Pr Abdoul Karim Diamouténé : « si le retrait est effectif, cela veut dire qu’il faut négocier un accord entre le nouveau bloc AES et l’ancienne communauté CEDEAO »

Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé le 28 janvier dans un communiqué conjoint leur retrait de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Quelles peuvent être les conséquences de cette décision pour notre pays? Entretien avec Pr Abdoul Karim Diamouténé, économiste.

Quel regard portez-vous sur la décision des autorités de retirer notre pays de la CEDEAO ?

C’est une décision qui m’a surpris. En tant qu’économiste on voit les avantages théoriques qu’offre la CEDEAO en ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens et la liberté d’entreprise. Se retirer revient à annihiler ces avantages. Systémiquement, on pouvait dire qu’il y avait des aspects que l’on pouvait gérer sans forcément se retirer. Mais comme la crise actuelle est politique, les décideurs savent pourquoi ils se sont retirés.

Quelles peuvent être les conséquences économiques d’une telle décision ?

Les avantages et inconvénients sont d’abord théoriques. C’est-à-dire que si l’on va vers une communauté, on édicte les règles pour aller vers les objectifs. Entre les règles et les objectifs consignés et les résultats réels, souvent il y a un écart. Pour preuve, la libre circulation est admise, mais quand vous avez le malheur de prendre le car, pour aller en Côte d’Ivoire ou ailleurs, vous vous rendez compte que cette liberté connaît beaucoup d’entraves. Cela est à tous les niveaux. L’effectivité des acquis est un autre aspect. L’un des éléments fondamentaux, c’est l’intensification des échanges. Mais lorsque l’on prend les statistiques du commerce extérieur, on se rend compte que les pays de l’espace échangent peu, environ 15%. Ce qui n’est pas normal. Les pays pris individuellement échangent plus avec l’extérieur. Les avantages théoriques ne sont donc pas effectifs. L’autre élément concerne la liberté de mouvement et d’entreprendre, qui est perdue, mais là il faut s’interroger sur où on en était réellement. Dans les différents pays, les gens se réclament de telle ou telle nationalité mais ont les documents du pays d’accueil, ce qui pourrait amoindrir les impacts sur la liberté de mouvement.

Le processus de retrait dure une année. Quelles peuvent être les perspectives ?

Si le retrait est effectif, cela veut dire qu’il faut négocier un accord entre le nouveau bloc AES et l’ancienne communauté CEDEAO. Si on trouve de meilleurs arrangements, qui dépendent des rapports de force et des opportunités, on pourra  déterminer les avantages et les inconvénients. Tout dépendra des nouveaux accords. Le bloc peut aussi signer des accords en dehors de la CEDEAO. Par exemple avec  la Mauritanie, qui n’est plus de la CEDEAO et a un débouché sur la mer. Or, l’une des contraintes majeures de l’AES est l’accès à la mer. Donc il peut y avoir des accords préférentiels Mauritanie et AES.

Peut-on envisager un retour de ces pays ?

En matière de développement, tout dépend des intérêts et résultats attendus. L’AES agit de la sorte parce qu’elle estime que ses intérêts sont piétinés dans le cadre actuel. La CEDEAO voudrait une négociation afin que ses pays ne sortent pas. Mais la question est qu’est ce qu’elle peut proposer en retour pour compenser les gains de la position actuelle. À mon avis, il est difficile de trouver un terrain d’entente actuellement, étant donné les divergences, qui sont plus politiques et géostratégiques. Cette rupture n’est qu’une conséquence politique et géostratégique. Difficile que ces pays reviennent tant que la CEDEAO ne sera pas réformée afin que les objectifs que les pays de l’AES recherchent sur le plan sécuritaire et politique soient garantis. La CEDEAO dans sa forme actuelle constitue un obstacle majeur au développement de nos pays. La liberté de circuler est consignée, mais dans la pratique elle rencontre des problèmes. Un autre élément est l’Union économique et monétaire. Dans le cadre de la gestion d’une économie, la monnaie est un élément indispensable de gestion des différents chocs. Or, tout le problème d’aller vers l’Union monétaire au sein de l’espace CEDEAO bute sur des problèmes d’ordre politiques. Théoriquement, la CEDEAO devait aller vers une monnaie commune depuis 2015. Mais cela a été repoussé à 2020 et l’on a observé les débats théoriques et toutes les interférences en dehors de l’espace dans le cadre de l’Éco pour défendre d’autres intérêts que ceux de la CEDEAO.

CEDEAO : réduite à 12 pays, l’organisation face à un tournant

Ils avaient déjà donné l’alerte lorsque la CEDEAO menaçait d’intervention militaire le Niger suite au coup d’État du 26 juillet 2023. Ils sont désormais passés à l’acte. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, réunis depuis le 16 septembre 2023 au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont définitivement claqué la porte de la CEDEAO le 28 janvier 2024, laissant l’organisation sous-régionale, désormais réduite à 12 pays, face à une crise sans précédent.

« Leurs Excellences le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goita et le Général de brigade Abdourahamane Tiani, respectivement Chefs d’État du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest », indique le communiqué conjoint lu à la télévision publique des trois pays.

« Après 49 ans, les vaillants peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regret, d’amertume et une grande déception que leur organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme », se désolent les autorités de transition des trois pays, selon lesquelles « la CEDEAO, sous influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses États membres et ses populations, dont elle est censée assurer le bonheur ».

Les trois pays reprochent également à la CEDEAO une non-assistance dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité, ainsi qu’une imposition de sanctions, jugées illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables, en violation des propres textes de l’organisation, « toutes choses qui ont davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposées par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées ».

Un retrait « sans délai » remis en cause

Selon l’article 91 du traité révisé de la  CEDEAO, « tout État membre désireux de se retirer de la Communauté notifie par écrit, dans un délai d’un (1) ans, sa décision au Secrétaire exécutif, qui en informe les États membres. À l’expiration de ce délai, si sa notification n’est pas retirée, cet État cesse d’être membre de la Communauté ». « Autour de la période d’un (1) an visée au paragraphe précédent, cet État membre continue de se conformer aux dispositions du présent traité et reste tenu de s’acquitter des obligations qui lui incombent en vertu du présent traité », précise l’alinéa 2 du même article.

Après l’annonce du retrait des pays de l’AES de la CEDEAO, la Commission de l’organisation sous-régionale, qui s’est dite « déterminée à trouver une solution négociée à l’impasse politique », a indiqué dans la foulée dans un communiqué n’avoir pas encore reçu de notification formelle directe des trois États membres  concernant leur intention de se retirer de la communauté. Mais  les  trois pays n’ont pas tardé à notifier formellement leur décision.

« Par communiqué conjoint en date du 28 janvier 2024, le Burkina Faso, la République du Mali et la République du Niger informent de leur décision de se retirer conjointement et sans délai de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). À cet égard, la présente communication vaut notification formelle de cette décision à la Commission de la Cedeao, Autorité dépositaire et pour l’information des États membres de la Cedeao, de l’Union africaine, de l’Organisation des Nations Unies et de toutes les organisations pertinentes », souligne un courrier du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali daté du 29 janvier 2024 et adressé à la Commission de la CEDEAO. Selon des sources officielles au Burkina Faso et au Niger, les deux pays ont également  envoyé lundi leurs notifications formelles de retrait à la CEDEAO.

Pour l’analyste politique Dr. Amidou Tidiani, cette demande de retrait avec effet immédiat des trois pays aura du mal à se concrétiser et ne devrait être effective qu’après les 12 mois prévus dans les textes de la CEDEAO. « La sortie d’une organisation internationale avec effet immédiat n’existe pas en droit international », tranche-t-il.

« Fuite en avant » ?

Du point de vue du M. Tidiani, d’ailleurs, l’insistance sur la sortie sans délai est une manière pour ces différents régimes d’échapper à de nouvelles éventuelles sanctions de la CEDEAO suite au non-respect du chronogramme établi pour un retour à l’ordre constitutionnel au Mali et au Burkina Faso.

« Le seul moyen pour ces régimes d’opposer une fin de non-recevoir à la CEDEAO et de contester la légitimité de l’organisation à prendre toute sanction à leurs encontre, c’est de sortir de la CEDEAO », affirme-t-il.

« Le chronogramme du Mali prévoyait l’organisation d’élections en février et le Mali, bien évidemment, n’organisera pas ces élections en février. On s’attendait donc à ce que la CEDEAO fasse preuve de menaces particulières concernant le Mali dans les semaines à venir. C’est donc par anticipation à cette mesure que les communiqués sont tombés en prenant soin d’insister sur le fait que le retrait soit avec effet immédiat », poursuit l’enseignant-chercheur à l’Université Paris-13.

Liberté de circulation entravée ?

Pour plusieurs observateurs, ce retrait annoncé du Burkina, du Mali et du Niger de la Cedeao ne sera pas sans conséquences pour les trois pays, mais également pour l’organisation sous-régionale elle-même. En ce qui concerne les trois pays, si cette décision pourrait avoir des conséquences diverses, c’est surtout son impact sur la libre circulation des ressortissants et de leurs biens dans l’espace CEDEAO que craignent certains analystes.

« Le premier point à mettre en relief est celui de la libre circulation. Le grand acquis de la CEDEAO, depuis sa création, a vraiment été de permettre les déplacements sans autorisation ou nécessité de visa entre les pays membres. Le retrait du Burkina, du Mali et du Niger va entraver cette libre circulation des populations », pense Niagalé Bagayoko, Présidente de l’African Security Sector Network (ASSN).

Amidou Tidiani soutient que ce retrait implique que les avantages accordés aux ressortissants de ces États soient tout simplement levés. Toutefois, admet l’universitaire, « les trois États vont essayer de développer des relations bilatérales pour obtenir individuellement avec les autres États des conditions favorables de circulation et d’échanges économiques avec leurs voisins, indépendamment du cadre de la CEDEAO. Ce que ces pays perdront via la CEDEAO, ils essayeront de le récupérer à travers des accords bilatéraux ».

« Les États ont existé avant d’être ensemble dans les organisations. Il s’agit maintenant d’activer les conventions bilatérales que nous avons avec les pays de la CEDEAO pour baliser le rapport », appuie pour sa part l’analyste politique Ousmane Bamba, pour lequel, par ailleurs, le fait que le Mali soit sorti de la CEDEAO n’impactera pas la libre circulation des ses ressortissants à l’intérieur de cet espace, parce que « dans les relations internationales, les relations bilatérales ont précédé les multilatérales ».

L’exemple mauritanien

La CEDEAO a connu un précédent en matière de retrait, celui de la Mauritanie en 2000. Pays charnière entre le Maghreb et l’Afrique de l’ouest, la République islamique avait motivé son retrait par sa volonté de se concentrer sur l’Union du Maghreb Arabe (UMA) pour des raisons culturelles. 17 ans après, la Mauritanie a signé en mai 2017 un accord avec la CEDEAO portant sur quatre points, dont la libre circulation des personnes et des biens, l’application d’un tarif extérieur commun et la lutte contre le terrorisme. Le pays cherche depuis de nombreuses années à réintégrer le bloc régional. En 2017 toujours, à l’occasion d’un sommet à Monrovia, les Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO avaient émis une fin de non-recevoir à la demande de la Mauritanie de revenir au sein de la communauté.

