Compagnie « Nama » : La passion des marionnettes

 

Si le métier de marionnettiste, « Yirimàli » en malinké, n’est pas reconnu en tant que tel au Mali, il fait pourtant briller le pays dans la sous-région. Vendredi soir, les téléspectateurs ont vibré lors de « l’Afrique a un incroyable talent », grâce à la Compagnie « Nama » de Banankabougou, qui a remporté la médaille de bronze lors de la 8ème édition des Jeux de la Francophonie à Abidjan.

Yacouba Magassouba dirige la compagnie depuis 2010 et exerce le métier depuis 20, sous la houlette à ses débuts de Yaya Coulibaly, l’incontournable, qui lui « a tout appris ». Ce sont uniquement « la passion, l’amour du métier et le message qu’il permet de porter » qui lui insufflent la force de persévérer. Il est d’ailleurs le seul de sa promotion chez Yaya Coulibaly en avoir fait son « mange-pain ».

Moments uniques « Grâce à ce métier, on vit des moments uniques, comme ce fut le cas lorsqu’on a décidé de faire une tournée des marchés sans aucun soutien financier. Juste nous, nos marionnettes et notre passion. La chaleur humaine était inestimable. La passion compte dans tous les métiers. Notre but était alors d’aller vers ces femmes qui n’ont pas forcément dans notre société le temps ou parfois le droit d’aller vers nous ».

Messages civiques Chaque spectacle a un message spécifique à porter. Le prochain, « Le chat pèlerin », contera le « horonya » à la malienne, la noblesse de caractère. Une véritable ode à la citoyenneté responsable. La compagnie Nama a initié différentes activités ludiques, des tournées dans des écoles et des formations régulières, dont celle des filles financée par la Coopération Suisse. « Ce qui est bien, c’est que cela nous permet également de recruter ». Elle fabrique chaque marionnette qu’elle utilise avec des matières recyclées, sacs de ciment, sachets plastiques ou bois, alliant tradition et modernité et unissant couturiers, soudeurs et peintres pour la même cause.

Métier  ou loisir ? L’amoureux des marionnettes déplore que son métier ait un problème de reconnaissance comme discipline artistique à part entière au Mali. « En milieu rural, c’est considéré comme un loisir après les travaux champêtres ». La compagnie a de beaux jours devant elle grâce aux festivals de rue auxquels elle participe. Elle en organisera elle-même un : « Rendez-vous chez nous à Bamako », du 22 au 25 Février 2018, à Magnambougou.

 

 

Création à Blon Ba : Ainsi naquit le « Hôron »

 

 

Le Nouveau Blon Ba ouvre officiellement ses portes ce samedi 30 septembre, avec un nouveau spectacle. En attendant d’être dévoilée au grand public, « Hôron », la dernière création d’Alioune Ifra Ndiaye, sera d’abord présentée aux professionnels. Une occasion de découvrir cette œuvre, qui se veut « politico-socio-artistique ».

« Quand on prend les programmes des états-majors politiques, on se rend compte que ce sont des projets de développement, des projets de gouvernement, mais pas des projets de société. Ce n’est pas étonnant que nous n’ayons pas d’identité ». C’est de ce constat qu’est né le nouveau projet de l’entrepreneur culturel Alioune Ifra Ndiaye, qui le présentera en filage professionnel ce samedi 30 septembre au Blon Ba.  « J’ai donc réfléchi à quel type de Malien nous pourrions rêver. Je l’ai théorisé et appelé le « Hôron », en opposition avec le Banyengo, dont je parle dans un de mes livres. L’objet culturel qui est sorti de cela est ce spectacle, que nous allons bientôt livrer au public », poursuit-il.

