Choguel Kokalla Maïga placé en garde à vue

L’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, a été placé en garde à vue, ce mardi 12 août 2025, après avoir été auditionné pour la première fois le 1er août 2025 par la brigade du Pôle national économique et financier. Cette audition s’inscrit dans le cadre d’une enquête sur des allégations de détournement de fonds publics.

Selon le communiqué de son avocat, Me Cheick Oumar Konaré, Maïga a été convoqué pour des confrontations avec certains de ses anciens collaborateurs. Toutefois, ces confrontations n’ont pas eu lieu, et le placement en garde à vue a été notifié en fin de journée.

En plus de l’ex-Premier ministre, plusieurs de ses anciens collaborateurs, dont son ancien directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, ainsi que trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature, sont également placés en garde à vue.

Cette mesure fait suite à un rapport du Bureau du Vérificateur général (BVG) qui a révélé des irrégularités financières, notamment des dépenses excessives liées à la gestion du Fonds d’accès universel (AGEFAU) et de la Primature. Maïga est présumé innocent jusqu’à une éventuelle condamnation par les juridictions compétentes.

Décès de Tiébilé Dramé, une figure clé de la transition démocratique

L’ancien ministre des Affaires étrangères et figure de la transition démocratique au Mali, Tiébilé  Dramé est décédé,  ce  mardi 12 août 2025 à Paris, à l’âge de 70 ans. Sa disparition a été confirmée par des sources proches de la famille.

Né le 9 juin 1955 à Nioro-du-Sahel, Tiébilé Dramé s’est engagé politiquement dès sa jeunesse. Militant étudiant dans les années 70, il a participé activement à la lutte contre le régime dictatorial de Moussa Traoré, ce qui lui a valu plusieurs arrestations et un exil. Pendant cette période, il a travaillé pour des organisations internationales comme Amnesty International, se concentrant sur la documentation des violations des droits humains en Afrique de l’Ouest.
De retour au Mali après la chute de Moussa Traoré en 1991, Tiébilé Dramé a occupé divers postes ministériels, dont celui de ministre des Affaires étrangères de 2019 à 2020. Il a aussi fondé le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), un parti politique malien, et a été un acteur majeur de la scène politique malienne, prônant la transparence et la démocratie.
Tiébilé Dramé a été un ardent défenseur de l’alternance politique et de la tenue d’élections libres et transparentes. Ses prises de position sur la politique nationale ont souvent été marquées par un appel à la réconciliation nationale et à l’unité. Il a également soutenu la mise en place de mécanismes solides pour lutter contre la corruption et promouvoir un gouvernement de transparence.
Son décès laisse un vide dans la sphère politique malienne, mais son héritage en tant que défenseur des droits humains et de la démocratie continue d’influencer les débats politiques au Mali. Les détails sur ses funérailles et les cérémonies qui lui seront dédiées seront communiqués ultérieurement par sa famille.

École Hôtelière Chiaka Sidibé : Dix ans d’excellence et de passion au service de l’hôtellerie

En dix années d’existence, l’École Hôtelière Chiaka Sidibé s’est imposée comme une référence incontournable dans la formation des métiers de l’hôtellerie et de la restauration au Mali. Le 7 août 2025, une conférence de presse organisée dans l’enceinte du Grand Hôtel de Bamako a marqué le coup d’envoi des célébrations de cet anniversaire.

Cette conférence de presse de lancement des célébrations des 10 ans de l’EHCS a réuni d’éminentes personnalités du secteur hôtelier, des partenaires fidèles ainsi que des anciens élèves, parents et amis de l’école.
Après la montée des couleurs et l’hymne national, Robert Degla, Directeur de l’École Hôtelière Chiaka Sidibé, a rappelé avec émotion les débuts de cette aventure lancée en 2015. « Il y a dix ans, nous avons ouvert nos portes avec la vision claire de former des jeunes professionnels compétents et passionnés, capables de porter haut les couleurs du Mali dans le secteur de l’hôtellerie », a-t-il déclaré, saluant le chemin parcouru et les centaines de diplômés qui font aujourd’hui la fierté de l’institution, au Mali comme à l’étranger.
Parrain des festivités, Mossadeck Bally, PDG du Groupe Azalaï Hôtels, a quant à lui souligné le sens de cette mission née de sa conviction qu’un secteur touristique fort et compétitif passe par une main-d’œuvre bien formée.
Il a exprimé ses vœux de réussite aux générations passées comme à venir et a remercié l’État pour l’agrément qui a permis à l’école de s’implanter durablement dans le paysage de la formation professionnelle.
L’événement a également été l’occasion d’entendre les témoignages émouvants d’anciennes élèves, à l’image d’Aïcha et Penda Sow, aujourd’hui cadres dans de grands hôtels de la capitale, qui ont affirmé que leur passage à l’EHCS avait été décisif pour leur carrière et leur épanouissement personnel.
L’histoire de l’école, née de l’initiative personnelle de Mossadeck Bally pour combler le déficit de main-d’œuvre qualifiée dans l’hôtellerie et la restauration, s’est construite au fil d’une pédagogie alliant rigueur académique et immersion pratique.
Entre 2015 et 2024, 725 jeunes, dont une majorité de femmes, ont été formés dans les différentes filières que sont la cuisine, le service en salle, la pâtisserie-boulangerie ou encore la gestion de l’hébergement.
Située au cœur du Grand Hôtel Azalaï, l’EHCS a su créer un environnement propice à l’apprentissage et au perfectionnement des gestes et savoir-faire qui font l’excellence de l’hospitalité.
La conférence de presse marque le début d’une série d’événements qui, jusqu’en décembre, feront rayonner l’école au-delà de ses murs, sous le thème évocateur « Célébrons ensemble cette décennie magique ».
Les festivités mettront à l’honneur les anciens élèves, valoriseront les formations et les spécialités culinaires de l’école.
Elles se termineront par une cérémonie de graduation marquant la remise de diplômes aux élèves de l’année 2024.
Mais au-delà de cette rétrospective, c’est vers l’avenir que l’EHCS tourne résolument son regard, avec des projets novateurs comme le lancement à venir d’une formation hybride, en partenariat avec Swisscontact, ou encore un programme destiné aux migrants de retour au pays, élaboré avec l’Organisation Internationale pour les Migrations.
Mohamed Kenouvi

Intelligence artificielle : Entre avantages et limites pour le journaliste

Le recours des professionnels des médias à des robots numériques pour la recherche, le tri, la rédaction d’articles et la génération d’images connaît une expansion fulgurante dans les rédactions. Malgré les opportunités, savoir manier ces outils préserve de nombreux dangers. Tel a été l’objet de réflexion des journalistes, en prélude à la 4e nuit de l’Union Nationale des Journalistes Reporters du Mali (UJRM).

