2024 : une transition à durée indéfinie

Déjà reportée à deux reprises, l’élection présidentielle qui marquera le retour à l’ordre constitutionnel au Mali devrait se tenir en 2024. Initialement prévue pour février, en accord avec la CEDEAO, elle a été repoussée sine die en septembre dernier, sans l’approbation de l’institution sous-régionale. Même si cette dernière semble dans une nouvelle posture conciliante, ses relations avec le Mali pourraient à nouveau se tendre dans les mois à venir. Les partis politiques, dans l’incertitude, doivent se préparer pour une élection dont les dates ne sont pas encore connues.

« Les dates de l’élection présidentielle initialement prévues pour le dimanche 4 février 2024 (premier tour) et le dimanche 18 février 2024 (second tour) éventuellement, connaîtront un léger report, pour des raisons techniques (…) Le Gouvernement de la Transition précise que les nouvelles dates de l’élection présidentielle feront l’objet de communiqué ultérieurement, après échange avec l’Autorité indépendante de Gestion des Élections (AIGE) », annonçait le 25 septembre 2023 le ministre d’État de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement, Colonel Abdoulaye Maiga. Trois mois après, les autorités de la Transition n’ont toujours pas communiqué de nouvelles dates pour cette élection très attendue.

S’accorder avec la Cedeao

Alors qu’elle était attendue lors du sommet du 10 décembre dernier pour se prononcer enfin sur le report de la présidentielle au Mali, la Cedeao s’est contentée d’une réaction a minima, déplorant les « décisions prises unilatéralement en ce qui concerne la mise en œuvre du programme de transition qui avait été convenu avec la Cedeao ». L’organisation sous-régionale, après avoir levé l’interdiction de voyage qui pesait sur certaines hautes autorités maliennes, a aussi décidé d’engager une Troïka présidentielle, composée des Présidents du Nigéria, du Bénin et de la Guinée Bissau, à entreprendre d’urgence des visites au Burkina Faso, en Guinée et au Mali, en vue de renouer le dialogue avec ces trois pays pour la mise en œuvre inclusive du programme de transition.

« Cette réaction de la Cedeao signifie qu’elle a pris acte du report de la présidentielle au Mali et qu’elle va s’employer à trouver avec les autorités maliennes de nouvelles dates, qui tiennent dans un délai raisonnable », estime un analyste. « Je pense que le fait de lever l’interdiction de voyage, de décider de renouer le dialogue avec les autorités de la Transition et aussi que le Représentant permanent et Ambassadeur du Mali auprès de la Cedeao ait été reçu dans la foulée par le Président de la Commission de l’institution sont autant de signes annonciateurs d’une certaine décrispation à venir dans les relations », poursuit-il.

Pour un expert politique qui a requis l’anonymat, le seul point d’achoppement entre les deux parties pourrait être la durée d’une nouvelle prolongation de la transition. « Les autorités maliennes ont annoncé un léger report. Mais, si au cours des échanges avec la Cedeao elles proposent de nouvelles dates au-delà de 2024, par exemple, évidemment que la Cedeao ne l’acceptera pas. Elle pourrait alors brandir de nouvelles sanctions contre le Mali ». Selon certains observateurs, il n’est pas exclu que le léger report de la présidentielle soit au delà de 2024. « Les autorités pensent aujourd’hui être dans une position de force vis-à-vis de la Cedeao et de la classe politique ».

Les partis politiques dans l’expectative

Si des signes avant-coureurs sont là, des partis politiques se projettent déjà vers la présidentielle. À l’annonce du report, en septembre dernier, plusieurs formations se sont opposées et exigé la tenue de la présidentielle aux dates initiales den février 2024. Mais, à défaut de pouvoir faire revenir les autorités de Transition sur leur décision, elles se préparent pour une échéance éventuelle avant la fin de l’année 2024.

À en croire Sékou Niamé Bathily, Secrétaire à l’Information et Porte-parole du RPM tendance Bocary Treta, la préparation de la prochaine élection présidentielle a débuté dans l’ancien parti présidentiel depuis la tenue du Congrès extraordinaire, en août dernier, en démarchant dans un premier temps certaines formations de la classe politique et de la société civile. « Nous avons ensuite mis en place des commissions de travail et créé des structures pour une meilleure participation à ces élections, à commencer par une commission qui a travaillé sur la carte politique, que nous avons adaptée à l’organisation interne du parti. Nous avons créé de nouvelles sections et fédérations régionales, conformément au nouveau découpage territorial à base duquel devraient se tenir les prochaines élections dans notre pays ».

Comme le RPM, l’Adema est aussi déjà tournée vers la préparation de la présidentielle à venir. Selon Yaya Sangaré, Secrétaire général du parti, il essaye d’avoir une force politique nouvelle, de tirer les enseignements de tout ce qui a été fait ces dernières années et, en raison du contexte nouveau, d’analyser la situation pour proposer une nouvelle offre aux Maliens.

« Des actions sont déjà engagées. Nous sommes en train de renouveler nos structures à la base. Nous sommes aussi engagés depuis quelques mois à mettre en place une force politique électorale avec d’autres formations, mouvements et associations politiques », confie-t-il, assurant que l’Adema aura son propre candidat, comme recommandé lors du dernier Congrès, et que le parti travaillera à ce que ce candidat bénéficie de l’accompagnement des autres partis qui vont se retrouver dans son projet de société.

Au RPDM de Cheick Modibo Diarra, on se dit également « prêt à aller à la conquête du pouvoir à tout moment », tout comme au parti Yelema, qui va d’ores et déjà désigner son candidat au prochain scrutin présidentiel à l’issue de son 4ème Congrès ordinaire, le 23 décembre 2023.

Préparation impactée ?

Si les partis politiques sont tournés vers la préparation du prochain scrutin présidentiel, cette préparation reste particulière, étant donné que les nouvelles dates de l’élection ne sont pas encore connues. « La préparation est un peu impactée parce que nous ne connaissons pas les dates de l’élection. Dans un premier temps, notre programme de société, nous l’avons calé sur une période donnée, en nous basant sur les engagements des autorités de la Transition. Maintenant que ce délai a été repoussé, bien sûr que cela nous perturbe un peu », avoue Sékou Niamé Bathily, même si, pour lui, cette situation ne constitue pas un handicap. « Cela ne met pas un frein à ce que nous sommes en train de faire. Nous continuons à nous préparer pour être prêts lorsque le collège électoral sera convoqué », assure-t-il.

« C’est à la fois un handicap et une opportunité. Mais nous pensons qu’il est bon qu’on indique une date pour que nous puissions bien nous préparer, parce qu’une élection demande beaucoup de ressources. On ne peut pas se lancer dans une campagne indéfinie », estime pour sa part Yaya Sangaré.

Tenir l’échéance 2024

Même si la classe politique a invité le gouvernement de transition à ouvrir le dialogue en vue de trouver de nouvelles dates consensuelles pour la tenue de la prochaine élection présidentielle, elle n’a jusqu’à là pas encore été sollicitée par les autorités dans ce sens. Mais, pour la plupart des partis politiques, la tenue de l’élection ne devrait pas aller au-delà de l’année 2024.

« Nous devons tout faire pour que les élections puissent se tenir avant la fin de l’année 2024. Un léger report ne devrait pas dépasser 3 à 6 mois. Les autorités doivent mobiliser toutes les ressources, créer un cadre favorable de dialogue et régler tous les problèmes techniques pour que nous allions à cette élection pour mettre fin à la Transition », préconise le Secrétaire général de l’Adema.

C’est ce qu’estime également le RPM, pour lequel le léger report ne devrait pas dépasser 6 mois au plus. « Pour nous, cette élection peut et doit se tenir en 2024. Nous croyons en la bonne foi des autorités pour aller vers une sortie de transition honorable pour tous », appuie pour sa part Sékou Niamé Bathily. Aujourd’hui, l’interrogation porte sur les actions politiques qui seront menées si la Transition se prolonge pour une durée indéfinie. Mais nul doute que la pression pourrait être forte sur les autorités, aussi bien de la part de la Cedeao, des PTF, de la classe politique et des acteurs de la société civile.

Transition : au rythme des reports

Le spectre d’une nouvelle prolongation planait déjà sur la Transition depuis un moment. C’est désormais officiel. L’élection présidentielle, initialement prévue pour février 2024, est reportée à une date ultérieure, a annoncé le gouvernement lundi 25 septembre.

« Les dates de l’élection présidentielle initialement prévue pour le dimanche 4 février 2024 (premier tour) et le dimanche 18 février 2024 (second tour) éventuellement, connaîtront un léger report pour des raisons techniques », a indiqué le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maiga.

« Le Gouvernement de la Transition précise que les nouvelles dates de l’élection présidentielle feront l’objet de communiqué ultérieurement, après échange avec l’Autorité indépendante de Gestion des Élections (AIGE) », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, a souligné le Porte-parole du gouvernement, « après un examen minutieux du chronogramme des réformes politiques et électorales (…) le Gouvernement de la Transition informe l’opinion qu’il décide d’organiser exclusivement l’élection présidentielle pour sortir de la Transition. Les autres élections feront certainement l’objet d’un autre chronogramme, qui sera établi par les nouvelles autorités sous les directives du nouveau Président de la République ».

Parmi les « raisons techniques » invoquées par le gouvernement pour justifier ce « léger report », la prise en compte des nouvelles dispositions constitutionnelles dans la Loi électorale, en particulier l’augmentation du délai entre les 2 tours de l’élection présidentielle, la prise en compte par l’AIGE des résultats de la révision annuelle des listes électorales dans le fichier électoral à partir de janvier 2024, « seul moyen d’assurer une large participation des Maliens aux prochaines élections », et la gestion de la « prise en otage » de la Base de données du Recensement administratif à vocation d’état-civil (RAVEC) par le prestataire Idemia, une société française.

Sur ce dernier point, selon les explications du gouvernement, Idemia conditionne le transfert de propriété du système aux autorités maliennes à un payement de plus de 5 milliards de francs CFA, somme restant due à la société au titre du marché.

Réactions diverses

L’annonce du report de la présidentielle de février 2024 a suscité des réactions au sein de la classe politique. À la Coalition des forces patriotiques (COFOP), la décision du gouvernement est favorablement accueillie. « Pour nous, ce n’est pas une surprise, parce que c’était déjà notre proposition. Nous avons estimé qu’en réalité la fin de la Transition c’est l’élection présidentielle. La communauté internationale ne s’intéresse pas aux communales et aux législatives. Il vaut mieux sortir de la Transition en organisant uniquement la présidentielle et laisser le Président élu organiser à son rythme les législatives et les communales », confie le Dr. Abdoulaye Amadou Sy, Président de la COFOP, soulignant que le délai supplémentaire pour l’organisation de la présidentielle ne devrait pas dépasser 3 mois.

