Incendies du Marché Rose : mêmes causes, mêmes effets ?

Le Marché Rose de Bamako avait été ravagé par un nouvel incendie dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 décembre.  906 magasins ont été touchés par ce nouveau drame. Les victimes,  ruinées, mettent en cause les  branchements électriques anarchiques et  proposent des pistes pour un nouveau départ.

Neuf cent six magasins hors de service. Pour la troisième fois, le Marché Rose de Bamako,  habituellement scintillant, renoue avec la catastrophe. Le lundi 11 décembre dernier, aux environs de 2h30, un incendie s’est déclaré. Alertés, les commerçants sont parmi les premiers à se présenter sur les lieux, pour voir avec impuissance leurs économies se consumer. Plus d’une semaine après, les traces des dégâts sont encore visibles. Certaines victimes, déboussolées, indexent les installations anarchiques sur des poteaux d’Énergie du Mali (EDM) comme étant les causes de l’incendie. Le mardi 19 décembre, le Président  du Marché, Djeri Coulibaly, a tenu une Assemblée générale avec les victimes pour faire le point sur le recensement des sinistrés et les enquêtes. « Le feu a commencé sur un poteau au niveau de l’immeuble Bathily, puis s’est étendu à deux autres poteaux, avant de descendre vers le marché », s’est-il étonné. L’incendie, outre ses conséquences dramatiques, a aussi été tragique. « Il y a eu malheureusement un mort qui, en voulant  récupérer son argent dans son atelier a été  recouvert par les flammes », a regretté le Président.

Promesses d’espoir 

Daouda Koumaré, vendeur d’habits, ne décolère pas. Pour la seconde fois, son kiosque a été dévasté. « Tous les habits que je vendais sont partis en fumée. Je revenais tout juste de Chine avec des robes pour le 31 décembre », affirme-t-il. Il attribue la cause du sinistre aux branchements électriques anarchiques sur les poteaux d’EDM. « Le premier incendie que j’ai vécu, en 2014, avait également été provoqué par l’électricité, et celui-ci par les trois poteaux EDM que tu vois là », accuse-t-il. Selon lui, la solution doit venir du gouvernement. Le Président Djeri Coulibaly veut rester optimiste. « Il y aura de nouvelles dispositions, que nous allons prendre avec l’État. Le marché sera reconstruit selon les normes », dit-il. Trois sites ont été proposés pour le recasement des commerçants : la Mairie de la Commune III, la cour de Sotelma et le Champ hippique.  En attendant, Ousmane Sy apporte les dernières retouches à son kiosque pour se réinstaller. « A chaque jour suffit sa peine ».

Ouragans aux USA: une facture colossale

Après le passage en  l’espace de quelques jours de deux ouragans majeurs sur les côtes du pays, les Etats-Unis font les comptes. Et les dégâts sont énormes, leur estimation atteint presque 300 milliards de dollars américains.

Irma et Harvey ont frappé respectivement la Floride et le Texas et devraient couter 1,5 point de pourcentage de leur PIB aux États-Unis. Les phénomènes naturels ont provoqué des inondations catastrophiques qui ont sinistré des villes entières en particulier au Texas. Selon le service de météorologie privé Accuweather, « es estimations des dégâts provoqués par Irma devraient s’élever à environ 100 milliards de dollars, ce qui en fait l’un des ouragans les plus coûteux de tous les temps ». Toujours pour son directeur et fondateur, Joel Myers « l’ouragan Harvey serait la catastrophe météorologique la plus coûteuse de l’histoire des Etats-Unis avec un montant de 190 milliards de dollars ». 1,5 point de pourcentage du Produit intérieur brut (PIB), c’est exactement la croissance économique prévue entre mi-août et la fin de l’année, qui se verrait ainsi annulée.

L’interruption de l’activité des entreprises, le chômage en hausse pour des semaines voire plusieurs mois, la destruction d’infrastructures ralentissant en plus les transports, les pertes agricoles comme le coton mais aussi 25% de la récolte des oranges, la hausse des prix du carburant, les dommages occasionnés aux biens personnels des habitants… la liste est longue des conséquences des deux ouragans, conséquences auxquelles devront maintenant faire face d’une part les assureurs, et d’autre part l’Etat fédéral et les Etats touchés. Le président Donald Trump a d’ores et déjà demandé au Sénat d’adopter une enveloppe de plusieurs dizaines de milliers de dollars pour faire face aux urgences et entamer la reconstruction.

Il s’appelle…Sandy !