CEDEAO : le Mali, le Niger et le Burkina Faso annoncent leur retrait

Par un communiqué conjoint daté du 28 janvier, le Mali, le Niger et le Burkina Faso annoncent le « retrait sans délai » de leurs pays de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest. Après l’annonce de retrait, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est déclarée prête dimanche dans un communiqué à trouver « une solution négociée ». Ces trois pays sont « des membres importants de la Communauté » qui « reste engagée à trouver une solution négociée à l’impasse politique » créée par l’annonce de leur retrait dimanche dans un communiqué commun. La CEDEAO dit attendre encore « la notification formelle et directe » de cette décision. Les trois pays reprochent à la CEDEAO un éloignement des idéaux des pères fondateurs et du panafricanisme, une influence de puissances étrangères, une menace pour ses États membres et non-assistance dans la lutte contre le terrorisme et l’insécurité ainsi qu’une imposition de sanctions jugées « illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ». En septembre 2023, Mali, Burkina Faso et Niger ont formé une Alliance des États du Sahel (AES) placée sous le signe de la souveraineté et du panafricanisme. Cette décision de retrait pourrait produire des effets considérables, par exemple pour la circulation des biens et des personnes, pour les trois pays concernés, dépourvus d’accès à la mer, et pour la région. Elle suppose des implications sur les exemptions de visa et les exonérations de taxe, avec des retombées sur les prix.

El Ghassim Wane : « L’opération de retrait de la MINUSMA a été complexe et difficile »

Entamé le 1er juillet dernier, le processus de retrait de la MINUSMA est presque bouclé. Après 10 ans de présence, la mission onusienne quitte le Mali, où elle a longtemps été décriée par une grande partie de la population, qui regrettait son inefficacité et son inadaptation face à la complexe crise malienne. Le Mauritanien El Ghassim Wane, nommé le 15 mars 2021 et arrivé au Mali en mai de la même année, aura passé un peu plus deux ans comme chef de la mission. Dans cette longue interview exclusive, il revient sur la rétrocession des bases, les polémiques dans la région de Kidal, l’après 31 décembre 2023, le rapport sur Moura, l’avenir de l’Accord pour la paix et fait un bilan des 10 années de la MINUSMA.

La MINUSMA a organisé une cérémonie de clôture à son quartier général le 11 décembre pour marquer le départ de la mission. Quelle appréciation faites-vous du processus de retrait ?

La cérémonie qui a eu lieu le 11 décembre était destinée à marquer symboliquement le départ de la mission du Mali, à la suite de la demande faite à cet effet par les autorités de la Transition et de l’adoption subséquente par le Conseil de sécurité de la Résolution 2690. Dans les faits, nous avons déjà fermé les dix bases qui devaient l’être d’ici au 31 décembre 2023. Les trois restantes (Bamako, Gao et Tombouctou) seront converties en sites de liquidation à partir du 1er janvier 2024. Mais, même s’agissant de ces dernières emprises, nous avons déjà procédé à une rétrocession partielle aux autorités maliennes de la base de Gao et nous transfèrerons celle de Sénou, à Bamako, d’ici la fin du mois. Pour Tombouctou, tout est fait pour accélérer la cadence et assurer la remise de l’emprise au plus tard en février de l’année prochaine. Plus des deux tiers de nos personnels civils et en uniforme ont déjà quitté le Mali. Tous les personnels restants, à l’exception de ceux qui seront impliqués dans la liquidation de la mission, auront quitté le Mali d’ici la fin de l’année. Nous sommes évidemment satisfaits des résultats obtenus. Réussir le pari d’un retrait dans les délais fixés était loin d’être acquis, compte tenu de l’environnement sécuritaire, de l’envergure de la mission, de l’immensité de notre théâtre d’opération et d’autres contraintes, y compris logistiques.

Les Nations unies craignaient que le délai prévu pour le retrait ne soit trop court. Finalement, le défi a été relevé ?

Il est évident que le délai prescrit pour le retrait est exceptionnellement court. C’est une réalité ! Dans une situation normale, une opération de retrait de cette envergure prend beaucoup plus de temps. La question n’est pas que logistique et sécuritaire, il s’agit aussi d’assurer un transfert adéquat des tâches entre la mission qui part et les autorités du pays hôte et, le cas échéant, avec l’équipe-pays des Nations unies, qui regroupe les Agences, Fonds et Programmes de l’organisation, et d’autres acteurs, de manière à ce qu’il y ait une certaine continuité dans l’effort. Il faut, dans toute la mesure du possible, éviter des vides qui seraient préjudiciables à la stabilité du pays. Une fois que le délai fut déterminé, notre responsabilité était d’œuvrer à la réalisation de l’objectif fixé en préservant par dessus tout la sécurité de nos personnels. C’est ce qui a été fait, grâce au dévouement et au professionnalisme des personnels nationaux et internationaux de la MINUSMA, qui ont travaillé d’arrache-pied et fait montre d’une résilience et d’une créativité remarquables pour surmonter les difficultés rencontrées. Il a fallu aussi une bonne coordination avec notre siège à New York, qui nous a apporté tout le soutien nécessaire, ainsi qu’avec les pays contributeurs de troupes et de personnels de police. Il est crucial de relever que, dès le départ, des mécanismes de coordination ont été mis en place avec les autorités maliennes, tant au niveau national que local, avec pour objectif de faciliter un retrait ordonné et en toute sécurité. Il y a eu indéniablement des difficultés, mais je me réjouis de ce que l’objectif commun d’un retrait d’ici à la fin de l’année soit maintenant sur le point d’être réalisé.

La mission a dénoncé des contraintes dans son processus de retrait, notamment des autorisations de vols non accordées. Cela vous a-t-il obligé à vous adapter ?

On ne le dira jamais assez : le retrait de la MINUSMA est une opération d’une très grande complexité et les délais prescrits sont sans précédent pour une mission de cette envergure. Il a donc fallu s’adapter continuellement, en gardant à l’esprit l’impératif du respect du délai convenu, que nos partenaires maliens, et c’est parfaitement légitime, ont régulièrement rappelé, et celui de la sécurité de nos Casques bleus, qui revêt une importance d’autant plus grande que nous sommes la mission la plus dangereuse jamais déployée par les Nations unies. Oui, il y a eu des difficultés et nous nous en sommes ouverts à nos interlocuteurs maliens, dans le cadre des mécanismes de coordination mis en place pour faciliter le retrait, en plus des discussions que notre siège à New York a régulièrement eues avec la Mission permanente de la République du Mali auprès des Nations unies. En tant que partenaires devant œuvrer ensemble et en bonne intelligence à l’exécution de la Résolution 2690, il était important que nous puissions échanger en toute franchise sur le processus, sur nos préoccupations respectives et sur les difficultés rencontrées pour essayer de trouver les solutions les plus idoines.

Certains Maliens ont dénoncé une trahison de la part de la mission. Les autorités ont évoqué un non-respect de la résolution des Nations unies, notamment pour la rétrocession des bases de la région de Kidal. Pourquoi avoir fait le choix de partir sans cérémonie de rétrocession ?

 Je voudrais tout d’abord souligner que dans la très grande majorité des cas (Ogossagou, Douentza, Goundam, Ménaka, Mopti, Ansongo, entre autres), la fermeture de nos emprises et leur rétrocession se sont très bien passées, à la satisfaction et du gouvernement malien et de la MINUSMA. Cela dénote d’un degré élevé de coordination et de collaboration. Pour revenir plus directement à votre question, il importe d’abord de rappeler qu’avant le début du processus de retrait  nous avons élaboré un chronogramme tenant compte de plusieurs facteurs, notamment logistiques et sécuritaires. Ce plan a été partagé avec les autorités maliennes et, lorsque des ajustements ont dû être opérés du fait de contraintes totalement indépendantes de notre volonté, ceux-ci furent également communiqués, dans l’esprit du partenariat qui sous-tend la bonne mise en œuvre de la Résolution 2690. La fermeture des bases de la mission a été exécutée dans les périodes prévues. Cela n’a pu être le cas à Kidal, où la période envisagée a dû être réaménagée du fait d’impératifs sécuritaires. Je l’ai dit, et le Conseil de sécurité l’a souligné, la sécurité de nos Casques bleus est une préoccupation primordiale. Dans un contexte marqué par l’absence d’un mandat substantif à la suite de la demande de retrait et de la résolution du Conseil, la réduction drastique de nos capacités à nous protéger et l’augmentation très significative des risques sécuritaires, nous avions la responsabilité, l’obligation, de ne pas mettre la vie de nos personnels davantage en danger. Que ce soit lors des retraits de Ber, dans la région de Tombouctou, ou des bases situées dans la région de Kidal, nous avons fait face à des attaques et sommes, à plusieurs reprises, passés tout près de la catastrophe. Nous devons tous être soulagés qu’aucun Casque bleu n’ait perdu la vie dans ces opérations, même s’il y a eu des blessés nombreux : c’est un motif de satisfaction pour la mission, pour les pays contributeurs de troupes et de personnels de police, ainsi que pour les familles et proches des Casques bleus, et pour l’ensemble des États membres des Nations unies, étant donné que la mission a été mandatée par le Conseil de sécurité en leur nom.

Les autorités de la Transition étaient-elles informées de votre départ précipité de Kidal et de l’intention de ne pas faire de cérémonie de rétrocession ?

Comme indiqué plus haut, nous avons établi avec les autorités maliennes des canaux de communication multiples et à différents niveaux pour assurer une exécution aussi efficace et efficiente que possible du retrait de la mission. Dans ce cadre, nous échangeons régulièrement et dans le détail sur tous les aspects du processus de retrait, son évolution et nos préoccupations respectives.

Je crois que tous les acteurs concernés avaient conscience qu’un retrait dans des délais si courts, quelle que soit par ailleurs la bonne volonté des uns et des autres, ne pouvait être sans difficultés, d’autant qu’il est intervenu à un moment où le processus de paix était paralysé. Il peut y avoir des appréciations divergentes de ce qui s’est passé. Mais nous pouvons tous nous féliciter de ce qu’il est maintenant certain que le délai convenu pour le retrait sera respecté.

Une impression générale s’est dégagée, celle d’avoir favorisé les groupes armés, notamment la CMA, en agissant ainsi. Que répondez-vous ?

L’opération de retrait de la MINUSMA a été exécutée dans des conditions dont on ne soulignera jamais assez la complexité et la difficulté. Dans des situations de ce type, il n’est pas rare que des critiques soient entendues de la part des parties. Il ne vous a pas échappé que nous avons aussi fait l’objet de critiques de la part des Mouvements signataires. Notre unique objectif était d’assurer la bonne exécution de la résolution 2690. Et, dans cette entreprise, nous ne nous sommes jamais départis des principes qui gouvernent le fonctionnement des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Oui, il y a eu des incompréhensions et des questionnements, mais tout ceci est maintenant derrière nous. L’important, c’est la poursuite du processus de stabilisation, de paix et réconciliation et, pour cela, le Mali, qui appartient à la famille des Nations unies, pourra toujours compter sur le soutien indéfectible de l’organisation. La MINUSMA part, mais les Nations unies, à travers leurs Agences, Fonds et Programmes, restent pour continuer et renforcer la coopération existante.

Après cette phase de retrait, une nouvelle, dite de liquidation, va débuter le 1er janvier 2024. En quoi consiste-t-elle ? Comment de temps va-t-elle durer ? Quels personnels sont prévus à cet effet ?

Cette phase est mise à profit pour faire transporter hors du Mali les matériels et équipements, notamment ceux appartenant aux contingents qui n’ont pu être rapatriés avant la fin du retrait, ainsi que pour gérer tous les autres aspects, administratifs, financiers et autres, liés aux activités de la mission, et disposer de ses biens. Il importe de s’assurer que tout est en bon ordre.

L’expérience des Nations unies montre que ce type d’activités requiert normalement 18 mois pour être mené à bien. Mais mes collègues qui gèrent ce dossier ont la détermination de faire en sorte que ce travail soit accompli dans les délais les plus courts qui soient. Celui-ci mobilisera des personnels civils, avec le soutien d’effectifs limités de personnels de garde pour protéger les équipements encore au Mali et assurer la sécurité intérieure des sites de liquidation.