« Hôron », spectacle vivant d’une durée d’une heure et vingt minutes, est donc un manifeste, un outil pour faire passer un message aux Maliens. Sur scène, des chanteurs, des danseurs, des musiciens, qui déploient un art à travers lequel le spectateur (re)découvre le contenu de ce qui est devenu un concept qu’il doit se réapproprier : le Hôronya. « Ce concept n’est plus le même qu’au temps de nos parents. Il a évolué. Nous devons trouver notre Hôron moderne ». Ce dernier, à l’heure de la mondialisation, du tout mercantile et des nouvelles technologies, « a les moyens de rester lui-même, avec ses valeurs humaines et sociales, tout en profitant des avancées de son temps ».

« Hôron », c’est aussi une deuxième partie de spectacle sous forme d’animation interactive, avec des supports comme la vidéo. Celle-ci a pour objectif principal de susciter l’échange avec le public. « Car, au final, tout ceci fait partie d’un projet plus vaste. Notre objectif est de pousser les gens à s’engager. Nous allons aller vers eux pour obtenir leur adhésion à ce concept et obtenir qu’un million de Maliens, de Hôronw, s’engagent pour le Mali », continue Alioune Ifra Ndiaye.

Le 30 septembre sera également l’occasion pour le public invité de découvrir le « Nouveau Blon Ba ». L’espace culturel, sis à Baco Djicoroni, en Commune 5 du District de Bamako, est en effet fin prêt pour faire vivre l’art dans tous ses compartiments et sous toutes ses formes.

Salif Keïta ne donnera pas de spectacle ce 31 décembre

La star de la musique mandé, Salif Keita a donné une conférence de presse ce samedi 19 décembre au siège de sa radio Nassiraoulé à  Kalabancoro. L’objectif étant le même à  l’approche de chaque fin d’année, Salif Keita a présenté ses vœux pour 2016 et informé par la même occasion qu’il ne donnerait pas de spectacle le 31 décembre prochain comme c’est le cas chaque année. « Il ne faut pas donner l’occasion à  ces barbares qui s’attaquent aux honnêtes citoyens dans nos villes. C’est pourquoi je prendrai le temps qu’il faut pour installer un dispositif de sécurité rassurant » a dit celui que certains appellent « Salif bléni ». Un coup dur pour ses fans qui attendaient sûrement de pied ferme ce rendez-vous annuel. Pour combler le vide créé par cette décision, Salif Keita assure qu’il sera bel et bien présent pour la rencontre de la Saint Valentin, célébrée chaque 14 février. « Le spectacle aura lieu au Djataland et je solliciterai l’expertise de la MINUSMA pour assurer la sécurité et la protection de tous durant l’événement » a t-il précisé. Le thème de la soirée du 14 février,  » j’aime les albinos » témoigne selon Salif Keita de son amour pour ces personnes qui souffrent d’un déficit de mélanine et dont il fait lui-même partie. Pour finir, la star a appelé tous les Maliens à  se soutenir dans l’intérêt premier de la Nation.

