4ème édition du FoMAH : Une mobilisation collective pour la résilience et l’action humanitaire au Sahel

La 4ème édition du Forum Malien des Acteurs Humanitaires (FoMAH) s’est tenue, ce jeudi 26 décembre 2024, au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), sous le thème « Résilience et action humanitaire dans le Sahel ». Ce rendez-vous annuel, organisé par le consortium S.O.S – Solidarité 223, OPEN Mali et SOPOTOI, a rassemblé plus de 60 organisations humanitaires locales et internationales, ainsi que des représentants de l’État et des collectivités locales.

 

Promulgation du Code Pénal et de Procédure Pénale : Réformes ambitieuses pour la justice  

Le pays a récemment franchi une étape importante dans la modernisation de son système judiciaire avec l’adoption de deux textes majeurs. Il s’agit de la Loi n°2024-027 portant Code Pénal et la Loi n°2024-028 portant Code de Procédure Pénale.

Ces réformes traduisent une ambition de renforcer l’État de droit, de garantir une justice équitable et de mieux protéger les citoyens face aux défis contemporains. Ces deux codes s’inscrivent dans une dynamique d’adaptation aux réalités sociales, tout en restant fidèles aux valeurs culturelles du pays.
Le Code de Procédure Pénale place au centre de ses dispositions le respect des droits des parties. L’article 3 établit clairement le principe de la présomption d’innocence, assurant que toute personne est innocente jusqu’à preuve du contraire devant une juridiction compétente. Par ailleurs, l’article 1 insiste sur la nécessité d’une procédure équitable et contradictoire, où la dignité de toutes les parties, qu’elles soient accusées ou victimes, est préservée. Ce principe est renforcé par les articles 9 à 12, qui offrent aux victimes la possibilité d’exercer une action civile pour obtenir réparation des préjudices subis. Ces éléments traduisent une volonté de rendre la justice plus inclusive et centrée sur les droits des justiciables.
Le Code Pénal, de son côté, introduit des mesures rigoureuses pour lutter contre les infractions sexuelles et les atteintes à la moralité publique. Les articles 325-1 et 325-2 pénalisent les relations qualifiées d’« actes contre nature », avec des peines pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende de 200 000 francs CFA. Ces dispositions, bien qu’enracinées dans une perspective culturelle, vont certainement susciter des débats notamment par rapport à leur conformité avec les standards internationaux. Par ailleurs, les crimes sexuels graves bénéficient d’un délai de prescription prolongé à vingt ans, une avancée significative pour les victimes cherchant justice.
En matière de protection des droits humains, les deux codes adoptent une position ferme face aux pratiques abusives. Le Code Pénal, dans son article 327-11, condamne les mariages forcés, définis comme toute union contractée sans consentement libre et plein des parties, par une peine de cinq ans d’emprisonnement et une amende de 1 000 000 de francs CFA. De même, la lutte contre la traite des personnes est renforcée par les articles 324-27 à 324-31, qui incriminent toute action visant à recruter, transporter, héberger ou recevoir des individus en vue de leur exploitation, qu’elle soit sexuelle, par le travail forcé ou sous forme de servitude. Ces actes sont passibles de peines allant jusqu’à dix ans de réclusion criminelle et une amende de 5 000 000 de francs CFA, des sanctions pouvant être alourdies dans des circonstances aggravantes, notamment en cas d’implication de mineurs.
Le Code de Procédure Pénale, quant à lui, prévoit des outils adaptés pour traiter ces infractions, notamment dans le cadre des flagrants délits, où les pouvoirs des officiers de police judiciaire sont élargis afin de permettre une intervention immédiate et efficace, comme le stipulent les articles 79 à 84.
La lutte contre l’impunité est renforcée par des dispositions précisant l’imprescriptibilité de certains crimes graves. Le Code Pénal, dans ses articles 17 et suivants, stipule que les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et certaines infractions économiques graves ne sont pas soumis à la prescription. En outre, les délits sexuels et les violences basées sur le genre, qui restent des problématiques centrales, font l’objet d’une attention particulière, avec des peines exemplaires pour des actes tels que le harcèlement sexuel (article 327-5) ou l’inceste (article 327-15).
Les réformes touchent également à des aspects procéduraux majeurs. Le Code de Procédure Pénale fixe la prescription des crimes ordinaires à quinze ans, tout en permettant un délai de vingt ans pour les délits sexuels graves, comme indiqué dans l’article 18. Aussi, les mineurs bénéficient de dispositifs éducatifs spécifiques, avec des mesures de réinsertion adaptées à leur âge et leur situation. De plus, le traitement des crimes flagrants est optimisé, garantissant une réactivité accrue dans la collecte des preuves et la mise en œuvre des poursuites.
L’introduction de mécanismes modernes de gestion des peines, comme le sursis avec mise à l’épreuve ou le placement sous surveillance électronique (articles 132-28 et suivants du Code Pénal), illustre la volonté de privilégier la réhabilitation des délinquants lorsque cela est possible. Ces mesures, combinées à une sévérité accrue envers les récidivistes et les crimes graves, traduisent une approche équilibrée entre répression et réinsertion.
Par ailleurs, la mise en œuvre pratique de ces textes reste un défi, notamment dans un contexte où les ressources judiciaires et policières sont limitées. Des acteurs de la société civile appellent à une sensibilisation accrue des parties prenantes et à une formation renforcée des professionnels de la justice.
Certes, les Codes Pénal et de Procédure Pénale traduisent une volonté claire de moderniser le cadre juridique national, tout en répondant aux attentes des citoyens en matière de sécurité, de justice et de dignité. Ces textes représentent une étape importante dans la construction d’un État de droit solide, mais leur succès dépendra de leur application effective et de l’engagement des institutions à respecter les principes qu’ils véhiculent.

Messe de la Nativité : un appel à l’unité et à la paix  

Lors de son message à l’occasion de la célébration de la Nativité et du lancement officiel du Jubilé ordinaire de l’année 2025, Mgr Jonas Dembélé, évêque de Kayes et président de la Conférence épiscopale malienne, a exhorté les Maliens à s’engager pour « bâtir un Mali nouveau, un Mali de paix ».

 

Portant un message d’espérance, il a rappelé que « dans le Christ, notre espérance ne sera jamais déçue ».