Combien d’agents de la MINUSMA auront quitté le Mali d’ici le 31 décembre 2023 ?

Plus des deux tiers de notre personnel sont déjà rentrés dans leurs pays respectifs. L’ensemble des personnels civils et en uniforme de la mission qui ne sont pas impliqués dans la phase de liquidation quitteront le Mali au plus tard le 31 décembre. Les personnels en uniforme – dont le nombre sera très limité – qui resteront au Mali seront ceux des unités de garde déployées sur les sites de liquidation, pour en assurer la sécurité intérieure, étant entendu que la sécurisation du périmètre extérieur de ces sites sera assurée par les autorités maliennes. Nous espérons nous accorder rapidement avec les autorités sur le détail des arrangements à mettre en place. Aux unités de garde s’ajouteront des éléments, également en nombre très réduit – post-curseurs laissés sur place par les contingents dont les équipements n’auront pu être rapatriés d’ici la fin de l’année

La MINUSMA employait de nombreux nationaux et avait des contrats avec des sociétés maliennes. Était-il prévu dans votre plan de retrait une indemnité pour ces personnes et entités ?

Le retrait est intervenu de façon abrupte et a dû être exécuté dans des délais on ne peut plus courts, apportant donc son lot de complications administratives et autres. Nous nous sommes employés à atténuer, dans le cadre strict de ce que permettent les règles des Nations unies et les règles contractuelles en cause, son impact pour nos personnels nationaux et internationaux et les entités avec lesquelles nous avons travaillé. Mais il est évident qu’il y a des limites à ce que nous pouvons faire.

Le Mali, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a le 16 juin dernier demandé le retrait sans délai de la MINUSMA. Vous étiez présent à cette réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Quel était le ressenti général après cette demande ?

Comme vous le savez sans doute, le Secrétariat des Nations unies, dans le rapport soumis au Conseil de sécurité pour sa session de juin 2023, avait recommandé que le mandat de la MINUSMA fût renouvelé pour une année supplémentaire. Et des consultations informelles avaient déjà commencé entre les membres du Conseil de sécurité sur un projet de résolution. Tel est le contexte dans lequel la demande de retrait a été faite. Les opérations de maintien de la paix, qui, même dans les conditions les plus favorables, sont d’une grande complexité, sont déployées avec le consentement de l’État hôte. Et il est évident qu’en l’absence d’un tel consentement il est quasiment impossible de mener à bien un mandat. La Résolution 2690 a tiré les conséquences de cet état de fait.

Avant que le Conseil n’entérine la fin de la MINUSMA, le 30 juin dernier, y a-t-il eu des discussions pour essayer de faire changer d’avis les autorités maliennes ?

Tout ce que je peux dire est que dès lors que le Mali a annoncé sa demande de retrait, l’attention s’est portée sur les conditions et les modalités de ce retrait, culminant avec l’adoption unanime de la Résolution 2690. Celle-ci constitue le guide commun, pour les Nations unies et pour le Mali, en vue de la réalisation du retrait demandé par les autorités maliennes.

Qu’est-ce qui a, selon vous, motivé la décision des autorités maliennes de réclamer le départ de la mission ?

Le Mali a exposé ses raisons devant le Conseil de sécurité le 16 juin 2023, lors d’une séance ouverte.

Le rapport de Moura, dont la publication avait été retardée, est très mal passé auprès des autorités. Pensez-vous que cela a eu un impact sur leur décision ?

Il n’appartient pas à la MINUSMA de spéculer sur les motivations d’une décision prise par les autorités d’un pays souverain ou de les commenter. Notre rôle, à ce stade, est de mettre en œuvre la résolution du Conseil de sécurité et c’est ce à quoi nous nous sommes attelés depuis le 1er juillet 2023.

La MINUSMA était très importante dans le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation.  Avec la reprise des hostilités, la prise de Kidal et votre départ, estimez-vous l’Accord enterré ?

Aucune des parties signataires n’a, à ma connaissance, dénoncé l’Accord, qui constitue un cadre de sortie de crise important pour le Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que cet organe l’a, du reste, souligné dans le préambule de la Résolution 2690.

L’appui à la mise en œuvre de l’Accord de paix était la première priorité stratégique de la MINUSMA. Et, conformément aux résolutions du Conseil mandatant la mission, celle-ci a joué un rôle crucial, tant en termes de bons offices que de soutien opérationnel. Les Nations unies, en tant qu’organisation, restent bien sûr engagées en appui au Mali dans sa quête d’une paix durable, en prenant en compte les besoins et priorités de l’État malien.

La MINUSMA était également engagée dans le processus de transition, notamment sur le plan électoral. Quid après votre départ ?

Le mandat de la MINUSMA a pris fin le 30 juin 2023, date de l’adoption de la Résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies. Dans le cadre de l’accompagnement de la Transition en cours au Mali et des cycles électoraux précédents, la MINUSMA s’était fortement impliquée, et de multiples manières. Elle a assuré la présidence du Comité local de suivi de la Transition, comprenant la CEDEAO, l’UA et la MINUSMA; apporté un soutien technique, logistique, financier et sécuritaire pour la bonne tenue des élections; œuvré à la participation des femmes et des jeunes aux élections et au renforcement de leur rôle dans la gouvernance locale et nationale; mobilisé le soutien de la communauté internationale, etc. Tout ceci a été fait dans un esprit d’excellente coopération avec les autorités maliennes compétentes. Le rôle de la MINUSMA était d’appuyer les efforts du gouvernement du Mali, et non de se substituer à l’État, qui continuera donc à mettre en œuvre ses objectifs de transition. Évidemment, les agences compétentes des Nations unies continueront, dans le cadre des priorités des autorités, à appuyer le processus électoral.

L’heure du départ est également celle des comptes. Après 10 ans de présence, quel bilan chiffré faites-vous de la MINUSMA ?

Il est impossible de faire un bilan exhaustif des 10 ans de la mission en peu de mots. Mais, pour le bénéfice de vos lecteurs, il me semble d’abord important de rappeler les conditions dans lesquelles la mission a été déployée et a opéré au Mali : le contexte sécuritaire, marqué par l’omniprésence du terrorisme, une menace asymétrique pour le moins inhabituelle pour le maintien de la paix; la taille de notre théâtre d’opération, avec une présence tant au centre que dans le nord du Mali et l’attente forte et bien évidemment légitime des populations quant à l’amélioration rapide de la situation sécuritaire et à la matérialisation des dividendes de la paix. À tout cela il convient d’ajouter la fragilité des processus politiques que nous étions mandatés à soutenir. Je peux dire avec certitude que l’action de la mission a eu des effets très bénéfiques et j’ai pu l’observer de mes propres yeux lors des très nombreux déplacements que j’ai effectués à l’intérieur du Mali. Nous avons aidé à la stabilisation des centres urbains dans les zones où nous étions déployés; exécuté des centaines de projets socio-économiques qui ont bénéficié aux populations, notamment dans le centre et le nord; réhabilité de nombreuses infrastructures aériennes, y compris à Gao, Tessalit et Kidal, ainsi que d’autres infrastructures tout aussi importantes tels des ponts  situés entre Sévaré et Bandiagara, le long de la route dite du Poisson qui conduit au Burkina Faso; protégé des civils dans nos zones de déploiement; soutenu de façon multiforme la réconciliation au niveau local; apporté un appui aux forces de défense et de sécurité, y compris en conduisant à leur demande des évacuations sanitaires et médicales et en finançant la construction d’infrastructures; facilité l’acheminement de l’aide humanitaire et appuyé les efforts de promotion et de protection des droits de l’Homme, y compris à travers un programme soutenu de renforcement des capacités. Nous avons aussi, comme je l’ai souligné tantôt, soutenu la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la Transition, en plus du processus d’élaboration d’une stratégie malienne de stabilisation des régions centrales du Mali.

Estimez-vous que la mission a été accomplie et les objectifs atteints ?

L’on ne peut dire, s’agissant d’une opération aussi complexe, que les objectifs ont été complètement atteints. La quête d’une paix durable est une entreprise de longue haleine. Elle repose fondamentalement sur la volonté et les efforts des acteurs nationaux. Dans le cas d’espèce, le rôle de la MINUSMA était de les accompagner et d’appuyer leurs efforts, sans préjudice de la responsabilité première qui est la leur.

De ce point de vue, il me semble que nous avons joué notre rôle. Et il est notable que, dans les zones où nous étions déployés, notre action a eu un effet tangible indéniable et était appréciée. Bien sûr, il y a eu des critiques, et cela est normal, car aucune œuvre ne peut être parfaite. La nôtre encore moins, car dépendant de beaucoup de variables multiples et complexes.

Nous nous sommes constamment employés à renforcer l’efficacité de notre action, y compris en restant à l’écoute des autorités, des autres acteurs concernés et de la population, d’une manière plus générale. Et nous nous sommes dépensés sans compter pour la cause de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Mali. L’engagement des personnels de la mission fut tout simplement remarquable, surtout au regard de l’omniprésence et de la gravité du risque sécuritaire. Le nombre élevé des pertes que nous avons subies et de blessures infligées à nos Casques bleus en est une claire et tragique illustration.

Permettez-moi de saisir cette occasion pour, en mon nom et au nom de l’ensemble de mes collègues, remercier le gouvernement et le peuple maliens pour leur collaboration et soutien au cours de cette décennie et de formuler les vœux les meilleurs pour l’année 2024 et, au-delà, pour l’avènement d’un Mali en paix, stable et prospère.

Minusma : un retrait mouvementé

Alors que la 2ème phase du retrait de la Minusma est marquée par des affrontements entre les Forces armés maliennes et les groupes armés du CSP-PSD, la mission doit également faire face aux accusations des deux parties mettant en doute sa neutralité. Une situation qui complique davantage le désengagement de la mission onusienne, désormais prise entre le marteau et l’enclume.

S’il était déjà difficile pour la Minusma de se retirer du Mali dans des conditions sécuritaires idoines, les accusations des différentes parties qui revendiquent le contrôle des camps de la mission la mettent définitivement dans une situation encore plus délicate.

Le 13 octobre, devant le corps diplomatique accrédité au Mali, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Abdoulaye Diop, n’a pas mâché ses mots sur la situation à Kidal, où, quelques jours plus tôt, les groupes armés de la CMA avaient pris le contrôle des positions avancés de la Minusma.

« Au-delà du manque de communication sur un sujet aussi sensible, le gouvernement déplore profondément l’abandon des unités maliennes du Bataillon des forces armées reconstitués et aussi l’encerclement et l’occupation de leur camp par la CMA sans aucune réaction de la Minusma », a-t-il fustigé, soulignant que le gouvernement avait été mis devant le fait accompli concernant l’occupation du Camp BAFTAR de Kidal.

Entre deux feux

Dans une note d’information en date du 16 octobre 2023, le ministère a exprimé son étonnement et dénoncé « l’action unilatérale de la Minusma, contraire à l’esprit de coordination et de collaboration voulu entre les deux parties dans le cadre du processus de retrait et non conforme au plan de retrait convenu en ce qui concerne le camp de Kidal ».

Le CSP-PSD, de son côté, a dénoncé dans un communiqué, le 13 octobre, un parti pris de la Minusma avec un « chronogramme flexible que nous soupçonnons d’être en phase avec le rythme opérationnel et tactique des FAMa ». « Nos remarques et suggestions sur la présence de zones d’ombres pendant les précédentes rétrocessions des emprises aux forces maliennes semblent avoir été purement et simplement écartées », a indiqué le CSP, prévenant que ses forces « ne sauraient rester observatrices dans la situation sans également agir ».