Réaction contraire au parti Fare An Ka Wuli de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, où le communiqué du gouvernement a été une surprise. « Nous, puisque nous avons pu tenir dans les conditions actuelles le référendum, qui a été salué par le gouvernement, pensions qu’après avoir été à même de se donner les moyens d’organiser ce référendum le gouvernement serait en mesure de mobiliser les mêmes ressources pour tenir la présidentielle à date », se désole Bréhima Sidibé, Secrétaire général du parti.

Dans un communiqué en date du 25 septembre et signé de son Président Dr. Youssouf Diawara, le parti Yelema, « le changement », indique que « cette nouvelle prolongation, outre qu’elle viole la Charte de la Transition, n’a fait l’objet d’aucune discussion interne entre les forces vives et ne saurait être une décision consensuelle ». « Le parti prend date devant l’histoire et met les autorités en garde sur les risques qu’elles font peser sur notre pays dans leur approche solitaire, non consensuelle, non inclusive, pour des objectifs inavoués ».

De son côté, le Parti pour la renaissance nationale (Parena) déplore également la non concertation préalable avec les acteurs politiques et de la société civile dans la prise de décision du gouvernement. Par ailleurs, pour le parti du Bélier blanc, « l’organisation d’élections est une volonté politique. Avec la volonté politique, certaines des raisons techniques invoquées pour justifier ce report pouvaient être évitées, notamment par la relecture de la Loi électorale et la gestion de la prise en otage du RAVEC ». L’Appel du 20 février, qui regroupe des partis politiques et des mouvements associatifs, et la Ligue démocratique pour le changement de Moussa Sinko Coulibaly ont également condamné l’initiative. Ce dernier dénonce une « tentative de prise en otage de la démocratie malienne ». Le RPM tendance Bokary Treta s’est dit surpris et a exprimé sa profonde inquiétude.

D’autres enjeux ?

Au-delà des raisons techniques avancées par le gouvernement de transition pour justifier le report de l’élection présidentielle, d’autres enjeux pourraient également être à la base cette décision.

Dans un contexte actuel de reconquête du territoire, avec l’occupation des anciennes emprises de la MINUSMA par l’armée malienne, y compris dans les zones qui échappaient au contrôle de l’État, notamment dans le nord du pays, le report de la présidentielle pourrait être une garantie de sa tenue plus tard sur toute l’étendue du territoire national dans de bonne conditions sécuritaires, constituant un gain politique pour les autorités de la Transition.

« Aujourd’hui, il faut constater que la récupération du territoire est en cours. C’est une guerre qui est déclenchée avec la CMA. Tenter de faire des élections sur l’ensemble du territoire en ce moment serait un peu hasardeux », pense l’analyste politique Boubacar Bocoum. « Je pense qu’une fois que la MINUSMA va partir, nous serons dans une crise maliano-malienne. Soit on fait la guerre, soit on se parle. Si c’est la guerre, il faudra la faire et ensuite passer aux élections. Si c’est se mettre d’accord dans l’esprit de réviser l’Accord ou de faire sa relecture intelligente, nous allons nous retrouver dans une posture où un dialogue sera établi. Sur la base de cela, on pourra passer aux élections », analyse-t-il. Toutefois, le gouvernement n’a pas mentionné la situation sécuritaire pour motiver son report, ce qui surprend plusieurs observateurs.

Sur un autre plan, la candidature du Président de la Transition à l’élection présidentielle de fin de la période transitoire n’étant pas exclue, certains observateurs estiment que le report de l’échéance initiale de février 2024 pourrait avoir été décidé pour lui donner le temps de démissionner éventuellement de l’armée, de se préparer et de se présenter à ce scrutin.

Boubacar Bocoum n’est pas de cet avis. Pour lui, les enjeux sont au-dessus de la personne du Président de la Transition et ne sont que d’ordre organisationnel. « La classe politique aujourd’hui ne peut pas battre le Colonel Assimi Goïta s’il décide de se présenter. Donc je ne pense pas qu’il ait besoin de retarder des élections en raison de sa candidature », tranche-t-il.

Nouvelles sanctions de la CEDEAO en vue ?

Avant le coup d’État au Niger, lors de son sommet du 9 juillet dernier à Abuja, la CEDEAO avait sommé les différents pays en transition, le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, de respecter les chronogrammes établis, n’excluant pas la prise de nouvelles sanctions. L’organisation sous-régionale s’apprêtait d’ailleurs à envoyer le Président béninois Patrice Talon dans les trois pays pour relancer le dialogue au plus haut niveau avant qu’un nouveau putsch ne survienne au Niger, laissant l’initiative sans suite.

Avec l’annonce du report de la présidentielle au Mali, la CEDEAO pourrait envisager de prendre de nouvelles sanctions et de durcir le ton, envoyant par la même occasion un message aux autres pays en transition dans la sous-région. Pour l’heure, elle n’a pas encore officiellement réagi. Adama Ben Diarra, dit Ben le Cerveau, leader du mouvement Yerewolo Debout sur les Remparts, avait en août alerté sur les conséquences d’une nouvelle prorogation, assurant que les Maliens ne pourraient plus supporter les effets de nouvelles sanctions. Cette sortie médiatique hors des clous lui a valu des poursuites judiciaires et une disgrâce. Il est aujourd’hui en prison et n’est plus membre du CNT.

Toutefois, pour certains, la posture actuelle de la CEDEAO dans la crise nigérienne la fragilise et elle ne pourra plus se dresser véritablement contre la nouvelle prolongation de la transition au Mali. « Aujourd’hui, la CEDEAO est une organisation qui se cherche. Je ne pense pas qu’elle constitue encore un élément qui pèse dans les décisions des autorités actuelles », glisse un analyste.

Présidentielle de février 2024 : les autorités annoncent un report

Devant la presse ce lundi 25 septembre, le ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale, le Colonel Abdoulaye Maiga a annoncé le report de la présidentielle prévue en février 2024 (4 février premier tour- 18 février second tour). Parmi les raisons, il a évoqué l’adoption d’une nouvelle constitution, la révision des listes électorales mais aussi un litige avec une société française, Idemia, impliquée selon lui dans le processus de confection de RAVEC. Le Colonel Maiga a évoqué un léger report pour la présidentielle et les « nouvelles dates feront l’objet d’un communiqué ultérieurement, après échange avec l’AIGE ». Il a également précise que le gouvernement décide d’organiser, exclusivement, l’élection présidentielle pour sortir de la Transition. Les autres élections feront certainement l’objet d’un autre chronogramme qui sera établi par les nouvelles autorités, sous les directives du nouveau président de la République. Le 8 août dernier, le ministre d’Etat avait fait le point des différentes propositions des partis politiques sur le chronogramme de la transition. Au total 17 propositions ont été faites par 81 partis politiques sur les 291 sollicités par le gouvernement, soit un taux de réponse de 27,83%. 5 principales tendances se dégageaient des 17 propositions faites, en tête desquelles celle d’une « prorogation du délai de la Transition de 3 à 18 mois afin de bien organiser les élections à venir », mise en avant par 15 partis. 14 autres optent pour l’organisation des élections conformément au chronogramme adopté par le gouvernement, 12 proposent de tenir l’élection présidentielle à la date indiquée dans le chronogramme et de coupler les autres élections, 9 préconisent l’organisation des élections en 2024 « lorsque les conditions sécuritaires seront réunies » et, enfin, 8 partis politiques proposent d’organiser les élections législatives en premier lieu puis l’élection présidentielle, les futures autorités organisant les autres scrutins.

Report des législatives : Voix discordantes

C’était dans l’air depuis un moment. C’est désormais officiel. Les élections législatives sont à nouveau reportées, ouvrant la voie à une prorogation du mandat des députés jusqu’à la fin du premier semestre 2019. Entre respect de la constitution et le climat politico-sécuritaire, les réactions des partis politiques sont partagées.

La Cour constitutionnelle du Mali a donné un avis favorable à la demande de l’Assemblée nationale pour le report du scrutin législatif, constatant non seulement  « le caractère de force majeure des difficultés entravant le respect scrupuleux des dispositions constitutionnelles et légales » mais aussi « la nécessité d’assurer le fonctionnement régulier de l’Assemblée nationale ». L’institution précise cependant que « ladite prorogation doit intervenir au moyen d’une loi organique », selon l’avis N° 2018-02/CCM du 12 octobre 2018, paru dans le Journal officiel de la République du Mali.

Réactions divergentes Face à ce deuxième report des élections législatives, les partis politiques n’ont pas tardé à réagir. Dénonçant une action qui « vise à donner un cadre légal à une action politique destinée à couvrir un vide constitutionnel », Moussa Mara, président de Yèlèma, réitère la position de son parti au maintien de la date constitutionnelle des élections législatives et est donc « opposé par principe au report de cette consultation ». « Le parti Yèlèma rappelle que la situation actuelle du Mali nécessite un dialogue politique inclusif permettant d’aboutir à des solutions consensuelles », peut-on lire dans un communiqué daté du 16 octobre 2018.

Au FARE – An ka wuli, ce report de l’élection des parlementaires est plutôt bien accueilli. D’ailleurs le parti n’avait pas attendu l’officialisation pour se prononcer sur la question. « Le contentieux des élections présidentielles n’étant pas encore vidé et le pays ayant d’autres priorités pour l’heure, on ne peut pas aller aux élections législatives. Aucun Malien ne peut fermer les yeux aujourd’hui sur la situation dramatique que notre pays traverse », constate Bréhima Sidibé, secrétaire général adjoint.

Le président du Parti pour l’action civique et patriotique (PACP), Niankoro Yeah Samaké, évoque pour sa part  un « mal nécessaire ». « Nous n’encourageons en aucun cas la violation de la Constitution. Mais avec la procédure entamée pour aboutir à la prorogation, il y a eu un compromis politique et cela amène un climat plus apaisé. Nous saluons donc ce compromis entre l’opposition et la majorité », affirme le candidat malheureux à la dernière présidentielle.

Elections locales et régionales : L’inévitable report

La tenue des élections locales et régionales n’est plus d’actualité.  Reportés en décembre 2017 à avril 2018, ces rendez-vous de proximité tendent vers un nouveau décalage. Les préparatifs de la  présidentielle y sont pour quelque chose.