Le Centre International de Conférence de Bamako (CICB) a servi de cadre à cette journée de réflexion organisée par l’UJRM, ce vendredi 08 août 2025. Placée sous le parrainage et la co-animation de M. Salif Sanogo, journaliste, et de M. Yacouba Diarra de Robot Mali, cette rencontre avait pour thème l’apport et les dangers de l’intelligence artificielle dans les rédactions. Selon M. Sanogo, « un article écrit à 15% par l’IA n’est plus un article de journaliste, c’est l’article d’un robot. Certains vont jusqu’à 80% d’usage d’IA au Mali ».

L’usage de l’IA connaît une progression rapide dans tous les secteurs, et particulièrement chez les journalistes. Selon l’enquête « State Of The Media » menée par Cision, 17% des journalistes dans le monde déclaraient utiliser régulièrement l’IA en 2024, 28% de façon occasionnelle, et le reste pas du tout. Ce taux a considérablement augmenté, atteignant 53% en 2025. Les journalistes y recourent principalement pour gagner du temps dans des tâches chronophages : transcription d’interviews ou de contenus audio, recherche documentaire, correction de textes, voire rédaction partielle d’articles. Pour M. Sanogo, utiliser l’IA pour rédiger entièrement un article soulève une question éthique importante.

Face aux risques d’un usage non contrôlé, M. Sanogo rappelle que faire écrire un texte par l’IA comporte plusieurs dangers : celle-ci puise dans des sources multiples sans toujours garantir la fiabilité, ce qui expose à des risques de plagiat, de mésinformation ou de désinformation.

Contrôler l’usage

Nonobstant ses avantages, l’intelligence artificielle a ses limites, puisqu’il faut de l’intelligence humaine pour l’utiliser efficacement. Sans requêtes claires et objectives, elle ne peut produire de résultats pertinents. Pour cela, il est essentiel de former les journalistes à une utilisation maîtrisée de ces outils. Selon le conférencier, « l’intelligence artificielle ne peut pas remplacer l’intelligence humaine ».

Pour sa part, M. Yacouba Diarra, de Robot Mali, après avoir énuméré les apports de l’IA dans le travail journalistique, a expliqué ses limites, notamment son incapacité à reproduire le sens critique et le jugement humain.

Pour contrer les menaces croissantes liées à l’IA, M. Sanogo a lancé un appel à la réflexion sur l’élaboration d’une charte visant à limiter l’usage de l’IA à 15% dans les rédactions, comme cela se fait dans certains pays.

Joseph Amara Dembélé

Café statistique : favoriser la diffusion des données statistiques  

L’Institut National de la Statistique (INSTAT) a organisé le 17 juillet 2025 un « café statistique » à l’intention des représentants des médias. Une trentaine de journalistes et de membres de l’INSTAT ont pris part à ce cadre d’échanges destiné à sensibiliser sur l’utilisation des données statistiques.

Le café statistique de l’INSTAT vise à établir de meilleures relations entre les journalistes et cette structure chargée de la production des données. Ce cadre, qui garantit une meilleure interprétation des données, assure l’efficacité de la communication dans un monde où la diversité des sources ne représente pas qu’une opportunité. Renforcer la culture statistique des journalistes permet une utilisation et une diffusion judicieuses des données produites. L’information statistique est élaborée par des spécialistes sur des questions cruciales, et son utilisation appropriée contribue au débat public. Toutefois, sa diffusion à un large public passe par une maîtrise des concepts, d’où l’intérêt du café statistique.
Améliorer la prise de décision
Les données acquièrent leur pertinence si elles sont utilisées pour la prise de décisions visant à améliorer les conditions de vie des populations, estiment les responsables de l’INSTAT. C’est pourquoi une attention doit être accordée à leur diffusion efficace auprès du public. En effet, une bonne diffusion peut influencer positivement les décisions. Ainsi, dans le domaine de la santé, de l’éducation ou de l’emploi, la publication des « chiffres » peut contribuer à une sensibilisation de masse sur les enjeux et les opportunités dans ces domaines. De plus, créer un cadre d’échanges entre les producteurs et les utilisateurs des données statistiques permet à l’INSTAT d’atteindre ses objectifs. Ces données servent à élaborer, mettre en place, suivre et évaluer les projets de développement, au-delà de l’aide à la décision.
Le cadre d’échange était aussi l’occasion d’offrir une visibilité aux canaux et outils de diffusion de l’INSTAT. Des outils numériques sont à la disposition des étudiants, chercheurs, journalistes ou simples citoyens pour s’informer et participer au débat public. Dans un souci de digitalisation, l’INSTAT procède actuellement à la mise à jour des données dans plusieurs secteurs de développement, comme l’agriculture, l’élevage ou encore le commerce. La finalité de cette démarche est de rendre plus accessibles des données fiables pouvant servir de repères aux utilisateurs.

Ghana : Deux ministres périssent dans un crash d’hélicoptère militaire

Le Ghana est en deuil après le crash tragique d’un hélicoptère militaire qui a coûté la vie à huit personnes, dont deux ministres du gouvernement, ce mercredi dans la matinée.