Menace d’attaque directe de la mission onusienne ? Pour Dr. Alpha Alhadi Koïna, géopolitologue et expert des groupes extrémistes au Sahel, cela semble très peu probable. « Les groupes armés ne veulent pas du tout se mettre à dos la communauté internationale, qu’ils sollicitent d’une manière ou d’une autre pour une solution pacifique. Certainement ils vont mettre la pression, mais je ne les vois pas directement attaquer les forces onusiennes », tranche-t-il.

Délai tenable ?

Selon la Résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies, le désengagement de la Minusma doit être effectif le 31 décembre 2023. Si, d’une part, le gouvernement du Mali et, de l’autre, les groupes armés du CSP-PSD tiennent au respect de ce délai, les Nations unies, également « déterminées à achever le retrait de la Minusma dans le délai prévu », se disent toutefois préoccupées par l’intensification des tensions et une présence armée croissante dans le nord du Mali, « qui risquent d’empêcher le départ ordonné et dans les délais ».

Dans une note aux correspondants en date du 14 octobre 2023, la Minusma a fait cas de convois logistiques n’ayant pas été autorisés à quitter la ville de Gao depuis le 24 septembre pour récupérer le matériel des Nations unies et des pays contributeurs de troupes actuellement à Aguelhok, Tessalit et Kidal. « Cela pourrait avoir un impact important sur la capacité de la mission à respecter le calendrier imparti ». Mais, selon le gouvernement, les autorisations concernant ces convois sont liées à la situation sécuritaire et seront délivrées « en fonction des améliorations constatées ».

« La Minusma va tout faire pour s’en tenir au délai. À défaut de pouvoir acheminer le lot de matériels, je pense qu’elle va les abandonner sur place. Mais le respect du délai est très important pour la mission et jusque-là le déroulement du processus nous conforte dans l’idée qu’elle va le respecter », affirme Soumaila Lah, Coordinateur national de l’Alliance citoyenne pour la réforme du secteur de la Sécurité.

Le 16 octobre, la Minusma a entamé, comme prévu, « dans un climat de haute tension », le processus de retrait de ses camps dans la région de Kidal, en commençant par Tessalit et Aguelhok. Cela alors que dans la matinée l’armée malienne, anticipant le décrochage, avait fait atterrir à Tessalit un avion qui a essuyé des tirs de rebelles séparatistes, mais qui a pu se poser et repartir sans difficulté après que l’aviation eût neutralisé les positions ennemies, selon un communiqué des FAMa. La Minusma a cité ces accrochages comme illustrant la détérioration rapide des conditions de sécurité pour la vie de centaines de soldats de la paix, indiquant que son personnel avait été contraint de chercher abri dans les bunkers en raison de ces échanges de tirs. Initialement prévu pour la mi-novembre, son retrait du camp de Kidal pourrait s’accélérer. Les camps de Tessalit et de Douentza ont été rétrocédés aux FAMa le 21 octobre dernier. Dans un communiqué publié hier 22 octobre, la mission onusienne a révélé avoir « achevé son retrait accéléré de sa base de Tessalit dans la région de Kidal, au nord du Mali, dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu et dégradé, mettant en danger la vie de son personnel. De nombreux soldats du contingent tchadien ont été rapatriés directement à Ndjamena à bord d’avions affrétés par leur pays. Pendant ce temps, les autres contingents présents à Tessalit, tels que l’équipe népalaise de neutralisation des explosifs et munitions (EOD), les ingénieurs cambodgiens et l’unité de services et de gestion de l’aérodrome bangladaise, sont tous partis à bord d’avions des Nations unies. Le personnel restant est parti dans un dernier convoi terrestre en direction de Gao le 21 octobre 2023, mettant fin à la présence de la mission à Tessalit. « Avant son départ, la MINUSMA a dû prendre la décision difficile de détruire, désactiver ou mettre hors service des équipements de valeur, tels que des véhicules, des munitions, des générateurs et d’autres biens, parce qu’ils ne pouvaient pas être retournés aux pays contributeurs de troupes auxquels ils appartenaient, ou redéployés vers d’autres missions de maintien de la paix des Nations Unies. Cette décision, qui constitue une option de dernier recours suivant les règles et procédures de Nations-unies, est due au fait que 200 camions, qui devaient se rendre dans la région de Kidal récupérer ce matériel, sont à Gao depuis le 24 septembre, faute d’autorisation des autorités au vu de la situation sécuritaire » peut-on lire dans le communiqué.

MINUSMA : le conseil de sécurité se penche sur le processus de retrait

Le conseil de sécurité des Nations Unies s’est réuni hier lundi pour évoquer la situation au Mali ainsi que le processus de retrait de la MINUSMA. Dans son allocution, le chef de la MINUSMA a tenu a signalé des difficultés constatées dans ce processus de retrait, spécifiquement celui du camp de Ber marqué par une attaque contre les casques bleus qui a fait 4 blessés. « Clôturer une mission bâtie sur une décennie en l’espace de six mois est une entreprise complexe et ambitieuse », a ajouté le chef de la MINUSMA. Concrètement, cela implique le rapatriement de 12.947 personnels en uniforme, la séparation de 1.786 personnels civils, le rapatriement et/ou la relocalisation d’un chargement d’environ 5.500 conteneurs maritimes de matériel des contingents et appartenant à l’ONU et de près de 4.000 véhicules, ainsi que le fermeture et remise de 12 camps et d’une base opérationnelle temporaire aux autorités civiles maliennes.

La 2e phase du processus de retrait du personnel et des bases de la MINUSMA se déroulera jusqu’au 15 décembre 2023 affirme le chef de la MINUSMA. Il se concentrera sur la fermeture de 6 bases (Tessalit, Aguelhok et Kidal, au Nord, Douentza et Mopti, au Centre, et Ansongo à l’Est). Le personnel, les équipements et matériels concernés seront redéployés dans les super camps de Tombouctou, Gao et Bamako, avant d’être rapatriés dans leurs pays respectifs. Une phase qui sera très complexe prévient le chef de la MINUSMA.

Pour sa part, le Mali regrette les incidents intervenus dans le retrait de la MINUSMA de certain camp et tient au respect strict du calendrier établi pour le retrait de la MINUSMA au plus tard le 31 décembre 2023. « Je tiens à rappeler que le Gouvernement du Mali n’envisage pas de prolongation du départ de la Mission » a assuré Issa Konfourou, ambassadeur représentant permanent du Mali auprès des Nations Unies.

Carte d’électeur : la clé des votes

Mercredi 20 juin 2018. Il est 10h et dans la cour de l’école Candigue en Commune 3 du District de Bamako, se déroule ce que Mohamed H. qualifie de « premier acte concret de la tenue de cette élection ». Celui qui en doutait encore, assiste de loin au lancement par le Gouverneur du District de Bamako de la distribution des cartes d’électeur biométriques. Le dernier lot, fraichement débarqué de l’avion, avait été réceptionné quelques heures plus tôt et les équipes fin prêtes pour entamer une tâche qui devrait, au vu de l’attente manifestée par les Maliens vis-à-vis de cette présidentielle, être menée rondement. Mais, après plus de vingt jours de distribution, les chiffres du retrait progressent lentement.

Force est de constater que les électeurs ne se bousculent pas dans les centres où les membres des commissions mises en place à cet effet se tournent les pouces.

Responsabilité des partis Au ministère de l’Administration territoriale, en charge de l’organisation matérielle du scrutin, c’est l’effervescence. Les réunions se succèdent, les fax tombent à une fréquence régulière sur la table du Directeur général de l’Administration territoriale. Les priorités sont nombreuses, au nombre desquelles, le suivi de la distribution des cartes d’électeurs biométriques, à Bamako et dans les centaines de centres créés à l’intérieur du pays et où les électeurs sont invités depuis le 20 juin, à aller retirer le précieux sésame sans lequel, point de droit de choisir celui qui présidera aux destinées du Mali pour les cinq prochaines années. Dans tous les quartiers généraux de candidats approchés, au milieu de la fièvre de la campagne lancée sur les chapeaux de roues le 7 juillet dernier, la question préoccupe. « La mobilisation de nos militants est en cours. On passe le message du retrait massif afin de garantir une bonne participation. Les gens ne sont pas tous informés sur la nouvelle carte, malgré la communication du ministère et ses partenaires. Donc dans les meetings, dans les réunions, on revient dessus. Le maître-mot, c’est vraiment d’aller chercher la carte pour pouvoir voter le 29 », explique un cadre de la jeunesse URD. Me Demba Traoré, secrétaire à la communication du parti, assure que « ce travail est fait. Le travail de terrain est en train d’être fait et les résultats seront à hauteur de souhait ». Il est en effet du ressort des partis politiques et autres candidats indépendants en lice de battre le rappel de leurs électeurs et les diriger vers les centres de retrait, rappelle Souleymane A. Sangaré, Directeur général de l’Administration territoriale. C’est pour cette formation politique et civique qu’ils reçoivent une subvention de deniers publics, se plait-il à préciser. Le regard est donc tourné vers les formations qui font de « leur mieux » pour faire tomber la menace de l’abstention, grande gagnante des 5 précédentes présidentielles tenues au Mali.

Chiffres disparates A Bamako, et dans les capitales régionales, les choses se passent « bien ». Les chiffres en date du 10 juillet annoncent le retrait de 2 884 982 cartes d’électeurs, soit 35,56% du corps électoral. Pas de quoi s’effrayer, à 17 jours de la fin de l’opération de distribution, prévue le 27 juillet. Ce chiffre cache cependant de nombreuses disparités. La région en tête des retraits est la région de Ségou avec près de 60% tandis que dans les chancelleries à l’étranger, ce taux dépasse à peine les 6%. La diaspora malienne forte de plusieurs millions d’individus, a un poids certain dans les résultats d’une présidentielle. A l’intérieur du Mali, faible intérêt mais surtout conditions de sécurité difficiles rendent les choses encore plus compliquées. Dans  la région de Mopti par exemple, la situation est inquiétante. D’après nos informations, plusieurs communes du cercle de Mopti (Soye, Ouromodi, Salsalbé, Dialoubé, entre autres, toutes situées à quelques kilomètres de la ville de Mopti) et plusieurs villages d’autres communes n’ont pas reçu leurs lots de cartes d’électeurs. Dimanche dernier, le constat effectué par un ressortissant de la zone était que les « cartes n’avaient pas été acheminées « de l’autre côté du fleuve ». Tout le monde connait les conditions sécuritaires là-bas ». Les autorités administratives en sont réduites à « négocier » les personnes en charge de la distribution pour qu’elles se déplacent pour récupérer les lots à l’arrondissement de Sokoura ou à Mopti-ville. Des dispositions sont en train d’être prises pour remédier à cette situation, assure le préfet de cercle. Affirmation à laquelle répond le rire jaune de B. qui n’y croit pas du tout. « Aucun d’entre eux n’aura le courage de venir ici pour donner les cartes. D’ailleurs, aucun d’entre nous n’aura le courage d’aller voter… », conclut-il. La situation sécuritaire influence effectivement les électeurs qui craignent des représailles de la part des djihadistes qui ont le contrôle de vastes territoires dans la région. A Gao, la situation est moins dramatique mais « on constate des situations qui ne sont pas en faveur de la distribution rapide de ces cartes », déplore Kader Touré, résident. Il signale, à titre d’exemple, un débrayage des agents de distribution, en fin de semaine dernière, pour « manque de conditions ». Au ministère, on ne confirme ni ne dément cette information… Un autre habitant de la ville révèle que des lots de cartes sont enlevés alors que la règle l’interdit. « On m’a apporté ma carte au grin », avoue-t-il, poursuivant que c’est le cas de « beaucoup à Gao ». Et, il y a ceux qui, frustrés de chercher ou de tomber sur des portes closes « pour cause de jour de repos, un vendredi aux heures ouvrables, vous y croyez ? », renoncent tout simplement et retournent à leurs occupations. « On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Les conditions sont créées pour rendre disponibles les cartes et les remettre à leurs propriétaires. Maintenant si quelqu’un choisit lui-même de laisser sa carte, là… », soupire le directeur général Abdoulaye Sangaré.