Organisation, délestage…, difficile renaissance pour le Masa 2014

Le ton de ce rendez-vous culturel d’Afrique de l’espace francophone a été donné le samedi 1 mars 2014 au stade Félix Houphouà«t-Boigny d’Abidjan Plateau. Comme si C’’était un signe prémonitoire, le directeur général, Yacouba Konaté, reconnu pour son éloquence et sa rigueur, certainement subjugué par l’émotion, n’a pu lors de son allocution, prononcer le nom de Mme Henriette Dagri Diabaté, dont il est le collaborateur le plus proche en tant que directeur de cabinet, à  la Grande chancellerie de l’Ordre national. Un premier mauvais signe. Couacs et délestages Puis survient celui de l’électricité interrompue à  19 h 17 pendant la prestation du groupe marocain, Ribab Fusion. Cette première interruption annonciatrice du mauvais présage à  venir sera vite réparée. Un incident des plus fâcheux, C’’est lorsque le podium cède sous l’un des membres du célèbre groupe sénégalais, Daara J, immergé qui finit sa chute à  terre, avant d’être aidé par le public à  se retirer de là  pour rejoindre la scène. , a-t-il lancé à  son retour sur scène avec un brin d’humour. Le pire est à  venir. Quand juste après le passage de Dobet Gnahoré, l’éclairage disparaà®t dans les tribunes, à  20 h 13 minutes, puis quelques minutes plus tard, soit à  20 heures 24, toute l’alimentation de la logistique cesse de fonctionner. Silence radio sur le podium. Dès lors, le merveilleux public prend le relais dans les tribunes reprenant en chœur un refrain du groupe qui aura conquis des C’œurs à  ce spectacle. Pendant près d’une heure, les techniciens sont mis à  rude contribution pour relancer le spectacle. Mais, ils y parviendront difficilement. C’’est sous une lumière pâle qu’est annoncé Salif Kéita, l’une des grandes affiches de cette soirée. Il est 21 h 15 minutes quand le célèbre artiste du mandingue ouvre sa scène avec son titre à  succès  »Nebi fè », repris en chœur par le public. Il n’aura pas le temps de communier avec ce public qui l’attendait, en raison du manque de lumière dans les tribunes. Finalement, il quitte la scène sans même dire au revoir au public. Cela, avant même la fin de sa troisième et dernière chanson. Laissant dire au public qu’il s’est débarrassé du spectacle. Magic System sauve la mise Visiblement interpellé par cette ambiance morose qui prévalait, le groupe Magic System, comme un capitaine d’équipe, a pris le relais pour redresser la pente. Ce groupe remet de l’ambiance et émerveille le public. Il est 22 heures, lorsque A’salfo et les autres magiciens, comme en terre conquise, entonnent leur première chanson de la soirée. « Anoumabo », titre d’hommage à  leur terre natal avant d’enchaà®ner avec plus d’une dizaine de leurs titres. Une véritable communion avec le public qui a eu le temps d’oublier les désagréments causés par l’organisation jusqu’ici. « Taper dos », « ambiance à  l’africaine », « Académie », « bouger bouger », sont autant de titres qui ont permis au groupe de vibrer et de faire la fête avec le public. Avant de céder la scène sur les notes de leur titre à  succès, considéré comme l’emblème de ce groupe « 1er gaou ». C’’est un public conditionné par le groupe Magic System qui accueille l’affiche de la soirée, P Square. Malgré l’heure avancée, Pierre et Paul Okoyé, duo du groupe sont accueillis par un tonnerre d’applaudissements sur scène. Malheureusement, ils n’auront pas le temps de s’exprimer quand leur élan est brisé par une énième coupure d’électricité de la soirée. C’’était sans compter avec leur envie de faire plaisir à  ce public qui les attendait. Les jumeaux nigérians réussiront à  combler ce public à  travers une prestation à  la dimension de leur talent. C’’est finalement aux environs d’une heure du matin qu’a pris fin cette cérémonie d’ouverture.