L’appareil, un hélicoptère Z-9 de la Ghana Air Force, avait décollé de la capitale Accra à destination d’Obuasi, dans la région d’Ashanti, lorsqu’il a disparu des radars quelques minutes après son envol. Selon les autorités, aucun survivant n’a été retrouvé sur les lieux de l’accident.
Parmi les victimes figurent deux membres du gouvernement à savoir le ministre de la Défense, Dr Edward Omane Boamah, et le ministre de l’Environnement, de la Science et de la Technologie, Dr Ibrahim Murtala Mohammed. Le crash a également emporté Dr Samuel Sarpong, vice-président du parti NDC, Alhaji Muniru Mohammed, coordinateur adjoint de la sécurité nationale, et Samuel Aboagye, ancien candidat parlementaire. L’équipage, composé du Squadron Leader Peter Bafemi Anala, du Flying Officer Manaen Twum Ampadu et du Sergeant Ernest Addo Mensah, a également péri.
En réaction à la tragédie, le gouvernement a décrété la mise en berne immédiate des drapeaux sur l’ensemble du territoire. L’agenda officiel du président John Dramani Mahama a été suspendu, tandis qu’une enquête a été lancée pour déterminer les causes exactes de l’accident.
La disparition de ces deux figures majeures du gouvernement, toutes deux récemment nommées à leurs fonctions, suscite une vive émotion au sein de la population et de la classe politique. Plusieurs chefs d’État et représentants de la sous-région ont exprimé leurs condoléances au peuple ghanéen.

Libération sans opération militaire de quatre chauffeurs marocains enlevés en janvier 2025

Le Gouvernement du Mali a annoncé, le 4 août 2025, la libération de quatre chauffeurs routiers marocains enlevés le 18 janvier 2025 dans le nord-est du Burkina Faso, près de la frontière nigérienne. L’enlèvement avait été attribué au groupe armé « État islamique dans la province du Sahel » (EIPS), actif dans la zone dite des trois frontières.

Les chauffeurs transportaient du matériel vers le Niger lorsqu’ils ont été interceptés sur un axe isolé, dans une zone où circulent fréquemment des groupes armés non étatiques.

Selon le communiqué officiel, la libération a été rendue possible grâce à une coordination entre l’Agence nationale de la sécurité d’État du Mali (ANSE) et la Direction générale des études et de la documentation du Maroc (DGED). Aucun affrontement ni opération militaire n’a été signalé au cours du processus, et les circonstances précises de la récupération n’ont pas été détaillées.
Les quatre chauffeurs ont été retrouvés vivants et en sécurité. Les autorités n’ont pas communiqué d’éléments sur leur état de santé, leur lieu de détention, ni sur la localisation exacte de leur libération. Aucun détail n’a été fourni concernant les véhicules et les marchandises qu’ils transportaient au moment de leur enlèvement.

AfroBasket 2025 : le Mali tombe en finale face au Nigeria, quintuple champion d’Afrique

Le Nigeria a conservé son titre continental en battant le Mali 78 à 64 en finale de l’AfroBasket féminin 2025, dimanche 3 août au Palais des Sports de Treichville à Abidjan. Déjà quadruple tenant du titre (2017, 2019, 2021, 2023), le Nigeria devient la première nation à remporter cinq titres consécutifs dans l’histoire de la compétition.

Le Mali avait entamé la rencontre avec intensité, remportant le premier quart-temps 26 à 21. Les Nigérianes ont ensuite rééquilibré les débats avant la pause (15-20), portant le score à 41 partout à la mi-temps. Plus tranchantes au retour des vestiaires, les D’Tigress ont pris l’ascendant dans le troisième quart (20-15), avant de conclure la rencontre avec autorité dans les dix dernières minutes (17-8), pour un score final de 78 à 64.

Sika Koné a été la meilleure marqueuse du Mali avec 16 points et 13 rebonds, bien accompagnée par Sira Thienou (14 pts), Djeneba N’Diaye (13 pts, 5 rbds) et Alima Dembélé (11 pts, 5 rbds). Le parcours malien reste solide, avec une demi-finale parfaitement maîtrisée face au Soudan du Sud (76-50).

Cette édition 2025 a été marquée par la performance historique du Soudan du Sud qui, pour sa toute première participation, a remporté la médaille de bronze en s’imposant face au Sénégal (66-65). Quatre nations — Nigeria, Mali, Soudan du Sud et Sénégal — sont qualifiées pour les tournois de qualification à la Coupe du Monde FIBA Women 2026, qui se déroulera à Berlin du 4 au 13 septembre.

Organisé du 26 juillet au 3 août en Côte d’Ivoire, l’AfroBasket 2025 a réuni 12 sélections nationales. Le Mali, déjà finaliste en 2021, confirme sa régularité au plus haut niveau africain, en attendant les prochaines échéances internationales.

Cybercriminalité : Moussa Mara en détention provisoire après un tweet sur des détenus

L’ancien Premier ministre Moussa Mara a été placé sous mandat de dépôt ce vendredi 1er août 2025 à Bamako, après une audition devant le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité. Cette mesure intervient dans le cadre d’une procédure liée à un message publié le 4 juillet 2025 sur le réseau social X (anciennement Twitter), dans lequel il exprimait sa solidarité à l’égard de plusieurs personnes détenues.

Dans le message en question, M. Mara évoquait les visites qu’il a effectuées à plusieurs figures de la société civile incarcérées, dont Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, Rose « La Vie Chère », Clément Dembélé, Issa Kaou N’Djim et l’imam Bandiougou. Il écrivait notamment : « Nous faisons ces périples régulièrement pour leur signifier notre solidarité. Nous poursuivons des efforts auprès des familles également. Tout cela pour que jamais ne s’éteigne en eux la flamme de l’espoir. […] Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître. Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive et le plus tôt possible ».

Ce message avait déjà donné lieu à des auditions successives. Le 15 juillet devant la Brigade d’investigations judiciaires, puis le 16 juillet devant le procureur du tribunal de grande instance de la Commune IV. À cette date, aucune suite judiciaire n’avait été annoncée.