Alors que Noël symbolise la joie et l’espérance pour les croyants, Mgr Dembélé a souligné la douleur qui persiste dans de nombreuses familles, particulièrement au Mali, marquées par des pertes humaines et des privations, notamment l’impossibilité d’accéder librement aux lieux de culte. Depuis 2012, le Mali subit les effets dévastateurs de l’insécurité liée aux attaques de groupes armés, entraînant morts, déplacements internes et exils. Face à cette réalité, l’évêque a adressé des vœux de paix, de réconciliation et de solidarité pour le pays.
Une mobilisation collective pour la paix
Dans son message de Noël, Mgr Jonas Dembélé a lancé un appel aux Maliens de toutes confessions – chrétiens, musulmans et adeptes des religions traditionnelles – pour une action commune en faveur de la paix. « Peu importe notre foi, nous devons œuvrer ensemble, main dans la main, pour bâtir un Mali où règnent paix et respect mutuel », a-t-il déclaré. Il a insisté sur le fait que, bien que la paix soit un don divin, elle nécessite aussi des efforts concrets de la part des citoyens. « Construire un « Mali nouveau » implique une transformation intérieure et un engagement sincère à cultiver des sentiments nobles pour promouvoir la paix », a-t-il ajouté.
En adressant ses félicitations et encouragements aux acteurs engagés pour la paix et la sécurité au Mali, Mgr Dembélé a invoqué la bénédiction de l’Enfant Jésus pour que leurs efforts produisent « des fruits abondants et durables ».
Un Jubilé placé sous le signe de l’espérance
Le Jubilé 2025, qui débutera officiellement le 24 décembre 2024 avec l’ouverture de la Porte Sainte à la basilique Saint-Pierre de Rome par le Pape François, portera le thème « Pèlerins d’espérance ». L’évêque de Kayes a annoncé que l’Église au Mali vivra cette année jubilaire dans un esprit d’espérance et de fraternité, tout en mettant l’accent sur l’importance de la prière. « Espérer, c’est croire que Dieu est à nos côtés, même dans les épreuves, et qu’il nous guide à chaque étape de notre vie », a-t-il souligné.
Malgré les défis actuels, Mgr Dembélé demeure convaincu de la possibilité d’un avenir meilleur pour le Mali, un avenir marqué par la paix, la justice et l’unité. Il a conclu en assurant qu’il continuerait à prier pour son pays ainsi que pour un monde « avide de justice et de paix ».

Finances publiques : 110 milliards levés, mais des défis budgétaires majeurs

Le Trésor Public du Mali a levé 110 milliards de francs CFA sur le marché financier de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) lors d’une émission simultanée de Bons et Obligations Assimilables du Trésor, organisée le 23 décembre 2024.

L’opération, initialement prévue pour un montant de 100 milliards de francs CFA, a enregistré un taux de couverture de 116,65 % avec des soumissions totales atteignant 116,65 milliards de francs CFA et un montant net retenu de 106,9 milliards de francs CFA. Les Bons du Trésor à 364 jours ont permis de lever 4,62 milliards de francs CFA avec un rendement moyen pondéré (RMP) de 9,42 %. Les Obligations à 2 ans ont enregistré une absorption totale avec 28,08 milliards de francs CFA levés à un RMP de 6 %, tandis que celles à 3 ans ont également connu une absorption totale avec 73,16 milliards de francs CFA levés à un RMP de 7,46 %. Les Obligations à 5 ans ont permis de mobiliser 4,14 milliards de francs CFA avec un RMP de 8,09 %.

Ces résultats traduisent la confiance des investisseurs dans les instruments financiers publics du Mali, particulièrement pour les titres à maturités moyennes. Cependant, la dépendance accrue aux Bons Assimilables du Trésor à maturité courte impose une pression significative sur les finances publiques, exigeant des remboursements rapides susceptibles de compromettre la stabilité budgétaire. Par ailleurs, le rôle prépondérant des banques maliennes, principaux souscripteurs de ces titres, concentre le risque financier et limite leur capacité à financer le secteur privé, notamment les PME qui sont cruciales pour la croissance économique.
Dans un contexte marqué par un déficit budgétaire de 686,631 milliards de francs CFA, des dépenses prévues à 3 063,742 milliards et des recettes estimées à 2 377,111 milliards de francs CFA pour 2024, les marges de manœuvre restent réduites. La transition politique en cours, caractérisée par des incertitudes, affecte également la confiance des investisseurs internationaux et complique la mise en œuvre de politiques économiques durables.
Pour répondre à ces défis, il est impératif d’allonger les maturités des instruments financiers pour réduire les pressions à court terme, de diversifier les sources de financement en mobilisant davantage de partenariats public-privé et de renforcer les recettes internes à travers une réforme fiscale ambitieuse. Une stabilité politique et des réformes structurelles sont indispensables pour restaurer la confiance des investisseurs, attirer des financements extérieurs et stimuler une croissance économique soutenue.

France : François Bayrou dévoile un gouvernement de continuité sous tension  

Le 23 décembre 2024, François Bayrou, nommé Premier ministre par Emmanuel Macron, a présenté la composition de son gouvernement de 36 membres. Ce cabinet, marqué par la continuité, intègre des figures politiques expérimentées, y compris deux anciens Premiers ministres, Manuel Valls et Élisabeth Borne, tout en excluant des représentants du Nouveau Front populaire, principal groupe d’opposition au Parlement, ainsi que des cadres du Parti socialiste.

Manuel Valls, ancien Premier ministre sous François Hollande, est nommé ministre des Outre-mer, malgré les controverses liées à son parcours, notamment son échec électoral en Catalogne. Élisabeth Borne, également ancienne Première ministre, prend la tête du ministère de l’Éducation nationale, suscitant des débats en raison de son bilan. Sébastien Lecornu conserve son poste de ministre des Armées, chargé de superviser la restructuration de l’armée française, notamment en Afrique. Éric Lombard, ancien directeur général de la Caisse des dépôts, est nommé ministre de l’Économie, une tâche délicate alors que le précédent gouvernement a été renversé sur des questions budgétaires. Bruno Retailleau reste ministre de l’Intérieur, tandis que Gérald Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur, devient ministre de la Justice.
Ce gouvernement ne comporte pas de membres du Nouveau Front populaire ni de cadres du Parti socialiste. Les tentatives de François Bayrou de former un gouvernement d’union nationale ont échoué face au refus des Socialistes et à l’hésitation des Républicains, le contraignant à s’appuyer principalement sur les alliés centristes de la majorité présidentielle. Bayrou a annoncé qu’il prononcera sa déclaration de politique générale devant le Parlement le 14 janvier 2025, sans solliciter de vote de confiance, une décision stratégique pour éviter un rejet dans un Parlement fragmenté.
La formation de ce gouvernement intervient après la chute du cabinet de Michel Barnier, renversé par une motion de censure liée à des désaccords sur le budget. La situation reste précaire pour François Bayrou, car une nouvelle motion de censure pourrait entraîner la dissolution de l’Assemblée nationale et des élections anticipées. La capacité du gouvernement à faire adopter le budget 2025 sera déterminante pour sa survie politique.
Ces événements mettent en lumière la fragilité de la position d’Emmanuel Macron dans la dernière phase de son mandat. L’absence de majorité parlementaire stable complique la mise en œuvre de son agenda politique et pourrait limiter sa capacité à mener à bien les réformes envisagées avant la fin de son quinquennat. En outre, la situation actuelle affaiblit la position de Macron à l’approche de l’élection présidentielle de 2027, rendant incertaine sa capacité à présenter un candidat solide et à défendre un bilan positif. Le gouvernement Bayrou, bien que composé de personnalités expérimentées, fait face à des défis majeurs sur les plans économique et politique, ainsi que sa capacité à naviguer dans un paysage parlementaire fragmenté déterminera sa survie et l’issue des réformes engagées.

Développement agricole : L’ONG Sasakawa Africa Association met en lumière ses projets dans la commune du Mandé

Dans le cadre de ses journées médiatiques 2024, l’ONG Sasakawa Africa Association, accompagnée de ses partenaires et d’une forte délégation de journalistes, a effectué le 18 décembre 2024 une visite de terrain à Badougou Nafadji et Djoliba, dans la commune rurale du Mandé. L’objectif était de mettre en lumière les différents projets mis en œuvre dans ces localités.

