Boncana Maiga : Le Maestro de la musique Africaine

l’enfant de la chance Son prénom ‘Boncana’ n’est pas du tout fortuit. En sonrhaà¯, ‘BonC’’ signifie la tête et, ‘ana’ veut dire, chance. Ce prénom lui fut attribué parce que ses parents n’avaient que des filles. Sa naissance était une chance inespéré pour ces derniers qui l’on appelés Boncana ou la tête chanceuse. l’enfant de la chance, du bonheur. C’’est peut être son prénom qui lui portera finalement chance, en devenant, l’un des meilleurs et le plus célèbre arrangeur de son temps. Depuis l’école primaire, il montre un intérêt particulier pour la musique cubaine. Il apprend à  jouer à  plusieurs instruments. Son rêve d’enfant se réalisera quelques années plutard. En 1963, il obtient une bourse pour la Havane (Cuba), o๠il passera presqu’une dizaine d’années. Il y acquière, une parfaite maitrise de la flûte et du saxophone. 5 ans après son départ, il forme sur place à  Cuba, l’orchestre « les merveilles du Mali », que le public découvre avec le morceau phare ‘’rendez-vous chez Fatimata » En 1972, Boncana retourne au Mali o๠il n’arrive pas mener ses activités comme il l’entend avec le nouveau régime en place. Il décide alors de s’exiler en Côte d’ivoire voisin o๠il fera de belles choses qui le feront connaitre à  travers le monde entier. Les années Côte d’Ivoire La Côte d’Ivoire sera la seconde terre natale du maestro car, tous ses enfants y sont nés, y ont étudié et obtenu leurs diplômes et y travaillent. Sur la demande des responsables de la RTI (télé ivoirienne), Boncana forme l’orchestre de la radio-télévision ivoirienne (ORTI). Très vite, il devient une des figures incontournables du show biz africain. Il collabore avec le camerounais Manu Dibango à  Abidjan (capitale ivoirienne), au milieu des années 70. Il devient respectivement, le directeur artistique des chanteuses ivoiriennes Aicha Koné et Nayanka Bell. Plus tard, l’homme fera les rencontres de la chanteuse Malienne Nahawa Doumbia et du producteur Ibrahima Sylla. Boncana devient l’arrangeur du 1er album ‘’didadi » de Nahawa. Album qui connaitra un franc succès. Sylla devient le producteur attitré d’un bon nombre de musiciens Ouest-africains et Boncana, son arrangeur fétiche. Avec Sylla, Boncana crée en 1992, le groupe mythique Africando . Ce groupe deviendra, une référence en matière de musique afro-cubaine. Un groupe au genre assez particulier parce que, mettant en exergue, les langues africaines. Africando chante en bambara, wolof, moré, créole… ‘’Star parade » l’émission ‘’star parade », est une œuvre de Boncana, Ass Diop et Annie Millon. Le défi pour eux était de faire connaitre les musiques d’Afrique à  travers le monde. l’émission passait sur les ondes de CFITV jusqu’en 2001, avant la fermeture de cette chaine de télé. Cependant, le concept plait à  TV5 monde qui rachète l’émission. C’’est d’ailleurs la seule émission de variétés africaines qu’elle rachète. Le maestro se retrouve désormais seul pour l’animation de l’émission après le départ de ses deux complices. ‘’Star parade » est diffusé sur tout le réseau TV5 et compte des millions de téléspectateurs à  travers le monde. Tounkagouna Le mot ‘‘Tounkagouna » veut dire en sonrha௠‘’lève-toi et marche ». C’’est une émission de divertissement que Boncana a créé pour les artistes et les orchestres. La première édition a fermé ses portes le 14 mars dernier à  Bamako. Elle se tient tous les ans dans la capitale malienne. Maestro explique « C’’est un plateau qu’on offre surtout aux jeunes qui n’ont pas accès à  la télévision, dans les émissions professionnelles. à‡a nous permet aussi, de détecter des jeunes talents, afin d’en faire des artistes et assurer la relève musicale. Encourager les jeunes talents Signalons qu’il n’y a pas de critère particulier pour participer à  l’émission. Il suffit juste d’avoir une voix qui peut se redresser selon Boncana. Et puisqu’ils sont en face d’un musicien professionnel, c’est-à -dire Boncana lui-même, il est très facile pour lui de détecter ceux qui sont aptes à  continuer la course. Il prend à  peine 15 secondes pour écouter et savoir. Maestro prend le temps d’écouter pendant toute une année, environs 2000 CD et cassettes, pour au finish, n’en choisir que 22 ou 24. La sélection n’est pas toujours facile puisque ce sont vraiment les meilleurs parmi les meilleurs qui sont choisis par Boncana lui-même. Pour les phases finales, les 12 meilleurs sont retenus. Le vainqueur est produit par la télé malienne et la société Maestro Sound. Maison de production de Boncana Maiga. La deuxième édition est en pleine préparation.

