Dossongui Koné lorgne les filiales de BNP Paribas en Afrique

Dossongui Koné, l’une des toutes premières fortunes de Côte d’Ivoire, continue d’élargir son empire. Candidat à la reprise des filiales de BNP Paribas en Afrique, il est en course avec quatre autres Africains.

Ils sont quatre différents repreneurs potentiels à vouloir racheter les filiales de BNP Paribas en Afrique. Les offres techniques et financières, selon des proches du dossier doivent être déposées à la mi-juillet. Il s’agit de la reprise des trois filiales de BNP Paribas au Mali, au Burkina Faso et en Guinée Conakry, vendues en un seul bloc. Pour rappel, l’Union bancaire pour le commerce et l’industrie (UBCI) en Tunisie, la Banque internationale pour les commerces et l’industrie du Gabon (BICIG) et la Banque pour l’industrie et le commerce (BIC), filiale du groupe français aux Comores, avaient été cédées séparément.

Des arguments sérieux La vente en un seul bloc des parts du groupe français dans la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Mali (BICIM), la Banque internationale pour le commerce et l’industrie de la Guinée (BICIGUI) et la Banque internationale pour le commerce, l’industrie et l’agriculture du Burkina (BICIAB) a attiré de nombreux repreneurs potentiels. Parmi ces derniers, l’Ivoirien Dossongui Koné, un candidat sérieux, à travers sa société Atlantic Financial. Il est concurrencé par le tout nouveau groupe du banquier Charles Kié (ancien patron d’Ecobank Nigeria) et Pathé Dione du groupe Sunu Assurance. Dossongui Koné n’en est pas à son coup d’essai. Atlantic Financial, c’est d’abord la Banque Atlantique, présente dans sept des huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Bien que revendue au marocain Banque centrale populaire (Groupe BCP), Koné reste un actionnaire actif. C’est aussi la téléphonie mobile, avec Moov, implanté dans sept pays, et Data transmission dans onze États. Koné est également dans l`assurance, avec quatre compagnies. Il n’a pas pour autant oublié ses premières amours, puisqu’il a débuté dans les affaires par l’agro-industrie. Le groupe Atlantique posséderait encore 70 boulangeries, 3 usines d’extraction d’huiles essentielles d`agrumes et 1 usine de noix d’acajou à Korhogo. Des arguments de taille, qui peuvent jouer en la faveur de l’Ivoirien qui jouit d’une grande expérience dans le monde des affaires, surtout dans la finance et les banques. Même s’il est confronté encore à certaines batailles judiciaires, notamment avec l’affaire Telecel Faso au Burkina ou encore Moov CI, Dossongui Koné mettra toutes les chances de son côté afin d’enlever cette offre.

BICIM: L’art malien au cœur d’une exposition

La banque internationale pour le commerce et l’industrie du Mali (BICIM) a lancé au cours d’une soirée organisée jeudi 4 avril 2019 à son siège principal, la deuxième édition de l’exposition « BICIM Amie des arts ». Placé cette année sous la célébration des 20 ans d’existence de la banque, ce rendez-vous qui met en valeur diverses œuvres artistiques maliens de styles et d’horizons divers, s’étendra sur deux mois, jusqu’au 04 juin prochain, non seulement dans les locaux de la BICIM mais aussi chez certains de ses partenaires à Bamako.

« Les tisseurs de lien », c’est le titre de l’exposition de cette deuxième édition de la désormais  traditionnelle « BICIM Amie des Arts » dont la soirée de lancement s’est déroulée en présence de personnalités, notamment l’administrateur directeur général de la BICIM, Samir Mezine, le président du conseil d’administration de la Banque Dr Sy, ainsi que les ambassadeurs de l’Union Européenne, de France, d’Algérie, du Danemark, et d’Espagne au Mali.

Durant ses 20 ans d’existence, la BICIM a contribué à la croissance du pays et ce, dans le « strict respect des devoirs d’une banque responsable ». C’est pourquoi, selon Samir Mezine, elle marque plus que jamais son engagement à avoir un impact positif sur la société malienne. « Pour cela, notre banque s’est largement engagée aux cotés des hommes et des femmes qui contribuent avec passion à nous offrir un autre regard sur le monde », relève t-il.

L’art malien célébré

Cette année, ce sont les œuvres de 10 artistes Maliens confirmés et émergeants dont les œuvres livrent les récits de leurs préoccupations, qui sont mises en exergue. Il s’agit du designer Cheick Diallo, des  plasticiens Ange Dakouo, Abdoulaye Konaté, Alassane Koné, Abdou Ouologuem, des photographes Loube Antoine Diassana, Moussa Kalapo, Oumou Traoré, du designer et plasticien Aboubacar Fofana et du peintre Amadou Sanogo.