Les journées médiatiques constituent une vitre pour l’ONG Sasakawa Africa Association afin de faire découvrir ses réalisations qui ont des impacts positifs sur la vie des communautés rurales.
Au total, 10 coopératives agricoles, réunies au sein du Centre de production, de post-récolte, de commercialisation et de formation (PHTC) de Samanko, ont bénéficié des réalisations du projet LINSAC-MOFA, visant à améliorer les moyens de subsistance et la nutrition au Mali.
Ce projet de l’ONG Sasakawa Africa Association a notamment permis la construction et l’électrification d’un centre de formation, équipé de matériel informatique et didactique pour les 10 coopératives. Il a également conduit à l’établissement d’un magasin de stockage de 200 tonnes, conçu pour réduire les pertes post-récolte et faciliter la vente groupée, ainsi qu’à l’acquisition de deux tracteurs de 50 chevaux pour mécaniser les activités agricoles. Enfin, la réhabilitation d’une retenue d’eau a favorisé l’agriculture.
Chacune des 10 coopératives a aussi bénéficié de la création d’un site maraîcher, équipé de forages et de châteaux d’eau pour assurer une production maraîchère en toute saison, ainsi que de la distribution d’équipements essentiels tels que des brouettes, des arrosoirs, des pioches, des intrants, des bottes et des râteaux.
Le projet LINSAC-MOFA a également favorisé l’installation d’équipements modernes pour la transformation alimentaire et a contribué au renforcement des capacités, ainsi qu’à la promotion de l’inclusion sociale dans ces villages, à travers des formations techniques et pratiques couvrant plusieurs thématiques clés, notamment l’agriculture régénératrice, l’agriculture sensible à la nutrition et l’agriculture orientée vers le marché.
En outre, l’ONG Sasakawa Africa Association a formé chaque coopérative des 10 villages à la création de plans d’affaires et les a orientées vers des sociétés de financement, permettant à 8 coopératives de bénéficier de financements allant jusqu’à 15 millions FCFA.
Au cours de cette visite de terrain, les bénéficiaires des différents projets de Sasakawa Africa Association ont partagé leurs témoignages sur les réalisations phares et les changements qu’a apportés cette ONG dans leur vie communautaire.
Selon différents témoignages recueillis, ces approches innovantes développées par l’ONG Sasakawa Africa Association ont contribué à lutter contre la malnutrition infantile et à promouvoir une alimentation saine et diversifiée.
« Avant, nos récoltes ne couvraient pas notre consommation annuelle. Mais depuis l’arrivée de Sasakawa avec ses initiatives maraîchères, nous parvenons à conserver nos récoltes jusqu’à l’hivernage suivant », a déclaré Nansira Keita, membre de la coopérative « Union » dans le village de Nafadji.
« Sasakawa a contribué à transformer notre manière de cultiver et à booster notre productivité grâce à des matériels mécaniques », a-t-elle ajouté.
La Sasakawa Africa Association est une ONG internationale fondée en 1986. Elle propose des activités de vulgarisation pour promouvoir des technologies agricoles améliorées auprès des exploitants familiaux en Afrique depuis plus de 35 ans. Elle est présente au Mali depuis 1996.
Mohamed Kenouvi

Sortie du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO : l’ONU alerte sur un risque pour la démocratie en Afrique de l’Ouest

Depuis l’annonce, le 28 janvier 2024, du retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), les développements se sont accélérés, suscitant de vives préoccupations quant à l’avenir de la démocratie et de la stabilité dans la région.

Le 13 décembre 2024, les autorités militaires des trois pays ont réaffirmé le caractère « irréversible » de leur décision de quitter la CEDEAO, malgré les tentatives de médiation de l’organisation régionale.
En réponse, lors du sommet du 15 décembre 2024 à Abuja, la CEDEAO a pris acte de cette décision et a établi une période de transition du 29 janvier au 29 juillet 2025 pour formaliser le départ des trois États.
L’Organisation des Nations Unies (ONU) et plusieurs acteurs internationaux ont exprimé leur préoccupation face à cette situation, craignant une déstabilisation de la région et une remise en cause des efforts prodémocratiques. Des craintes subsistent quant au fait que le retrait de ces pays puisse affaiblir les mécanismes régionaux de promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance, qui sont essentiels pour la stabilité de l’Afrique de l’Ouest.
Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la CEDEAO pose un défi majeur aux initiatives prodémocratiques de l’organisation. La CEDEAO, qui a joué un rôle clé dans la promotion de la démocratie et la prévention des coups d’État dans la région, voit son influence potentiellement diminuée. Les programmes visant à renforcer la gouvernance démocratique, les droits de l’homme et l’État de droit pourraient être entravés par l’absence de ces États membres.
Perspectives d’avenir
Face à cette situation, l’ONU et d’autres partenaires internationaux appellent au dialogue entre la CEDEAO et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) afin de trouver des solutions consensuelles. L’objectif est de préserver les acquis démocratiques dans la région et d’assurer une coopération efficace contre les défis communs, notamment le terrorisme et l’insécurité.
C’est ainsi que des appels ont été lancés aux acteurs régionaux et internationaux pour qu’ils travaillent ensemble au renforcement des mécanismes de gouvernance démocratique et évitent une érosion des progrès réalisés au cours des dernières décennies en Afrique de l’Ouest. Le maintien de la stabilité et de la démocratie dans la région dépendra de la capacité des parties prenantes à surmonter ces défis par le dialogue et la coopération.

Rentrée Solennelle de l’AMA-CESTI : Décryptage des enjeux migratoires et climatiques

Le samedi 21 décembre 2024, la Maison de la Presse de Bamako a accueilli la rentrée solennelle de l’Amicale des Anciens Étudiants et Stagiaires Maliens du CESTI de Dakar (AMA-CESTI). Cet événement, placé sous le thème « Migrations, Genre et Changements climatiques : comment construire et diffuser une bonne information ? », a rassemblé experts, journalistes, chercheurs et acteurs institutionnels pour aborder des défis mondiaux à travers le prisme des médias.

