. Le Niger et le Mali dernière, étape de cette visite, constituent avec le Tchad, la Mauritanie et le Burkina Faso les 5 pays du G5 Sahel. Le G5 Sahel, cette force conjointe qui doit compter 5000 hommes fournis par les 5 pays concernés. Sa mise en place soutenue par la France et l’Allemagne qui ont un promis un soutien logistique et l’appui dans la formation des troupes. Mais le G5 Sahel qui, en principe doit être opérationnel à partir de septembre prochain, ne dispose pas encore du financement de 423 millions d’euros nécessaires à son fonctionnement annuel.

« Il y a effectivement beaucoup de travail à faire actuellement. (…) Les postes de commandement sont en train d’être mis en place et après sou concomitamment les bataillons seront mis en place. Nous attendons donc d’avoir la pleine capacité opérationnelle de la force conjointe dans le 1er semestre de l’année 2018 », a déclaré le général Didier Dakouo commandant de la force conjointe sur RFI.

La ministre française et son homologue allemande Ursula Von Der Leyen ont clôturé leur tournée dans le Sahel à Bamako. Elles ont été reçues ce 1er août 2017 par le président Malien Ibrahim Boubacar Keïta. Avec les autorités maliennes, les entretiens ont porté sur « des progrès très substantiels » réalisés depuis la tenue du sommet du G5 Sahel le 02 juillet à Bamako.

La ministre française des armées s’est aussi rendue à Gao où sont stationnées les forces de l’opération Barkhane, qui doit relayée, par la force conjointe du G5 dans la lutte contre le terrorisme. « Je sais que vous menez déjà régulièrement des opérations conjointes transfrontalières avec les forces armées des pays du G5, ces opérations préfigurent largement ce que sera demain la force conjointe du G5 Sahel », a déclaré la ministre française des armées avant d’encourager la force Barkhane à soutenir la montée en puissance de cette force du G5. Elle a ensuite réaffirmé la volonté des autorités françaises et allemandes à mobiliser les partenaires européens et internationaux à soutenir cette initiative.

Attaque à la hache en gare de Düsseldorf

Jeudi soir, une attaque à la hache en gare de Düsseldorf dans l’ouest de l’Allemagne, a fait au moins sept blessés, dont trois graves. Le suspect qui souffrirait de troubles mentaux, a été appréhendé mais n’était pas en état d’être interrogé, les raisons de son acte demeurent donc inconnues.

C’est aux environs de 20h50, qu’un homme est sorti d’un train de banlieue armé d’une hache et s’est attaqué aux voyageurs présents dans la gare centrale de Düsseldorf, faisant « sept blessés dont trois graves et quatre légers ».

« Nous étions sur le quai et on attendait un train. Le train est arrivé et soudain quelqu’un avec une hache est sorti et a frappé des gens avec une hache », a déclaré un témoin au quotiden allemend Bild.

Selon le communiqué de la police, le suspect a ensuite tenté de s’enfuir en sautant d’un pont et s’est grièvement blessé dans sa chute. Appréhendé par les forces de l’ordre, il n’était pas en état d’être interrogé et les raisons de son acte demeurent pour le moment inconnues.

Un autre suspect a aussi été appréhendé. Un porte-parole de la police n’exclut pas que d’autres suspects soient aussi en fuite. Il n’a fourni aucun détail sur l’identité des suspects arrêtés ni sur leurs motivations.

Un important dispositif policier ont été déployés aux environs du lieu de l’attaque et des hélicoptères survolaient la zone. Le trafic a été entièrement interrompu dans la gare de Düsseldorf.

Cet nouvel attaque intervient après celle de l’attentat au camion-bélier en décembre 2016 à Berlin revendiqué par le groupe Etat islamique et qui avait fait 12 morts. La menace d’attaque terroriste est prise très au sérieux en Allemagne, qui a connnu en 2016, outre l’attentat au camion bélier : un meurtre à Hambourg, un attentat à la bombe (15 blessés) et une attaque à la hache (5 blessés)

Les services de renseignement intérieur allemends estiment à environ 10.000 le nombre d’islamistes radicaux présent sur le territoire, 1.600 seraient potentiellement capable de pouvoir passer à l’acte.

L’Allemagne à l’assaut de l’Afrique

Ce sera quelques semaines après son voisin français. L’Allemagne, première puissance économique européenne, organise le premier forum économique avec l’Afrique de son histoire, le 23 mars prochain à Francfort. Il s’agira de renforcer ses liens commerciaux et familiariser les entreprises allemandes avec le continent.

En octobre 2016, à la fin de sa visite de trois jours dans la zone sahélienne, la chancelière allemande Angela Merkel mettait en exergue la nécessité pour l’Allemagne d’investir en Afrique. « Il est dans l’intérêt de l’Allemagne d’accompagner un développement positif de l’Afrique, l’aide publique au développement n’y suffira pas, les conditions de l’investissement privé doivent s’améliorer ». Pour l’heure, l’Allemagne n’investit « que » 10 milliards de dollars en Afrique chaque année, 90% se concentrant sur seulement trois pays (Afrique du Sud, Nigeria et Algérie), au moment où les entreprises germaniques ne réalisent que 2% de leurs activités en Afrique. Et selon les dernières statistiques disponibles, les échanges commerciaux germano-africains ont totalisé 60 milliards en 2013, un niveau bien inférieur à celui du commerce sino-africain qui a dépassé la barre des 200 milliards de dollars durant la même année.

