Transition : plus de 85% de Maliens à Bamako satisfaits de la gestion du pays

Afin d’évaluer l’opinion de la population sur l’actualité nationale et internationale, l’ingénieur statisticien Sidiki Guindo a effectué un sondage dont la phase terrain a été comprise entre le 22 avril et le 6 mai 2023 à Bamako. Les réponses  des sondés aux  questions posées, qui portent sur l’évolution de la situation générale du pays et d’autres connexes traduisent une grande satisfaction des Bamakois vis-à-vis de la transition.

Les résultats du sondage ont été officiellement présentés à la presse lundi 15 mai 2023 à la maison de la presse de Bamako. Au total 1445 Bamakoises et Bamakois  de 18 ans et plus ont été interrogés, dont 50,1% de femmes et 49,9% d’hommes. Sur la gestion actuelle du pays 65,4% sont « très satisfait » et 26,2% « plutôt satisfait. La somme du taux de ces deux opinions majoritaires équivaut à plus de 85 %. Seulement 4,8% des Maliens résidant à Bamako se disent  insatisfaits et 3% très insatisfaits.

Dans une période où la gestion des politiques sur les trois dernières décennies est souvent critiquée dans l’opinion, ce sondage vient révéler que plus de 63% de Bamakois souhaiteraient un régime militaire (comme actuel sous la transition) plutôt qu’un régime démocratique (33,5% favorable). C’est donc sans surprise que 89,6 % veulent que la transition actuelle soit prolongée jusqu’à la stabilisation du pays contre seulement 9,5% qui sont pour la tenue rapide des élections présidentielles.

Grands défis

83% des sondés estiment que la lutte contre la pauvreté, la vie chère et la crise alimentaire demeure le plus grand défi auquel fait face actuellement le Mali suivi de la lutte contre l’insécurité/ contre les terroristes (81,4%). D’autres défis qui ressortent sont ceux de la lutte contre le chômage, l’assurance d’un meilleur accès à l’eau et/ou à l’électricité, l’amélioration de l’éducation scolaire et l’organisation des élections, entre autres.

Référendum

Sur le Référendum prévu le 18 juin prochain, dont la Campagne va s’ouvrir le 2 juin prochain, 55,2% des personnes interrogées (soit la majorité) ne connaissent « pratiquement rien sur la nouvelle Constitution » tandis que seulement 7% affirment en avoir une « bonne connaissance ». Concernant les intentions de vote lors du scrutin, 83,6% indiquent voter pour le « oui » contre 5,9% pour le « non » et 10,5% qui comptent s’abstenir. Alors que le débat continue sur la légalité du référendum organisé par le gouvernement de transition, 84% de maliens à Bamako estiment que le président de la transition Assimi Goita et son équipe doivent l’organiser contre 10,6% qui appellent à un renoncement.

Côte de popularité

A la tête des personnalités dont les Bamakois ont le plus d’opinion favorable, le  Chérif de Nioro, Bouyé Haidara  avec 71,4% d’opinion très favorable suivi du Premier ministre Choguel Kokalla Maiga (67,6%) et du leader religieux guide des Ançar dine, Chérif Ousmane Madani Haidara. L’Imam Mahmoud Dicko dont la cote de popularité est en baisse, ne reçoit que 24,6 % d’opinion très favorable contre 35,9% défavorable. Le président de la Transition, classé aux côtés des présidents américain, français, russe, burkinabé, nigérien et ivoirien recueille plus de 94% d’opinion très favorable suivi de Vladimir Poutine (89,2%.

Audience des médias

Concernant l’audience des médias que le sondage a également couvert, parmi les activités Web Tv et personnalités de médias les plus connues à Bamako, on retrouve « Ouverture Média » de Thierno N’diaye (61%), Sékou Tangara, le présentateur du « Débat du dimanche » sur Africable et « Mediatik » de Idriss Martinez Konipo.

Quant aux radios communautaires les plus écoutées des Bamakois interrogés, Les Radios Jekafo et Kledu se talonnent de très près (respectivement 28,6% et 28, 3%) suivi de la radio Baoulé (20,2% de la radio  Liberté (18, 6%) et de la radio Nieta (10,9%).