« Tous inscrivent le lien au cœur de leurs travaux, qu’il soit sujet – d’ordre social, familial, économique ou autre – ou médium – avec des créations réalisées à partir de technique ou de matières liées au textile et à la fibre », indique Astrid Sokona  Lepoultier, consultante en art et commissaire de l’exposition « BICIM Amie des Arts ».

« Au-delà du plaisir des yeux, la BICIM nous invite à contribuer à promouvoir un véritable marché local de l’art avec une porte sur le marché international. Mais le but est surtout que les artistes Maliens deviennent prophètes chez eux, qu’ils y soient reconnus et suscitent une véritable envie de collectionner », rappelle Joël Meyer, Ambassadeur de France au Mali et par ailleurs, parrain de la deuxième édition de l’exposition.

Touches nouvelles

Conçue dans sa structure comme une toile qui se tisserait à travers la ville de Bamako, cette deuxième édition de « BICIM Amie des Arts » offrira l’occasion aux différents artistes de voir leurs œuvres exposées également dans six autres lieux, partenaires de la BICIM.

Il s’agit de l’Azalai Hôtel Bamako, la Bamako Art Gallery, la Galerie Medina, l’Hôtel de l’Amitié, le Salon Affaires Zira d’Asam de l’aeroport de Bamako et le Sheraton Bamako Hôtel.

« Dans chacun de ces espaces hors-les-murs, sont présentés un, deux ou trois artistes à la fois, avec des propositions audacieuses par leur dimension et leur capacité à stimuler les interactions », souligne Mme Lepoultier.

En parallèle aux expositions d’œuvre d’art, la BICIM offre également à ses clients « Prestige » durant ces deux mois, des taux préférentiels  de 7% sur les crédits consommation, automobile, et immobilier ainsi qu’un crédit spécial œuvres d’art  à un taux de 0% à l’endroit des artistes.

La soirée de lancement de l’évènement, riche couleurs, a été aussi marquée par  le passage d’une vidéo sur les 20 ans d’existence de la BICIM ainsi que la remise de prix aux cinq meilleurs clients de la banque, filiale du Groupe BNP Parisbas.

« BICIM Amie des Arts » s’inscrit dans une dynamique de liens qui unit la banque à ses clients depuis sa création en 1999. Elle est portée par les valeurs d’engagement au plus haut niveau du Groupe BNP Parisbas, qui sont continuellement déclinées avec détermination au Mali depuis 20 ans.

La BICIM à la rescousse des enfants scolarisés de Mouzoun

Initié au Mali en 2017, le programme « Coup de pouce pour le Mali », dont le principe est de financer les associations de solidarité, porteuses  de projets d’intérêt général dans les domaines de l’éducation et la santé, s’est renouvelé samedi 10 février 2018 dans le village de Mouzoun, à 45 km de Bamako, via l’association « Vision Jeunes ». 565 kits solaires  ont été offerts aux enfants venant de 131 familles de cette campagne non électrifiée.

La cérémonie de remise a commencé aux environ de 9h30 sur une place publique du village, organisée et rangée pour l’occasion. Après le mot de bienvenu du  chef du village et d’un de ses notables, l’Administrateur Directeur Général de la BICIM, Samir Mezine, fidèle à son habitude a dans un premier temps exprimé sa gratitude pour l’accueil et salué l’ensemble de ses collaborateurs avant de poursuivre : « La BICIM est animée par l’esprit d’ouverture. Elle a fait le choix de l’engagement, l’une de ses valeurs fondatrices. Offrir des kits solaires  à des élèves dans un village sans électrification comme Mouzoun permet de les aider considérablement dans les études. »

Un travail de recensement préalable a été organisé pour établir le nombre d’enfants bénéficiaires. Ainsi les 565 enfants scolarisés, heureux bénéficiaires ont été appelés un à un,  sous l’œil vigilant des « volontaires » du village afin que chaque kit soit remis en mains propres à son réel destinataire.

Si cette action a pu aboutir, c’est aussi et surtout grâce à l’association « Vision Jeunes », qui non seulement est l’initiatrice du projet mais a aussi beaucoup participé en amont sur le terrain. « Nous avons décidé de venir en aide aux élèves  de Mouzoun  pour leur faciliter l’apprentissage, le village n’étant pas électrifié. » indique Abidine Ag Alhady Secrétaire Général de « Vision Jeunes ». Le choix s’est porté sur Mouzoun parce que  « Nous avons estimé que les villages reculés de Bamako sont plus dans le besoin d’électrification et c’est à travers un collaborateur que nous nous sommes intéressés à ce village qui est vraiment dans le besoin » explique t-il.