« A ma connaissance,  aucune date n’a été retenue pour les élections locales et régionales. Jusqu’ à preuve du contraire, c’est l’élection présidentielle qui est à l’ordre du jour », répond brièvement la chargée de communication du ministère de l’Administration territoriale.  Prévues pour le mois d’avril, suite au report de  décembre, les élections locales et régionales ne semblent plus être la priorité. « La priorité aujourd’hui c’est l’élection du 29 juillet. Un chronogramme a même déjà été publié », conclut Madame Camara FataMaiga. En effet, un calendrier détaillé a été rendu public le 15 mars par le gouvernement. La mobilisation pour occuper le palais de Koulouba bat son plein au niveau des partis et mouvements à connotation  politiques et certaines personnalités ont même déjà été investies par leur parti pour le grand rendez-vous à venir.

Au regard de cette atmosphère, les élections locales, pour les conseillers de cercle,  régionales, pour les conseillers régionaux, et communales partielles pour les maires ne pourront se tenir qu’après la présidentielle. Selon Amary Traoré, Vice-président en charge de la communication de la CENI, la structure n’a reçu aucune information  relative aux échéances locales et régionales. « Nous ne pouvons, au moment où je vous parle, ni infirmer ou confirmer la tenue  de ces élections », souligne-t-il. Le nouveau cap fixé, « c’est la présidentielle, qui est la priorité maintenant. On ne nous a rien dit par rapport aux élections locales et régionales », précise-t-il. « Nous étions prêt à superviser. Les démembrements ont tous été mis en place. Mais, tant que l’activité n’a pas lieu, nous ne pouvons rien faire», insiste le chargé de communication de la  CENI.

L’intérêt et les enjeux de la présidentielle prennent le pas sur ceux  des  locales et des régionales. Tenir à date le scrutin évitera de tomber dans un vide constitutionnel. Il reste pour autant qu’en dehors des communales partielles, dans 59 communes,  les élections des conseillers des cercles seront une nouveauté. Les électeurs auront en effet à élire au suffrage universel direct  leurs représentants. Le report, incontournable, permettra aussi aux nouvelles collectivités des régions de Ménaka et Taoudéni de participer à ces scrutins de proximité. A Ménaka, depuis deux semaines, les populations de 22 fractions et de 7 villages dénoncent d’ailleurs leur non prise en compte dans le découpage administratif du cercle

Présidentielle 2018 au Mali : Quels scenarii en cas de report ?

L’élection présidentielle en 2018 arrive. Scrutin très attendu, il suscite doutes et angoisses. Des voix ont déjà  appelé au report et à une transition, évoquant les conditions d’insécurité. D’autres s’inquiètent d’une crise  post électorale. Si l’option du report s’imposait, à quoi faudrait-il s’attendre ?

2018 est une année des défis pour le Mali. Organiser des élections crédibles et transparentes  sur l’ensemble du territoire national en est un, le plus grand de tous, avec la tenue de la présidentielle. Le gouvernement a affirmé sa volonté de tenir cette échéance à date, mais si, contre toute attente, il décidait de la reporter pour diverses raisons ?. Pour Abdoulaye Tamboura, Docteur en géopolitique, « nous sommes dans un contexte où tout est possible. Avec  un peu de volonté de la part de l’État et des formations politiques, les élections pourront se tenir, mais pas partout sur le territoire ».

Des voix, dont celle du doyen Seydou Badian Kouyaté, avaient plaidé pour une transition et un gouvernement d’union nationale, estimant que «  l’insécurité généralisée » ne permettrait pas la bonne tenue du scrutin. S’y ajoute un fichier électoral non révisé. Une thèse qui n’enchante pas le Dr Tamboura. « Si l’on attend que le pays soit totalement sécurisé pour l’organiser, on attendra jusqu’en  2025 ». Selon lui, il faut tout faire pour réviser le fichier électoral. « Si l’État attend la dernière minute pour décider d’un report pour cause d’insécurité, ça ne marchera pas », anticipe-t-il. « Les conséquences seront néfastes pour le pays. Les terroristes auront gagné. L’opposition et certaines formations politiques pourraient refuser que le Président continue. On assisterait à un désordre dont le pays n’a pas besoin », alerte-t-il. Le chef de la MINUSMA a lui aussi exprimé récemment sa crainte d’une crise postélectorale.

Selon Djiguiba Kéita, Secrétaire général du PARENA, l’hypothèse est à plusieurs inconnues. « Si d’aventure les élections ne sont pas organisées à temps, le pays sera dans une saison de chaos, car notre Constitution n’a rien prévu pour cela », dit-il, assurant que le peuple souverain saurait prendre ses responsabilités face à toute éventualité. « Si les choses ne se précisent  pas d’ici fin février, c’est qu’il y a une volonté inavouée», estime le Dr Tamboura. Selon lui, il n’y a que trois scenarii possibles : tenir l’élection, opter pour un gouvernement d’union nationale ou reporter le scrutin ».

 

Élections du 17 décembre : un report qui ne fait pas l’unanimité

Les élections locale (régionales et communales partielles) prévues pour le 17 décembre 2017 ont été reportées en avril 2018. Une nouvelle bien accueillie par les acteurs qui espèrent que cette période sera mise à profit pour réunir les conditions d’organisation.

Les élections régionales devraient clôturer le processus électoral entamé en 2013 au Mali. Des échéances qui viennent d’être reportées par les autorités « après une concertation des parties prenantes », selon les termes du communiqué rendu public à l’issue du Conseil des ministres extraordinaire tenu ce 26 novembre 2017. Pour les autorités, ce report se justifie par une volonté des autorités d’organiser des élections « les plus inclusives possibles ».

Un report salué par Monsieur Ilad Ag Mahmoud, porte-parole de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Il espère que le gouvernement mettra à profit ce temps pour résoudre les difficultés qui se posent. Au nombre desquelles la révision de la loi sur les collectivités territoriales et la loi sur la libre administration. « C’est l’occasion aussi de rendre les autorités intérimaires effectives, les rendre opérationnelles afin de faire face au retour des réfugiés pour qu’ils prennent part à ces élections », ajoute le porte-parole. Pour les reformes de la loi, il suggère notamment que le président de région soit élu au suffrage universel direct et ait le pouvoir exécutif, le représentant de l’État aura un rôle de contrôle à postériori, déplorant la loi actuelle qui « donne tous les pouvoirs au gouverneur, ce qui est un recul », selon le porte-parole de la CMA. Tout en invitant le gouvernement à aller vite et à manifester sa volonté de procéder à ces changements, il estime que la situation sécuritaire ne saurait constituer un frein surtout si tous les acteurs « se donnent la main », conclut-il.

S’il n’avait pas demandé le report, le Gatia souscrit à ce report qui est « une bonne chose parce qu’il y a des acteurs qui se sont prononcés contre la tenue. Pour la réussite, il faut la contribution de tout le monde », selon Fahad Ag Almahamoud secrétaire général du Gatia. Admettant que les conditions sécuritaires n’étaient pas réunies pour organiser les élections, il estime même que d’ici avril toutes les conditions ne seraient pas réunies même si « on pourrait faire beaucoup de chose d’ici là ». Il pense qu’il faut essentiellement avancer sur trois points. « La révision des listes électorales, le cantonnement et le désarmement des groupes armés et la planification du retour des réfugiés ».

« Une fuite en avant »

Regrettant ce report, Monsieur Amadou Aya le secrétaire politique du parti Yelema estime qu’il était souhaitable que le gouvernement organise les élections avant 2018 pour parachever le processus en cours.  Les partis qui s’étaient majoritairement prononcé pour le maintien de la date, avaient déjà engagé des dépenses, « puisque des listes ont même été validées dans certaines localités », note Monsieur Aya. En plus, la nouvelle date se situe à deux mois de la présidentielle « ce qui peut créer des confusions », selon notre interlocuteur. « Je constate avec regret que c’est une minorité qui prend les élections en otage », s’insurge Amadou Aya qui estime que le gouvernement doit mettre en œuvre l’accord issu du processus d’Alger. Reconnaissant la nécessité d’une relecture de la loi, il propose cependant de faire « une relecture complète de la loi électorale et de la loi sur les collectivités », et pas des relectures à l’approche des élections. 

Considérant même ce report comme une fuite en avant, Monsieur Aya dit ne pas comprendre que malgré la présence de plusieurs forces étrangères et les forces de sécurité maliennes, on « arrive pas à maintenir des conditions minimums pour tenir des élections ».  Sans occulter, les difficultés, il estime néanmoins ce n’est pas un problème d’organisation. Annonçant qu’ils avaient bien posé le problème de sécurité au ministre qui les a assurés que les ministres de la Sécurité et de la Défense prendraient les mesures nécessaires. « Nous prenons le gouvernement au mot. Les partis sont prêts. C’est le gouvernement qui doit savoir quel est le problème », conclut monsieur Aya.

TNT: report de la date butoir?

Contrairement aux pays développés, beaucoup de pays africains ont encore du mal à  être en adéquation avec cette nouvelle technique en matière de télédiffusion. Les raisons sont généralement dues à  des problèmes économiques, techniques ou technologiques . Selon un journal kenyan cité par l’Agence Ecofin, l’UIT a décidé de prolonger le délai de passage à  la télévision numérique dans 30 pays africains. Pour l’heure, aucune autre date n’a encore été avancée ni la liste de ces pays dévoilée. Déjà , le Kenya et le Cameroun félicitent l’UIT pour cette décision. En faisant le point du processus de passage de son pays à  la TNT, en octobre 2014, le ministre camerounais de la Communication avait déclaré qu’« en 2015, on ne sera pas tout à  fait prêt». Les enjeux de la TNT en Afrique La télévision numérique terrestre (TNT) est une évolution technique en matière de télédiffusion, fondée sur la diffusion de signaux de télévision numérique par un réseau de réémetteurs hertziens terrestres. Par rapport à  la télévision analogique terrestre à  laquelle elle se substitue, la TNT permet de réduire l’occupation du spectre électromagnétique grâce à  l’utilisation de modulations plus efficaces, d’obtenir une meilleure qualité d’image, ainsi que de réduire les coûts d’exploitation pour la diffusion et la transmission une fois les coûts de mise à  niveau amortis. Autrement dit, l’avènement d’une telle technique de télédiffusion permettrait à  nos sociétés de renflouer les caisses de l’Etat. « Les gouvernements africains perdraient 30 milliards $ chaque année parce qu’ils ne libèrent pas le spectre nécessaire pour le déploiement de la Télévision numérique terrestre (TNT) » a expliqué Andile Mcgaba, président de Convergence Partners, une firme de gestion de placements dans le secteur des télécommunications, des médias et de la technologie en Afrique. Par ailleurs, la télévision numérique terrestre est à  comparer à  la télévision numérique reçue par C’ble ou par satellite -TNS-. Dans ce dernier cas, la diffusion se fait non pas, par le réseau des émetteurs terrestres, mais via un satellite (d’o๠l’utilisation d’antennes paraboliques au lieu de l’antenne de télévision classique dite râteau). En attendant, la nouvelle date limite les pays concernés ont le temps de se préparer pour accueillir la TNT au sein de leur société respective.