Bamako a les pieds dans l’eau

Un déluge sur la capitale La capitale a subi hier soir une forte pluie et les habitants de Bamako se sont réveillés ce matin les pieds dans l’eau. Malgré des prévisions de pluviométrie moindre énoncées par le CILSS cette année, il semble que le ciel ait décidé de faire fureur. Certains quartiers de Bamako tels que Baco-Djicoroni, Daoudabougou, Niamakoro… n’en font pas exception. Après la pluie, on est obligé de raser les murs pour ou le cas échéant, rester cloué des heures durant en attendant que les eaux s’évaporent. Selon un ingénieur, cette situation est du au fait que les eaux de pluies n’arrivent pas à  s’écouler convenablement via les caniveaux. Et pire, le curage des caniveaux qui doit être fait avant chaque hivernage n’a pas été fait par les collectivités. Toute chose qui selon lui serait à  la base de la situation créée par les innondations. Dieu merci, aucune victime de ces inondations n’a été recensée. Des inondations qui pénalisent les populations de Kayes, Gao, Mopti etc.. Les inondations constituent, à  n’en pas douter, un phénomène de plus en plus préoccupant pour les populations. Les gouvernants ne semblent prévoir aucune politique visant à  circonscrire le phénomène qui, on ne peut plus, est devenu un véritable malaise environnemental. Après la pluie, le constat est amer dans plusieurs localités du pays. C’’est le cas des villes comme Kayes, Koulikoro, Mopti, Gao, et plusieurs coins de la capitale. En effet, après la pluie, circuler dans les rues devient pénible. Et la préservation de l’environnement tant « clamé » dans les discours des pouvoirs publics, reste la dernière des priorités. Douentza récemment sinistrée… Les rues sont impraticables après les pluies diluviennes. Ce qui fait que l’ensemble des activités est paralysé après la pluie. A Bamako, après les pluies, place aux écoulements d’eaux, causant d’énormes dégâts matériels et parfois des pertes en vies humaines. Pas plus tard que la semaine dernière, une forte pluie s’est abattue sur la commune de Douentza, causant d’importants dégâts matériels (plus de 150 habitations se sont écroulées, les rues de la ville et l’intérieur de certaines concessions a été entièrement submergée par les eaux)avec les pertes en vies humaines. Problèmes d’évacuations et d’assainissement Le hic est que même certains services publics voient paralysés leurs activités pendant l’hivernage. C’’est le cas au tribunal de Commerce de Kayes ou le personnel judiciaire va automatiquement en congé une fois que la saison pluvieuse s’installe. Car l’eau va jusqu’à  se loger (pour de bon) dans certains bureaux. Dans la ville de Gao, ou règne un climat désertique, caractérisé par une forte aridité des sols et une végétation quasiment inexistante, la pluviométrie est censée être faible. Mais, dès qu’il arrive de pleuvoir à  hauteur de 30 mm, les paisibles populations de la cité des Askia se trouvent, du coup, confrontés à  des rafales d’inondations tous azimuts. L’implication des autorités La récurrence du phénomène est telle que les populations ne savent plus ou donner de la tête, car, tenez-vous bien, les eaux de pluies vont jusqu’à  envahir non seulement les rues, mais aussi l’intérieur des concessions. Et pire, les eaux de pluie ne disparaissent de la surface de la terre, que quelques jours après. Les autorités doivent s’atteler à  trouver les moyens adéquats pour pallier un tant soit peu aux phénomènes de l’inondation. Sinon, le pire est à  craindre ! Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso a également subi un déluge la nuit dernière et reçu trois fois plus de pluie qu’en toute une année. Le gouvernement y a mis en place une cellule de crise.