Les enfants visiblement satisfaits de leurs cadeaux et très enthousiasmés, ont exhibé les kits dans tous les sens, sous le regard admiratif de leurs parents. Korotoumou Coulibaly , l’une des enfants s’est dite contente parce qu’ « on lui a donné de la lumière ».

L’association « Vision Jeunes » est une association de jeunes, apolitique, laïque, à but non lucratif, créé en 2007, avec pour objectif de se maintenir pour une entière participation des jeunes à la vie socio-économique et culturelle du Mali. Elle soutient également toute action ou idée visant à promouvoir l’éducation, la santé, la formation, le sport, l’environnement, etc.

Le programme coup de pouce de la BICIM se situe dans la droite lignée de celui du Groupe BNP Parisbas depuis 2003 en France. « Il s’agit pour nous de financer des associations de solidarité dans lesquelles militent nos collaborateurs. Le projet final est retenu après un appel à candidatures, au  cours  d’une session annuelle, par un comité de sélection » souligne Astan Drave, Directrice sécurité globale, qualité et RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) de la BICIM.

                                                                                                                                                  

BICIM : Lancement de l’agence Prestige et de « BICIM amie des Arts »

La Banque Internationale pour le Commerce et l’industrie du Mali (BICIM), filiale du Groupe BNP Paribas, leader des services bancaires et financiers en Europe, est présente dans le pays depuis 20 ans. Mais, ayant connu une année de transformation en 2017, elle s’est repositionnée face aux enjeux du marché. L’agence Prestige dont l’inauguration s’est déroulée ce jeudi 8 février 2018 au siège de ladite banque symbolise désormais «ce changement de business  model porté sur un positionnement haut de gamme ».

En respect à l’universalité des œuvres artistiques et à la place qu’occupe le mécénat culturel au sein du Groupe BNP Paribas, la BICIM a couplé l’événement d’une exposition d’arts dénommée « BICIM amie des arts, qui a déjà fait ses preuves sous d’autres cieux.

La cérémonie a été solennelle, marquée par la présence de Evelyne Decorps, l’ambassadrice de la France au Mali, plusieurs ministres, D.G d’entreprises, Banquiers, et autres personnalités. Pour l’occasion les responsables de la BICIM n’ont ménagé aucun effort pour la réussite totale de ce rendez- vous. Les personnalités se sont succédé devant l’assistance pour prononcer des discours tout aussi accrochant les uns que les autres. 

« BNP Paribas est présente dans 74 pays dont le Mali et compte près de deux cent milles collaborateurs dont dix milles en Afrique, a expliqué M.Patrick, Directeur de la filiale Africaine de BNP Parisbas. L’Agence Prestige de la BICIM « matérialise clairement le choix de la qualité, du conseil, de la présence auprès des clients », a-t-il ajouté.

M. Samir Mezine, Administrateur  Directeur  Général de la BICIM a pour sa part tenu à remercier tous ceux qui ont contribué à l’aboutissement de l’agence Prestige en mettant un accent sur la confiance de la clientèle. Ensuite il a énuméré quelques nouveaux services que la nouvelle agence offre tels que le Pack Exclusif, le crédit sur les ventes et, d’autres innovations en matière d’assurance banques. « L’objectif c’est d’inaugurer une nouvelle approche de la BICIM au Mali, une offre prestige haut de gamme pour la clientèle habituelle. » précisera t-il plus tard.

La soirée « Deux en une » s’est poursuivi avec l’exposition des œuvres de cinq artistes maliens, Abdoulaye Konaté (plasticien), Amadou Sanogo (peintre), Cheick Diallo (designer), Noumouké Camara (peintre et dessinateur), Souleymane Ouologuem (Peintre). Dénommée « BICIM amie des arts », première édition, cette exposition dont le thème est « se trouver »  est « une ode à l’audace et à la créativité, qui s’appuie sur le désir universel de trouver son identité » explique Astrid Sokona Lepoultier, consultante en art, Commissaire de l’exposition. Elle s’étendra sur un mois, du 8 février au 8 mars dans les locaux de la BICIM.

L’agence Prestige, au-delà du nouveau positionnement  de la BICIM qu’elle incarne, présente plusieurs autres avantages qui, aujourd’hui dans le secteur bancaire malien, ne se trouvent pas partout. « Nous faisons le maximum pour servir nos clients depuis de nombreuses années avec un accent sur le développement du digital » conclue Samir Mezine.