Initiatives citoyennes  Renoncer au droit de vote ? Il n’en est pas question, s’insurge Djebou Kanté, unique représentante de la gente féminine à cette présidentielle. Elle a largement communiqué sur le fait que 3 000 jeunes et femmes, « prêts à me soutenir » sont allés retirer leurs cartes. « Cela est un bon signe », se réjouit-elle, convaincue que seule la mobilisation autour de ce sujet du retrait peut faire changer la balance. L’information et la motivation des électeurs, c’est ce sur quoi ont décidé de s’engager plusieurs organisations mais aussi des citoyens qui veulent s’engager. Connaitre son centre de retrait qui est normalement également son centre de vote, rien de plus facile, rappelle Rachid, jeune lycéen. Il n’a de cesse de revenir sur les numéros gratuits mis à disposition pour demander par SMS cette information. Il la publie de manière quasi quotidienne sur les réseaux sociaux. « L’élection d’un président de la République, c’est quelque chose d’extrêmement important et il faut que nous les citoyens en âge de voter puissions y participer. C’est notre droit et en même temps un devoir. Et pour le faire, il faut être doté de sa carte d’électeur », affirme le jeune homme. Une autre initiative : enregistrer des messages dans les langues nationales, pour expliquer l’importance du retrait de la carte d’électeur, seul sésame valable pour accéder au bureau de vote le 29, sauf dans les cas de force majeure reconnus par l’autorité. Enfin, une idée pour le moins originale : profiter de l’engouement autour du sport pour inciter à aller récupérer la carte d’électeur. Daraja Haïdara, jeune leader associatif, a eu l’initiative de proposer sur les réseaux sociaux, une rencontre festive autour de la finale du mondial en Russie. Au menu, discussions, jeux, networking, diffusion du match, repas… Pour y accéder, il faudra présenter non pas un ticket payant, mais… sa carte d’électeur !

 

CPI: Retrait du Burundi, un signal pour la Cour?

Le retrait, effectif depuis le 27 octobre, du petit pays d’Afrique australe aura-t-il un effet boule de neige ? C’est en tout cas ce que veut éviter la Cour pénale internationale. Si les deux autres pays (Gambie et Afrique du Sud) l’ayant préalablement annoncé y ont finalement renoncé, la CPI entend œuvrer pour renforcer la confiance en ses procédures et jugements. 

Bye-bye CPI

« Une victoire pour le Burundi », se réjouissait le 27 octobre, jour du retrait de son pays du statut de Rome qui institue la CPI, le responsable de la communication présidentielle, Willy Nyamitwe. Au lendemain de ce « jour historique » des milliers de manifestants ont envahi les rues pour marquer l’évènement avec des pancartes à la main « Bye-bye CPI ». Le tribunal international créé en 2002 est chargé de juger depuis 15 ans les crimes les plus graves : génocides, crimes de guerres et crimes contre l’humanité. Depuis sa création, la CPI a eu à prendre en charge 23 affaires concernant 38 personnes mises en cause. 10 enquêtes sont actuellement en cours et ce que lui reprochent ses pourfendeurs, c’est que celles-ci ne concernent quasiment  que des pays africains.  Des mandats d’arrêt ont en effet visé des dirigeants africains, notamment le Soudanais Omar el-Béchir en 2009, Mouammar Kadhafi ou encore Uhuru Kenyatta et William Ruto du Kenya. La plus haute instance du continent, l’Union africaine avait même haussé le ton, menaçant, lors d’un sommet en 2017, d’un retrait massif des pays africains de la Cour.

Pour la présidente de la Cour, Silvia Fernandez de Gurmendi, il faut respecter « le droit de chaque Etat de ratifier le statut et de le quitter s’il le désire ». « Evidemment ce n’est pas bon pour la Cour que des Etats quittent le statut car elle a besoin du soutien de tous les pays du monde. Et la Cour avec les Etats et les Ong mettent tout en œuvre pour attirer plus de participants au statut parce que ce n’est qu’avec un traité universel que la Cour sera plus efficace » poursuit le magistrat qui travaille avec ses équipes à améliorer le fonctionnement de l’instance. Une tâche à plusieurs niveaux, « nous devons essayer d’améliorer la qualité du travail fait par la Cour dans ses enquêtes et poursuites. Ensuite, initier le dialogue avec tout le monde pour mieux faire connaître la Cour et son mode de fonctionnement mais aussi comprendre les besoins des Etats », explique-t-elle.

Raccourcir l’attente des victimes

Car, c’est d’abord pour elles et la défense de leurs droits que la CPI a été créée, aime à rappeler Mme de Gurmendi. Pour elles, « la question d’accélération des procédures et leur amélioration est une question centrale ». A ce jour, 13000 personnes participent aux procédures de la Cpi à travers des représentants légaux et elles ne peuvent aspirer à des réparations qu’à l’issue des procès, une démarche qui peut prendre des années. La célérité avec laquelle a été jugé le cas du Malien Al Mahdi Al Fakhi est en effet encore une exception dans les affaires traitées par la CPI. La réduction du délai que prennent les procédures est donc un défi pour l’équipe du procureur, la Gambienne Fatou Bensouda. « Les victimes attendent mais il est aussi très important pour le droit des accusés d‘accélérer les procédures », tient à préciser la présidente de la Cour. « Nous avons donc besoin de la coopération des Etats et de la communauté internationale », conclut-elle.

Accord de Ouaga : les rebelles annoncent la suspension des négociations

Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA) déclarent informer « l’opinion nationale et internationale que suite aux multiples difficultés de mise en œuvre de l’accord de Ouagadougou, causées notamment par le non respect par la partie gouvernementale malienne de ses engagements », la coordination qui rassemble ces trois groupes « a décidé de suspendre sa participation aux structures de mise en œuvre du dit accord. » Dans leur communiqué signé par Mossa Ag Attaher pour le MNLA, Ahmada Ag Bibi pour le HCUA et Boubacar Taleb pour le MAA, les trois mouvements rebelles précisent que « cette suspension est intervenue depuis le 18 septembre 2013 à  l’occasion de la deuxième réunion du Comité de suivi et d’évaluation du dit accord. » Le même jour, le MNLA, le HCUA, le MAA et la coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CMFPR, qui regroupe des milices Ganda Koy et Ganda Izo,) s’étaient pourtant engagés, dans une déclaration commune, à  unir leurs efforts pour une solution « définitive de la crise dite du nord du Mali ». Des propos contradictoires Après trois jours de réunion à  Bamako, ces groupes s’étaient également dits « soucieux de préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale de la République du Mali » et « à  ne pas utiliser la violence comme moyen d’expression ». Quelques heures plus tard, le MNLA, par l’intermédiaire de son vice-président, Mahamadou Djeri Maà¯ga, affirmait à  l’AFP que son mouvement « ne négocierait rien [d’autre] que l’autonomie de l’Azawad », « ou il n’y [aurait] pas de négociations avec les autorités maliennes ». Dans le même temps, le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta (IBK) assurait qu’il ne « (négocierait) jamais l’intégrité territoriale du Mali ainsi que l’unité nationale ». Toutefois, les insurgés annoncent avoir envoyé « une correspondance à  la Médiation pour la tenue, à  Ouagadougou, dans l’urgence, d’une réunion extraordinaire de toutes les parties impliquées dans l’accompagnement de l’accord de Ouagadougou en vue d’évaluer la mise en œuvre de cet accord. »

Retrait progressif des forces françaises au Nord du Mali

Ils ont pris la direction du sud. Seul du matériel a jusqu’à  présent été ramené à  Gao, 500 km plus au sud, les militaires français restant déployés à  Tessalit. Selon le porte-parole de l’état-major, le colonel Gilles Jaron, la situation est globalement «calme» dans le nord-ouest du Mali, d’o๠les forces françaises ont chassé les groupes islamistes armés début 2013. Lors d’une opération de contrôle, les soldats français qui agissent en soutien de l’armée malienne et de la Minusma, la force de l’ONU, «un véhicule qui pouvait servir d’engin explosif» a été découvert ces derniers jours à  l’ouest d’Anéfis, entre Gao et Tessalit, ainsi que des stocks d’armes et d’explosifs artisanaux, a indiqué le porte-parole. 3 200 soldats français toujours dans le pays «Cela nécessite une action continue, c’est la raison pour laquelle nous revenons régulièrement», a souligné le colonel Jaron, selon qui «il existe toujours une part de risques au nord de la boucle du Niger». «La situation est sans doute calme parce que nous continuons ce type d’action», a-t-il ajouté. Selon le porte-parole, une vingtaine de chars légers AMX 10, de VBL (véhicules blindés légers) et de VAB (des véhicules de transport de troupes) ont ainsi été retirés de Tessalit, dans l’extrême nord-ouest du Mali, près de la frontière algérienne. Le nombre de soldats français au Mali est toujours de 3.200, l’objectif de la Défense étant de le ramener à  un millier fin 2013.

Fin de la distribution des cartes NINA

Démarrées fin juin, les opérations de distributions de la carte NINA(Numéro d’Identification Nationale) ont pris fin ce samedi 27 juillet à  16h sur toute l’étendue du territoire, quelques heures avant le début de la présidentielle. Malgré les difficultés rencontrées, les Maliens se sont massivement déplacés et le taux de retrait moyen sur l’étendue du territoire est de 80%. Un pourcentage encore faible aux yeux des autorités qui ont décrété la journée d’hier 26 juillet fériée et chômée pour permettre aux retardataires d’aller récupérer le précieux sésame. Une journée dont les concernés n’ont pas tellement profité, aux dires des agents de distribution rencontrés hier soir dans les différents sites. Avant juste la fin de la distribution prévue aujourd’hui Dans certains centres, à  peine uen dizaine d’électeurs sont passés chercher leurs cartes. A Hamdallaye et Laviabougou, par exemple, six cartes seulement avaient été enlevées à  la mi-journée. N’empêche que ce samedi, ils étaient encore quelques uns à  se déplacer pour récupérer leur carte, sans laquelle, il n’est pas possible de participer au scrutin. La sensibilisation a été intense pour appeler les électeurs à  se munir de leur carte biométrique, délivrée après le recensement RAVEC. Le fichier biométrique et les cartes NINA ont fait l »objet de nombreuses polémiques. Des rumeurs ont même couru en début de semaine faisant état de près de deux millions de cartes vierges qui pourraient servir à  un bourrage des urnes. Pour garantir la transparence de tout le processus électoral, des observateurs ont suivi toutes les étapes dont la distribution des cartes. Le réseau APEM a ainsi suivi les opérations de distribution et ses conclusions confirment le taux d’enlèvement de cartes NINA est à  80 %. Tous aux urnes pour accomplir votre devoir citoyen ce dimanche 28 juillet 2013.