Faut-il reporter les communales ?

Les communales couplées aux régionales d’Avril 2015 auront-elles lieu ? La question demande réflexion puisqu’une dizaine de partis politiques réunis le 24 février avec les hauts responsables de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, dont Abdoulaye Idrissa Maiga, chef du département, Mamadou Diamouteni de la CENI, Moriba Sinayoko de la Direction nationale, ont une nouvelle fois demandé le report des élections communales et jusqu’à  nouvel ordre. Listes électorales incomplètes… Première raison invoquée, la révision incomplète des listes, tenue en début du mois du février et qui ne prend pas en compte une partie du Nord du Mali, pour les raisons sécuritaires que l’on sait. Cette révision se basait sur les données de la dernière opération issue du Recensement administratif à  vocation d’état civil, RAVEC. Avec les insuffisances qui ont émaillé ce recensement à  caractère pourtant national, les partis politiques, se basant sur des données de la CENI, déplorent que certains cercles des villes de Ménaka, Bourem, Ansongo, Diré et même Tombouctou, plus accessible et Ténénkou, n’aient pu profiter de ladite révision, ce qui justifierait sans autre forme de discussion, le report des communales. 35 communes seraient concernées dans un pays qui en compte 703. Un chiffre qui paraà®t dérisoire mais a son importance dans un contexte o๠l’unité nationale, la réconciliation sont prônées, malgré la difficulté et les blocages résultant des négociations d’Alger face à  des groupes armés aux velléités sécessionnistes. Pourquoi reporter ? l’enjeu de la demande de report de ces communales sous-tend une volonté d’enfin ressouder et consolider le tissu national, et donc de prendre en compte tout citoyen dans les échéances électorales, or estime le représentant d’un parti politique : « A vouloir se précipiter, il y aura des laissés pour compte et de nouvelles frustrations ». La signature d’un accord de paix, serait alors l’urgence de l’heure. Même si l’issue d’Alger V, o๠certaines mouvances ont fait savoir qu’elles ne voulaient pas du Mali tandis que d’autres ont signé un accord de cessez-le-feu pour poursuivre le processus de paix, reste compliquée, « organiser des élections sans une partie du pays reviendrait à  consacrer de facto sa partition », préviennent certaine formations politiques. Mamadou Diamouteni de la CENI, admet lui que la révision est quasi effective partout au Mali sauf à  Kidal et dans une partie des régions de Tombouctou, Gao et Mopti. Presque la moitié du Mali si l’on s’en tient à  la dimension géographique du territoire…En outre, selon Alou Sina Théra, délégué général adjoint aux élections, on estime à  environ 621044, le nombre de nouveaux électeurs potentiels identifiés, un chiffre non négligeable qui viendrait s’ajouter aux 6 millions déjà  recensés au Mali. Trop tard pour changer de fusil d’épaule ? l’Administration territoriale va-t-elle une nouvelle fois bouleverser le chronogramme ? Ou va-t-elle rester sourde aux demandes des partis politiques pas pressés d’aller aux urnes ? Pour Moriba Sinayoko, Directeur national de l’Administration territoriale, les choses seraient engagées. Les collèges électoraux ont été convoqués, le délai pour le dépôt des candidatures a été fixé au 12 mars, dans une dizaine de jours et la publication définitive des listes est arrêtée au 6 avril. La campagne devra débuter le 10 avril et l’élection se tenir le 26 avril… Force est de constater que depuis quelques temps au Mali, tenir les élections, coûte que coûte et malgré le contexte. La présidentielle a eu lieu pour redonner une légitimité constitutionnelle au Mali avec l’appui pressant de la communauté internationale. Les législatives ont suivi pour remettre en marche une Assemblée Nationale post-crise o๠le mandat de l’ancienne législature avait été rallongé. Et maintenant, les communales doivent consacrer les nouveaux élus des 703, pardon, de 600 et quelques communes du Mali… Reporter le scrutin ? Tout dépendra de l’issue des négociations d’Alger o๠tout se joue du jour au lendemain, à  moins ce qu’une main invisible ne vienne encore s’en mêler…

Report de Miss ORTM 2014 : beaucoup de bruit pour…

On ne touche pas à  une institution comme Miss ORTM sans y ramasser quelques critiques. Inopinée, la décision du ministère de l’économie numérique, de supprimer la tenue et la retransmission de Miss ORTM, le 21 novembre, n’a pas fini de faire couler encre et salive. C’’est en effet, à  quelques heures du démarrage de l’élection des reines de beauté, que le Directeur général de l’ORTM, Bally Sissoko a annoncé le report de Miss ORTM. Raison donnée par le ministère de l’économie numérique : « raisons d’Etat et de sécurité ». Toujours est-il que dans la mini-polémique, s’est invité le prétexte facile de la pression de religieux », une rumeur relayée dans les réseaux sociaux, mais qui serait loin d’être à  l’origine de la décision du ministère. Pour beaucoup, supprimer le divertissement de l’année est un coup d’épée dans l’eau. Si des meetings se tiennent ailleurs et même la rencontre sportive Mali-Algérie, pourquoi pas Miss ORTM 2014, clament certains. Et n’allons pas dire qu’Ebola est trop grave pour faire reporter une élection de cette importance et priver nos messieurs de se rincer les yeux avec de belles gazelles de Mopti ou de Bandiagara. Très peu comprendront. Soit, entre le ministère et le syndicat de l’ORTM, un accord a été trouvé, reporter la messe de beauté au 5 décembre. Date butoir à  laquelle, le même syndicat menace d’aller en grève, si annulation, il osait y avoir… Mais les téléspectateurs frustrés l’entendent-ils de cette oreille ? Pour eux, on les a privé du seul spectacle détente et glamour de l’année. La seule occasion, il faut le dire, en ces temps de crise Ebola, d’oublier un peu l’actualité brûlante et de s’éblouir les rétines, loin de la poussière persistante… Bref le 5 décembre n’est plus très loin. Plus que quelques jours messieurs les aficionados de Miss ORTM !

Mairies: c’est reparti pour 6 mois!

à‰lus en avril 2009, ils devaient arriver en fin de mandat en cette année 2014, au terme de leurs cinq années réglementaires de service. Mais la crise qui a frappé le Mali et dont les conséquences se font toujours sentir, n’a pas permis de créer les conditions nécessaires à  la tenue du scrutin. Le Conseil des ministres a donc décidé, sur le rapport du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, de procéder à  la prorogation de leurs mandats. Il s’agit en fait là  de la deuxième extension de mandat dont bénéficie les 703 maires du Mali ainsi que les Conseils de cercle, les Conseils régionaux et le Conseil du District de Bamako. On se souvient que malgré que « des actions avaient été mises en œuvre pour la tenue des élections dans les délais », ces dernières n’avaient pu avoir lieu en Avril comme prévu par la loi électorale. « La bonne préparation d’élections communales transparentes, crédibles et inclusives nécessite la participation effective des réfugiés et des déplacés mais aussi le retour de l’Administration et la mise en place d’un dispositif de sécurité adéquat dans ces Régions » déclare le ministère de l’Intérieur qui a présenté le rapport ayant mené à  l’adoption du projet de décret de prorogation. « Le gouvernement tenant compte de cette réalité avait décidé, conformément au Code des collectivités territoriales, la prorogation des mandats des organes délibérants des Collectivités territoriales la période de six mois à  compter du 27 avril 2014 », rappelle le communiqué du Conseil des Ministres de ce mercredi 22 octobre 2014. l’organisation des élections communales se heurte pourtant toujours à  des « difficultés portant notamment sur le retour de l’Administration au Nord, le retour des réfugiés et l’achèvement du RAVEC qui contribue à  la mise à  jour du fichier électoral ». Le projet de décret adopté permettra d’assurer « une meilleure organisation des élections communales en prorogeant pour une durée de six (6) mois à  compter du 27 octobre 2014 les mandats des Conseils communaux, des Conseils de cercles, des Conseils régionaux et du Conseil du District de Bamako ».

Monnaie unique, la CEDEAO n’est pas prête

La naissance de ECO était prévue pour le mois de janvier 2015. Mais les citoyens de la CEDEAO vont devoir prendre encore attendre avant de brandir leur monnaie unique. Celle-ci devait couvrir tous les pays, y compris ceux qui n’utilisent pas le CFA comme le Nigéria (Naira), le Ghana (Cedis) ou encore la Guinée Conakry (franc guinéen). Une rencontre du comité technique en charge de la mise en place de la monnaie ECO s’est déroulée le 14 juillet à  Lagos au Nigeria. Il y a été constaté, comme en 2010, que la plupart des pays ne pourraient pas être en adéquation avec les critères de convergence nécessaire à  la mise en place d’un tel régime Le FCFA encore là  pour un moment La fin du CFA, ce ne sera donc pas demain. Pour le comité technique, la difficulté est le nombre de points de convergence nécessaires à  la mise en place de ce régime de monnaie unique. Il s’était dans le passé déclaré résolu à  les réduire de 11 à  6. Désormais seulement trois points sont indispensables et dans certains cas ils ont été allégés. La convergence exige désormais que les pays affichent un déficit public de moins de 3%, un niveau d’inflation inférieur à  10% et à  moins de 5% à  l’horizon 2019, et enfin des réserves extérieures pouvant soutenir 5 mois d’importations. Les trois autres critères plus souples, sont un ratio dette/PIB de 70%, des avances de trésorerie des banques centrales ne finançant pas le déficit budgétaire à  plus de 10% et une variation du taux de change nominal de 10% maximum. Des critères allégés donc mais toujours difficiles à  remplir pour bien des pays de la sous-région qui doivent faire face à  une conjoncture économique marqué par la hausse au niveau global des coûts de l’énergie et un tissu productif assez faible. Pour leurs parts, les pays de l’UEMOA n’ont aucune marge de manœuvre avec leur monnaie liée à  l’euro. Malgré tout, les membres du comité, se veulent optimiste. Ils ont d’ores et déjà  Âœuvré en faveur de la mise en œuvre en janvier prochain du Tarif extérieur commun. La libre circulation des biens et des personnes sera également réalité grâce à  des textes adoptés lors du dernier sommet de la CEDEAO à  Accra la semaine dernière. Le projet de création d’une zone monétaire unique de l’Afrique de l’Ouest est un projet politique. Il date de 1983 quand les Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté ont lancé de nombreuses initiatives dans le but de créer une zone monétaire unique en Afrique de l’Ouest.