Selon l’avocat de Moussa Mara, Me Mountaga Tall, le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité a statué sur les mêmes faits et le même dossier, sans qu’aucun nouvel élément ne soit versé. « Le même dossier, les mêmes faits, aucun élément nouveau. Et pourtant, le procureur décide de placer mon client en détention provisoire », a-t-il déclaré. Il précise que le procès est prévu pour le 29 septembre 2025.

Me Tall indique que les chefs d’inculpation notifiés à son client sont les suivants : atteinte au crédit de l’État, opposition à l’autorité légitime, incitation au trouble à l’ordre public et publication et diffusion de fausses nouvelles mensongèrement attribuées à des tiers, faites de mauvaise foi, susceptibles de troubler la paix publique. L’avocat conteste l’ensemble de ces qualifications et affirme que la défense reste déterminée à « faire triompher le droit ».

Ce placement sous mandat de dépôt intervient après une mesure d’interdiction de sortie du territoire prise à l’encontre de M. Mara le 21 juillet 2025.

Moussa Mara, ancien maire de la Commune IV de Bamako, a dirigé le gouvernement entre avril 2014 et janvier 2015. Il a également été député et président du parti Yelema.

Aucune information officielle n’a été communiquée par le parquet quant à la durée de la détention provisoire ni sur la date exacte de l’inculpation formelle.

Mouvement féministe du Mali : les acteurs formés en communication interne

Le Mouvement féministe du Mali (MFM) a organisé les 18 et 19 juillet 2025 un atelier sur la communication interne à l’intention de ses membres. Cet atelier s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des membres, en vue d’une pleine opérationnalisation du mouvement.

« Le mouvement entre dans une phase d’extension de ses activités dans les régions déjà couvertes », explique madame Diarra Djingarey Maïga, présidente du MFM. Ce renforcement institutionnel doit donc permettre aux membres de participer pleinement à cette extension. En outre, le mouvement féministe a des valeurs et des principes qu’il entend partager pour une meilleure appréhension par le public et pour lutter contre les stéréotypes souvent négatifs liés au féminisme. C’est pourquoi il est important que ces valeurs soient d’abord celles des membres, à travers leurs interactions internes et avec les autres.

Conformément à l’un de ses principes, qui est l’inclusion et la non-discrimination, le mouvement a intégré à cette formation une communication sur la langue des signes, qui est le mode d’expression de certains de ses membres, afin de les outiller sur des messages clés du mouvement.

L’atelier sur la communication interne vise donc un double objectif : dans le cadre de l’extension régionale, mieux faire connaître et comprendre les droits des femmes sur le plan local et être des vecteurs de changement.

Communication stratégique

Animé par un expert en communication, « l’atelier sur la communication interne consistait à expliquer les généralités sur la communication », a précisé Sadou Yattara, chargé de la formation. En permettant aux responsables d’avoir une communication stratégique à destination des structures d’exécution, la communication interne permet aussi à ces dernières d’émettre des avis pour orienter les décideurs. Dans le même temps, elle facilite l’échange entre les différents membres, quel que soit leur niveau, afin que personne ne se sente exclu et que chaque membre devienne un « ambassadeur » du mouvement, a conclu M. Yattara.

Dans un monde où la communication reste incontournable mais complexe, le MFM entend être un acteur engagé dans la construction de son image et de son message.

Afrobasket féminin 2025 : Le Mali retrouve le Soudan du Sud en demi-finale ce samedi  

Après un parcours sans faute, les Aigles Dames du Mali se sont qualifiées pour les demi-finales de la 29ᵉ édition de l’Afrobasket féminin, organisée à Abidjan (Côte d’Ivoire). En quart de finale ce jeudi 31 juillet, les Maliennes ont dominé le Mozambique sur le score net de 86 à 68, confirmant leur statut de prétendantes sérieuses au titre.

Menées par une Djeneba N’Diaye inspirée (élue joueuse du match avec 12 points), les Maliennes ont imposé leur intensité et leur collectif face à une équipe du Mozambique qui n’a résisté que par séquences. Le Mali avait déjà affiché sa solidité en phase de groupes avec 2 victoires, dont un succès marquant contre le Cameroun (75-49) et une victoire disputée face au Soudan du Sud (55-53).
Grâce à ce résultat, le Mali affrontera en demi-finale le Soudan du Sud, véritable révélation du tournoi, qui a signé l’exploit d’éliminer successivement l’Égypte en huitièmes (75-65), puis l’Ouganda en quart de finale par la plus courte des marges (69-68). Cette confrontation Mali-Soudan du Sud revêt un parfum de revanche après leur duel très serré en poule.
La demi-finale Mali vs Soudan du Sud se jouera au Palais des Sports de Treichville, à Abidjan, ce samedi 2 août 2025. Les Aigles Dames auront l’occasion d’accéder à une nouvelle finale continentale et de confirmer la montée en puissance du basket féminin malien.
Le rendez-vous est pris pour un choc entre deux équipes ambitieuses, avec à la clé une place en finale de l’Afrobasket féminin 2025.

Afrobasket féminin 2025 : Le Mali en quart de finale face au Mozambique, un défi décisif

Les Aigles Dames du Mali ont brillamment validé leur ticket pour les quarts de finale de la 29ᵉ édition de l’Afrobasket féminin, organisée à Abidjan (Côte d’Ivoire) depuis fin juillet 2025. Avec deux victoires lors de la phase de groupes, elles ont terminé en tête du groupe B, devant le Cameroun et le Soudan du Sud, affichant une belle régularité et un collectif soudé.

 

Le début du parcours malien a été marqué par un match tendu, remporté de justesse 55-53 face au Soudan du Sud, adversaire coriace et prometteur du tournoi. La capitaine Djeneba N’Diaye et ses coéquipières ont ensuite confirmé leur solidité face au Cameroun en infligeant un large revers (75-49), montrant ainsi un équilibre entre défense et attaque.