Minusma: le Nigeria retire une partie de ses troupes

« J’ai reçu une lettre du président (Goodluck Jonathan). Le Nigéria a besoin d’une partie de ses troupes », a annoncé jeudi 18 juillet, le président Alassane Ouattara, lors de la clôture du 43ème sommet de la la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui se tenait pendant deux jours à  Abuja, la capitale fédérale nigériane. « Ils ne retirent pas tout le monde, une bonne partie restera », a assuré Alassane Ouattara sans préciser quels effectifs sur les 1000 soldats nigérians déployés au Mali seraient rapatriés. « C’est à  cause de la situation intérieure », a justifié M. Ouattara En effet, depuis le 15 mai, l’armée nigériane est engagée dans une vaste offensive contre les islamistes de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, o๠l’état d’urgence a été décrété dans trois Etats. Une source militaire nigériane a indiqué à  l’AFP que ce retrait s’expliquait surtout par la façon injuste dont le Nigeria est traité au sein de la nouvelle force des Nations Unies au Mali. «Le Nigeria s’estime pauvrement traité (…) depuis que l’ONU a pris en main les opérations.» «C’est un non-Nigérian qui a été nommé commandant en chef de la force, alors que nous nous investissons tellement dans la mission. Nous pensons donc que nous aurons un meilleur usage de nos soldats chez nous plutôt que de les laisser là  o๠ils ne sont pas appréciés à  leur juste mesure», a expliqué la même source militaire. Déployée en soutien à  l’armée française dans son offensive contre les islamistes dans le nord malien, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) était dirigée par un général nigérian, Shehu Abdulkadir. La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), opérationnelle depuis le 1er juillet, est coordonnée par un général rwandais. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique et premier producteur de pétrole du continent, possède également la plus grande armée d’Afrique de l’Ouest.

Le retrait français inquiète au Mali

4000, C’’est le nombre total de soldats français engagés au Mali. D’après le souhait de la France, il ne devrait en rester que 2000 en Juillet, date de l’élection présidentielle décidée par les autorités maliennes. Et en fin d’année, un millier de soldats seront encore en terre malienne pour continuer la sécurisation. Autant dire que la France a tout prévu. Alors que ces 100 soldats sont déjà  en route et seraient en transit à  Chypre, d’autres sont postés à  Koulikoro pour former 4 bataillons de l’armée malienne à  travers la Mission européenne EUTM Mali. Un retrait planifié, le calendrier électoral en marche Tout semble donc planifié. Même si l’intégrité territoriale du nord n’est pas tout à  fait atteinte, et que la ville de Kidal, reste aux mains des assaillants, du MNLA et de la France, le Mali n’a toujours pas son mot à  dire. l’intervention française, vue comme une libération, montre peu à  peu ses facettes, ses ressorts qui sont plus complexes qu’ils ont en l’air. Hollande qui n’a pas boudé son plaisir entre Tombouctou et Bamako, bains de foule à  l’appui et discours volontariste à  l’appui sait pourquoi il s’est engagé dans cette guerre au Mali. A terme la France, si elle quitte le Mali, maintiendra des bases de surveillance dans la sous-région et chez les voisins du Mali, en intervenant lorsque nécessaire. Bien que critiqué chez lui, bien qu’adulé au Mali, François Hollande s’est dit intraitable sur la tenue des élections et ferme sur la volonté de désengager ses troupes du Mali, quand ces mêmes troupes ont longtemps stationnée en Afghanistan ou en Côte d’Ivoire à  travers la force Licorne. Cette pression que met la France inquiète du reste des autorités maliennes qui savent bien que leurs hommes ne pourront faire face seuls aux jihadistes du nord bien plus armés qu’eux. Ceux qui sont engagés dans l’opération à  Gao, appuient la France en arrière-plan. Ce premier retrait n’est-il pas un moyen pour la France de démontrer au Mali qu’elle mène le jeu ? Un député européen s’est même offert le luxe de réagir sur la question : « l’annonce du retrait français est vécue très difficilement au Mali. Elle provoque beaucoup de craintes chez les partenaires africains et chez les Maliens, qui semblent tétanisés par cette perspective », a souligné M. Danjean devant la presse à  Bruxelles. « l’articulation entre les calendriers militaire et politique va être problématique », car « il y a de sérieux doutes sur la faisabilité » d’organiser les élections en juillet, comme s’y sont engagés les autorités maliennes. » Les autorités maliennes malgré tout persistent. « Nous avons les mains liées face à  notre libérateur. Ces élections nous devrions les tenir selon la volonté de la France et le retrait, nous ne pouvons que l’observer », témoigne ce consultant, déçu par la faiblesse des hommes politiques. Qui se préoccupe du sort des réfugiés au nord ou du dialogue national ? ». Ce premier français s’il reste à  petite échelle, pourrait donc prendre de l’ampleur dans les jours à  venir…

Mali : la France veut passer le relais à l’ONU

« Nous allons passer du cadre actuel […] à  un nouveau dispositif diplomatique, une opération de maintien de la paix, qui devrait probablement être votée au mois d’avril et appliquée deux mois plus tard, et qui sera chapeautée par l’ONU et financée par les Nations unies », a déclaré M. Fabius devant la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. La France est intervenue seule militairement le 11 janvier au Mali pour en chasser les groupes armés islamistes. Cette opération « sera chapeautée par l’ONU et financée par les Nations unies, ce qui évidemment a un certain nombre de conséquences en ce qui nous concerne », a ajouté M. Fabius. Les Nations unies étudient la possibilité de déployer une force de 10 000 hommes avant les élections présidentielle et législatives prévues au Mali en juillet, un délai rapproché qui nécessitera, selon un diplomate européen, d’engager une « course contre la montre ». Le sous-secrétaire général de l’ONU aux opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, effectue cette semaine une visite à  Bamako, la capitale malienne, pour évaluer les différentes possibilités de mission de maintien de la paix une fois que l’opération « Serval » lancée par la France dernier aura pris fin. Jusqu’à  présent, la France a supporté l’essentiel des frais liés à  son engagement militaire dans la guerre au Mali, ainsi que la majeure partie des dépenses du contingent important fourni par le Tchad, soit 2 000 hommes. Fin février, le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, avait indiqué qu’en quarante-cinq jours, l’opération « Serval » avait déjà  coûté à  la France « plus de 100 millions d’euros ». LES FONDS PROMIS SE FONT ATTENDRE Selon une source diplomatique européenne, l’argent promis à  Addis Abeba lors d’une conférence de donateurs de l’Union africaine destinée à  financer la mission africaine de soutien au Mali (Misma) et la restructuration de l’armée malienne, soit plus de 455 millions de dollars (338 millions d’euros), « n’est pas encore sur les comptes » et les Tchadiens se sont inquiétés de savoir quand et par qui ils seraient payés. « Les 2 000 Tchadiens, c’est nous qui gérons leur approvisionnement en munitions, en pétrole, dit sous le couvert de l’anonymat une source diplomatique française. Quand on a vu que ce serait compliqué, cette affaire Misma, on a poussé rapidement pour avoir une opération de maintien de la paix, c’est beaucoup pour des raisons financières. » La Misma déploie actuellement au Mali environ 6 300 soldats d’Afrique de l’Ouest et du Tchad. « 6 000 types c’est beaucoup. Il faut gérer », ajoute cette source. « La force de sécurisation de l’ONU reprendra la Misma et pourra être étendue à  d’autres », a observé Laurent Fabius. Elle pourrait mobiliser au total jusqu’à  10 000 hommes, selon un diplomate européen. Aux forces africaines actuellement dans la Misma, qui inclut depuis peu le contingent tchadien, pourraient s’ajouter d’autres unités, notamment burundaises et mauritaniennes. « Les troupes françaises n’ont pas vocation à  rester éternellement au Mali », a redit mardi M. Fabius, selon qui la France continuera à  être présente à  l’avenir « d’une manière ou d’une autre » au Mali.

Le désengagement français du Mali débutera en mars

En visite au Mali le week-end dernier, François Hollande a déclaré que la France n’avait pas encore « terminé sa mission ». Néanmoins, vu le succès de l’opération Serval, les soldats français entameront leur retrait du Mali, o๠ils sont engagés depuis le 11 janvier, à  partir de mars. C’est ce qu’annonce Laurent Fabius dans un entretien avec le quotidien Metro paru ce mercredi 6 février. « Je pense qu’à  partir de mars, si tout se passe comme prévu, le nombre de troupes françaises devrait diminuer », indique le chef de la diplomatie française. « La France n’a pas vocation à  rester durablement au Mali. Ce sont les Africains et les Maliens eux-mêmes qui doivent être les garants de la sécurité, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de ce pays », a répété le ministre des Affaires étrangères, évoquant un « passage de relais » à  la Misma, la force ouest-africaine pour le Mali. Cette force doit à  terme comprendre environ 6.000 soldats, dont 2.000 seulement sont déjà  au Mali. Un contingent distinct de quelque 2000 soldats tchadiens est, quant à  lui, déjà  presque entièrement déployé. Quelque 4.000 soldats français sont aujourd’hui au Mali, plus de trois semaines après le début de l’intervention française. Et pour la première fois, les autorités françaises ont donné mardi soir un bilan des frappes aériennes et des combats « frontaux » qui opposent soldats français et maliens aux islamistes au Mali : « plusieurs centaines » de combattants islamistes ont été tués en plus de trois semaines d’intervention militaire. Ils ont péri dans les « frappes aériennes » françaises sur des pick-up transportant des hommes ou du matériel de guerre et pendant « des combats directs, frontaux à  Konna (centre) et Gao (nord) », a précisé le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian. Côté français, un officier français, pilote d’hélicoptère, a été tué le 11 janvier, premier jour de l’opération française. Bamako avait fait état à  la mi-janvier de onze militaires maliens morts à  Konna, mais n’a pas donné d’autre bilan depuis. Coordinnation avec les rebelles touareg Sur le terrain, les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont affirmé mardi qu’ils « coordonnaient » leurs actions dans le nord du Mali avec les forces françaises contre les « terroristes » islamistes en fuite. Un porte-parole, qui a défendu le « réel engagement » du MNLA « dans la lutte contre le terrorisme », n’a pas donné de détails sur la façon dont le groupe coopérait avec les soldats français à  Kidal, à  1.500 km au nord-est de Bamako, près de la frontière algérienne. Le ministre français de la Défense a reconnu que les soldats français avaient à  Kidal « des relations fonctionnelles avec le MNLA ». « A partir du moment o๠le MNLA déclarera – il semble qu’il le fasse – qu’il n’est ni terroriste, ni scissionniste, et qu’il veut rentrer dans le dialogue interne au Mali qu’il faut engager, il sera à  la table » des discussions, a-t-il ajouté. Les soldats français contrôlent l’aéroport et la ville de Kidal elle-même est « sécurisée » par quelque 1.800 Tchadiens, selon Paris. Kidal était un bastion du groupe islamiste armé Ansar Dine, mais elle est passée sous le contrôle du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA, dissidence d’Ansar Dine s’affirmant « modérée ») et des rebelles touareg du MNLA juste avant l’arrivée de soldats français dans la nuit du 29 au 30 janvier. Ces deux groupes ont apporté leur soutien à  l’entrée dans la ville de soldats français, mais ont refusé la présence de militaires de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont ne fait pas partie le Tchad, de crainte d’exactions contre les Arabes et les Touareg, souvent assimilés aux groupes islamistes. Gagner la paix Les soldats français poursuivent dans le même temps leur traque des chefs et combattants islamistes qui se seraient réfugiés dans le massif des Ifoghas, au nord de Kidal, près de la frontière algérienne. Des frappes aériennes massives ont été effectuées ces derniers jours dans la région de Tessalit et d’Aguelhok, au nord de Kidal, visant « principalement des dépôts logistiques et des centres d’entraà®nement », et elles se poursuivront mardi soir, selon le ministre français de la Défense. C’est aussi dans cette région de grottes et de montagnes que se trouveraient les sept otages français enlevés au Niger et au Mali en 2011 et 2012 par Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (Aqmi) et un autre groupe islamiste armé, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Selon des sources de sécurité et un député malien touareg, une délégation des Touareg des Ifoghas a récemment rencontré leurs ravisseurs, assurant que certains se sont montrés dans « de bonnes dispositions ». Parmi les chefs islamistes probablement réfugiés dans les Ifoghas figurent l’Algérien Abou Zeà¯d, un des émirs les plus radicaux d’Aqmi, et Iyad Ag Ghaly, chef d’Ansar Dine, ex-rebelle touareg malien des années 1990, originaire de Kidal, qui connaà®t parfaitement la région. A Bruxelles, une quarantaine de responsables des pays d’Afrique de l’Ouest, d’Europe et des grandes organisations comme l’ONU, l’Union africaine, la Cédéao et la Banque Mondiale ont participé mardi à  une réunion du Groupe de soutien au Mali. « L’objectif est maintenant de gagner la paix », a résumé à  l’issue de la réunion le ministre français chargé du Développement, Pascal Canfin, pour qui « il n’y aura pas de sécurité durable du Mali sans développement ».