Communales et régionales : Et un nouveau report

Initialement prévues le 26 octobre 2014, les élections communales et régionales sont finalement reportées au 26 avril 2015. l’information a été donnée par le ministre de l’intérieur, Sada Samaké lors de la visite du premier ministre Moussa Mara à  Sikasso la semaine dernière. Le ministre en charge des élections assure que la décision du report fait l’objet d’un commun accord avec la classe politique qui en avait formulé la demande. Parachever le RAVEC La principale raison invoquée pour justifier le report des communales et des régionales est de parachever les travaux du Recensement administratif à  vocation d’Etat civil (RAVEC). Cette opération de parachèvement doit permettre d’inscrire les noms des Maliens qui ont atteint la majorité donc l’âge de voter et corriger les cas d’omission sur la liste électorale. Un minimum de 9 mois est requis pour ce faire de l’avis du ministre Sada Samaké. Dans sa parution de ce vendredi 4 juillet 2014, notre confrère l’Indépendant a évoqué un certain de nombre de préalables requis pour lesdites élections. Il s’agit entre autres de la sauvegarde des données sur des supports numériques (CD-ROM, disques durs externes), la préparation de la transmission des CD-ROM, des fiches de correction et des formulaires de mise à  jour au centre de traitement des données par les préfets, ambassadeurs et consuls, l’extraction des électeurs potentiels, l’actualisation des listes électorales, la mise en place des commissions administratives chargées de l’établissement des listes, la production et la remise des cartes NINA… Cette étape sera suivie, toujours selon le confrère, de la formation des agents électoraux, le retour de l’administration, des déplacés et des réfugiés dans les localités concernées, la relecture et l’adoption des textes modificatifs. Toutes choses qui aboutiront à  la convocation du collège électoral le 21 janvier 2015. Tout ceci a un coût qui s’élève à  20 milliards de FCFA. Lors d’une rencontre tenue au Gouvernorat du district de Bamako, le 5 juin dernier, avec les partis politiques, le ministre de l’intérieur, Sada Samaké, en compagnie de son collègue de la Décentralisation et de la Ville, Ousmane Sy, avait indiqué la date du 26 octobre pour l’organisation des élections communales et régionales. Ce jour là  des partis politiques avaient émis des réserves par rapport à  cette date 26 octobre comme le représentant du parti MIRIA (Mouvement pour l’Indépendance, la renaissance et l’intégration africaine), qui trouvait aléatoire de tenir les élections le 26 octobre prochain au regard des insuffisances constatées tels que les problèmes liés aux cartes NINA…

Adema : le congrès national reporté sur fonds de crise

La première formation politique du Mali, continue sa descente aux enfers après avoir été fragmentée à  la suite des élections présidentielles. « Il faut une véritable refonte de notre parti qui a perdu sa force à  cause du choix des candidats aux échéances électorales», déclare un proche de Dramane Dembélé, candidat battu aux dernières présidentielles, mais aussi aux législatives à  Ségou. Une source dans le parti, prétend que le clan Dramane Dembélé, voudrait se positionner pour la direction du parti, contre les vieux barons et caciques de la ruche. Parmi ces têtes de l’Adema, il faut citer l’ex député Assarid Imbarcawane, Mme Konté Fatoumata Doumbia, maire de la commune I, Tiémoko Sangaré, président intérimaire du parti, Moustapha Dicko, actuel ministre de l’enseignement supérieur. Un bras de fer opposerait donc la jeune génération du parti et la vieille garde politique de l’ADEMA, raison véritable du report du congrès. La crise est loin d’être finie dans la mesure o๠la commission de travail qui devait être constituée pour le congrès, n’a pu l’être. Pour Mamoutou Thiam, chargé de communication du bureau politique national, joint par téléphone, aucune date n’a été communiquée pour le congrès. La crise de l’Adema s’est aggravée avec l’ascension soudaine du candidat Dramane Dembélé lors de la dernière présidentielle, ce qui a provoqué le départ de certains cadres mécontents de ce choix. Parmi eux, Sékou Diakité, ancien ministre et Soumeylou Boubèye Maà¯ga, respectivement deuxième et cinquième vice-présidents, et qui ont claqué la porte. Si le premier a viré à  la Codem, le second a créé son propre parti, l’ASMA qui s’est positionné dans la majorité présidentielle. A cette saignée, s’est ajoutée la démission d’Ibrahim N’Diaye, ancien président du parti par intérim, et au moment crucial, o๠Dramane Dembélé a appelé son clan à  reporter ses voix sur le candidat IBK contre la volonté du parti qui avait signé un protocole d’accord avec le FDR, pour soutenir Soumaila Cissé au second tour. Depuis, le ver vit dans le fruit.

Naffet Keita sur RFI: «Au Mali, le report de voix n’est pas automatique»

RFI : Etes-vous surpris par les résultats de ce premier tour de l’élection présidentielle malienne ? Naffet Keita : Pas du tout. Je ne suis pas surpris. Je suis davantage surpris par le fait que le nombre de bulletins nuls est sérieusement important. Comment expliquez-vous les 400 000 bulletins nuls de ce premier tour ? Les bulletins nuls s’expliquent par le fait que les gens ne sont pas très bien éduqués, les gens ne savent pas voter. Pour cette élection, on a opté pour un format unique de bulletin sur lequel il y avait la photo des 28 candidats. Donc, sûrement, nombre d’électeurs ont voté deux ou trois fois sur le même bulletin, ce qui explique le nombre de bulletins nuls. Au-delà  de ces bulletins nuls, il y a une très forte participation, avec plus de 53% de votants. C’’est un niveau historique ? Absolument. Surtout avec cette crise actuelle que le Mali vient de traverser, le coup d’Etat, la prise des trois régions du Nord et l’application de la charia. Il y a déjà  une réalité de citoyenneté, un besoin de se sentir citoyen d’un pays et participer aux activités politiques de l’Etat. Ibrahim Boubacar Keà¯ta arrive largement en tête, avec 39,02 % des voix. Mais le soir du dimanche 28 juillet, ses partisans à  Bamako criaient « Takokélen », ce qui veut dire en bambara, « la victoire dès le premier tour ». Ne sont-ils pas un petit peu déçus ? Non, C’’est ça aussi, la fracture entre le Mali profond et la capitale. Nombre de gens résument la capitale à  tout le pays. Or la capitale n’est qu’une partie du pays. C’’est vrai, IBK a largement gagné dans le sud de Bamako, mais Bamako n’est qu’une partie du Mali. Avec 27 candidats, il y a eu un émiettement des voix. Et la multiplication des candidats a fait en sorte qu’on pourrait difficilement réussir « Takokélen », « l’élection au premier tour ». Mardi, le ministre de l’Administration du territoire, Moussa Sinko Coulibaly, a annoncé une probable victoire d’IBK dès le premier tour. Aujourd’hui, il annonce le contraire. Comment expliquez-vous ce changement de pied ? Mais il a utilisé le conditionnel. Donc à  mon avis, il ne s’est pas dédit. A Bamako, on dit que s’il y a deuxième tour, C’’est parce qu’il y a eu un bras de fer entre le ministre de l’Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly, et le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Mamadou Diamoutani, qui aurait mis en avant ses propres chiffres et qui aurait dit qu’une victoire d’IBK dès le premier tour était impossible… Non […], IBK a eu à  battre Soumaà¯la Cissé dans toutes les régions, sauf les trois régions du Nord, à  savoir Tombouctou, Gao et Kidal. Mais l’émiettement des votes [a fait] que les candidats ne pouvaient passer au premier tour. Vous dites qu’IBK est en tête dans cinq des huit régions du pays, les cinq régions les plus peuplées. Quels sont ses fiefs ? Au terme de ce premier tour, on peut dire que IBK a engrangé plus de voix à  Bamako, à  Koulikoro [à  une soixantaine de kilomètres au nord de Bamako, ndlr], à  Kayes [ouest du Mali], Ségou [dans l’ouest, sur les bords du fleuve Niger], et à  Sikasso [sud du Mali]. Soumaà¯la Cissé arrive loin derrière IBK, avec près de 20 points de retard. Derrière les deux finalistes, arrivent deux partisans de Soumaà¯la Cissé. Si l’on additionne les voix de Dramane Dembélé de l’Adéma et de Modibo Sidibé du parti Convergence pour un nouveau pôle politique (CNPP), cela fait 14%. C’’est un apport qui peut être intéressant pour le candidat Soumaà¯la Cissé ? à‡a peut être un apport très intéressant pour le candidat Soumaà¯la Cissé, mais au Mali le report de voix n’est pas automatique, en réalité. Il n’est pas mécanique. Certains peuvent préférer Modibo Sidibé et voter pour Modibo, mais au deuxième tour ils ne vont pas voter pour le candidat pour lequel Modibo a appelé à  voter. La discipline de vote n’est pas ancrée. Pourquoi ? A ce jour, aucun parti ne peut vous dire : « J’ai à  mon actif 5 000 militants qui paient régulièrement leur cotisation ». La vraie surprise de ce premier tour, C’’est peut-être Housseini Guindo, le « candidat de la brousse » comme il se décrit lui-même, à  la tête de Convergence pour le développement du Mali (Cogem), qui arrive cinquième avec un joli score de 4,6%. Comment expliquez-vous cette percée ? D’abord il a retourné l’argent que le contribuable malien a donné à  son parti pour l’effort de guerre… Oui, C’’est un joli coup politique : il a refusé l’argent public en faveur de son parti… Beaucoup plus de gens se reconnaissent en lui et davantage de jeunes. De quel côté pourrait voter Housseini Guindo au second tour ? C’’est vrai […] Housseini Guindo a commencé son parcours politique au RPM, le parti d’IBK… Après il a pris ses distances. Donc, il suit sa trajectoire.