 

Ce jeudi 31 juillet, le Mali affrontera le Mozambique en quart de finale, une étape cruciale qui pourrait ouvrir la voie vers le dernier carré. Le Mozambique a réussi à se qualifier en dominant largement la Guinée (91-38), mais le match s’annonce disputé. Les Mozambicaines sont réputées pour leur jeu physique et leur expérience sur la scène continentale.

 

Si les Aigles Dames s’imposent, elles retrouveront le Soudan du Sud, qui s’est imposé de justesse (69-68) contre l’Ouganda lors des huitièmes de finale, confirmant son statut d’équipe surprise du tournoi. Cette possible revanche promet une confrontation intense, avec en jeu une place en demi-finale.

 

Le basket féminin malien montre ainsi un net regain de compétitivité, porté par un groupe jeune mais talentueux, notamment grâce aux performances remarquées d’Alima Dembélé et Sika Koné. Leurs qualités individuelles alliées à une cohésion collective solide font du Mali une des équipes à suivre pour les phases finales.

 

Le Mali a ainsi une belle carte à jouer et un objectif clair visant à poursuivre l’aventure au-delà des quarts de finale pour renouer avec les grandes performances continentales et honorer ses ambitions.

Renforcement de l’engagement citoyen : Le NIMD réunit les acteurs nationaux

Les 24 et 25 juillet 2025, le Centre International de Conférence de Bamako (CICB) a accueilli une session nationale de dialogue multi-acteurs organisée par l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD). L’objectif était de renforcer l’engagement citoyen dans la vie publique et de favoriser la refondation au Mali à travers la validation collective d’actions concrètes et inclusives.

Après les étapes régionales de Bamako et Kayes, cette session nationale vient clore un processus de consultation autour des résultats d’études menées par le programme PREDIRE (Programme de Recherche et de Dialogue pour la Refondation), financé par l’Union européenne. Ce programme du NIMD vise à contribuer à la gouvernance démocratique en valorisant la recherche, le dialogue et l’inclusion comme leviers de refondation.
Durant deux jours, une trentaine d’acteurs issus du monde universitaire, des collectivités territoriales, de la société civile, et des institutions étatiques ainsi que des membres de la Commission scientifique du PREDIRE, ont partagé leurs perspectives sur les enjeux cruciaux de la participation citoyenne.
Dès l’ouverture de la session, les allocutions ont souligné l’importance de créer un espace d’expression libre et constructif, permettant l’émergence de solutions adaptées au contexte malien. Mahamadou Cissé, chargé de programme au NIMD, a rappelé que la rencontre visait à « mettre ensemble les résultats des phases régionales afin d’établir une feuille de route pour la mise en œuvre des priorités identifiées ».
L’initiative du NIMD s’inscrit pleinement dans les orientations du Cadre stratégique de la refondation de l’État (CSRE 2022–2031), piloté par le Comité indépendant de suivi-évaluation des recommandations des Assises nationales de la Refondation (CINSERE-ANR). La session nationale du dialogue multi-acteurs représente ainsi un jalon important dans le renforcement de la concertation entre les différentes sphères de la vie publique au Mali.
Des Défis Structurels Bien Identifiés
Le diagnostic posé par les chercheurs et les participants met en lumière plusieurs défis récurrents, dont notamment un déficit de culture démocratique, une méfiance persistante entre citoyens et autorités, une faible application des textes, des niveaux insuffisants d’information et de formation civique, sans oublier le besoin urgent de changement de mentalités.
Ces constats ont été enrichis par deux études menées respectivement par Point Sud et l’Institut des Sciences Humaines (ISH), portant sur les thématiques « Démocratie et Participation Politique : Quels Leviers pour Renforcer l’Engagement Citoyen ? » et « Dynamique de Refondation au Mali : Garantir la Participation Citoyenne et l’Inclusivité Sociale ».
Les résultats montrent une exigence croissante d’éducation à la citoyenneté, de revitalisation des espaces de socialisation et de promotion d’une gouvernance locale plus ouverte et accessible.
Des recommandations tournées vers l’action
La méthode participative adoptée durant la session s’est traduite par des travaux en deux groupes mixtes, réunissant chercheurs, acteurs locaux et nationaux, représentants institutionnels et partenaires techniques du NIMD. Ces deux groupes ont affiné les propositions issues des dialogues régionaux et formulé des recommandations qui nourriront un document stratégique destiné aux décideurs politiques.
« L’objectif est d’élaborer un document stratégique pour indiquer les actions prioritaires en matière de participation politique, d’engagement citoyen et de refondation. Cela permettra sans aucun doute aux décideurs d’être proactifs face aux défis », a souligné Mohamed Lamine Ouattara, enseignant-chercheur à l’Université Kurukanfuga de Bamako et membre de la Commission scientifique du PREDIRE.
Des actions concrètes ont été proposées. Parmi elles figurent la création de cadres de dialogue au niveau local entre citoyens, élus et société civile ; la production de contenus pédagogiques ludiques (bandes dessinées, vidéos, sketchs en langues locales) pour renforcer l’éducation civique ; et l’introduction d’élections simulées dans les écoles et universités pour familiariser les jeunes à la vie démocratique.
Mohamed Kenouvi

Baccalauréat 2025 : le taux de réussite stagne à 27 %

Le ministère de l’Éducation nationale du Mali a rendu publics, le 25 juillet 2025, les résultats officiels du baccalauréat session de juin. Sur 157 821 candidats inscrits, 43 363 ont été déclarés admis, portant le taux de réussite national à 27,48 %. Ce résultat reste pratiquement identique à celui de l’année précédente, où il s’élevait à 27,42 %.

Cette stabilité confirme une tendance de fond : malgré les efforts engagés ces dernières années, notamment l’organisation des États généraux de l’éducation, les performances globales à l’examen de fin d’études secondaires ne montrent pas de progrès significatif.