RGPH5 : les journalistes formés sur la diffusion des résultats

Du 27 au 30 mars 2023, l’Institut National de la Statistique (INSTAT) en collaboration avec Paris 21 a formé une trentaine de journalistes sur la diffusion des résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH5). Destiné à informer, orienter et sensibiliser sur les enjeux liés au recensement, l’atelier vise notamment à améliorer la diffusion des résultats du RGPH5 auprès du grand public.

S’il produit des données essentielles à l’appréhension des problématiques auxquelles sont confrontées les populations, la diffusion et la compréhension des données de l’INSTAT, restent des défis auxquels la structure veut répondre. Et en tant que vecteurs de l’information auprès du grand public, les journalistes restent des alliés privilégiés.

D’où cette initiative, pour rendre la statistique accessible au plus grand nombre et dans un langage commun. Cette dynamique avec les hommes de média, permettra de faciliter l’accès de la statistique et son utilisation par la population, car même si l’on a l’impression qu’elle n’est faite que pour l’Etat, nous en faisons un usage quotidien, assure M. Arouna Sougané,  le Directeur général de l’INSTAT.

C’est pourquoi il espère que ce n’est qu’un point de départ et que « nous continuerons à cheminer ensemble ».

Durant les 4 jours d’atelier, les journalistes ont été outillés sur les concepts statistiques clés et l’utilité des statistiques officielles. Ils ont aussi été sensibilisés sur la manière dont la communication des statistiques sur le genre peut permettre de créer un environnement plus favorable à l’égalité entre hommes et femmes. Désormais engagés à mettre à la disposition des journalistes toutes les informations nécessaires à la compréhension des résultats du RGPH5, l’INSTAT prépare ainsi la publication des résultats de son travail, qui espère-t-il sera compris par les bénéficiaires, c’est-à-dire la population.

Malgré quelques difficultés lors de la période de recensement, l’Etat s’est pleinement assumé, a expliqué le responsable de l’INSTAT. Cette opération d’envergure entrée dans sa phase active en juin 2022 avec le dénombrement de la population est la cinquième du genre depuis son lancement en 1976.

Les résultats du RGPH5 seront diffusés à travers 3 séries de publication sur la démographie, l’économie et l’habitat en mai 2023.

Les statistiques, outil d’aide à la décision

Le 20 octobre marquait la célébration d’une journée mondiale particulière, celle des statistiques. Cette journée, décrétée par les Nations unies en 2010, est en effet fêtée chaque cinq ans. Mais nous avons décidé de ne pas attendre 2020 pour découvrir à quoi servent toutes ces données que collectent en permanence les statisticiens.

La statistique, qu’est-ce que c’est ? La définition la plus commune dit qu’il s’agit de l’étude de la collecte de données, leur analyse, leur traitement, l’interprétation des résultats et leur présentation afin de rendre les données compréhensibles par tous. C’est à la fois une science, une méthode et un ensemble de techniques. Dans la vie de tous les jours, nous avons recours plus souvent que nous le pensons, à ces outils indispensables pour la prise de décision, dans tous les domaines.

Un outil indispensable « Au quotidien, chacun fait de la statistique. La ménagère, quand elle fait la cuisine, prend une petite quantité, qu’elle goute pour connaitre le degré de salinité : ça, c’est du sondage ! Le sondage est comme vous le savez, un outil de collecte de données », explique Arouna Koné, directeur général adjoint de l’Institut national de statistique (INSTAT). À l’échelle d’un pays, poursuit-il, les statistiques jouent un rôle essentiel dans l’économie et sont utilisées pour suivre et évaluer des politiques publiques. Par exemple, « le gouvernement a besoin de connaitre les données sur la répartition spatiale des investissements pour apprécier les besoins et les efforts à entreprendre. Il a également besoin de connaître le niveau de l’activité économique afin de décider du degré approprié de taxation de chaque secteur. Ou encore le montant des revenus à collecter chaque année afin de budgétiser les dépenses sociales et les infrastructures de développement ».

Les ressources statistiques sont collectées de plusieurs manières et par différents acteurs. Au niveau de l’INSTAT, une équipe est dédiée à la collecte à travers un exercice régulier appelé Enquête modulaire auprès des ménages. Il s’agit d’une enquête annuelle à quatre passages (tous les 3 mois). « C’est à partir des données collectées qu’on parvient à déterminer l’indice du seuil de pauvreté qui est mis chaque mois de mars ou avril à la disposition des autorités, qui les utilisent pour la planification du développement et la lutte contre la pauvreté», précise M. Koné.