Présidentielle: « Difficile d’organiser le 1er tour le 28 juillet » selon président de la CENI

«Il est extrêmement difficile d’organiser le premier tour de l’élection présidentielle le 28 juillet », a déclaré jeudi soir Mamadou Diamountani, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). « D’ici le 28 juillet, nous avons encore beaucoup de défis à  relever », a-t-il ajouté, répondant à  l’AFP sur l’avancement des préparatifs pour le prochain scrutin. « D’abord, il faut reconnaitre que la production des cartes d’électeurs a pris beaucoup de retard. Or, C’’est le seul document qui permet à  l’électeur de voter, C’’est non seulement la carte d’identification, mais aussi la carte d’électeur », a-t-il précisé. Des délais quasi impossibles Distribuer les quelque 7 millions de cartes d’électeurs en moins d’un mois « va être extrêmement difficile» , surtout «qu’il y a beaucoup de populations déplacées ». Toujours selon le premier responsable de la CENI, il faudrait raisonnablement avoir plus que les 30 jours qui nous séparent du 28 juillet, date du 1er tour. « Le mode opératoire du ministère malien de l’Administration n’est pas convainquant », selon M. Diamountani. Il a également mis en avant la situation à  Kidal, ville du nord-est du Mali occupée par la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) o๠l’armée malienne n’est toujours pas présente, en dépit d’un accord entre le gouvernement de transition à  Bamako et le MNLA conclu le 18 juin à  Ouagadougou. C’’est, selon lui, « une autre raison qui rend extrêmement difficile, voir impossible », la tenue du premier tour de la présidentielle à  la date prévue. «Tout le monde est d’accord pour reporter» Un ministre malien a de son côté affirmé ce vendredi à  l’AFP, sous couvert d’anonymat, que « tout le monde est d’accord pour le report » car « nous ne voulons pas des élections bâclées ». La décision de tenir le premier tour de la présidentielle le 28 juillet, éventuellement suivi d’un second tour le 11 août, a été prise par le gouvernement de transition sous la pression de la communauté internationale, en particulier de la France. La tenue des élections est également la condition posée par les américains pour apporter un soutien et financier au Mali, pour la reconstruction et la sécurisation du pays.

Affaire Daou : « le procureur veut rejouer un match déjà terminé »(Me Mamadou Camara)

La prolongation continue dans l’affaire Boukary Daou. Le tribunal de 1ère instance de la commune IV a remis le verdict du procès du journaliste Boukary Daou au 30 avril 2013. A la fin de l’audience, Mes Lamissa Coulibaly, Mamadou Camara et Hamady Karembé ont échangé avec la presse. En effet, les avocats de la défense avaient soulevé du 16 avril 2013 l’exception de nullité. Pour la défense, il s’agissait d’annuler la poursuite contre son client car n’ayant pas reçu de citation à  comparaitre comme le veut la loi sur la presse. Contre toute attente, le procureur a voulu rouvrir hier les débats sur les débats. Ce à  quoi se sont refusés les avocats avant de décider de suspendre leur participation tant que la forme ne sera pas respectée. Une stratégie de défense, selon Me Lamissa Coulibaly, qui vise à  ne pas cautionner la décision du parquet. Me Mamdou Camara, l’un des 17 avocats du directeur de publication du journal Le Républicain, estime que le procureur veut rejouer un match déjà  terminé. « On est dans un match de football o๠une équipe après le coup de sifflet final revient voir l’arbitre pour dire qu’elle a oublié de faire une passe ou un tir et demande de rejouer le match », ironise l’avocat. Les avocats ont déclaré avoir foi en l’indépendance de la justice malienne et affichent une confiance quant à  une issue heureuse du procès. Ils estiment d’ailleurs que la mise en délibéré de l’affaire pour le 30 avril prochain est la preuve que le juge n’a pas suivi le parquet dans sa tentative de violer la loi.

L’impossible concertation nationale…

Les dernières dates annoncées pour la tenue de cette concertation nationale étaient les 29 et 30 septembre. La rencontre devait réunir toutes les forces vives de la nation pour tracer les grandes lignes de la transition. Mais quatre jours avant la date prévue, le président de la République, en accord avec le président de la commission d’organisation, Oumar Kanouté, a décidé de la renvoyer aux calendes grecques. Les pro-putch pas satisfaits de la préparation de l’événement… Une décision prévisible, selon la COPAM tendance Younouss Hamèye Dicko, écartée au profit de la COPAM dite originale, dirigée par Amadou Amion Guido, au sein de la dit commission. Younouss Hameye Dicko a qualifié la concertation de mascarade tandis que Rokia Sanogo, présidente du Mouvement populaire du 22 mars (MP22) a déclaré dans une lettre ouverte que « dans ces conditions il ne sert à  rien de participer à  une parodie de convention dont les résultats sont connus à  l’avance. Le MP22 préfère rester en dehors des combines politiciennes qui violent une fois de plus la souveraineté populaire et fait la part belle à  des femmes et des hommes peu soucieux du devenir des populations et surtout à  la solde de l’Etranger », estime t- elle. ..et les anti-putsch non plus Signe de l’unanimité actuelle contre la concertation nationale telle que proposée, le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie (F pose de son côté des conditions pour y participer. Le front anti-putsch a demandé au Premier ministre que la commission d’organisation soit composée de façon équitable. Il demande également au Premier ministre de revoir sa lettre relative aux termes de référence. Toutes tendances confondues, les regroupements politiques sont donc unanimes pour dire que la préparation de la concertation nationale manque d’inspiration. « Nous allons faire le point sur l’évolution des travaux tout en insistant sur les difficultés rencontrées. Puisque nous n’avons pas le droit à  l’erreur, il est important que les concertations n’élargissent pas le fossé entre les différentes tendances », a dû justifier Oumar Kanouté, qui a promis de prendre toutes les dispositions utiles pour réussir l’organisation des concertations nationales.

Cinq minutes de silence pour le FDR

 » La décision est survenue à  la suite d’une intense médiation entreprise par le Haut Conseil Islamique, les Eglises protestantes, Catholique, et les familles fondatrices de Bamako. Elle traduit l’attachement du FDR aux valeurs sociétales et aux vertus de dialogue de notre pays », informe les membres du FDR à  la veille de leur marche pacifique du 29 Mai. Dans un climat tendu, o๠la dernière manifestation, du lundi 21 Mais, a entraà®né le lynchage du président par Intérim, la société civile a jugé bon de convaincre le FDR, de reporter sa marche pacifique. Marche qui avait pour but de contester les derniers évènements survenus au palais de Koulouba, en réaffirmant l’attachement du Mali aux valeurs de démocratie et d’unité nationale. Risques de dérapages, affrontements à  coups de jets de pierre comme lors d’une précédente manifestation du FDR à  la Bourse du travail en début avril, il ne saurait encore être question de nouvelles violences entre maliens.  » Cette décision est la meilleure, estime Aida, fonctionnaire d’une ONG à  Bamako, on n’avait pas besoin d’un coup d’état, encore moins d’une mini-guerre civile dans les rues de Bamako. Le lynchage du président montre bien que la foule peut déraper très vite ». 5 minutes de silence « Le front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république sait compter sur la compréhension de ses militants et sympathisants et les appelle à  rester vigilants et mobilisés ». En lieu et place de la manifestation à  la place de l’indépendance de Bamako, le FDR, par son porte parole, l’avocat Me Kassoum Tapo, a demandé à  l’ensemble des Maliens d’observer cinq minutes de silence mardi 29 Mai à  10h. Une aure manière, bien plus pacifique de manifester son mécontement face à  la crise politique qui secoue le Mali. Et d’avoir de larges pensées pour nos compatriotes du nord.

Congrès du RPM, vers un couplage avec le 10ème anniversaire du parti

La dernière conférence nationale du Rassemblement pour le Mali (RPM) avait demandé au Bureau politique national (BPN) d’organiser le 3ème congrès ordinaire du parti avant le 31 décembre de 2010. Mais ce rendez-vous n’avait pas été respecté à  cause du retard constaté dans le renouvellement des organes du parti à  la base. Dans certaines localités o๠le parti n’existait pas jusqu’ici, il fallait implanter des structures. Dans d’autres o๠le RPM s’était affaibli, suite au départ de militants, il fallait en conquérir de nouveaux. A en croire des responsables du parti, « tout ce travail ne peut se faire dans la précipitation, surtout quand consigne est donnée par le BPN de mettre en place des structures crédibles pour faire gagner le parti en 2012 ». Ce sont les raisons qui ont expliqué le premier report du congrès au 23 et 24 avril 2011. Un parti en reconstruction Le problème des structures de base au sein du RPM demeure le souci premier du parti. Car contrairement aux autres grandes formations politiques maliennes, l’ADEMA et l’URD, qui ont maintenu leurs implantations à  l’intérieur du pays, le RPM était en perte de vitesse depuis 2007, faute de moyens financiers et à  cause d’une certaine démobilisation. Sur les 55 sections que compte le parti d’Ibrahim Boubacar Keita (IBK), environ 80% sont renouvelées à  ce jour. A Bamako les deux sections retardataires sont les communes II et IV. A présent, il s‘agit pour les Tisserands (emblème du parti), de refonder les bases en accueillant des nouveaux militants, tout en limitant certaines frustrations. l’agenda du président Le programme du parti semble être également perturbé par l’agenda international du président du RPM, El Hadj Ibrahim Boubacar Kéita, ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale. Depuis 2010, IBK est en effet très sollicité à  l’extérieur et prend part à  divers évènements internationaux. Pas plus tard que la semaine dernière, il a dirigé une mission d’observation des élections présidentielles au Tchad, et devrait siéger début mai à  une session du Parlement panafricain à  Johannesbourg en Afrique du Sud. Est-ce l’une des raisons qui a motivé un nouveau report ? Le congrès pourrait en effet difficilement se tenir en l’absence du président du parti. Le 10ème anniversaire en préparation Aux dernières nouvelles, il semble que le Congrès devrait avoir lieu en même temps que les célébrations du 10ème anniversaire du parti, prévu à  la fin du mois de juin. Créé en juin 2001 par Ibrahim Boubacar Keita, fraichement démissionnaire de la présidence de l’Adema, le RPM était devenu à  la faveur des élections législatives de 2002 la première force politique du pays, avec plus d’une quarantaine de députés à  l’Assemblée nationale, ce qui avait permis à  IBK son élection au perchoir. En couplant les deux événements, les dirigeants du RPM entendent ainsi donner un écho plus puissant à  ce grand rassemblement en rappelant les valeurs qui unissent les militants et leur charismatique président. Ce Congrès devrait ainsi sonner le rappel des troupes et la mise en branle de la machine pour la conquête de Koulouba en 2012. Pressenti comme l’un des candidats les plus sérieux à  la magistrature suprême, IBK ne pourra faire l’économie d’un parti restructuré et en ordre de marche s’il veut succéder à  Amadou Toumani Touré. Cela vaut bien un énième report.