Les météorologistes annonçaient une tempête très violente, les américains en craignaient les effets et ils avaient bien raison. l’ouragan Sandy a frappé dans la nuit de lundi à  mardi les côtes américaines et y a déjà  causé la mort d’au moins treize personnes. Rafales de vent et trombes d’eau se sont abattues sur New York dont une grande partie se retrouve dans le noir (1.300 000 personnes) et inondée. « Le bas Manhattan est complètement recouvert par l’eau de mer. Je n’exagère pas. L’eau s’engouffre dans le tunnel de Battery », a écrit Howard Glaser, directeur des opérations pour l’Etat de New York et conseiller du gouverneur Andrew Cuomo, sur son compte Twitter @hglaser1. Des trasformateurs ont explosés au cours de la nuit et plusieurs d’entre eux ont été éteints pouréviter qu’ils soient endomagés par les eaux.Des immeubles ont également été endommagés. Les Etats concernés avaient pourtant pris d’exceptionnelles mesures de sécurité pour affronter l’ouragan qui a été surnommé «Frankenstorm», contraction de Frankenstein et Storm (tempête). Plus de transport en commun, toutes les routes et les métros étant inondés, les secours ont du mal à  rejoindre les centaines de milliers de personnes qui sont coincées chez elle depuis maintenant 24heures. Des centres d’accueil de la Croix Rouge sont ouverts un peu partout dans la plupart des Etats de la côte pour accueillir ceux qui sont évacués ou qui sont obligés de quitter leurs maisons comme cela a été le cas pour quelques 600 000 personnes la nuit dernière à  New York. Plus de 50 habitations ont été « complètement détruites », affirme le New York Fire Department sur sa page Twitter, sans préciser si l’incendie est lié ou pas à  la tempête qui balaie la côte nord-est des Etats-Unis depuis hier. La capitale fédérale Washington et plusieurs autres grandes villes de cette partie du pays sont également en état d’alerte maximale. Les bulletins météo annoncent de grosses pluies pour les prochaines 72 heures et de fortes rafales de vent, mais à  New York, la décrue a commencé et le niveau de l’eau a commencé à  redescendre dans la ville, a annoncé ce matin le maire de Michael Bloomberg. Etat de « catastrophe majeure » et inquiétude nationale Le président américain Barack Obama vient de décrété ce mardi matin l’état de « catastrophe majeure » dans l‘Etat de New York. Cette décision « rend les fonds fédéraux disponibles pour les personnes touchées dans les comtés du Bronx, de Kings, de Nassau, de New York, de Richmond, de Suffolk, et du Queens », précise la Maison Blanche dans un communiqué. L’état de catastrophe majeure a également été décrété pour le New Jersey. Dans tout le pays, on est accroché au téléphone pour prendre des nouvelles des proches vivant à  New York et ailleurs. Et bien sûr aux écrans de télévision qui ont fait vivre en direct l’arrivée ce lundi de Sandy sur les côtes des Etats Unis. Sur le plan politique, l’ouragan a complètement chamboulé la campagne électorale qui battait son plein. Le président Obama a suspendu sa campagne à  une semaine de l’élection, pour suivre la situation depuis Washington. Son adversaire Mitt Romney a également mis entre parenthèses son planning pour rejoindre un centre d’aide aux sinistrés. Le bilan fait état de treize morts, décès rapportés par les autorités locales des Etats de New York, du New Jersey, de Pennsylvanie, de Virginie Occidentale et de Caroline du Nord.

Inondations : la solidarité Africaine fait parler d’elle

Le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal, et la Côte d’Ivoire, ont chacun enregistré de fortes pluies dernièrement. Entraà®nant ainsi des destructions de plusieurs habitations. C’’est face à  ces tristes phénomènes que certains dirigeants, et organismes non gouvernementaux (ONG), secteurs privés, et sociétés civiles, se sont donnés la main pour débloquer des fonds, afin de venir en aide aux victimes des eaux. Des aides en espèces et en vivres ont également été distribuées. L’UEMOA s’implique à  hauteur de 250 millions de francs La commission de l’Union économique et monétaire ouest-Africaine (UEMOA), ayant son siège à  Ouagadougou, au Burkina Faso (le pays des hommes intègres) a elle aussi été victime de ces inondations. Avec la perte de certaines de ses archives. Malgré cet état de fait, elle procède depuis le début des phénomènes, à  des soutiens financiers. Elle a remis la somme de 20.000.000 de FCFA à  l’Etat burkinabé et 250.000.000 de FCFA au Mali. Son aide sera bientôt élargie au Niger et au Sénégal. Solidarité inter-Etats Par ailleurs, la Côte d’Ivoire a remis 500.000.000 de FCFA au pays des hommes intègres. Signalons que le Burkina Faso est le pays ayant enregistré le plus dégâts avec une dizaine de morts et près de 150 000 sinistrés. Les ministres ont d’ailleurs sacrifié un mois de salaire pour venir en aide aux sinistrés du pays. Sans oublier les dons de certaines ONG et donateurs individuels. Quelque soit la grandeur ou la grosseur d’une marmite, elle aura toujours un couvercle à  sa taille Une citation du roi du reggae mondial, l’ivoirien Alpha Blondy qui veut dire par là  que, les africains se soutiendront toujours quelque soit l’ampleur des problèmes. Ce dicton soninké vient conforter les dires de Blondy : « Lorsqu’il y a le feu dans la concession de ton voisin, aide-le à  l’éteindre. Si non, les flammes après avoir détruits la sienne, réduiront ta maison en un tas de cendre. Tu n’aura alors que tes yeux pour pleurer.» C’’est devenu presque une habitude, un geste spontané et naturel que d’aider ses proches dans les moments difficiles. Toujours se dire que ce qui arrive à  l’autre, peut aussi nous arriver un jour ou l’autre. Solidarité Africaine Les Africains ont démontré une fois de plus, un point essentiel de la richesse de notre tradition, ‘’ la solidarité ». Les soutiens continuent à  venir de partout sur le continent. Même à  l’intérieur des pays, certaines victimes de ces inondations se sont faites héberger par leurs parents, leurs amis ou voisins. Et les Etats ont mis à  leur disposition, des logements provisoires. Le temps de la reconstruction des bâtiments détruits risquent certainement de prendre du temps. La solidarité est un geste simple mais important dans les rapports humains. Elle permet de raffermir les liens et créer des sentiments étroits entre les uns et les autres. Vive l’Afrique !