A la découverte de Gao, cité des Askia et carrefour des peuples

La ville de Gao s’est développée au fil des années. Elle est surtout connue par son histoire. Capitale de l’Empire Songhaà¯, elle a été fondée au 7e siècle. Avant de devenir une ville carrefour lors l’apogée de l’empire du Mali. Les commerçants qui venaient de l’Afrique du Nord y transitaient via Kidal et Tombouctou. Gao est donc à  cheval entre les régions sud et nord du Mali. La citée des Askia est à  une semaine de voyage (à  dos de chameau) de la capitale nigérienne. C’’est aussi la porte d’entrée du grand nord. Ce qui a développé le commerce dans la vielle. Les commerçants viennent vendre des produits du sud (Mopti, Ségou, Sikasso, Bamako) et ramènent ceux du nord et même d’Europe. C’’est le commerce transsaharien depuis les grands empires. Un tourisme développé Le site touristique le plus connu à  Gao est le tombeau des Askias, classé patrimoine mondial de l’UNESCO en 2005. Taillé en forme de pyramide, ce tombeau est une œuvre d’Askia Mohamed, l’empereur qui règna vers 1495 après JC. A côté et le long du Fleuve Niger, on a la dune rose, un paysage naturel qui rappelle le grand désert. Au coucher de soleil, cette dune brille de milles couleurs. Elle donne aux visiteurs, l’envie d’immortaliser des instants uniques le long du fleuve. Quelques vues de ces instants donneraient l’envie à  toute personne de faire un tour dans la cité des Askia. Dans les rues de Gao souvent petites à  cause d’un bâtiment traditionnel, on aperçoit des hommes et femmes « habillés » en sonrhaà¯. Les premiers « enturbannés », les seconds avec des voiles, font la promotion d’un style vestimentaire propre à  un peuple. Un peuple qui a connu un grand brassage. Arabes, Bellas, Peuls, Sonrhaà¯, Tamasheks…se sont « mélangés » pour donner une nouvelle identité, celle du gaois (l’habitant de Gao). Sur les routes surtout vers le grand marché, taxis et charrettes se disputent les quelques clients. La navette se fait entre la maison et le centre ville. « Même jeune, on a aucune honte à  monter dans une charrette tirée par Farka (l’âne) », a lancé Fadi une jeune fille de 25 ans qui revenait du marché. A l’intérieur du marché Washington, Mohamed vend des articles importés d’Algérie, de Libye et même de Dubaà¯. Ses étalages sont ornés par de jolis objets. Un peu plus à  l’ouest de la mairie, les femmes venues d’un peu partout de la ville vendent leurs produits sous le grand hangar. Poissons frais pêchés dans le Niger, poudre de fakoye (la sauce la plus appréciée de la région), produits artisanaux… sont exposés sous l’œil étonnant du visiteur. On peut croquer quelques dates de passage. A la fin d’un séjour, le visiteur se voit offert trois possibilités de voyage. La première est un trajet de 1222 km en bus. Le second se fait par les airs et le dernier pendant les périodes de crues du Niger en bateau. Par la terre, de beaux paysages s’offrent à  notre appréciation. A Hombori, on promène son regard sur la main de Fatouma, le mont hombori qui constitue le prolongement des plateaux dogons. Ici et là  un paysage clairsemé d’arbustes adaptés à  la sécheresse se prolonge jusqu’à  Douentza dans la région de Mopti.