                                                                                                                                                     Germain KENOUVI

La BICIM initie les étudiants au monde de la finance

Faire des étudiants des acteurs responsables de leur futur, c’est l’ambition que nourrit l’Institut des Hautes Étude en Management (IHEM). C’est pourquoi l’école ne se contente pas des cours théoriques dispensés aux étudiants. Elle entretient un partenariat avec différentes entreprises afin de confronter les étudiants à la réalité du terrain. C’est dans ce cadre que l’école a abrité un échange entre les responsables de la BICIM et les étudiants pour une « éducation financière » ce 5 décembre 2017.

Plus qu’un cours magistral, les étudiants ont appris en trois heures ce qu’ils apprennent en deux mois de cours. C’est la conviction de Monsieur Abdallah Coulibaly, président de l’université IHM de Bamako. « Il y a plusieurs lieux de formation qui donnent des cours classiques et forment de plus en plus de chômeurs. Mais, nous voulons amener des professionnels à parler de leurs activités avec les étudiants et les aider à approfondir certains aspects théoriques », explique Monsieur Coulibaly. Lors de cet échange des étudiants avec la BICIM, ils ont en 3 heures appréhendées tous les aspects relatifs à une banque, à son rôle social. Cet échange qui ne s’est pas limité aux aspects théoriques concernant la finance de façon générale, a aussi été l’occasion d’apprendre des notions de civisme avec les principes de conformité auxquels les banques doivent se plier. Une façon de contribuer à la formation d’un citoyen nouveau. « C’est aussi dire aux jeunes qu’ils n’ont pas tous besoin d’aller chercher du travail dans une entreprise, mais qu’ils peuvent surtout créer des entreprises », ajoute Monsieur Coulibaly. L’école qui souhaite continuer dans cette dynamique, estime que les étudiants sont dans un monde ouvert et il faut leur donner une ouverture d’esprit leur permettant de mieux comprendre les problématiques du monde actuel auquel ils seront confrontés. C’est pourquoi l’école veut amener d’autres entrepreneurs dans d’autres secteurs, des hommes politiques et même des leaders religieux afin de rencontrer les étudiants, futurs acteurs du développement. Et pour poursuivre cette collaboration, les élèves feront un rapport et la banque fera un retour à partir duquel les étudiants seront notés et auront un bonus sur leur bulletin. « Et on créera une nouvelle école, moderne en phase avec le monde actuel et qui forme des créateurs d’entreprise », conclut Monsieur Coulibaly. 

L’initiative est saluée par Monsieur Oumar Sanogo, coordinateur général de l’IHM qui ajoute que « ces activités permettent aux étudiants d’apprendre des choses qu’ils n’apprennent pas forcément en classe. » Cette rencontre entre les étudiants et des personnalités de divers horizons, permettent aux étudiants d’apprendre des parcours de ces personnalités et de comprendre qu’il faut franchir des étapes pour réaliser ses ambitions, selon Monsieur Sanogo. 
Pour la BICIM qui s’est prêtée à cet exercice, il s’agit d’accomplir l’une de ses missions dans le cadre de sa Responsabilité Sociale d’Entreprise (RSE). Pour Madame Astan Dravé, chargée de communication à la BICIM, cette session permet d’offrir une éducation financière à un large public dont les étudiants qui constituent aussi les futurs acteurs et décideurs.

Banques maliennes : cap vers la standardisation

Les communiqués de presse issus des conseils d’administration des différentes banques maliennes ont rythmé les mois d’avril et mai, chacun annonçant des profits records et un total bilan en progression sur l’année 2015. Au cœur de l’économie, ce secteur se porte donc bien, et connaît de nombreuses mutations qui accompagnent l’évolution du taux de bancarisation, avec une standardisation vers le haut des services apportés à la clientèle, et ce à travers des réseaux de plus en plus présents sur tout le territoire.

En 2015, le paysage bancaire malien a de nouveau été marqué par une forte progression de la plupart des acteurs, qui semblent avoir profité d’une conjoncture économique favorable, avec un taux de croissance du PIB supérieur à 5%, du développement du secteur privé, notamment des grands groupes qui sollicitent des financement structurés dans les domaines de l’agriculture et de l’agro-industrie (CMDT, Groupe Modibo Keïta), et de l’impulsion donnée par l’État pour quelques grands projets. Les 14 banques maliennes affichaient un total bilan, soit l’ensemble de leurs actifs, de plus xx milliards de francs CFA, en progression de xx% par rapport à 2014.