11e festival sur le désert : Un spectacle haut en couleurs

Initialement prévue pour 17h, l’ouverture du festival ne s’est finalement fait qu’à  21h temps universel. Avec un début un peu timide, la fête a été en fin de compte très belle avec d’une part le public venu nombreux et d’autre part, les artistes qui ont été à  la hauteur des attentes. C’’est le groupe Tamnana de Tombouctou qui a commencé les hostilités avec deux chants et danses traditionnelles touaregs. Encourager les projets de développement au nord Le ministre de l’artisanat et du tourisme N’Diaye Bah remplaçait son collègue de la culture empêché. Il se réjouit de la présence massive des touristes aussi bien nationaux qu’étrangers à  cette 11e édition. «Â Votre présence à  cette édition me réjouit d’autant plus que certains se sont évertués à  vous décourager, à  vous dissuader de venir au Mali et encore moins dans la région de Tombouctou qui serait sous la menace d’Al Qaeda Au Maghreb Islamique. Vous avez donc choisit d’être parmi nous pour savourer quelques aspects de notre culture à  travers la musique, la découverte avec la splendeur du désert, le brassage avec les autres peuples… »Déclare-t-il en indiquant par ailleurs que cette affluence est un signe de l’engagement des touristes aux côtés du Mali. Le festival sur le désert n’est pas uniquement un moyen de divertissement selon le ministre. C’’est également un important projet développement parce que C’’est l’une des régions du Mali les plus enclavés. Il explique que «Â nous pensons que la vraie arme contre le terrorisme, C’’est le développement qui réduit la précarité au sein des populations et les empêche de céder aux mauvaises tentations. » Il comprend donc mal les agissements de certains (certaines diplomaties et médias étrangers. Ndlr) à  vouloir réduire à  néant, tous les efforts consentis par le Mali pour se développer. N’Diaye Bah garantit ainsi à  tous les visiteurs, une sécurité sans faille en leur permettant de venir et repartir quand et comme ils le souhaitent. Des progrès de création de revenus sont en effet mis sur pieds depuis quelques années afin d’inciter les jeunes du nord Mali, à  investir dans leur région tout en réduisant le plus possible, le taux de chômage et de pauvreté grandissante. Difficultés de financement Rappelons qu’au départ, le festival d’Eyssakane était uniquement un lieu de rencontre et d’échanges intercommunautaires. Mais au fil du temps, il a commencé à  s’ouvrir à  d’autres cultures et traditions avec l’implication d’artistes d’ici et d’ailleurs. Aujourd’hui, il représente l’un des plus grands festivals au monde avec des artistes venant des quatre coins du globe. Les grandes institutions nationales et étrangères ont alors commencées à  investir et aider les organisateurs du festival afin de garantir sa réussite. Notons que jusqu’à  l’année dernière, le festival sur le désert bénéficiait du soutien aussi bien matériel que financier de certaines diplomaties. Mais pour cette année 2011, il n’y a que la coopération norvégienne qui a fournit un financement. Une situation que déplore la représentante de l’ambassade de la Norvège en Côte d’Ivoire chargée du Mali, Alida Jay Boye. Elle participe pour la seconde année consécutive à  ce festival qu’elle trouve merveilleux et cela fait également deux ans que l’ambassade soutien le festival. Elle explique que « le problème au quel sont confrontés les touristes, C’’est particulièrement au niveau de leurs ambassades qui les dissuades de venir à  cause d’éventuelles menaces terroristes. C’’est claire qu’il faut prendre des précautions mais il ne faut pas non plus exagérer je penses. » Précisons que la Norvège soutien essentiellement les projets de développement au nord du pays et les rencontre intercommunautaires. Mme Boye souhaite que tout le monde puisse venir pour la prochaine édition et qu’il n’y ait plus de polémique autour de ces problèmes de sécurité dans le pays parce que ça vaut le coup de venir. Le directeur de l’office malien du tourisme et de l’hôtellerie, Balla Touré dénonce à  son tour « les campagnes de dénigrement sur de supposées menaces terroristes qui ont portées un coup fatal à  toutes les économies du nord et en particulier celle de Tombouctou qui ne vit que du tourisme. l’organisation de festival va montrer au monde entier que ces informations n’ont aucun fondement. Tombouctou à  travers ce festival, montre qu’elle est fréquentable et que nous ne faisons l’objet d’aucune menace. » Il rappelle que Tombouctou compte 15 complexes hôteliers. Tous affichent complets. « Cette information d’insécurité au nord malien n’est que du bluff et n’a aucun fondement. » Lors de l’ouverture hier, il y avait près de 800 participants. Reconnaissons cependant que comparativement à  l’année dernière, la venue des touristes considérablement chuté. Chaque année, Tombouctou enregistrait un total de 30 000 touristes. Mais jusqu’à  la fin du mois de novembre dernier, il n’en a été enregistré que 18 000. Cela démontre une chute drastique de l’arrivée touristique. l’OMATHO espère redresser la barre avec le prochain festival sur le Niger de Ségou. Les artistes qui ont joués hier soir étaient entre autres : Amkoullel(Mali), Samba Touré (Mali), Haà¯ra Arby (Mali), Waflash (Sénégal), Tinariwen, Matilde Politi (Italie).