Données statistiques : Les journalistes outillés sur l’utilisation

Le Mali, à  l’instar de la communauté africaine, a célébré le 21 octobre dernier, à  l’hôtel Salam, la Journée de sensibilisation à  l’utilisation des statistiques dont le thème de cette édition est : «De meilleures données pour une meilleure vie». l’objectif étant de sensibiliser les acteurs du développement notamment les pouvoirs publics, la société civile, le secteur privé, les médias… sur le rôle essentiel de la statistique dans la prise des décisions une session d’information a été programmée afin de familiariser la presse nationale avec les donnée chiffrées qui lorsqu’elles sont utilisées à  bon escient dénote de la crédibilité et du sens de responsabilité du journaliste. Présidée par Harouna Koné, le Directeur Général Adjoint de l’Institut National des Statistiques (INSAT), représentant du DG, Seydou Moussa Traoré. Après la traditionnelle salutation des officiels du panel, Harouna Koné a dira que l’objectif principal de cette rencontre est de créer un cadre d’échange entre les producteurs et utilisateurs des statistiques pour une meilleure compréhension des concepts, une large diffusion des productions et un usage plus judicieux des informations. Plusieurs thématiques seront présentées par des experts d’INSTAT et d’AFRISTAT telles que les comptes économiques du Mali 1999-2013, l’Indice Harmonisé des prix à  la consommation, suivi de la conjoncture économique et financière, le recensement général de la population et de l’habitat, enquêtes aux moyens de terminaux mobiles : problèmes logistiques et propositions de solutions, la technologie au service de renouveau de l’action publique. Selon le DGA, le diagnostic du Système Statistique National fait lors de l’élaboration du Schéma Directeur de la Statistique 2015-2017 a révélé qu’il y a une faiblesse de la culture statistique et une faible diffusion des données, d’o๠l’organisation de ces journées d’information afin de corriger les insuffisances et favoriser l’atteinte de la vision du SDS. Une journée qui aura énormément apportée aux participants à  la fin de ladite session. « J’ai beaucoup appris sur les statistiques » a indiqué un journaliste.