Ce dynamisme s’explique aussi par le développement à marche forcée de leurs réseaux d’agences, d’abord à travers la capitale, mais désormais aussi dans les régions. Le pays comptait 516 guichets à la fin 2014, contre 430 un an plus tôt, soit une progression record de 20%. Cela a eu pour conséquence de séduire de nouveaux clients, avec un taux de bancarisation qui dépassait 15% à la fin 2014, selon la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Le Mali se classe ainsi au 5ème rang parmi les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), dont la moyenne est de 14,83%. La banque est donc en voie de démocratisation, un phénomène qui est accentué par la multiplication des offres grand public. Pendant longtemps, l’accès à un compte bancaire était rendu difficile par la faiblesse des revenus des populations, les habitudes traditionnelles de thésaurisation (tontines, bas de laine) et des conditions d’accès aux services bancaires inaccessibles pour la majorité des populations. Avec la généralisation des prêts à la consommation, plus de souplesse dans leur octroi, et la mise à disposition de cartes de retrait et de paiement nationales, communautaires (GIM UEMOA) et internationales (Visa ou Mastercard), qui sont utilisables dans plus de 380 distributeurs automatiques de billets (DAB), la plupart des banques maliennes se rapprochent des standards internationaux, et séduisent ainsi une classe moyenne en progression, tout comme les PME/PMI. Selon le Dr Boubou Cissé, ministre de l’Économie et des Finances, ce sont « plus de 1 673 milliards de francs CFA de crédits qui ont été consentis en février 2016 ».

Taux d’inclusion financière Cela dit, pour certains, comme le PDG de la Banque nationale de développement agricole (BNDA), Moussa Alassane Diallo, au lieu de taux de bancarisation, il faut désormais utiliser l’indicateur de taux d’inclusion financière, qui tient compte de « toutes les transactions financières qui se font sans compte bancaire, notamment les transferts d’argent ». Ce taux atteindrait 37%, faisant des technologies de l’information et de la communication, de la monnaie électronique en particulier, l’un des grands leviers de développement de la finance au Mali, comme ailleurs en Afrique. Ces services ont aujourd’hui pris un tel poids que l’opérateur Orange vient d’annoncer la création d’Orange Finances Mobile, un établissement de monnaie électronique doté d’un capital de 900 millions de francs CFA, opérant sous la marque Orange Money en partenariat avec la Banque internationale pour le commerce et l’industrie au Mali (BICIM), filiale du géant bancaire français BNP-Paribas. À la question da savoir si les opérateurs Télécoms constituent une menace pour les acteurs traditionnels du secteur, les banquiers répondent plutôt par la négative, arguant que leurs services sont complémentaires. Pourtant, l’accès privilégié au client à travers leur téléphone fait désormais des « Telcos » des acteurs incontournables, qui pourraient bien bousculer « le petit monde feutré de la banque ».

À la recherche de la taille critique Fort de leur succès sur le marché national, les plus solides des banques maliennes ont fait le pari de l’internationalisation, avec l’implantation de filiales dans d’autres pays de l’UEMOA. C’est le cas de la Banque de développement du Mali (BDM), premier établissement du pays, présent en Guinée Bissau depuis le milieu des années 2000, qui s’est installée en 2015 au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, sous l’enseigne Banque de l’Union. Son directeur général, Amadou Sidibé, souhaite désormais « faire une pause pour consolider le tout, avant d’envisager de demander l’agrément bancaire pour d’autres marchés, comme le Sénégal ». Quant à la Banque malienne de solidarité (BMS), dirigée par Babaly Ba depuis sa création en 2002, elle a également ouvert en 2015 sa filiale ivoirienne en plein cœur du Plateau, le quartier des affaires d’Abidjan. Même si les marchés sous-régionaux offrent encore de belles perspectives de croissance, il est probable que les banques maliennes, dont l’internationalisation est tardive, n’y joueront que les seconds rôles, compte tenu de la concurrence exacerbée (27 banques en Côte d’Ivoire) et de l’avance prise par les réseaux panafricains tels qu’Ecobank, BOA, Attijariwafabank, ou Banque Atlantique, par ailleurs très bien implantés au Mali.

Toutefois, pour contrer ces puissants acteurs, l’État a favorisé en 2015 l’absorption de la BHM, en difficulté, par la BMS, effective depuis le 31 mars 2016. La nouvelle BMS, détenue à 100% par l’État et ses démembrements, se place ainsi au deuxième rang des banques de la place, derrière la BDM. Avec plus de 540 milliards d’actifs, elle est aujourd’hui davantage capable d’accompagner la politique gouvernementale de soutien au secteur privé.