Le thème expose l’interconnexion entre migrations, changements climatiques et genre, révélant des enjeux à la fois globaux et locaux. Les perturbations climatiques exacerbent les migrations, touchant particulièrement les femmes, souvent les plus vulnérables dans les contextes de crises économiques et sociales. Face à cette situation, il a été reconnu le rôle stratégique des médias pour sensibiliser, déconstruire les préjugés et influencer les politiques publiques.
Dans son mot de bienvenue, le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté a félicité l’AMA-CESTI pour le choix de ce thème important. Avant d’appeler les journalistes à s’impliquer davantage sur cette question d’actualité. De son côté, le président de L’AMA-CESTI, Tiégoum Boubèye Maïga a insisté sur la responsabilité des journalistes dans la production d’une information véridique et stratégique pour atténuer les effets des migrations illégales et du changement climatique. Il a rappelé l’importance de la formation continue pour les professionnels de l’information.
« Les migrations sont une tragédie humaine qui ne peut être abordée sans un traitement rigoureux et professionnel de l’information. Les journalistes doivent être des vecteurs de sensibilisation et des acteurs du changement pour encourager des réponses appropriées » a-t-il encouragé.
Pour sa part, le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a mis en avant des chiffres marquants pour contextualiser les enjeux migratoires. Selon les Nations Unies, sur les 281 millions de migrants internationaux dans le monde, 36 millions sont africains, mais 80 % de ces migrations africaines se font à l’intérieur du continent. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération renforcée entre les États africains et les médias pour une gestion humaine et efficace des flux migratoires.
« Les migrations, loin d’être une fuite massive vers l’Europe comme certains l’imaginent, sont principalement internes au continent africain. Cette réalité mérite une couverture médiatique équilibrée pour déconstruire les perceptions erronées. Les médias sont essentiels pour alerter sur les causes réelles des migrations, notamment les effets des changements climatiques » a relevé le ministre.
Deux figures majeures ont enrichi les discussions :
Siratigui Traoré, ancien journaliste à l’ORTM, a souligné l’importance des médias pour fournir des informations équilibrées, notamment pour prévenir les migrations forcées liées à des crises économiques ou climatiques.
Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré, spécialiste des questions de genre, a exposé les répercussions des changements climatiques sur les femmes, appelant à inclure leurs voix dans les récits médiatiques.
Les échanges ont porté sur plusieurs axes importants. Ainsi, un accent a été mis sur l’importance de produire une information journalistique rigoureuse pour déconstruire les stéréotypes et sensibiliser sur les véritables causes des migrations.
Le rôle des médias dans la mobilisation des décideurs et des communautés autour des enjeux climatiques et migratoires à également été souligné. Il en est de même pour la nécessité d’une synergie entre les gouvernements, les ONG et les médias pour renforcer la résilience des populations vulnérables.
Tous les intervenants ont insisté sur l’urgence d’une action collective. Le président de l’AMA-CESTI a exhorté les journalistes à collaborer avec les institutions publiques et les organisations internationales pour promouvoir des politiques adaptées aux défis migratoires et climatiques. Le ministre, quant à lui, a souligné que les migrations ne sont pas un problème à résoudre mais une réalité à gérer de manière humaine et stratégique.
Cette rentrée solennelle de l’AMA-CESTI a ouvert la voie à un journalisme plus engagé et inclusif, capable de répondre aux défis complexes de notre époque. En articulant migrations, genre et climat, cet événement a dévoilé le rôle majeur des médias pour construire un avenir durable, où l’information devient un levier de changement. AMA-CESTI réitère son engagement à accompagner les professionnels des médias dans cette mission essentielle pour le développement durable et la justice sociale.

CHAN 2025 : La Mauritanie bat le Mali à l’aller, un match retour décisif à Bamako

Les Mourabitounes de Mauritanie ont pris une option sérieuse pour la qualification au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2025 en battant les Aigles locaux du Mali sur le score de 1-0, ce dimanche 22 décembre 2024.

Cette rencontre, disputée à Nouakchott, a mis en lumière une équipe mauritanienne solide et opportuniste, qui a su tirer profit de son avantage à domicile pour prendre l’ascendant dans cette double confrontation.

Le match retour, prévu le dimanche 29 décembre 2024, se tiendra au Stade du 26 mars à Bamako. Ce rendez-vous est d’une importance capitale pour les Aigles du Mali, qui devront impérativement s’imposer avec au moins deux buts d’écart pour renverser la situation et décrocher leur ticket pour la phase finale du CHAN 2025. Une victoire 1-0 en leur faveur entraînerait une séance de tirs au but, ajoutant une pression supplémentaire aux joueurs et à l’encadrement technique.
L’édition 2025 du CHAN se déroulera pour la première fois dans trois pays : le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Prévue du 1ᵉʳ au 28 février 2025, cette compétition réservée exclusivement aux joueurs évoluant dans leurs championnats nationaux représente une opportunité unique de briller sur la scène continentale. Pour les Aigles du Mali, ce serait également l’occasion de redorer leur blason après un début de campagne compliqué.
Un défi de taille pour les Aigles
Le Mali devra se montrer efficace et discipliné pour renverser la situation face à une équipe mauritanienne déterminée et bien organisée. Les supporters maliens, connus pour leur ferveur, seront sans aucun doute au rendez-vous pour pousser leur équipe à la victoire dans ce match décisif.
Le duel du 29 décembre s’annonce comme un moment intense de football pour ces deux nations ouest-africaines, où l’honneur et une place parmi les meilleures équipes du continent sont en jeu.

AES vs CEDEAO : Refus du délai, alerte maximale et rappel des tensions au Sommet d’Abuja

Ce dimanche 22 décembre 2024, le Collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES) a diffusé un communiqué ferme et sans concession, lu au journal de 20 heures sur la télévision nationale malienne. Cette déclaration, portée par le Général Assimi Goïta, président de l’AES, rejette catégoriquement la proposition de la CEDEAO de prolonger de six mois le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

Selon l’AES, cette décision est perçue comme une « tentative de déstabilisation orchestrée par des puissances néocoloniales, notamment la France, appuyées par certains États membres de la CEDEAO ». En réponse, l’AES a décrété une mise en alerte maximale de ses forces de défense et de sécurité et a appelé à la vigilance accrue des populations.