Sondage : Plus de 91% des Maliens contre la démission de Moussa Mara

Le sondage d’opinion en question s’est déroulé les 26, 27 et 28 mai sur un échantillon de 1360 individus répartis entre les quartiers de Bamako. La particularité de ce sondage est le fait d’avoir associé des journalistes lors de la phase de terrain. Ce sondage intervient dans un contexte o๠le pays est mouvementé après la visite du premier ministre à  Kidal. Cette visite on connait la suite, a occasionné le déclanchement de la guerre entre les groupes armés et l’armée malienne. A la grande déception des Maliens, la ville de Kidal tombe une fois de plus dans les mains des groupes armés. « Cette situation est diversement appréciée au sein des politiciens et de la population malienne. Tandis que que certains félicitent le premier ministre et son gouvernement? Par contre d’autres demandent la démission du chef du gouvernement. Pour notre part, nous avons effectué un sondage d’opinion auprès de la population afin d’avoir leur avis sur les différentes questions concernant la situation de Kidal », a expliqué l’ingénieur statisticien. +91% de maliens contre la démission de Mara Au total, cinq questions ont été traitées. Ces questions peuvent se résumer comme suit: « Vu ce qui est arrivé à  Kidal, le premier ministre doit-il démissionner ou non ? » ; « En prenant en compte ce qui est arrivé à  Kidal, quelle appréciation faites-vous du travail du premier ministre Moussa Mara depuis sa nomination? » ; « En observant les récents développements de la crise, selon vous, la France est-t-elle neutre, aide le Mali ou bien aide le MNLA? » « Quel est votre niveau de satisfaction sur le travail de la force Serval? » « Quel est votre niveau de satisfaction sur le travail de la MINUSMA? ». Il ressort des résultats de l’étude que plus de 91% de la population veulent que le Premier Ministre reste à  sa place ; 8,1% pensent qu’il doit démissionner et 0,7% n’ont pu donner de réponses à  cette question. Pour le statisticien, il est clair que la quasi-totalité de la population veut que le premier reste à  sa place. « Sur cette question, l’opinion des hommes est la même que celle des femmes dans chacune des deux catégories. Plus de 90% veulent que le Moussa Mara reste à  sa place », révèle t-il. De même pour le niveau de formation, on note que quelque soit le niveau de formation, au moins 88% de la catégorie ne veulent pas de la démission du premier ministre. Sur la deuxième question qui est « En prenant en compte ce qui est arrivé à  Kidal, êtes-vous satisfaits ou non du travail du premier ministre Moussa Mara depuis sa nomination? » 89,8% de la population se disent satisfaits du travail du premier ministre depuis sa nomination alors que 8,4% se disent non satisfaits de son travail (1,8% n’ont pu donner de réponse à  cette question). De manière générale, la population est donc satisfaite du travail de premier ministre depuis sa nomination. En observant les variables (Homme, Femme) et le niveau de formation, on s’aperçoit que quelque soit la catégorie choisie, au moins 83% sont satisfaits du travail du premier ministre depuis sa nomination. Rôle de la France Sur cette autre question « En observant les récents développements de la crise, selon vous, la France est-t-elle neutre, aide-t-elle le Mali ou bien aide-t-elle le MNLA? », les avis sont partagés avec une tendance générale qui se confirme. 15,4% de la population pensent que la France est neutre; 10% pensent que la France aide le Mali et 70,8% pensent que ce pays aide le MNLA. Cette tendance est confirmée par niveau de formation et par sexe. Quelque soit la catégorie choisie, au moins 68,6% de la population pensent que la France aide le MNLA alors que moins de 17% pensent qu’elle aide le Mali. Concernant la satisfaction de la population sur le travail de la force Serval, il ressort des résultats que 81,7% de la population ne sont plus satisfaits du travail de la force serval, seulement 16,1% en sont satisfaits. La population qui applaudissait la force serval, n’est plus sur la même longueur d’onde que cette force aujourd’hui. Concernant la Munisma 67% ne sont pas satisfaits de son travail contre 29,3% qui en sont satisfaits. De manière générale, on conclut que la population n’est plus satisfaite du travail des forces étrangères.

Bientôt un centre de formation et perfectionnement en statistique ?

Notre pays aura bientôt un centre de formation et de perfectionnement pour former les techniciens supérieurs en statistique et assurer la formation continue. C’’est du moins la recommande faite par l’étude d’évaluation des besoins de formation des agents du Système statistique national (SSN) dont les conclusions ont été examinées, au titre du Ministère du Plan et de la Prospective, par le conseil des ministres hier jeudi 27 mars 2014. l’objectif de ce centre sera de pallier le manque notoire des ressources humaines compétentes en statistique. Il permettra à  notre pays de renforcer les capacités en ressources humaines qualifiées des structures du système statistique et de disposer d’une structure pérenne de formation et de perfectionnement des agents. Le centre sera doté d’une filière de formation de techniciens supérieurs en statistique et qui assurera également la formation continue du personnel du Système statistique national et la mise à  niveau des candidats maliens aux différents concours d’accès aux écoles de statistique à  vocation régionale. Pallier le manque Le constat était préoccupant : « Les revues annuelles du Schéma Directeur de la Statistique et d’autres études spécifiques ont révélé une insuffisance des ressources humaines dans l’ensemble des structures qui composent le Système statistique national à  savoir l’Institut national de la Statistique (INSTAT), les Cellules de planification et de statistique, les Observatoires et certains services spécialisés tels que la Direction générale du Budget, la Direction générale des Impôts et la Direction générale de la Douane. », informe le communiqué du conseil des ministres. En 20 ans, le Mali n’a formé que 23 cadres supérieurs en statistique. Les statisticiens sortis d’une école de statistique ne représentent d’une infime partie du système statistique national soit de 15 % de l’effectif. Conséquence : des non-statisticiens de formation sont recrutés dans les emplois de statisticiens. Les textes de ce centre tant attendu seront soumis au gouvernement avant la fin de l’année en vue des prendre des dispositions diligentes pour sa création. Le système statistique national, faut-il le préciser, est l’ensemble des moyens institutionnels, humains et financiers mis en œuvre pour la production, la diffusion et l’utilisation des statistiques comme outils d’aide à  la décision.