Report de l’appel à candidature de l’Adema : Du plomb dans l’aile de Dioncounda Traoré

Dioncounda, l’homme pressé ? Le président de l’Adema n’en fait pas un secret. Il veut être le candidat du parti pour les prochaines législatives. Mais à  l’allure o๠vont les choses, on se demande s’il ne sera pas réduit à  être « tout juste » candidat, tout simplement. Tant les informations circulant au sein même du parti font état du mécontentement des autres cadres par rapport à  l’attitude agressive de leur chef. l’homme avait affirmé lors d’une conférence de presse organisée avec en petit comité avoir des ambitions pour 2012. Le meeting organisé par ses amis de Bougouni lui a fait plus de mal que de bien. C’’était le samedi 8 janvier 2011 en présence du président Traoré et son staff. Ce meeting avait été préparé et organisé par la coordination des forces vives pour le soutien à  la candidature du Pr. Dioncouda Traoré. Message fort du jour, les responsables de cette coordination précisément Issa Mariko l’ancien secrétaire général de l’association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) ont lancé un appel solennel au Pr Traoré afin qu’il soit candidat à  la candidature. Des sources nous indiquent que la tenue de ce meeting a fait grincer les dents dans la ruche et place Dioncounda au centre des critiques. Une initiative considérée comme une campagne prématurée du premier responsable de l’Adema aux yeux de certains barons et les challengers du Pr Dioncounda. Apparemment la goutte d’eau de trop… Encore des mois à  attendre Une chose est sûre, C’’est que la décision du report ne sert pas les intérêts de Dioncounda Traoré. Lui qui a déjà  lancé les hostilités est maintenant obligé de freiner ses ardeurs et attendre, comme les (nombreux) autres candidats potentiels, le nouvel appel à  candidature qui devrait intervenir le 25 mai, date anniversaire de la création de l’Adema PASJ. Le processus s’étalerait jusqu’en juin. Et en juillet, les militants trancheront : d’ici là , les commissions créées pour les besoins de la cause devront déposer leurs rapports : communication, finances, bilan, alliances et programme de gouvernement. La date du 31 mars est fixée pour cela. Bourdonnements incessants La ruche bourdonne. Depuis le mois de novembre et l’annonce de la participation du parti blanc et rouge à  l’élection, plusieurs noms sont prononcés dans les coulisses et sur la place publique. Dioncounda Traoré, Lanceni Balla Keita, Soumeylou Boubeye Maiga, Iba N’diaye et même Modibo Sidibé sont les favoris, personne ne sait combien de candidats à  l’investiture il y aura au finish. Avec ce report, une chose est sure, ce ne sera pas une course de vitesse mais une course de fond. l’enfant de Nara qui a voulu prendre les autres de vitesse devra donc refreiner ses ardeurs tout en faisant face à  la grogne interne qui fait craindre le pire aux observateurs : la réédition du scénario de 2002 : Le plus grand parti du Mali gagnerait à  aller en rangs serrés plutôt que de disperser ses forces quand on sait que les autres formations politiques affutent elles aussi leurs armes. Comme l’a dit l’un des leaders de partis la semaine dernière «aucun candidat ne part gagnant pour 2012». La bataille sera encore pire au sein de l’ADEMA.

Mali : Que devient la révision constitutionnelle ?

Un discours bilan Respectant la tradition, le Président de la République Amadou Toumani Touré s’est adressé à  la Nation, le 31 décembre dernier, dans un discours qui a fait en quelque sorte, le bilan de l’année qui s’achève, en termes principalement de réalisations socio-économique, de manifestations socioculturelles qui ont meublé le cinquantenaire de l’indépendance de notre pays. Citant ses priorités dans le domaine du désenclavement intérieur du pays, de l’énergie, la communication, l’agriculture entres autres, ATT a passé sous silence l’un des grands sujets d’actualité : le referendum. Les réformes institutionnelles tant annoncées, devant conduire à  une révision constitutionnelle, tardent à  voir le jour. Pourtant, le Président avait promis à  la Nation la tenue d’un referendum, lors de la remise du rapport du Comité d’appui aux réformes institutionnelles piloté par Daba Diawara. Il n’est point besoin de rappeler que cet arsenal de réformes vise à  consolider les acquis démocratiques et surtout corriger les multiples lacunes et insuffisances. Les observateurs s’interrogent donc. « Qu’est-ce qui a bien pu se passer pour que lesdites réformes soient encore dans le placard des instances » ? Du côté de l’administration, des sources dignes de foi nous apprennent que les choses sont en train d’être mises en forme progressivement. Mais pour des responsables de partis politiques, la réforme n’est plus d’actualité car un référendum organisé au cours de l’année 2011 pourrait déboucher sur une prolongation obligatoire du mandat d’ATT. Beaucoup d’encres et salives « Ces réformes dont j’ai pris l’initiative sont souhaitables et nécessaires. II ne s’agit pas de remettre fondamentalement en cause les Institutions actuelles, mais de les adapter au rythme et aux exigences actuelles. Le processus ainsi mis en marche revêt un intérêt particulier car il concerne l’avenir de la Nation et le devenir de notre système démocratique» avait dit ATT. Avant d’annoncer que « dans ce cadre, j’autoriserai, dans les tout-prochains jours, le Gouvernement à  déposer sur le bureau de l’Assemblée Nationale un projet de loi portant révision de la Constitution du 25 février 1992. Le projet adopté par l’Assemblée Nationale sera soumis à  l’approbation du peuple par la voie d’un referendum que je compte organiser au cours du dernier trimestre de cette année 2010 ». En conclusion, ATT avait invité la société civile et les medias à  sensibiliser l’ensemble des citoyens sur ce projet politique, tout en précisant que ceci  » vise essentiellement à  conforter le cadre juridique et la pratique de la démocratie dans notre pays ». Dès lors, conférences, débats, séminaires, journées d’études et autres rencontres de concertation et d’échanges se sont succédés sur la question. Des réformes appuyées par les politiques Au niveau des partis politiques, trois points ont fait l’objet de discussions. Tout d’abord, ils ont soupçonné, voire accusé le président ATT de vouloir tripoter l’article 30 de la Constitution portant limitation du nombre de mandats présidentiels pour ainsi pouvoir briguer, pour la troisième fois consécutive, le suffrage du peuple malien. Il a fallu la sortie très médiatisée du locataire du palais de Koulouba, à  la veille de la fête du Cinquantenaire de l’indépendance du Mali, pour mettre fin à  ce procès d’intention. Ensuite, le processus électoral, tout comme le mandat présidentiel, a fait l’objet d’une grande attention de la part des partis politiques qui n’ont trouvé aucune objection à  l’harmonisation des mandats électifs visant à  grouper les élections en une seule période, afin d’éviter de plonger le pays dans une campagne électorale permanente. Son corollaire est la création d’une structure autonome qui organise et centralise toutes les opérations électorales : la fameuse Agence générale des élections – à  l’image de celle du Ghana- proposée par les 52 partis membres du CMDID. Enfin, la transformation du Haut conseil des collectivités en Sénat a aussi rencontré l’assentiment des partis politiques. Les quelques rares voix discordantes proviennent de la société civile qui craint une saignée des finances publiques et le mode de désignation des sénateurs. Un référendum sans intérêt désormais ? Mais voilà  que le projet de révision constitutionnelle, tant attendue à  l’Assemblée nationale brille par son absence. Dans les couloirs de l’institution parlementaire, il n’est nullement fait allusion aux réformes que certains députés, interrogés par nos soins, jugent désormais inopportunes car pour eux, l’échéance de 2012 ne permet plus de se lancer dans de pareils chantiers. Même son de cloche du côté de plusieurs partis politiques. Très enthousiastes au départ, ils sont en train de freiner leur allure des quatre fers. Il faut noter que l’opposition, à  qui on attribue généralement le ministère de la parole – par opposition à  celui des servitudes de la majorité- n’a pas été loquace par rapport à  ce projet de révision constitutionnelle. Au moment o๠cela alimentait les débats, le président du RPM, Ibrahim Boubacar Kéita, l’avait jugé sans intérêt. L’histoire lui donne-t-il raison aujourd’hui ? Dans son discours, le président de la République a annoncé le début de la réforme des collectivités. Ce processus qui durera plusieurs mois ne devrait pas peser sur l’organisation des prochaines élections, a-t-il déclaré. Il n’a, à  aucun moment évoqué le référendum constitutionnel, le renvoyant ainsi aux calandres grecques. Aura-t-il finalement lieu ou pas ? ATT refilera-t-il finalement le bébé à  son successeur, en faisant le minimum pendant les 18 mois qui lui reste ? l’avenir nous le dira.

Edito : 2012, élections en danger!

Même à  pas de tortue, 2012 finira par arriver. Et on est en droit de se demander si le Mali pourra alors continuer à  afficher l’image d’une démocratie encensée de par le monde. Allons-nous vers le scénario burkinabé, o๠le mandat présidentiel s’est retrouvé transformé au gré du prince du jour ? Nul ne peut aujourd’hui répondre avec certitude par la négative. Les dispositions constitutionnelles qui prévoient la tenue de nouvelles élections (législatives et présidentielles) auront du mal à  être respectées au rythme o๠va la réforme constitutionnelle enclenchée depuis quelques mois. Déjà , le référendum prévu pour la fin de cette année 2010 a été reporté sine die. Les observateurs se demandent si les prochaines élections qui devraient amener l’avènement d’un autre régime politique au Mali, peuvent avoir lieu ou si l’on s’achemine vers une prolongation du mandat d’Amadou Toumani Touré. l’éminent homme politique qu’est Bakary Koniba Traoré (vice-président du RPM) n’a jamais manqué de demander aux maliens de rester vigilants pour ne pas être surpris par un scénario qui apparait de plus en plus probable. Selon lui, ATT serait en train de tout faire pour prolonger son mandat. Avis partagé par le président du parti Codem, Fousseini Amion Guindo, qui doute foncièrement qu’il y ait des élections en 2012. « Les textes qui sont présentement à  l’Assemblée nationale, Dieu seul sait à  quoi et à  quand ça va nous mener. Mais soyez sûr d’une chose, nous devons être très vigilants… » a-t-il déclaré récemment. Et l’appel des associations et partis politiques qui acclament la politique et le leadership d’ATT sans encore oser ouvertement lui demander de rester au pouvoir, n’arrange pas les choses. Certes, il ne rate aucune occasion pour parler de son départ en 2012, mais les chantiers par lui-même lancés hypothèquent la tenue des scrutins aux dates prévues et donc risquent de prolonger son mandat de deux voire 4 ans. D’aucuns estiment cependant qu’ATT ne saurait se contredire lui-même. C’’est le cas du Dr Amadou Sissoko, constitutionnaliste, qui assure d’ailleurs qu’il existe des gardes fous constitutionnels clairs et limpides. « Aucun texte ne saurait justifier la prolongation du mandat d’ATT », affirme-t-il. Mais si jamais il venait à  obtenir cette prolongation, ATT aura forcément à  faire face à  certains dossiers brûlants. La relecture du code de la famille est entre autres un enjeu politique et social majeur et qui pourrait demeurer une grosse épine dans son pied. Les affaires de corruption qui se multiplient au sein de l’administration pèsent aussi lourd sur le crédit du Mali à  l’extérieur et augmente l’exaspération populaire à  l’interne. Aura-t-il envie dans ces conditions de se maintenir plus longtemps ? Rien n’est moins sûr ! Comme dirait l’autre, wait and see.