Le sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu le 15 décembre 2024 à Abuja, avait marqué une étape clé dans la gestion des relations tendues avec les trois pays membres de l’AES. Lors de cette rencontre, les chefs d’État de la CEDEAO ont décidé d’acter le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger, prévu initialement pour le 29 janvier 2024, tout en proposant une période de six mois supplémentaires, jusqu’en juillet 2024, pour définir les modalités pratiques de ce départ. Cette décision visait à explorer une éventuelle réintégration de ces États tout en permettant à la CEDEAO de mieux préparer la transition, notamment à travers la délocalisation de ses bureaux et la réorganisation institutionnelle. Toutefois, cette proposition a été rejetée catégoriquement par l’AES.
Dans son communiqué, l’AES a réaffirmé le caractère irréversible et immédiat du retrait de ses membres de la CEDEAO, qualifiant la prolongation de six mois de « tentative dilatoire ». Selon les dirigeants de l’AES, cette décision aurait pour but de permettre aux puissances étrangères, notamment la France, de renforcer des stratégies de déstabilisation dans la région. L’AES accuse également certains dirigeants de la CEDEAO d’être manipulés par des agendas étrangers, sapant ainsi les efforts de souveraineté et d’intégration régionale que la Confédération des États du Sahel entend incarner.
En réponse à cette situation, l’AES a pris des décisions sécuritaires d’envergure. Les forces armées des trois pays membres ont été placées en état d’alerte maximale pour contrer toute menace, qu’elle soit interne ou externe. L’AES a également annoncé la mise en place d’un théâtre unique d’opérations militaires couvrant l’ensemble de l’espace confédéral, ce qui permet une coordination renforcée face aux défis sécuritaires communs, tout en maintenant les opérations militaires nationales. Par ailleurs, un appel a été lancé aux populations pour redoubler de vigilance et collaborer étroitement avec les forces de sécurité. Elles sont invitées à signaler tout comportement suspect et à rejeter catégoriquement toute tentative d’enrôlement dans des groupes terroristes.
Le communiqué de l’AES accuse ouvertement la France de dissimuler ses ambitions néocoloniales derrière la fermeture apparente de certaines bases militaires. Selon l’AES, ces bases seraient remplacées par des dispositifs plus discrets mais tout aussi opérationnels. L’AES dénonce également un soutien logistique et financier apporté à des groupes armés dans des zones frontalières sensibles, notamment entre le Niger et le Nigeria, le Niger et le Bénin, ainsi que le Burkina Faso et le Bénin. Ces activités viseraient à alimenter une instabilité régionale, compromettant ainsi les efforts sécuritaires de l’AES.
Incident diplomatique entre le Niger et le Nigeria
La situation s’est également tendue sur le plan diplomatique, notamment entre le Niger et le Nigeria. Récemment, le ministre des Affaires étrangères du Niger a convoqué la chargée d’affaires de l’ambassade du Nigeria à Niamey pour protester contre l’installation présumée de bases militaires étrangères à la frontière entre les deux pays. L’AES soupçonne que ces installations pourraient servir de plateforme pour des actions visant à déstabiliser la région et compromettre la souveraineté du Niger.
Les tensions entre l’AES et la CEDEAO démontrent des divergences profondes sur les questions de souveraineté et de gouvernance régionale. Alors que la CEDEAO cherche à préserver son intégrité et son influence dans la région, l’AES entend s’affirmer comme une entité souveraine et indépendante, rejetant toute ingérence étrangère. Toutefois, cette crise risque d’avoir des répercussions majeures sur la stabilité régionale, notamment dans la lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires.
À l’approche de l’échéance de janvier 2025, les tensions entre l’AES et la CEDEAO semblent s’aggraver, laissant peu de place à un compromis. L’AES, forte de sa dynamique souverainiste, devra relever des défis sécuritaires et diplomatiques de taille, tandis que la CEDEAO devra ajuster ses stratégies pour éviter une escalade régionale. La stabilité et la paix au Sahel restent suspendues à l’issue de cette confrontation entre deux visions diamétralement opposées de l’avenir de la région.

AIPMK : Pose de la première pierre de la nouvelle Tour de contrôle moderne et du Bloc Technique

Le Premier ministre a présidé le samedi 21 décembre, une cérémonie consacrée à la pose de la première pierre de la nouvelle Tour de contrôle moderne et du Bloc Technique de l’Aéroport international Président Modibo KEITA Sénou. Cet événement a également marqué l’inauguration officielle de la nouvelle Base de sauvetage et de lutte contre l’incendie (SLI).

Plusieurs membres du Gouvernement ainsi que le Directeur général de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) étaient présents, témoignant de l’importance de ces projets pour le renforcement de la sûreté et de la sécurité aériennes au Mali.
Le coût de la construction de la Tour de contrôle et du Bloc technique s’élève à 4,45 milliards de francs CFA, avec un délai d’exécution de 30 mois. Quant à la nouvelle caserne des pompiers, elle représente un investissement supplémentaire de plus de 1,3 milliard de francs CFA. Ces infrastructures ambitieuses s’inscrivent dans une vision globale de modernisation et de développement de l’aéroport, considéré comme une infrastructure stratégique pour le pays.
Dans son discours, Mme Dembélé Madina Sissoko, Ministre des Transports et des Infrastructures, a détaillé les caractéristiques de ces nouvelles installations. La Tour de contrôle, construite sur une structure de R+7, abritera des services de navigation aérienne et de veille météorologique. Le Bloc technique, quant à lui, conçu en R+2, regroupera les services techniques de la Représentation de l’ASECNA, optimisant ainsi les opérations de maintenance et de supervision.
Le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, a souligné l’importance stratégique de ces projets pour la sécurité et la sûreté aérienne au Mali. Interrogé par la presse, il a rappelé que ces réalisations interviennent dans un contexte national marqué par des défis sécuritaires et économiques majeurs. « Ces infrastructures sont le fruit de l’engagement des autorités maliennes à offrir un cadre de travail moderne et approprié, garantissant ainsi des services de qualité en navigation aérienne et météorologie, » a-t-il déclaré.
Cet effort d’investissement est d’autant plus significatif qu’il a été réalisé en partenariat avec l’ASECNA, organisme régional jouant un rôle central dans la sécurité et la gestion du trafic aérien en Afrique. Le Directeur général de l’ASECNA a également pris la parole pour féliciter les autorités maliennes pour leur vision et leur détermination.
La construction de ces infrastructures marque une étape majeure dans le processus de modernisation de l’aéroport international Président Modibo KEITA Sénou, porte d’entrée principale du Mali. Ce projet renforce non seulement la capacité opérationnelle de l’aéroport, mais positionne également le Mali comme un acteur crédible et engagé dans le domaine du transport aérien.
Avec un délai de réalisation ambitieux et une implication forte des partenaires techniques et financiers, cette initiative est une promesse d’avenir pour le secteur aérien malien.
La modernisation de l’aéroport Président Modibo KEITA Sénou, véritable porte d’entrée économique et diplomatique du pays, s’inscrit ainsi dans une dynamique de progrès et de résilience face aux défis.

5e congrès ordinaire de l’URD : Un nouveau Bureau exécutif et des réformes pour renforcer la présence politique

L’Union pour la République et la Démocratie (URD) a organisé son 5ᵉ congrès ordinaire au Centre International de Conférences de Bamako (CICB), le samedi 21 décembre 2024. Ces Assises ont rassemblé des délégués venus de toutes les régions du Mali, témoignant de la vitalité et de l’engagement des militants du parti. 