Les États généraux de l’éducation, organisés à Bamako en janvier 2024, avaient pour objectif de redéfinir les priorités et les mécanismes du système éducatif malien. Neuf piliers stratégiques avaient été définis, incluant la professionnalisation du corps enseignant, la révision des curricula, l’intégration des langues nationales, l’inclusion scolaire, ainsi que la sécurisation des établissements. Ces recommandations s’inscrivaient dans le cadre plus large du PRODEC 2 et des Assises nationales de la refondation.

À ce jour, aucun indicateur national ne permet d’établir une amélioration sensible sur le terrain. Les syndicats d’enseignants comme plusieurs établissements d’enseignement privé signalent que les conditions d’apprentissage demeurent inchangées dans de nombreuses régions.

Sur le plan statistique, la situation éducative au Mali reste préoccupante. Selon les données consolidées du secteur, près de 60 % de la population n’a jamais été scolarisée, un taux qui dépasse 64 % en milieu rural. L’analphabétisme affecte également 61 % des femmes, ce qui limite largement l’accès à l’enseignement supérieur et à la formation professionnelle.

Comparativement à d’autres pays de la région, les écarts sont marqués. Le Bénin, par exemple, a enregistré un taux d’admissibilité de 73,02 % en 2025. En Côte d’Ivoire, le taux de réussite au baccalauréat cette année est de 36,73 %. Le Sénégal affichait déjà 56,6 % en 2024. Ces données confirment que le Mali reste, à l’échelle ouest-africaine, l’un des pays où l’accès à l’enseignement supérieur demeure le plus faible après l’enseignement secondaire.

Le suivi-évaluation des recommandations issues des États généraux de l’éducation n’a pas encore permis de mesurer l’état de leur mise en œuvre. Le tableau de bord national des statistiques enseignantes, élaboré en partenariat avec l’UNESCO, reste en cours de déploiement.

Les autorités n’ont pour l’instant annoncé aucun ajustement spécifique à la politique d’évaluation ou au dispositif de préparation du baccalauréat pour 2026.

Environnement : la CIJ affirme que l’inaction climatique peut constituer un acte illicite international

Le 23 juillet 2025, la Cour internationale de justice a publié un avis consultatif unanime affirmant que l’inaction face au changement climatique peut relever du droit international. Si ces avis ne sont pas juridiquement contraignants, ils façonnent désormais un nouveau cadre juridique potentiellement mobilisable par les tribunaux ou les institutions onusiennes.

La Cour rappelle que les traités climatiques mondiaux, dont la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21, Protocole de Kyoto, Accord de Paris), ne se substituent pas à d’autres instruments juridiques internationaux. Elle opère une harmonisation entre plusieurs régimes légaux, notamment le droit de la mer, la lutte contre la désertification, le droit à un environnement sain, et les principes coutumiers tels que la responsabilité différenciée ou le principe de précaution.
La CIJ précise qu’il revient aux États d’agir avec diligence raisonnable, non seulement en élaborant et en mettant à jour des plans nationaux de réduction des émissions (CDN), mais aussi en régulant les acteurs privés responsables de la pollution et en finançant les pays les plus vulnérables pour l’adaptation au climat. L’argument selon lequel ces CDN relèveraient d’une discrétion totale des États a été rejeté par la Cour qui considère que les obligations sont plus strictes.
La décision envisage également des réparations pour les dommages causés par le changement climatique. Les États puissants pourraient être tenus responsables, y compris financièrement, si leur rôle dans la production ou le financement de combustibles fossiles est établi comme causalité directe des dommages subis par d’autres nations. Bien que non contraignant, cet avis structure un cadre légal susceptible d’inspirer des recours devant les tribunaux internationaux ou nationaux.
Cette juridiction constitue déjà la cinquième instance internationale à formuler une position claire sur le droit à un climat viable, après la Cour interaméricaine des droits de l’homme et le Tribunal international du droit de la mer. Elle renforce la logique de responsabilité juridique des États, y compris ceux non signataires de l’Accord de Paris.

Nigeria : au moins 652 enfants morts de malnutrition au premier semestre 2025

Le Nigeria traverse une crise alimentaire sans précédent. Entre janvier et juin 2025, au moins 652 enfants sont décédés de malnutrition dans l’État de Katsina, au nord du pays, selon Médecins Sans Frontières (MSF). Le nombre de cas sévères a augmenté de 208 % par rapport à la même période en 2024, tandis que 70 000 enfants ont reçu des soins nutritionnels, dont presque 10 000 en état critique.

Le rapport de MSF pointe du doigt des réductions drastiques du financement international, notamment de la part des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne, comme l’une des causes principales de cette mortalité accrue. Ces baisses ont gravement compromis l’accès aux traitements essentiels dans les régions les plus fragilisées.
Sur l’ensemble du Nigeria, l’agence des Nations unies pour l’alimentation (WFP) signale que près de 31 millions de personnes sont exposées à l’insécurité alimentaire aiguë, un chiffre équivalent à la population du Texas. À cause des réductions de budget, plus de 1,3 million de personnes risquent bientôt de perdre l’accès à l’aide alimentaire, 150 centres nutritionnels dans l’État de Borno pourraient fermer, 300 000 enfants pourraient souffrir de malnutrition sévère, et 700 000 déplacés internes pourraient se retrouver sans assistance vitale.
Au premier semestre de 2025, WFP a tout de même fourni une aide de secours à 1,3 million de personnes au nord du pays, en coordination avec les ONG locales et l’UNICEF. Mais la suspension prévue des programmes dans les zones de conflit menace désormais ces populations.
Le plan humanitaire national de 2025 estimait que 2,55 millions d’enfants de moins de cinq ans souffriraient de malnutrition aiguë, nécessitant des interventions urgentes. Dans les régions du nord-est et du nord-ouest, on recense 5,44 millions d’enfants en état de malnutrition selon les projections IPC-AMN couvrant fin mai 2024 à avril 2025.
Au-delà des chiffres, les causes de cette crise sont multiples. L’inflation record ainsi que les fluctuations monétaires alimentent l’impossibilité d’acheter des aliments de base. Les violences de Boko Haram et le banditisme continuent de déplacer des populations dans le nord, fragilisant l’approvisionnement agricole local. Le climat extrême, entre sécheresses et inondations comme celles de Mokwa (mai 2025), a également dévasté les cultures et les moyens de subsistance.