Report du Forum des tribus du Sahara, Kaddafi se dérobe

Selon une source bien fondée le Guide de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, Mouammar Kadhafi aurait demandé le report dudit forum, pour dit-on, pouvoir faire d’une pierre deux coups. à€ savoir célébrer le Maouloud 2010, et conduire les travaux du forum des tribus du Sahara à  Gao. l’indignation des organisateurs l’information est tombée mercredi aux environs de 11 heures alors que les organisateurs étaient à  pied d’œuvre pour les préparatifs de l’évènement. Ce report que d’autre appellent « un gros lapin de Kadhafi », aurait indigné plus d’un dans les milieux proches du dossier, et ce au regard de l’importance de la réunion des tribus du Sahara face à  la conjoncture actuelle, car la zone fait face à  de nombreuses difficultés d’ordre sécuritaire. Entre autres, trafics en tout genre et terrorisme. 500 participants estimés Le nombre des participants à  ce forum, est estimé à  500 et laisse présager des intentions de son initiateur, Mouammar Kadhafi, président en exercice sortant de l’Union Africaine, animé par le souci d’une paix, d’une sécurité et d’une stabilité pérenne dans toute la zone sahélo-saharienne. Des délégations viendront du Niger, de la Libye, de l’Algérie, du Burkina Faso et des chefs de tribus touaregs pour être présents aux côtés de leurs homologues maliens. Le Forum des Tribus du Sahara verra pointer sur sa liste d’invités, assez exhaustive en hôtes de marque, des ambassadeurs et autres chefs de missions diplomatiques accrédités dans notre pays, des chefs de tribus songhoà¯, arabes, peuls, dogons et bambaras, de toutes les régions du Mali, sans oublier des politiques et élus du Nord, des hommes de droits, de culture, des journalistes, des officiers de l’armée, des professeurs d’universités et des dirigeants des projets et programmes menés au Nord-Mali, entre autres. Sécurité, la paix et la stabilité le but du forum Pendant deux jours. ce forum se donne pour but d’œuvrer au renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité dans le Sahara. Au cours de ces deux jours de travaux, ATT et Kadhafi seront face à  dix chefs de tribus du Sahara, représentant les dix Etats membres de la Ligue populaire sociale des tribus du Sahara. Très probablement, sauf changement de dernière minute ou volte-face du Guide libyen (l’un des charmes de Kadhafi), le forum des tribus du Sahara devrait attendre la célébration du Maouloud 2010, ou se passer de la participation du Guide de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste, Mouammar Kadhafi.

Report de la présidentielle en Côte d’Ivoire : un secret de polichinelle

En effet, le président sortant Laurent Gbagbo, déclarait en fin de semaine dernière, qu’il serait difficile de maintenir les élections à  la date prévue. La liste provisoire des électeurs doit être affichée un mois avant le scrutin. Ce qui n’est pas le cas. Le président de la CEI annonçait il y a quelques jours, que sur 6 millions d’électeurs recensés, il reste à  déterminer la nationalité de deux millions. Notons que ce travail aurait dû se faire depuis longtemps. Mais, des retards d’ordre financier étaient sans cesse évoqués par cette commission. Or, cette élection est considérée par la communauté internationale, comme étant la plus chère au monde. Chaque électeur coûte environ 60.000 FCFA. Des milliards de francs en fumée Des milliards de FCFA ont été mis à  la disposition de la Côte d’Ivoire afin de réaliser efficacement ce scrutin trop souvent reporté. l’Union européenne qui est le principal bailleur de fond, avait refusé de donner un sous de plus à  la CEI qui estimait il y a moins d’un mois, avoir besoin de plus d’argent. L’un des responsables de l’UE dans le pays, expliquait à  la mi novembre 2008 sur les ondes de RFI, « Nous estimons que la CEI a assez d’argent à  sa disposition pour mener à  bien ses activités sur le terrain. Nous n’avons pas adhéré à  sa dernière requête oà¹, elle estimait avoir besoin d’argent pour faire des dernières mis au point.» Ainsi, cette nouvelle demande qui n’était pas la 1ère du genre, a été catégoriquement refusée par les européens. La CEI selon celui-ci, trouve toujours le moyen de soutirer de l’argent aux bailleurs pour ses propres poches. L’implication de la commission électorale indépendante A cette question, on serait tenté de s’interroger. Par ailleurs, il arrange peut-être l’actuel président qui risque avec sa femme, des poursuites judiciaires. Oui, des poursuites à  cause de l’affaire Kiefer, du nom de ce journaliste franco-canadien disparu à  Abidjan il y a quelques années et, dont aucune trace n’a toujours pas été retrouvée. Le nom de la première dame Simone Gbagbo est plusieurs fois revenu au cours des enquêtes. Le couple présidentielle risquerait ainsi de se retrouver face à  la justice. Gbagbo l’éternel président ? Par ailleurs, selon des sondages récemment réalisés par une agence en Côte D’Ivoire, Mr Gbagbo du Front Populaire Ivoirien (FPI) serait en tête des votes, suivi de l’ancien président déchu Henry konan Bédié du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et de l’ancien premier ministre et non moins président du Rassemblement Des Républicains (R, Alassane Dramane Ouattara. Tout compte fait, la date du 29 novembre reste aléatoire jusqu’à  preuve du contraire. Ces élections sont pourtant le gage d’une stabilité longtemps recherchée par les ivoiriens. Ils devront encore prendre leur mal en patience.

Report des élections en Côte d’Ivoire ? La communauté Ivoirienne du Mali s’exprime

Serge Lath, jeune reporter ivoirien en séjour au Mali : « Sincèrement parlé, je pense que les élections de cette fois seront encore reportées. Parce que, jusqu’à  présent, le fichier électoral n’est pas définitif. Nous avons appris il n’y a pas longtemps, que sur les 6 millions recensés, 2 millions ne figurent nulle part. Ces déclarations nous font peur. Toute la communauté internationale a déboursé des milliards pour ça, mais ils ont tout bouffés. Parce que vous savez, ces élections n’arrangent pas du tout Gbagbo et sa femme. Ils savent qu’ils seront poursuivis par la justice internationale dès qu’ils quitteront le pouvoir. Donc, ils ne vont jamais accepter de faire des élections. Ils préfèrent sacrifier le peuple, pour leur profit personnel » Adama Sanogo est informaticien et vit à  Bamako depuis 2 ans « Vous savez, les élections du 29 novembre vont bel et bien avoir lieu. Les gens aiment trop polémiquer sur les choses. l’opinion publique internationale nous regarde. Et le président Gbagbo ne peut en aucun cas se permettre d’outre passer les accords signés avec Mr Compaoré. La paix en Côte d’Ivoire est voulue par tous les acteurs politiques, la société civile et la population entière. Je pense franchement que tout le monde est fatigué de cette attente. Fatigué de cette guerre qui a fait trop de mal. Il faut donc que nous y croyions nous même afin que les autres aussi soient confiants. Il faut aller de l’avant et oublier les vieux démons. Nous irons voter le 29 novembre s’il plait à  dieu. » Mme Kouassi Akissi Pauline est agent commerciale dans une agence de voyage de la capitale : « La Côte d’Ivoire a traversé une rude épreuve qui est la guerre. Je remercie donc le bon dieu de nous avoir sauvé. D’avoir fait tout pour que cela ne soit plus qu’un lointain souvenir. En ce qui concerne donc les élections présidentielles dans mon pays, je pense qu’on ne doit pas se presser. Il faut qu’on prenne le temps de tout préparer d’abord. Je suis donc, pour un nouveau report si cela est nécessaire. Il ne faudrait pas oublier que nous devons élire un président pour 5 ans. Et 5 ans ce n’est pas 5 jours. Prenons le temps de bien constituer notre fichier électoral. Régler toutes les anomalies possible afin d’éviter toute contestation qui pourrait replonger le pays dans le chaos. » Yaya est coiffeur au Halles de Bamako : « l’essentiel pour moi, C’’était la fin de la guerre. Maintenant qu’elle est terminée, les élections peuvent attendre au temps qu’elles le voudront. Cependant, je pense la date du 29 novembre est sûre. Il n’y aura pas de report comme beaucoup le craignent. » Sylvie Koffi est étudiante ivoirienne à  la faculté des sciences de Bamako : « Les ivoiriens n’ont aucune crainte à  se faire pour les élections. Elles auront bien lieu. J’ai été convaincue après la visite du médiateur Blaise Compaoré qui a lui-même confirmé la tenue de ces élections. Beaucoup s’inquiètent surtout, des 2 millions de citoyens recensés. Je trouve que C’’est tout à  fait normal qu’il y ait autant de gens non répertoriés. Le dernier fichier électoral, date de mathusalem. Il est trop vieux. Des gens comme moi ont atteint la majorité entre temps. Il faut que les ivoiriens comprennent cela. J’invite tous mes compatriotes à  sortir massivement le 29 novembre prochain. Il faut aller voter. On a trop attendu.» Nous ne sommes plus qu’à  un mois de l’échéance. Les craintes et incertitudes se font sentir à  tous les niveaux. Chacun craignant l’idée d’un nouveau report qui pourrait faire remonter les la tension au sein de cette population ivoirienne. Cela représenterait un véritable défi pour tous les acteurs de la vie politique ivoirienne et la communauté toute entière.