Plus de 1 300 délégués étaient présents et la salle principale, pleine à craquer, a obligé les organisateurs à installer des écrans géants pour accueillir les nombreux militants restés à l’extérieur.
Lors de ce congrès, un Bureau Exécutif National (BEN) consensuel de plus de 300 membres a été mis en place pour un mandat de cinq ans. Gouagnon Coulibaly, président sortant, a été reconduit à l’unanimité, consolidant ainsi son leadership et la confiance que lui accordent les membres du parti. Par ailleurs, Abass Diallo, acteur clé dans la fondation de l’URD en 2003 et fidèle collaborateur de feu Soumaïla Cissé, a été reconduit à la commission des finances, poste qu’il occupe depuis la création du parti.
Les délégués ont approuvé des amendements aux statuts et au règlement intérieur de l’URD, visant à adapter le fonctionnement du parti à la nouvelle réorganisation territoriale et administrative du pays. Désormais, l’URD compte 166 sections à l’intérieur du pays et 44 sections à l’extérieur, renforçant ainsi sa présence territoriale. Ces modifications reflètent la volonté de l’URD de rester en phase avec les évolutions institutionnelles du Mali.
Appel à la cohésion nationale et à la réconciliation
Dans son discours, Gouagnon Coulibaly a salué les avancées de la Transition malienne, notamment l’adoption d’une nouvelle Constitution et la création de l’Alliance des États du Sahel. Il a également plaidé pour la libération des détenus politiques et le retour des exilés, soulignant l’importance de l’apaisement du climat socio-politique pour le développement harmonieux du pays. Ce 5ᵉ congrès, placé sous le thème « L’URD pour la paix, la prospérité, le renouveau politique et social du Mali », a également réuni plusieurs partis politiques amis, témoignant de la reconnaissance et du respect qu’inspire l’URD au-delà de ses rangs.
Préparation des échéances électorales
Le congrès a défini une feuille de route stratégique en vue des prochaines élections générales. L’URD ambitionne de présenter des candidats compétitifs et de jouer un rôle déterminant sur l’échiquier politique national, réaffirmant ainsi son engagement en faveur de la démocratie et du progrès social. Cette ambition s’inscrit dans la continuité des victoires électorales obtenues grâce au leadership de feu Soumaïla Cissé et au travail acharné des figures majeures du parti, dont Abass Diallo.
Depuis le décès de son leader charismatique, Soumaïla Cissé, en décembre 2020 des suites du COVID-19, l’URD a traversé une période de bouleversements. Cissé, ancien chef de file de l’opposition malienne, avait été enlevé le 25 mars 2020 par des groupes armés alors qu’il faisait campagne pour les élections législatives dans la région de Tombouctou. Il avait été libéré le 6 octobre 2020, après plus de six mois de captivité.
Sa disparition a laissé un vide au sein du parti, entraînant des départs de figures influentes mécontentes de la nouvelle orientation prise par l’URD. Cependant, le 5ᵉ congrès ordinaire a prouvé la résilience du parti. Sous la direction de leaders comme Gouagnon Coulibaly et Abass Diallo, l’URD a maintenu la cohésion et l’unité de ses rangs, malgré les divisions et les convoitises.
Abass Diallo, homme de confiance de feu Soumaïla Cissé, a particulièrement contribué à préserver l’héritage de ce dernier et à conduire le parti à travers ces défis. Sa rigueur, sa fidélité et son sens des responsabilités ont permis de consolider les acquis de l’URD et de lui assurer une place de premier plan sur l’échiquier politique national.
Ce congrès marque une étape importante dans la refondation de l’URD, qui aspire à renforcer sa position sur la scène politique malienne et à contribuer activement à la consolidation de la démocratie et de la paix dans le pays.

 

Ségou : Commémoration de la Journée internationale des migrants 2024

La salle de conférence de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Ségou a accueilli, le jeudi 19 décembre, le lancement officiel de la Journée Internationale des Migrants, édition 2024.

Pour la circonstance, le présidium était occupé par le Premier Ministre le Général de Division Abdoulaye Maïga, le ministre des Maliens établis à l’Exterieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher.
L’événement a réuni les autorités administratives et communales de Ségou, des représentants des partenaires techniques et financiers, des services techniques, des organisations de la société civile, des notables et d’autres personnalités de la région.
Le thème retenu pour cette édition est : « Migrations, Genre et Changements climatiques : quelle protection pour les personnes en mobilité ? ». Ce thème met l’accent sur la protection des migrants, particulièrement les populations vulnérables, dans un contexte mondial marqué par les changements climatiques.
D’après l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), plus de 30 000 migrants ont perdu la vie ou disparu au cours des dix dernières années en tentant de rejoindre l’Europe, avec 8 606 décès enregistrés en 2023 et 6 997 en 2024.
Le Ministère des Maliens Établis à l’Extérieur, en collaboration avec l’OIM, a mis en œuvre des mesures pour réduire les impacts de la migration irrégulière. Ces efforts ont permis le retour volontaire et digne de plus de 44 000 Maliens au cours des dernières années, dont 9 000 en 2024, ainsi que la réinsertion socio-économique de 33 000 personnes.

Agansi Awards: 10 artistes plasticiens primés lors de la 1ère édition

La première édition des Agansi Awards, une cérémonie de récompense en l’honneur des artistes plasticiens, s’est déroulée le 14 décembre 2024 au complexe culturel Blonba de Bamako.

Au total, 25 prix ont été décernés à des artistes plasticiens et à d’autres acteurs de la culture malienne. Parmi ces artistes, 10 proviennent du programme « Les artistes de Agansi ».
Le programme « Les artistes de Agansi », lancé en 2021, consiste à offrir des opportunités de renforcement des capacités et de suivi des artistes plasticiens. À la suite d’un appel à candidatures, ces 10 artistes ont été retenus et ont bénéficié de résidences de création, d’ateliers thématiques, ainsi que d’une campagne digitale pour leur donner de la visibilité.
Cette soirée des Awards, qui clôturait ce programme en cours depuis 3 ans, a également été l’occasion pour la plateforme Agansi de décerner des attestations de reconnaissance à l’ancienne génération d’artistes plasticiens du Mali, ainsi qu’à ses différents partenaires.
« Nous avons constaté que les plasticiens sont de grands travailleurs, mais malheureusement, ils ne sont pas connus. Les initiatives que nous portons à Agansi consistent à mettre en lumière les arts plastiques, à offrir des opportunités de renforcement des capacités et de suivi des artistes plasticiens », a souligné Massira Touré, promotrice de la plateforme Agansi.
Agansi est une plateforme de diffusion pour la production, la commercialisation, la distribution et la conservation des œuvres des créateurs d’arts plastiques. Elle met l’accent sur les artistes d’Afrique en général et du Mali en particulier.
Mohamed Kenouvi

Afrique de l’Ouest et le Sahel: le dernier rapport de l’ONU appelle à une réponse urgente et coordonnée

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a reçu ce vendredi une présentation détaillée du dernier rapport du Secrétaire général sur la situation en Afrique de l’Ouest et au Sahel, couvrant la période du 1ᵉʳ juillet au 30 novembre 2024. Présenté par Leonardo Santos Simão, Représentant spécial et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), ce document souligne les défis importants dans une région marquée par l’instabilité politique, les violences armées et une crise humanitaire sans précédent.

Le rapport souligne les incertitudes entourant les transitions politiques dans plusieurs pays du Sahel. Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, les gouvernements de transition ont consolidé leur Alliance du Sahel tout en confirmant leur retrait irrévocable de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En revanche, la Guinée a choisi de maintenir son adhésion, optant pour une approche différente face aux sanctions de l’organisation régionale.
Des progrès notables sont cependant rapportés dans les réformes institutionnelles, notamment en Gambie et en Sierra Leone, où les processus constitutionnels avancent malgré des contextes socio-politiques complexes. La région reste néanmoins confrontée à des tensions électorales, avec des échéances majeures prévues en Côte d’Ivoire (2025) et des élections législatives reportées en Guinée-Bissau.
L’insécurité demeure un défi majeur. Le rapport révèle que plus de 8 000 décès ont été recensés en raison de violences intercommunautaires et d’attaques terroristes, principalement dans le Sahel central (Burkina Faso, Mali, Niger). Ces actes sont exacerbés par des conflits entre groupes armés non étatiques et des tensions locales.
Malgré les efforts de la Force multinationale mixte pour sécuriser le bassin du lac Tchad, des divergences stratégiques entre les États membres limitent l’efficacité des actions concertées contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.
Une crise humanitaire alarmante
Les défis sécuritaires s’accompagnent d’une crise humanitaire sans précédent. Plus de 29 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire urgente, un chiffre en hausse de 20 % par rapport à l’année précédente. Les inondations généralisées ont aggravé la situation, affectant plus de 2,5 millions de personnes, notamment au Nigeria et au Ghana.
Le rapport indique également le sort de 10 millions de déplacés internes et 1,4 million de réfugiés, contraints de fuir les violences ou les impacts du changement climatique. Les besoins humanitaires restent massifs, avec un financement partiellement couvert à hauteur de 60 %.
Sur le plan économique, la région subit les contrecoups des instabilités politiques et climatiques. La croissance prévue pour 2024 stagne à 3,8 %, loin des performances nécessaires pour relever les millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Les sanctions de la CEDEAO, notamment contre les pays en transition, ont entraîné des contractions économiques significatives, atteignant -1,5 % dans certains cas.
Le rapport du Secrétaire général appelle à une intensification des efforts pour répondre aux crises multidimensionnelles. Parmi les recommandations clés figurent le renforcement de la gouvernance démocratique, à travers un soutien technique et financier aux processus électoraux et aux réformes institutionnelles; une meilleure coordination des efforts sécuritaires, notamment en harmonisant les stratégies régionales contre le terrorisme et en impliquant davantage les populations locales; une réponse humanitaire accrue, avec une mobilisation internationale pour combler les déficits de financement des interventions d’urgence; et l’intégration des défis climatiques, afin de renforcer la résilience des communautés affectées par les chocs environnementaux.
M. Simão a conclu sa présentation en exhortant la communauté internationale à agir rapidement pour éviter une aggravation de la situation. « La stabilité de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel est une condition essentielle pour la paix et le développement mondial. Nous devons travailler ensemble pour transformer les défis actuels en opportunités de reconstruction et de résilience » precise-t-il.