France: Un ancien agent de la DGSE placé en détention pour avoir organisé des viols en Afrique  

Un siège judiciaire de Strasbourg a été saisi le 25 juillet 2025 d’un dossier hors du commun. Un ex-agent de la DGSE a été mis en examen pour traites d’enfants aggravées, viols et agressions sexuelles sur mineurs, et production de contenu pornographique mettant en scène des enfants. Il a été placé en détention provisoire pour ces accusations gravissimes.

L’homme, âgé d’une cinquantaine d’années, vivait à Strasbourg depuis plusieurs mois. Selon les enquêteurs, il aurait organisé à distance des viols d’enfants en Afrique de l’Est, notamment au Kenya. Il est soupçonné d’avoir financé ces actes, filmé les scènes puis diffusé ces vidéos à des fins personnelles, ce dernier élément qualifié de pédopornographique.
Le parquet de Strasbourg indique que la mise en cause a été présentée à un juge d’instruction à l’issue de sa garde à vue, menant à une incarcération assortie de contrôle judiciaire. Les charges sont formelles : détention et diffusion de contenu pédopornographique, exploitation sexuelle de mineurs et traite des êtres humains aggravée.
Les publications citoyennes et les ONG françaises spécialisées dans la lutte contre la pédopornographie numérique ont joué un rôle décisif en alertant les autorités. Une fondation américaine aurait signalé des échanges en ligne suspectés dès début 2025, ce qui a incité les enquêteurs à lancer des vérifications approfondies sur les réseaux utilisés et les voyages en Afrique suivis par l’accusé.
Les médias mentionnent que l’ancien agent menait fréquemment des déplacements professionnels au Kenya, où certains abus auraient été perpétrés. Des enregistrements vidéo capturés lors de ces missions serviraient de preuve principale, selon le parquet. Les détails précis restent confidentiels, notamment ceux liés à son ancienneté et à la nature de ses précédentes missions au sein de la DGSE.
L’affaire est actuellement qualifiée de crime organisé à dimension internationale. Plusieurs pistes sont à l’étude, y compris la recherche de complicités potentielles sur place. Les investigations menées par la justice française pourraient durer plusieurs mois. Aucune audience publique n’a encore été programmée mais l’enquête suit son cours avec des analyses techniques et judiciaires en tandem.

Alino Faso retrouvé mort à Abidjan : les accusations ivoiriennes dévoilées 

L’activiste burkinabè Alain Christophe Traoré, connu sous le pseudonyme Alino Faso, a été retrouvé pendu dans sa cellule à l’École de gendarmerie d’Abidjan le jeudi 24 juillet 2025 à 7 h 30. Le procureur a précisé que l’examen médico-légal concluait à un suicide après une tentative d’auto-mutilation du poignet avec une lame.

Alino Faso avait été arrêté en Côte d’Ivoire le 10 janvier 2025. Les autorités l’ont visé pour des motifs précis : intelligence avec un État étranger susceptible de compromettre la stabilité militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire, complot contre l’autorité de l’État, espionnage et diffusion de fausses informations visant à atteindre le moral de la population et la défense nationale.
Le porte-parole du gouvernement ivoirien avait déclaré en janvier que son arrestation s’était déroulée « en bonne et due forme », sans mettre en cause sa disparition. Aucune charge n’a été rendue publique pendant les mois de détention qui ont suivi.
La révélation du décès le 27 juillet 2025, soit trois jours après les faits, a suscité scepticisme au Burkina Faso. Ni la famille, ni l’ambassade burkinabè n’a reçu d’informations officielles avant la diffusion du communiqué du procureur. Plusieurs acteurs de la société civile et internautes demandent à présent une autopsie indépendante et une enquête impartiale pour vérifier les circonstances de cette mort.
En Côte d’Ivoire, Alino Faso était considéré comme un soutien actif au régime militaire du Burkina Faso. Son influence médiatique reposait notamment sur son appartenance supposée aux “Bataillons d’intervention rapide de la communication (BIR‑C)”, un groupe de cyberactivistes liés aux autorités burkinabè. Il était aussi suspecté d’avoir noué un contact avec un activiste influent des États-Unis pour propager des messages très virulents à l’encontre d’Abidjan.
Installé à Abidjan depuis 2021, il avait ouvert un restaurant communautaire et menait des actions sociales en faveur des déplacés internes du Burkina Faso. Il organisait aussi des événements pour soutenir les autorités de son pays traçant sa propre narration politique au sein de la diaspora.
Au-delà du décès d’un individu, cette affaire interroge sur l’encadrement juridique des influenceurs et activistes ouest‑africains engagés politiquement à l’étranger. Alors que certains États africains mettent en place des mécanismes de médiation et de suivi pour leurs ressortissants en difficulté, le Burkina Faso est resté discret jusqu’à l’annonce publique du décès, ce qui a nourri un sentiment d’abandon ou de postérité.

Action Anticipatoire : la Croix-Rouge malienne engage le dialogue national  

À l’initiative de la Croix-Rouge malienne, la première édition de la plateforme de dialogue national sur l’Action Anticipatoire (AA) s’est ouverte ce mercredi 23 juillet au Centre international de conférences de Bamako. Placée sous le thème « Institutionnaliser l’action anticipatoire au Mali : vers un cadre national durable et inclusif », cette rencontre de trois jours vise à renforcer la résilience des communautés face aux catastrophes climatiques et humanitaires.