Bye bye GIs!

A l’aube, ce dimanche 18 décembre, les derniers soldats américains ont quitté l’Irak pour le Koweà¯t. Le dernier convoi composé de 110 véhicules transportant environ 500 soldats appartenant en grande majorité à  la 3ème brigade de la 1ère division de cavalerie a traversé la frontière à  07 h 30, heure locale. Neuf années durant, plus précisément «huit ans, huit mois et 26jours» ils ont livré une bataille quasi quotidienne pour « restaurer la démocratie et la paix ». Une occupation débutée le 20 mars 2003, qui deviendra à  partir de 2005 une « présence étrangère requise par le gouvernement irakien ». Cette présence sur le sol irakien aura couté très cher. Le Pentagone a alloué près de 770 milliards de dollars en neuf ans alors que 4 474 soldats américains sont morts, dont 3 518 au combat. Plus de 32 000 militaires américains ont par ailleurs été blessés. Par ailleurs, depuis mars 2003, les pertes civiles s’étaleraient entre 104 035 et 113 680 victimes. Les irakiens livrés à  eux-mêmes Désormais, seuls 157 Américains chargés d’entraà®ner les forces irakiennes et un contingent de Marines affecté à  la protection de l’ambassade à  Bagdad resteront dans le pays. En fait, C’’est à  cause du refus de l’Irak d’accorder l’immunité à  des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation, que le président Obama a décidé d’accélérer le retrait total des troupes. C’’était le 21 octobre dernier. En quittant ainsi le pays, quasiment sur la pointe des pieds, les Américains laissent un pays plongé dans une crise politique, avec la décision du bloc laà¯que Iraqiya de l’ancien premier ministre Iyad Allaoui, de suspendre à  partir de samedi sa participation aux travaux du Parlement. Sur le front social, les choses ne sont guère meilleures. Les Irakiens dont contents du départ des américains, qui selon leurs dires « ont bien fait de renverser Saddam Hussein ». N’empêche que depuis, les conditions de vie du citoyen lambda se sont dégradées avec une montée de la violence et de la corruption. Parmi les défis qui attendent les autorités irakiennes figure la question de l’insurrection sunnite. Bien qu’ayant reflué depuis le pic des violences de 2006-2007, attaques, exécutions et rapts restent fréquents. Autre défi, celui opposé par les Kurdes qui, s’ils ne réclament plus l’indépendance, s’opposent au pouvoir central à  Bagdad sur la souveraineté d’une bande longue de 650km riche en hydrocarbures. Bagdad est par ailleurs confronté à  la crise syrienne et avec son autre voisin, l’Iran, les tensions persistent. Un sujet au C’œur de la campagne US Aux Etats Unis, cette décision de Barack Obama est loin de faire l’unanimité. Et ses adversaires politiques en profitent pour en faire un sujet de campagne, essayant de démontrer les lacunes du président sortant. Le candidat à  l’investiture républicaine en vue de la présidentielle américaine de 2012, Mitt Romney, a estimé dimanche que le retrait des troupes d’Irak avait été précipité, critiquant le président Barack Obama pour ne pas avoir réussi à  y maintenir des soldats plus longtemps. « Je pense que nous allons trouver que ce président, en ne parvenant pas à  un accord juridique sur le stationnement des forces armées (américaines) avec les dirigeants irakiens, a retiré nos troupes (d’Irak) de manière précipitée et que nous aurions dû laisser 10, 20, 30.000 hommes là -bas afin d’aider à  la transition », a déclaré M. Romney dans un entretien à  la chaà®ne Fox News. Un des sept autres candidats à  l’investiture républicaine, Jon Huntsman, a également critiqué le retrait américain d’Irak. L’incapacité du président Obama à  parvenir à  un accord en matière de sécurité en Irak est le produit des échecs de l’administration dans la région, a indiqué Tim Miller, porte-parole de l’ancien gouverneur de l’Utah (ouest) et ancien ambassadeur de M. Obama en Chine. Le gouverneur Huntsman était pour un accord prévoyant le maintien d’une petite présence de troupes à  même d’aider à  l’entraà®nement des forces irakiennes et aux efforts vitaux en matière de contre-terrorisme, a ajouté le porte-parole de celui qui a toujours accusé un net retard sur ses adversaires dans les sondages depuis le début de la campagne pour les primaires.

Constitution: Wade fait marche arrière

La société sénégalaise est en ébullition depuis plusieurs jours et ce jeudi a été particulièrement chaud. à€ Dakar, la mobilisation anti projet de loi s’est transformée en émeutes, les policiers sont intervenus brutalement et ont interpellé de nombreux manifestants qui avaient répondu à  l’appel du mouvement de jeunes « Y en a marre ». Même à  Paris, l’ambassade du Sénégal a été brièvement occupée par des opposants. En cause : la volonté du chef de l’à‰tat Abdoulaye Wade d’instaurer un vice-président élu ; et surtout, le « ticket » formé par le candidat à  ce poste et celui à  la magistrature suprême, qui pourrait remporter l’élection avec seulement 25 % des voix, seuil qualifié de « minimum bloquant » en cas d’absence de majorité absolue au premier tour. Pas question pour les sénégalais de cautionner ce qu’ils appellent un « coup d’état » de la part de celui qui a été longtemps une figure de proue de la démocratie sénégalaise. Dans huit mois, les sénégalais devront choisir leur président. Abdoulaye Wade l’a clairement annoncé, il sera candidat. Mais le « vieux » sait très bien qu’il risque fort de ne pas venir à  bout des cinq ans de pouvoir si jamais il était réélu. La réforme constitutionnelle aurait donc pour objectif d’assurer son élection et le passage du pouvoir à  son fils après son départ. Le texte prévoit en effet qu’en cas de vacance du pouvoir, le président sera remplacé par le vice-président qui aura toutes ses prérogatives – y compris celle de nommer ou révoquer le nouveau vice-président. Le super-ministre Karim deviendrait donc, par cet ingénieux tour de passe-passe, super-président. La dérive ? De chantre de la démocratie, Abdoulaye Wade est-il en train de devenir fin dictateur ? l’opinion publique sénégalaise le lui reproche en tout cas. Des projets gigantesques pas compris par les populations qui souffrent de coupures intempestives d’électricité et d’une inflation galopante à  la reformulation de la constitution sur-mesure, le vieil avocat est en train de rêver à  un destin à  la « Oumar Bongo » ou « Eyadéma ». Mourir au pouvoir et laisser le pouvoir à  son fils. « Aujourd’hui, j’ai tous les pouvoirs, mais je vais partager mes pouvoirs avec le vice-président », a déclaré l’actuel président de la République du Sénégal à  l’ouverture de la VIe conférence nationale de l’Union des jeunesses travaillistes et libérales (Ujtl) du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour expliquer son projet. « Avec cette phrase, qui sonne le glas de la démocratie sénégalaise, le président de la République nous promet son enterrement en bonne et due forme, si le Congrès vote son projet de loi constitutionnelle d’élection du président et du vice-président » déclare Fatou Kiné Camara Docteure d’Etat en Droit Secrétaire générale du Cosef (Conseil sénégalais des femmes) Secrétaire générale adjointe de l’Ajs (Association des juristes sénégalaises. Mais Wade se défend : « à‡a, c’est un progrès démocratique ». Avancée ou pas, il l’aura finalement retirée. Il aura fallu lui tordre la main avec des affrontements intenses qui ont opposé manifestants de l’opposition aux forces de l’ordre. Le ministre de la justice, Cheikh Tidiane Sy a annoncé le retrait de cette mesure aux députés peu après l’ouverture de la séance plénière o๠elle devait être adoptée. Le président Wade « a pris en considération vos préoccupations » et « a pris bonne note » de toutes les réactions, « il m’a chargé de retirer ce projet de loi », a déclaré le ministre, l’air grave, suscitant des applaudissements nourris. Entretemps, les manifestations auront fait des dizaines de blessés dont Alioune Tine, président de la Rencontre africaine des droits de l’Homme, à  la pointe de la contestation contre le projet de réforme constitutionnelle. Il se trouvait en compagnie de l’ancien ministre des Affaires étrangères Cheikh Tidiane Gadio lorsqu’il a été attaqué par des présumés hommes de main d’un responsable du parti présidentiel. Les sénégalais semblent désormais décidés à  ne plus avaler les couleuvres sans broncher. Le début de la révolution…du tiéboudienne ?

Guichets automatiques : Ou est passé le cash ?

De plus en plus, l’activité bancaire s’enracine au Mali comme ailleurs. Elle connaà®t de profondes mutations. La preuve, la multiplication des banques et l’installation progressive des guichets automatiques des banques (GAB). Le constat est surtout valable à  Bamako o๠les GAB ne cessent de pousser comme des champignons dans les différentes localités. A travers le processus de bancarisation (aussi timide soit-il), ces guichets de proximité ont un impact véritablement appréciable tant sur les clients que sur le fonctionnement des banques. D’habitude, pour être servi, le client doit se rendre au guichet de son agence bancaire. Du coup, il est contraint de se conformer aux horaires d’ouverture de la banque. Les banques ouvrent généralement de 8h – à  16h. l’usager par conséquent adapte son agenda, quitte à  le faire aux dépens d’autres activités, y compris son travail. Le pire est que dans plusieurs banques de la place, les clients subissent un véritable calvaire dans les longues files d’attente. Avant l’avènement des GAB, certaines personnes pouvaient perdre une matinée pour la moindre opération de retrait ou de versement. C’’est pour remédier à  ces défaillances que depuis quelques décennies, les banques ont réfléchi à  la mise en place des automates bancaires capables de suppléer les hommes. Bouffée d’oxygène et de cash… Grâce à  ces machines le client a accès à  des opérations courantes comme les retraits, la consultation du solde du compte (position du compte), l’édition de mini- relevés, etc.. 24heures sur 24 et 7 jours sur 7. Le développement du parc de GAB a commencé après 2005, grâce à  l’avènement du Gim-Uemoa (Groupement interbancaire monétique de l’Uemoa). Chargé de promouvoir l’interbancarité en matière d’utilisation des GAB et des cartes magnétiques, le Gim-Uemoa a été mis en place par les banques de l’Uemoa sous l’impulsion de la Banque centrale des à‰tats de l’Afrique de l’ouest ( Bceao). Si en 2007, les banques maliennes n’étaient que cinq à  offrir des services bancaires à  l’aide de la carte magnétique, aujourd’hui, 13 banques de la place sur 14 disposent d’un parc de GAB. Le pays compte environ 200 GAB sur toute l’étendue du territoire dont une centaine à  Bamako. Les clients effectuent en moyenne près de 30 000 opérations de retrait par jour pour une moyenne de plusieurs millions de Fcfa par jour. Pannes et maintenance Le faible taux de bancarisation (6 à  11% dans l’espace Uemoa) n’est certainement pas la raison des dysfonctionnements des GAB. Il faut surtout souligner les difficultés pour assurer la maintenance. Il est impossible pour les sociétés en charge d’assurer une maintenance de proximité. Le faible niveau de développement des nouvelles technologies en général et des télécommunications en particulier rend difficile voire impossible l’interconnexion des réseaux d’entreprises. Au nombre des difficultés? il faut noter l’indisponibilité temporaire des GAB même si les banques fournissent de gros efforts pour corriger cette lacune. « Le système des guichets automatiques étant fortement dépendant des télécommunications, ils ne sont pas à  l’abri de défaillances liées aux systèmes de télécommunications les liant aux serveurs des banques », a indiqué un conseiller du Comité de régulation des télécommunications (Crt). Bien que peu fréquentes, des pannes mécaniques peuvent également être à  l’origine de l’indisponibilité des GAB (le temps du remplacement de la pièce défectueuse par les prestataires de service).