Nicolas Sarkozy : la Cour de cassation confirme sa condamnation pour corruption et trafic d’influence

L’ancien président de la République française, Nicolas Sarkozy, a vu son pourvoi rejeté ce mercredi 18 décembre 2024 par la Cour de cassation. Cette décision rend définitive sa condamnation à trois ans de prison, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique.

Les faits remontent à 2014 lorsque Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, utilisaient des téléphones sous un pseudonyme pour échanger des informations confidentielles. Les enquêteurs ont mis en lumière une tentative de corruption envers Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de cassation. En échange de renseignements sur une procédure judiciaire en cours, Sarkozy aurait promis au magistrat un poste de prestige à Monaco.
Ces révélations ont donné naissance à l’« affaire des écoutes », ou « affaire Bismuth », qui a ébranlé la classe politique française. Malgré les arguments de la défense, qui dénonçaient des méthodes contestables lors de l’enquête, les juridictions successives ont confirmé la culpabilité de l’ancien président.
En mars 2021, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné Nicolas Sarkozy à trois ans de prison, dont un an ferme. Cette peine avait été confirmée en mai 2023 par la cour d’appel de Paris. La décision de ce 18 décembre 2024 de la Cour de cassation ferme définitivement la voie des recours pour l’ancien président, qui devra exécuter sa peine sous surveillance électronique.
En plus de cette peine, Nicolas Sarkozy est frappé d’une interdiction d’exercer des fonctions publiques pendant trois ans, compromettant tout éventuel retour en politique.
Réactions et perspectives judiciaires
Nicolas Sarkozy a vivement réagi à la décision, affirmant son intention de saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour contester le déroulement de son procès. Cependant, ce recours ne suspend pas l’exécution de sa peine.
L’ancien président fait également face à d’autres procédures, notamment dans le cadre du financement présumé illégal de sa campagne de 2007 par le régime de Mouammar Kadhafi. Un procès est prévu pour janvier 2025, où il encourt des peines supplémentaires.
Cette condamnation est un signal fort envoyé par la justice française, affirmant que nul n’est au-dessus des lois, y compris les plus hauts responsables politiques. Elle soulève néanmoins des interrogations sur l’impact à long terme sur la confiance des citoyens dans les institutions démocratiques.

Développement du Liptako-Gourma : Bamako accueille le 1er Forum International

Du 10 au 13 décembre 2024, Bamako a abrité le Premier Forum International sur le Développement Territorial du Liptako-Gourma. Cet événement majeur, placé sous le thème : « Relèvement et Stabilisation : Facteurs Clés du Développement Territorial de la Région du Liptako-Gourma », a été lancé le mardi 10 décembre sous la présidence du Général de Corps d’Armée Ismaël Wagué, Ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion Nationale.

Organisé avec l’appui de l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG) et du Projet Communautaire de Relèvement et de Stabilisation du Sahel (PCRSS), ce forum a rassemblé un large éventail d’acteurs : des représentants des gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des experts et membres des comités scientifiques des trois pays.
La cérémonie d’ouverture a été marquée par des interventions de haut niveau. Le Général Ismaël Wagué a salué la résilience des populations face aux défis régionaux et souligné l’importance d’une approche intégrée et inclusive associant paix, sécurité et développement durable.
Madame Hawa Cissé, Secrétaire Exécutive de l’ALG, a quant à elle présenté ce forum comme un cadre unique pour la stabilisation et le relèvement de la région, permettant d’aborder des problématiques essentielles telles que la gestion durable des ressources naturelles, l’amélioration des infrastructures et la cohésion sociale.
L’activité a également été marquée par la présence effective de plusieurs personnalités dont le Directeur des programmes de développement durable, le représentant du Gouverneur de la région Nord du Burkina Faso, le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur du Niger, les Coordonnateurs des projets communautaires du PCRSS des trois pays…
Cette mobilisation exceptionnelle témoigne de l’importance accordée à la région du Liptako-Gourma, carrefour stratégique reliant les trois nations.
Des recommandations ambitieuses pour la stabilisation et le développement
Les trois jours de travaux intenses ont permis d’élaborer des recommandations concrètes pour répondre aux défis complexes de la région. Parmi celles-ci, nous pouvons citer la mise en place d’une force régionale intégrée pour sécuriser les frontières et garantir une paix durable, le renforcement des programmes de déradicalisation et des initiatives de réinsertion socio-économique des jeunes, dans une perspective de résilience, l’accélération des projets de développement territorial, grâce à une approche concertée et inclusive, la valorisation des pratiques culturelles locales pour renforcer la cohésion sociale et promouvoir l’unité nationale.
Une Déclaration de Bamako pour l’avenir
Les échanges fructueux de ce forum seront consolidés par la Déclaration de Bamako, véritable feuille de route stratégique pour orienter les actions futures dans la région du Liptako-Gourma. Cette déclaration incarne une vision commune, visant à instaurer une stabilité durable et à promouvoir une prospérité partagée pour les populations locales.
Un jalon décisif pour le Sahel
La clôture, présidée avec solennité le 12 décembre par le Général de Corps d’Armée Ismaël Wagué, a dévoilé le caractère historique de cette initiative. En réunissant les acteurs clés autour d’une même table, ce forum marque est une étape majeure dans la coordination des efforts pour la stabilisation et le développement socio-économique du Liptako-Gourma.
En mobilisant les gouvernements, les partenaires techniques et financiers, et les communautés locales, ce premier forum ouvre la voie à des actions coordonnées, concrètes et porteuses d’espoir pour une région longtemps éprouvée. Le Liptako-Gourma s’affirme ainsi comme un terrain d’innovation et de coopération, unissant les trois nations dans un même élan pour la paix et la prospérité.