Dans une salle remplie de représentants des services de l’État, d’organisations humanitaires, d’experts techniques et de partenaires financiers, l’heure était à l’unité autour d’une ambition d’agir avant que la crise ne frappe.
Coorganisée avec la Plateforme Nationale de Réduction des Risques de Catastrophes (PNRRC), la rencontre marque un tournant vers l’institutionnalisation des Actions Anticipatoires (AA) dans les politiques nationales.
La représentante de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Dorien Dolman, a souligné que cette approche « constitue aujourd’hui une réponse concrète et innovante pour réduire les impacts des catastrophes avant même qu’elles ne surviennent, tout en renforçant la résilience des communautés vulnérables ». Selon elle, entre 2022 et 2024, 7,7 millions de personnes ont été protégées dans le monde grâce à un investissement global de 17,8 millions de francs suisses.
« L’organisation de cette plateforme constitue un moment charnière dans l’histoire de l’action humanitaire anticipatoire au Mali », a affirmé le Secrétaire général de la Croix-Rouge malienne, Nouhoum Maïga. Depuis 2016, la Croix-Rouge malienne mène des actions pilotes de « Forecast-based Financing » (FBF) pour anticiper notamment les inondations, à travers l’élaboration de déclencheurs et l’activation de plans d’actions précoces en coordination avec la Direction Nationale de l’Hydraulique.
Institutionnaliser pour mieux protéger
Pour le Colonel Cheick Fatamady Koné, représentant du Directeur Général de la Protection Civile, l’enjeu est clair : « La mise en œuvre des Actions Anticipatoires n’est plus une option, mais une nécessité stratégique. Ces approches permettent d’agir en amont des crises à partir d’indicateurs prévisionnels fiables, afin de réduire les impacts humanitaires, matériels et économiques des catastrophes. » En 2024, a-t-il rappelé, le Mali a enregistré 95 décès et 154 blessés liés aux aléas climatiques, sans compter les lourdes pertes agricoles et infrastructurelles qui freinent le développement.
Durant ces trois jours, du 23 au 25 juillet, participants et experts vont plancher sur l’intégration des AA dans la stratégie nationale de réduction des risques, les systèmes d’alerte précoce, les données et déclencheurs, ainsi que sur des thématiques comme la digitalisation ou le financement anticipatif.
Des sessions parallèles aborderont notamment l’intégration des AA dans les politiques publiques, l’engagement communautaire ou la limite entre prévention et anticipation.
Des acquis divers
Parmi les acquis déjà enregistrés figurent la mise en place d’un Groupe Technique de Travail sur les AA, l’adoption d’une feuille de route nationale, la cartographie des zones de vulnérabilité, la co-création de prototypes de messages d’alerte et l’élaboration d’un premier jet du plan national AA inondations.
« Ces avancées structurantes posent les jalons d’un système anticipatif efficace et intégré », a salué le Colonel Koné, en rappelant l’engagement des plus hautes autorités, notamment du Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, à placer la gestion des risques et des catastrophes au cœur des politiques publiques.
La FICR en soutien
La FICR, par la voix de Mme Dolman, a réaffirmé son engagement à soutenir la Croix-Rouge malienne dans l’intégration juridique et stratégique des AA, ainsi que la mobilisation des ressources pour leur mise en œuvre effective. Elle a aussi salué le rôle moteur de la Croix-Rouge malienne, « un exemple particulièrement inspirant dans la région », qui a su activer ses plans anticipatoires là où d’autres pays ont échoué faute de coordination.
En ouvrant les travaux de cette première édition de la plateforme de dialogue national sur l’action anticipatoire, le représentant du Directeur Général de la Protection Civile a appelé à « des échanges ouverts, francs et constructifs » pour transformer l’anticipation en un pilier de la protection civile malienne.
« L’espoir des communautés vulnérables repose sur notre capacité à innover, à coopérer et à agir à temps », a-t-il insisté.
Mohamed Kenouvi

Mali/États‑Unis : Stevens plaide pour un partenariat global

En visite à Bamako les lundi 21 et mardi 22 juillet, William B. Stevens, sous‑secrétaire adjoint américain pour l’Afrique de l’Ouest, a multiplié les interventions soulignant la dimension sécuritaire, sanitaire et économique du partenariat entre les États‑Unis et le Mali.

À son arrivée, Stevens a rencontré plusieurs acteurs maliens pour une session d’échanges qu’il a lui‑même qualifiée de franche et amicale, axée sur la lutte contre le terrorisme : « Nous croyons que les États‑Unis et le Mali partagent un intérêt pour combattre le terrorisme ici au Sahel », a‑t‑il déclaré, précisant que les sanctions financières ciblées constituent un moyen de tarir les flux financiers des groupes jihadistes.
Outre la sécurité, Stevens a mis l’accent sur la coopération sanitaire, évoquant sa visite à l’Institut national de santé (NIH) de Point G, qu’il décrit comme un exemple de partenariat transformateur. Il a salué les chercheurs maliens aux avant-postes des essais vaccinaux contre le paludisme et d’autres maladies infectieuses, soulignant les bénéfices concrets pour la région.
Sur le volet économique, Stevens a fait valoir que l’ouverture du Mali au commerce et aux investissements américains dépend largement de l’amélioration du climat des affaires. « Quand le Mali ouvre ses portes, les investisseurs suivront », a‑t‑il affirmé, insistant sur le rôle déclencheur de la coopération commerciale.
Cette visite de Stevens intervient deux semaines après celle de Rudy Atallah, Directeur adjoint principal de la lutte contre le terrorisme au Conseil de sécurité nationale américaine, qui avait rencontré le 9 juillet à Bamako les ministres en charge des Affaires étrangères et de la Sécurité. L’enchaînement de ces rencontres traduit une volonté claire de renforcer le partenariat bilatéral dans un contexte d’intensification des attaques au Mali.
Cet envoi de hauts responsables confirme que Washington mise sur une approche globale du Sahel, mêlant mesures sécuritaires, soutien à la santé publique et stimulation des échanges économiques. L’objectif affiché est de bâtir un partenariat pragmatique, respectueux de la souveraineté malienne, et porteur de stabilité durable.