Calme précaire à Abidjan

16h41 Le calme semble revenu dans la capitale économique Abidjan. Cependant, selon plusieurs témoins cités sur le site de la chaà®ne France 24, des tirs sont entendus dans les quartier de Cocody et du Plateau, faisant pensant à  une ultime résistance des forces pro-Gbagbo. Des pillages sont aussi signalés dans le quartier de la Riviera, près de l’Hôtel du Golf. 16h39 Selon une information de l’AFP, reprise par le journal Le Monde, « l’entrée Nord d’Abidjan est jonchée de cadavres ». 16h15 Les hélicoptères de la force française Licorne ont détruit une dizaine de blindés et quatre canons anti-aériens des forces pro-Gbagbo, lors des opérations lancées lundi soir à  Abidjan, indique le ministre de la Défense Gérard Longuet devant les députés. 16h05 Le Nigeria estime que les Nations Unies devaient user de tous les moyens nécessaires pour protéger les civils de la violence en Côte d’Ivoire, à  la suite de l’engagement des forces de l’Onuci et des soldats de la mission française Licorne dans les combats à  Abidjan. 15h45 Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, déclare devant l’Assemblée: « Des tractactions sont en cours pour négocier le départ de Gbagbo et de sa famille. Ces conditions ne sont pas arrêtées. Nous exigeons que le départ de Gbagbo soit précédé par la publication d’un document sous sa signature dans lequel il renonce au pouvoir. Toutes les dispositions doivent être prises pour sécuriser physiquement Gbagbo et sa famille ». 15h41 La France et l’ONU devaient-ils intervenir en Côte d’Ivoire? La suite sur le site de France 24. 15h27 La confusion est patente en ce qui concerne les négociations de départ du président sortant Laurent Gbagbo. Sur France 24, le porte-parole du gouvernement Gbagbo affirme qu’il n’y a pas de négociation en vue du départ de Gbagbo. Il a en revanche confirmé le cessez-le-feu. 15h21 L’envoyé spécial de France 24, cité par Jeuneafrique.com, à  Abidjan affirme que les armes ont cessé de tonner depuis « quatre à  cinq heures ». Selon le commandant des FRCI qu’il a interrogé, ses hommes tiennent des positions à  Abobo, Yopougon et Adjamé. Ils auraient fait une incursion au Plateau cette nuit mais ne contrôleraient ni la résidence présidentielle ni le palais présidentiel. 14h59 Le président des Etats-Unis Barack Obama déclare soutenir « fermement » les actions entreprises par l’ONU et la France contre le régime du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, qu’il a appelé à  « démissionner immédiatement ». 14h00 Le premier ministre François Fillon annonce, devant l’Assemblée nationale, que deux généraux proches de Gbagbo sont en train de négocier les conditions de sa reddition, selon l’AFP. 13h37 Les négociations se précisent, rapporte Lemonde.fr: Laurent Gbagbo engage des discussions sur un possible départ avec le président de la Mauritanie, pays qui exerce actuellement la présidence tournante de la Commission pour la paix et la sécurité de l’Union africaine, selon le commissaire de cette organisation. Prié de dire si le président sortant de Côte d’Ivoire est prêt à  se retirer, Ramtane Lamamra répond que c’est ce que le président mauritanien, qui a été en contact personnel avec lui, a compris. 13h14 Le ministre de la Défense Gérard Longuet estime que « tout peut se dénouer dans les quelques heures qui viennent » en Côte d’Ivoire, à  l’issue d’un entretien à  Paris avec son homologue allemand. 12h57 « La guerre est finie et on va négocier le reste », déclare le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, selon TV5Monde sur Twitter. 12h45 Laurent Gbagbo est en train de négocier son départ, annonce le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé. « On est au courant. […] S’il y a des possibilités de le voir quitter le pouvoir, nous sommes prêts », ajoute le ministre. Selon lui, la France est à  « deux doigts » de convaincre Gbagbo de quitter le pouvoir. Alcide Djédjé, ministre des affaires étrangères de Laurent Gbagbo réfugié en début d’après-midi chez l’ambassadeur de France à  Abidjan, déclare à  RFI être en train de négocier les termes du cessez-le-feu, rapporte Reuters. 12h27 Laurent Gbagbo est « retranché » dans un « bunker », au sein de sa résidence de Cocody, annonce le porte-parole de la Mission de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci), Hamadoun Touré. 12h04 Le président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef d’Etat équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema, condame à  Genève les interventions étrangères en Côte d’Ivoire et en Libye. De son côté l’Afrique du Sud, exprime ses réserves face aux attaques de l’ONU et de la France, et insiste sur la nécessité de trouver « une solution pacifique » au conflit. 11h53 Le seul objectif des opérations militaires de la France en Côte d’Ivoire est d’aider la Mission de l’ONU (Onuci) à  « neutraliser les armes lourdes détenues par les forces » du président sortant Laurent Gbagbo, assure le Quai d’Orsay. « L’intervention de la France se terminera dès lors que la mission de l’Onuci sera remplie », déclare à  la presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero. Par ailleurs, ce dernier indique que 2000 personnes sont actuellement réfugiées à  la base militaire française de Port-Bouà«t, près de l’aéroport d’Abidjan. Parmi ces personnes se trouvent 7 à  800 Français et plus de 600 Libanais, a précisé le porte-parole. 11h26 « Nous avons arrêté les combats » vient d’indiquer le chef de l’armée de Gbagbo. « Nous avons demandé au général commandant l’Onuci un cessez-le-feu », ajoute-t-il. Selon l’AFP, le chef de l’armée de Laurent Gbagbo serait Philippe Mangou, ce même militaire qui avait fait défection la semaine dernière, mais qui avait repris contact avec le président sortant ce lundi. Ce cessez-le-feu doit permettre de « protéger les populations, les militaires, partant la Garde républicaine commise à  la sécurité du président de la République, le président de la République lui-même et sa famille, et les membres du gouvernement » de son Premier ministre Gilbert Aké N’gbo, poursuit Philippe Mangou. « Nous demandons à  l’Onuci de faire en sorte qu’il n’y ait pas de pillages et de chasse aux sorcières », conclut-il. 11h10 La Russie dit « étudier la légalité » des frappes de l’ONU et de la France: « Nous étudions la question de la légalité de cette décision parce que le mandat des forces de maintien de la paix implique leur neutralité et leur impartialité », déclare le ministre russe des Affaires étrangères Sergue௠Lavrov, lors d’une conférence de presse. 10h41 Le ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo, Alcide Djédjé, s’est réfugié chez l’ambassadeur de France. Laurent Gbagbo se trouverait bien avec sa famille dans sa résidence qui est en train d’être attaquée par les forces d’Alassane Ouattara (depuis plusieurs jours, Laurent Gbagbo gardait le silence, et l’incertitude demeurait sur sa localisation et ses intentions). 10h21 Le gouvernement Gbagbo affirme toujours contrôler le palais, la résidence du président sortant, et le camp d’Agban. Laurent Gbagbo « est étonné que la France attaque directement la Côte d’Ivoire », affirme le porte-parole du gouvernement de M. Gbagbo, alors qu' »il n’a jamais fermé la porte au dialogue », notamment dans le cadre de l’Union africaine (UA), a ajouté à  l’AFP le porte-parole M. Ahoua Don Mello. Interrogé sur une possible reddition du président sortant, le porte-parole a répondu: « pour le moment, il n’en est pas là « . 10h00 Polémique sur le nombre de victimes à  Abidjan depuis l’offensive des pro-Ouattara, appuyée depuis ce lundi par les frappes de la France. Les « bombardements » de l’ONU et de la France sur des cibles militaires à  Abidjan ont fait « beaucoup de morts », affirme le porte-parole du gouvernement du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo. De son côté, le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’homme fait état de « dizaines de morts » dans les combats à  l’arme lourde qui se sont déroulés ces derniers jours dans la capitale économique ivoirienne Abidjan. La situation humanitaire est « absolument dramatique », ajoute le haut commissaire. 9h30 Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Alain Juppé et Gérard Longuet, seront auditionnés ce mardi à  17H15 en commission à  l’Assemblée nationale sur la Côte d’Ivoire, lors d’une réunion ouverte à  la presse, annonce son président Bernard Accoyer. 9h47 L’état-major français vient d’annoncer qu’il n’y avait pas de nouvelles attaques françaises en cours ce matin à  Abidjan. 7h35 Un gendarme français du GIGN assurant la protection de la résidence de l’ambassadeur de France à  Abidjan a été blessé à  la cuisse par des éclats de balle ou de roquette lundi soir, a-t-on appris mardi auprès de la gendarmerie à  Paris. 6h40 Gbagbo sur le point de se rendre? Le président sortant de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo « serait en négociations pour se rendre », a affirmé mardi sur Radio France Internationale (RFI) Ali Coulibaly, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France nommé par son rival Alassane Ouattara. 5h50 Sur le terrain, des tirs à  l’arme lourde étaient entendus mardi matin dans Abidjan, o๠les forces pro-Ouattara affrontent celles de son rival. Les tirs étaient entendus depuis le quartier du Plateau, o๠se situe le palais présidentiel. Ils interviennent au deuxième jour d’une offensive des combattants pro-Ouattara contre les ultimes bastions de Laurent Gbagbo, qui s’accroche toujours au pouvoir. Les forces d’Alassane Ouattara, président reconnu par la communauté internationale, doivent lancer l' »assaut final » contre le palais présidentiel et la résidence de M. Gbagbo dans la nuit. Les évènements de ce lundi en Côte d’Ivoire Plus de quatre mois après le début d’une crise post-électorale qui a dégénéré en guerre civile, les Nations unies et l’ex-puissance coloniale française ont frappé lundi dans la soirée à  Abidjan les derniers bastions du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, soit quatre sites qu’avaient échoué à  prendre ces derniers jours les combattants pro-Ouattara. L’Onuci et la force française Licorne ont tiré sur les camps militaires d’Agban et d’Akouédo ainsi que sur le palais et la résidence présidentielle, tout en indiquant que leur but était de « protéger les populations en mettant hors d’état de nuire les armes lourdes », en application de la résolution 1975 du Conseil de sécurité de l’ONU. Les frappes ont résulté d’une demande « urgente » du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon au président français, selon des responsables des Nations unies. Les bombardements sont intervenus le jour o๠les forces pro-Ouattara sont passées à  l’offensive dans Abidjan, livrée au chaos depuis les combats qui ont suivi leur entrée jeudi soir dans la ville, après leur conquête du reste du pays en quatre jours. Le camp Gbagbo condamne l’entrée en guerre de la France Toussaint Alain, conseiller de Laurent Gbagbo en Europe, a condamné ce lundi à  Paris des « actes illégaux », « des actes de guerre ». « La finalité de cette action, c’est l’assassinat du président Gbagbo », a-t-il déclaré. Etrangers regroupés en trois points de la ville La France a entamé lundi matin le « regroupement » de ses ressortissants en trois points de la ville, notamment le camp de Licorne à  Port-Bouà«t. Quelque 1900 étrangers étaient lundi soir sous protection de l’armée française et 447 autres ont quitté Abidjan depuis dimanche, selon Licorne. Le Quai d’Orsay évalue à  quelque 12 200 le nombre de Français actuellement en Côte d’Ivoire, dont 11 800 à  Abidjan. Quelque 7300 ont la double nationalité.