Ademola Lookman sacré Ballon d’Or Africain 2024

Ademola Lookman a été élu Ballon d’Or Africain 2024, succédant à son compatriote Victor Osimhen. Ce sacre confirme la domination actuelle du Nigeria sur la scène africaine et permet au pays de devenir le plus titré de l’histoire du Ballon d’Or Africain, devançant ainsi la Côte d’Ivoire et le Cameroun.

L’ailier de l’Atalanta Bergame a marqué les esprits grâce à une saison impressionnante, ponctuée d’un triplé mémorable en finale de l’Europa League, offrant à son club un sacre historique. En sélection, Lookman a été un acteur majeur du parcours des Super Eagles jusqu’à la finale de la CAN 2024, ce qui lui a valu une place dans le XI type du tournoi.
Face à lui, la concurrence était particulièrement relevée avec des finalistes comme Serhou Guirassy, auteur d’une saison prolifique avec Stuttgart, Simon Adingra, brillant avec Brighton et la Côte d’Ivoire, Ronwen Williams, le gardien sud-africain impérial avec Mamelodi Sundowns et en sélection, et Achraf Hakimi, le latéral marocain incontournable avec le PSG.
D’autres distinctions marquantes ont accompagné cette édition des CAF Awards. Le Sud-Africain Ronwen Williams a été élu meilleur gardien africain de l’année, tandis que le Malien Yves Bissouma a obtenu sa place dans le XI type africain. L’Ivoirien Emerse Faé a été désigné meilleur entraîneur d’une sélection africaine, une récompense méritée après avoir guidé la Côte d’Ivoire jusqu’à un parcours remarquable. La Côte d’Ivoire, quant à elle, a été couronnée meilleure nation africaine de l’année, confirmant la richesse de son football.
Chez les femmes, la Zambienne Barbra Banda a été sacrée Joueuse Africaine de l’année, symbolisant l’ascension fulgurante du football féminin africain.
Ce sacre d’Ademola Lookman illustre la puissance du football nigérian, qui inscrit une nouvelle page dans son histoire en devenant la nation la plus titrée du Ballon d’Or Africain, tout en témoignant du niveau croissant des talents à travers le continent.

Compétitions africaines: Djoliba AC accroche un nul, le Stade Malien s’incline au Maroc

Le dimanche 15 décembre 2024, les deux clubs phares du Mali, Djoliba AC et Stade Malien de Bamako, ont poursuivi leurs campagnes respectives en Ligue des Champions de la CAF et en Coupe de la Confédération. Si le Djoliba AC a obtenu un match nul à domicile face à Sagrada Esperança d’Angola, le Stade Malien a été défait 1-0 au Maroc par la Renaissance Sportive de Berkane. Ces résultats laissent entrevoir des perspectives contrastées pour la suite des compétitions.

Avec ce nul face à Sagrada Esperança, le Djoliba AC totalise désormais 2 points après trois journées de la phase de groupes de la Ligue des Champions (deux nuls et une défaite). L’équipe occupe provisoirement la troisième place de son groupe, mais reste en course pour une qualification en quarts de finale.
Avec trois rencontres restantes (deux à l’extérieur et une à domicile), le Djoliba devra impérativement obtenir au moins deux victoires pour espérer figurer parmi les deux premiers du groupe.
La prochaine réception de Pyramids FC sera cruciale, tout comme une éventuelle victoire lors du déplacement en Angola contre Sagrada Esperança.
Il s’agira ainsi pour les rouges de Bamako de se fixer comme objectif 8-9 points minimum pour espérer une qualification, en fonction des résultats des autres équipes.
Stade Malien : 3 points en 3 matchs
De son côté, le Stade Malien, engagé en Coupe de la Confédération, connaît une situation légèrement meilleure grâce à sa victoire inaugurale contre Stellenbosch FC. Toutefois, après deux défaites consécutives (face au CD Lunda-Sul et à la RS Berkane), les Maliens restent bloqués à 3 points, occupant la troisième place de leur groupe.
Le Stade Malien devra impérativement faire un résultat lors de son prochain match à domicile contre la RS Berkane pour relancer sa campagne.
Les deux rencontres restantes à Bamako seront déterminantes pour maximiser les points.
Ici aussi, l’objectif est d’atteindre 10 points (deux victoires à domicile et un nul à l’extérieur) pour figurer dans le top 2.
Chances de qualification
Malgré les résultats en demi-teinte, les deux clubs ont encore leur destin en main pour se qualifier dans leurs compétitions respectives.
Les Rouges doivent rapidement convertir leurs efforts en victoires, sous peine de voir leurs chances se réduire à néant. La qualification reste envisageable, mais chaque match sera une finale à jouer.
Pour le Stade malien de Bamako, avec 3 points, leur marge d’erreur est réduite. Les Blancs de Bamako devront tirer profit de leur expérience et de leur soutien à domicile pour surmonter les obstacles restants.
Les trois derniers matchs de cette phase de groupes, aussi bien pour le Djoliba AC que pour le Stade Malien, détermineront leur capacité à rester compétitifs sur la scène continentale.

66e sommet de la CEDEAO : un délai de six mois accordé aux pays membres de l’AES pour finaliser leur retrait

Lors du 66ᵉ sommet ordinaire tenu le 15 décembre 2024 à Abuja, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a approuvé le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), en fixant une période de transition du 29 janvier au 29 juillet 2025.

Cette décision fait suite à l’annonce, en janvier 2024, par les trois pays de leur intention de quitter la CEDEAO, accusant l’organisation de sanctions « inhumaines et irresponsables » et d’inaction face à leurs crises sécuritaires internes.
La période transitoire vise à permettre une évaluation approfondie de la situation des employés de la CEDEAO présents dans ces pays. De plus, il va falloir aussi organiser le transfert des sièges et bureaux de l’organisation situés sur leurs territoires.
La Conférence des chefs d’État a mandaté le Conseil des Ministres pour convoquer une session extraordinaire au deuxième trimestre de 2025 afin d’examiner et adopter les modalités de départ, ainsi qu’un plan d’urgence concernant les relations politiques et économiques avec ces trois nations.
Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger, réunis la veille du sommet, ont réaffirmé le caractère irréversible de leur décision de retrait de la CEDEAO.
Par ailleurs, le Collège des chefs d’État de l’AES a annoncé que les ressortissants de la CEDEAO pourront entrer, résider et exercer des activités au sein de l’espace AES sans nécessiter de visa, témoignant ainsi de leur volonté de maintenir des liens avec les populations de la région.
Le retrait de ces trois pays, confrontés à des défis sécuritaires majeurs liés à des insurrections djihadistes, soulève des préoccupations quant à l’avenir de la coopération régionale en matière de sécurité et d’économie.
La CEDEAO, créée en 1975, a pour mission de promouvoir l’intégration économique et politique en Afrique de l’Ouest.
Le départ du Mali, du Burkina Faso et du Niger pourrait fragiliser les acquis de l’organisation, notamment en ce qui concerne la libre circulation des personnes et des biens, ainsi que les efforts conjoints de lutte contre le terrorisme.
Perspectives d’avenir
La période transitoire offre une opportunité aux deux parties de définir les modalités précises du retrait et d’explorer de nouveaux cadres de coopération.