Le forum Allemagne-Afrique vise donc à « combler le fossé » en facilitant le dialogue, les relations d’affaires et les échanges commerciaux. « Le besoin de l’Allemagne de toucher de nouveaux marchés coïncide avec les indicateurs économiques de plus en plus sains de nombreux pays africains, notamment la croissance de la classe moyenne, la meilleure stabilité politique et l’envie de développer la fabrication au niveau national », a déclaré Charles Huber, député et membre du Comité de coopération économique et de développement de la République d’Allemagne, précisant que « l’Afrique apprécie particulièrement l’éthique du travail, la précision et la fiabilité allemandes ».

L’énergie en avant. 600 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont pas accès à l’électricité. L’Allemagne voudrait donc investir ce secteur. « Les énergéticiens EON et RWE, déjà présents au Sénégal, devraient étendre leurs activités dans plusieurs autres pays », selon le ministre allemand de l’Économie et de l’Énergie, Sigmar Gabriel. L’extension du projet solaire Desertec, qui prévoit l’exploitation du potentiel énergétique d’Afrique du Nord, sera également évoquée.

Six des dix économies bénéficiant de la croissance la plus rapide au monde se trouvent en Afrique, et le continent devrait devenir la région à la croissance la plus rapide au monde jusqu’en 2040. Ce regain d’intérêt allemand n’est donc pas fortuit.

 

10 milliards de dollars d’investissements par an.

2% des activités en Afrique.

 

Immigration : l’Allemagne manie la carotte et le bâton

L’attentat du 19 décembre dernier, ayant fait 12 morts, a laissé l’Allemande groggy. La politique d’immigration de Mme Merkel, qui brigue un quatrième mandat, a été fortement critiquée. Berlin manie la carotte et le bâton : elle veut suspendre son aide aux pays qui ne veulent pas reprendre leurs ressortissants déboutés de sa demande d’asile en Allemagne.

« Ceux qui ne coopèrent pas suffisamment ne peuvent pas espérer bénéficier de notre aide au développement ». Ces propos sont de Sigmar Gabriel, Vice-chancelier allemand et président du parti social-démocrate, interrogé le week-end dernier par le magazine Der Spiegel. Une idée que n’a pas manqué de soutenir le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière, membre du parti conservateur. La présidente Angela Merkel continue de faire les frais de sa politique d’immigration. Ainsi, l’Allemagne menace de suspendre son aide aux pays, notamment ceux du Maghreb, qui refusent  de reprendre leurs ressortissants ayant vu leur demande d’asile refusée.

Le 19 décembre dernier, à Berlin, un attentat est survenu et a fait 12 morts. Le présumé auteur était Anis Amri, d’origine tunisienne qui plus est. Ce dernier, il y a plusieurs mois, avait été débouté de sa demande d’asile mais n’avait pu être renvoyé dans son pays. On pourrait penser que cette décision est un avertissement à destination de la Tunisie, qui avait refusé de reconnaître la nationalité de l’auteur présumé de l’attentat, mettant ainsi les autorités allemandes dans l’impossibilité de le renvoyer. Le cas de Amri est tout sauf isolé, puisque nombreux sont les ressortissants nord-africains qui se retrouvent dans la même situation : ils ne peuvent obtenir l’asile en Allemagne.  Le cas de Anis Amri a été un précédent fâcheux, qui a d’ailleurs amené le gouvernement Merkel a introduire des changements, notamment en plaçant en rétention des étrangers, selon le ministre de la Justice Haiko Maas, considérés comme des islamistes qui n’ont pu avoir l’asile avant de les expulser. Aujourd’hui mardi, cette proposition devait être au cœur de sa rencontre avec le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière.

L’attentat du 19 décembre a été un coup dur pour Angela Merkel, qui brigue un quatrième mandat. Elle a essuyé des critiques virulentes en provenance de la droite populiste allemande, Alternative pour l’Allemagne (AFD), qui a estimé que la menace islamiste « a été importée de manière systématique et irresponsable au cours de l’année et demie écoulée ».

 

 

Après les Pays-Bas, qui fournira des hélicoptères à la Minusma ?

Les Pays-Bas ont maintenu leur participation à la Minusma, mais réduiront leurs effectifs et sans les hélicoptères.

Les Pays-Bas continueront à participer à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA). Mais le gouvernement néerlandais a décidé de réduire ses effectifs à  290 militaires, qui ne feront que collecter et analyser des renseignements. Ce qui implique que même les hélicoptères AH-64D Apache et CH-47 Chinook qui sont à Gao, quitteront le Mali pour retourner aux Pays-Bas. Pourtant, dans son dernier rapport sur la situation au Mali, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait relevé que «l’absence de ces hélicoptères aura un impact négatif sur l’efficacité opérationnelle de la Mission en raison de la diminution de la mobilité et de la capacité à évacuer des blessés et des malades. »

Qui pour fournir des avions ?

C’est la question que tous se posent aujourd’hui. Tous les regards sont dirigés vers le Canada qui avait été pressenti pour fournir des hélicos à la Minusma. Mais le gouvernement canadien n’a pas donné de suite, selon le site Zone militaire. Il y a aussi l’Allemagne dont la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen, a récemment déclaré que « Les hélicoptères sont importants pour la protection de nos soldats et pour l’efficacité de la mission ». En effet, le retrait  de ces avions néerlandais risque de réduire la capacité d’évacuation sanitaire de la Minusma.